vendredi 30 novembre 2012

American Gods - Neil Gaiman


C’est assez ironique, à quel point nos plus gros coups de cœur sont parfois les livres dont il est le plus dur de parler. C’est tellement plus facile de parler de ce que l’on n’aime pas, parfois.

American Gods partage le podium de mes romans favoris avec Des fleurs pour Algernon et Chroniques du Pays des Mères, et pourtant, je n’ai jamais réussi à en parler correctement sur ce blog. A chaque relecture (et j’en suis au moins à la quatrième, si ce n’est plus), je prévois un article, avant d’abandonner l’idée, quelques semaines plus tard, faute de savoir par où aborder la question.
« Ce que j'essaie de dire c'est que toute l'Amérique est comme ça. Ce n'est pas un bon pays pour les dieux. Ils y poussent mal. Ils sont comme des avocats qui essaieraient de pousser sur une terre à riz sauvage. »
American Gods, pour paraphraser le titre, nous parle de dieux. Lorsque les premiers humains ont commencé à émigrer vers ce qui sera plus tard les Etats-Unis, ils ont amené leurs coutumes, leurs croyances, et donc leurs dieux, qu’il s’agisse du dieu mammouth des nomades de Sibérie, de tout le panthéon nordique des vikings, ou encore des leprechauns et autres éléments du folklore irlandais.

Le nombre de leur fidèle a diminué au cours des âges, la foi en eux s’est tarie, tandis que de nouveaux dieux prenaient le devant de la scène, avec la révolution industrielle et toutes les évolutions techniques qui ont suivi : les médias dont la télévision, l’informatique… voilà en quoi croient désormais les américains. Et entre les anciens et les modernes, ce n’est pas l’entente cordiale.
« Dis-lui bien qu’on a reprogrammé cette réalité de merde. Que le langage est un virus, que la religion est un système d’exploitation et que les prières ne sont rien d’autres que du spam à la con ! »
Alors qu’il vient de terminer de purger sa peine de prison et part enterrer sa femme qui vient de mourir dans un accident de voiture, Ombre rencontre un bien étrange personnage, Voyageur, qui semble en savoir long sur lui et qui lui propose du travail.

D’abord méfiant, il finit par accepter l’offre. Il se retrouve donc à accompagner son employeur à travers les Etats-Unis dans un bien étrange périple, à la rencontre d’êtres qui ne sont clairement pas humaines. Très vite, il va se retrouvé impliqué bien malgré lui dans un conflit qui le dépasse complètement.
Puis les lumières s’éteignirent et Ombre vit les dieux.
De tous les romans de Neil Gaiman, American Gods n’est pas le plus facile d’accès, loin de là. Son intrigue prend tout son temps pour se mettre en place avec de nombreuses circonvolutions dans les mythologies du monde entier, ce qui en fait un livre complexe.

Ses autres romans (Neverwhere, Stardust), sont des textes bien plus simples en comparaison. En fait, je pense que la seule autre œuvre de Gaiman qui atteigne un tel degré de complexité, c’est Sandman. Il y a de nombreux points communs entre les deux d’ailleurs, et on a même l’occasion de croiser une tête bien connue de Sandman dans American Gods.
« Je suis un héros culturel. On a en gros le même emploi que les dieux, mais on fait plus de conneries et personne ne nous révère. Les gens racontent des histoires sur nous, mais aussi bien celles où on passe pour des cons que celles où on brille. »
Neil Gaiman est un créateur d’univers extraordinaires (et un extraordinaire créateur d’univers également). Il a une manière bien à lui de manier les mythes et les contes, avec une légère touche de fantastique, tout en gardant très prêt la réalité. Résultat, on ne sait plus très bien distinguer le vrai de l’invention dans ses écrits.

Avec American Gods, il s’en donne à cœur joie pour remanier les mythologies, en mettant en scène tous ces dieux presque oubliés, presque pathétiques, qui vivent au milieu des hommes et grappillent comme ils le peuvent des fragments de foi pour se nourrir.

Cet univers de dieux est absolument fascinant, par sa richesse et par sa justesse. Aucun détail n’est laissé au hasard, et Gaiman est vraiment allé chercher des dieux aux quatre coins du monde, n’hésitant pas à déterrer des personnages méconnus, issus des mythologies slaves ou africaines. A part quelques grands noms des panthéons nordiques et égyptiens, ne vous étonnez pas si vous vous retrouver à consulter une encyclopédie en cours de lecture pour en savoir plus !
« Ce pays fait office de gare centrale depuis au moins dix mille ans. Et Christophe Colomb dans tout ça ? allez vous me dire.
- Exactement, admit Ombre, obligeant. Et Christophe Colomb dans tout ça ? »
Outre les multiples mythologies à travers le monde, Neil Gaiman explore les Etats-Unis, le pays en tant que tel. En effet, c’est un véritable road-trip que réalisent Ombre et Voyageur, à travers les grandes métropoles comme Chicago, les petits villages comme le très paisible Lakeside ou encore les attractions touristiques comme La Maison sur le Rocher.

Je n’ai jamais eu particulièrement envie de visiter les Etats-Unis, mais à chaque fois que je lis ce livre, cela réveille en moi une envie de voyage assez impressionnante. Le pays est décrit ici de façon très humaine, à travers la vie de tous les jours et tout un tas de détails et d’anecdotes qui montre toute sa diversité et sa richesse (au sens non-monétaire du terme).
La fiction nous autorise à nous glisser dans ces autres têtes, ces autres endroits, à regarder par ces autres yeux. Au cours de ce récit, nous nous arrêtons avant de mourir, ou bien mourrons par procuration, en toute sécurité ; dans le monde au-delà du récit, nous tournons la page ou fermons le livre, et nous reprenons notre existence.
Entre deux chapitres, Neil Gaiman intercale des petits interludes historiques (ou non), qui nous racontent comment certains dieux sont arrivés en Amérique. Au travers du destin d’une tribu préhistorique, de deux enfants esclaves venus d’Afrique, ou d’une jeune anglaise bannie dans les colonies.

Tous ces petits récits finement ciselés sont un vrai bonheur à lire, et viennent enrichir un univers déjà incroyable vaste. Avec une mention spéciale à l’histoire des jumeaux (dont provient la citation ci-dessus), qui en une vingtaine de pages, se fend d’une histoire horrible et émouvante qui évoque la traite des noirs, avec tout un passage très intéressant sur le rapport à l’Histoire et à la fiction.
« Moi, je dis qu'un village sans bibliothèque n'en est pas vraiment un. Il peut bien se prétendre tel, tant qu'il n'a pas de bibliothèque, il ne trompe personne »
En fait, ce qui fait toute la saveur d’American Gods, ce sont les détails, les petites choses. Le livre fourmille notamment de petites phrases drôles, touchantes, parfois affreusement pertinentes, qu’on noterait bien dans un coin d’un carnet pour pouvoir les retrouver (toutes les citations que j’ai placé dans cet article ne sont que la partie émergée de l’iceberg).

Même chose pour les personnages : qu’ils apparaissent à peine deux pages, ou à travers tout le roman, ils sont tous marquants, et finement ciselés. Il y a bien sûr toute la panoplie des dieux (Czernobog, M. Nancy et M. Ibis étant mes favoris), mais aussi quelques simples mortels tout à fait extraordinaires.

