dimanche 29 juin 2014

La Décade de l'imaginaire - édition 2014


Comme l'année dernière, les éditions de l'Atalante ont relancé en juin leur décade de l'imaginaire, dix jours avec des promotions sur leurs ouvrages numériques, ainsi que des nouvelles gratuites, que vous pouvez encore récupérer pendant quelques temps si ce n'est pas déjà fait (et la plupart sont des inédites il me semble, alors ne vous privez pas !)

Cette année, un fil rouge unit toutes ces nouvelles, puisqu'il s'agit uniquement de textes écrits par des auteures. De là à penser que Tigger Lilly tire les ficelles derrière pour alimenter son challenge, il n'y a qu'un pas que nous franchirons allègrement, car où irait le monde sans complots et manigances ?

Mais trêve de blabla, rentrons plutôt dans le vif du sujet !

Quand arriva la fin du monde, en fin de matinée de Anne Larue ouvre magnifiquement le bal, puisqu'il s'agit de mon meilleur souvenir de lecture. J'ai adoré suivre les pas d'une vieille dame qui se retrouve seule sur Terre après la fin du monde, et qui s'en accommode à merveille. Il y a dans ce texte un petit air de Neil Gaiman dans cette façon de rendre presque magique le train-train tranquille du quotidien, mais aussi de l'humour et une incroyable douceur qui m'ont marqué durablement.

Le miroir d’Électre de Jeanne-A Debats est un texte plus alambiqué qui se penche sur une jeune femme dotée d'un étrange pouvoir qui passe sa vie entre le cabinet de son psy et le domicile familial. Je suis loin d'avoir capté toute la richesse de cette nouvelle à priori truffée de références mythologiques et/ou littéraires, mais j'ai néanmoins bien apprécié cette lecture avec une impression étrange de toucher du doigt quelque chose de fondamental sans savoir exactement quoi.

Burgundia Remanence de Danielle Martinigol traite d'un sujet rarement évoqué en science-fiction : le vin. Je ne suis pourtant pas portée sur la chose, mais cela ne m'a pas empêché de trouver très touchante cette nouvelle qui parle du passé à sa façon.

Homéostasie de Laurence Suhner est un texte bien moins joyeux, où une jeune femme capable de communiquer avec son esprit doit sur une Terre à l'agonie communiquer avec un bien étrange organisme. Belle ambiance, mais j'ai trouvé le dénouement assez prévisible.

Vers les airs de Camille Brissot est encore une nouvelle post-apocalyptique, qui nous raconte le voyage d'un homme pour retrouver la femme qu'il aime après le désastre. L'histoire est jolie mais tellement expédiée qu'on aimerait mieux la lire à l'échelle d'un roman.

Du rififi entre les oreilles de Anne Fakhouri est mon deuxième texte favori de l'ensemble. Dans un Chicago des années 30 où l'on trouve des créatures féeriques, une bande de tueurs de la mafia se retrouve obligée de se coltiner un personnage un peu particulier pour leur prochaine mission. Le mélange des genres semble complètement improbable, et pourtant la magie s'exerce s'en peine, rendant la lecture aussi drôle que délicieuse.

Horizon de Carina Rozenfeld nous emmène loin, très loin dans le futur et dans l'espace, à bord d'un moyen de transport assez improbable par rapport à ce qu'on nous propose traditionnellement en guise de véhicule interstellaire. Je suis donc vite tombée sous le charme de cette nouvelle très optimiste (voilà qui change agréablement) et qui merveilleusement en scène ce que pourrait être la richesse de la vie dans l'univers.

Aknaktak de Sylvie Denis a le même problème que la nouvelle de l'auteure proposée l'année dernière. L'histoire se déroule dans l'univers de Haute École, et comme j'ai eu l'impression de débouler en pleine action sans aucune explication, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire.

Voilà donc pour ma petite revue de cette Décade de l'imaginaire édition 2014, qui offre encore une fois un chouette panorama. Avec deux gros coups de cœur (Anne Larue et Anne Fakhouri) et trois chouettes moments de lecture (Jeanne A. Debats, Danielle Martinigol et Carina Rozenfeld), ça vaut la peine d'y jeter un œil, d'autant plus que ça ne coûte pas un sou !

(et ça permet de superbes combos de challenge grâce à la nouvelle space-op de Carina Rozenfeld, il ne manquait qu'un mammouth ou un dinosaure pour faire la totale !)

jeudi 26 juin 2014

Planète d'exil - Ursula K. Le Guin


Lentement mais sûrement, je continue mon exploration du cycle de Hain (qu’on trouve aussi sous les appellations La Ligue de tous les mondes / Cycle de l’Ekumen dans les anciennes éditions), univers de science-fiction foisonnant créé par Ursula Le Guin.

Planète d’exil est le deuxième roman écrit dans cet univers. Il se situe chronologiquement après Le monde de Rocannon (auquel il est très brièvement fait allusion), mais son intrigue est un tel huis-clos planétaire qu’on peut le lire sans aucune connaissance de l’univers. C’est d’ailleurs ce qui est chouette dans le cycle de Hain, si tous les textes se basent sur un univers commun, ils ne sont jamais liés entre eux, si bien qu’on peut les lire dans le désordre le plus complet (comme moi).

Dans ce court roman (même pas 200 pages !), nous visitons la planète Gamma Draconis III, où une poignée de colons terriens qui a perdu tout contact avec la Ligue de tous les mondes depuis des siècles vit aux côtés des habitants natifs de la planète, très peu évolués technologiquement et très méfiants à leur égard.

