mercredi 30 avril 2014

Recueil factice - Avril 2014

Ou l'on se dit qu'on devrait toujours lire un nombre pair de livres chaque mois, ça simplifierait le montage des couvertures !

LIVRES


La Hulotte n°99 : Le Martin-pêcheur, l'Oiseau des Glaces (revue)
J'ai profité de mes vacances pour rattraper un peu mon retard dans ma lecture de la Hulotte, qui reste l'une de mes revues favorites. Il faudra que je me fende un jour d'un vrai article sur cette improbable revue semestrielle qui parle de la nature qu'on trouve devant sa porte avec des textes aussi drôles que ludiques, et des illustrations presque exclusivement constituées de dessins.
Bref la Hulotte reste un OVNI délicieux qui vous raconte, pour son dernier numéro, la vie des martins pêcheurs façon potins à la Paris Match. C'est toujours aussi instructif et amusant, je ne m'en lasse pas !

Un an dans les airs – Raphaël Albert, Jeanne A. Debats, Raphaël Granier de Cassagnac, Johan Heliot et Nicolas Fructus
Oui je sais, ne pas accorder une chronique complète à cet ouvrage relève pratiquement du crime, mais j’ai mis tellement de temps à lire ce superbe ouvrage (vu qu’il est impossible à lire dans le métro !) que j’en garde une impression assez décousue. Mais pour faire simple c’est un très bel objet livre qui ne néglige aucun aspect : concept génial (mettre en scène une aventure de Jules Verne qui lui a inspiré plein de personnages et de situations dans ses romans), les textes très bien fichus (avec les points de vue de chaque personnage en alternance) et les images magnifiques. Une chouette expérience de lecture qui change des romans ordinaires.

La vague montante – Marion Zimmer Bradley

Bel Ange (Le Baron noir 2) – Olivier Gechter

A game of thrones – George R. R. Martin

Etat de rêve – Ian McDonald

Le trésor des incas (Téméraire 7) – Naomi Novik

Comme un automate dément reprogrammé à mi-temps – Laurent Queyssi
Attirée par son titre étrange, ce recueil de nouvelles est une semi-déception. Certes, j’ai bien apprécié l’imagination exubérante de l’auteur (un monde où on se vend à une marque pour la vie, un autre où on ne voyage que par des interfaces de réalité virtuelle), mais j’ai eu du mal à rentrer dans les histoires qui ne me semblaient pas toujours à la hauteur des idées présentées.
Je retiendrais néanmoins deux textes : 707 Hacienda Way, sorte de mise en abîme vertigineuse en hommage à Philip K. Dick et Nuit noire, sol froid, très joli texte sur la création et les légendes à partir d’une chanson (une authentique fantasy mythique en SF !)

Le complot contre l’Amérique – Philip Roth

Finalement c'est A game of thrones qui a occupé une bonne partie de mon mois (deux semaines de lecture !), et si ça se trouve cela fera pareil en mai, même si j'ai d'autres livres sur le feu...


FILMS


Captain America : Le soldat de l'hiver - Anthony Russo & Joe Russo
Après un premier volet qui jouait la carte de la reconstitution historique, on retrouve Captain America dans le monde moderne, confronté aux dérives de la cybersurveillance (bien actuel comme sujet) en compagnie de la Veuve noire (là pour compenser son côte boyscout).
Certes le film ne fait pas vraiment dans la dentelle et vient avec son lot de stéréotypes douteux (ah les « french pirates » qui parlent avec un accent québécois, mais ce n’est pas grave parce qu’en fait ils sont algériens), mais les dialogues sont plein d’humour, les scènes d’action bien ébouriffantes, que demander de plus ? (à part de pouvoir faire l’impasse sur cette 3D qui comme d’habitude n’apporte pas grand-chose à l’histoire…)

Le dernier des Mohicans – Michael Mann
Vu pour sa musique principalement (depuis le temps que je l’écoutais sans connaitre le film). J’ai eu un peu de mal à suivre toutes les subtilités historiques de l’histoire (c’est la faute à la belle chevelure de Daniel Day-Lewis qui me déconcentrait !) mais on passe un bon moment devant ce film qui est doté d’une très belle photo.

Intouchables - Eric Toledano et Olivier Nakache
Rattrapage d’un film qui avait fait un buzz énorme lors de sa sortie, et comme souvent avec ce genre de comédie qui fait un tabac, quand on ne le voit pas sur l’instant dans une salle de cinéma on passe parfois à côté du film. Y’a de très bons passages bien drôles, mais dans l’ensemble je ne suis pas rentrée plus que ça dans l’histoire. Je ne l’ai sans doute pas vu au bon moment !

Le Retour du Roi (ciné concert)
J’aurais pu y consacrer un billet, mais comme c’est le même principe que le premier et le deuxième volets, et globalement le même ressenti, je me compterais d’une petite place dans ce recueil.
Comme toujours c'est absolument merveilleux comme expérience et certains morceaux continuent à me donner des frissons (le thème de Minas Tirith, celui du Retour du Roi). C'est intéressant car je n'avais jamais remarqué avant ce concert à quelque point la musique de ce volet se différenciait des deux précédents. En effet au lieu d'avoir tout le temps des thèmes clairement orientés gentil ou méchant, on a souvent des musiques bien plus brouillées dans leurs tonalités (notamment en présence de Gollum ou Denethor).
Seul petit défaut, quelques problèmes de sono (volume des voix et des bruitages très variables, quelques couacs de micro)... la fatigue j'imagine vu qu'il s'agissait de la 2e ou 3e représentation, mais du coup ce volet reste un peu en dessous pour moi.
Mais bonne nouvelle, en septembre il y aura un ciné-concert pour Gladiator!

En mai, il y aura sûrement des super-héros au programme... et puis on verra bien !


