mardi 30 décembre 2014

Petit bilan béophile trimestriel (15)

Encore un trimestre assez maigre, il faut dire que je suis très peu allée au cinéma ces derniers temps, ce qui n’aide pas pour faire de nouvelles découvertes. Ce n’est pas grave, puisque trois BO sont entrées dans ma bibliothèque, et qu’elles sont toutes les trois fort chouettes !


Le chant de la mer - Bruno Coulais et Kíla

Signée par Bruno Coulais, on reconnait tout de suite la patte du compositeur, avec une partition qui évoque le style de ce qu’il a pu faire sur Microcosmos ou Brendan et le secret de Kells. Il a travaillé pour cette fois avec le groupe irlandais Kíla, et Nolwenn Leroy assure la plupart des chansons (et je suis obligée de mettre mes préjugés au placard, c’est très joli !).

A l’écoute, c’est une musique plutôt douce (bien que certains passages « bougent » plus), un rien féérique, avec des ambiances très irlandaises/celtiques, bref c’est la musique idéale pour un conte de fées moderne, et on a la réécoute avec plaisir en dehors du film.

Pour vous faire une idée, je n’ai pas trouvé mieux que ce teaser (mais comme ça vous profiterez aussi des images)


Doctor Who : The Day of the Doctor / The Time of the Doctor - Murray Gold

Enfin ! Rien qu’un an pour enfin nous proposer cette BO qui couvre le fameux épisode du cinquantième anniversaire, et le dernier épisode de Matt Smith. Deux CD, deux épisodes, ça peut paraitre un peu beaucoup mais cela permet de découvre une musique d’ambiance à laquelle on ne prête guère attention durant l’épisode…

… et à raison je pense, puisque la partie The Day of the Doctor m’a donné l’impression de contenir maintes musiques fort chouettes jamais utilisées à l’écran (je n’ai pas vérifié mais d’après les titres je jurerais que ce sont des scènes où on trouve des morceaux plus connus). Cependant j’ai beaucoup aimé (re)découvrir ces musiques, qui me font penser dans l’esprit à certaines compositions d’Ennio Morricone.

Quelques belles trouvailles dans cet album, comme le très léger et délicieux thème Two Doctors repris ensuite dans Three Doctors, le très épique We are the doctors que je ne suis justement pas sûre d'avoir entendu lors de l'épisode, et bien sûr le This Time There's Three of Us (The Majestic Tale) dont la scène correspondante est difficile à oublier.

Pour The Time of Doctor, un très gros coup de cœur pour Never tell me the rules, sorte de synthèse ultime (qui va même lorgner du côté des thèmes du 10ème Doctor), et la très belle reprise Trenzalore/The Long Song/I Am Information (Reprise) qui porte bien son nom, c’est de la redite, mais qui colle très bien à la scène en question.


Interstellar - Hans Zimmer

Que serait cette rubrique sans le Zimmer trimestriel (ou presque) ? Si je n’ai qu’à moitié accroché au film, j’ai quand même apprécié sa BO. Parfois un peu trop ronflante, sans doute pas la pièce la plus originale d’Hans Zimmer, mais elle a quelques belles qualités.

J'ai bien aimé son côté primitif qui m'a évoqué tour à tour 2001, Odyssée de l’espace (sans forcément pomper les classiques) et The Tree of Life. Et un peu Philip Glass aussi maintenant que j'y pense. Elle fait la part belle à l’orgue, instrument qui s’associe assez facilement à toutes ces histoires d'espace et voyage interstellaire… et je l’avoue, comme j’ai joué longtemps de cet instrument, ça me fait toujours plaisir de l’entendre jouer en dehors des églises !

Deux morceaux que j'aime bien : Cornfield Chase et Coward, surtout à partir de la 3ème minute où on sort petit à petit l'artillerie lourde.

BONUS TRACK

Comme la nouvelle année est proche, je termine avec un petit bilan annuel dans les règles de l’art. Je vous avoue que cette année, le podium est assez dégarni, sans doute parce que je vis encore avec certaines BO des années précédentes (notamment Cloud Atlas et Dragons). Au final je retiendrais deux BO que j’écoute avec toujours autant de plaisir dans leur intégralité :


How To Train Your Dragon 2 de John Powell (je pense que ça se passe de commentaire, cette musique est juste géniale et hautement addictive, et encore meilleure que celle du premier opus) et Philomena de Alexandre Desplat (une musique qui m’a accompagné dans tous les mots où j’avais besoin d’une musique calme, et dont certains passages réussissent encore à m’émouvoir, même un an après).

Mention spéciale néanmoins à la sortie de la BO complète du Roi lion (un rêve de fan devenu réalité) et aux musiques de Doctor Who, toujours (même si c’est surtout la musique de la saison 8 que j’ai envie de réécouter maintenant).

dimanche 28 décembre 2014

Le livre d'or de la science-fiction : Ursula Le Guin - Ursula K. Le Guin


Comme la lecture du livre d’or de James Tiptree m’avait grandement enthousiasmée, j’ai enchaîné directement avec un autre ouvrage de la série, qui s’intéresse à une grande dame de la SF, et pas n’importe laquelle : Ursula Le Guin.

Cela créé un sacré contraste car ce livre d’or est en fait le tout premier de la série, alors que l’ouvrage sur Tiptree est un des derniers, vu que la collection s’arrête en 1987 (elle sera continuée sous la forme du Grand temple de la SF, mais sauf erreur de ma part, à part les quatre derniers titres il s’agit de rééditions). On peut d’ailleurs mesurer tout l’écart entre les deux livres d’or, ne serait-ce que dans la bibliographie en fin d’ouvrage, bien mieux mise en page dans le livre consacré à Tiptree.

Le livre d’or de Ursula Le Guin est accessoirement ce qui se rapproche le plus d’une traduction de son recueil The Wind’s Twelve Quarter, puisque les onze nouvelles présentées dans ce livre en sont issues. Pour les six autres, vous n’avez plus qu’à les chasser ici et là dans diverses anthologies (il n’y en a qu’une que je n’ai pas retrouvé en VF, c’est ballot, c’est les prémices de Terremer qui sont dedans !).