Ombre peut sembler un héros un peu blasé (tout le caractère extraordinaire de sa quête semble parfois lui échapper complètement), mais au fur et à mesure de l’histoire, on se rend compte que cette froideur a une raison, et que cela ne l’empêche pas d’être très touchant avec les gens. Il suffit de voir sa rencontre avec Samantha Black Crow, inoubliable (la rencontre, mais aussi la personne) bien qu’elle n’occupe que quelques pages.
« […] Je crois que la femme a le droit de choisir, que le bébé a le droit de vivre, que malgré le caractère sacré de la vie, il n’y a rien à redire à la peine de mort, pour peu qu’on puisse faire une confiance totale au système judiciaire, et seul un idiot congénital ferait confiance au système. Je crois que la vie est un jeu, que c’est une mauvaise blague, et que c’est ce qu’on connait quand on est vivant. Que, tant qu’à faire, autant en profiter pleinement. »
Je n’ai quasiment pas parlé de l’intrigue, car elle semble servir principalement de prétexte à cette visite commentée et étrangement décalée des Etats-Unis et du monde des croyances humaines. Cependant, avec son talent habituel de conteur, Neil Gaiman n’a nul mal à nous entrainer dans l’histoire.

Et après une longue errance, la dernière partie évolue vers un final véritablement épique, avec son lot de révélations, et où tous les petits détails disséminés ici et là trouvent un sens. Avec une grande habileté, l’auteur reprend tous les fils de l’intrigue dans la conclusion, et il y a bien peu de questions qui restent irrésolues, une fois la dernière page tournée.
C'était un songe et, dans les songes, on n'a pas le choix : soit il n'y a pas de décision à prendre, soit elles ont été prises depuis longtemps.
Après un tel discours, je pense que vous aurez compris que je suis complètement accro à ce roman étrange, décalé, incroyablement riche et complètement fascinant, encore plus lorsqu’on adore la mythologie.

Ce roman a reçu (entres autres) les prix Hugo, Nebula et Locus, et ce n’est pas un hasard. C’est vraiment une œuvre à part, un OVNI (est-ce de la fantasy urbaine ? Du fantastique ? Du réalisme magique ? Allez savoir…), un petit bijou que je ne me lasse pas de relire.

Neil Gaiman a revisité par la suite cet univers via un autre roman, Anansi Boys (sans Ombre, vu qu’on y découvre la descendance d’Anansi), délicieusement drôle, et via une nouvelle, Le monarque dans la vallée, dans laquelle on retrouver Ombre cette fois-ci.

A noter que HBO a acheté les droits pour en faire une série télé. Cela m’inquiétait un peu au début, d’imaginer à quel point cela pourrait dénaturer l’œuvre, mais sachant que Gaiman écrit une partie des scénarios si j’ai bien suivi, je suis rassurée. Et même carrément intéressée, depuis qu’il a dit que ce serait une série en six saisons, et que seule la première couvrirait le premier roman…

Avis des autres atuaniens : Julien, Lorhkan, Spocky

CITRIQ

mercredi 28 novembre 2012

L'atlas des utopies : 200 cartes, 25 siècles d'histoire


Les cartes et les plans sont des documents qui m’ont toujours fasciné (rien d’étonnant à que je finisse par tomber dans la fantasy). Du coup, il était tout naturel que je finisse par lorgner sur L’atlas des utopies, hors-série du monde dont la pub était placardée partout dans le métro. Après tout, avec l’utopie, on est jamais loin de la SF…

Et que trouve-t-on dans cet atlas du coup ? Des définitions de l’utopie, un parcours atour des anciennes utopies (de l’antiquité au XVIIe siècle, puis les XIXe-XXe siècles), un point sur les utopies actuelles, et enfin une évocation d’utopies futures. Le tout ponctué, bien sûr, de plans, de cartes et schémas divers.

Forcément, c’est un programme un peu alléchant, même si j’ai trouvé le résultat assez frustrant, tant la plupart des articles sont terriblement bavards, sans pour autant apprendre grand-chose. Il faut savoir que les textes sont plutôt axé réflexion, du coup si on veut en apprendre plus sur les utopies en question, il vaut mieux aller se renseigner ailleurs, parce que les faits et les explications sont clairement manquants.

De plus, les cartes n’ayant pas été réalisées pour l’atlas, mais provenant toutes d’autres ouvrages, l’adéquation illustration-sujet n’est pas forcément parfaite, et on se demande même parfois franchement le rapport entre les deux !

Il y a quand même des parties intéressantes, surtout sur la période XIX-XXe siècle, qui revisite l’histoire à sa façon, et met en perspective des utopies qu’on ne considérerait plus comme telles aujourd’hui (notamment celle de l’eugénisme).

J’ai beaucoup aimé d’ailleurs que l’atlas s’attarde sur toutes les utopies architecturales et urbaines (Arc-et-Senans, les projets de Frank Lloyd Wright…). Un peu comme si en modelant l’espace, on pouvait changer le monde, et les gens.

J’ai trouvé la partie sur le XXIe siècle un peu sinistre par contre, heureusement que la dernière partie, Les utopies de demain, semble tout à coup basculer dans la science-fiction en rêvant aux maisons-arbres, à l’énergie propre, au contrôle climatique ou la conquête de Mars.

Même si je l’ai lu avec plaisir, je suis un peu déçue au final de cet atlas des utopies. Partant d’un bon concept, je le trouve parfois très superficiel, même s’il ouvre des réflexions intéressantes. Et puis autre point décevant, la trop petite part accordée à la SF.

Je ne m’attendais pas à des merveilles, mais tout de même, seuls deux articles l’évoquent vraiment : un sur le 1984 de Orwell, et un sur les films de SF. Le deuxième réussit l’exploit de ne se concentrer que sur les dystopies (sans prendre vraiment la peine de mentionner l’origine littéraire de plus de 95% des références données).

Comme si la SF n’existait qu’au cinéma, et ne versait jamais dans l’utopie ! Enfin vu que l’article cite Hunger Games, j’imagine qu’il s’agit surtout de surfer sur la vague du moment… ceci dit ça n’aurait pas coûté bien cher d’embaucher un vrai expert sur le sujet...

Bref, tout cela est bien dommage, d’autant plus que quand je décèle des manques dans un article dont je maitrise le sujet, je me demande toujours s’il n’en est pas de même pour le reste de l’ouvrage. L’atlas des utopies est donc un ouvrage à emprunter, à feuilleter pour le plaisir des yeux, mais je pense qu’il y a des textes bien plus intéressants sur la question !

lundi 26 novembre 2012

Chansons pour J.R.R. Tolkien (anthologie)


En fait quand Lune a lancé son challenge JLNN, je l’ai presque détesté, parce que je viens de consacrer deux mois à évacuer les recueils de nouvelles qui prenaient la poussière dans ma PàL, comme cette anthologie qui se veut un hommage à J.R.R. Tolkien, que je voulais relire une fois terminé mon marathon Tolkien de l'année dernière.

Publiée en 1992, cette anthologie (qui se décline en France, selon les éditions, en un ou trois volumes) se compose d’une vingtaine de textes, réunis par Martin Greenberg, qui sont signés par des noms connus de la SF ou de la fantasy.

Enfin ce sont des noms qui me parlent à moi, mais à l’exception de Terry Pratchett, Poul Anderson ou Robert Silverberg, je ne suis pas sûre qu’ils soient si connus que ça en France, car souvent peu de leurs œuvres ont été traduites (c'est le cas pour Patricia McKillip et Charles de Lint, hélas).

Bref toutes ces nouvelles sont des textes de fantasy (quoique cet incorrigible Silverberg nous ait casé un argument SF à l’intérieur), et c’est là où j’ai pris conscience que mes goûts avaient bien changé en dix ans.