Je dois sûrement radoter, mais un des grands talents de Ursula Le Guin, c’est d’arriver à créer des mondes et des cultures qu’on ressent réellement comme différents, et Planète d’exil en est un excellent exemple.

En effet, la particularité de Gamma Draconis III est d’avoir une période de révolution autour de son soleil extrêmement longue (60 années terrestres), si bien que cela modifie radicalement la perception du temps. On croise souvent en SF le concept d’une planète n’ayant pas quatre saisons comme nous, mais il est assez rare qu’on sente toute l’influence que cela peut avoir sur une culture (au-delà du mode de vie), et c’est quelque chose qui est extrêmement bien mis en valeur dans le roman.

A part ça, Planète d’exil possède une trame narrative plutôt simple : alors que l’hiver arrive, des bandes de pillards menace la ville des colons terriens, et de leurs voisins locaux, qui doivent réussir à passer outre leurs différences pour faire face à l’ennemi. Comme Le monde de Rocannon, on se retrouve un peu avec un planet-opera qui mélange SF et fantasy, ce qui est vraiment typique de l’époque d’écriture (les années 60).

On est bien sûr très loin de la richesse de La main gauche de la nuit (et autres romans qui suivirent dans le même univers), et l’histoire est tellement courte qu’on n’en ressort pas tout à fait rassasié. Mais on se laisse néanmoins bercer par l’ambiance particulière de cette planète, par le rythme très calme de l’histoire, et par le style littéraire si particulier de cette auteure. Pas mal pour ce qui n’est que son deuxième roman !

CITRIQ

mardi 24 juin 2014

Les maîtres des brisants (tomes 1-3) - Erik L'homme


Comme je préparais dernièrement un article sur cet auteur pour un forum, j’ai replongé dans l’œuvre d’Erik L’Homme, et surtout dans une de ses séries que je n’avais encore jamais eu l’occasion de lire, Les maîtres des brisants.

Cette trilogie se déroule dans une galaxie lointaine, très lointaine, celle d’Eridan. Dans un système solaire où l’on trouve de nombreuses planètes, deux peuples sont en lutte permanente pour le contrôle des mondes : les habitants de la glaciale Nifhell, et ceux de la très chaude Muspell.

Au début du premier roman, Nifhell a clairement l’avantage, ayant mis la main sur Planète morte, un monde désertique à partir duquel on peut contrôler les « Chemins blancs », qui permettent de voyager vite et sans encombre à travers le système solaire. Jusqu’à que le Khan de Muspell décide d’attaquer Planète Morte. Nifhell envoie alors sa flotte à la rescousse, avec à sa tête le célèbre Vrânken, le plus brillant des stratèges.

A bord de son vaisseau se trouvent trois jeunes adolescents de treize ans, qui commencent tout juste leur stage traditionnel de trois ans. Autant dire que pour Xâvier, un fils de général-compte, Mârk, un apprenti-cuistot et Mörgane, une future devineresse, l’aventure sera au rendez-vous.


En tout logique, j’aurais dû consacrer cet article à râler sur ces personnages d’ados un peu stéréotypés et plus fort que les adultes, qui donnent l’impression de lire « Le Club des cinq dans l’espace ». Mais sachant que Les maîtres des brisants s’adresse à un public plutôt jeune (10-12 ans à mon avis), j’ai trouvé plutôt facile de faire abstraction de cela. C’est d’autant plus aisé que Erik L’Homme déploie dans ces romans un univers absolument délicieux.

J’ai adoré tout ce vocabulaire délibérément surchargé pour faire exotique (les trémas et les accents circonflexes sur les prénoms, les poly-choses et les paléo-machins qui foisonnent), la greffe de cultures qui semblent plutôt anciennes (Nifhell a parfois un petit air de République grecque ou romaine avec son oligarchie et ses corsaires de l'espace, Muspell tire plus du côté des nomades des steppes), le côté science-fantasy (avec les devineresses et les chamans, les légendes anciennes qui deviennent réalité).

Tout cela évoque sans peine les space-opera à l’ancienne et les dessins animés des années 80 (le premier livre n’est pas dédié à Albator pour rien), ce qui fait des Maîtres des brisants une œuvre assez improbable : son intrigue est un peu trop jeunesse pour plaire aux plus âgés, mais son univers définitivement rétro parlera plus à des adultes.


Les deux premiers tomes, Chien-de-la-Lune et Le secret des abîmes forment une histoire complète que j’ai vraiment adoré lire. Le troisième tome, Seigneurs de guerre, m’a semblé un peu plus poussif dans sa volonté de tout conclure (c’est toujours le problème avec ces histoires d’ennemi surpuissant qui poussent des gens à s’unir), mais se lit quand même avec plaisir.

En tout cas je ne suis pas mécontente d’avoir mis le nez dans cette trilogie. Même si elle s’adresse avant tout à un public jeune, elle a un chouette univers qui vaut le détour.

CITRIQ

dimanche 22 juin 2014

Liavek - Megan Lindholm et Steven Brust


Je pense qu’on peut féliciter les éditions ActuSF pour ce début d’année plus que réussi côté couvertures : c’est tout de même le troisième livre (après L’opéra de Shaya et l’anthologie Lancelot) de chez eux que j’aurais acheté presque rien que pour la couverture (même si le contenu de cet étrange ouvrage m’attirait également).

