jeudi 31 décembre 2015

Recueil factice – Décembre 2015

Oups, je crois bien que cela fait dix jours que je n’ai rien publié sur ce blog… la faute à des journées bien remplies (même en vacances) et à une certaine flemme générale qui a fait que j’ai préféré traiter la plupart de mes lectures dans mon bilan mensuel.

Promis, l’année prochaine, je serais plus efficace (ou pas).

LIVRES


Solaris n°195
Un numéro plus récent cette fois-ci, ce qui donne l’occasion d’apprécier des pages en couleur et de découvrir ses différentes rubriques, notamment une section Sci-néma fort intéressante. Côté nouvelles, là encore des choses très différentes, de la fantasy urbaine à la SF en passant par du fantastique. Pas de grande révélation (en même temps je lisais du Ballard à côté, ça n’aide pas), mais de sympathiques moments de lecture.

Le livre d’or de la science-fiction : J. G. Ballard – J. G. Ballard

Etiquette & Espionnage – Gail Carriger

La Belle et le fuseau – Neil Gaiman & Chris Riddell
J’avais déjà croisé cette histoire dans le recueil Trigger Warning, mais je n’ai pas pu résister à la très belle version illustrée par Chris Riddell (dans un style très différent du burlesque Fortunately, the milk…). Et grand bien m’en a fait, puisque j’ai pu ainsi relire l’histoire en français, ce qui permet d’apprécier encore plus les subtilités de cette réécriture crossover de contes de fées.
A noter que les dessins sont aussi fort chouettes, dans un style proche de Gustave Doré (et l’extérieur avec cette jaquette fragile mais superbe une sacrée valeur ajoutée), et j’ai beaucoup apprécié de voir pour une fois une femme dans une armure réaliste (autrement dit qui n’est pas là juste pour mettre en valeur sa poitrine !).

Après la chute – Nancy Kress
Cela faisait un petit moment que je lorgnais sur cette novella mêlant habilement fin du monde et voyage dans le temps, mais vu les avis mitigés j’ai préféré l’emprunter à la bibliothèque. J’ai bien aimé le concept et toute la mise en place, par contre j’ai été un poil déçue par la conclusion, qui a comme un goût de trop peu. Une lecture intéressante (sous une très belle couverture de plus), mais pas complètement satisfaisante.

Seconds – Bryan Lee O’Malley

Accelerando – Charles Stross
Alors que j’avais beaucoup apprécié Palimpseste du même auteur, malgré tout son côté hard-science, je me suis complètement cassée les dents sur ce roman qui parle de singularité technologique et de posthumanisme. Pourtant le concept est intéressant, et la narration sur différentes époques en suivant une même famille est bien fichue, mais je me suis complètement noyée dans le jargon (même le lexique n’aide pas) et j’ai eu bien du mal à comprendre certains concepts. Un livre probablement truffé de bonnes idées, mais clairement difficile d’accès.

Et ils vécurent heureux… (Fables 24) - Bill Willingham & Mark Buckingham
Avant dernier tome de cette série de comics qui réécrit à sa sauce les contes de fées, Et ils vécurent heureux… m’a un peu égaré en route, la faute à un tome précédent paru il y a fort longtemps (je l’ai lu en janvier dernier !). Du coup je préfère attendre la conclusion (et une relecture nécessaire) pour apprécier à sa juste valeur ce dernier volet de l’histoire de Fables.

FILMS


Mon mois de décembre a été principalement occupé par Star Wars (revisionnage des anciens films et découverte du petit dernier), mais j’en suis encore à rassembler mes idées sur le sujet, vous devriez donc normalement avoir le droit à un joli cycle Star Wars en janvier… et en attendant, je peux vous parler de l’autre film que j’ai vu :

Le pont des espions – Steven Spielberg
Belle occasion de se pencher sur une période de l’histoire (la Guerre froide) qu’on oublie peu à peu, Le pont des espions met en scène un avocat chargé d’abord de défendre un espion russe, puis d’aller négocier un échange de prisonniers à Berlin alors que la construction du mur commence. Comme toujours avec Spielberg le résultat est un très beau film, fort intéressant pour son propos historique, avec ce petit quelque chose de rassurant dans la figure du héros, l’homme qui reste debout.

SÉRIES


Doctor Who – Saison 9

A venir en janvier...

Si je me motive un peu, janvier devrait commencer avec le traditionnel bilan des lectures de l’année, suivi par quelques articles sur Star Wars, des chroniques sur l’épisode de Noël de Doctor Who (excellent), et sur 22/11/63 de Stephen King. Et peut-être arriverais-je enfin à terminer la saison 2 de Twin Peaks (même si en ce moment je profite plutôt de Jessica Jones !).

A l’année prochaine !

lundi 21 décembre 2015

Etiquette & Espionnage – Gail Carriger

 
Il y a quelques années de cela, j’étais tombée sous le charme du Protectorat de l’ombrelle (chronique du tome 1 ici), une série assez improbable à quelque part entre le steampunk et la bit-lit (enfin l’anti-bit-lit serait plus exact) pour un résultat très drôle et extrêmement bien écrit.

Il était donc assez logique que je m’intéresse aux autres écrits de l’auteur, à commencer par sa série du Pensionnat de Melle Géraldine, du young adult se déroulant dans le même univers. L’avis de Blop m’ayant un peu refroidi à son sujet, j’ai préféré l’emprunter à la bibliothèque pour me faire ma propre opinion.

[Pour la petite anecdote il était systématiquement emprunté dans ma bibliothèque favorite, j’ai fini par le dénicher dans une autre bibliothèque à laquelle j’ai rendu visite car une étudiante de mon école avait eu la bonne idée d’y rendre un de nos livres. Comme je voulais être sûre de le revoir avant 2016, j’ai préféré aller le récupérer moi-même… et j’ai dévalisé le rayon SF fort bien achalandé en passant… on ne se refait pas !]