L’ouvrage commence comme il se doit par une préface de l’anthologiste, et c’est là où le bât blesse d’entrée de jeu. Gérard Klein étant aux manettes, on a le droit à une étude certes intéressante mais surtout pas très accessible de l’œuvre de l’auteure, vraiment pas le genre de texte qui invite à la découverte (contrairement à d’autres livres d’or que j’ai connu plus didactiques, plus faciles d’accès). Heureusement, quand on est fan, on s’accroche !

La première nouvelle est Le Collier de Semlé, nouvelle qui est devenue depuis l’introduction du Monde de Rocannon. On y suit une femme part à la recherche de sa dote, dans une ambiance de conte mais dans une atmosphère résolument SF. J’avais déjà bien aimé ce texte la première fois, et je l’ai trouvé tout aussi charmant à la relecture.

On enchaine ensuite avec Avril à Paris, une des premières nouvelles de l’auteure. C’est un texte assez inattendu, bien loin des univers de space-opera. Très intimiste, il parle d’amitié et de solitude, avec un ton qui va droit au cœur. Et il arrive à intégrer des voyages dans le temps alors qu’on ne s’y attendait pas, un sacré combo quand même !

La Règle des noms est une enquête sur un mystérieux magicien dans un monde qui ressemble à Terremer (avec sa règle des noms, ses mages), mais qui n’est pas vraiment encore Terremer (la nouvelle est antérieure au premier roman). Il y a un petit côté perfectible, mais on sent quand même pointer le charme de ce monde de fantasy en devenir.

Avec Le Roi de Nivôse, on revient sur le monde glacé de La main gauche de la nuit. J’ai trouvé à cette nouvelle un petit côté bonus track, car si elle offre une nouvelle incursion dans cette culture étrange avec un personnage principal dont on suit le parcours avec intérêt, elle m’a semblé assez difficile d’abord pour quelqu’un qui n’a pas lu le roman. Mais j’ai aimé la pirouette grammaticale bien adaptée à l’androgynie des habitants qui implique de dire « un roi » et d’en parler systématiquement au féminin !

Neuf vies nous emmène sur une planète où des explorateurs reçoivent le renfort d’une équipe de dix clones pour se lancer dans l’exploitation minière. L’unité des nouveaux arrivants pousse les non-clones à s’interroger sur la notion d’identité et de relation avec les autres. Je n’ai pas accroché à tout le texte, mais j’ai trouvé les problématiques soulevées très intéressantes.

On continue ensuite dans l’exploration de mondes nouveaux avec Plus vaste qu'un empire dont l’introduction rappelle la particularité des voyages spatiales lorsqu’on voyage à la vitesse de la lumière, sans pour autant avoir un système de communication instantané. Une équipe d'exploration atterrit sur une planète paradisiaque où la vie n'existe qu'à l'état de végétal, mais sa mission est compromise par la présence d'un empathe qui insupporte l'ensemble des explorateurs. Un texte assez étrange, qui parle plus de la nature humaine que d'exploration au final.

Avec Étoiles des profondeurs on quitte un peu le champ de la SF pour faire connaissance avec un simili-Galillée poursuivi pour ses idées hérétiques sur le mouvement des astres se réfugie dans une mine et découvre que dans la terre, il y a aussi des étoiles. C’est un texte étrange et très onirique, pas le plus marquant mais avec un charme certain.

Retour à l’espace dans Champ de vision, où trois astronautes reviennent de Mars en piteux état : le premier est décédé, le deuxième catatonique et le troisième refuse d’ouvrir les yeux. Que s’est-il passé alors qu’ils exploraient la Cité, étrange lieu dont on ne sait s’il s’agit d’une concrétion naturelle ou d’une construction par une espèce intelligente ? La réponse est longue à venir, et se révèle assez perturbante. J’ai beaucoup aimé cette réflexion sur l’archéologie ceci dit :
« Les archéologues sont habitués à tirer des informations d'objets très simples – tessons, morceaux de silex, un mur ici, une tombe là. Mais que se passerait-il si tout ce que nous avions d'une civilisation ancienne était une chose très compliquée, compliquée dans un sens plus que technologique – disons une copie de Hamlet, de Shakespeare. Maintenant supposons que les archéologues qui trouvent la copie de Hamlet ne sont pas humanoïdes, n'ont pas de livres, pas de théâtres, ne parlent pas, n'écrivent pas et ne pensent pas du tout comme nous le faisons. Que vont-ils faire de ce petit artefact physique, de sa complexité et de son utilité évidente, de la répétition de certains éléments et de la non-répétition de certains autres, de la semi-régularité de la longueur des lignes, et ainsi de suite ? Comment vont-ils lire Hamlet ? »
Le Chêne et la mort est un récit raconté d’un point de vue très particulier : celui d’un arbre. Un changement radical de perspective et de perception est de mise, ce qui rend le texte aussi perturbant que joli.

A la veille de la révolution nous ramène dans l’univers des Dépossédés dans une nouvelle antérieure au roman, qui met en scène la femme qui a inspiré la révolution. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui nous montre que si on se penche sur l’envers du décor des grands hommes (et des grandes femmes), on découvre des personnages normaux (qui tachent leurs vêtements comme tout le monde !), souvent dépassés par leur succès, et parfois assez éloignés de leur image d’Epinal. C’est un récit très touchant, qui a réveillé plein de souvenirs de ma lecture des Dépossédés.
« Mourir signifiait simplement aller dans une autre direction. Si l'on voulait rentrer chez soi, il fallait continuer d'avancer, c'est ce qu'elle voulait exprimer lorsqu'elle avait écrit Le vrai voyage est celui du retour. »
Le recueil se termine avec Ceux qui partent d'Omelas, nouvelle que j’avais déjà lu cette nouvelle dans une autre anthologie. A l’époque j’étais un peu passée à côté, cette fois-ci j’ai plus accroché. Il faut dire que c’est un texte assez étrange, à la morale pas toujours facile à saisir, mais qui fait son petit effet finalement.
« Le bonheur est fondé sur le juste discernement de ce qui est nécessaire, de ce qui n'est ni nécessaire ni nuisible, et de ce qui est nuisible. »
Arrivée à la fin de ce recueil, je vous avoue que je suis un petit peu déçue. Si j’ai beaucoup aimé certains textes (Le collier de Semlé, Avril à Paris, Le Chêne et la mort et A la veille de la révolution), j’ai trouvé les autres pas forcément très marquants, et pas toujours faciles d’accès pour ceux qui sont reliés à ses romans.