Des textes que j’avais adorés à la première lecture m’ont beaucoup moins touché cette fois-ci. Je les ai trouvé quelconques, longs (certaines nouvelles dépassent les 50 pages, ce qui est long quand on n’accroche pas). Ils ont sûrement des qualités, mais la fantasy « classique » me bottant de moins en moins, je suis complètement passée à côté.

Et puis j’ai eu du mal à saisir ce qui rattachait réellement les textes à Tolkien. Si pour certains, l’hommage ou la filiation sont évidents, pour d’autres, je suis bien plus sceptique, et connaissant mon amour pour Tolkien, vous comprendrez d’autant plus ma frustration.

Bref, ce n’est plus une anthologie pour moi, mais si vous cherchez des nouvelles de fantasy très classiques, à mon avis, vous pourriez y trouver votre bonheur. Après tout, j’y ai bien trouvé le mien, dans quelques rares nouvelles qui ont su trouver grâce à mes yeux :


  • La foi de Poul et Karen Anderson : ce conte d’influence nordique met en scène des enfants vivant dans un château gobelin. C’est bien simple, cette nouvelle qui ouvre le recueil a été un énorme coup de cœur, ce qui explique sans doute les déceptions après (quand on commence par le meilleur...). L’an prochain, je vais définitivement m’intéresser à la bibliographie de Poul Anderson, ça ne fait que trois nouvelles que je lis de lui et que j’adore ! 

  • La nagini de Peter S. Beagle : une fois encore, on se retrouve avec un conte, mais ici d’inspiration indienne. Peter S. Beagle raconte bien son histoire avec une belle voix de conteur, difficile de ne pas tomber sous le charme (ça fait longtemps que je ne l’avais pas croisé, mais il a toujours une plume charmante ce monsieur).

  • Le pont du troll de Terry Pratchett : ça ne va pas être une révélation pour vous si je vous dis que cette nouvelle m’a bien fait rire, en démontant gentiment la figure du héros (sous la forme de Cohen le barbare) et celle du troll sous le pont, de façon à la fois drôle et touchante (et moi qui ait du mal à accrocher à la fantasy des quêtes et cie, j’étais en tout point en accord avec Cohen en plus !).


    • La révolte des fées dragées de Mike Reisnick : alors que j’envisageais d’abandonner la lecture du deuxième volume de cette anthologie, cette petite nouvelle absolument délirante où des fées dragées débarquent pour tuer Walt Disney qui les a tourné en ridicule m’a bien fait rire, et m’a motivé à poursuivre ma lecture.

    • Sur la route du fleuve de Gregory Benford : j’ai trouvé ce texte assez difficile à lire, mais il a une qualité que j’ai beaucoup apprécié : il pousse jusqu’au bout la notion de merveilleux en imaginant un univers assez improbable où un héros descend un fleuve de mercure, où le temps est plus une unité de lieu… que de temps. Ca m’a rappelé quelques écrits de Tolkien sur la féérie et le merveilleux, et il faut reconnaitre que l’atmosphère a quelque chose de captivant. 


      • L’or ou l’argent de Emma Bull : encore un conte qui nous raconte le périple d’une jeune sorcière, partie à la recherche de celle qui l’a formé, qui elle-même est partie à la recherche d’un prince disparu. Ce texte m’a immédiatement plus, sans doute grâce au périple tranquille de l’héroïne à travers le pays, et à une belle narration.

      • L’invocateur de Charles de Lint : cette nouvelle qui conclut le recueil m’avait déjà marqué à ma première lecture, et j’ai tout autant apprécié de la relire. En guise de conclusion, Charles de Lint nous propose une histoire pleine d’onirisme se déroulant dans notre monde moderne et parlant du pouvoir des mots, avec un invocateur qui évoque un peu Tom Bombadil.

      Comme quoi il y a quelques textes qui m’ont touché, malgré une déception globale. En fait je crois que ce n’est pas que j’ai développé une allergie à la fantasy, c’est juste que seules certaines formes de fantasy me touchent encore, notamment tout ce qui touche au conte, cela me semble évident.

      Et ce billet ne comptera pas pour le challenge JLNN, vu qu’on est pas encore le 12 décembre (j'avais un peu la flemme de le garder au frais). Mais je ne me fais pas de souci, je trouverais plein d'autres nouvelles à lire !

      CITRIQ

      samedi 24 novembre 2012

      Frankenweenie - Tim Burton


      Après vérification, ça faisait un bail. Que j’étais allée au ciné, certes, mais surtout, que j’étais allée au ciné voir un film de Tim Burton. Le dernier, c’était Sweeney Todd, et depuis, je n’étais qu’à moitié inspirée par ses créations (et pas franchement encouragée par des critiques peu enthousiastes).

      Mais Cachou ayant chanté les louanges de ce film d’animation, je me suis dit que ça valait le coup de tenter, et je n’ai pas été déçue du tout. C’est même un des plus beaux films que j’ai vu cette année, il me semble.


      Frankenweenie nous raconte l’histoire de Victor Frankenstein, un jeune garçon passionné de sciences, dont le seul ami est son chien, Sparky. Lorsque celui-ci décède, renversé par une voiture, Victor est désespéré, jusqu’à qu’il ait l’idée de ramener son chien à la vie. Ce qui n’est pas forcément très bien vu par son entourage, une fois le pot aux roses découvert.

      A l’origine, il s’agissait d’un court métrage réalisé par Tim Burton en 1984 pour Disney (il est trouvable sur Youtube pour ceux qui voudraient comparer). Le film fut très mal reçu (jugé trop sombre et tout le reste), et Tim Burton fut viré. Et voilà qu’en 2012, il réalise une nouvelle version, en film d’animation, pour Disney. L’ironie de cette histoire ne vous aura pas échappé.

      Cette version de 2012 suit parfois au plan près l’histoire du court métrage, tout en étendant l’univers et le scénario de façon typiquement Burtonienne, avec des camarades de classe hauts en couleur (même pour du noir et blanc !), et une ville qui n’a rien à envier à la banlieue de Edward aux mains d’argent.


      C’est assez marrant, parce que sur le papier, Frankenweenie a l’air d’une histoire assez sinistre et horrible, pas le genre de dessiné animé qu’on montrerait aux enfants. C’est en noir et blanc, les personnages sont assez effrayants d’apparence (que ce soit le prof de sciences ou Edgar, pour ne citer qu’eux), et l’idée de ressusciter son chien, comment ne pas trouver l’idée complètement glauque ?

      Et pourtant, en s’appuyant sur cet univers délicieusement noir et décalé (comme seul Tim Burton sait le faire), Frankenweenie se révèle une des plus jolies histoires qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. C’est bien simple, c’est presque affreusement mignon.

      Ce qui prouve bien qu’on est pas obligé de laver le cerveau des gosses à coup de princesses et de chansons sirupeuses pour offrir de belles histoires, soit dit en passant (non je n’ai pas du tout un problème avec les Disney classiques, je ne vois vraiment pas où vous voyez ça…).


      En effet, comment reprocher à Victor, héros solitaire, de vouloir ramener son chien à la vie ? Comment ne pas s’émerveiller des moyens employés ? Comment résister à ce Sparky revenu d’entre les morts avec son dos en tissu à motifs ?

      Ça devrait être glauque, et pourtant c’est touchant, parce que très juste et plein de nuances. J’en veux pour preuve la réaction des parents, dépassés par la situation mais qui reprennent vite le dessus.

      La deuxième partie (sur laquelle je ne m’étalerais pas) m’a semblé un poil plus forcé en virant dans le final bourré d’actions, mais c’est suffisamment bien fait, avec beaucoup d’humour et d’inventivité (je me demandais sans cesse comment la situation allait se retourner) pour que ça passe comme une lettre à la poste finalement.