Bref, parlons un peu du livre en lui-même. Comme je vous le disais, il se déroule dans l’univers du Protectorat de l’ombrelle, mais plus tôt dans le temps (enfin ça j’ai mis du temps à le comprendre, j’y reviendrais). Nous sommes donc dans une sorte d’ère victorienne, mais avec du steampunk, des loups-garous et des vampires.

Et nous suivons les pas de Sophronia, une jeune fille de bonne famille qui à force d’aimer grimper et réfléchir fait le désespoir de sa mère, qui décide de l’envoyer au pensionnat de Melle Géraldine… Mystérieux pensionnat qui se charge certes d’inculquer les bonnes manières et l’art d’arranger son corsage aux jeunes filles, mais aussi des talents un peu plus surprenants telles que l’espionnage et l’assassinat.

Le concept de l’école cachée bizarre n’a en soit rien de bien original, mais du moment que l’univers est solide et l’intrigue rondement menée, cela ne me dérange pas… mais c’est justement ce qui m’a posé problème avec Etiquette & Espionnage, j’ai trouvé qu’il pêchait un peu par manque d’explications.

J’avais beau avoir lu les cinq tomes du Protectorat de l’ombrelle, je me suis retrouvée un peu paumé. L’univers est en effet fort semblable, mais j’ai trouvé qu’on avait fort peu de contexte (ce qui me dérange un peu vu que les lecteurs de Etiquette & Espionnage n’ont pas forcément lu Sans âme à priori), et j’ai eu du mal à comprendre le pourquoi des différences dans l’univers jusqu’à que quelques éléments m’indiquent que cette histoire se passait justement bien avant Sans âme.

Pour le reste… ma foi ce roman se lit très bien (ce qui fait du bien de temps en temps) et on passe un bon moment, mais il ne reste pas grand-chose à posteriori car les personnages comme l’intrigue sont assez lisses… et les commentaires de Sophronia n’arrivent à la cheville d’Alexia Tarabotti !

Bref si Le protectorat de l’ombrelle était une lecture détente vraiment soignée, drôle et originale, Etiquette & Espionnage est une lecture détente tout court, qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Je jetterais un œil à la suite si j’ai besoin de m’aérer l’esprit, mais je pense que je vais plutôt guetter l’arrivée en français de Prudence, premier tome de la série Custard Protocol (tout un programme).

mercredi 16 décembre 2015

Doctor Who 9x12 – Hell Bent


Après l’épisode presque intimiste qu’était Heaven Sent, il est temps de conclure la saison avec quelque chose de complètement différent, à savoir un feu d’artifice nommé Hell Bent. Je vous avoue avoir trainé à le chroniquer certes par manque de temps, mais aussi car il ne m’avait pas complètement convaincu.

Hell Bent ressemble en fait beaucoup au premier épisode de la saison, The Magician’s Apprentice dans sa manière de s’éparpiller dans tous les sens en s’appuyant sur beaucoup de mythologie de l’univers… et ce n’est plus mon genre d’épisode préféré malheureusement. Cependant rassurez-vous, il y a de chouettes choses tout de même à retenir… spoilers au programme, bien sûr.


Déjà pour commencer j’ai beaucoup aimé l’introduction pré-générique, dans ce dinner à l’aspect tellement familier (normalement, on l’a déjà visité dans la saison 6), où se retrouvent un Doctor et une Clara qui n’ont pas l’air de se reconnaître (personnellement je pariais sur une des « ombres » de Clara projetées dans l’histoire du Doctor, mais je me trompais).


Le début sur Gallifrey également est fort sympathique, avec une ambiance terriblement Western (on se croirait pratiquement dans un film de Sergio Leone), et le défilé des time lords jusqu’à que Rassilon (qui n’est plus incarné par Timothy Dalton, quel dommage !) finisse par se déplacer en personne… et se fasse plus ou moins détrôner dans la foulée.


Après quoi le Doctor s’arrange pour ramener Clara à la vie et je crois que c’est là que j’ai un peu décroché, sans doute parce que j’ai été déçue de découvrir que tout l’épisode, toutes les actions du Doctor sont tournées autour de ce sauvetage, ce qui m’a semblé un peu étrange, après avoir mis temps de soin à mettre en scène sa mort. Et la mythique Gallifrey dont on nous parle depuis si longtemps semble uniquement un ingrédient de la recette, ce qui est plutôt inattendu.


Du coup on a l’occasion de visiter le Cloître, lieu où l’on trouve la Matrice, mémoire de tous les time lords décédés… belle ambiance à la limite de l’horreur, quelques petites révélations qui viennent corroborer les dires de Missy en début de saison, mais finalement juste une étape dans la quête du Doctor…


De même que le vol d’un TARDIS (à l’intérieur terriblement années 60, j’aime !) pour éloigner Clara du temps-lui-même afin de briser l’emprise de la Quantum Shade. En fait l’Hybride ressemble à un prétexte dont se sert le Doctor pour arriver à ses fins, manipulant tout le monde ce-faisant. Bref tout tourne autour de Clara (c’est à se demander pourquoi Eleven n’est pas retourné chercher les Ponds du coup !).



Ceci dit cela donne l’occasion de revoir Ashildr qui assiste à la fin de l’univers, une très belle scène qui confirme toute l’excellence du personnage, étrange observatrice du Doctor à travers le temps qui donne parfois de mieux le connaître qu’il ne se connaît lui-même.
- I've been watching the stars die. It was beautiful.
- No. It was sad.
- No. It was both. But that's not something you would understand, is it ? You don't like endings.
(et j’avoue avoir beaucoup aimé la petite référence à Game of Thrones qui s’insère avec son « Because we know summer can't last forever. »).

