vendredi 31 décembre 2010

Bilan 2010

Et comme il est de coutume à la fin de chaque année, et parce que je n’aime rien de plus que les voyages dans le temps et fouiller dans les archives, ma dernière chronique de 2010 (mais pas de panique, j’en ai déjà quelques unes écrites d’avance pour 2011) prendra la forme d’un petit bilan. Voilà donc mes petits chouchous de l’année, souvent par trois mais parfois plus parce que le choix était trop dur. Et sans ordre de préférence, c’est déjà assez dur de les sélectionner sans avoir à les classer !

ROMANS



L'Epouse de bois est une histoire étrange et enchanteresse dans le désert de l’Arizona, une contrée qui semble à la fois si proche et si lointaine. C’est juste un très beau roman. Les Dépossédés est un sacré morceau de SF, ancien mais encore très actuel, pas forcément facile à aborder, mais qui fait vraiment réfléchir. Quant au Sang d’immortalité, c’est une bonne histoire de vampires qui se dévore (sans mauvais jeu de mot) avec délice, pour son ambiance fin XIXe, le léger parfum de steampunk et ses vrais vampires qui ne sont pas sans rappeler Anne Rice.



Tout cela ne respecte pas bien la parité, alors pour compenser, j’évoquerais ma plus belle relecture de l’année, celle de l’œuvre de J.R.R. Tolkien. J’avais très peur d’être déçue, j’ai été bien heureuse de redécouvrir Le Seigneur des Anneaux et Le Silmarillion (chronique à venir) restent des incontournables des littératures de l’imaginaire.


BD/COMICS



Je suis dans une veine très comics cette année, et dans ce genre très particulier du comic de super-héros qui n’en est pas un. Scott Pilgrim est un cocktail improbable entre le manga et le comic, entre histoire de tous les jours et combats improbables. Un vrai coup de cœur ! Kick-Ass n’est pas loin derrière, avec sa violence et son détournement des codes des super-héros. Quant à la Brigade Chimérique, je viens à peine de commencer mais j’ai eu quelques sous pour mes étrennes que je compte bien investir dans la suite…


FILMS



Pas beaucoup été au cinéma cette année, et j’ai un peu l’impression d’avoir cumulé les films moyens. Ceci dit, il y a quand même quelques beaux morceaux. Des Hommes et des Dieux était à voir, bien sûr (bien que ce soit complètement en marge de mes genres habituels). Inception, je ne vous refais pas le topo dessus, c’est excellent (quand on aime Christopher Nolan, s’entend).

Scott Pilgrim, Kick-Ass et Summer Wars se battent pour la place restante. C’est un peu tous des films de geeks plein de références, visuellement très chouettes, où l’on rit beaucoup, où le scénario est prenant, etc. Que demander de plus ?


SÉRIES TÉLÉ



Des fois, on découvre des trésors dont on se demande comment on a pu vivre sans tout ce temps. Doctor Who rentre dans cette catégorie, il m’a fallu à peine un épisode (avec des mannequins en plastique !) pour tomber amoureuse, et j’attends avec impatience la saison 6. En attendant, je jette un œil aux premiers épisodes, et aussi kitsch que ce soit, figurez-vous que j’aime aussi !

Ceci dit il n’y a pas eu que Doctor Who. La saison 2 d’Hero Corp était un vrai délice également, et je prie pour que la saison 3 puisse se faire un jour. Coté web-séries, la Flander’s Company reste excellente, bien déjantée et avec des retournements de situation inattendus. Cependant elle est presque supplantée par le Visiteur du Futur, excellente web-série sur les voyages dans le temps, avec une saison 2 un peu plus sérieuse mais non moins géniale.



MUSIQUE

Je voulais faire un petit bilan musique à part cette année, mais je n’ai pas eu le temps, et comme mes achats de musique collent généralement à mes séances de ciné ou à mes séries télé, ça finit par faire un peu doublon… ne vous étonnez pas que je m'étale un peu plus en musique ceci dit. Si vous n'aimez pas les musiques de film, sautez directement à la conclusion !


Doctor Who - Murray Gold
On va commencer par une petite séance de Doctor Who, parce que son compositeur, Murray Gold, fait du sacré bon boulot, sur les scènes d’action comme sur les grands moments d’émotion. Il arrive vraiment à donner une identité musicale à la série, et arrive à sortir des morceaux très différents, avec des registres et des ambiances très variées, parfois avec tout l'orchestre, parfois juste avec un piano.

J’ai eu beaucoup de mal à vous faire une petite sélection. Ma propre playlist de favoris dans les BO des différentes saisons cumule quelques quarante morceaux... Après une sélection drastique, en voici cinq (un par album pour éviter les jaloux) dont je ne me lasse pas :




Inception & Sherlock Holmes – Hans Zimmer

Ca faisait un petit moment que je n’avais rien acheté de Hans Zimmer, mais Sherlock Holmes est juste un délice (à mi chemin entre le bourrinisme qu’on lui connait et les compositions plus déjantées comme pour Matchstick Men), de même qu’Inception, dans une veine plus électronique tout en étant plus facile à écouter que The Dark Knight.

Plage favorite : Psychological Recovery. .. 6 Months

Plage favorite : Dream within a dream



Fantastic Mr. Fox – Alexandre Desplat (et al.)

La BO de Kick-Ass a failli prendre la troisième place, mais c’était sans compter sur la BO de Fantastic Mr. Fox, délicieusement déjantée, que ce soit dans les compositions originales d’Alexandre Desplat, ou dans les morceaux d’origines diverses qui squattent le CD, comme toujours avec les films de Wes Anderson (à qui il semble tout à fait normal de mixer Joe Dassin et du Bollywood, ou de reprendre du David Bowie en portugais). Ca m'a bien donné envie de m'intéresser aux compositions de Georges Delerue.

Plage favorite : Just Another Dead Rat in a Garbage Pail (behind a Chinese Restaurant)



 Hero Corp - Etienne Forget
Kick-Ass - Marius Vries, Henry Jackman, Ilan Eshkeri & John Murphy


Vous êtes encore là ?  Bon j'en ai encore deux petits favoris dont il fallait bien que je parle vite fait. Je suis bien contente que la musique de Hero Corp soit sortie (en mp3, mais quand même), parce que sa musique est plutôt agréable. Discrète, pas très tonitruante (ce qui est surprenant pour une série de super-héros), et qui colle parfaitement à la série.

Plage favorite : HC S2 Générique

Du coté de Kick-Ass (BO réalisée par quelques quatre compositeurs, sans parler de Danny Elfman qui signe un des morceaux), il y a définitivement quelque chose de Stardust (composé par Ilan Eshkeri, tiens donc) : en même temps ce n'est pas une composition hyper originale et les morceaux semblent toujours évoquer quelque chose déjà entendu, mais en même temps, cela s'écoute très bien ! Le fait que la BO ait servi également pour la Flander's Company où elle fonctionne tout à fait joue aussi dans mon affection, sans doute.

Plage favorite : Roof Jump


POUR CONCLURE...

Je m’excuse un peu pour la taille monumentale de ce pavé de fin d’année, mais Elysio a dit que je ne devais pas avoir honte du fait que je viens de vous parler quasi exclusivement de super-héros et de voyage dans le temps et dans l’espace pendant trois pages ! Par contre je ne parle pas de Neil Gaiman, c’est une honte, il serait temps qu’il écrive un nouveau chef d’œuvre.

En tout cas je compte bien continuer l’année prochaine mes élucubrations diverses et variées sur les bouquins qui me passent sous la main, sans parler des séries, films et autres (je pourrais renommer mon blog en étrange médiathèque, mais ça n’a pas le même charme).