Liavek est un univers de fantasy collectif, dont la principale particularité est la présence d’une sorte de roue de la fortune liée à la date de naissance : le jour de son anniversaire, notre « capital chance » est à son maximum, ce qui peut attirer bonheur comme catastrophe, et se révèle très utile aux sorciers et autres magiciens. Cet univers a été mis en scène par un joli nombre d’auteurs, qui ont écrit une soixantaine de nouvelles, réparties en cinq anthologies en VO.

Pour la VF, on se contentera de ce recueil sobrement intitulé Liavek, qui reprend quatre nouvelles écrites ou coécrites par Megan Lindholm (Robin Hobb quoi). On y suit les pas de Kaloo, jeune fille orpheline qui ignore tout de sa date de naissance. Ces quatre textes sont accompagnés d’une nouvelle de Steven Brust qui permet de mieux connaitre le Comte Dashif, qui va croiser la route de Kaloo à plusieurs reprises.

L’ensemble forme un recueil dont la lecture est tout à fait agréable. La trame narrative m’a semblé plutôt classique, mais la division de l’histoire en nouvelles évite tout sentiment d’ennui ou de longueur, d’autant plus qu’on bascule d’un point de vue à un autre au gré des textes, laissant planer quelques mystères sur certains évènements.

J’ai bien apprécié le personnage de Kaloo, qui pour une traditionnelle orpheline promise à un avenir hors du commun, se révèle être un personnage pas forcément facile à aimer, pleine de nuances et de zones d’ombres. De manière générale tous les personnages (enfin ceux qui comptent) m’ont frappé par leur caractère très humain.

Cependant Liavek reste de la fantasy plutôt classique dans son ensemble. Les amateurs y trouveront sans peine leur compte, pour ma part si j’ai apprécié la lecture sur le moment, je pense que je risque assez vite de l’oublier (si ce n’est pour cette couverture de Yana Moskaluk, qui on ne le dira jamais assez, est juste magnifique).

Je retiens néanmoins cette idée d’un univers commun à un grand nombre d’auteurs, que je trouve drôlement chouette. Il est difficile de faire une réelle idée de sa richesse vu qu’ici on se concentre presque sur une série écrite par un même auteur, mais je me doute bien qu’il est plus facile de vendre des nouvelles de Megan Lindholm que de Jane Yolen, Charles de Lint ou d’autres encore, souvent inconnus en France à deux ou trois nouvelles près.

CITRIQ


vendredi 20 juin 2014

L'enfant bleu - Jean-Marc Ligny

 

Je ne sais plus par quel hasard j’ai fait cette découverte mais je me suis rendue compte un jour que j’avais déjà lu au moins un roman de Jean Marc Ligny… c’est juste qu’à l’âge où on lit J’aime lire, on regarde assez rarement le nom de l’auteur. Et pourtant, on en voit passer parfois des auteurs connus (et encore plus dans son grand frère, Je Bouquine).

Du coup je n’ai pas pu résister, dans le cadre de mon challenge préhistorique, à ressortir mon exemplaire tout fripé de L'enfant bleu, pour replonger dans cette petite histoire de science-fiction préhistorique (non non ce n’est pas du tout contradictoire).


Amma fait partie d’une tribu qui tente de survivre dans les contrées glacées alors que tous les hommes sont partis au sud. Un jour qu’elle se plaint de la situation, Amma se retrouve à devoir garder le feu toute la nuit. C’est alors qu’elle voit une étoile tomber du ciel. Et le lendemain, elle découvre sur le lieu de la chute un enfant à la peau bleue, doté de bien étranges pouvoirs.

L’enfant bleu est une histoire pour la jeunesse, extrêmement simpliste donc, mais loin d’être sirupeuse. Elle met notamment bien en avant toute la dureté de la vie à l’époque (la dépendance au feu notamment, ou Amma qui est stigmatisée par la tribu car elle n’a pas d’enfant), tout en s’amusant à écrire une rencontre avec un alien à l’époque préhistorique.


Ce n’est sans doute pas pour rien que je me souviens encore si bien de ce qui est peut-être mon premier texte de SF (si on laisse de côté quelques histoires avec des robots dans Les belles histoires). Il faut dire que les illustrations de Jean-Paul Colbus qui accompagnent l’histoire sont également fort belles et apportent une sacrée valeur ajoutée à l’histoire.

Chose amusante, j’ai retrouvé la figure de l’enfant bleu dans la BD Mezolith, mais avec une interprétation très différente. A se demander si c’est une figure récurrente des mythes anciens, ou si c’est juste un pur hasard…

CITRIQ

mardi 17 juin 2014

L'écho des cavernes ou comment l'homme de cro-magnon a inventé la grammaire - Pierre Davy


Ce qu’il y a de chouette avec la préhistoire, c’est qu’il s’agit d’une période riche en découvertes essentielles (l’outil, le feu, les croyances…), mais qui reste néanmoins fort mystérieuse. Du coup il est tentant d’imaginer comment on en est arrivé à frotter des bouts de bois ensemble pour les enflammer, et cela donne naissance à une littérature souvent farfelue mais ô combien délicieuse.

L’écho des cavernes en est l’exemple parfait, racontant comment un homme, tout au long de sa vie, inventa le langage. Ce postulat n’a bien sûr aucune crédibilité scientifique, mais produire une explication crédible n’est certainement pas le but de l’auteur. Non, cette histoire fournit avant tout à Pierre Davy une trame de fond pour expliquer la grammaire de façon ludique. Et ça marche à merveille !