En tout cas c’est l’occasion d’un bel échange de théories sur le mystérieux Hybride (on croirait assister à une discussion de fans, tout y passe, même l’histoire du Doctor à moitié humain de l’époque du huitième Doctor) avant que le Doctor finisse par révéler son vrai plan : ramener Clara à la vie et lui effacer la mémoire pour qu’elle ne soit plus en danger (Donna Noble, le retour !).


Sauf que Clara a l’avantage d’être au courant de ce qui l’attend, ce qui lui permet de lutter contre ce destin, si bien qu’ils finissent plus ou moins par jouer à pile ou face qui perdra la mémoire puisque du moment que l’un deux oublie l’autre, l’affaire est réglée. Et devinez qui gagne (ou qui perd, selon le point de vue) ?
« I went too far. I broke all my own rules. I became the Hybrid. »
C’est donc le Doctor qui à la droit au sortilège d’amnésie cette fois-ci, ce qui change tout à coup sérieusement la perspective qu’on peut avoir sur la scène dans le dinner aux Etats-Unis.

« You said memories... become stories when we forget them. Maybe some of them become songs. »
La situation s’inverse même totalement lorsque Clara disparait à bord de son TARDIS volé, et décide d’en profiter pour voyager avec Ashildr avant de se décider vraiment à retourner mourir dans l’allée des embrumes (j’ai oublié le nom de la rue mais vous voyez de quoi je parle). Une jolie fin qui offre l’agréable consolation de la savoir toujours en vie à travers le temps et l’espace (c’est quand même moins cruel qu’une mort définitive pour cette aventurière de l’extrême).


Tandis que le Doctor retrouve son TARDIS, reprend sa veste en velours bordeaux et récupère un nouveau tournevis sonique. Le voilà redevenu un Doctor, mais on sent quand même qu’il y a comme un vide à l’intérieur de lui, d’autant plus que comme il le dit si bien à un moment, on peut en partie reconstruire ses souvenirs à partir des vides qu’ils ont laissés en étant effacés. Il va vite falloir qu’il se retrouve de la compagnie !


En fait rétrospectivement je me rends compte que cet épisode est très intéressant, élucidant plus ou moins les dernières ombres de l’histoire de Clara (il ne serait guère étonnant que Missy l’ai mise dans les pattes du Doctor pour créer l’hybride), et offrant une jolie évolution du personnage du Doctor, qui à être trop proche de Clara finit par se perdre quand il la perd.

Il y a des éléments très intéressants dans cet épisode donc, mais j’ai eu du mal à accepter le postulat de base (que l’épisode soit centré autour de Clara et non de Gallifrey), sans doute parce que l’épisode s’éparpille un peu (surtout dans la partie sur Gallifrey justement, dont on aurait pu attendre autre chose).

Hell Bent reste néanmoins un sympathique final de saison, qui même s’il ne m’a pas totalement convaincu a au moins eu le mérite d’en mettre plein les yeux (du côté du visuel c’est un régal).

C’est toujours un peu difficile de comparer car de saison en saison les thématiques, les personnages et les formats changent, mais j’ai trouvé que cette saison 9 était d’excellente facture, à la fois classique et moderne (si je puis me permettre ce lieu commun), avec un bon rythme et de chouettes trouvailles (à commencer par Ashildr, qui reviendra de temps en temps j’espère !).

Il n’y a plus qu’à attendre l’épisode de Noël, qui promet à priori d’être un peu plus léger, avant de commencer à s’interroger sur la prochaine personne qui accompagnera le Doctor.

dimanche 13 décembre 2015

Le livre d’or de la science-fiction : J. G. Ballard – J.G. Ballard


Ballard fait partie de ces grands noms de la SF dont je n’avais jamais croisé la route jusqu’ici (sauf peut-être sous forme de nouvelle), il était plus que temps de faire sa connaissance, et quoi de mieux qu’un livre d’or pour se faire une bonne idée du personnage ?

(à condition de ne pas regarder la couverture bien sûr, qui pourrait presque être cohérente si on n’y trouvait pas des guêpes qui font du hoverboard… mais sinon tout va bien !)

Comme assez souvent dans cette collection, la qualité de l’introduction semble conditionner celle du choix des textes. Dans le cas présent Robert Louit, l’anthologiste, fait un excellent travail : il n’a aucun mal à susciter l’intérêt en évoquant les grandes thématiques de l’œuvre de Ballard, et ce-faisant il donne quelques clés de lecture pour comprendre les nouvelles de ce recueil, sans pour autant trop en dire (sauf peut-être à propos du Géant noyé).

Après quoi on ne peut que se lancer à l’aventure dans les textes de Ballard, qui ne sont point classés chronologiquement mais thématiquement (Oppressions subtiles, Plis du temps et Zones sinistrées), et c’est une approche qui fonctionne tout à fait (sauf peut-être lorsqu’on part à la recherche de la nouvelle en question dans la bibliographie en fin d’ouvrage !). Voyons un peu le menu.

En lisant la première nouvelle, L'Homme subliminal, j’ai été frappé par son côté visionnaire. Bien sûr c’est du visionnaire des années 60, c’est-à-dire à la fois extrêmement juste et complètement à côté de la plaque pour certains aspects, mais tout de même, c’est tout le concept d’obsolescence programmée qui est ici mis en scène et c’est sacrément impressionnant.

On enchaîne ensuite L'Homme saturé, étrange texte mettant en scène un homme qui se coupe peu à peu de la réalité. Le résultat est impressionnant à lire mais il ne m’a pas plus parlé que ça.