En attendant, et un peu en avance, j’espère qu’en 2011 la Force sera avec vous, que le Docteur s’écrasera dans votre jardin (et dans mon studio) pour vous emmener visiter l’univers, que vous pourrez trépigner devant la saison 3 d’Hero Corp, que votre PàL diminuera autant qu’elle se remplira, et que la traduction du Seigneur des Anneaux sera enfin révisée…

Sinon plus simplement, une très bonne année 2011 à tous et à toutes, riche en lectures passionnantes (et tout le reste, la santé, le bonheur, rajoutez ce que vous voulez). A l’année prochaine !

mardi 28 décembre 2010

Le Monde de Narnia 3 : L'Odysée du Passeur d’Aurore - Michael Apted


Le cinéma ne cesse de me surprendre ces temps-ci. J’ai enchainé pas mal de films pas exceptionnels (exception faite de Scott Pilgrim), et je ne prévoyais vraiment pas de remonter le niveau avec ce 3e Narnia, et pourtant, j’ai été agréablement surprise, alors que le 2e volet m’avait fait l’effet d’un nanard avec ses pseudos batailles à la Seigneur des Anneaux et ses batailles d’ego entre Peter et Caspian.

Là, ma séance a été relativement pauvre en commentaires sarcastiques, un bon moyen de mesurer mon degré d’intérêt. Et j’ai même réussi à ne pas le voir en 3D ! Ce qui pour une aventure maritime, est à mon avis préférable.

L’Odysée du Passeur d’Aurore (qui selon si vous lisez la vo ou la vf, peut être le 3e comme le 4e roman), raconte les aventures maritimes de Caspian, Lucy et Edmund, accompagnés de leur détestable cousin Eustache Scrubb, qui naviguent sur les mers pour retrouver sept seigneurs disparus, et peut-être qui sait trouver le bout de la Terre.

Paradoxalement je me rappelais bien plus du bout de la Terre que des sept seigneurs dans le livre, le film met bien plus en avant les sept seigneurs. Cela fait longtemps que je n’ai pas remis le nez dans Narnia, mais le film m’a semblé globalement fidèle.

Et du coup on a un pas si mauvais film que ça, à condition qu’on aime ce qu’est Narnia, à savoir un livre pour enfant un peu daté, pas forcément épique, très moraliste et truffé de valeurs chrétiennes.

Les acteurs ne sont pas mauvais (Caspian est bien moins tête à claque même si la barbe ne lui va pas), et Eustache est insupportable à souhait, ce qui est l’essentiel. Les différents lieux plutôt bien rendus, et on n’a pas forcément le temps de s’ennuyer (même si mon côté sarcastique relèvera que les jours et les nuits passent drôlement vite à Narnia).

On est moins dans le teen-movie et plus dans le film pour enfants, à l’image du premier, et c’est l’approche que je préfère pour Narnia. Celui-ci offre en bonus une petite problématique sur le passage à l’âge adulte, notamment sur le personnage de Lucy qui voudrait être comme sa grande soeur, que j’ai trouvé plutôt bien amené.

Bon bien sûr, cela n’empêche pas quelques niaiseries, quelques scènes ridicules, une certaine tendance à rentabiliser les acteurs en leur collant des caméos, et toute cette morale chrétienne parfois un peu lourde qui ressort ici et là, mais ça reste très discret à part sur le final.

Dans l’ensemble, on passe un bon moment, et de tous les films jeunesse que j’ai vu ces deux derniers mois, c’est certainement le moins barbant de tous !

dimanche 26 décembre 2010

La Brigade Chimérique tome 1 - Serge Lehman & Fabrice Colin


Aux rencontres de l’imaginaire de Sèvres, je me suis enfin décidée à craquer pour cette série qui me fait de l’œil depuis un moment. Serge Lehman m’ayant en plus rassurée sur son statut (le cycle composé de 6 tomes est fini), il n’y avait plus d’hésitation à avoir pour cette espèce de Ligue des Gentlemen extraordinaires à la française.

Je ne suis pas sûre que la Brigade Chimérique soit le type de BD qui plaise à tout le monde ceci dit. On est clairement face à un ouvrage à la croisée des genres : entre le comic et la BD franco-belge bien sûr, entre la littérature populaire (plus super-héros et cie) et le texte plutôt intellectuel. Ce n’est pas forcément évident à aborder.

Même en faire un résumé semble un exercice assez risqué. Pour l’ambiance, prenez les années 30, et comme protagonistes des héros (supers ou non), qui font partie de la culture européenne comme la fille de Marie Curie, le Golem de Prague, ou le Docteur Mabuse (quoiqu’il ne soit pas franchement un héros). Imaginez une ville construite pour les supers, Métropolis. Imaginez que le bras armé de l’URSS est une armée d’humains dans des armures façon Iron Man.

Je pense que ce premier tome n’est qu’une mise en bouche, une introduction à un univers vaste et complexe, ce qui ne rend pas la lecture facile. Je le relirais sûrement avec un dictionnaire à mes côtés, histoire de mieux saisir toutes les références parfois très pointues (et encore j’ai une vague connaissance de la moitié d’entre elles, ce qui n’est pas si mal).

Cependant, c’est tout à fait fascinant et délicieux. La Brigade Chimérique évoque tout à fait la Ligue des Gentlemen extraordinaires et les Watchmen d’Alan Moore, mais avec une patte un peu plus française.

Le graphisme ne plaira pas à tout le monde, mais j’avoue apprécier beaucoup les incrustations d’éléments de « l’époque », et les couvertures des numéros (le découpage étant celui d’un comic).

Bref, je ne vais pas tarder à me jeter sur le cycle complet !

CITRIQ

jeudi 23 décembre 2010

Raiponce - Byron Howard & Nathan Greno


Je ne suis pas forcément une très bonne cliente des films Disney, je n’ai pas été élevée à ça du tout. Ceux que j’ai vu étant petite se comptent sur les doigts d’une main (ne parlons pas de ceux que j’ai pu voir plusieurs fois, il n’y a que le Roi Lion je pense), du coup je suis loin de me jeter sur le sacro saint Disney de Noël.

Mais Raiponce me plaisait bien : un style d’animation sympa, une bonne vieille histoire de conte de fées, et accessoirement un matraquage médiatique qui finit par payer. Je suis obligée d’avouer que les jeux de mots sur les affiches ne sont pas tous mauvais !

Pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques, Raiponce raconte l’histoire d’une fille arrachée à ses parents, par une méchante sorcière qui la garde prisonnière dans une tour, à laquelle elle accède en utilisant les très longs cheveux de sa protégée comme d’une corde (la personne qui a inventé ce conte devait être chauve, parce que ça doit faire un mal de chien). Un jour, un prince se glissera chez elle, et comme dans tous les contes de fées… je ne vous fais pas un dessin !

L’histoire ici est à peu près identique : la plante magique, l’enfant enlevée au berceau, les longs cheveux, la méchante sorcière… la seule différence est que Raiponce est fille de roi (quand même, un peu de sang noble ne fait pas de mal !) et que son prince est un vaurien, mais un gentil vaurien !

Raiponce est un Disney tout ce qu’il y a de plus classique : réécriture de conte de fées en version toute gentille, avec des animaux de compagnie attachants et drôles (le caméléon et le cheval), des chansons en veux-tu en voilà, et une histoire tout ce qu’il y a de plus gentille.

Pour un Disney, c’est donc un bon numéro, sans être exceptionnel. L’histoire est plutôt prenante, les personnages attachants, et l’animation pleine de vie. La 3D ne sert à rien, évidemment mais comme on a pas trop le choix. Bref c’est un bon film pour les enfants.

Par contre, si vous n’êtes pas très sensibles à la magie de Disney, comme moi, vous risquez de vous ennuyer un peu, parce que ce genre de film d’animation est complètement dénué d’une éventuelle lecture plus adulte.

mardi 21 décembre 2010

Merlin Saison 3


Gaius et Merlin papotent à table (pour changer)

Ah Merlin, c’est un peu mon pêché honteux. Vous savez, ces séries un peu nazes, mais qu’on ne peut s’empêcher de regarder ? C’est tout à fait ça Merlin. Ca ne vole pas très haut, mais au second degré c’est tellement drôle !

Pour ceux qui ont deux saisons de retard, Merlin c’est un peu Smallville à l’époque arthurienne : Merlin cache ses pouvoirs sous peine de finir sur le bûcher parce que le bon roi Uther n’aime pas la magie. Tout en cirant les pompes (au sens propre) du futur roi Arthur dont il est le valet, Merlin s’efforce de le garder en vie parce qu’il est censé devenir un grand roi, etc.