On commence donc par les différents sons, puis les substantifs pour désigner les choses, puis les verbes, les adverbes, les pronoms, etc. Rassurez-vous, l’ensemble n’a rien d’un manuel de grammaire barbant. L’écho des cavernes permet surtout de s’interroger de façon très didactique sur comment sont construites les langues.

C’est très plaisant à lire, d’autant plus que l’auteur utilise une prose pleine d’humour pour raconter tout ça. Il y a un petit côté Pourquoi j’ai mangé mon père dans le décalage induit entre les réflexions du personnage principal, Sapiens et le niveau intellectuel du reste de la tribu.

J’ai beaucoup aimé également toutes les petites références bibliques bien senties (le héros prend le nom de Adam, et a un deuxième fils qui file un mauvais coton parait-il…), ainsi que toutes les réflexions sur le langage et la communication qui sont aussi drôles que pertinentes.

Bref même si j’imagine que cet ouvrage est avant tout destiné à la jeunesse (on sent l’œuvre idéale pour illustrer le cours de français), c’est une petite lecture pleine d’humour et bien sympathique, qui permet de faire quelques petites révisions de grammaire sans en avoir l’air, ça peut toujours servir !
« La communication ! La question était là. Nous avons un problème de communication. Tous les « wroumpf » du monde, même déclinés sur tous les tons et tous les modes, ne suffiraient jamais à se faire entendre. Certains esprits rétrogrades soutiendraient que cela était déjà bien assez, pour le peu qu’on avait à se dire. Ce à quoi Sapiens s’objectait à lui-même que la création de l’outil pouvait très bien précéder le besoin de s’en servir. N’avait-on pas inventé la hache de silex avant d’être pris de la tentation de la planter dans le crâne de son voisin ? »
CITRIQ

dimanche 15 juin 2014

Marouflages - Sylvie Lainé


Après L’opéra de Shaya, j’ai assez logiquement porté mon regard sur Marouflages, le précédent recueil de Sylvie Lainé (et après je m’intéresserais à Espaces insécables et au Miroir aux éperluettes, soyons fous, remontons le temps !). Et une fois encore je n’ai pas été déçue de ma lecture.

Marouflages ne contient que trois nouvelles, mais il s’agit de trois très beaux textes. Alors quand on pense à ces recueils et ces anthologies où on apprécie jamais tout, Marouflages est une excellente affaire : zéro déception, zéro regret !

Il y a tout d’abord Les yeux d’Elsa, nouvelle récompensée de nombreux prix qui nous raconte la très belle rencontre entre un homme et un dauphin génétiquement modifié. De manière assez surprenante, alors qu’on attendrait une étude du rapport à l’Autre, Sylvie Lainé fait tourner sa nouvelle autour de la difficulté à construire une relation avec quelqu’un et à s’engager. C’est surprenant, touchant et presque magique.

La deuxième nouvelle, Le prix du billet, est presque dénuée d’argument SF. Là encore on parle d’une rencontre, cette fois-ci sur le quai d’une gare alors qu’une jeune femme s’apprête à tout plaquer pour… l’amour ? Pour se trouver elle-même ? C’est encore une fois un texte qui m’a surpris dans la direction qu’il prenait, et qui sonne très juste.

Enfin, le recueil se termine avec Fidèle à ton pas balancé, qui suit les traces d’un homme qui vient de se faire larguer par sa copine, et qui se reconstruit peu à peu, non pas en l’oubliant mais en se l’appropriant en quelque sorte. Une fois encore, j’ai été étonnée, charmée, bref je commence à manquer de synonymes pour exprimer mon ressenti !

Alors que L’opéra de Shaya nous faisant voyager à travers l’univers en question le rapport à l’Autre, Marouflages est un recueil plus centré sur nous, les humains. Chaque texte parle d’amour, mais pas au sens affreusement romantique du terme. Ce recueil interroge plutôt sur comment on se construit/déconstruit/reconstruit autour d’une relation. Avec Marouflages, c’est finalement un peu sur son nombril qu’on se penche, et c’est aussi fascinant que de visiter d’autres galaxies !

CITRIQ

jeudi 12 juin 2014

Ceux qui sauront - Pierre Bordage


Je ne sais pas comment j’ai fais mon affaire, mais je n’avais jamais lu aucun roman de Pierre Bordage. J’avais bien glané quelques nouvelles ici et là, mais c’est tout, à tel point que j’en avais presque honte. Du coup aux Imaginales l’an dernier j’ai fait l’acquisition de Ceux qui sauront, roman relativement récent et premier tome d’une trilogie uchronique.

L’histoire se déroule à notre époque, mais dans une version alternative de notre histoire où après les nombreux changements de régime du XIXe siècle, c’est la monarchie qui a été finalement rétablie en France. On se retrouve donc avec une société très inégalitaire, et pour mieux contrôler la masse, on interdit l’accès à l’éducation et aux progrès technologiques (comme l’électricité) aux plus pauvres pour mieux les contrôler.

Dans cet univers, on suit les traces de deux adolescents. D’un côté Jean est un fils d’ouvrier qui commence à travailler à l’âge de treize ans pour subvenir aux besoins de sa famille, et qui se retrouve assez vite plongé dans les ennuis jusqu’au cou pour avoir appris à lire dans une école clandestine. De l’autre nous avons Clara, jeune fille issue de la bourgeoisie versaillaise, qui alors qu’elle s’apprête à rencontrer son futur époux, se retrouve… elle aussi plongée dans les ennuis jusqu’au cou !

