samedi 29 octobre 2016

Royaume de vent et de colères – Jean-Laurent Del Socorro


Voilà encore un texte que j’avais dans ma liseuse depuis longtemps, sans jamais trouver le temps de l’en sortir. L’ouvrage me permettant de cocher une case dans le challenge SFFF & Diversité, j’ai cependant fini par m’y coller ! (en plus ça m’évitera de croiser l’auteur aux Utopiales pour lui dire une fois de plus « Bonjour, j’ai votre livre chez moi mais je l’ai toujours pas lu ! »)

Royaume de vent et de colères nous emmène à Marseille à la fin des années 1590, alors qu’Henri IV vient d’arriver au pouvoir et que Marseille s’affranchit de la tutelle du roi de France sous la direction de Charles de Casaulx. Alors que les armées du roi approchent de la ville, nous allons suivre les pas de différents personnages

Il y a Axelle, une ancienne mercenaire devenue aubergiste qui n’a jamais totalement fait une croix sur son passé. Il y a aussi le chevalier de Saint-Germain, qui a gagné son titre en se parjurant, Armand, un pratique de l’Artbon (la magie locale, contrôlée par des simili-templiers) en fuite, Victoire, une vieille femme occupée à organiser un assassinat et enfin Silas, un de ses sous-fifre à la langue bien pendue.

Dans ce Marseille légèrement alternatif où seule la touche de magie vient légèrement modifier la donne, c’est donc à une sorte de roman chorale qu’on a affaire : des personnages qui se croisent au détour d’une auberge dont on découvre leur passé et dont le destin se joue lors de l’arrivée des armées du roi de France.

Grâce à une ambiance historique très bien rendue et une narration qui multiplie les points de vue sans jamais nous égarer (notamment grâce aux nombreux croisements entre les personnages), on rentre très facilement dans ce roman et on s’attache immédiatement aux personnages.

Ce sont d’ailleurs qui tiennent lieu de clé de voûte au roman. Bien qu’ils ne soient pas forcément des grands héros (mais plutôt des figures de l’ombre) et qu’on n’ait pas l’occasion de connaître toute leur histoire, ils se révèlent tous extrêmement forts, humains et bien sûr fascinants à découvrir (il n’y a guère que Armand qui ne m’a pas plus parlé que cela).

On passe donc un excellent moment de lecture avec ce roman, qui est complété par une nouvelle consacrée à un des personnages secondaires, Gabin sans « aime », qui se révèle extrêmement touchante tout en donnant l’occasion de revisiter l’auberge de la Roue de la Fortune.

Royaume de vent et de colères est donc un très joli texte qu’il ne faut pas hésiter à découvrir : il est court, bien écrit et se déroule dans un univers original (oui je sais c’est de l’Histoire de France, mais ce n’est pas le sujet le plus courant les guerres de religion !) avec de beaux personnages en prime. Que demander de plus ? Pas grand-chose, sinon de lire d’autres textes de l’auteur !

D’ailleurs à ce sujet…. 

Une fois terminée cette lecture, j’ai relu la nouvelle Le vert est éternel présente dans l’anthologie 2015 des Utopiales, qui se déroule dans le même univers et qui prend tout de suite bien plus de sens (ceci dit elle était déjà fort intéressante toute seule). 

J’en ai aussi profité pour sortir de ma liseuse La mère des mondes, courte nouvelle de science-fiction qui parle d’aventure, d’aliens et de religion avec un talent rare, qui m’a rappelé un texte des Chroniques martiennes par certains côtés. Chapeau ! C’est gratuit sur le site du Bélial alors ne vous privez pas.

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Item n°8 : Lire un livre SFFF parlant d’une ou de femme(s) dans la guerre
(quel meilleur exemple qu’Axelle, qui se serait sans doute très bien entendue avec Cendres !)

mercredi 26 octobre 2016

Wild cards (anthologie)


On a généralement tendance à associer G.R.R. Martin au Trône de fer, son œuvre maîtresse (d’ailleurs à ce sujet, il en est où le tome 6 ?), mais lorsqu’on regarde sa bibliographie, on se rend assez vite compte qu’on laisse de côté tout son travail d’anthologiste.