Ajoutez dans l’équation Gwen, une roturière mais Arthur l’aime quand même (mais son père n’est pas d’accord, bien sûr), et Morganna, fille adoptive du roi et sorcière en devenir, qui est vraiment devenue méchante cette fois-ci, et vous imaginez la bonne ambiance qui règne au château de Camelot.


D'ailleurs il arrive qu'on s'y batte, étrange...

La série fonctionne sur le bon vieux modèle un épisode/une histoire, avec dans la plupart quelqu’un qui cherche à porter atteinte au roi ou à Arthur, et bien évidemment Merlin se retrouve à garder tout ce petit monde en vie.

Ceci dit cette saison montre quelques améliorations, comme si les scénaristes s’étaient enfin décider à travailler sérieusement. Les doubles épisodes qui ouvrent et clôturent la série sont étonnamment bons (surtout celui de la fin), et on sent une meilleure maitrise de la Matière de Bretagne (et pas des choses comme « oh si on mettait une nana à coté d’un lac pour faire la Dame du Lac » dans la saison 2).


Avec Gwaine, voilà venir la concurrence...

Par ailleurs, le casting récurrent s’agrandit notamment avec le personnage de Gwaine coté gentils (Gauvain –non ne pensez pas à Kaamelott-), un espèce de voyou au grand cœur (irrésistible donc ^^) qui s’offre le luxe de squatter quatre épisodes sur treize, tout de même. Coté méchants, Morganna n’est pas hyper convaincante avec ses sourires maléfiques à deux ronds, mais le fait de l’avoir, ainsi que Morgause et Cenred en ennemis récurrents donne une certaine continuité à l’ensemble.


Grr je suis méchante !

De toute façon, Merlin est une série assez drôle, au premier comme au second degré et qui se regarde toujours avec plaisir. Les échanges entre Merlin et Arthur, notamment, sont souvent hilarants. Et le mauvais jeu d’acteur de Morganna, de même que la tendance prononcé d’Arthur à se balader torse nu au moins une fois par épisode l’est tout autant…

Et puis, sur les derniers épisodes, il y a de très bons moments. L’épisode avec le roi Pêcheur (The Eye of the Phoenix) a son petit effet, de même que The Sorcerer's Shadow, qui bien que mineur se révèle plutôt bon, avec Dudley qui joue le rôle d’un sorcier ! Quant à l’ultime épisode, c’est un pur condensé de mythe arthurien, ce à quoi devrait toujours ressembler la série… affaire à suivre donc...

Sincèrement, avec une bande de gars comme celle-là, ça ne vous donne pas envie de regarder la saison 4 ?


Mais non cette série ne vise pas du tout un public féminin...

samedi 18 décembre 2010

Scott Pilgrim gets it together - Bryan Lee O'Malley


Après tout il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin ! Juste après le film, j’ai profité du retour des trois tomes précédents en ma possession pour les relire (même que j’ai trouvé la 2e lecture plus agréable, le film aidant à mieux replacer tous les personnages), et c’est donc tout naturellement que je me suis jetée sur le tome 4 de Scott Pilgrim en librairie.

Je vous épargne le résumé riche en spoilers, pour faire simple il faut chaud, la vie de Scott est une fois de plus bouleversée, et accessoirement le 4e ex maléfique de Ramona en veut à sa vie… que du classique quoi !

Ceci dit j’ai été surprise d’entrée de jeu. Ou plutôt en fin de jeu, parce que j’ai machinalement regardé la dernière page en faisant la queue à la caisse. Je vous invite à faire de même, c’était bien drôle et complètement inattendu. L’autre surprise, c’est que les premières pages sont en couleur. Ca fait presque peur d’ailleurs, et au bout de quatre pages, je préfère autant la version monochrome.

A part ça que dire ? Dans la lignée des tomes précédents, ce 4e Scott Pilgrim est très drôle, plein de références tordues, de dialogues cinglants, de scènes aberrantes et de retournements de situation absurdes. La galerie de personnages est tartinée, et doucement mais sûrement, on commence à s’attacher à eux (sauf Julie, il ne faut pas exagérer !).

Sous cet air de comédie, on découvre petit à petit des gens normaux, des jeunes adultes un peu paumés (surtout Scott), complètement à la ramasse dans leurs relations, fauchés, rêveurs… toute la bande est tout de même drôlement attachante.

Et la suite n’arrive en France qu’en mars…
En plus la VO me tente, les jeux de mots étaient tellement meilleurs dans le film…

CITRIQ

jeudi 16 décembre 2010

Torchwood Saison 3 - Children of Earth


Vous savez, quand on vous promet quelque chose de génial, c’est souvent dans ces moments-là qu’on sait qu’on va être déçu, parce qu’on est tellement dans l’attente que le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. Heureusement, il y a des fois où on se trompe complètement.

J’avais eu de très bons échos de Torchwood : Children of Earth, et ils ne m’ont nullement détrompé, bien au contraire. A mi-chemin entre le téléfilm géant et la mini saison 3, ces cinq épisodes de Torchwood m’ont bien plus marquée que les 26 qui les ont précédé.

Oubliés les histoires expédiées en 50 minutes, ici le découpage en jour (chaque épisode correspond à une journée) semble juste être là pour permettre de remplir la théière et de passer aux toilettes avant d’attaquer la suite, l’histoire étant d’un seul tenant. Et on change radicalement de ton.

Pourtant Children of Earth, c’est toujours une histoire d’aliens. Dans le cas présent, ce sont de très mystérieux aliens (au nom de code 456), qui communiquent avec les terriens via les enfants, ce qui, déjà, à la base, met complètement mal à l’aise. Mais ce qui met le plus mal à l’aise, ce sont les réactions face à cet évènement.

On est loin de ces grandes séances de combat héroïque à l’américaine, ou même du bon vieil épisode de Doctor Who ou de Torchwood où on sauve la situation avec un tire-agrafes vénusien et une mandarine.

Le parti-pris ici est celui du réalisme, et on observe surtout comment le gouvernement anglais gère la situation (le reste du monde n’est évoqué, mais on imagine facilement les mêmes scènes). C’est ultra-réaliste, vraiment noir, et cela met grandement mal à l’aise. Cela culmine surtout dans l’épisode final, devant lequel j’étais complètement pétrifiée au point d’en oublier de pleurer. Les larmes me sont venues à retardement, dix minutes après la fin de l’épisode.

Même si Torchwood a toujours été une série assez noire, elle compensait souvent ses moments les plus sinistres par un humour décalé et un aspect gore plutôt rigolo, aspects pratiquement inexistants dans Children of Earth.

C’était un peu un pari un peu risqué à mon avis, de ranger les effets spéciaux (ils sont rares sur les cinq heures) et la comédie au profit d’une approche plus réaliste (70% de CoE se passe en salle de réunion ou dans des bureaux), mais c’est vraiment une belle réussite. J’avais l’impression d’avoir de la vraie SF devant les yeux.

Et le scénario est très bien construit. Outre tout l’aspect noir et poisseux, il est riche en retournements, avec des hauts, des bas, des tas de surprises. Rien que la fin du Jour 1 fait s’écrouler en trente secondes toutes les théories que vous aviez pu imaginer pour se conclure sur un bon petit cliffhanger qui vous donne envie de vous jeter sur la suite. Et les surprises ne sont pas finies, en fait on ne sait jamais trop à quoi s’attendre.

Résultat des courses, j’ai n’ai toujours pas parlé des personnages. On retrouve toute la bande de Torchwood (quoiqu’ils ne soient plus que trois), bien évidemment, au sommet de leur forme, à laquelle se joint Rhys qui est vraiment un chouette personnage.

Le reste du casting n’est pas en reste, il en volerait pratiquement la vedette aux héros tant ils marquent les esprits. Frobisher, évidemment est un personnage diablement intéressant, mais la plupart des seconds rôles sont tous captivants parce que tous très humains finalement.