C’est l’occasion pour tous les deux d’ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure, et comme il se doit, leurs chemins finissent par se croiser (et ce qui devait arriver arriva, si vous voyez ce que je veux dire).

En me lançant dans Ceux qui sauront, je savais que je partais dans un roman jeunesse, mais je ne pensais pas que le roman serait « tant » jeunesse. Après tout il a été repris en poche dans la collection SF de J’ai lu, j’imaginais trouver un young adult plutôt.

Du coup j’ai été assez déçue par l’intrigue qui a ce côté parfois très téléphoné typique de certains romans pour la jeunesse (les héros sont là juste quand il faut où il faut, reçoivent l’aide nécessaire juste à temps, etc.). Et ne parlons pas de l’histoire d’amour plus-guimauve-tu-meurs (à vous faire relativiser le dernier tome de Leviathan de Scott Westerfeld).

Cependant j’ai quand même trouvé que ce roman avait un chouette univers : l’uchronie est plutôt bien pensée, et toutes les réflexions sur l’importance de l’éducation ou le contrôle des médias (et surtout d’internet) sont très pertinentes (et parleront certainement au public de ce livre).

En fait Ceux qui sauront est un chouette roman jeunesse, mais du genre à réserver uniquement à un jeune public. Si je lis les deux suites pour avoir le fin mot de l’histoire, je garderais cela à l’esprit, je serais sans doute moins frustrée à la lecture.

CITRIQ

mardi 10 juin 2014

A clash of kings (A song of ice and fire 2) - George R. R. Martin


Ca y’est, le poisson est ferré ! J’ai commencé les livres, j’ai commencé la série télé, vous n’avez donc pas fini de m’entendre parler du Trône de fer. D’ailleurs, à ce sujet, je viens de finir le tome 2 (selon le découpage VO). Ca m’aura bien demandé trois semaines de lecture intensive, mais j’en suis venue à bout !

Que peut-on dire sur A clash of kings qui n’a pas déjà été dit à propos de A game of thrones ? On retrouve dans cette suite le même découpage savamment orchestré, les mêmes personnages tout en nuance, bref pour ce qui est de la qualité, on reste au même niveau, je vous renvoie donc à mon précédent article (qui est complètement dénué de spoilers, celui-là un peu moins mais à ma connaissance je ne révèle rien d’important à mon avis).

Cependant j’ai trouvé ce volume un peu plus long que le précédent, et pas parce qu’il faisait 150 pages de plus. C’est plutôt qu’on est principalement dans les intrigues de cour (à part pour Jon Snow et dans une moindre mesure Daenerys, presque absente de l’histoire), et tous les évènements épiques se déroulent majoritairement hors-champ (à part pour la dernière partie du roman).

En fait ce livre donne l’impression très étrange de ne jamais se pencher sur ceux qu’on attendait logiquement au premier plan (Robb Stark, Tywin Lannister). Un peu comme si l’auteur laissait délibérément de côté les « grands héros » pour se concentrer sur les seconds rôles, plus complexes.

Même si c’est parfois un peu frustrant à la lecture, c’est trop joliment pensé pour que j’y résiste (et du coup ça donne la part belle à Tyrion, qui est un peu LE héros de ce volume, si tant est qu’on puisse en désigner réellement un).

Cependant j’ai quand même trouvé que cela trainait un peu en longueur pendant les deux premiers tiers. Je pense que l’alternance de point de vue joue pour beaucoup, d’autant plus qu’à l’exception de Tyrion et Sansa, les autres personnages ne se croisent jamais, si bien que chacun semble suivre sa petite histoire dans son coin.

Du coup même s’il se passe plein de choses, j’ai eu l’impression de ne pas beaucoup avancer (j’ai même trouvé que la conversation entre Catelyn et Jaime, qui est presque totalement déconnectée des évènements récents, apportait plus d’informations que les centaines de pages qui la précède !). J’imagine cependant que l’auteur avance ses pions pour la suite.

Mais même si je m’étale sur ces soucis de rythme, cela ne m’a nullement empêché d’apprécier ma lecture, souvent riche en surprises, et je suis fort curieuse de découvrir la suite des aventures de tout ce petit monde. Mais je fais une petite pause avant. Les pavés, c’est sympa, mais j’ai une monstrueuse envie de récits plus courts (qui feront baisser ma PàL en plus).

CITRIQ

dimanche 8 juin 2014

Lancelot (anthologie)


A Zone Franche cette année, il était difficile de résister à l’anthologie du festival, tant l’œil était attiré par la magnifique couverture signée par Ryohei Hase. Les légendes arthuriennes étant en plus un de mes dadas, je n’ai pas mis longtemps à me décider à l’acheter.

J’avais un peu peur de l’effet redite (j’ai arrêté de lire de la fantasy arthurienne il y a quelques années, lassée par l’impression de répétition perpétuelle d’un texte à l’autre), mais il semblerait que cela ne s’applique pas au format nouvelle, qui permet de se concentrer sur un aspect de la légende, une interprétation personnelle, sans s’encombrer de 300 pages de mise en situation laborieuse.

Autant dire que cette anthologie est une vraie réussite (d’autant plus qu’elle m’a fait m’intéresser à Lancelot, qui est loin d’être mon personnage favori de la matière de Bretagne), offrant des textes très différents, parfois drôles, parfois poétiques, et tous intelligents et extrêmement documentés. On sent à la lecture que les auteurs ont potassé leur sujet !