C’est tout le contraire de Treize pour le Centaure, histoire de vaisseau générationnel dans l’espace qui a très certainement inspiré la mini-série Ascension (du coup ceux qui l’ont vu vont tout de suite savoir de quoi il en retourne), avec une belle étude sur le genre humain. C’est un de mes textes préférés du recueil.

Chronopolis nous projette dans un monde futuriste où les horloges ont été bannies. C’est un postulat étrange (et qui a ses limites) mais qui fait beaucoup réfléchir lorsqu’on réalise à quel point toute notre vie est parfois réglée à la minute près.

Point d’horloge dans Fin de partie, mais une sorte de compte à rebours invisible pour une histoire mettant en scène un condamné à mort qui passe ses derniers jours en compagnie de son bourreau, sans savoir quand il sera exécuté. Le concept est sympathique mais j’ai un peu regretté que l’introduction de l’auteur évente tout le contenu de la nouvelle.

Demain, dans un million d'années est un texte assez étrange, à mi-chemin entre fantastique et SF, dans lequel on suit deux naufragés sur une planète désertique où l’on observe parfois d’étranges apparitions. Le résultat est un texte presque poétique (c’est à peu près à ce stade que j’ai réalisé que Ballard aimait les descriptions, et savait y faire dans le domaine).

La Terre s’est arrêtée de tourner dans Le Jour de toujours, nouvelle où l’on suit un voyageur qui semble chercher le bon fuseau horaire pour vivre, entre le crépuscule, la nuit totale et le jour. Je dois avouer que je n’ai pas tout compris à l’intrigue, mais quel univers !

Un assassin très comme il faut est un texte très classique sur le voyage dans le temps. Pas de grande surprise, mais l’histoire se lit fort bien.

Le Vinci disparu est plus surprenant, plongeant plutôt dans le domaine du fantastique (avec un petit côté Neuvième porte par certains côtés) alors que deux experts en art cherchent à retrouver un Léonard de Vinci dérobé. Forcément, j’ai aimé !

Perte de temps exploite la thématique de la boucle temporelle (quoique ici c’est peut-être bien une sorte de spirale) tout en mettant en scène la vie pas toujours passionnante d’un couple. J’ai bien aimé le rythme d’enfer de cette intrigue, et son côté légèrement absurde.

Le Géant noyé imagine ce qu’il se serait passé si Gulliver avait échoué mort sur la plage des Lilliputiens. C’est une nouvelle assez triste (et pas forcément à lire après le petit-déjeuner comme cela m’est arrivé) mais fort réaliste sur la nature humaine.

Il n’est pas très facile de comprendre La Cage de sable, car l’auteur n’en donne toutes les clés qu’à la toute fin. Ceci dit j’ai apprécié la belle atmosphère de cette nouvelle qui imagine l’arrêt des programmes spatiaux et leurs conséquences.

Les Statues qui chantent est peut-être bien la seule histoire d’amour du recueil, et en dit long sur le regard que porte Ballard sur le sujet ! Un texte triste, mais fort joli.

Je suis par contre un peu passée à côté de Amour et napalm : export U.S.A., un texte assez violent (et donc forcément perturbant) dont j’ai eu du coup du mal à comprendre les tenants et les aboutissants.

Au final je crois que c’est surtout les premières nouvelles que j’ai aimé, celles très portées sur l’humain. Cependant de manière générale j’ai apprécié tous ces univers sinistres mis en scène (qui sont apparemment une spécialité de l’auteur), et même si je ne suis pas forcément grande amatrice de descriptions, je dois reconnaître que Ballard sait y faire dans le domaine.

Bref je suis bien contente d’avoir pu découvrir son œuvre avec ce recueil qui permet de se faire une première impression de son écriture et de ses idées. Et que ce soit sur le fond comme sur la forme, on a vraiment le droit à des textes de qualité.

Par contre à titre personnel j’ai eu un peu de mal avec la tristesse de tous ces textes. A petite dose ce n’est pas gênant, mais c’est tout le recueil qui est ainsi (et probablement son œuvre si je me fie à l’introduction). A ne pas lire les jours de déprime et de pluie donc (quoique vu la quantité de sècheresse et de sable dans ce livre, voire de la pluie n’aurait rien de déprimant, bien au contraire !). Mais cela ne m’empêchera probablement pas de lire d’autres textes de lui.

jeudi 10 décembre 2015

Doctor Who 9x11 – Heaven Sent


J’ai pris un peu de retard dans mes chroniques, je m’en excuse. Par manque de temps principalement, mais certainement par manque d’enthousiasme, car Heaven Sent, deuxième partie du final de saison (qui se révèle finalement plus une série d’histoires différentes qui se suivent plus qu’une grande fresque en trois parties) est un excellent épisode. Spoilers au programme, bien sûr.

« As you come into this world, something else is also born. You begin your life, and it begins a journey... towards you. It moves slowly, but it never stops. Wherever you go, whatever path you take, it will follow. Never faster, never slower, always coming. You will run. It will walk. You will rest. It will not. One day, you will linger in the same place too long. You will sit too still or sleep too deep... and when, too late, you rise to go... you will notice a second shadow next to yours. Your life will then be over. »
Il fut un temps où j’aimais les épisodes de Doctor Who lorsqu’ils étaient incroyablement complexes au point d’en avoir les oreilles qui fument pendant le visionnage. Je me rends compte qu’à l’heure actuelle, il n’y a rien que je n’aime plus qu’une histoire simple, pourvu qu’elle soit superbement mise en scène.

Et c’est le cas de Heaven Sent, un épisode minimaliste sur bien des aspects : une histoire somme toute assez simple, portée sur les épaules d’un seul acteur (ou presque), dans un décor des plus réduits (un bon vieux château additionné de quelques vues extérieures numériques qui lui donnent un petit air d’Azkaban). Et ça fonctionne à merveille.