Bref, si vous aimez la SF réaliste et noire, ne vous privez pas de CoE, même si vous n’avez jamais regardé Torchwood. C’est vraiment quelque chose d’énorme, et accessoirement ne pas avoir vu les deux saisons précédentes ne nuit pas franchement à la compréhension. Et c’est une vraie baffe dans la figure, comme on aimerait en prendre plus souvent !

mardi 14 décembre 2010

Lettres du Père Noël - J.R.R. Tolkien


Je continue dans ma veine tolkiendil, mais avec un petit détour en dehors de de la Terre du Milieu avec un ouvrage un peu particulier de Tolkien : les Lettres du Père Noël. Je n’avais jamais été plus intéressée que ça par l’ouvrage, mais Pocket a eu la bonne idée de le ressortir dans un format presque poche et illustré… et j’ai craqué.

C’est qu’il dessine bien ce cher J.R.R., et je suis incapable de résister à un beau livre à un prix aussi concurrentiel. En plus, Noël approche, autant se mettre dans l’ambiance…

Les Lettres du Père Noël, ce sont tout simplement les lettres qu’il a écrit à ses enfants pendant 20 ans en période de Noël en se faisant passer pour le fameux Père Noël, qui leur raconte ses aventures dans sa maison au Pôle Nord avec l’Ours Polaire, les elfes, les gobelins et tout le tralala.

Ce n’est pas un grand chef d’œuvre de la littérature, mais ça se lit plutôt bien. Les lettres ne sont pas dénuées d’humour, et l’univers qui se déploie au travers d’elles, est, comme toujours chez Tolkien, plutôt vaste. En vingt années de courrier, on se retrouve avec un sacré bestiaire à la fin !

Toute la partie graphique est également délicieuse. Les dessins qui accompagnent les lettres sont drôlement chouettes dans un style un peu naïf qui sied tout à fait à l’univers. J’avais déjà beaucoup aimé ce que j’avais vu des dessins de Tolkien dans un ouvrage sur le sujet (J.R.R. Tolkien artiste et illustrateur), je continue à apprécier son travail.

Il s’amuse également beaucoup avec la calligraphie, comme le montre les quelques images de lettres écrites avec une fausse main tremblotante pour le Père Noël, et un alphabet plus gras très « runique » pour l’Ours polaire.

Je regrette un peu que cette édition ne reproduise pas toutes les lettres, juste des extraits, mais le bouquin aurait été bien plus épais autrement. Je ne sais pas ce qu’il en est de la version grand format. Et tant qu’on est aux points négatifs, la traduction française est un peu légère par moment, surtout qu’on peut la comparer à la vo des lettres justement…

Mais ne nous appesantissons pas trop là-dessus. Les Lettres du Père Noël ont un petit côté magique. Même si j’imagine que Tolkien n’est pas le seul à avoir pratiqué ce genre de jeu (et c’est parce qu’il est célèbre qu’on les publie), il est facile de tomber sous le charme de ce rêve d’enfant.

Au travers de ces lettres, on se rend compte que ce n’était pas juste les lettres du Père Noël laissées avec les paquets, mais aussi toute une tradition avec les enfants qui écrivaient, une correspondance dans les mois précédant décembre, les enfants qui grandissent et qui n’y croient plus (ce qui n’empêche pas le Père Noël de les saluer).

On rêve doucement à nos souvenirs d’enfance en lisant ce texte, tout en relevant les discrètes allusions aux évènements du monde entre deux pitreries de l’Ours Polaire. Une lecture bien sympathique, à l’approche des fêtes.


CITRIQ

dimanche 12 décembre 2010

Pour quelques challenges de plus...

Je m’étais promise d’y aller doucement sur les lectures imposées, vu que j’avance à vitesse d’escargot dans mon monstrueux challenge Middle Earth, mais je n’ai pas pu résister à deux nouveaux challenges tous neufs tous frais, axés SF.


Pour faire suite à son Summer Star Wars, Lhisbei organise un Winter Time Travel, dont le sujet n’est pas le voyage dans le temps, mais l’uchronie, c'est-à-dire la réécriture de l’histoire. Pour le moment je ne sais pas encore exactement ce que je vais lire, mais ce n’est pas les idées qui manquent :

- Relire les Chroniques des Années Noires de Kim Stanley Robinson, parce que c’est un sacré morceau
- Lire les deux suites de la Lune seule le sait de Johan Héliot
- Lire Uchronie : l'utopie dans l’histoire de Charles Renouvier, un vieux bouquin publié au XIXe siècle histoire de revenir aux sources

Les idées ne manquent pas, et le challenge court sur l’hiver (du 21 décembre au 21 mars donc), si le cœur vous en dit de rejoindre les autres voyageurs, c’est par ici.


De son coté, Tigger Lilly organise un challenge Fins du monde sur la bonne vieille thématique post-apocalyptique, du 1er janvier au 31 décembre 2011. Comme chacun le sait, la fin du Monde, la vraie, a été prévue par les Mayas en 2012, on sera donc bien calés sur le sujet lorsqu’elle arrivera. Pour les amateurs, l’inscription se fait ici.

Je suis partie sur le niveau Guerre bactériologique pour ma part, soit 3 livres/BDs à lire. Je ne vais essayer de ne pas en faire un prétexte pour relire une fois de plus mon chouchou, Chroniques du pays des Mères. Walking Dead me tenterait bien, et je trouverais bien le moyen de lire un Barjavel. Ou un Bordage (enfin !). La matière ne manque pas. L’idéal, ce serait de trouver une uchronie post-apocalyptique, comme ça je ferais d’une pierre deux coups !

vendredi 10 décembre 2010

The Return of the King - J.R.R. Tolkien

Histoire de ne pas finir le Silmarillion avant d’avoir écrit ma chronique du dernier tome de Lord of the Rings, The Return of the King (ou le Retour du Roi pour ceux qui préfèrent la vf), je prends mon courage à deux mains et je replonge dans mes notes qui commencent à prendre la poussière ! Je serais plus ponctuelle sur la suite, promis !

Avec la fin des Two Towers, nous avions laissé la Communauté réellement éclatée sur tous les fronts : Frodo a été capturé par les orcs et Sam doit se porter seul à son secours. Et alors que le Mordor s’apprête à partir à l’assaut de Minas Tirith, Gandalf et Pippin galopent vers la blanche cité, de même que Aragorn, Legolas, Gimli, Théoden et Merry, mais par des chemins différents.


C’est qu’on arrive à la conclusion de l’histoire, à l’heure où tout se joue, à la confrontation entre Lumière et Ténèbres. Bref, le spectacle commence, le Gouffre de Helm dans le tome précédent n’était qu’une modeste mise en bouche.

La première partie de The Return of the King est un régal, tant elle est complexe. Il ne faut pas se fier au film qui m'a personnellement laissé une impression de ligne droite. Le livre nécessite pas mal de concentration, ne serait-ce que pour assimiler les noms des forces en présence, où elles se situent et à quel moment. Et encore, Tolkien donne quelques indications par moment, histoire qu’on sache que pendant que Pippin fait ceci, Merry lui fait cela à tant de kilomètres.

Mais il faut garder à l’esprit qu’on suit l’action au Gondor (qui ne se limite pas à Minas Tirith mais à beaucoup d’autres cités qui vont envoyer des troupes), dans le Rohan (avec les cavaliers qui galopent jusqu’à la bataille, par des chemins détournés), et à travers les Chemins des Morts pour Aragorn et cie. Ca ne fait rien que trois points de vue différents, et une sacrée quantité d’informations à assimiler !

En replongeant là-dedans, redécouvrant des personnages comme Imrahil le Prince de Dol-Amroth, j’ai vraiment pris conscience de l’ampleur de l’univers tracé par Tolkien, et à quel point on en savait parfois peu à son sujet. J’ai d’ailleurs fait de fréquents allers-retours vers les appendices pour m’y retrouver !

La découverte de Minas Tirith dès le premier chapitre a son petit effet. Jusqu’à maintenant, on ne se rendait pas forcément compte de ce signifiait le terme de Numenoréen, et l’héritage qui en découle, mais tout à coup dans cette cité millénaire, on se surprend à admirer l’éclat de ce qu’a dû être Numenor, même si ce n’est qu’un pâle aperçu. Et on replace bien mieux Aragorn aux côtés de ces gens-là.

Une fois encore, j’ai beaucoup apprécié les relations improbables qui naissent entre des gens aussi différents. Il y a quelque chose de touchant lorsque Pippin propose ses services à Denethor (qui se révèle un personnage tragique mais plus nuancé qu’on pourrait le croire), et comment il s’intègre à sa façon dans la Garde de la Cité (son amitié avec Beregond est un bel écho à celle de Frodo et Faramir).