SERIES


Being Human – Saison 5
Le mois a été un peu maigre pour cause de vacances, mais j'aurais au moins réussi à terminer la saison 5 de Being Human. Il m'a fallu plus d'un an pour regarder 6 épisodes (pire qu'un escargot !) et je le regrette un peu, ça n'aide pas à garder le fil de l'intrigue.

D'ailleurs si l'histoire n'est définitivement pas le point fort de cette saison (mais c'est un peu valable pour l'ensemble de la série), la série garde un charme fou grâce aux interactions entre les trois protagonistes (mention spéciale à Tom, loup-garou naïf super attachant) et à l’atmosphère unique qu'elle dégage.

Entre les décors délicieusement rétro et la bande-son souvent complètement inappropriée (où comment monter une bagarre/course-poursuite sur Ca plane pour moi), les amateurs de décalage comme moi passeront un excellent moment. Et cerise sur le gâteau, la série est doté d'une bonne et vraie fin qui clôture plutôt bien l'histoire tout en finesse. Je me demande bien ce que je vais pouvoir regarder désormais comme série anglaise décalée (à part Doctor Who bien sûr...).

Voilà, c'est tout pour ce mois d'avril, un peu moins riche (enfin...) que d'habitude à cause des vacances, à bientôt pour de nouvelles aventures !

dimanche 27 avril 2014

A game of thrones (A song of ice and fire 1) - George R.R Martin


Aussi improbable que cela puisse paraître, je n'avais jamais lu la moindre page du Trône de fer jusqu'à récemment (à l'exception de deux préquelles lues sur le Cercle). Je faisais même franchement de la résistance, les grandes séries de fantasy ne m'attirant plus vraiment.

Mais j'ai fini par y venir, comme tout le monde (bon ok on m'y a légèrement poussé), par contre histoire de couper court aux questions de traduction ou de découpage, j'ai opté pour la VO (en plus ça m'oblige à prendre mon temps, ce qui n'est pas une mauvaise idée sur ce genre de texte).

Est-ce vraiment la peine de vous présenter A game of thrones, un pavé de presque 800 pages qui nous fait suivre les jeux de pouvoir et autres complots et manigances au sein d'un royaume médiévalisant ? Soit vous l'avez déjà lu/vu et vous savez à quoi vous en tenir, soit ce n'est pas le cas et je me contenterais de vous présenter ça comme Les rois maudits en version fantasy (comme ça on évite les spoilers en plus, elle est pas belle la vie ?).

Comme je le disais plus haut, je ne m'intéresse plus trop aux grosses séries de fantasy. J'ai du mal avec leur taille souvent démesurée, ces univers décrits avec une débauche de détails (et de préférence avec 5 cartes, 3 lexiques, une encyclopédie et 2 chronologies à la fin), les multiples personnages et l'alternance permanente des points de vue.

Bref A game of thrones, gros pavé avec de multiples personnages avait à peu près tout pour me déplaire, mais après avoir terminé ce premier tome de la série, je suis bien forcée de reconnaître que ce livre se lit avec grand plaisir.

Commençons déjà par l'univers. Certes on est dans un monde plutôt médiéval avec une pointe de magie et quelques créatures fantastiques (qui restent pour le moment bien mystérieuses d'ailleurs), rien de bien original donc. Mais tout est extrêmement cohérent et pensé avec beaucoup de précision, si bien qu'on n'a pas l'impression de découvrir un énième univers bourré de clichés, bien au contraire. Et plutôt que de nous assommer sous des masses d'informations, l'auteur dévoile son univers par petites touches, ce qui rend le voyage très agréable.

Passons maintenant aux personnages, qui font incontestablement toute la saveur de ce roman. Ils sont nombreux (très nombreux même), mais cela n'a pas empêché G.R.R. Martin de trouver le temps de rendre chacun d'entre eux intéressant et crédible (je pense surtout aux enfants qui sont confrontés à des soucis d'adultes mais sans forcément la maturité qui va avec). Bien sûr on aura parfois plus d'affection pour untel ou unetelle, mais dans l'ensemble il y a aucun personnage qui m'ait ennuyé.

Du coup cela évite ce qui m'arrive souvent sur ce type de roman, à savoir l'exaspération quand je finis un chapitre avec un personnage favori et que je rends compte qu'il faut attendre cent pages pour le revoir !

Il faut dire que le récit est construit de telle façon qu'on ne ressent jamais de frustration en sautant d'un personnage à un autre, et c'est vraiment là que j'ai trouvé que G.R.R. Martin était très fort, dans le découpage et le rythme de son histoire.

Je ne sais pas s'il a pensé dès le départ son récit comme ça, mais il est difficile de ne pas penser à une série télé lorsqu'on lit son livre. J'ai vraiment été fascinée par le fait que chaque chapitre (épisode) est un morceau d'intrigue, un événement avec un début et une fin. Du coup même si on termine souvent sur un appel à lire la suite (et encore on est pas forcément dans le gros cliffhanger de la mort), c'est assez facile d'interrompre sa lecture car on sait à la fin d'un chapitre qu'on a progressé.

On retrouve la même chose à l'échelle du livre : certes on termine sur une ouverture vers le tome 2, mais on est déjà bien rassasié par tout ce qu'on a pu lire. Y'a pas à discuter, l'auteur a vraiment le sens de la narration, et plus que les personnages ou l'intrigue très riche (en surprises, en scènes impressionnantes, etc.), c'est vraiment l'élément que je retiendrais de ce roman.

Du coup cela ne vous surprendra pas si je vous annonce mon intention de continuer à lire cette série, et de m'intéresser également à la série télé (je suis vraiment curieuse de voir ce que donnent certains passages visuellement). Le plus dur, ça sera sûrement de passer à travers les spoilers, parce que maintenant que j'ai mis le pied dans l'univers, j'en voie de partout !