      Au-delà de l’histoire, Frankenweenie est aussi un film de toute beauté : l’animation stop-motion en noir et blanc est absolument délicieuse, et il y a tout un travail d’ambiance avec la lumière et la musique (Danny Elfman bien sûr) qui évoque irrésistiblement les vieux films d’horreur, sans pour autant que ce soit réellement effrayant.

      D’ailleurs le film déborde de références sur le sujet (ni les noms ni les têtes des personnages ne sont anodins, surtout pour les camarades de classe de Victor), et si on ne les repère pas pendant le film, on peut toujours faire sa culture après (merci TV Tropes)

      Autant le dire, Frankenweenie a été un gros coup de cœur. Pour son esthétique, son histoire, mais aussi tout un tas de petits détails qui en font un film d’animation plein de subtilités. Et n’oublions pas le prof de sciences, parce qu’on aimerait tous avoir eu le même à l’école !


      Bien évidemment, je n’ai pas réussi à échapper à la 3D pour ce film (ou il me fallait sacrifier la VO, le choix était vite fait). Si les films d’animation se prêtent bien à cela (d’autant plus qu’ils sont courts), je suis un peu déçue du résultat.

      Je ne sais pas si ce sont mes lunettes 3D qui déconnent (ou mes lunettes tout court d’ailleurs), mais j’ai trouvé le relief assez médiocre dans des scènes où les personnages auraient dû sortir de l’écran pratiquement. Et le flou que cela induit dans certains passages est assez désagréable. Bref, ce n’est pas aujourd’hui que je vais me convertir !

      jeudi 22 novembre 2012

      Des nouvelles… (challenge)



      Non je ne suis pas morte, j’ai juste fait une petite pause d’une semaine le temps de ranger mes nouvelles étagères (photos à venir si vous êtes sages), et avancer tranquillement dans trois lectures en parallèle (sinon ce n’est pas drôle).

      Néanmoins, je n’ai pas perdu mon temps, puisque j’ai trouvé un nouveau challenge pour m’occuper l’année prochaine (sauf fin du monde bien sûr, auquel cas je serais au moins occupée entre le 12 et le 21 décembre). Merci à Lune, qui, dans sa croisade pour défendre les nouvelles, a lancé un challenge sur le sujet :

      Je lis des nouvelles et des novellas

      Ou JLNN pour les intimes, je pense que le principe du challenge s’impose de lui-même par son titre. Toutes les informations sont disponibles sur son blog, je vous y renvoie donc, n’hésitez pas à nous rejoindre, plus on est de fous…

      Pour le moment je ne vise pas de niveau spécifique, je verrais bien selon les envies du moment. Ceci dit j’ai profité de l’occasion pour taguer mes chroniques de nouvelles (tant bien que mal, pardonnez les éventuelles erreurs d’attribution), ce qui m’a permis de constater que je n’avais pas lu pas moins de 12 recueils depuis début janvier !

      La mauvaise nouvelle, c’est que dans mon opération vidage de PàL, j’ai évacué pas mal de recueils, mais il m’en reste tout de même trois livres que je vais pouvoir lire dans le cadre du challenge :


      - Notre-Dame-des-Ecailles de Mélanie Fazi, une valeur sûre, si je me fie à son autre délicieux recueil fantastique, Serpentine. 

      - Palimpseste de Charles Stross, une novella pour le coup, qui m'avait bien alléché avec ses histoires de voyage dans le temps (oui je sais, c'est facile avec moi)

      - Une histoire de la science-fiction (anthologie en cinq volumes réalisée par J. Sadoul en Librio, il me manque encore les volumes 3&4 mais je devrais vite résoudre le problème avec Internet…)

      J’ai aussi quelques anthologies qui prennent la poussière chez mon père, il faut que je remette le nez là-dedans. Et j’en profiterais peut-être pour relire Miroirs & fumées, qui contient quelques-uns de mes textes favoris de Neil Gaiman.

      N’oublions pas les projets de lecture comme L’anniversaire du monde de Ursula Le Guin (et tous ses autres recueils en passant), ou encore Le chant du barde de Poul Anderson. Et début décembre, il y a les Rencontres de l’imaginaire de Sèvres, où j’en profiterais sûrement pour faire quelques achats (et déjeuner avec les collègues comme toujours, c'était la parenthèse promo rencontre de blogueurs).

      Ajoutez à ça quelques nouvelles gratuites qui trainent sur mon PC (en attendant une liseuse), je ne suis pas prête de manquer de matière !

      mercredi 14 novembre 2012

      Merciiiiiiiiiiiiiiiiii

      Hier soir, je rentrais chez moi un peu maussade (c’est le mois de novembre en même temps, on le traverse généralement maussade ou malade, voire les deux !), lorsque j’ai eu l’agréable surprise de découvrir du courrier dans ma boite aux lettres, et pas n’importe quel genre de courrier :


      Une très belle monstrueuse carte d’anniversaire, à l’intérieur de laquelle se trouvait le plus beau des cadeaux :


      A Tigger Lilly qui aurait bien aimé voir ma tête, je vais répondre franchement : j’ai failli pleurer.

      C’est pourtant pas mon genre, les larmes de joie, mais la carte m’a fait tellement plaisir que j’avais les yeux bien humides en rentrant chez moi (et ce n’était pas dû à la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur).

      Recevoir un joyeux anniversaire de Neil Gaiman, ça a de quoi faire planer n’importe qui (surtout moi), mais ce qui m’a le plus ému, ce sont tous vos petits mots à vous, amis et collègues blogueurs, qui avez eu une petite pensée pour moi alors que vous aviez des auteurs à rencontrer, des conférences à écouter, des expositions à voir ou une librairie à dévaliser…

      Je n’ai pas pu vous voir cette fois-ci à Nantes, mais j’espère bien me rattraper à la prochaine édition (ou à Sèvres, ou à Epinal ou ailleurs).

      Et en attendant, un grand merci à Anudar, Blop, Endea, Gromovar, Guillaume, Laure, Lelf, Lhisbei et M. Lhisbei, Lorhkan, Plume, Shaya, Tigger Lilly et à Tortoise pour cette très jolie carte (en espérant n'avoir zappé personne).

      Et à Neil Gaiman bien sûr, c’est gentil d’avoir pensé à me fêter mon anniversaire !

      mardi 13 novembre 2012

      Sans honte - Gail Carriger


      Comme j’ai revendu quelques livres la semaine dernière, j’ai décidé de faire une entorse à ma séance de vidage de PàL, et je me suis offert un titre sur lequel je lorgnais depuis bien longtemps : Sans honte, troisième volume du Protectorat de l’ombrelle, qui fait suite à Sans âme et Sans forme.

      C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Alexia, ses embrouilles surnaturelles et son ombrelle dans ses aventures de bit-lit steampunk, surtout qu’elle semblait dans une bien délicate situation à la fin du volume 2. D’ailleurs comme je ne peux pas aborder ce volume sans vous parler des épisodes précédents, si vous ne les avez pas lus, passez votre chemin.

      (ou comme dirait cette chère River Song, « Spoilers ! »)

      Enceinte et rejetée par son mari qui est persuadé qu’elle l’a trompé, Alexia a trouvé refuge dans sa famille (qui n’apprécie pas particulièrement l’effet que cela peut avoir sur sa réputation). Et pour couronner le tout, voilà qu’on cherche à l’assassiner (pour changer !).

