Lorsqu’on veut lire un essai sur Tolkien, on a plus que l’embarras du choix, tant de textes ont été publiés depuis la sortie du premier film en 2001. Ceci dit j’ai préféré revenir à un texte presque plus ancien (sorti juste avant les films) et qui trainait dans ma PàL depuis dix ans, rien que ça.
Je pense que c’était le seul essai existant distribué dans le commerce à ce moment-là, et dans ma volonté d’acheter tout Tolkien, je l’avais demandé à Noël. Je l’avais laissé inachevé assez vite, en même temps à quinze ans les textes de niveau universitaire ne sont pas toujours faciles à aborder.
Pas que ce soit un texte particulièrement difficile à lire finalement, mais à l’époque, je ne savais tout simplement pas comment aborder un texte dont les renvois en fin d’articles prennent parfois autant de place que les chapitres (depuis j’ai appris à les ignorer), et dont le mode de rédaction et la présentation sont ceux d’un travail universitaire (c’est un peu moins fluide qu’un essai des Moutons électriques quand même).
J’ai jeté un œil sur le site de Vincent Ferré, son mémoire de maitrise porte en grande partie sur le même sujet, j’en déduis donc qu’il a servi de base pour cet essai. Bref.
Sur les rivages de la Terre du Milieu se divise en deux parties, une Présentation du Seigneur des Anneaux, et l’essai à proprement parler, La mort dans le Seigneur des Anneaux.
La première partie peut sembler anodine, mais on est loin d’une simple description. C’est une véritable mise en perspective du Seigneur des Anneaux, qui pointe du doigt les éléments capitaux, et les relient au reste de l’œuvre de Tolkien.
C’est particulièrement intéressant à partir du chapitre 3, Fantasy et fiction. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’essai de Tolkien sur les contes de fées, paru dans Faërie et autres textes. Je l’avais trouvé intéressant, bien qu’ayant peiné à dégager les points importants. Vincent Ferré le fait ici, en faisant le lien entre l’essai et le Seigneur des Anneaux.
C’est très intéressant de voir le rapport étroit qu’on peut faire entre mythe et histoire, et comment le Seigneur des Anneaux se greffe là-dessus, étrange texte qui prend presque une réalité historique par ses documents annexes et certaines de ses allusions, sans pour autant être vrai, mais avec une volonté de s’inscrire dans une dimension mythique. Une sorte de fantasy qui n’en est pas une.
S’il y a vraiment un chapitre à lire dans ce livre, c’est bien celui-ci et les deux suivants : Sources et genèse du texte (dont le contenu se laisse deviner) et Le Seigneur des Anneaux dans l’œuvre de Tolkien (une autre belle mise en perspective). Une fois lus, difficiles de ne pas se précipiter sur la trilogie pour la relire d’ailleurs.
La deuxième partie de l’ouvrage s’intéresse, comme son titre l’indique, à la mort dans le Seigneur des Anneaux. A première vue, je trouvais le sujet assez limité, mais c’est un texte assez riche qui aborde la question du danger, de l’aventure et de la quête, du destin, du souvenir…
En fait c’est un peu comme une porte ouverte sur une multitude de sujets. Moi qui lorgnais sur d’autres essais sur le rapport de Tolkien au Moyen-âge ou aux légendes, Vincent Ferré aborde ces questions en cours d’ouvrage. Encore une fois, c’est passionnant à lire, bien que j’ai du mal à en ressortir les idées importantes, n’ayant pas pris de notes durant ma lecture.
Sur les rivages de la Terre du Milieu se termine avec en appendice une bibliographie extrêmement bien fournie pour l’époque (je ne pensais pas qu’on avait autant écrit sur le sujet en français avant 2001) et surtout la traduction des deux avant-propos de Tolkien au Seigneur des Anneaux, absents de l’édition française et très intéressants pour découvrir comment l’auteur concevait son œuvre.
C’est vraiment ce que je trouve le plus intéressant dans cet essai finalement. Il ne va pas chercher bien loin dans ses idées, il se contente d’analyser la matière de Tolkien (romans, essais, correspondance) sans partir dans de grandes théories, juste en faisant apparaitre des liens que le lecteur lambda ne fera pas forcément (à moins d’avoir une mémoire d’éléphant).
Du coup je n’ai plus qu’une envie, relire le Seigneur des Anneaux, et m’attaquer pour de bon à la correspondance de Tolkien. Pour cette dernière, ça sera pour 2012, y’en a quand même pour 600 pages ! j'en ai déjà lu 200 pages, et même que c'est très intéressant !
Quelle aficionada quand même :D
RépondreSupprimer10 ans dans la PAL et surtout, commencer à lire à 15 ans ce genre d'essai, purée !
Il faudrait alors que je lise "uniquement" les chapitres cités car je ne sais pas si j'arriverai à tenir la lecture. J'aime bien le SDA mais je suis loin d'être une fan ;)
Bah si ça peut te remonter le moral,c 'était ptêtre pas 15 mais 16, je me souviens plus trop xD. Menfin si tu le trouves à la bibliothèque, la première partie est bien intéressante en tout cas.
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