CITRIQ

jeudi 24 avril 2014

[Challenge] Rupestre fiction


Le problème des challenges, c'est qu'on y prend goût, et qu'on remet ça l'année d'après. Cependant, cette fois-ci il n'y aura nulle bluette avec des vampires ou des aliens (quoique). A la place il y aura de la chasse au mammouth, des pierres (taillées voire polies), des peintures dans des grottes, l'invention de l'agriculture et autres aventures préhistorique : bienvenue dans le challenge Rupestre Fiction !

Tout cela peut sembler un peu loin de la SFFF, mais encore aujourd'hui la préhistoire est une période très mystérieuse où finalement tout n'est qu'hypothèse et conjecture. Du coup en matière de fiction, c'est un peu comme si au lieu d'imaginer notre futur, on imaginait notre passé lointain, parfois en y ajoutant des idées très actuelles... cela ne vous rappelle rien ?

Et comme il existe d'excellents textes explorant cette période (dans des registres très variés allant du délire évolutionniste à la reconstitution précise en passant par le polar et l'histoire d'amour), ce n'est pas la matière qui manque pour alimenter ce challenge, alors n'hésitez pas à abandonner un temps vos épées magiques et vos pistolasers pour redécouvrir les joies du maniement de la sagaie !


Comment ça marche ?

- Le challenge se déroulera du 1er mai au 31 août.

- Vous vous inscrivez dans les commentaires de ce message. Comme d’habitude, vous aurez besoin d’un blog pour participer.

- Vous lisez un ou des romans, nouvelles ou BDs se déroulant durant la période de la préhistoire. Si vous préférez explorer le pan animé de la fiction préhistorique (films et séries télé), ne vous gênez pas.

- Vous postez sur votre blog votre chronique avec le logo du challenge et un lien vers cet article (que je puisse vous retrouver facilement), et vous me signalez votre participation ici (des fois que j'ai zappé votre article dans Feedly).


La « rupestre fiction », ça couvre quelle période ?

La préhistoire s'arrête en théorie là où l'histoire commence, c'est à dire à l'invention de l'écriture, autant dire que la date varie selon les régions. A vous de voir où vous mettez cette limite exactement, le but étant de s'amuser, pas de se prendre la tête sur des classifications donc.

Libre à vous par exemple de décider si Même pas mort, le dernier roman de Jaworski rentre dans le cadre du challenge ou pas (avec ses Celtes qui maîtrisent la métallurgie mais qui n'ont pas pas d'écriture).

Et comme on est là pour s'amuser, les histoires avec des dinosaures (je pense notamment à Nabuchodinosaure et son apeupréhistoire) sont également acceptées, parce que les dinosaures c’est méga-classe, et cet argument se suffit à lui-même.


Et si je ne sais pas quoi lire ?

Voilà une petite bibliographie composée de titres glanés ici et là :
  • Dimension Préhistoire (anthologie)
  • AUEL, Jean M.- Les enfants de la Terre (série en 6 tomes, disponible en poche)
  • DAVY, Pierre - L'écho des cavernes ou comment l'homme de Cro-Magnon a inventé la grammaire (poche, jeunesse)
  • LEWIS Roy.- Pourquoi j’ai mangé mon père (disponible en poche)
  • LIGNY, Jean-Marc.- L’enfant bleu (jeunesse)
  • LINDHOLM, Megan.- Le peuple des rennes (en 2 vol. ou en intégrale, disponible en poche)
  • REY, Timothée.- Les souffles ne laissent pas de traces (existe en ebook)
  • REY, Timothée.- Gros-Œuf et Petit-Œuf (nouvelle disponible gratuitement ici)
  • REY, Timothée.- Les griffes du Grogneur (nouvelle disponible gratuitement ici)
  • ROSNY-AINE, Joseph Henri.- La Guerre du feu (multiples éditions, disponible en ebook gratuit ici et )
  • ROSNY-AINE, Joseph Henri.- Les Conquérants du feu et autres récits primitifs
  • ROSNY-AINE, Joseph Henri.- La Guerre des Règnes (regroupe La Guerre du feu et d’autres récits préhistoriques, nouvelles disponibles en numérique à la pièce)
  • SEVERAC, Benoit.- L’homme qui dessine (jeunesse, existe en ebook)
  • TANNER, Rachel.- Le Rêve du mammouth (existe en ebook chez ActuSF)

Cette liste est bien sûr hautement incomplète et subjective, il n'y a même pas de BD (et pourtant les titres ne manquent pas). Vous trouvez des listes plus complètes sur d’autres sites : Wikipedia bien sûr, ou le très éloquent (et très riche) site Les romans de la préhistoire. Autant dire que les idées ne manquent pas, et si vous avez des suggestions à faire, les commentaires sont là pour ça !

Voilà, vous avez tous les éléments en main, alors n’hésitez pas à oublier vos vaisseaux spatiaux et vos licornes pour venir vous réchauffer au coin d’un bon feu (enfin, si vous tombez à une époque où l’on savait le maîtriser bien sûr !).

dimanche 20 avril 2014

Etat de rêve - Ian McDonald


Jusqu’à maintenant, j’avais surtout découvert l’écriture de Ian McDonald au travers de romans plutôt épais. Etat de Rêve, c’est un peu tout le contraire puisque c’est un recueil de nouvelles (un format bien différent).

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Ian McDonald est aussi à l’aise dans le format court que dans le gros pavé. En trente pages à peine, il produit sans peine des histoires foisonnantes d’idées qui m’ont souvent évoqué la vieille SF des années 50 dans sa capacité à émerveiller le lecteur, l’aspect désuet en moins.

Et il fait cela sans pour autant en oublier le récit. Il s’amuse d’ailleurs beaucoup avec des modes de narration parfois étranges, insérant des histoires dans l’histoire, des interviews, ou lorsqu’il écrit à la deuxième personne. C’est parfois un peu déstabilisant, voire une source de confusion, mais cela s’associe à merveille aux univers mis en scènes.

En fait ce qui m’a frappé, dans les idées comme dans la structure, c’est la virtuosité dont fait preuve l’auteur, à tous les niveaux : il arrive à écrire des histoires à caractère plutôt fantastique en s’appuyant sur un arrière-plan de SF, tout en trouvant le temps de poser ses personnages, de monter une intrigue, d’interroger le lecteur et de susciter l’émotion.