Parmi toutes ces anthologies, difficile de passer à côté de Wild Cards, une série de vingt-trois anthologies et de romans écrits par des auteurs différents et se déroulant tous dans un monde alternatif post Seconde Guerre mondiale.

Dans cet univers, la Terre est frappé par un virus extraterrestre qui affecte un certain nombre d’humains en leur donnant des capacités plus ou moins utiles. Certains d’entre eux, les As, conservent leur apparence humaine, tandis que ceux qui prennent des apparences monstrueuses, les Jokers, se retrouvent vite mis au ban de la société.

Au gré des nouvelles, on va donc assister à l’arrivée du virus et à ses conséquences, puis voir comment l’Histoire telle qu’on la connaît est légèrement perturbée par l’arrivée de ces humains améliorés, qui peuvent utiliser leurs pouvoirs à bon ou à mauvais escient.

Il y a un petit air de X-Men First Class dans cette anthologie (enfin si influence il y a, elle s’est faite dans l’autre sens ceci dit),surtout dans cette manière de revisiter la Guerre froide entre autres évènements historiques avec la présence de super-héros. C’est flagrant dans les premières nouvelles qui vont évoquer le maccarthysme ou l’incident U-2, arrivant très bien à parler d’Histoire et de discrimination en même temps.

Anthologie oblige, les textes ne sont pas tous du même niveau. Certains sont vraiment marquants (surtout les premiers en fait, comme Le Dormeur et Le Témoin), d’autres sont intéressants pour leurs personnages ou l’époque mise en scène, mais j’avoue en avoir oublié certains à peine les avais-je terminé.

L’ambiance est cependant très réussie dans tous les textes, et j’ai apprécié que cette anthologie arrive à mettre en scène dans le texte des super-héros, alors que ce type de personnage semble plutôt fonctionner dans des supports plus visuels comme la BD ou le cinéma.

Wild Cards est donc une lecture inégale mais fort sympathique. Je n’irais pas jusqu’à acheter tous les tomes qui suivent, mais s’ils croisent ma route à la bibliothèque, je me laisserais sûrement tenter par un ou deux de plus.

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dimanche 23 octobre 2016

Utopiales me voilà ! (4)


Dans un peu moins d’une semaine s’ouvrira la 17ème édition des Utopiales à Nantes, avec une riche programmation qui s’étalera du 29 octobre au 3 novembre autour de la thématique Machine(s), qu’il s’agisse de machines pour explorer, de machines pour servir, de machines pour transformer ou de machines extraordinaires.

A ce sujet d’ailleurs, l’affiche signée par Denis Bajram est absolument extraordinaire (et me fait immédiatement penser aux robots de Miyazaki). Le premier drame de ma vie en ce moment, c’est que si je l’achète je n’aurais nul endroit pour l’afficher (à part dans les toilettes, ce qui sans doute un peu humiliant pour une si belle affiche mais aura le mérite de relever considérablement le cachet du lieu).

Comme chaque année les invités seront légion (je me suis arrêtée de compter à 100 mais j’étais loin de la fin de la liste) et l’on pourra profiter d’un riche programme de conférences, d’expositions et de séances de cinéma entre deux visites à la plus grande librairie de science-fiction du monde et deux remises de prix (notamment le meilleur d’entre eux, le prix Planète-SF !).

Le deuxième drame de ma vie en ce moment, c’est que je ne serais là que trois jours et que je n’ai toujours pas réussi à me procurer un retourneur de temps afin de pouvoir suivre deux conférences en même temps (ActuSF, on compte sur vous !).

Mais rassurez-vous il n’y a pas que du drame dans ma vie en ce moment, puisque cette année j’ai réussi à convaincre M. Vert de m’accompagner (le premier qui fait une blague sur le potentiel drame à venir va m’entendre). J’aurais donc quelqu’un pour porter mes sacs de livres !! En contrepartie je lui ai promis une visite des Machines de l’île.