Le Doctor est donc téléporté dans une prison mystérieuse, où il est poursuivi par une étrange créature qui n’arrêtera sa traque que s’il révèle une vérité qu’il n’avait jamais communiquée à personne. Et comme il n’a pas vraiment l’intention de dévoiler ses secrets, le Doctor ne peut que chercher un moyen de s’échapper.

Il fait cela à sa façon, qui est à la fois extrêmement méthodique et complètement folle. Et même s’il l’on peut assez vite avoir des doutes sur ce qui se passe vraiment (pour ma part j’ai assez vite saisi la situation, j’avais par contre fort mal identifié les bourreaux), l’histoire est rondement menée et on se régale.


Parmi les choses que j’ai aimées, il y a le « palace mental » du Doctor en forme de TARDIS, où il se projette lorsqu’il est en situation de mort imminente. Cela m’a beaucoup fait penser au deuxième épisode de la saison où Missy interroge Clara sur le Doctor en faisant une sorte d’arrêt sur image dans une situation impossible.

Et ça fonctionne très bien avec le Doctor, car il y a tout le décalage de la situation (« Don't you
want to know how I survived ? »), et ce concept n’est pas dénué de tristesse lorsqu’on le voit interagir avec une Clara assez amorphe, toujours de dos, qui communique par un tableau noir. Une illusion de compagnie pas très convaincante.


Il faut ensuite trente minutes supplémentaires d’épisode pour commencer à comprendre de quoi il en retourne, à force d’explorations de courses-poursuites dans les couloirs avec la mystérieuse créature.

Quelque part on devrait s’y ennuyer, pourtant cela fonctionne à merveille, parce que les dialogues (enfin les monologues) sont très beaux, parfois très littéraires. La musique accompagne à merveille les images, et sans surprise Peter Capaldi n’a aucun mal à relever le défi (mais il y a longtemps que je ne doute plus de sa capacité à relever n’importe quel défi !).

Petit à petit la tension monte, on accumule les petits détails qui interrogent (le crâne et la mer de crânes, le message dans le sable, le mort…), jusqu’à la révélation.

« There's this emperor and he asks this shepherd's boy..."How many seconds in eternity ?" »
Le Doctor que l’on suit est loin d’être le premier Doctor à traverser cette épreuve (d’où les 7000 ans de décalage dans les constellations), et il faudra encore de nombreuses copies successives à revivre les mêmes horreurs pour réussir à briser le mur de diamant encore plus dur que du diamant.

« And the shepherd's boy says... There's this mountain of pure diamond. It takes an hour to climb it, and an hour to go around it. Every hundred years, a little bird comes and sharpens its beak on the diamond mountain. And when the entire mountain is chiseled away, the first second of eternity will have passed." You must think that's a hell of a long time. Personally, I think that's a hell of a bird. »
(c’est Le petit berger en français)

Deux milliards d’années plus tard, il termine enfin son histoire et arrive à s’échapper… mine de rien, même pour une série qui a l’habitude de jouer avec la notion de temps, on a rarement de telles échéances qui donnent un tel vertige.

C’est aussi cet aspect que j’ai aimé : l’idée d’une boucle temporelle ou d’un jour sans fin n’a rien de particulièrement original, mais la façon dont le Doctor s’en saisit, à une échelle gigantesque matérialisée par ce mur brisé petit à petit à la force des poings, c’est absolument sublime !


Et la fin juste derrière a un côté assez mind-blowing, lorsqu’on réalise que le Doctor était enfermé dans son confession dial et qu’il est de retour sur Gallifrey. Et il n’est pas content !
« Go to the city. Find somebody important. Tell them, I'm back. Tell them, I know what they did, and I'm on my way. And if they ask you who I am, tell them, I came the long way round. »
Gallifrey est de retour ! Ou bien est-ce le Doctor ? En tout cas, avec le Doctor qui révèle être le fameux Hydride sur lequel tout le monde cherche des infos, c’est un excellent cliffhanger sur lequel on termine.


Ceci dit il n’éclipse nullement le génie de cet épisode, simple mais efficace. Pas forcément du genre à nécessiter un revisionnage (même si du coup on peut repérer quelques détails supplémentaires), mais un excellent moment de télévision. J’avoue avoir été moins enthousiaste sur la suite qui s’éparpille un peu dans tous les sens, mais je vous en parlerais plutôt dans un prochain article.

lundi 7 décembre 2015

Seconds – Bryan Lee O’Malley


Il y a quelques années de cela, j’étais tombée sous le charme de Scott Pilgrim, un hybride manga-comic qui racontait les déboires (amoureux entre autres) d’un jeune adulte un peu à la masse qui se retrouve à combattre les sept ex maléfiques de sa nouvelle petite copine avec moult références vidéoludiques. Tout cela était fort geek mais les références étaient utilisées avec beaucoup de justesse pour parler des choses de la vie.

J’ai donc été ravie de découvrir grâce à Lhisbei l’album Seconds réalisé par le même auteur, où l’héroïne s’appelle cette fois-ci Katie. Elle est chef dans un restaurant à succès et rêve d’ouvrir son propre restaurant. Alors que son rêve prend du retard, elle tombe un soir sur son ancien petit ami, ce qui la bouleverse et entraîne des conséquences malheureuses.

Heureusement, elle trouve dans sa chambre le soir un champignon magique qui lui permet d’effacer son erreur pendant la nuit. Qui ne tente n’a rien, Kathy tente l’aventure et constate à son réveil le lendemain matin que les évènements ont été légèrement altérés comme elle le souhaitait. Très vite, elle cherche à corriger d’autres choses, et les ennuis commencent.

Seconds, c’est un peu une sorte de Scott Pilgrim 2.0 au féminin : le format est plus grand, la couleur est au rendez-vous (Scott Pilgrim a aussi été colorisé entre temps ceci dit) et le récit s’éparpille un peu moins (je n’ai pas eu cette sensation de confusion qui m’avait accompagné parfois dans Scott Pilgrim).