      Elle décide donc de partir pour l’Italie, le pays des Templiers, qui pourraient bien avoir des informations sur l’improbable enfant qu’elle porte, tandis que de son côté Lord Maccon déprime, et que son fidèle Bêta fait son possible pour faire régner l’ordre à sa place.

      A l’image des deux précédents tomes, Sans honte est un roman juste délicieux à lire. Pas le genre à révolutionner la littérature, mais divertissant, drôle, et même émouvant. Je ne m’y attendais pas, mais petit à petit, on s’attache aux personnages.

      On nage en plein roman sentimental bien sûr (les vampires et le pesto sont juste une valeur ajoutée) avec la séparation entre Alexia et Lord Maccon, et j’ai beaucoup aimé leur façon de gérer leurs émotions chacun de leur côté, j’ai trouvé ça assez touchant, de même que les conversations mentales qu’entretient Alexia avec son « désagrément embryonnaire ».

      Ajoutez à ça une touche de mystère, quelques beaux passages d’action, un professeur Lyall (qui, merci Karine, a définitivement la tête de David Tennant désormais pour moi !) au sommet de sa forme, et un beau voyage à travers la France et l’Italie, le tout servi par une plume délicieusement pince-sans-rire et des remarques bien piquantes d’Alexia, et vous comprenez que j’ai été une fois de plus charmée par ma lecture.

      Pas aussi tordant que Sans âme, mais bougeant bien plus que Sans forme, Sans honte est une chouette lecture qui m’a valu quelques bons fous rires dans le métro (surtout à cause du pesto). Et comme la suite vient de paraitre en vf, je vais pouvoir continuer à suivre les aventures d’Alexia et de son insupportable mari, chic alors !

      CITRIQ

      dimanche 11 novembre 2012

      Fables 16 : La grande alliance - Bill Willingham


      Dans le précédent volume, nous avions laissé les Fables avec un nouvel et terrifiant ennemi, un certain Mister Dark, ce qui promettait quelques belles envolées scénaristiques par la suite, et a réveillé mon intérêt pour la série.

      Et en effet, dans ce seizième volume, La grande alliance, on est plutôt servi côté envolées scénaristiques, mais dans une direction que je n’avais absolument pas prévue, la faute à Jack (encore lui).

      Comme tous les Fables étaient réfugiés à la Ferme, suite à la destruction de leur quartier dans New York, je m’attendais à explorer un peu les projets de Mister Dark, mais ceux-ci restent finalement en arrière-plan lorsque Jack arrive pour prévenir les Fables qu’un bien vilain monsieur s’apprête à réécrire l’univers tout entier, rien que ça !

      Du coup comme c’est une bonne opportunité de faire prendre l’air à un Bigby plutôt grincheux, Blanche et lui partent retrouver Jack, et son étrange compagnie de Littéraux, d’étranges personnages intrinsèquement liés aux histoires, et ayant clairement le pouvoir de les réécrire.

      En français, on ne s’en rend pas compte, mais en VO ce volume portait le nom The Great Fables Crossover, pour la simple raison qu’il fait la jonction entre la série Fables et son spin-off Jack of Fables, série que je ne suivais bien évidemment pas. Autant dire que grande a été ma confusion à la lecture de ce volume, qui faisait allusion à tout à un tas d’évènements auxquels je n’avais pas assisté.

      Cependant en dépit de cela, La grand alliance s’est révélé une bonne lecture, avec une intrigue qui se renouvelle, quelques mystères semés pour la suite, et une aventure assez délirante lorsque les genres littéraires se décident à passer à l’action (oui ça n’a aucun sens hors contexte, et pourtant).

      C’est typiquement le genre d’histoire « meta » que j’adore, des histoires sur des histoires, et même si on est loin de ce que peut faire un Gaiman sur le sujet, c’est quand même bien sympathique et plaisant à lire (surtout le final, tout aussi dément que le reste !), en attendant la suite des aventures à la Ferme (ne serait-ce que pour cette pauvre Rose Red qui n’a pas franchement la forme).

      Et du coup, je vais peut-être tenter de trouver Jack of Fables à la bibliothèque, histoire d'éclaircir un peu toute cette histoire de littéraux. 

      CITRIQ

      vendredi 9 novembre 2012

      Wastburg - Cedric Ferrand



      S’il y a un truc qui me fait perdre tous mes moyens quand je blogue, c’est l’idée que l’auteur du livre que je chronique pointe son nez sur mon blog. C’est un peu comme si un mur s’effondrait d’une certaine façon, ça me fait perdre tous mes moyens, vous n’avez pas idée.

      Déjà que quand je chronique un texte d’un auteur français, c’est comme une épée qui pend en permanence au-dessus de la tête (ça doit expliquer mon amour des textes anciens, je prends moins de risques de croiser l'auteur). Alors quand on l’habitude de fréquenter le blog de l’auteur en question, c’est carrément perturbant de se lancer dans l’exercice de la chronique.

      Cela étant dit, si je ne fréquentais pas le dit-blog, je ne suis pas sûre que je me serais intéressée à Wastburg. Quoiqu’ils le vendent drôlement bien aux Moutons électriques, en citant Jaworski en quatrième couverture (et en inventant la jolie expression de « crapule-fantasy »). Et il ne me faut pas grand-chose pour me convaincre d’acheter ovin en général (juste un compte en banque bien approvisionné). Bref.

      Dans un univers médiéval où la magie a foutu le camp un beau jour sans prévenir, Watsburg est une ville plantée sur une île au milieu d’un fleuve. Lorsque deux pays occupés à se taper dessus décidèrent de faire la paix, le dit fleuve servit de frontière, si bien que la cité y gagna son indépendance.

      Wastburg nous emmène visiter cette ville franche délicieusement boueuse, avec sa garde corrompue jusqu’à la moelle, sa très belle panoplie de truands et de crapules en tout genre, ses maisons empilées les unes sur les autres, ses tavernes, ses traditions originales et son mystérieux burgmaester qui dirige tout mais que personne ne voit jamais.

      On ne peut pas vraiment résumer l’histoire de ce roman, d’ailleurs, au début, je me demandais s’il s’agissait bien d’un roman et non d’un recueil de nouvelles habilement dissimulé. En effet, chaque chapitre s’intéresse à un personnage en particulier, qu’on ne revoit pas forcément par la suite.

      Et puis au fur et à mesure, on sent une trame qui se tisse en arrière-plan, ce qui m’a forcé parfois à revenir en arrière pour récupérer tous les fils. Pour paraphraser la couverture (pour une fois qu’une quatrième de couv ne raconte ni n’importe quoi, ni la fin du livre, pourquoi se priver), Wastburg est un roman à facettes.

      Et c’est une structure que j’aime beaucoup, j’adore cette façon de raconter une histoire en multipliant les points de vue, par le biais de toutes ces petites histoires de petites gens et de petits riens. Il n’y a pas forcément un héros, il y a juste la ville, et finalement, son histoire à elle. Ou au moins une portion de cette histoire. C’est comme une gigantesque toile qui fourmillerait de détails.

      Le tout est raconté avec une jolie plume qui s’amuse beaucoup à donner une patine ancienne par le vocabulaire (sans atteindre les sommets de Jaworski, mais là j’aurais crié à la copie je pense), qui rend la promenade tout à fait agréable.

      En fait, je n’aurais qu’un seul reproche, c’est la quasi-absence de la gente féminine. Il y a des romans où cela ne me gêne absolument pas, mais ici la question s’est imposée à moi en cours de lecture. De nombreuses femmes sont évoquées (mères, femmes, filles, amantes…), mais à l’exception de la femme du bourreau qui a le droit à quelques lignes, c’est un peu comme si la moitié de la vie de la ville était occultée, alors que je m’interrogeais vraiment sur à quoi ressemblait leur vie.