Il faut donc que je trouve un créneau, ce qui n’est pas bien simple quand on regarde le programme (consultable ici) des conférences et des séances de cinéma (sur lesquels je vais une fois n’est pas coutume faire l’impasse). Voilà tout ce que j’aimerais bien réussir à voir :

Samedi 29 octobre :
  • 10h : Peut-on vivre « Seul sur Mars » ? (celle-là c’est mort, on sera sur la route)
  • 12 h : La machine est-elle l’avenir de la femme ?
  • 14h : Le vaisseau spatial comme personnage
  • 16h : Figures de l’inventaire dans l’imaginaire contemporain
  • 17h : Interro surprise : l’uchronie

Dimanche 30 octobre :
  • 10h : Vol spatial et science-fiction
  • 11h : Remise du prix Planète-SF (comme pour une fois j’ai réussi à lire tous les nominés, on verra si j’ai une bonne intuition ou pas)
  • 12h : Rencontre avec Alan Turing
  • 16h : La machine mythologique
  • 17h : Les machines sont-elles nos esclaves ou … ?

Lundi 31 octobre :
  • 10h : Les 20 ans du Bélial’
  • 12h : Mécanismes de la science-fiction masculine
  • 13h : Machines et traductions en science-fiction
  • 16h : Le héros handicapé en science-fiction & Utopie et machines (mais il est probable qu’on soit déjà sur le chemin du retour ce jour-là)
Le programme étant fait, il ne me reste plus qu’à faire le tour des livres à emmener pour les dédicaces, à remplir ma valise avec mes plus beaux tee-shirts geeks (pour être reconnaissable) et en route !


mardi 18 octobre 2016

Kirinyaga – Mike Resnick


J'ai beaucoup entendu parler de Kirinyaga lorsque le texte est ressorti en intégral chez Lunes d'encre, mais comme souvent avec les chefs d'œuvre, je l'ai laissé prendre un peu la poussière pour l'aborder avec un esprit vide de toute attente. Maintenant que j'ai oublié ce qu'en disaient les collègues, il est grand temps de s'y attaquer !

Kirinyaga se situe dans un futur où il est possible de partir créer son utopie sur un monde terraformé. C'est ce que font les Kikuyus, un peuple du Kenya qui cherche à recréer leur mode de vie traditionnel fondé sur l'agriculture, loin de toute technologie. Ils seront guidés sur cette voie par Koriba, leur mundumugu (sorcier et accessoirement gardien des connaissances), qui raconte son expérience et nous dévoile ainsi la difficile mise en place de cette utopie.

Kirinyaga est un roman très intéressant rien que pour son idée principale : explorer les possibilités d'une utopie. Le sujet n'est pas si courant que cela en SF, on lui préfère la dystopie, tellement plus facile à mettre en scène. Pourtant l'utopie est fort intéressante, car bien qu'elle ne soit pas imposée, cela ne la rend pas facile pour autant.

Bien au contraire, la vivre ne va pas sans difficultés et la préserver a un coût. C'est ce que nous rappelle chaque nouvelle de Kirinyaga, qui ne choisit pas une utopie « facile » : on suit ici un retour aux racines, qui pousse les membres de cette utopie à revenir à des coutumes qu'on aurait vite fait de juger « barbares » (rituels magiques en tout genre, excision et abandon des malades et des grabataires aux hyènes) tout en refusant toute technologie avancée.

La première chose que j'ai aimé dans Kirinyaga, c'est la structure. C'est un roman fix-up composé de huit nouvelles (plus un prologue et un épilogue), et chaque nouvelle se présente de la même façon, avec un conte traditionnel en introduction qui s'articule avec le récit qui vient ensuite. On oscille donc sans cesse entre les légendes anciennes et histoire du futur avec de très nombreux parallèles entre les deux, pour un résultat brillant, très équilibré et prenant.