Dans mes autres moments favoris, il y a bien sûr toute la destinée d’Aragorn qui prend de l’importance, à partir du moment où ses Dunadan le rejoignent. C’est un passage que je trouve très important, parce que le personnage ne parte pas à Minas Tirith seul mais avec ses gens, son royaume à lui, aussi pouilleux soit-il.

Bizarrement, bien que les ténèbres dominent la première partie, c’est la deuxième qui est la plus noire, et la plus dure à lire. Frodo et Sam, seuls, dans le Mordor, c’est véritablement suffocant, et je me suis surprise à avoir sacrément soif lorsqu’ils trouvent comme par une miracle une petite source d’eau claire.

La quête de Frodo n’est vraiment pas facile, et c’est la figure de Sam qui me touche à chaque fois, parce que finalement, c’est lui le Héros dans l’histoire, celui qui va permettre à Frodo d’aller jusqu’au bout. Même si ses « Mr Frodo » sont parfois épuisants, il a du mérite ce brave Samwise.

Ce qui est bien dans le Retour du Roi, c’est que c’est un livre qui prend son temps à la fin. En général, quand un livre étale sa conclusion sur 15 chapitres, je parle toujours de fin à la Retour du Roi d’ailleurs, tellement ça m’a marqué. Ici on pourrait croire que l’histoire prend fin avec la destruction de l’Anneau, mais que nenni ! Il faut couronner le Roi Elessar. Puis le marier. Puis aller rendre un dernier hommage à Théoden. Puis revenir à la Comté. Et la remettre en ordre. Et enfin, le départ vers les Havres Gris.

C’est presque sans fin, mais c’est tellement agréable en même temps, parce qu’on a vraiment le temps de dire au revoir à tous les personnages (et tous les personnages ont le temps de se dire au revoir en prime !). D’autant plus que le livre ne s’arrête pas là, il reste les appendices.


Dans mon édition VO, ils occupent presque un tiers du bouquin, c’est dire leur importance. Bon bien sûr il faut compter avec l’index (presque 100 pages, et qui se révèle bien utile pour retrouver une info quelque part dans l’intégralité du cycle), mais le reste vaut la peine de se plonger dedans (surtout que dans ma vieille édition française ils sont grandement tronqués, ça a été réparé ensuite, au moins sur les éditions Christian Bourgois).

Le premier appendice sur les lignées des rois est très intéressant surtout pour le Gondor (avec les Intendants qui prennent la relève), et le Rohan, dont on peut avoir ainsi un aperçu un peu plus vaste de toute son histoire. On y trouve tout de même la seule femme-naine évoquée dans tout le Seigneur des Anneaux (et peut-être bien dans tout Tolkien d’ailleurs !) et l’histoire d’Arwen et Aragorn qui n’est jamais qu’évoquée ailleurs (et qui est juste le miroir de celle de Beren et Luthien).

Le deuxième appendice est mon préféré, celui de la chronologie. Il est, je crois le seul texte qui permet de savoir ce qui se passe après le départ de Frodo des Havres Gris. Et accessoirement il est extraordinairement utile en cours de lecture quand vous essayez de vous y retrouver dans les évènements, surtout dans le tome 3.

De toute façon ces appendices sont vraiment indispensables parce qu’à chaque fois que quelqu’un mentionne le nom d’un roi, il suffit de s’y référer pour comprendre de quoi il en retourne. Si j’ai mis plus de temps à finir le Retour du Roi que les Deux Tours, c’est parce que je passais presque plus de temps à me référer aux appendices qu’à avancer dans l’histoire !

Il faut dire que Tolkien les a vraiment peaufiner jusqu’au bout, et qu’ils sont incroyablement riches. Qui aurait pu avoir le courage de dresser des arbres généalogiques des Hobbits ? Ils sont à consulter avec modération d’ailleurs, essayer de retracer la relation de famille entre Frodo et Bilbo est hautement susceptible de vous coller la migraine !

Ceci dit ce n’est pas pire que le chapitre sur les calendriers. Je ne sais pas si j’oserais le relire un jour dans son intégralité tellement c’est consistant, mais j’ai été plus que fascinée par son incroyable souci du détail dans la création des différents systèmes pour compter le temps qui passe. N’importe qui aurait décalqué le calendrier grégorien sans autre forme de procès, Tolkien s’en est certes inspiré mais a imaginé toutes les variations, les décalages à rattraper et j’en passe des meilleurs

Ne parlons même pas du chapitre sur les langues, en même temps ce n’est pas surprenant vu le personnage. C’est parfois à la limite du compréhensible d’ailleurs. Il y a cependant un excellent morceau sur les traductions qu’il aurait fait pour rendre son texte plus accessible qu’en utilisant les langues de ses héros. Si un jour on vous parle de Kalimac dans le Seigneur des Anneaux, sachez qu’il s’agit de Meriadoc !

Ah Tolkien… je n’avais qu’une peur en relisant le Seigneur des Anneaux, c’était d’être déçue, de trouver le texte vieilli ou un peu ringard, après tout ce que j’ai pu lire de merveilleux en fantasy. Mais non, il n’a pas changé, je l’apprécie même encore plus, pour les voyages extraordinaires qu’il propose et pour l’univers incroyable qu’il a créé, toujours, mais aussi pour la simplicité et l’humanisme de ses écrits.

Bon allez, je vais tâcher de ne pas trop trainer trop longtemps dans le Silmarillion (que je savoure, vous n’avez pas idée), c’est que j’ai encore de la matière à lire après !


CITRIQ

mercredi 8 décembre 2010

Torchwood - Saison 2


On prend les mêmes et on enchaine, après Torchwood saison 1, voici donc Torchwood saison 2 ! Je ne vous refait pas le topo, ce sont les mêmes personnages, le même univers, et la même recette. On est pas loin de X-Files par moment, avec un accent parfois plus fantastique/paranormal que SF/alien, mais un X-Files avec des grosses allusions pas du tout allusives et du sang qui gicle de partout, bienvenue dans Torchwood !

Il n’y a pas grand-chose de nouveau dans cette saison, à part quelques développements de personnages, quelques révélations sur leur passé, notamment sur comment ils sont arrivés à Torchwood Cardiff, et dans le cas de Jack on remonte même un peu plus loin.

On notera aussi que l’équipe s’agrandit avec Martha Jones qui squatte les lieux pendant trois épisodes (ce qui donne deux trois échanges rigolos avec Jack, plein d’allusions à Doctor Who), et que Rhys, le petit copain de Gwen, ne sert pas juste de faire-valoir de normalité. Il prend une place plus importante dans certains épisodes, et c’est un personnage qu’on apprécie vite.

En fait il n’y pas grand-chose à dire, cette saison 2 s’inscrit vraiment dans la continuité à peu de choses près, avec les mêmes points forts (une série adulte pas dénuée d’humour noir en prime) et les mêmes points faibles (des scénarios pas extraordinaires qui ne restent pas forcément en tête, et les mêmes personnages pas toujours très cohérents).

Au milieu de tout ça, quelques très bons épisodes se démarquent. Kiss Kiss Bang Bang, qui ouvre la saison, est un pur concentré de scènes absurdes, de retournements de situation, d’actions qui s’enchainent, de dialogues aux petits oignons sans empêcher un ou deux passages émouvant. Il y a aussi Something Borrowed (ai-je déjà dit que j'adorais les titres ?), qui offre aussi un mélange des genres complètement hilarant sur comment Torchwood peut vous pourrir votre mariage de toutes les façons possibles et inimaginables.

Et puis on trouve tout de même quelques concepts sympathiques, des moments effrayants, des scènes parfois malsaines, des développements de personnages intéressants (sacré Owen !) sans oublier quelques passages émouvants et quelques pitreries de Jack toujours remarquables. Mais c’est un peu comme s’ils n’allaient pas au bout de leurs idées, sans doute un peu contraintes par le format une histoire/une épisode.