A ce niveau-là, c’est pratiquement de l’orfèvrerie, et si toutes les nouvelles ne m’ont pas autant plu (comme toujours dans un recueil), je n’ai jamais été déçue du voyage. Du coup, je ne peux résister à l’envie de vous parler de chaque nouvelle en détail.

Rêves impériaux
Ce très chouette texte qui alterne avec brio les points de vue et les modes de récit nous raconte comment des scientifiques tentent de guérir des maladies incurables en plongeant les patients dans un sommeil artificiel où leurs rêves les aident à combattre cancer et autres cellules malades. Très prenant, et la résolution est touchante.

Scènes d'un théâtre d'ombres
Dans une sorte de Venise alternative du futur, un jeune homme fortuné cherche à se venger de l'homme qui lui volé la femme qu'il convoitait. L'ambiance étrange, à la fois futuriste et surannée imprègne tout au long de la lecture, et reste encore à l'esprit bien après.

Christian
Sur une plage, un jeune garçon rencontre un homme qui fait voler ses cerfs-volants à travers les dimensions. Encore une fois, on se retrouve avec une nouvelle qui semble se dérouler dans un futur lointain et pourtant légèrement désuet. Avec ses histoires dans l'histoire, c'est un très joli et très touchant récit de SF.

Roi du Matin, Reine du jour
Le titre vous semble familier, il s'agit en fait de la première partie du roman éponyme (qui était donc une nouvelle à l'origine). Je ne l'ai pas relu, mais de mémoire, c'est excellent !

La Roue de Sainte-Catherine (Notre-Dame de Tharsis)
Le dernier voyageur d'un train de voyageurs sur Mars, du point de vue d'un petit garçon. Là encore, on retrouve ces univers décalés où l'émerveillement est au rendez-vous, sans pour autant oublier la SF. Ian McDonald a vraiment le sense of wonder dans la peau !

Portrait inachevé du Roi de la Douleur, par Van Gogh
Cette nouvelle nous plonge dans l’esprit de Van Gogh, alors qu’il sombre petit à petit dans la folie à cause de l’intervention du Roi de la Douleur, un étrange personnage venu du futur. Un récit très documenté qui se révèle aussi brillant que touchant.

L'Île des morts
Une fois par an, les vivants ont le droit de visiter leurs morts sur une île. Un homme cherche donc sa femme la veille de la Toussaint. Etrange conte fantastique avec un prétexte de SF, c’est encore un texte aussi émouvant qu’intelligent.

Radio Marrakech
Dans un futur où la société se divise entre ultras (dont les perceptions ont été augmentés par un produit chimique) et vulgs (les autres), on suit l’évolution d’un couple formé d’une ultra et d’un vulg. Comme cette histoire prend son temps pour se dévoiler, j’ai un peu peiné à rentrer dedans, mais encore une fois l’ambiance particulière fait son effet.

En des cités singulières
Quatre hommes à la croisée des chemins racontent leur visite de villes particulières, une où le verbe domine, une autre où les vivants vivent avec leurs morts et ainsi de suite. J’ai eu un peu de mal à saisir le but de la nouvelle, mais les descriptions des cités sont très intéressantes à découvrir.

Vivaldi
Cette histoire un peu confuse parle de conquête spatiale et de mort et de disparition. J'ai eu beaucoup de mal à la comprendre à cause du côté très décousu de son récit, mais le parallèle dressé par la conclusion est plutôt joli.

Il faut ajouter à cet ensemble une excellente préface de Gérard Klein qui parle de la place de la nouvelle dans le monde de la science-fiction (à lire ici). Bref à tout point de vue, et jusque dans la préface, Etat de rêve est un excellent recueil de nouvelles, qui confirme tout le bien que je pense de Ian McDonald.

Je vais donc continuer à explorer son œuvre, et ça tombe à pic, la lecture commune du mois de mai sur le Cercle d’Atuan, c’est Brasyl, du même auteur. Elle est pas belle la vie ?

CITRIQ


vendredi 18 avril 2014

Un TARDIS dans ma PàL (2)

En septembre dernier, j’étais fière de vous exhiber ma mini-PàL de moins de quinze livres. Force est de constater que malgré tous mes efforts, je suis encore loin de mon objectif ultime, à savoir me maintenir sous la barre des dix livres.


Ma PàL compte donc actuellement 23 livres (oui comme d’habitude il en manque un sur la photo, Marouflages de Sylvie Lainé qui était resté au fond de mon sac), mais ce qui est bien c’est qu’il s’agit de livres encore « frais ».

Le plus ancien a été acheté aux Imaginales l’année dernière (il s’agit de Ceux qui sauront de Pierre Bordage), et un bon tiers a fait son entrée le mois dernier (de gros achats à Zone Franche plus quelques à côté comme Liavek ou un petit roman préhistorique acheté en vacances).

A cela il faut ajouter 3 livres empruntés à la bibliothèque, ainsi que 16 romans et une trentaine de nouvelles dans ma liseuse (mais la PàL numérique ça n’existe pas, tout le monde sait ça).

Bref je n’ai que l’embarras du choix, pour mes prochaines lectures, mais je peux sans peine prévoir que je devrais sous peu vous parler des ouvrages suivants :
  • La légende de la pierre de Barry Hughart, suite de La magnificence des oiseaux que j’avais prévu de lire depuis bientôt cinq ans et qu’il faut que je rende à la bibliothèque prochainement ;
  • Le chemin des dieux de Jean-Phillipe Depotte, conseillé par Julien le naufragé et qu’il faut aussi que je rende à la bibliothèque prochainement ;
  • Fatal rendez-vous (Chasseuses d’aliens 1) de Gena Showalter, une lecture commune poisson d’avril de roman sentimental de SF qui promet (ou pas) ;
  • A Game of Thrones de G.R.R. Martin, premier tome de la série, oui je m’y mets enfin et j’ai même passé les 70% sur ma liseuse, youhouh !