Je blâme le décalage temporel, ce Livre d’or regroupe ses textes les plus anciens, et de même que ses premiers romans du cycle de Hain ne sont pas les meilleures, ses premières nouvelles non plus (quoique Avril à Paris qui m’a touchée vient contredire cette affirmation). C’est un peu le problème d’attaquer l’œuvre d’un auteur à rebours. Et j’ai aussi lu ce Livre d’or juste derrière celui de Tiptree, et à tout point de vue j’ai trouvé celui de Tiptree mieux construit, ça joue sans doute sur mon ressenti.

Mais comme vous le savez, un Ursula Le Guin en dessous la moyenne, ça reste tout de même un excellent moment de lecture !

CITRIQ



Deuxième combo-de-la-mort-qui-tue, les livres d’or sont une valeur sûre pour remplir les challenges ! Traduction de The Wind's Twelve Quarter, recueil de nouvelles favori de Morwenna, écrit par un auteur féminin et qui comporte une nouvelle de voyage dans le temps (Avril à Paris). J’ai même hésité à ajouter le Winter Mythic Fiction sous prétexte que Ceux qui partent d’Omelas est présenté comme un « psychomythe », mais je ne sais même pas ce qu'est un « psychomythe » alors je vais m'abstenir :D.

mardi 23 décembre 2014

Le chant de la mer - Tomm Moore


Il y a cinq ans sortait sur les écrans de cinéma un très joli dessin animé, Brendan et le secret de Kells, qui tenait parfois plus de l’enluminure animée que d’autre chose, tant ses images de toute beauté singeaient les manuscrits médiévaux irlandais.

Cinq ans plus tard, il était grand temps de retrouver une nouvelle création de Tomm Moore, cette fois-ci un peu plus ancrée dans notre époque, mais tout aussi sublime et féérique. Ce petit bijou s’appelle Le chant de la mer, et mérite bien une chronique détaillée.


Ben vit sur une petite île où son père est gardien de phare. Il a un chiot adorable, Cù, qui ne le quitte jamais, et sa maman le berce d’histoires et de chansons sur les daoine sídhe, les nombreuses créatures mythiques et féériques qui peuplent l’Irlande et les mers qui l’entourent.

Mais voilà que sa mère disparait tragiquement lors de la naissance de sa petite sœur, et six ans plus tard on retrouve au pied du phare une famille bien triste : un père qui semble avoir perdu le goût de la vie, le jeune Ben fâché avec sa petite sœur qu’il juge coupable de la disparition de sa mère, et la dernière née de la famille, Saoirse (bon courage pour prononcer son prénom correctement), qui n’a jamais prononcé un seul mot.

On apprend assez vite que Saoirse n’est pas une simple petite fille, mais une selkie (une femme-phoque pour faire simple, qui quitte sa peau de phoque pour marcher sur la terre), don qu’elle tient de sa mère, et son pouvoir attire de nombreux êtres féériques qui aimeraient bien qu’elle les débarrasse de Macha, terrifiante sorcière aux hiboux qui vole les émotions et changent en pierre les membres du petit peuple.


Voilà donc le programme de ce joli film d’animation d’une heure trente (ma durée favorite au cinéma, ni trop long ni trop court). L’intrigue est fort gentillette, vous vous en doutez, mais il est difficile de résister aux personnages (surtout le chien, Cù, on aimerait tous l'avoir à la maison) à cette jolie histoire de famille et aux petites notes d’humour disséminées ici et là.

La force du Chant de la mer, c’est définitivement les images. Comme dans Brendan et le secret de Kells, tout le style graphique prend sa source dans l’iconographie irlandaise médiévale, avec tout ce que cela implique comme motifs à spirale et comme modes de représentation (des perspectives pas du tout à l’italienne par exemple).

Les images se savourent, et on aimerait pouvoir revenir en arrière pour pouvoir revoir certains passages. Pour ma part je garde en mémoire, entre deux décors magiques, la traversée d’une forêt à l’aspect résolument ancien, et pourtant peuplée de déchets et de sacs poubelles résolument modernes !


Le film est mis en musique par Bruno Coulais et le groupe Kíla, et comme pour le film précédent de Tomm Moore, on se régale de cette atmosphère irlandaise, et de très belles chansons qui ponctuent le film (d’ailleurs le générique de fin est assuré par Nolwenn Leroy !).

Bref j’aurais dû aller voir le Hobbit ou Astérix, mais je ne suis pas mécontente d’avoir préféré cette petite pépite qui va sûrement rester bien moins longtemps en salle (enfin avec les vacances scolaires ça devrait aller mieux, mais la semaine de la sortie sur Paris bien peu de cinémas diffusaient le film en dehors du mercredi et du week-end !).


Et je viens de me rendre compte qu’avec ce film qui met en scène des selkies, des daoine sídhe et une pléthore de figures mythiques et légendaires irlandaises dont j’ai déjà oublié le nom, je tiens ma première participation au Winter Mythic Fiction. Et je n’ai même pas fait exprès !

dimanche 21 décembre 2014

Le livre d'or de la science-fiction : James Tiptree - James Tiptree Jr.


Pour ma participation au challenge Morwenna's List, j'ai décidé certes de profiter de l'opportunité pour lire et relire quelques auteurs que j'aimais, mais je voulais aussi en découvrir d'autres. Ne sachant pas vraiment par quel bout prendre la question, j'ai décidé de m'intéresser aux auteurs « qui comptent » dans le roman et dont j'ignorais totalement l'existence, comme James Tiptree Jr.