L’anthologie en elle-même est vraiment bien construite, j’ai senti comme une cohérence dans l’ordre de présentation des nouvelles (alors que dans la plupart des anthologies j’ai toujours l’impression qu’il n’y a aucune logique), et la postface de Lucie Chenu est très instructive, et offre d’intéressants éclaircissements sur les nouvelles qu’on a lues.

Du coup vous n’y couperez pas, je vais vous parler de tous les textes en détail !

Le Donjon noir de Nathalie Dau
On démarre sur les débuts de Lancelot dans le monde de la chevalerie, alors que sa première quête est de retrouver une Guenièvre bien volage qui n’a cesse de disparaitre de la cour du roi Arthur. Avec une bonne dose de féérie, mais aussi un humour discret qui m’a évoqué L’enchanteur de Barjavel, cette première nouvelle est une excellente entrée en matière.

Lancelot-Dragon de Fabien Clavel
La deuxième nouvelle nous emmène à une autre période de la vie de Lancelot, alors qu’il erre un peu dans la forêt de Brocéliande. Ses pas le guident, au fil de rencontres riches en contes et en figures légendaires jusqu’à un mystérieux serpent. L’étude de la figure de Lancelot sonne très juste, et l’univers est très documenté, c’est un plaisir à lire.

Le meilleur d'entre eux de Lionel Davoust
Lancelot revient après une énième et vaine quête du Graal. Il retrouve Arthur, sa bien-aimée Guenièvre, et s’il n’a toujours pas trouvé la coupe sacrée, il a néanmoins une idée pour sauver le royaume. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui met bien en avant toute la particularité du personnage de Lancelot (le traitre nécessaire), et offre une interprétation plutôt originale (et tout à fait crédible) de la vérité autour de la quête du Graal.

Le Vœu d'oubli de Armand Cabasson
Dans cette nouvelle, Lancelot a volontairement bu l’eau du Léthé pour oublier Guenièvre. Il fuit l’Angleterre, de plus en plus loin, offrant un très joli voyage à ce chevalier amnésique et errant. Une nouvelle encore une fois très documentée pour son côté historique, et qui fait voir du pays.

Je crois que chevalerie y sera de Anne Fakhouri
Se déroulant dans l’univers du Clairvoyage (on croise même certains de ses protagonistes), cette nouvelle nous fait suivre un groupe de chevaliers qui partent à la recherche de Lancelot dans le monde féérique. C’est assez marrant parce que de même que pour Le Clairvoyage, je suis tombée complètement sous le charme de cette histoire, et pourtant je ne suis pas sûre d’avoir tout compris !

La tête qui crachait des dragons de Thomas Geha
Le fils de Perceval part à la recherche de Lancelot, dernier espoir d'un royaume ravagé par les dragons. L'histoire en elle-même est plutôt intéressante (et je ne suis même pas sûre que Lancelot en soit le héros principal), mais ce qui m'a surtout marqué, c'est cette atmosphère presque de post-apo médiéval, alors que toute la population du royaume se terre pour échapper aux dragons.

Les Gens des pierres de Franck Ferric
Cette nouvelle s’intéresse plus à la Dame de Shalott qu’à Lancelot en lui-même, et offre une très belle réécriture de cette histoire, sur laquelle on n’a aucun mal à poser des images de tableaux préraphaélites en guise d’illustration.

Lance de Jeanne-A Debats
On retrouve dans cette nouvelle le héros vampire fétiche de l’auteur, que j’avais déjà croisé dans l’anthologie Utopiales 2013, qui s’en va chercher Lancelot pour aller vaincre un dragon nazi (on se croirait presque dans un comic des années 30 à lire le scénario !). Après des textes aux ambiances médiévales et plutôt sérieuses, ce texte se révèle plutôt rafraichissant, le duo Lancelot/Navarre (plus diamétralement opposés, c’est pas possible) et les remarques sarcastiques du narrateur rendant l’aventure très plaisante. Une question demeure : les nombreuses sirènes, c’était pour préparer l’anthologie des Imaginales de cette année ?

Pourquoi dans les grands bois, aimé-je à m’égarer de Karim Berrouka
Reprenant des personnages de son roman Fées, weed & guillotines, Karim Berrouka envoie une bande d’enquêteurs en Bretagne, pour élucider un mystérieux massacre où sont impliqués… des écureuils. Jouant sur une intrigue déjantée (mais qui n’oublie pas ses racines arthuriennes pour autant), avec des dialogues truffés d’insultes vintages absolument délicieux, cette nouvelle est offre une chouette conclusion au recueil, aussi drôle que savoureuse.

Au final si certains textes (ceux de Nathalie Dau, Lionel Davoust, Anne Fakhouri, Frank Ferric et Karim Berrouka) m’ont plus marqué que d’autres, je n’ai eu aucune déception à la lecture. L’ensemble forme excellente anthologie, dont la lecture est vivement recommandée (et franchement, comment voulez-vous résister à cette couverture ?).

CITRIQ

jeudi 5 juin 2014

[Rupestre Fiction] Premières découvertes


Voilà déjà un mois que notre plongée dans la préhistoire a commencé, il est donc l’heure de faire le point sur les premières découvertes des courageux paléo-lecteurs qui se sont lancés dans l’aventure. Ils sont pour le moment au nombre de treize, comme vous pouvez le voir dans la liste ci-dessous, mais n’y voyez nul présage, à l’époque de la chasse au bison, on avait certainement d’autres superstitions plus pertinentes que celle-ci !
  1. Alys
  2. asn83
  3. Baroona
  4. Cornwall
  5. Jae_Lou
  6. JainaXF
  7. Lhisbei
  8. Lorkhan
  9. Lune
  10. Shaya
  11. Tibéon
  12. Tigger Lilly
  13. Vert
Il a fallut des centaines de milliers d’années à l’homme pour maitriser les feu, mais heureusement pour nous, il n’a pas fallu autant de temps aux aventuriers de la rupestre fiction pour commencer à participer, avec des chiffres déjà honorables : 6 participations (soit un taux de participation de presque 50%, c'est un coup à faire rêver les députés européens !).