Et après comme j’aurais lu trop de romans écrits par des hommes, je vais être obligée de replonger dans la partie féminine de ma PàL pour rattraper mon retard pour le challenge ! Ca tombe bien, entre Ursula Le Guin (5 livres), Sylvie Lainé (deux recueils de nouvelles), Megan Lindholm (Liavek), Naomi Novik (Téméraire 8) et Sylvie Miller (le 3e tome de Lasser, détective des dieux), j’ai encore de quoi m’occuper.

Vu je zappe les Imaginales cette année, vous croyez que je peux redescendre sous la barre des quinze pour les Utopiales ?

mercredi 16 avril 2014

Bel Ange (Le Baron noir 2) - Olivier Gechter


Après avoir copieusement saoulé mon entourage avec L'ombre du maitre espion, premier tome des aventures du Baron noir, je suis heureuse de vous annoncer que je vais pouvoir faire de même avec le deuxième volume, Bel Ange, sur lequel je me suis jetée à Zone Franche en début de mois.

Pour ceux qui auraient échappé à mon marketing agressif l'année dernière, Le Baron noir est une excellente série de novellas/romans courts mettant en scène une sorte de simili Batman/Iron Man qui combat le crime dans un Paris uchronique du XIXe siècle.

Ma chronique de Bel Ange risque fort de ressembler à celle de L'ombre du maître espion, pour la simple et bonne raison que ce tome 2 est tout aussi délicieux que le tome 1, grâce à ce même cocktail qui fonctionne à merveille.

Le Baron noir, c'est un authentique feuilleton qui s'approprie à merveille la figure du super-héros pour la réécrire à sa sauce avec moult clins d'oeil. Cela rend l'intrigue un peu prévisible sur certains points, mais ça n'a rien d'une gêne, bien au contraire, c'est presque jouissif de suivre les pérégrinations de cette imitation façon XIXe siècle.

L'auteur a clairement le sens du rythme, car on ne s'ennuie pas une seconde dans cette histoire, et on a vite fait de lire le livre d'une traite. Il est certes court, mais ne ressemble ni à une nouvelle délayée, ni à un roman tronqué. Il y a une vraie maîtrise du format, ce qui relève pratiquement de l'exploit pour un format aussi bâtard.

La lecture est d'autant plus plaisante que l'auteur fait preuve d'un incroyable sens du détail. On sent qu'Olivier Gechter met tout en œuvre pour que l'univers paraisse extrêmement crédible et réaliste (technologiquement, géographiquement ou même historiquement parlant). Et dans ce domaine il y a rien à redire, ou presque.

(Je pinaillerai juste sur la phrase qui suggère de prendre un daguerréotype, il me semble que ce procédé était déjà bien tombé en désuétude à l'époque du livre, au profit des négatifs sur papier ou sur verre, mais c'est juste pour le plaisir de chercher la petite bête, ça ne change rien en soit à l'histoire !)

Bref je ne vais pas m'étaler sur des pages, vous aurez compris que Bel Ange, de même que L'ombre du maître espion, est un texte extrêmement agréable à lire, qui associe aux très divertissantes aventures d'un super-héros, un réel travail d'orfèvre au niveau de l'uchronie. Le genre de roman que j'aimerais lire plus souvent, d'ailleurs en parlant de ça, j'espère bien voir la suite à la prochaine édition de Zone Franche !

CITRIQ

dimanche 13 avril 2014

La vague montante – Marion Zimmer Bradley

 

La collection Dyschroniques éditée chez le Passager clandestin me tentait depuis un moment, je suis donc bien contente d'avoir tenté l'aventure avec une petite novella de Marion Zimmer-Bradley (gagnée grâce au JLNN).

La vague montante nous raconte l'histoire d'humains ayant fondé une colonie sur une planète fort éloignée de la Terre, qui renvoient un jour un équipage pour annoncer le succès de leur implantation. Entre temps, cinq siècles se sont écoulés et c'est une civilisation fort différente, revenue à des technologies rudimentaires, qui les accueille.

Présenté comme ça, on jurerait avoir affaire à un post-apocalyptique, et pourtant il n'en est rien. Les terriens de cette histoire ont volontairement choisi d'abandonner la technologie et le consumérisme pour revenir à un mode de vie plus simple, une véritable utopie.

Si le propos fait rêver, ou à défaut réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons, j'avoue être un peu restée sur ma faim car j'ai trouvé peu crédible que ce changement de mentalité se soit fait volontairement, pouf comme ça un jour tel que le présentent les protagonistes. Il manque un arrière-plan un peu plus développé sur le contexte pour que tout cela soit vraiment crédible.

Oui je sais la crédibilité est une notion très relative pour une histoire qui implique des voyages interstellaires, mais étrangement à l'exception d'un journal de bord tenu à la main (ce qui passe pour une aberration pour nos yeux très informatisés), j'ai trouvé tout le background technologique très cohérent et bien pensé, pour un texte écrit en 1955 (alors que les voyages dans l'espace était encore un rêve en phase de concrétisation).

Ceci dit j'ai lu avec plaisir ce court texte, qui réussit l'exploit d'être en même temps assez rétro dans certains aspects, tout en gardant un parfum très actuel. Si j'ai bien compris, c'est le propre de cette collection de ressortir des vieux textes visionnaires, et si celui-ci est un bon exemple, cela donne bien envie de s'intéresser aux autres titres de la collection !

CITRIQ

jeudi 10 avril 2014

Le trésor des incas (Téméraire 7) - Naomi Novik


Cela faisait plus d'un an que j'avais laissé sur le carreau Téméraire et Laurence, quelque part au fin fond de l'Australie. Il était plus que temps de les faire sortir de leur exil pour reprendre la route avec eux, et quelle route cette fois-ci !