Les références geek sont bien moins nombreuses (ce qui le rend plus accessible), mais j’ai retrouvé cette même capacité à très bien parler de choses simples de la vie (l’amour, l’amitié, l’accomplissement personnel) avec des moyens qui ne sont pas conventionnels (et qui ne sont donc pas barbants).

Ici l’histoire exploite le registre du fantastique et du voyage dans le temps, une belle manière de prendre un peu de distance pour mieux voir les choses (à l’image de beaucoup de littératures de l’imaginaire), mais à une dose très légère qui fait qu’on trouve tout à fait normal de pouvoir réécrire sa vie en mangeant des champignons avant de se coucher !

Seconds se révèle donc un très chouette moment de lecture, autant pour ses petits écarts avec la réalité que pour son ton extrêmement juste. Pour ma part, c’est un livre qui m’a immédiatement parlé, et j’espère qu’il en sera de même pour vous s’il croise votre chemin.

CITRIQ

vendredi 4 décembre 2015

Recueil factice - Novembre 2015

Vivre normalement et ne pas avoir peur. Ca a été mon mot d’ordre depuis un certain soir de novembre, où sans être affectée directement par les évènements (mais on connaît forcément quelqu’un qui connaît quelqu’un qui…), j’ai trouvé que cela se passait bien trop près pour ne pas être affectée.

J’ai continué à prendre les transports en commun, à aller au cinéma, à aller voir des concerts… Les choses n’ont pas tellement changé, à quelques fouilles de sac près, et si j’ai parfois une boule d’angoisse en rentrant dans une salle de concert (et que je cherche immédiatement les issues), celle-ci finit par s’effacer au profit du spectacle.

Le 14 novembre au matin, après une nuit de mauvais sommeil, encore occupée à prendre des nouvelles de tout mon entourage, j’ai pensé à suspendre toute publication sur mon blog. Et puis au milieu de cette horreur, à défaut de trouver mes mots, j’ai réalisé que la seule chose qui était en mon pouvoir de faire était de continuer à vivre, et donc de poursuivre la publication de mes articles, histoire de donner à d’autres l’occasion de se changer les idées.

J’ai profité des articles en attente de publication pour me retaper, j’ai expédié ma lecture la nouvelle traduction des Deux tours parce que ce n’était pas le moment de visiter le Mordor (en fait c’est comme si je n’avais pas lu les deux derniers chapitres), et après je me suis « remise au travail ». Ça n’a pas été facile les premiers jours, mais retrouver ensuite cette capacité à se couper du monde par la lecture et les films, puis être à nouveau capable de critiquer ce qu’on lit m’a fait un bien immense.

J’en ai sûrement abusé si j’en juge par la taille de ce bilan, mais j’espère que vous me pardonnerez d’en faire trop pour me et vous changer les idées !

LIVRES


Doctor Who : l’encyclopédie illustrée
Cet ouvrage ressemble beaucoup aux encyclopédies Star Wars qu’on trouvait chez Nathan à une époque, avec ces grandes doubles-pages et ses illustrations truffées de petites flèches. C’est un ouvrage très complet, qui couvre les aventures du Doctor jusqu’au milieu de la saison 8 (pas mal pour une traduction !), même si je regrette qu’il évoque à peine l’ancienne série (mais je comprends, manque de place). J’ai juste été un peu perplexe face à certains textes, notamment dans les légendes (comme « la tenue d’Amy montre qu’elle a du style ») où je me suis demandé si le livre était destiné à un public très jeune ou si c’est juste une sorte d’humour au troisième degré.

Philosophie Magazine Hors-Série sur Star Wars
Après avoir hésité (les magazines qui analysent des univers comme Star Wars finissent par tous se répéter), j’ai finalement profité de mon voyage aux Utopiales pour philosopher gaiement sur Star Wars. Il y a un peu de tout dans ce magazine : des articles intéressants (notamment sur la politique et tous les parallèles entre la nouvelle trilogie et ce qui se passait aux Etats-Unis à l’époque), d’autres qui semblent plus tenir du remplissage, et d’autres qui m’ont semblé assez obscurs (il me manque peut-être des clés de lecture). Une lecture distrayante donc, mais pas forcément indispensable.

Solaris n°150 (30 ans de la revue)
Première incursion dans le monde des littératures québécois avec ce numéro anniversaire qui offre tout un historique de la revue (ce qui est à la fois un peu barbant pour un néophyte et fort intéressant comme aperçu indirect de l’histoire du genre au Québec). Les cinq nouvelles qui accompagnent ce texte se lisent bien. Même si je n’ai pas eu de franc coup de cœur, les idées étaient plutôt sympathiques et les thématiques très variées (cela va de l’autoroute-télé-réalité au voyage à travers les dimensions en passant par les horloges fantastiques et l’exploration du monde des rêves).

Utopiales 2015 (anthologie)

Dans les arènes du temps (Lasser, détective des dieux 4) – Sylvie Miller et Philippe Ward

Le Mont 84 – Yves et Ada Rémy

Les deux tours (nouvelle traduction) – J.R.R. Tolkien

Gastronogeek – Thibaud Villanova & Maxime Léonard

FILMS


Cars – John Lasseter
Rattrapage très en retard pour ce dessin animé dont mon filleul était super fan… il y a quelques années ! Une chose est sûre, on peut avoir des préjugés monstres sur un dessin animé mettant en scène des voitures qui font la course, mais il ne faut pas s’y arrêter : l’histoire est classique mais bien menée (et a cette particularité rare de n’avoir pas vraiment de réel méchant), et tout l’univers qui se construit autour des voitures est vraiment bien développé.