      Mais pour le reste, j’ai passé un très agréable moment à lire ce roman plutôt original, sans héros ni quête, qui offre une très belle visite guidée d’un univers délicieusement sordide par le biais de ses nombreux protagonistes.

      CITRIQ

      mercredi 7 novembre 2012

      High Fantasy 1 : Le manoir des roses (anthologie)


      A une époque, j’achetais beaucoup de vieux machins chez les bouquinistes, vieux machins qui tendaient à rester trèèèèèès longtemps à attendre d’être lus. Dans le cas de cette anthologie, je l’avais achetée parce qu’elle contenait une nouvelle de Tanith Lee, et une fois celle-ci lue, je l’ai rangé dans un coin.

      Mais après la lecture de La dame de la haute tour, j’ai voulu continuer à m’intéresser à cette collection Livre d’or de la SF / Grand temple de la SF, et du coup ce livre a trouvé un intérêt tout neuf à mes yeux (comme quoi des fois il ne faut pas hésiter à faire poireauter un livre des années !).

      Le manoir des roses fait partie d’une série, L’épopée fantastique, composée de quatre anthologies réalisées par Marc Duveau à la fin des années 70 sur la fantasy. Premier volume de la série, celui-ci s’intéresse à la high fantasy, comme l’indique le titre de l’édition Pocket, High Fantasy 1 : Le manoir des roses (le volume suivant s’appelle Heroic Fantasy 2 : la citadelle écarlate, c’est le genre de numérotation insensée qui exaspère la bibliothécaire qui est en moi mais passons).

      J’ai un peu de mal à comprendre la définition que cherche à donner ici Marc Daveau de la high fantasy (que j’apparente moi plutôt aux grandes épopées à la Tolkien). Ici, on dirait qu’il a délibérément sélectionné des textes assez anciens, plutôt axés contes et mythes, et surtout très éloignés de l'heroic fantasy (enfin surtout aux multiples histoires de sword and sorcery à la Conan et confrères).

      Le résultat est un volume très éclectique qui contient certes des nouvelles, quelques illustrations, mais aussi des poèmes et une pièce de théâtre ( !), d’auteurs plutôt récents ou anciens (Ursula Le Guin et Tanith Lee côtoient Jack Vance, Mervyn Peake, Lord Dunsany, William Morris, Lin Carter et Thomas Burnett Swann, entre autres).

      Comme toujours, on accroche plus ou moins aux textes ainsi présentés, mais si quelque chose m’a frappé dans l’ensemble, c’est que le caractère très précieux des histoires. Chaque texte est ciselé avec une précision d’orfèvre. C’était une qualité que j'avais déjà rencontré dans les textes de Lord Dunsany, et j’ai adoré le découvrir chez d’autres auteurs.

      A noter que les poèmes sont présentés en version bilingue, version vo et vf. J’ai beaucoup apprécié la perspicacité de l’anthologiste à ce sujet, des fois j’ai l’impression que les éditeurs de SF avaient un peu plus de bon sens (et d’estime pour leurs lecteurs) il y a 30 ans qu’aujourd’hui…

      Cela confirme qu’en dépit de leur ancienneté, les anthologies Livre d’or de la SF / Grand temple de la SF sont vraiment des valeurs sûres, et d’excellents moyens de découvrir des auteurs. Vu le plaisir que j'ai eu à parcourir ce volume-ci, j’hésite d’ailleurs à me dénicher les trois autres volumes de L'épopée fantastique désormais.

      Quelques-uns de mes textes favoris pour finir :

      - La boite d’ombre d’Ursula K. Le Guin, qui ne m’a pas forcément marqué à la lecture, mais qui laisse comme un arrière-goût étrange après la lecture. Et puis c’est Ursula, en matière d’écriture, c’est forcément un délice !

      - Les enfants du nixe de Poul Anderson, réécriture d’un vieux conte scandinave si j’ai bien suivi, qui m’a complètement happé d’un bout à l’autre. Il va vraiment falloir que je m’intéresse à Poul Anderson, qui a l’air de partager avec Tolkien un certain goût pour les mythes nordiques (et une belle plume pour en parler) ;

      - Les dieux de Niom Parma de Lin Carter, très jolie histoire de dieux voulant détruire une ville, et qui envoient l’un des leurs la visiter pour arrêter leur décision ;

      - La trève de Tanith Lee, seule nouvelle de SF du recueil (si si). Je me rappelais de la chute en fait, mais j’adore toujours comment avec un sujet SF post-ap, l’auteur arrive à en tirer une histoire de fantasy avec un côté presque mythique ;

      - Le forgeur de rêves de André Norton (qui est une femme comme son nom ne l’indique pas), qui ressemble à un conte avec une forte teinte onirique (rien d’étonnant vu le titre) ;

      - Deux roses à la brune, rouges sur fond de lune de William Morris. L’auteur est un préraphaélite, si vous voyez à quel genre d'oeuvre d'art cela peut correspondre, imaginez la même chose en poésie, ça résume très bien ce joli texte (plus joli en vo sous le titre Two red roses accross the moon) ;

      There was a lady lived in a hall,
      Large in the eyes, and slim and tall;
      And ever she sung from noon to noon,
      Two red roses across the moon

      - Le manoir des roses de Thomas Burnett Swann, qui donne son titre au recueil, superbe histoire dans une Angleterre médiévale en pleine période de croisade dotée d’une atmosphère féérique dans tout ce que cela implique de beauté et de noirceur, autant dire que c’est avec un beau bouquet final qu’on termine ce recueil.


      CITRIQ

      mardi 6 novembre 2012

      Top Ten Tuesday (7) : Les 10 raisons pour lesquelles vous aimez bloguer et lire les blogs


      Les 10 raisons pour lesquelles vous aimez bloguer 
      et lire les blogs

      Ou plutôt 5 raisons pour lesquelles j'aime bloguer...

      1. Parce que j’aime écrire
      A une époque j’écrivais des bouts de roman (ma maman attend toujours que je devienne la nouvelle JKR pour qu'elle ait une belle retraite ^^), mais j’ai abandonné faute de bonnes idées originales. Puis j’ai écrit des fanfictions, mais j’avais de plus en plus de mal à terminer mes histoires (je me disperse vite en fait). Ecrire sur un blog, c’est bien plus facile, on boucle un texte en une heure ou deux (et ça me détend en plus).

      2. Parce que ça me permet de garder une trace de mes lectures
      J’ai toujours de la peine en pensant à tous ces livres que j’ai pu lire, dont je n’ai presque plus aucun souvenir. En bloguant, je fixe mes impressions de lecture, et puis c’est parfois rigolo de relire ce qu’on a pu écrire quelques années en arrière sur tel livre ou tel auteur.

      3. Parce que c’est un bon moyen de partager ses coups de cœur et ses passions
      Vous avez jamais connu la frustration énorme d’avoir lu un livre inoubliable et de n’avoir personne à qui en parler parce que personne dans votre entourage ne s’y intéresse ? Après quelques années je me suis dit que quitte à chanter mon enthousiasme dans le vide, j’avais plus de chance d’être entendue sur internet !