C’est fort dommage, parce que par exemple sur Sleepers, qui est en soit un épisode très intéressant, on aurait pu avoir un truc génial. Mais en une heure, on est loin d’avoir le temps de faire le tour de la question, du coup on se sent un peu floué.

Cependant, comme je n’ai entendu que du bien de la suite, il fallait bien en passer par là. En effet, en guise de simili-saison 3, Children of Earth, est une histoire d’un seul tenant coupée en 5 épisodes d’une heure, et c'est un sacré morceau, croyez moi !

dimanche 5 décembre 2010

Bloodsilver - Wayne Barrow


On va finir par croire que je suis accro aux vampires (pourtant le Vampires ! des Moutons électriques n’est pas –encore- sur ma liste de Noël), ce qui ne serait pas loin de la vérité. En même temps, quand on vous promet des vampires qui se mêlent à l’histoire des Etats-Unis, alors que l’uchronie fait partie de vos dadas, comment voulez-vous résister ?

Et c’est ainsi qu’en ce mois de novembre, on se retrouve au Cercle d’Atuan à lire Bloodsilver, un bouquin assez particulier dans son genre, mais pas désagréable du tout, à la fois divertissant et instructif.

Il est difficile de résumer un livre qui se déroule sur plus de deux cents ans. Il démarre en 1691 avec le débarquement sur la Côte Est des premiers vampires (qui ne seront jamais nommés ainsi, on parle de Brookes). Globalement, ils ont le phénotype classique du vampire : sanguinaires, belles rangées de dents, plus qu’allergiques à l’argent. Ils peuvent vivre à la lumière du jour cependant (avec des lunettes noires).

Bloodsilver nous emmène ensuite sur les traces de ces vampires, ou plutôt l’effet qu’ils ont sur ce futur pays, au travers de petites nouvelles n’ayant généralement que peu de liens entre elles (bien que les fils se rejoignent à la fin), et mettant en scène des figures populaires de l’histoire des Etats-Unis (Mark Twain, Billy the Kid, etc.). Certaines prennent des formes plus originales d’article de journal ou de texte scientifique, ce qui donne un charmant parfum de dossier d’archive à l’ensemble.

L’argument uchronique est plutôt léger dans l’ouvrage (finalement la plupart des évènements qui se sont déroulés sans les Brookes se déroulent également avec), mais ça n’empêche Bloodsilver d’être une lecture fort sympathique.

La mise en scène de figures historiques est un exercice toujours plaisant (et bien steampunk soit dit en passant), et souvent très éducatif. Cette fois-ci, ça n’a pas raté, car si certains noms ne m’étaient pas connus (quand d’autres ne l’étaient pas du tout), c’était souvent par le miroir déformant de Lucky Luke.

Avoir une approche un peu plus exacte m’a bien plu, surtout qu'elle a été confirmée par quelques recherches à la fin du chapitre pour replacer ça dans le vrai contexte. En plus, ce n’est pas la grande Histoire qu’on aborde ici, plutôt l’histoire populaire, à l’exception de Wounded Knee. Ça m’a rappelé dans une moindre mesure American Gods, où on découvre plein de petits trucs sur les Etats-Unis au gré du récit.

Bref on passe un bon moment à lire ce livre, surtout quand on sait que derrière le pseudonyme de l’auteur se cachent en vérité deux auteurs français, Johan Héliot et Xavier Mauméjean. C’est assez rigolo parce qu’on a un roman sur l’Amérique, écrit soit disant par un américain, et même le style personnellement m’évoque plus de l’anglais traduit que du français.

On sent vraiment qu’ils ont peaufiné la forme, et le fond est fort intéressant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire américaine (ou à l’histoire tout court), sous couvert de divertissement. C’est le genre de bizarrerie littéraire qu’on a plaisir à découvrir.

Avis des autres Atuaniens : Bartimeus, Elysio, julien, Kactusss, Olya, Shaya, Sherryn, Spocky, Tortoise

CITRIQ

vendredi 3 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. the World - Edgar Wright


Jamais film n’aura porté aussi bien son nom, parce qu’on pourrait presque croire que l’Univers entier s’est ligué contre lui. Imaginez un peu qu’il aurait dû sortir en juillet, le voilà enfin sur les écrans en décembre alors que le DVD est déjà sorti de l’autre côté de l’Atlantique. Et pour couronner le tout, projeté dans à peine trois salles à Paris, merci la concurrence de Harry Potter et de Raiponce.

Je sais que Scott Pilgrim vs. the World n’a pas si bien marché que ça aux USA, mais ce n’est pas une raison pour torpiller sa sortie en France, parce qu’à part les geeks acharnés et leur entourage (ce qui remplit bien la salle ceci dit), personne ne risque d’aller le voir, faute de le trouver à l’affiche !

Et pourtant… certes ce film ne plaira à tout le monde, mais après mes dernières séances bien fades où mes voisins ne supportaient plus mes sarcasmes au point de s’installer le plus loin possible de moi (n’est-ce pas Ely ? ^^), je suis fière de dire que je n’ai pas ouvert la bouche de toute la séance, sinon pour rigoler sincèrement. Ca faisait bien longtemps qu’un film ne m’avait pas autant captivé.

L’histoire reprend celle du comic Scott Pilgrim, à savoir l’histoire d’un gars de Toronto qui tombe follement amoureux d’une étrange jeune fille, Ramona Flowers, et qui se retrouve à affronter ses 7 ex-petits amis maléfiques lors de combats hautement épiques et improbables.

Je ne peux pas me prononcer sur les derniers tomes non parus en France, mais pour les trois premiers on retrouve tout à fait l’esprit du comic, et parfois des répliques et des gags visuels à l’identique, ce qui est très appréciable.

Nous voilà donc partis pour deux heures d’une histoire qui pourrait sembler ordinaire mais qui bascule régulièrement dans le n’importe quoi surréaliste. Le meilleur là-dedans, c’est que cet enchainement d’impossibilités semble tout à fait logique, et qu’à aucun moment on ne s’étonnera de voir s’afficher le score (ou les points d’xp) de Scott, alors qu’il vient de passer du statut de bassiste rêveur à celui de personnage de Street Fighter en trente secondes.

J’imagine que ce genre de chose ne plaira pas à tout le monde, mais pour les geeks dans mon genre c’est juste délicieux. L’histoire est délirante (mais finalement pas si folle que ça, il y a un fond pas si bête que ça). Et visuellement, ça claque.

Les combats sont déjantés et en mettent plein la vue, mais c’est aussi tout le reste du film. Les incursions de commentaires écrits et d’éléments graphiques divers et variés sont fréquentes, sans parler des références sonores et visuelles de toutes sortes (de Bollywood à X-Men en passant bien sûr par moult rappels vidéoludiques).

Le montage lui-même plus que barré, avec des scènes qui s’enchainent sans qu’on s’y attende, des écrans noirs de transition et j’en passe des meilleurs. Dresser la liste de tous ces petits trucs prendrait des heures. A une telle dose, c’est presque violent, mais c’est génial !

Le casting aussi est aux petits oignons, les acteurs ont tous un rôle qui leur va vraiment bien. Ca peut sembler du détail, mais ils ont des têtes de gens normaux, à la rigueur de gens anormaux, mais pas franchement de stars de cinéma. C’est plutôt plaisant.

Et puis, on a l’impression de les avoir tous vu quelque part sans remettre de nom dessus (à part Scott/Michael Cera qui a la même tête d’éberlué que dans Juno). Ca m’a notamment bien fait rire de me rendre compte que Todd Ingram était joué par Brandon Routh (Superman Returns si vous ne le replacez pas), ce qui n’est pas dénué d’ironie je trouve vu son personnage…

Bref, vous l’aurez compris, Scott Pilgrim est un peu THE film à voir en cette période qui sort des classiques Narnia/Harry Potter/Disney, et de préférence très vite avant qu’il disparaisse des salles de cinéma (c’est bien pour ça que je me suis dépêchée d’écrire ma critique à peine rentrée !). J’espère qu’il fera une première semaine suffisamment bonne pour qu’il ne disparaisse pas tout de suite, et j’attends avec impatience le DVD.

mercredi 1 décembre 2010

Harry Potter et les reliques de la Mort partie 1 - David Yates


Attention, cet article contient probablement quelques spoilers pour qui ne connaitrait pas l’histoire.