Sans grande surprise, Le trésor des incas nous emmène donc de l'Australie à l'Amérique du Sud, où Téméraire et Laurence sont sensés régler des troubles à Rio, mais leur voyage est tout sauf monotone, et ils devront faire un petit détour par l'Empire Inca avant d'arriver à destination.

Après le tome précédent, dont je garde le souvenir d'une intrigue sympathique mais un peu molle et éloignée de la grande Histoire uchronique qui nous préoccupe tant, Naomi Novik semble reprendre du poil de la bête avec une aventure bien plus épique.

La traversée entre l'Australie et l'Amérique du Sud contient en effet son lot de péripéties, et si les combats aériens sont bien moins présents qu'auparavant, on ne s'ennuie néanmoins pas une minute.

Quant à la visite chez les Incas, elle est vraiment riche en découvertes : on aimerait presque que nos héros passent plus longtemps là-bas, tant on aimerait en savoir plus sur cette civilisation où les dragons jouent un rôle bien différent de d'habitude.

Mais il faut bien que l'intrigue avant, et nos héros terminent leur voyage au Brésil, pour retrouver des visages connus des tomes précédents (que j'avais complètement oublié, mais vu que j'ai lu toute cette histoire il y a six ans, j'ai des excuses !).

Entre temps, hommes et dragons auront eu le temps d'évoluer : c'est assez marrant de voir Laurence continuer à changer sa mentalité, petit à petit, et de voir d'autres personnages affirmer leur caractère, ou faire des concessions. Il serait facile de se concentrer sur l'action et les paysages, mais l'auteure n'oublie jamais ses héros.

Sans grande surprise donc, Téméraire reste une très chouette série de fantasy uchronique, un excellent divertissement avec une belle galerie de personnages, un bel univers et un rythme prenant. La suite me fait de l'oeil dans ma bibliothèque, elle ne devrait pas y végéter trop longtemps en principe.

(d'autant plus qu'avec l'arrêt de la collection fantasy de Pré-aux-Clercs, c'est sans doute le dernier tome à paraître en français, pour la suite il faudra se rabattre sur la VO !)

CITRIQ

mardi 8 avril 2014

Le complot contre l'Amérique - Philip Roth


Parler bouquins avec son entourage est néfaste pour la PàL, surtout lorsque se conjuguent en même temps l’effet challenge (c’était encore le Winter Time Travel à l’époque), les recommandations d’un collègue (qui voulait à tout prix me faire lire son auteur favori, Philip Roth), et une librairie qui tombe à point nommé en me parlant d’une uchronie écrite par le dit auteur !

J’ai quand même mis un an avant de me plonger dans la lecture (la littérature blanche, ça fait toujours un peu peur), et le début n’a pas forcément été facile, mais sans être un énorme coup de cœur, je suis contente de m’être forcée à lire ce roman.

Le complot contre l’Amérique est une uchronie qui fait dévier le cours de l’histoire des Etats-Unis en faisant élire en 1940 non pas Roosevelt mais un président pro-nazi, le célèbre aviateur Lindbergh. Du coup, les États-Unis se retirent du conflit et pour les juifs du pays, c’est une période de terreur qui s’installe, puisqu’ils ne savent à quelle sauce ils vont être mangés avec ce nouveau président.

J’ai été assez surprise dès le début de ma lecture car l’uchronie n’est pas juste un prétexte dans ce roman, elle est extrêmement rigoureuse et documentée, avec la mise en scène de maintes figures historiques dont le destin se trouve ainsi changé (leur vraie histoire est disponible dans la postface, un bonus bienvenu). Le roman couvre une période d’à peine deux ans, mais on a vraiment l’occasion de vivre ces années au jour le jour, au gré des faits d’actualité, ce travail d’histoire alternatif est vraiment « fascinant ».

J’utilise des guillemets car de par son sujet, ce roman est surtout extrêmement anxiogène, d’autant plus que son narrateur est un enfant juif de 7-8 ans, qui voit sa famille et son univers confortable exploser à cause de l’arrivée de Lindbergh au pouvoir et des opinions divergentes qu’il suscite.

C’est d’autant plus angoissant qu’il n’y a pas de héros à suivre, tout le monde est finalement spectateur (ou simple participant) des événements, il n’y a personne pour sauver la situation, ce qui change finalement drôlement de ce qu’on trouve en général lorsqu’on lit une uchronie classée en SF où on attend souvent la grosse artillerie au tournant pour changer le cours des choses.

En toute honnêteté, c'est en fait un livre où il ne passe pas grand chose, mais c'est sans doute ce qui le rend aussi angoissant, on ne peut que constater, poser des hypothèses et s'interroger, car en dépit de son sujet historique, Le complot contre l'Amérique aborde finalement des thèmes très actuels (ou sans âge, au choix).

C'est donc un texte intéressant (même si définitivement trop anxiogène pour moi), qui ravira à n'en point douter les amateurs d'uchronie. Ce n’est pas forcément le genre de livre que je lirais tout le temps, mais cette petite escapade en dehors des chemins parfois forts balisés des littératures de l’imaginaire ne fait pas de mal (et puis ça fait tout de suite plus sérieux dans le métro comme livre !).

CITRIQ

dimanche 6 avril 2014

Petit bilan béophile trimestriel (12)

Pfiou on est déjà début avril, et je suis tombée amoureuse de trop de BO, toutes très différentes avec ça. L'année commence bien !


Attila Marcel – Sylvain Chomet & Franck Monbaylet

Petit rattrapage de l'année dernière, cette BO est à l'image du film, étrange, foutraque et délicieuse. Il y a bien sûr l'étrange chanson Attila Marcel qui donne son titre au film et revient sous de multiples formes, toutes les chansons des parties de rêve qui dérivent d'autres musiques, d'étranges mélodies à l'ukulélé...