      4. Parce que ça permet de papoter avec des personnes qui partagent les mêmes passions
      Conséquence directe du point 3, bloguer permet parfois de faire connaissance avec des gens qui ont les mêmes passions (ou de retrouver des vieilles connaissances aussi), du coup on discute, on fait connaissance, et des fois on se retrouve même à manger japonais ou à dévaliser les librairies ensemble ! (surtout quand on fréquente le Cercle d’Atuan)

      5. Parce que cela invite à lire des choses complètement improbables
      Des fois, pour se changer les idées ou se motiver à lire, on s’inscrit à un challenge. Et du coup on cherche des idées de lecture, ce qui donne l’opportunité de déterrer des titres étranges comme une uchronie du XIXe siècle ou un obscur livre illustré par Tolkien…


      ... Et 5 raisons pour lesquelles j'aime lire des blogs

      1. Parce que j’aime bien voir comment un même livre peut-être perçu très différent par d’autres personnes
      J’aime bien confronter les opinions, je trouve ça très marrant. De voir qu’un livre peut avoir autant d’admirateurs que de détracteurs. De voir que parfois, on aime tous le même texte, mais pas pour les mêmes raisons.

      2. Parce que ça permet de trouver d’autres idées de lecture
      On a rarement le temps de tout lire ou de tout feuilleter en librairie, alors piocher dans les livres lus des collègues, c’est parfois une excellente façon de trouver de nouveaux trésors à découvrir ! Même si j’avoue, ces temps-ci, par manque de temps, je m’intéresse surtout aux chroniques portant sur des livres que je connais…

      3. Parce que comme ça je peux papoter avec des personnes qui partagent les mêmes passions
      Oui je me répète, mais que voulez-vous, je consacre certaines semaines presque autant de temps à écrire mes articles qu’à squatter les commentaires chez les voisins ! Et c’est toujours plaisant de découvrir un nouveau blog et de dire « ah tiens cette personne aime ça, moi aussi, oh tiens c'est quoi ça ? ».

      4. Parce que certains blogs sont merveilleusement écrits
      Assez bizarrement, si je suis certains blogs parce que j’ai des goûts assez similaires avec la personne qui le tient, il y a aussi des blogs que je suis juste pour la façon dont sont écrites les chroniques, si bien qu’il m’arrive de lire des articles sur des choses qui ne m’intéressent pas forcément, mais qui sont juste merveilleusement écrits ou absolument hilarants !

      5. Parce que c’est un bon moyen de faire une pause
      Des fois quand on a le cerveau qui bouillonne au boulot, c’est bien de s’arrêter cinq minutes. Certains se prennent un café, d’autres sortent fumer une clope, moi je me lis un petit billet de blog ou deux (parfois avec une tasse de thé quand c’est l’aprem), et après je repars le cerveau bien aéré par sa ballade dans les littératures de l’imaginaire !

      Le Top Ten Tuesday est une initiative de The Broke and the Bookish, reprise en version française par Iani.

      lundi 5 novembre 2012

      Zombies contre licornes (anthologie)


      Ces temps-ci, je suis un peu dans une période nouvelles (d’ailleurs hasard ou coïncidence, pendant ce temps Lune explique sur son blog pourquoi les nouvelles c’est génial, allez vite lire son article). Je viens de m’enfiler comme ça deux recueils qui m’attendaient dans ma PàL, et il me reste encore les Chansons pour J.R.R. Tolkien à relire qui ne vont pas tarder à y passer.

      Personnellement j’adore lire des nouvelles, mais quelle galère à chroniquer à chaque fois ! Si on parle de tous les textes, c’est parti pour des articles de quatre pages, et en même temps, choisir ses textes favoris n’est pas toujours facile. D’autant plus que je prends rarement des notes pour m’aider, forcément !

      Zombies contre licornes est une anthologie qui comme son nom l’indique s’amuse à opposer deux anthologistes qui défendent respectivement leurs créatures favorites, les zombies d’un côté et les licornes de l’autre. A l’origine j’étais un peu sceptique, mais en regardant le sommaire, j’ai repéré des nouvelles de Naomi Novik et de Scott Westerfeld, je n’ai pas pu résister.

      Et puis c'est un livre jeunesse apparemment, ce qui est peu courant pour une anthologie (je n’ai peut-être jamais fait attention mais il me semble que c’est rare d’en croiser en rayon). Ce fait m’a d’ailleurs un peu échappé vu que j’ai lu des épreuves non corrigées (donc très sommaires côté présentation) qui m’attendaient depuis plus d’un an. D’ailleurs je me demande si la version finale est aussi jolie graphiquement que la VO (vu les premières pages sur Amazon).

      Si je vous avoue que le combat d’anthologistes m’a un peu tapé sur le système (les arguments sont dignes d’enfants de 4 ans parfois), j’ai bien apprécié la plupart des textes, d’autant plus que sauter d’une licorne à des zombies offre des contrastes sympas (quand l’auteur ne mélange pas les deux !). Sans être mémorables, on passe de bons moments à lire ces nouvelles, d’autant plus qu’il y a des variations assez originales autour de ces créatures mythiques.

      Je ne vais pas vous parler de tous les textes, mais voilà mes favoris :

      - La plus haute justice de Garth Nix, juste parce que la nouvelle utilise zombies ET licorne, ce qui donne quelque chose d’assez épique rien que sur le principe ;

      - Test de pureté de Naomi Novik : j’étais curieuse de savoir ce que pouvait faire l’auteur en dehors de Téméraire, et ma foi, y’a un sacré potentiel. C’est assez drôle en plus dans le genre déconstruction du mythe des licornes ;

      - Bougainvillées de Carrie Ryan, pour l’atmosphère de fin du monde sur une île des caraïbes et la très sympathique narration qui alterne passé et présent ;

      - Les enfants de la révolution de Maureen Johnson, qui ferait un bon film d’horreur à sa façon avec des horribles petits enfants que doit garder une jeune étudiante fauchée ;

      - Prendre soin de son bébé licorne (tueuse) de Diana Peterfreund, qui s’amuse aussi beaucoup à déconstruire les licornes à sa façon, et dont j’ai bien aimé l’héroïne (qui se retrouve avec de banals problèmes d’ados et des problèmes surnaturels sur le dos en même temps) ;

      - Inoculata de Scott Westerfeld, pour sa fin du monde zombie qui se révèle peut-être un commencement, j’ai presque regretté que l’histoire s’arrête là où elle s’arrête ;

      - Princesse Petite-Culotte de Meg Cabot, qui explique très bien pourquoi une licorne est le meilleur des cadeaux d’anniversaire, la dernière partie est juste hilarante (sans parler du nom de la licorne) ;

      - Les mains froides de Cassandra Clare, qui ressemble à un étrange conte de fées remanié avec des morts vivants. On est loin du zombie mangeur de chair humaine, mais l’ambiance reste néanmoins glaçante à sa façon ;

      - Dernier bal de Kathleen Duey, autre variation sur un groupe d’ados reconstruise un semblant de société dans un lieu clôt pour échapper aux zombies, plus classique (et du coup presque plus satisfaisante finalement) que la version de Scott Westerfeld

      Sachant que l’anthologie compte douze nouvelles, j’aurais tout aussi bien pu vous parler des trois dernières, mais je n’ai pas grand-chose à dire à leur sujet, même si leur lecture était sympathique aussi. En fait c’est tout le recueil qui est comme ça. Les textes ne sont pas inoubliables, mais on les lit avec plaisir, et même souvent un sourire au coin des lèvres.

      A faire mes comptes j’ai aimé presque autant d’histoires de zombies que de licornes, comme quoi il est difficile de choisir son camp au sortir de cette lecture !

      Et zombies et atmosphère de fin du monde oblige, cela viendra enrichir mon challenge Fins de Monde (j’ai pas trouvé preneur pour les licornes par contre…).