L'autre chose qui est fort appréciable, c'est la mise en scène de l'Afrique, celle du passé comme du futur. Cela change agréablement de tous ces textes centrés sur l’occident, et du peu que je suis capable de juger, j'ai trouvé la représentation qui en était donnée fort réaliste.

Cette nouvelle édition est accompagnée d'une novella, Kilimanjaro, qui vient compléter le premier récit en mettant en scène la construction d'une utopie masaï un siècle après celle de Kirinyaga. Le parti-pris est très différent (on est bien plus dans l'ouverture que dans la conservation des traditions), et la mise en perspective des deux textes est fort intéressante, mais je lui ai trouvé un côté un peu trop « parfait » qui la rend un peu moins captivante.

Ce qui n'enlève rien au mérite de cet ouvrage cependant. De par son sujet et de par son approche, Kirinyaga sort de l'ordinaire science-fictif, et offre une histoire intéressante, bien construite et originale dont on aurait vraiment tort de se priver. Voilà qui justifie sans peine la nuée de prix qui accompagne ce fix-up, que je vous invite à découvrir si ce n'est pas déjà fait.

A noter que la quatrième de couverture compare ce roman aux Chroniques martiennes. J'ai trouvé le parallèle tout à fait pertinent pour la structure, mais j'avoue avoir pour ma part beaucoup pensé aux Dépossédés d'Ursula K. Le Guin, dont l'approche anthropologique est très différente mais qui traite de la même thématique, à savoir le prix et les limites d'une utopie.

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Item 11 : Lire une oeuvre de SFFF dans laquelle l’Afrique (ou un pays d’Afrique) tient une place prépondérante

jeudi 13 octobre 2016

Les légions de poussière – Brandon Sanderson


Alors que je cherchais une idée de cadeau pour les 11 ans de mon filleul (purée déjà !), je suis tombée sur les avis fort enthousiastes de Naufragé volontaire Junior et de Gromovar Junior à propos de ce roman de Brandon Sanderson. J'aurais pu l'offrir en aveugle, mais ma curiosité a eu raison de moi et je me suis retrouvée à lire ce livre histoire d'être sûre de mon coup.

Les légions de poussière nous emmène dans un univers uchronique de gearpunk (je ne le connaissais pas celui-là, à priori ça a rapport aux engrenages) où les Etats-Unis sont un assemblage d'îles relié par un réseau ferré. La particularité de ce monde, c'est sa magie, la Rithmancie, qui consiste à animer des dessins à la craie (soit sous forme de créatures -les crayolins-, soit sous forme de cercles défensifs).

Bien évidemment, c'est un don rare dont sont dotés fort peu d'élus, élus dont ne fait pas partie le héros, Joel, le fils d'un fabricant de craie. A défaut de pouvoir devenir Rithmancien, il se passionne pour le sujet et élabore stratagème sur stratagème pour assister aux cours sur cette matière à l'académie Armedius.

Le contexte scolaire et le héros orphelin de père donne dès le début une certaine ambiance « Harry Potter » au roman, une recette qu'on pourrait penser usée jusqu'à la corde mais qui fonctionne bien. Il n'y a pas mieux qu'un prétexte éducatif pour exposer l'univers discrètement, et les dynamiques d'une école (rapports entre les étudiants, figures d'enseignants bienveillants ou détestables) sont toujours plaisantes à revisiter (pour se rappeler le bon ou mauvais vieux temps !).

L'intrigue plantée dans ce décor est relativement classique, avec de mystérieuses disparitions sur lesquels le héros se retrouve à enquêter. Rien d'extraordinaire au programme mais l'histoire est plutôt bien menée et prenante, et on s'attache assez facilement aux personnages.

Si le héros, Joel, m'a semblé parfois un peu trop intelligent, il a le mérite de n'être pas complètement tête brûlée et de penser parfois à appeler à l'aide (un bon point pour lui). De plus bien qu'il soit légèrement surdoué, l'auteur ne lui accorde pas tout, ce qui permet de garder un personnage équilibré.