Voilà la liste des œuvres découvertes, où prédomine un certain Timothée Rey (j’aurais peut-être dû organiser un challenge Timothée Rey, mais je n’aurais jamais réussi à convaincre Lune de participer !).

Baroona
Cornwall
JainaXF
Lune
Tibéon
  • Les Croods - Chris Sanders & Kirk de Micco (film)
Vert

A dans un mois (et quelques) pour le prochain point sur les découvertes !

lundi 2 juin 2014

Recueil factice - Mai 2014

Où l’on profite des nombreux jours fériés pour lire, regarder des films et séries, visiter des expos, etc. Je pensais inclure une section Jeux vidéo ce mois-ci, c’est râpé par contre, je n’ai toujours pas fini ma dernière partie en date de Baldur’s Gate 2 !

LIVRES


Le chemin des dieux – Jean-Philippe Depotte

Spirou & Fantasio intégrale 1 : Les débuts d’un dessinateur - Franquin
Cela faisait un petit moment que je lorgnais sur ces rééditions en intégrale des aventures de Spirou, j’ai donc fini par emprunter ce premier volume à la bibliothèque. S’il se compose en partie d’albums que j’avais déjà lu (Quatre aventures de Spirou et Fantasio et Les chapeaux noirs), il vient avec son lot d’histoires inédites ou publiés dans des albums moins faciles à trouver (comme L’héritage et Radar le robot). On est plus dans les péripéties dignes d’un cartoon que dans la grande aventure, mais on s’amuse néanmoins beaucoup de ces histoires fraiches et pleines d’humour.

Mezolith tome 1 - Haggarty & Brockbank

L’opéra de Shaya – Sylvie Lainé

Brasyl – Ian McDonald

Mystère en Atlantide (Lasser, détective des dieux 3) – Sylvie Miller et Philippe Ward

La marche du crabe (tomes 1-3) – Arthur de Pins
Racontant les mésaventures des crabes carrés (qui ne peuvent tourner et sont donc condamnés à suivre la même ligne droite toute leur existence), cette trilogie est aussi improbable que géniale. C'est drôle bien sûr, mais ça brasse tellement d'idées sur des sujets très variés qu'une deuxième lecture ne serait pas de trop pour tout apprécier.

Zombillénium (tomes 1-3) – Arthur de Pins
Je ne me souviens plus sur quel blog j'avais entendu parler de cette BD, mais c'est vrai que c'est bien sympa à lire, cette histoire de parc d'attraction qui n'embauche que des morts-vivants (qui se font passer pour des humains en costume du coup). C'est drôle, bien fichu... et je suis curieuse de lire la suite en fait.

Fatal rendez-vous (Chasseuses d'aliens 1) - Gena Showalter

Les chambres inquiètes – Lisa Tuttle

Y, le dernier homme (tomes 1-2) - Brian K. Vaughan et Pia Guerra
A défaut d’arriver à mettre la main sur Saga à la bibliothèque, j’ai commencé cette autre série de Vaughan qui nous envoie dans un futur où tous les hommes sont morts soudainement, sauf un. Il y a un petit côté Walking Dead quand on voit comment le chaos s’installe à une vitesse folle, le pire ennemi de la femme étant sans grande surprise… la femme. Je suis assez admirative de la construction du récit (ça a un côté presque cinématographique), et je suis curieuse de voir où l’auteur va nous emmener. Bref je n’ai plus qu’à trouver la suite à la bibliothèque !

Au pays des jouets (Fables 21) – Bill Willingham
Bill Willingham continue à s'intéresser au devenir des enfants-loups en se penchant cette fois-ci sur le cas de Thérèse, entrainée au pays des jouets par un bateau en plastique magique. Cela donne une histoire très sombre (d'autant plus qu'elle met en scène des enfants), dans le genre d'un conte traditionnel, à la fois cruel et moralisateur.
Ce recueil se termine ensuite sur une petite histoire sur le passé de Bigby, qui interroge un peu sur ce que sera la conclusion de la série (vu que celle-ci doit s'arrêter au n°150, et qu’on est déjà rendu au 123).

J’ai l’air de n’avoir lu que des BDs ce mois-ci, mais c’est juste que ça me faisait des pauses bienvenues dans ma lecture de Brasyl, ainsi que dans celle du deuxième tome du Trône de fer (A clash of kings).

D’ailleurs techniquement j’aurais dû inclure A clash of kings dans ce récapitulatif, mais à l’heure où j’écris ces mots, je le termine tout juste, et si je l’ajoute à ce bilan-ci, ça va me faire un montage de 13 couvertures à faire, un vrai cauchemar de graphiste ! Oui on est maniaque où on ne l’est pas…

FILMS


The Amazing Spider-Man 2 – Marc Webb
Ce deuxième volet des aventures de l’homme-araignée version reboot par Marc Webb se révèle un bon divertissement. Certes il ne brille pas spécialement par son originalité, mais on passe un bon moment grâce à de belles scènes d’action et quelques beaux moments entre les personnages (j’aime toujours autant Gwen-je-me-laisse-pas-faire et il y a une scène entre Peter et sa tante que j’ai trouvé vraiment chouette). Bref il s’inscrit dans la lignée du premier volet, c’est un film de super-héros plutôt classique mais qui se regarde avec plaisir.