The Grand Budapest Hotel – Alexandre Desplat

Un film de Wes Anderson, c'est aussi une musique complètement décalée, et The Grand Budapest Hotel ne fait pas exception à la règle. Alexandre Desplat est aux commandes une fois encore, et l'album fait même moins compilation que d'ordinaire. C'est délicieux à écouter, mon morceau favori étant Canto At Gabelmeister's Peak, une variation du thème principale avec des choeurs.

Cependant je me permets un petit reproche, celui d'être un peu trop ressemblant à la BO de Fantastic Mr. Fox, les thèmes sont tellement proches qu’on peut passer d’une BO à l’autre sans s’en rendre compte.




Only lovers left alive - Jozef Van Wissem & SQÜRL

Autre film, autre musique, très atmosphère et lente à l'image du film en lui-même. Cette BO m'a beaucoup fait penser à certains morceaux de Yann Tiersen, qui n'étaient plus tellement des mélodies que des ambiances musicales. Only lovers left alive, c'est un peu ça, et ça a un petit effet hypnotisant à écouter.




Philomena – Alexandre Desplat

Encore une BO d'Alexandre Desplat, mais très différente du très décalé Grand Budapest Hotel. Ici on est plutôt dans sa veine classique, proche de ce qu'il a pu faire sur Le discours d'un roi ou La jeune fille à la perle (surtout La jeune fille à la perle). Une musique simple, relativement dépouillée, mais qui accompagne magnifiquement les images. Jetez donc un œil (enfin une oreille) à Anthony's Story, surtout à partir de la 2ème minute.




Willow – James Horner

James Horner est un compositeur de musiques de film qui est assez peu représenté dans ma bibliothèque de musique, parce qu'à chaque fois que je croise sa route je trouve que tous ses thèmes se ressemblent. Ce n'est pourtant pas le cas de Willow, une BO pas toute jeune qui accompagne à merveille le film avec parfois même un petit air de John Williams (et on ne demande pas mieux pour un film derrière lequel se cache George Lucas). Très sympa à écouter, avec ou sans les images.

jeudi 3 avril 2014

Recueil factice - Mars 2014

Et en avant pour une troisième édition encore plus touffue que les précédentes… mille pardons, le mois de mars a été fort long (et riche !).

LECTURES


Six mois (revue) – n°7 (printemps 2014)
Six mois est une revue semestrielle (un mook précisément, maintenant que je connais le terme) composée uniquement de reportages photographiques. La bibliothèque où je travaille y est abonnée, ce qui me permet de la lire sans sortir un sou, mais à chaque nouveau numéro je me dis qu’elle vaut bien ses 25 euros.
Ce qui est chouette dans cette revue, outre la beauté des images (bien sûr), c’est que les sujets sont très variés, avec des thématiques éloignées de l’actualité de la presse quotidienne ou hebdomadaire. Ce numéro là par exemple propose trois reportages sur la Sibérie, une véritable plongée dans un univers très différent, qui s’accorde en plus drôlement bien avec ma lecture de Au nord du monde de Marcel Theroux.

Blanche neige, rouge sang (anthologie)

Moi, Cthulhu – Neil Gaiman
Mini-livre acheté aux Utopiales, qui se révèle en fait être un des tous premiers textes de l’auteur. Ma méconnaissance du mythe de Cthulhu fait que je suis un peu passée à côté de cette nouvelle ultra référencée (une vingtaine de pages et autant de notes du traducteur !). Bref c’était plus pour compléter ma collection qu’autre chose.

Sandman intégrale 3 – Neil Gaiman

L’abime arc-en-ciel – Barbara Hambly

Les hommes dénaturés – Nancy Kress

La maison des derviches – Ian McDonald

Mafalda tome 1 - Quino
C’est en lisant un article parlant de la sortie de l’intégrale que j’ai eu envie de me replonger dans Mafalda, que j’ai beaucoup lu dans mon enfance (et en cours d’espagnol). C’est assez marrant de revenir dessus, car je me rends compte qu’une bonne partie des blagues m’échappait à l’époque (et pourtant j’étais quand même fan de cette gamine qui voulait travailler à l’ONU, ce n’est pas banal quand même).

Les soldats de la mer – Yves et Ada Rémy

Gros-Oeuf et Petit-Oeuf / Les griffes du Grogneur – Timothée Rey
Il s’agit de deux nouvelles gratuites que l’on peut récupérer gratuitement sur le site des Moutons électriques et qui se déroulent dans le même univers que Les souffles ne laissent pas de traces. L’une d’elle est un conte préhistorique, la deuxième une mini-enquête de Collembole N’a-qu’un-œil. Sans être mémorables, elles offrent un bon point d’entrée à l’univers du roman, ou un petit bonus sympathique une fois le roman lu.

Au nord du monde – Marcel Theroux

Calvin et Hobbes 1 : Adieu, monde cruel ! - Bill Watterson
Petite crise de nostalgie en passant à la bibliothèque, et même constat que pour Mafalda : cette BD me fait bien plus rire maintenant, je riais toute seule à la fin de chaque strip. C’est drôle, mais pas que. Je suis admirative de tout l’imaginaire que déploie l’auteur, les jeux de Calvin qui partent dans tous les sens, souvent absurdes (comme tout jeu d’enfant), mais fascinants et qui rappellent plein de délires enfantins.

Le vaisseau fantôme et La perle de Lune (Fantastica 1 & 2) – Kim Wilkins
Il s’agit encore de livres de mon filleul, j’étais curieuse de voir ce qu’il lisait en dehors de Astérix… et ma foi si on laisse de côté le récit ultra-simpliste qui va de paire avec des romans pour lecteurs débutants, c’est une bonne série de fantasy plutôt intelligente qui a le mérite d’intégrer que toute magie a ses conséquences. Les deux héros ont en effet des pouvoirs magiques, mais comme les utiliser les rend malades, impossible d’en abuser !