J'avais retenu son nom dans le roman car on apprend grâce à Morwenna qu'il s'agit en fait du pseudonyme d'une femme, Alice Sheldon. Lorsque le secret a été révélé à l'époque, cela a fait grand bruit comme on peut s'y attendre (je me suis même demandée si la renommée de l'auteur ne venait pas uniquement de ce fait...). J'ai trouvé ce jeu du pseudonyme assez mystérieux, d'autant plus que dans les années 70 les auteures n'avaient plus forcément besoin de se cacher sous un faux nom pour vendre.

Et comme je ne résiste pas à un bon mystère, j'ai voulu voir pourquoi je n'avais jamais entendu son nom. En fait ma méconnaissance n'a rien de vraiment surprenant dans le cas présent, puisque cet(te) auteur(e) n'a écrit pratiquement que des nouvelles, sur une vingtaine d'années à peine (entre 1968 et 1988), et qu'en France, toute son œuvre traduite a été publiée dans des revues ou des anthologies, à l'exception d'un roman (Par delà les murs du monde, encore réédité chez Folio SF) et de ce présent livre d'or, édité en 1986.

Je suis donc procurée ce livre d'or, et en avant pour découvrir l'oeuvre de James Tiptree Jr. aka Alice Sheldon, qui a aussi écrit des nouvelles sous le pseudonyme de Racoona Sheldon. Ce qui explique d’ailleurs le titre très ubuesque de la préface : Alice, le pot de confiture et le raton laveur (non je ne vous expliquerais pas pourquoi la confiture).

Comme dans tout livre d'or qui se respecte, il est toujours bon de commencer par la préface histoire de se mettre en appétit. Et dans le domaine, Pierre K. Rey, l'anthologiste, sait y faire : histoire de la carrière artistique, vie de l'auteur, analyse de son œuvre... l'introduction est vraiment riche et agréable à lire, un vrai roman !

J'ai bien aimé qu'il s'appuie sur plein de documents (et entretiens avec l'auteur), et dans la partie qui aborde THE révélation, il cite un texte de Ursula K. Le Guin qui remet bien les choses à leur place sur la définition d'une écriture féminine ou masculine :
« Alors allons-y de notre opinion – nous les lecteurs, écrivains, critiques, féministes, machistes, sexistes, non sexistes, hétéros et homos- sur « la façon dont les hommes écrivent » et « la façon dont les femmes écrivent ». Cette espèce de biais psychique qui a amené l'un de nos esprits les plus vifs et les plus subtils de la SF à déclarer : « il a été suggéré que Tiptree est une femme, théorie que je trouve absurde, car il y a pour moi quelque chose d'inéluctablement masculin dans son écriture [...] ». L'erreur est tout à fait légitime, nous l'avons tous faite ; mais lorsqu'on observe la façon de justifier la chose, et la généralisation qui en est faite […], cela donne à penser. Nous devrions réfléchir à cela. A tous ces arguments avancés concernant les Femmes et l'Imaginaire et comment nous les avançons. A toutes ces tables rondes sur les Femmes dans la science-fiction […]. A tout ce fatras qui a été écrit sur le « style féminin », sur son infériorité ou sa supériorité par rapport au « style masculin », sur leurs nécessaires et triviales différences. »
J'aurais bien aimé vous citer l'extrait complet mais vu qu'il fait bien trois pages... en tout cas inutile de vous dire qu'après un tel déroulé de tapis rouge, on ne peut que se jeter sur les nouvelles, au nombre de dix, toutes inédites sauf une.

La première nouvelle, Naissance d'un commis voyageur est un délice d'absurdités que n'aurait pas renié un Douglas Adams. On y suit le train de vie mouvementé du directeur du Dédouanement du Gestalt Xénoculturel, qui fait en sorte que les marchandises expédiées depuis la Terre vers d'autres planètes arrivent bien à destination sans offenser aucune culture alien... et ce n'est pas une mince affaire !
« Je disais ; dans quel emballage ? Quel genre de cartons ? Sphériques ? D'accord et vous expédiez ça dans le secteur Déneb. Vous empruntez le point de transfert de Denéb Gamma, d'accord ? … Vérifiez, vous verrez qu'il faut transiter par là. Et bien à la seconde où vos petites sphères rouleront par le transfert, toute l'équipe de la station Gamma s'accroupira sur ses opercules et personne ne lèvera la plus petite tentacule , tout ça parce que, sur Gamma, la sphère est une éffigie religieuse, voyez ? Le transmetteur restera ouvert à vos frais – chaque microseconde compte – et votre produit ne bougera pas d'un poil tant qu'on amènera pas une équipe de secours athée locale – triple coût, à vos frais. »
Les textes suivants, je l'avoue, m'ont moins passionné. Enfin disons que je n'y ai rien trouvé de franchement exceptionnel, en tout cas pas au point de justifier autant de louanges dans l'introduction de l'anthologie. En fait les idées sont chouettes, mais le mode de narration parfois assez tarabiscoté rend la compréhension pas toujours aisée. J'ai notamment eu du mal avec ces introductions et conclusions que je n'arrive pas toujours à raccrocher correctement à l'histoire. Certes on peut s'en passer, mais c'est un petit peu gênant.

Passant donc assez vite sur Ligne de fuite (un médecin en fuite, pas très clair), Le jeu du solitaire (une entité extra-terrestre qui découvre les joies de l'incarnation, plutôt drôle), La longue marche (belle ambiance de post-apo où l'on voit la civilisation se redévelopper après) et Ultime espoir (où un homme essaye de convaincre une intelligence alien de sauver sa colonie, avec des créatures qui vont loin dans l'étrangeté).

Mais faisons une pause en chemin avec Une demi-heure sur une couverture Hudson Bay. Cette histoire d'amour et de voyage dans le temps entremêlées m'a d'abord à moitié convaincue dans les premières pages, mais la conclusion m'a émue, touchée, et c'était comme si c'était le déclic qui me manquait.