Le faucon maltais – John Hutson
Difficile de résumer ce vieux film en noir et blanc qui démarre dans un bureau de détective privé avec une classique affaire de sœur disparu et de filature, et part ensuite assez vite dans une autre direction quand des meurtres s’invitent dans l’histoire. C’est plutôt drôle à suivre, car le héros est un baratineur de première, mais je me suis un peu égarée par moment dans cette histoire complexe où les évènements sont plus souvent rapportés que mis en scène.

Hunger Games - La Révolte : partie 2 – Francis Lawrence
C’est assez étrange, j’avais adoré l’adaptation de la partie la plus ennuyeuse du livre, j’ai été beaucoup moins convaincue par sa suite qui est censée mettre en scène les passages les plus intéressants. C’est sans doute dû au fait que tout l’aspect critique des médias s’efface complètement au profit d’une histoire plus « banal » avec combats et explosions. J’ai aussi été un peu déçue qu’ils atténuent la fin (beaucoup moins amère que dans le livre).

La maison de la radio – Nicolas Philibert
J’avais raté ce documentaire au cinéma, j’ai été ravie de le rattraper sur Arte même si je l’écoutais parfois plus que je le regardais. Ce documentaire nous permet de voir comment s’organise une radio de l’intérieur, et découvrir tous ces métiers qui jouent un rôle très important et qu’on n’entend jamais. L’absence de tout commentaire et/ou explication peut-être un peu frustrant, mais j’ai bien aimé cette promenade où on reconnaît ici ou là des voix familières.


Quantum of Solace – Marc Foster
Je continue à me mettre à jour dans les James Bond avec la suite de Casino Royal, qui démarre au quart de tour avec un James Bond à priori avide de vengeance (il a un peu de mal à garder assez longtemps en vie les gens qu’il tabasse, du coup dur dur de les interroger !). Le côté torturé du personnage a son charme, et il y a quelques belles séquences, mais l’ensemble ne m’a pas plus marqué que cela, surtout comparé à la suite…

Skyfall – Sam Mendes
Si Quantum of Solace ne sortait pas vraiment du lot (mis à part pour le côté vengeance, et encore je ne crois pas que ce soit la première itération dans l’univers de Bond), on ne peut pas en dire autant pour Skyfall qui pour le coup m’a vraiment impressionnée. Il est assez surprenant dans le fait qu’une bonne partie de son action se déroule au Royaume-Uni (bonjour l’exotisme), son méchant est plus crédible que la moyenne quand il affronte Bond (pas comme tous ces banquiers qui se révèlent aussi experts du combat à mains nues à leurs heures perdues), et j’ai beaucoup apprécié la beauté des images (pour le coup il y a un vrai effort de mise en scène, pas juste des bastons à 200 à l’heure pas toujours très lisibles).

Spectre – Sam Mendes
C’est le premier James Bond que j’ai pu voir sur grand écran, et je dois dire que j’ai beaucoup apprécié la séquence d’introduction juste bluffante. Après quoi le film prend une tournure plus classique riche en gadgets, voitures, filles, ce qui le place un ton en dessous en Skyfall, certes, mais pour ma part je me suis beaucoup amusée (bizarrement James Bond est un univers où j’accepte toutes les incohérences, ça fait partie du personnage !) et je n’ai pas vu le temps passer (ce qui est un bel exploit pour un film d’action de 2h30 !).

SÉRIES


Doctor Who – Saison 9


Downton Abbey – Saison 6
Je commençais à me lasser un peu de cette série où le sort s’acharnait un peu trop sur certains personnages, mais comme il s’agit de la dernière saison, j’ai voulu voir comment tout cela se finissait, et grand bien m’en a fait, car ces derniers épisodes (avant le Christmas Special qui clôturera le tout) sont fort agréables à regarder, sans doute parce qu’on sent une volonté de conclure toutes les histoires et de donner une fin heureuse à la plupart des personnages (enfin du moins je l’espère !).

SORTIES


Musiques à l’image : concert d’Alexandre Desplat à la Philharmonie
Même pas dix jours après les attentats, il n’était pas facile de sortir de chez soi pour se rendre ce concert, pourtant j’aurais regretté d’avoir raté cette occasion d’entendre la musique d’Alexandre Desplat, jouée par le London Symphonic Orchestra (l’orchestre par excellence des musiques de films) dirigé par le compositeur en personne.

Après une Marseillaise de circonstance (très émouvante), j’ai pu entendre maintes belles musiques du compositeur (La jeune fille à la perle, Imitation Game, The Grand Budapest Hotel, etc.) dans la très belle acoustique de la salle. Deux morceaux sortaient vraiment du lot : The Ghost Writer en première partie et Harry Potter and The Deathly Hallows qui concluait en beauté la deuxième partie et le programme du concert (j’ai même failli broyer la main de M. Vert tellement j’étais dedans !).

Difficile de passer après un tel morceau, mais cela n’a pas empêché un bis (La Venus à la fourrure), un ter (le spécial ado, Twilight) et un ultime rappel avec une deuxième dose de Godzilla. Une excellente soirée qu’on peut revivre (bien chichement) en réécoutant toutes ses BO.

Rencontres de l’imaginaire à Sèvres
Comparé à l’année dernière où ce salon m’avait paru désert, il y avait foule à Sèvres cette année. Même si d’année en année j’y passe de moins en moins de temps (la faute aux Utopiales juste avant où je vide mon compte en banque), c’est toujours un plaisir que de venir faire un tour aux Rencontres de l’imaginaire, où on vient surtout pour rencontrer des auteurs très accessibles.

Cette année, j’ai (enfin !) pu faire signer mon exemplaire de Janua Vera (première édition !) et j’ai assisté à une conférence sur Les 2èmes Guerres Mondiales alternatives qui a parfois un peu dérivé de son sujet mais qui s’est révélée passionnante (grâce à des intervenants et à un public en grande forme !).