Le livre est abondamment illustré de diagrammes de défense et de dessins de crayolins, ce qui lui donne une sympathique valeur ajoutée (un peu comme les annexes dans Le livre des étoiles de Erik L'Homme). Dommage que la couverture soit aussi peu attrayante par contre. Pour une fois la VO s'en tire bien mieux :


Cela ne m'a pas aidé à trouver ce livre en rayon, d'autant plus qu'il était classé en SF adulte, ce que je trouve légèrement surévalué (mais j'imagine que c'est pour le vendre aux fans de l'auteur). On est clairement dans du young adult voir du très young adult !

Néanmoins Les Légions de poussière vous plaira si vous avez envie de retrouver le plaisir d'un roman simple à la façon d’Harry Potter (la douce ironie de JKR en moins). L'univers est chouette, l'intrigue prenante (j'avoue avoir dévoré la dernière partie), les personnages sont attachants et l'ouvrage fort joli. Un livre à prescrire à de jeunes lecteurs (ou de moins jeunes). Je vais d’ailleurs de ce pas œuvré dans ce sens… en attendant de lire une éventuelle suite !

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Item 6 : Lire un roman SFFF young adult  
(il cache bien son jeu au rayon adulte mais c'est définitivement un roman pour jeune public !)

jeudi 6 octobre 2016

Superposition – David Walton


Dans un futur relativement proche, un ancien chercheur en physique quantique, Jacob Kelley, reçoit la visite d’un ancien ami, Brian Vanderhall, qui tire sur sa femme –sans la toucher- pour lui démonter ses dernières découvertes scientifiques étonnantes. Pour comprendre ce qu’il s’est passé, Jacob se rend dans le laboratoire de Brian où il le trouve… mort. Accusé de meurtre, il va alors devoir prouver son innocence, ce qui n’est pas rien quand seule la physique quantique pourrait convaincre les jurés.

J’ai beau avoir une certaine curiosité scientifique, la physique quantique est une discipline complètement obscure pour moi, peu importe la qualité des explications fournies. Du coup j’étais un peu inquiète en attaquant la lecture de Superposition, ne sachant pas trop si ce « thriller quantique » allait me tomber des mains au bout de quelques pages.

Mais ça n’a pas été le cas, au contraire j’ai dévoré ce livre en quelques jours, grâce à une utilisation très divertissante de la discipline qui pose quelques concepts de façon relativement claire et s’amuse à les transposer à l’échelle macroscopique. J’imagine que ça ne tient pas toujours la route scientifiquement parlant mais il n’est pas difficile de se prendre au jeu parce que David Walton n’en fait pas trop et arrive assez facilement à faire passer le « Ta gueule, c’est quantique » au gré de l’intrigue.

Cette intrigue est d’ailleurs extrêmement prenante car très bien construite. Adoptant les codes du thriller, l’auteur alterne le présent (le procès de Jacob) et les flash-backs (comment il en est arrivé là) ce qui permet de faire monter le suspense, d’autant plus que quelques surprises attendant le lecteur ici et là. Cela ne vous étonnera pas d’apprendre que les pages se tournent donc toutes seules.

Certes on pourra reprocher quelques éléments prévisibles et un procès très série télé que j’ai trouvé légèrement caricatural, mais rien de bien grave. Superposition est une lecture extrêmement prenante qui arrive à rendre la physique quantique extrêmement divertissante, rien que pour ça je dis chapeau !

A noter que l’ouvrage est postfacé par Roland Lehoucq. J’adore d’habitude son travail de vulgarisation, mais j’ai été obligée de jeter l’éponge au bout de quelques pages faute de comprendre le propos. Ceci dit je pense que c’est la discipline qui fait ça (et le fait que j'ai lu ça juste avant de me coucher), en même temps ça n’a rien d’étonnant quand l’image la plus connue est celle d’un chat à la fois mort et vivant !

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lundi 3 octobre 2016

Recueil factice – Septembre 2016

Je vais être honnête, j’ai volontairement repoussé un de mes comptes rendus de lecture à octobre pour avoir neuf lectures pour le neuvième mois de l’année. Parce que c’est joli. Et accessoirement parce que cela me simplifiait aussi la vie pour la grille des couvertures !