Les trois textes suivants sont présentés comme une forme de triptyque, « trois récits pathétiques et paroxysmiques, trois sombres tableaux d'un futur terrifiant – le nôtre-, trois réquisitoires sur une espèce en voie de perdition – la nôtre » selon Pierre K. Rey.

A vrai dire je trouve surtout que si les deux derniers sont à associer, le premier fait un peu bande à part. Cependant il est plutôt intéressant de les associer, car ce sont de loin les récits les plus forts de ce recueil, et ce sont aussi les plus primés : deux Nebula, deux Hugo, et un Jupiter à eux trois en à peine trois ans !

Une fille branchée, le premier des trois, partage un peu le même concept de base que La forêt électrique de Tanith Lee (une fille très laide qui se retrouvé dans un corps de rêve), sauf qu'au lieu d'une histoire d'aventure et de vengeance, on se retrouve avec une excellente critique de la société de consommation et des médias.

Rien que pour cela Une fille branchée est passionnant à lire, car il reste très actuel. Mais j'ai bien aimé le fait que l'auteur ne néglige pas les émotions de son personnage principal. Je n'ai pas toujours tout très bien suivi, mais le dernier tiers m'a beaucoup touché (ce que je n'avais pas du tout prévu).

Et puis il y a Houston, Houston, me recevez-vous ? et Comme des mouches. Ces deux nouvelles semblent vraiment fonctionner comme un diptyque. Le même sujet traité avec deux approches différentes, par deux facettes de l'auteur, le premier texte étant signé James Tiptree Jr. et le deuxième Racoona Sheldon.

Ce sont de loin les plus beaux textes du recueil, les plus denses, de la SF qui marque durablement... et je ne vais pratiquement rien vous en dire. Personnellement je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait en les lisant, et leur lecture m'a fait l'effet d'un coup de poing (surtout que j'ai eu la bonne/mauvaise idée de les enchaîner). Et je ne veux pas vous gâcher ça.

Je vous signalerais juste que Houston, Houston, me recevez-vous ?, lauréate de trois prix littéraires différents, est une des nouvelles de SF les plus complètes que j'ai eu l'occasion de lire. Elle arrive à mêler avec talent tout un tas de thématiques classiques de la SF (que je ne vous révèlerait pas bien sûr). Bien que sa narration soit un peu étrange si bien qu'on se perd un peu parfois, le texte est assez long (80 pages) et riche pour qu'on fasse abstraction. Et en dépit des indices, personnellement je n'avais jamais rien vu venir des différents évènements, ce qui explique sans doute que cette lecture m'ait vraiment marquée.

Après ces deux nouvelles extraordinaires (s'il n'y en a que deux à lire, c'est celles-là !) mais passablement déprimantes, l'anthologiste a eu la bonne idée de glisser un texte plus doux : Une source de joie innocente. Je n'irais pas jusqu'à le qualifier de joyeux, mais ce récit d'exploration planétaire met du baume au cœur et permet de conclure la lecture sur une note positive.

L'ouvrage se termine comme il se doit sur une bibliographie quasi-complète de l'auteure (vu qu'elle est décédée en 1987), au moins pour ce qui est des traductions françaises. Cela permet de repérer dans quels vieux numéros de revue on va pouvoir traquer d'autres textes de Tiptree, notamment Le plan est l'amour, le plan est la mort, autre texte cité dans Morwenna. Ou encore Vol 727 pour ailleurs, « à ce jour la nouvelle la plus rééditée de Tiptree aux Etats-Unis » toujours selon Pierre K. Rey.

Et ainsi se termine cette première incursion dans l'univers de James Tiptree Jr. Je ne pense pas qu'il y en aura d'autres pour ma part (à moins de traquer quelques vieilles anthologies ou numéros de Fiction), mais je suis contente d'avoir lu ce Livre d'or.

Même si toutes les nouvelles ne sont pas exceptionnelles, certains textes m'ont vraiment marquée, et je regrette qu'ils soient aujourd'hui tombés dans l'oubli (en tout cas quand on consulte Google pour savoir ce qu'on a dit de Tiptree en langue française, c'est juste la misère -même si ça n'a rien de surprenant-).

J'espère en tout cas que cette longue chronique vous aura donné envie de vous intéresser aux écrits de James Tiptree Jr.. Grand merci à Morwenna (et indirectement à Jo Walton) de m'avoir permis de le/la découvrir !

CITRIQ



Cette lecture est définitivement le combo de l'année : auteur féminin (sous pseudonyme), nouvelles, voyages dans le temps à gogo (pas moins de trois textes, mais je ne donnerais pas les titres des deux autres pour préserver le suspense) et les nouvelles Houston, Houston me recevez-vous ? et Une fille branchée qui sont citées par Morwenna. Ça c'est de la lecture rentable !

jeudi 18 décembre 2014

Winter Mythic Fiction - Saison 2


J’avais plus ou moins décidé, avec mes trois challenges en cours, d’y aller mollo dans le domaine, mais parfois il est juste impossible de dire non, si bien que me voilà repartie pour une saison de Winter Mythic Fiction.

Comme l’année dernière, ce challenge organisé par Lhisbei s’intéresse aux thèmes suivants : « Mythic Fiction ou Mythic Fantasy, une fantasy proche du merveilleux, des contes (qu’elle les réécrive ou qu’elle en invente) ou qui brode sur les mythes ou le folklore ». Il concerne les livres, les films et les séries, et se déroule du 21 décembre au 21 mars inclus. Les inscriptions se font sur son blog.

L’an dernier je m’étais déchainée et j’avais terminé en tête du classement avec 13 participations, mais je pense être bien moins performante cette année vu le peu d’ouvrages adaptés dans ma PàL (en même temps j’avais dit la même chose l’année dernière...).

Dans tous les cas vous devriez entendre parler de Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski et de La légende de la pierre (suite de La magnificence des oiseaux) de Barry Hughart, qui sont dans ma PàL. Et de Sandman vol. 5 et de Fables vol. 23 (quand ils seront arrivés dans mes collections), et qui sait si je ne vais pas enfin relire les textes de Léa Silhol ou Robert Holdstock, vu que je n’ai pas eu le temps de le faire l’année dernière.