Les Goonies – Richard Donner
Encore un film culte que je n’avais jamais vu (et il y a encore tant d’autres…), alors que cette histoire d’une bande de gamins qui part à la recherche d’un trésor de pirates est absolument délicieuse. J’ai d’abord été frappée par l’esthétique du film (plus années 80 tu meurs, il n’y a guère que Retour vers le futur qui arrive au même niveau) et par son côté assez irrévérencieux (je ne sais pas si on laisserait encore sortir des films avec autant de jurons et avec de grosses allusions à la drogue, entre autres).
Et puis il y a l’enchaînement des péripéties (parfois carrément improbables) et la dynamique du groupe (composé principalement de personnages clichés mais ô combien drôles) avec des répliques qui fusent dans tous les sens. Bref on embarque pour deux heures d’aventure et de fous rires, c’est juste hilarant !

My sweet pepper land – Hiner Saleem
Ce simili-western kurde nous raconte les déboires d’un ancien combattant kurde qui se retrouve chef de police dans un village isolé non loin de la frontière. Certes l’histoire est un sacré fouillis, mais les touches d’humour ici et là et surtout le plaisir du voyage (dépaysement garanti question langue, paysages ou même musique lorsque l’institutrice joue de son hang qui n’est absolument pas un instrument traditionnel local comme je le pensais) font oublier ce défaut. Un film pas parfait, mais plaisant à voir néanmoins.

X Men : Days of future past – Bryan Singer
Un sacré défi au départ (arriver à faire le lien entre la première trilogie X Men et le X Men : first class de Matthew Vaughn), et une belle réussite à l’arrivée, voilà comment on pourrait résumer ce nouveau X men qui offre une joyeuse intrigue de voyage dans le temps (avec un excellent sens du rétro dans les intrigues du passé), un excellent travail sur les personnages et quelques scènes d’action bien spectaculaires (qui rendent même très bien en 3D, surtout quand Quicksilver est de la partie). Il manque peut-être juste quelques rappels pour le spectateur qui n’a pas révisé avant sa séance (j’avais complètement oublié comment le Professeur Xavier survivait à la fin de The last stand), mais à part ça c’est sans doute l’un des meilleurs films de super-héros depuis… fort longtemps !

Pour juin, j’irais sans doute voir Edge of Tomorrow et The Homesland. Et on verra bien ce qui me tombe sous les yeux.

SERIES TELE


The Big Bang Theory – Saison 7
Cette série est toujours plaisante à regarder pour son avalanche de références geeks en tout genre. Cependant j’ai l’impression qu’elle tombe petit à petit dans une forme de routine : les relations entre les personnages sont stables, il n’y a plus vraiment d’intrigue de fond, et les épisodes sont vite regardés vite oubliés, même si toujours aussi drôles. Deux épisodes se détachent néanmoins du lot : l’épisode de la St Valentin, et le final plutôt surprenant finalement.

Doctor Who Classic Saison 5

Game of Thrones – Saison 1
Maintenant que j’ai terminé le premier tome des romans, je peux m’attaquer à la série qui se révèle une adaptation très fidèle. Du coup c’est vraiment agréable à regarder, mais à condition de ne pas le faire juste après avoir lu le bouquin, sans quoi on s’ennuie un petit peu. J’ai beaucoup aimé que la série mette en avant certaines choses qui ne prennent sens qu’à la saison 2, j’ai mieux compris certains passages (ça fait un peu comme une relecture, mais en plus rapide), et j’ai bien ricané devant certaines scènes (quand on sait ce qu’il arrive ensuite aux personnages).
Un regret ? Comme toujours avec les adaptations trop fidèles, on râle dès qu’il manque un truc, notamment des séquences qui m’avaient vraiment marqué à la lecture, comme l’arrivée de nuit aux Eyries de Catelyn (mais ça aurait coûté cher, je comprends).

Once upon a time – Saison 3
Si je suis un peu toujours en train de râler sur cette série (que je regarde quand même, non je ne suis pas du tout contradictoire), il faut reconnaitre qu'elle s'améliore de saison en saison. Certes, on a toujours envie de prendre un Charming pour taper sur l'autre mais cette saison découpée en deux parties offre une belle intrigue à base de reboot ou retour en arrière fréquent, avec un très chouette double épisode final, certes prévisible mais voir la team Swan-Hook en solo pendant 1h30, c'est que du bonheur !
Mon seul regret, c'est cette obstination à faire en sorte que chaque nouveau méchant ait un lien de parenté avec les héros, et cet acharnement sur le personnage de Regina, surtout vu les retournements de fin de saison... à voir ce que cela donne dans la saison 4 !

Avec l’arrivée de l’été, les séries se terminent, heureusement que j’ai du retard à rattraper pour certaines. Du coup Game of Thrones et Doctor Who (vu que je suis motivée à me taper les reconstitutions) vont sans doute occuper mon mois de juin.

EXPOS


Star Wars Identities (Cité du cinéma)

Jeu vidéo l'expo (Cité des sciences)

Art robotique (Cité des sciences)

Et c’est tout pour ce mois-ci (et c’est déjà beaucoup !).