LIVRES


Bifrost n°78 : Ursula K. Le Guin : de l’Ekumen aux confins de Terremer
Mon premier Bifrost depuis fort longtemps (il est loin le temps où je feuilletais les pages de critiques à la bibliothèque), mais comment résister à un dossier sur mon auteure favorite, d’autant plus quand il est aussi complet ? Si je n’ai pas appris grand-chose à la lecture, j’ai apprécié la balade, surtout l’interview très pétillante et l’article L’anthropologie et l’archéologie du futur qui m’a donné envie de donner une seconde chance à La vallée de l’éternel retour. Je regrette l’absence d’une bibliographie mais je comprends, elle aurait sûrement demandé une vingtaine de pages supplémentaires !
Côté nouvelles je connaissais déjà Ceux qui partent d’Omelas, j’ai apprécié Les mots du déliement (même si j’aurais apprécié un texte plus marquant) et j’ai trouvé la nouvelle de Laurent Genefort, Ethfrag, plutôt glaçante (mais c’est Omale donc c’est intéressant !).

Bifrost n°82 : Neil Gaiman : entre miroirs et fumées
Comme pour Ursula K. Le Guin, je n’ai pas pu résister. Encore une fois je n’ai pas appris grand-chose mais j’ai apprécié de revisiter toute son œuvre (notamment la partie comics) et je compte faire bon usage de la bibliographie pour pointer les manques dans ma collection (je suis déjà ravie de faire partie des élus qui possède sa biographie de Duran Duran, merci Humble Bundle !).
Côté nouvelles j’avais déjà lu celle de Vandana Singh et j’ai trouvé intrigante celle de Thomas Day. Le texte de Marie Pavlenko a un petit côté Neil Gaiman (ce n’est sans doute pas un hasard) et la nouvelle de Neil Gaiman, Comment le marquis retrouva son manteau permet de prolonger agréablement Neverwhere.

Danny, le champion du monde – Roald Dahl
Un très joli roman jeunesse : Chronique complète

Audience captive – Ann Warren Griffith
Un court texte délicieusement cynique : Chronique complète

L’homme qui mit fin à l’histoire – Ken Liu
Un superbe texte sur l'Histoire, à découvrir absolument : Chronique complète

Club Uranium (Origines 3) – Stéphane Przybylski
Une suite dans la continuité, toujours aussi divertissant et documenté : Chronique complète

Pottermore présente… (3 mini-guides sur Harry Potter) - J. K. Rowling
Trois bonus non indispensables mais fort sympathiques : Chronique complète



FILMS


Fukushima mon amour – Doris Dörrie
Grâce à Tigger Lilly, j'ai pu profiter de cette authentique avant-première (le film ne sort qu'en février prochain) pour découvrir un film étrange, qui pourrait être affreusement triste mais se révèle plutôt touchant et souvent drôle. Il met en scène la rencontre et le cheminement ensemble de deux personnages que tout semble opposer : une Allemande déguisée en clown venue à Fukushima pour aider la population là-bas tout en fuyant ses propres malheurs et une vieille japonaise qui cherche à se réinstaller dans sa maison, pourtant située en zone encore irradiée. Ce film tire son charme d'une foule de petites choses : son multilinguisme (on y parle allègrement allemand, japonais et anglais voir un peu de tout ça à la fois selon si on veut se faire comprendre ou si on ne trouve pas ses mots), son atmosphère très étrange (parfois très triste, parfois très légère) et ses petites scènes très attachantes, notamment autour de la cérémonie du thé. Un joli film donc !