En route pour le pays des Il était une fois... et des Il y a bien longtemps... (mais pas dans une galaxie lointaine… quoique ?).

mardi 16 décembre 2014

La volonté du dragon - Lionel Davoust


L'histoire de ma rencontre avec La volonté du dragon ressemble un peu à une série de rendez-vous ratés. J'ai emprunté ce roman deux étés successifs (en le gardant à chaque fois plus de deux mois) sans jamais l'ouvrir, la faute sans doute à une période qui donne plus envie de lire des pavés que des courts textes. Comme j'avais honte, et que j'entendais que du bien du recueil La route de la conquête (même auteur, même univers), je l'ai réemprunté une troisième fois et cette fois-ci, ça a été la bonne !

(enfin je dis ça, j'ai failli jeter l'éponge parce que je l'ai commencé juste derrière le Trône de fer et que la transition n’était pas superbe, mais j'y suis arrivée !)

Pourquoi faire une telle histoire pour un roman de même pas 200 pages ? Il y a le fait que tous les gens qui l'ont lu l'ont aimé. Et puis j'ai aimé toutes les nouvelles que j'ai lu de l'auteur, qui est par ailleurs très sympathique, du coup on a forcément envie de lire ses autres livres.

Bon ceci dit j'ai un peu mis le doigt sur la source du blocage : j'avais du mal à me lancer parce que je voulais avoir une petite idée de ce que cachaient ce titre et cette couverture mystérieux, et en même temps la quatrième de couverture ne m'attirait pas du tout. D'ailleurs c'est Tigger Lilly qui m'a dit que passer outre je crois... Bref trêve de blabla, parlons plutôt du livre en lui même !

D'ailleurs comme j'ai bloqué sur la quatrième de couverture, je vais pour ma part vous présenter l'intrigue de façon on ne peut plus succincte : c'est l'histoire d'une bataille à plusieurs niveaux où la conclusion semble jouée d'avance, mais qui réserve de nombreuses surprises (remarquez, on dirait pratiquement des arguments d'un trailer de blockbuster, c'est peut-être pas mieux comme résumé !!).

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman au début car il contient une grosse masse d'informations sur l'univers (pour une si petite taille de livre) et utilise plusieurs points de vue. Et puis on en arrive au moment où on commence à comprendre dans quoi l'auteur nous emmène, et là on savoure.

Tout à coup la bataille prend un autre sens, et on enchaîne les pages car on veut savoir comment les choses vont tourner. Et les différents points de vue deviennent finalement les différents « niveaux » de la bataille, et c'est fascinant de les voir alterner et de chercher à faire les liens entre eux.

L'histoire se déroule dans un univers de fantasy « mécanique » (à défaut de terme plus approprié pour désigner les étranges technologies qu'utilise l'empire d'Asreth) qui change des standards, et qui m'a parfois fait penser à celui des Soldats de la mer pour son côté Fédération (ici un Empire qui enchaîne les conquêtes) et son environnement militaire.

La volonté du dragon est donc une histoire surprenante, qui se déroule dans un univers avec un goût de revenez-y... autant dire que je n'ai plus qu'à m'intéresser à La route de la conquête !

CITRIQ

dimanche 14 décembre 2014

Le miroir aux éperluettes - Sylvie Lainé


Après L'opéra de Shaya et Marouflages, je continue à explorer les recueils de nouvelles de Sylvie Lainé avec le plus ancien de tous (certains textes datant des années 1980), Le miroir aux éperluettes. Il contient six nouvelles plutôt courtes (la plus longue n'atteint guère les 20 pages), dont Un signe de Setty (qui a obtenu le prix Rosny aîné en 2003)qui avait été évoqué aux Utopiales (d’où mon achat d’ailleurs).

La Bulle d'Euze est l'histoire d'un homme qui s'interroge sur une femme qu'il voit revenir régulièrement dans le bar qu'il fréquente pour y commander toujours la même étrange boisson. Le résultat est une aventure qui a un petit quelque chose de magique.

La Mirotte est le récit d'une expérience scientifique qui cherche à rendre la vue aux non-voyants en passant par implantation d'une « machine » qui voit et traduit les images qu'elle capte pour la personne qui la porte. C'est sans doute le texte qui m'a donné le plus de mal, du coup forcément comme c'est le plus long du recueil, ça m'a un peu vexé !

Thérapie douce suit les pas d'une femme qui est embauchée pour une expérience autour des relations interpersonnelles. L'histoire m'a demandé deux lectures pour bien la comprendre, mais je l'ai trouvé très juste dans son ton.

Question de mode est une nouvelle étrange sur une femme qui se prépare pour une soirée. Elle m'a à la fois dérangée, avec sa première partie qui parle de l'apparence extérieure, et m'a ensuite fait réfléchir sur la question de la perception des personnes différentes. Un texte court, mais très riche.

Un rêve d'herbe surprend car c'est un des rares textes fantastiques du recueil (les autres s'appuient tous plus ou moins sur un arrière-plan de SF). C'est une histoire qui devrait être glaçante, mais je l'ai trouvé surtout très douce et poétique.

Un signe de Setty se déroule dans un monde où l'on a créé une intelligence artificielle à partir des signaux captés par Setty. Dans cet univers où l'on peut se construire une réalité virtuelle, une femme communique avec cette IA dans son monde virtuel. Le résultat est un texte charmant qui amène à lever les yeux vers les étoiles.

Si je devais résumer ce recueil en un mot, ce serait « merveilleux ». Sylvie Lainé a vraiment le don pour susciter un certain « sense of wonder » qu'on retrouve hélas trop peu dans la SF actuelle. Et c'est valable pour ses idées bien sûr, mais aussi pour son écriture, très douce, au ton toujours juste, qui elle aussi contribue à créer de l'émerveillement.