Voilà un mois bien rempli qui m’a permis de faire sortir quelques vieilleries de ma PàL (mais j’en ai fait rentrer de nouvelles du coup c’est un peu bilan zéro au final). Le mois prochain je devrais vous parler du Complot contre l’Amérique de Philippe Roth, de Un an dans les airs, et sans doute de quelques titres que je prévois d’acheter à Zone Franche.


FILMS


The Grand Budapest Hotel – Wes Anderson

Les aventures du baron Münchausen – Terry Gilliam
Encore un rattrapage de classique que je n’avais jamais vu avec ces étranges aventures historico-délirantes d’un baron autrichien qui cherche à empêcher la prise d’une ville par les Turcs. Comme toujours avec Terry Gilliam, difficile de ne pas être émerveillé par les décors, les personnages, et de manière général l’univers complet fou et décalé de ses films. Comme d’habitude c’est plutôt l’histoire qui souffre un peu de cette débauche visuelle, et si j’aime bien le mystère qui plane sur ce qu’on a vu au final (une histoire ? une histoire d’une histoire ? une histoire d’une histoire dans l’Histoire ?), je trouve quand même l’ensemble un peu brouillon.

Only lovers left alive – Jim Jarmusch
Un film assez étrange qui se penche sur le parcours de deux vampires amoureux (non ne fuyez pas). L’histoire (s’il y en a une) n’a rien de remarquable, mais je suis tombée immédiatement sous le charme de cette atmosphère étrange (on se croirait presque dans un autre monde, tant par les décors, la lumière ou la musique) et de ces deux personnages qui sont les meilleurs vampires que je n’ai jamais croisé depuis Anne Rice : anciens, légèrement baroques, autant passionnés que dégoûtés par le monde des zombies (les humains…). Tilda Swinton et Tom Hiddleston semblent vraiment intemporels, sans âge.

La grande aventure Lego – Phil Lord et Chris Miller
Il s’agit probablement du film publicitaire le plus efficace de l’histoire, puisqu’on assiste finalement à 1h40 de placement produit. Et pourtant, ça marche ! Il faut dire qu’il s’agit d’une histoire bourrée de second degré, qui du coup fait autant rire les enfants que les adultes, tout en jouant la carte nostalgie, car après tout qui n’a jamais utilisé ses lego plage pour construire un tombeau ancien (ou son château de Poudlard pour faire des vaisseaux spatiaux) ?

Ida - Pawel Pawlikowski
Il y a des films qu’on va voir parce qu’ils ne rendraient rien sur notre petit écran de télé ; d’autres avec la certitude qu’on ne les verra jamais à la télévision (ou à une heure absurde sur une chaine méconnue), tant on est loin des standards cinématographiques. C’est le cas de Ida, histoire d’une jeune nonne polonaise qui alors qu’elle s’apprête à prononcer ses vœux, part à la recherche de son unique famille, une tante qui s’avère être juive. Avec une esthétique particulière (format presque carré, noir et blanc) et une histoire qui traite de sujets difficiles tout en retenu, Ida est un film qui a quelque chose de fascinant et de rafraîchissant.

Neuf mois ferme – Albert Dupontel
J’ai rattrapé avec quelques mois de retard cette étrange comédie qui nous raconte les mésaventures d’une juge qui se retrouve enceinte d’un cambrioleur accusé d’avoir mangé les yeux de la victime qu’il cambriolait. C’est complètement absurde, systématiquement inattendu et complètement loufoque (entre les scènes pseudo gores et Jean Dujardin qui nous parle en langage des signes). Je n’avais jamais vu de film d’Albert Dupontel, mais pour le coup j’ai beaucoup aimé son goût pour l’humour très acide.

En bref, même si j’ai un peu abusé du cinéma ce mois-ci, je ne regrette rien, j’ai vraiment vu de très chouettes choses dans des registres très différents. En avril, je vous parlerais du 2e Captain America, et ensuite on verra bien, je n’ai pas encore regardé ce qui sortait.

SERIES


Broadchurch (saison 1)
Parce qu’une série avec David Tennant ça ne se refuse jamais, je me suis plongée dans cette série policière alors que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. Mais l’ambiance petit village un peu refermé sur lui-même et les personnages superbement développés et campés par d’excellents acteurs (dont beaucoup sont passés par Doctor Who, du coup j’étais à deux doigts de la crise d’hystérie lors du premier épisode !) nourrissent une intrigue prenante et très réaliste (qui pose vraiment bien la question du deuil entre autres). Une belle découverte, je me demande par contre ce qu’ils vont bien faire d’une saison 2.

Dragons : Defenders of Berk (saison 2)
Après une saison 1 déjà pleine de qualités, j’ai pratiquement dévoré la saison 2 de cette série animée qui s’intercale entre les films. Les personnages gagnent en épaisseur, les intrigues se développement et la série perd un peu de son côté calibré. Bref une excellente série pour les jeunes et les moins jeunes !

The Musketeers (saison 1)
Il serait tentant de crier au scandale à l'idée de voir des anglais adapter le célèbre roman des Trois mousquetaires en série télé, mais pourtant il est difficile de résister à cette série télé qui adapte l'oeuvre plus dans l'esprit que dans l'intrigue.
Tous les personnages sont là, à peine retouchés et portés par un très joli casting (mention spéciale à Peter Capaldi qui campe un excellent Richelieu, et à Tom Burke qui incarne un Athos qui est bien plus le héros de l'histoire que ce parvenu de D'Artagnan), et les intrigues inventées pour l'occasion ont la grande qualité d'être relativement imprévisibles : on ne sait jamais où les scénaristes vont nous emmener avec leurs histoires !
Ajoutez à ça le charme d'une pseudo-reconstitution historique parfois un peu bancal et le délicieux contresens des noms français prononcés à l'anglaise (et les allemands qui parlent avec un accent français), et on obtient un excellent divertissement !

Voilà c’est tout pour ce mois-ci ! J’aimerais vous prédire un mois d’avril plus calme pour cause de vacances, mais j’ai déjà deux articles sur le feu, autant dire que cela commence mal !