Je ne sais pas pourquoi, parce que j’aime Harry Potter, tout le monde est surpris que je ne sois pas allée voir le 7e film le jour de sa sortie, voir que je me sois incrustée à une avant-première en cape de sorcier. Pas que je ne l’ai jamais fait, mais je ne suis pas fanatique du travail de David Yates au point de me jeter sur ses films.

Et puis Harry Potter pour moi, c’est aussi une histoire d’amitié, si bien que quitte à aller regarder une adaptation décevante, je préfère le faire bien entourée, afin de pouvoir partager mes sarcasmes avec les voisins et les voisines. Ce qui n’a pas raté, une fois encore. Je pense que je vais me faire taper un de ces quatre au cinéma, à force de la séance à rire sous cape.

La plupart des gens basent leur appréciation des films Harry Potter sur la qualité de l’adaptation (est-ce que ça ressemble au livre ?), j’avoue que bizarrement ce n’est pas forcément ce qui joue la plus grande importance pour moi. Mais il faut le reconnaitre, avec David Yates on a une adaptation globalement fidèle, et pour les Reliques de la Mort, ça ne fait pas exception. On suit donc à peu près le livre, et tout ce qu’on est en droit d’attendre se retrouve à l’écran.

Mais pour moi c’est un peu le défaut du film. Il colle tellement au bouquin que ça en devient ennuyeux, parce qu’il n’apporte rien de plus (ou alors n’importe quoi, comme l’incendie du Terrier dans le tome 6) et passe trop vite sur tant de choses. Pour citer un de mes camarades, ils auraient pu en profiter pour montrer un peu la Résistance par exemple (pour rendre les balades dans les bois du trio moins monotones), et bien non. Et puis, il est assez fade.

Je ne sais pas si c’est moi qui suis blasée, mais j’ai trouvé les acteurs mauvais (à part Rupert Grint qui fait un Ron tout à fait convaincant, Harry et Hermione ne sont pas franchement exceptionnels), y compris ceux qui sont censés savoir jouer, comme Helena Bonham Carter dont la Bellatrix m'a laissé de marbre, contrairement au 5e film.  La réalisation n’est pas franchement marquante, et question effets spéciaux ce n’est pas formidable non plus (Dobby avait une meilleure tête dans le film 2).

Et j’ai ri aux morts importants. J’aimerais avoir honte, mais je n’y arrive même pas. Soit je suis irrécupérablement cynique, soit c’était juste mal fait.

Bon il faut quand même relever deux points positifs au milieu de tout ça. La musique, signée Alexandre Desplat, montre une nette amélioration par rapport aux précédents films, et surtout, la séquence animée du Conte des Trois Frères est de toute beauté (ceci dit c’est un peu le seul moment du film où j’ai senti la salle vraiment prise dans le film, c’est un peu triste tout de même).

Et puis, on ne passe pas si un mauvais moment que ça. Il y a quelques scènes bien drôles (les sept Harry par exemple), quelques scènes niaiseuses drôles à leur insu (je ne sais pas qui remporte la palme du lacet entre Harry fermant la robe de Ginny et Harry dansant avec Hermione), et j’avoue avoir plutôt apprécié tout le passage au Ministère.

Mais c’est un peu comme le 6, je vais le voir presque plus par devoir qu’autre chose, et si le DVD rejoint mes étagères un jour, ça sera sûrement parce qu’ils les bradaient dans la Fn** la plus proche !

lundi 29 novembre 2010

Entremonde - Neil Gaiman et Michael Reaves


Avant de commencer et pour que tout soit clair tout de suite, je n’aime pas la couverture française. J’ai acheté et lu Entremonde en VO il y a un ou deux ans (sous le titre Interworld), et je me serais jetée sur le roman rien que pour sa couverture, même s’il avait été écrit par Stephenie Meyer (enfin peut-être pas, faut pas plaisanter avec ces choses). Regardez plutôt :


En version française, c’est mon radar à Gaiman qui l’a repéré au milieu des bouquins jeunesse. Ca n’a pas du tout le même panache ! Bon ceci dit un roman de Gaiman est en soit toujours un pur moment de bonheur et le fait qu’il soit co-signé par Michael Reaves (dont j’ai lu un bouquin Star Wars tout sauf mauvais, en l’occurrence un thriller avec Dark Maul en vedette) n’est pas plus dérangeant que ça, alors au diable la couverture et en avant la lecture !

Il y a une petite histoire derrière Entremonde, sympathiquement expliquée dans la postface. Ce roman a d’abord été conçu comme une série télé par ses auteurs, mais n’arrivant à la vendre à un producteur, ils ont finalement décidé quelques années plus tard d’en faire un roman. La note des auteurs donne le ton dès les premières pages, on en comprendrait presque le regard perdu des producteurs :
Ceci est une œuvre de fiction. Puisqu’il existe une infinité de mondes possibles, elle est toutefois fatalement vraie dans l’un d’eux. Or, si une histoire située dans un nombre infini d’univers est vraie dans l’un d’eux, elle l’est dans l’absolu. Elle n’est donc peut-être pas aussi fictive que nous le pensons.

L’histoire d’Entremonde nous est rapportée à la première personne par Joey Harker, lycéen tout ce qu’il y a de plus ordinaire, avec une famille ordinaire, des notes ordinaires en cours, et bien sûr, la fille de ses rêves qui ne lui adresserait même pas un regard … et puis un jour, le voilà qui se découvre un pouvoir particulier, celui de Marcher à travers les univers parallèles, ce qui va lui attirer, bien évidemment une foule d’ennuis.

Jusque-là, on n’a rien de bien original dans le scénario, mais l’univers qui se construit autour est plutôt chouette. En effet, cette multitude d’univers parallèles dont prend conscience Joey, est au cœur d’une guerre entre Magie et Technologie, chacun voulant bien sûr annihiler l’autre. Et au milieu, une étrange confrérie, Entremonde, essaye de maintenir l’équilibre, grâce à ses membres qui ont tous la capacité de Marcher à travers les univers.

Même que ce sont tous des versions alternatives de Joey Harker, rien que ça. Des plus vieux et des plus jeunes, des garçons et des filles, des magiques et des technologiques, mais tous des lui, et pour mieux le prouver leurs prénoms commencent tous par un J (Jay, Jai, Jo, Jakon, Josef…). C’est cette particularité qui donne toute sa saveur au roman, puisque finalement il ne met en scène qu’un seul et unique personnage avec de multiples variations.

Ce qui explique aussi que ça ne ferait pas une super série télé (15 fois le même personnage, imaginez un peu les histoires d’amour tordues que ça entrainerait), mais l’histoire n’en est pas moins extrêmement sympathique. Pas forcément très originale, mais très bien racontée, et avec un suspens suffisamment dosé pour qu’à la fin de chaque chapitre, on se jette sur le suivant, et que sans en avoir conscience, on se retrouve à la dernière page plus vite que prévu.

L’écriture est délicieuse. Evidemment il y a la patte de Gaiman, mais j’ai aussi trouvé une certaine fraicheur dans les descriptions pleines de comparaison saugrenues très parlantes, avec un vocabulaire très franc du collier. Dans le gang des « méchants », on croisera ainsi une femme « avec une espèce d’accent de pétasse californienne pleine de fric », et un homme dotée d’une voix « qu’on obtiendrait en plongeant Dark Vador dans un tonneau de sirop d’érable ».

On a là de la littérature jeunesse avec quantité de poncifs, mais c’est un bon roman très bien écrit et pas idiot pour deux sous. Sans être au niveau de Coraline (quand même), il a son petit effet tout de même, sans doute parce qu’on sourit souvent à la lecture, tant il flirte avec le mode grand film héroïque tout en s’en moquant doucement.
« Vous venez jouir de votre triomphe, hein ?
- Non, on ne fait pas ça nous […]. On est les gentils. ».