Cependant sur ce recueil j'ai parfois eu l'impression de passer à côté du sens de certaines nouvelles. Un peu comme si les choses n'étaient pas claires, peut-être parce que l'écriture de l'auteure a évolué depuis, ou parce qu'un format aussi court amène peut-être trop de concision. Ou peut-être que j'avais le cerveau embrumé, ce qui ne serait pas très surprenant… Ceci dit, si le seul défaut de ce recueil est d'être moins bon que les écrits plus récents de Sylvie Lainé, ça n'est vraiment pas grave !

CITRIQ

jeudi 11 décembre 2014

Utopiales 2014 (anthologie)


Cette année je n'ai pas trop fait traîner l'anthologie des Utopiales dans ma PàL, il faut dire que le menu était plutôt attirant : 11 nouvelles, un cocktail d'auteurs alléchant, beaucoup d'inédits, des femmes (4 pour 11 textes, on arrive presque à la parité !), un thème qui fait envie... C'est donc avec plein de souvenirs tous frais de rencontres en tête que j'ai plongé dans ma lecture.

Comme toutes les anthologies de ce genre, qui mêlent des auteurs et des styles très différents qui se retrouvent autour d'un thème (et encore, ici il est tellement vaste qu'on aurait bien du mal à dresser des points communs entre les textes), il est difficile d'avoir un avis global sur l'ensemble. Allons plutôt explorer les nouvelles en détail :

Dans Chaperon de Laurent Genefort, des aliens issus d'une civilisation millénaire étudient d'étranges phénomènes cosmiques. L'étrangeté (qui fait la saveur du texte), c'est qu'à aucun moment les humains ne sont évoqués, c'est comme s'ils n'existaient pas ou n'avaient jamais été rencontrés, c'est rafraîchissant !

Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer de Léo Henry est un texte plein de va-et-vient qui parle des échecs. Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, mais j'ai apprécié l'incroyable érudition (ou fausse érudition peut-être mais dans ce cas l'illusion est parfaite) sur le monde des échecs, et toutes les réflexions que cela entraîne sur l'intelligence des joueurs. Maintenant il faut vraiment que je lise ses autres écrits.

En sommeil de Jo Walton met en scène une biographe qui discute avec une simulation d'un personnage dont elle vient d'écrire le récit de sa vie. Je n'en dirais pas plus, mais c'est un texte que j'ai trouvé vraiment charmant. J'ai hâte de lire d'autres textes d'elle !

Petit séjour dans un futur post-apocalyptique avec L’Évangile selon Artyom de Dmitry Glukhovsky. Cette nouvelle qui se déroule je suppose dans le même univers que son Métro 2033. Du coup je serais curieuse d'en savoir plus, par contre j'ai eu un moment l'impression que le texte passait à côté du thème (même si en fait non à la réflexion).

On enchaîne ensuite avec Pas de deux sur la planète des ombres de Dominique Douay où deux prospecteurs dans l'espace découvrent un objet céleste qui ne devrait pas exister. J'ai eu un peu de mal avec ce texte, je crois que je ne l'ai compris qu'à moitié.

Les Dracula anonymes de Barbara Sadoul est une pièce de théâtre où un étudiant de médecine qui étudie avec un certain professeur Stoker souhaite devenir écrivain et lit une pièce de théâtre du même professeur qui parle d'un certain Bram Stoker et de Dracula... avec toute cette mise en abîme, on s'y perd un peu. J'ai moyennement accroché, je me demande si ce n'est pas plus savoureux quand on a lu Dracula pour commencer !

Dans L’Affaire du Bassin des Hivers de Michael Moorcock, on visite un Paris alternatif un peu étrange où l’on arrive visiblement à voyager à travers le temps et les univers. Et où un enquêteur spécialisé dans ces phénomènes paranormaux enquête sur un cadavre de femme qu’un homme a découvert dans son appartement. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère et la description de la ville, mais j’ai l’impression qu’il me manquait pas mal de connaissances pour apprécier l’univers et surtout la fin (qui confirme que l’histoire a un lien avec l’univers habituel de Moorcock).

Quittons ensuite la Terre avec L’Esprit de la roche de Jean-Marc Ligny, où un petit groupe de scientifiques humains cherche à comprendre l’étrange phénomène des pierres mobiles sur une planète morte. Le ton est plutôt gentillet, mais c’est le genre d’histoire positive qui est toujours plaisant à lire.

Lasser reprend du service dans Le Sage qui entre dans la paix de Sylvie Miller & Philippe Ward, pour notre plus grand bonheur. Je suis toujours surprise car au bout de trois livres, on devrait logiquement se lasser (ah ah ah), mais il n’en est rien. Cette petite enquête qui traite de la connaissance (autant dire qu’elle rentre complètement dans la thématique de l’anthologie) est bien évidemment prenante et pleine d’humour… quoique finalement le fond donne à réfléchir. Un délice !

Le court roman de la momie de Sylvie Denis n'a rien à voir avec l’Egypte malgré le titre. Cette nouvelle nous emmène dans un futur proche où un pulseur (en gros un blogueur du futur qui fait vivre les évènements mondains aux pauvres âmes qui n’y ont pas accès) tombe amoureux d’une momie, et la ressuscite par mégarde. Le résultat est un texte complet, au background très développé, qui n’oublie pas de s’intéresser à la question de l’influence. Moi qui n'avait pas trop accroché aux autres nouvelles que j'avais lu d'elle, voilà mon intérêt réveillé !

Et on termine avec Dernières volontés de K. W. Jeter, un texte atypique qui met en scène une fille qui entretient des relations conflictuelles avec son père, et qui se retrouve le 1er novembre à devoir mettre en œuvre sa mort, car il veut mourir le 2 novembre pour être sûr d’aller au Paris. Complètement dénué de fantastique (ou peu s’en faut), c’est un texte très étrange, mais fort touchant.

Globalement j'ai eu grand plaisir à lire ce recueil, même si certaines nouvelles m'ont laissée dubitative (souvent parce que je n'ai pas tout compris ou que je n'ai pas accroché à l'histoire). D'ailleurs c'est assez rigolo, les textes qui m'ont laissée de marbre se situent en milieu d'ouvrage, si bien que ça fait comme un passage à vide en milieu de lecture.