      CITRIQ

      dimanche 4 novembre 2012

      La Communauté de l'Anneau : Ciné-concert


      Je pense que la BO du Seigneur des Anneaux va bientôt être la musique que j’ai eu le plus souvent l’occasion de voir en concert (à égalité avec Star Wars, mais ça me semble bien plus normal pour Star Wars qui est bien ancienne comme BO).

      J’avais eu l’occasion de voir la symphonie du Seigneur des Anneaux il y a (plus que) quelques années à Lyon (juste sublime), le concert au Grand Rex (un peu plus mitigé à cause des danseuses bavaroises), et le mois-dernier, je suis allée voir le ciné-concert de la Communauté de l’Anneau au Palais des Congrès.

      C’était mon premier ciné-concert, et j’avoue que c’est assez impressionnant à voir. Je n’ose imaginer le travail que cela doit demander pour jouer pratiquement 2h30 non-stop (à l’exception d’une entracte), avec un minutage à la seconde près pour coller aux images du film.

      Et pourtant, je n’y ai quasiment pas fait attention, parce que j’ai été complètement happée par le film. Il faut dire que la dernière fois que j’ai eu l’occasion de regarder le premier volet du Seigneur des Anneaux sur grand écran, c’était en 2003 (et encore, c’était la version longue, oui j’ai eu la chance de la voir au ciné celle-là !). Donc ce que j’ai vu ce soir-là, c’était un film que je n’avais pas vu depuis 2001 ou peu s’en faut.

      C’est assez marrant de redécouvrir la version classique d’ailleurs. Je la trouve longue à démarrer (mais c’est à l’image de tout le premier film –et même le premier livre d’ailleurs, la route est longue jusqu’à Rivendell), mais trop rapide en même temps, si bien que je comblais les trous dans ma tête.

      Ce qu’il m’a surpris le plus, c’est l’intro. Je savais que la version longue en avait une complètement différente (avec tout le fameux « Concerning the Hobbits »), mais je me suis surprise à également beaucoup apprécier celle-ci (dont certains passages ont été coupés dans la version longue il me semble).

      En tout cas ça m’a fait tout bizarre de revoir ce film sur grand écran. Même s’il a un rendu de l’histoire parfois trop simpliste par rapport au livre (qu’est-ce que Legolas et Gimli ont l’air stupide parfois), et certaines libertés scénaristiques peuvent hérisser le poil (enfin il fallait bien justifier le salaire de Liv Tyler…), ça reste quand même une belle réussite d’avoir réussi à porter ce livre sur grand écran de façon (à peu près) correcte, et visuellement superbe.

      Les amis qui m’accompagnaient ont trouvé qu’il avait pris un coup de vieux en dix ans, ça ne m’a pas tant frappé. Par contre, ce qui m’a sauté aux yeux, c’est l’impact qu’il a eu, tant certains passages et façons de filmer ont été pompées et repompées (voire carrément détournées, surtout pour le Conseil d’Elrond).


      (et non je ne vous ai pas mis la plus traumatisante)


      Quant à la bande son… l’orchestre a fait ça avec un tel talent qu’à part quelques passages où la musique couvrait les dialogues, je me suis à peine rendue compte de leur présence. Pendant le concert, je n’y ai pas trop fait attention, mais après coup, j’étais plus qu’impressionnée (surtout quand on voit le nombre de gens sur scène pour obtenir ce résultat).

      A vrai dire la musique du premier volet est loin d’être celle que j’aime le mieux, même si la plupart des thèmes sont déjà là (même le thème du Gondor/Minas Tirith retentit déjà ici et là), je trouve qu’on est loin de la virtuosité des deux autres films, surtout pour la première partie.

      Par contre, une fois parti de Rivendell, on commence à avoir de très belles choses, surtout dès qu’on arrive dans la Moria… dix ans plus tard, la musique qui accompagne la fuite devant le Balrog me file toujours des frissons dans le dos ! Et ne parlons pas du final, c’est ces morceaux là où l’on apprécie vraiment la présence d’un orchestre (même qu’on aurait presque envie de jeter ses CD après tant ils semblent sans relief).

      Bref c’était une très belle expérience, et j’espère bien qu’on aura l’occasion d’avoir Les deux tours et Le retour du roi par la suite, parce que rien qu’à l’idée d’entendre les thèmes du Rohan joués par un vrai orchestre…

      Il faudrait jusqu’ils revoient un peu les tarifs, parce qu’à 50 euros pour la catégorie la moins chère (130 pour la plus chère !), forcément les premières catégories ne se sont pas vendues, ce qui a donné lieu à un sacré chambardement au début du concert quand tout le monde est descendu s’installer en bas (enfin du coup en haut on était peinard, on a pu étaler nos pieds sur les sièges de devant !). M’est avis qu’ils auraient mieux rempli la salle avec des tarifs mieux échelonnés…

      Autre comptes rendus chez Shaya & Tigger Lilly

      vendredi 2 novembre 2012

      La trace des rêves - Jean-Pierre Andrevon


      J’ai gagné à la loterie de Présence d’Esprit aux Imaginales un livre, et après maintes hésitations (qui m’ont valu de me retrouver dans le journal avec un Harlequin dans les mains !), j’ai opté pour celui-ci, parce qu’on me l’a vendu comme ressemblant au Monde Vert, qui m’avait bien fait rire quand je l’avais lu.

      A vrai dire il y a effectivement des ressemblances entre les deux romans, mais si Le monde vert avait un côté délire sous LSD dans son univers, La trace des rêves est bien plus pragmatique et terre à terre.

      Ce petit roman raconte l’histoire d’un groupe d’hommes qui se réveille dans d’étranges machines, dans une caverne sans aucun souvenir autre que leur nom (et du vocabulaire qui leur revient petit à petit). Sortant de la caverne (toute allusion à Platon est bien entendue purement fortuite), ils découvrent une véritable jungle où survivre n’est pas chose aisée.

      La couverture évente tout de même une bonne partie du mystère, je trouve ça un peu dommage. Ceci dit, ça reste un petit texte sympa à lire, façon roman d’apprentissage de l’humanité (qui redécouvrir l’art de se procurer de la nourriture, les femmes, l’Autre, la Religion…) avec un petit côté Dix petits nègres tant le petit groupe ne cesse de s’amenuiser au fil des pages.

      A cela s’ajoute le mystère de l’origine de ces hommes (assez prévisible d’ailleurs) et qui est révélé à la fin, bien évidemment. C’est plaisant à lire, mais ce roman ne m’a pas plus marqué que ça en soi. Je vais néanmoins tâcher de m’en rappeler, histoire de ne pas racheter un 2e exemplaire d’ici quelques années, vu les petits problèmes de mémoire que j’ai en ce moment…

      D’ailleurs, toujours dans la veine « mais où ai-je la tête », je me suis rendue compte avant de faire cette chronique que je ne l’avais pas terminé, j’avais rangé mon livre en rentrant du métro et complètement oublié qu’il me restait en fait quelques pages à lire ! Ces dernières pages ne font pas une grande différence (ce qui explique mon impression d’avoir terminé le livre sans les lire !), même si la conclusion offre un miroir sympathique à l’introduction.

      Pour la petite anecdote, ce livre était le dernier de ceux achetés à Epinal en juin. Ca y’est, je les ai tous lus et je peux arrêter de culpabiliser dessus. Du coup ma PàL est redescendue à une vingtaine de livres, ça va beaucoup mieux !

      Et je peux le classer en Fins de monde, même si je ne m’étalerais pas sur le pourquoi de la chose (même si c’est facile de savoir pourquoi).

      CITRIQ