CITRIQ

samedi 27 novembre 2010

Moi, moche et méchant - Pierre Coffin & Chris Renaud


C’est ce qu’on appelle du harcèlement marketing qui paye. J’ai eu le droit à des teasers pour ce film depuis bientôt janvier dernier, c’est tout naturel que je finisse par aller le voir un jour, de préférence juste avant qu’il ne disparaisse des salles de cinéma…

Moi, moche et méchant, ou Despicable Me en VO est un film d’animation qui nous invite à suivre les pas de Gru, un grand méchant pas beau qui ne rêve que de prouver au monde qu’il est LE grand méchant et non un has been qui n’aurait même pas le droit à un poste de sbire à la Flander’s Company.

(Remarquez il n’a pas de super-pouvoirs, il n’aurait même pas passer l’entretien avec Hippolyte, quoique la confrontation aurait pu être sympathique. Mais je m’égare)

Il est difficile de résister à un dessin animé qui nous emmène du côté des méchants, même si film pour enfants oblige, on reste dans un domaine très gentillet. L’introduction du personnage est finement orchestrée, surtout dans sa façon de faire des créneaux !

Gru, pour accomplir son plan maléfique (il va voler la Lune, rien que ça !) a besoin de trois orphelines, qu’il va donc adopter pour l’occasion. Bien sûr il va se laisser attendrir en chemin par ces trois charmantes petites filles, parce qu’au final, ce n’est pas un méchant Gru, juste un grand rêveur finalement.

Tout cela donne un bon film pour petits et grands, bien drôle et avec quelques petites scènes d’émotion (mais pas de trop, rassurez-vous). Ce qui est très appréciable, c’est que l’humour est tout public, on trouve autant de gags très enfantins que de petites références savoureuses pour les adultes.

Je regrette d’avoir raté la VO où la mère de Gru était notamment doublée par Julie Andrews (quand même !), mais les voix VF passent bien. C’est pas le film du siècle, bien sûr, mais on passe un bon moment et on rigole bien, c’est tout ce qu’on demande !

mercredi 24 novembre 2010

Le Déchronologue - Stéphane Beauverger


A plusieurs reprises, j’ai entendu chanter les louanges de Stéphane Beauverger, et plus particulièrement de son Déchronologue qui traine avec lui quelques prix sympathiques comme le Grand Prix de l’Imaginaire. Du coup, comme je ne peux résister à une bonne histoire de pirates, je suis partie à l’abordage à peine le livre pillé emprunté dans une bibliothèque.

Dans les années 1650, le capitaine Henri Villon, héros et narrateur de l’histoire, et son équipage de vils pirates vivent la belle vie de pillage de galion espagnol dans les Caraïbes. Villon a une passion bien particulière pour les maravillas, étranges objets presque magiques (enfin plutôt technologiques) dont on ignore la provenance, et serait prêt à n’importe quoi pour les obtenir, sans se soucier de ce qui se cache derrière ces merveilles.

Ce résumé est un peu abstrait, je m’en excuse, mais il est difficile de rendre compte de ce livre dont l’intrigue se dévoile de manière quelque peu anarchique, sans raconter la fin ou en gâcher la surprise. Il faut comprendre qu’à peine avalés le prologue et le chapitre 1, voilà qu’on tombe sur le chapitre 16, puis 17, puis 7 et… ah voilà enfin le 2 !

Oui, l’auteur s’est amusé à tout mettre dans le désordre, ce qui transforme la lecture en un périlleux (mais ô combien délicieux) exercice cérébrale où on se retrouve à régulièrement revenir en arrière (ou en avant) pour raccrocher les morceaux ensemble. Bien sûr, on pourrait lire les chapitres dans l’ordre (si je le relis, je le ferais peut-être), mais ça serait nettement moins drôle. Je l’avoue, c’est la structure même du roman qui m’a accrochée au livre, avant même l’histoire ou l’atmosphère.

Celle-ci n’en reste pas moins un vrai délice : tout se passe dans cet espace si minuscule et pourtant si immense que sont les Caraïbes, avec ses ports miteux où tout s’achète et se vend. Avec des Espagnols qui essayent de garder la main mise sur leurs territoires, et tous ces pirates, contrebandiers et autres fieffées canailles qui n’en font qu’à leur tête, sans parler de quelques indigènes locaux bien allumés dans leur genre.

Mélangeant grosso-modo histoires de pirates et de voyage dans le temps (quoique ce ne soit pas le terme le plus adapté), l’intrigue qui se déroule dans le Déchronologue n’est pas si complexe que ça. A vrai dire, je trouve même que c’est le (petit) point faible du roman.

J’ai trouvé que malgré de belles promesses, et ce dès le chapitre 16, elle passait finalement assez vite sur certains aspects peut-être volontairement occultés (ce qui est fort frustrant), et il lui manque un petit je-ne-sais-quoi du livre qu’on referme en se disant « Wahouh ça c’est de l’histoire ». A titre de comparaison je lui préfère Sur des mers plus ignorées dans le même univers (et avec cette réaction une fois rendue à la fin).

Mais elle est vraiment portée par une forme particulièrement mitonnée aux petits oignons (« Wahouh ça c’est du concept », en quelque sorte). Il y a le mélange des chapitres dont j’ai déjà parlé, qui contribue vraiment à donner corps à l’histoire et à titiller l’intérêt du lecteur mais également une très belle écriture.

Stéphane Beauverger aimant à jouer avec les mots. Les dialogues, notamment, sont à savourer sans modération, ne serait-ce que pour les jurons particulièrement colorés et créatifs qui les émaillent. Je n’irais pas jusqu’à parler de poésie pour ce genre de propos, mais cela rend en tout cas le texte très plaisant à lire.

Alors du coup, même si j’ai trouvé que le final n’était à la hauteur de ce que j’espérais, je n’en reste pas moins charmée par ma lecture : bel univers, personnages hauts en couleur qui restent en tête (tout particulièrement Villon et Mendoza), et une mise en page assez atypique.

Sortant des sentiers battus et loin de toute étiquette -je me garderais bien de classer ce livre dans une catégorie même s’il m’évoque trop Tim Powers pour ne pas penser steampunk-, le Déchronologue est un chouette bouquin à lire, distrayant et original.

CITRIQ

lundi 22 novembre 2010

Fables 11 : Père et fils - Bill Willingham


Encore une suite vite arrivée celle-là ! Avec une très jolie couverture, une fois n’est pas coutume. Seulement 4 numéros dans ce tome-ci, ceci dit il a quand même quelques bons morceaux, même si le fait de laisser toute l’intrigue avec l’Adversaire de côté (à une ou deux allusions près) rend la lecture un peu moins intéressante.

On commence avec Joyeux noël (alias Jiminy Christmas en VO), une petite histoire sur le Père Noël qui a su me charmer. Jouer sur ce mythe est rigolo en soit, mais le plus surprenant est que le résultat soit léger, mais pas dénué d’une certaine tristesse dans certains passages.

La deuxième histoire, Père et fils, qui donne son titre à l’ouvrage, étale sur deux numéros avec un superbe dessin, les retrouvailles houleuses entre Bigdy et son père. L’idée de base est plutôt bonne, je ne sais pas trop quoi penser du résultat final en ce qui concerne les personnages.

Ça me fait plaisir de revoir Bigdy si fidèle à lui-même, mais il est un peu usant, à avoir raison sur toute la ligne (il manque singulièrement de nuances dans ces derniers numéros). Et je trouve le personnage de Blanche de plus en plus effacé (j’ai du mal à l’apprécier en femme au foyer quand on l’a connu adjointe du maire).

Ceci dit j’apprécie qu’on découvre l’ambiguïté du North. Ainsi que le développement des enfants de Neige et Bigdy, qui commencent à s’individualiser un peu et à ne pas être traités en permanence comme une seule entité. Ambrose surtout commence à se démarquer, ce qui est plutôt chouette vu qu’il n’a vraiment pas la carrure d’un héros.

Le tome se conclut sur une série de courtes histoires, Burning Questions, où en quelques cases l’auteur répond aux interrogations des lecteurs sur certains points. Une Foire aux Questions, comme l’annonce le titre français. On n’y apprend rien d’essentiel, mais certaines histoires se révèlent plutôt rigolotes.

Bref, rien d’inoubliable dans ce numéro, mais comme d’habitude ça se lit plutôt bien, en attendant la suite qui je l’espère nous remettra sur les rails de l’intrigue habituelle. Le Prince Charmant me manquerait presque !

CITRIQ