Kubo et l'armure magique – Travis Knight
Un très joli film d'animation : Chronique complète



SÉRIES


Dark Matter – Saison 2
Après une première saison très plaisante, j’ai signé sans souci pour retrouver mes aventuriers amnésiques de l’espace préférés qui ont toujours le chic pour plonger dans les ennuis, de préférence d’ampleur galactique. Pas de grands changements pour cette saison 2, si ce n’est quelques ajustements de casting. Dark Matter est une série toujours agréable à suivre pour son univers de space-opera à petit budget (toutes les planètes ont des forêts canadiennes, comme dans Stargate !), pour ses personnages plutôt attachants et pour ses intrigues qui abusent à outrance du cliffhanger, y compris à la fin de la saison. De même que Stranger Things joue sur la nostalgie des années 80, Dark Matter table sur la nostalgie des séries de SF des années 90, et ça fonctionne à merveille. Vivement la saison 3 !

House of cards – Saison 3
Cette saison 3 marque un tournant dans la série, alors que nos deux héros atteignent enfin leur objectif… ce qui de pair avec pas mal de changements et de déconvenues. Il est en effet bien plus facile de manigancer dans l'ombre que lorsqu'on est sous le feu des projecteurs, et Underwood n'enchaîne pas vraiment les succès. Sa femme encaisse beaucoup également, alors qu'elle essaye de se sortir de son rôle de first lady, et j’adore son personnage à la fois très manipulateur, très ambitieux mais aussi très sensible et très humain. C'est vraiment une excellente série politique à suivre, d'autant plus qu'elle est à la pointe de l’actualité.

Orange is the new black – Saison 3
Après une saison 1 très « colonie de vacances » et une saison 2 plus sérieuse avec de vrais méchants, cette nouvelle saison part dans une direction plutôt WTF (entre les plateaux-repas, les petites culottes et la SF érotique !) sans pour autant oublier d’être sérieuse et touchante sur certains sujets. Comme d'habitude la recette fonctionne bien : on aime et on déteste les personnages, on rigole et on est ému par ces portraits de femmes, et on enchaîne les épisodes plus vite que la lumière !



SORTIES


L’enquête du M (escape game de la RATP)
Après tant d'années à zieuter la chasse au trésor de la RATP sans jamais avoir l'occasion d'y participer (j'ai toujours autre chose de prévu le week-end des journées du patrimoine), j'ai enfin pu sauter sur l'occasion cette année, après avoir lutté pour obtenir des places. Se déroulant dans un hangar abritant de vieilles rames de métro et de vieux modèles de bus, cet escape game relève plus du jeu de piste qu'autre chose, mais cela n'enlève rien au plaisir que nous avons eu à se casser la tête sur les énigmes tout en déambulant au milieu (et à bord) de ces antiquités. Si l’expérience est reconduite l’année prochaine, nul doute à avoir, nous reviendrons !
Un compte rendu plus détaillé est disponible chez Tigger Lilly.




JEUX VIDÉO


Hearthstone : une nuit à Karazhan
Cette nouvelle aventure Hearthstone offre comme La ligue des explorateurs des cartes supplémentaires et quelques combats originaux dans une ambiance délirante (résolument disco). C'est très drôle à jouer et les nouvelles cartes sont fort sympathiques (pour le coup on en a pour son argent si on achète le pack complet), par contre les boss à affronter sont un peu trop faciles, j'ai à peine eu besoin d'adapter mes decks, et même les héroïques n'ont pas l'air si impossibles que cela (là on n'en a pas forcément pour son argent).



MUSIQUE

Pas de musique de film ce mois-ci, même si c’est un film qui m’a amené à cet artiste (vous retrouverez facilement lequel). Yann Tiersen vient de sortir un nouvel album, EUSA, dont je suis déjà complètement accro :





À VENIR EN OCTOBRE

En octobre il y a les Utopiales, il convient donc de faire du ménage dans sa PàL avant d’y aller. La bonne nouvelle c’est qu’en ce moment les acquisitions sont presque toutes lues immédiatement (du coup la PàL ne grossit pas). La mauvaise c’est que du coup j’ai toutes les peines du monde à lire le reste (du coup la PàL ne baisse pas). Arriverais-je à descendre ma PàL à 20 livres ? Vous le saurez lors du prochain recueil factice !