Utopiales 2015

AU PROGRAMME EN DÉCEMBRE…

Beaucoup de choses, et si peu de temps pour en parler ! Par exemple je n’ai pas compté Seconds dans mes lectures du mois, pour avoir le temps de faire une vraie critique de cette fort chouette BD. Je viens de commencer la lecture du livre d’or de la SF sur Ballard (un monsieur fort visionnaire). Il faut que je termine Twin Peaks (interrompu depuis vous-savez-quoi). Et bien sûr décembre sera riche en Star Wars et en Doctor Who (d'ailleurs j'ai même pas commencé à chroniquer le 11e épisode et le 12 passe samedi soir, tout va bien).

mardi 1 décembre 2015

Utopiales 2015 (anthologie)


Comme chaque année, la lecture de l’anthologie des Utopiales est une excellente occasion de prolonger le festival, avec les souvenirs de la sympathique chasse aux dédicaces qui accompagne comme il se doit cet ouvrage (et la lecture des nouvelles qui permet parfois de comprendre enfin certains messages !).

Cette année, le recueil ouvre s’ouvre sur un texte un peu énervant, Les yeux en face des trous de Alain Damasio. En effet, il ne s’agit pas d’une nouvelle mais du début de son prochain roman, qui nous laisse littéralement en plan à la fin de l’extrait. Si le procédé est compréhensible dans un échantillon gratuit, c’est un peu plus énervant dans le cadre d’une anthologie. Du coup je ne sais pas trop quoi en dire (même si le concept a l’air intéressant), j’attends de pouvoir le lire en entier !

Immersion, la nouvelle suivante, donne l’occasion de découvrir les écrits d’Aliette de Bodard, française plusieurs fois primées jusque-là presque inconnue au bataillon en France (parce qu’elle écrit en anglais). J’ai beaucoup aimé sa nouvelle qui colle parfaitement à la thématique (en extrapolant sur les casques de réalité virtuelle dans un futur lointain), avec une très belle atmosphère.

On enchaîne ensuite avec Welcome Home de Jérôme Noirez joue également bien le jeu de la thématique, avec cette histoire de réalités qu’on peut modeler à sa guise pour se construire une demeure hors de toute juridiction, ce qui pose de nombreuses questions. Un peu violent mais fort intéressant.

Si on lit Un demi bien tiré de Philippe Curval juste après la nouvelle de Jérôme Noirez (riche en drogues et alcools), on se retrouve presque à choper la gueule de bois vu que cette nouvelle a aussi un taux d’alcoolémie très élevé. Mais sa démonstration du paradoxe de Zénon par la boisson se révèle à la fois drôle et étrange.

Dieu, un, zéro de Joël Champetier mélange de façon improbable mais tout à fait cohérente la règle à calcul, les robots et la religion. Le concept est très intéressant, j’aurais été curieuse de voir l’histoire se développer un peu plus au final.

On sort pratiquement du cadre de la science-fiction avec Les aventures de Rocket Boy ne s'arrêtent jamais de Daryl Gregory, sans doute un des textes les plus touchants du recueil qui parle de cinéma, de l’adolescence, et de science-fiction (quand même). Pour le coup il m’a vraiment donné envie de lire d’autres textes de cet auteur.

J’ai eu l’impression qu’on pouvait lire Le vert est éternel de Jean-Laurent Del Socorro comme une coda à son roman Royaume de vent et de colères (que je n’ai pas lu), mais c’est aussi une bonne introduction à son univers, qui donne très envie de continuer l’aventure.

Coyote Creek de Charlotte Bousquet est une histoire au ton très juste sur une vieille femme qui perd la mémoire, et qui part dans une dernière grande aventure fantastique plutôt sympathique.

J’ai par contre été un peu déçue par Intelligence extra-terrestre de Stéphane Przybylski, intéressante mais qui me semble incomplète, une sorte de porte d'entrée à son univers qui n'est pas tout à fait satisfaisante… je verrais en lisant Le marteau de Thor si le texte acquiert plus de sens.

Pont-des-Sables de Laurent Queyssi est en quelque sorte le pendant à la nouvelle de Daryl Gregory. Si la direction prise par Pont-des-sables n’est pas la même, c’est très étonnant de lire deux textes aussi justes sur l’adolescence.

La nouvelle qui m’a le moins parlé dans le recueil est Versus, de Fabien Clavel. Pourtant l’idée est sympa mais j’ai compris l’astuce au bout de quelques lignes, et j’ai vraiment eu du mal avec cette impression de private joke.

Smithers et les fantômes du Thar de Robert Silverberg imite à merveille le récit d’aventure du XIXe siècle, avec ici la quête d’une cité mystérieuse dans un désert en Inde. Si on se doute de la conclusion, on appréciera la précision de la reconstitution (jusqu’au narrateur tellement ancré dans son époque !).

Enfin on termine avec Visage, une nouvelle de Mike Carey qui met en scène un univers de fantasy où un gouverneur est confronté aux étranges coutumes d’une région conquise. Un texte plutôt intéressant, qui m’a donné envie de lire plus de l’auteur.

Au final à l’exception de la nouvelle de Fabien Clavel où je suis complètement passée à côté, la lecture de cette anthologie a été fort agréable. Bien évidemment, tous les textes ne m’ont pas autant plus (question de sensibilité). Je retiendrais surtout les textes de Daryl Gregory et Laurent Queyssi (des vrais coups de cœur) et je vais garder en mémoire les noms de Aliette de Bodard, de Jean-Laurent Del Sorocco et de Mike Carey car j’ai très envie de lire d’autres choses de ces auteurs.

CITRIQ