A côté de ça, j'ai eu plaisir à retrouver certains auteurs comme Jo Walton (vivement son prochain roman) et Sylvie Miller et Philippe Ward (qui sont comme toujours un excellent remède à la panne de lecture). J'ai pu découvrir les écrits de Léo Henry (depuis le temps), Sylvie Denis (j'ai bien plus accroché que ses nouvelles que j'avais lu avant) et K.W. Jeter (très curieux). Et j'ai aussi passé un bon moment avec Jean-Marc Ligny et Laurent Genefort (prochaine étape : Omale !).

Pour ce qui est des autres, ça ne m'empêchera probablement pas de lire d'autres textes d'eux à l'occasion, c'est donc un bilan positif pour cette anthologie qui avec toutes ses signatures est aussi un très bon souvenir de festival en bonus !

CITRIQ

lundi 8 décembre 2014

La longue Terre - Terry Pratchett et Stephen Baxter


Entre deux voyages dans le temps et une aventure spatiale, il faut parfois changer de mode de transport et partir à l’aventure à travers les mondes parallèles. Il m’aurait fallu le temps (de le trouver et de l’emprunter à la bibliothèque) mais ça y’est, me voilà partie dans La longue Terre !

Ce roman à quatre mains a de quoi attirer l'attention, puisqu’il est signé par avec Terry Pratchett (qu’on ne présente pas) et Stephen Baxter (dont je n’ai jamais rien lu, mais qui officie plutôt en hard SF si je ne m’abuse). Rien qu’à l’idée de mélanger deux styles qui n’avaient à priori rien de commun, ça faisait envie.

Au menu nous avons donc un chercher qui dévoile un jour au public les plans d’un appareil simplissime (il utilise une pomme de terre comme source d’énergie !) qui permet de voyager à travers une multitude de Terres parallèles : la fameuse longue Terre. Particularité de ces autres Terres : si les climats et les espèces qui les habitent différent, on ne trouve d’humains sur aucune d’entre elle. C’est donc une nouvelle ère de colonisation qui s’ouvre, ce qui n’est pas sans conséquences.

Si le concept des mondes parallèles n’a en lui-même rien de particulièrement novateur, il est tellement bien mis en scène par ces deux auteurs qu’on a l’impression de le redécouvrir. En effet, cet univers immense qui s’ouvre soudainement a ses propres règles (le fer ne voyage pas par exemple, et ne comptez pas non plus emmener votre vélo, fer ou pas), et on se régale des maintes récits de construction de société nouvelle ici et là.

Le cœur de l’intrigue est l’histoire de Josué Valienté, un passeur-né (il n’a pas besoin d’appareil pour traverser) qui est embauché par un tibétain réincarné dans un ordinateur (c’est le genre de moment où on sent la touche Pratchett, qui d’autre inventerait un truc pareil ?) pour aller le plus loin possible dans l’exploration de cette Longue Terre.

La longue Terre est un roman que j'ai lu en un week-end, et avec grand plaisir : il faut dire que l'écriture est d'une fluidité incroyable, les dialogues très vifs, l'univers déployé très prenant, bref on se régale ! Pourtant je suis sortie un peu mitigée de ma lecture, car si la ballade est plaisante, l'histoire en elle-même souffre de quelques défauts.

Déjà j'ai trouvé que le roman semblait ne pas savoir sur quel pied danser. Il démarre sous forme d'un roman chorale qui multiplie les points de vue (format très adapté au multi-univers du livre), puis l'intrigue se resserre, avec plus que deux intrigues. Et encore dans ces deux intrigues, la deuxième passe carrément à l'arrière-plan (ça tient limite de l'interlude) avant de ressortir à la fin histoire de conclure ce premier tome.

Il faut également reconnaître qu'on est plus dans l'introduction d'univers qu'autre chose. Même dans le cadre de l'intrigue principale, portée par un excellent personnage central (même que je suis trop fan du foyer où il a grandi) il ne se passe pas grand chose. Et bizarrement je l'aurais beaucoup mieux accepter si justement l'intrigue parallèle ne venait pas parasiter l'histoire de temps à autre, nous détournant de l'aspect exploration (qui est plutôt fascinant, il faut le reconnaître).

Et pour couronner le tout, j'ai personnellement été un peu perturbée qu'on en apprenne finalement si peu sur Lobsang, un personnage essentiel de l'intrigue qui reste finalement assez froid et mystérieux tout du long.

Cependant n'allez pas croire que je suis déçue, comme je le disais la lecture est fort plaisante, c'est juste dommage que l'intrigue soit un peu faible. Du coup je lirais sûrement les tomes suivants (deux déjà ont été publiés), car l'univers est fort prenant, et je suis curieuse de voir comment il va évoluer. Par contre je vais continuer à les emprunter à la bibliothèque !

CITRIQ

samedi 6 décembre 2014

Recueil factice - Novembre 2014

Ah rien de tel qu’un gros pavé pour faire baisser les statistiques. Pour une fois grâce à G.R.R Martin, mon bilan livres semble presque raisonnable ! Ce mois-ci est également le mois de l’efficacité, puisque j’ai chroniqué tous mes livres, films, séries sauf dans un seul cas… il va être rapide à lire, ce recueil !

LIVRES


Barrière mentale et autres intelligences – Poul Anderson

Peut-on voyager dans le temps ? - Gabriel Chardin

Mon prof est un extraterrestre (et ses suites) - Bruce Coville

Les voltigeurs de Gy – Ursula K. Le Guin

Les voleurs de rêves – Steve Lyons

A dance with dragons (A song of ice and fire 5) - George R. R. Martin

Hôtel Olympia – Elisabeth Vonarburg

FILMS


Hunger Games - La Révolte : Partie 1 – Francis Lawrence

Interstellar – Christopher Nolan

SERIES TELE


Doctor Who – Saison 8


Penny Dreadful – Saison 1
Exclusivité Netflix (il en fallait bien quelques unes pour profiter de l’abonnement !), Penny Dreadful est une série de fantastique-horreur qui nous emmène dans un Londres du XIXe siècle où semblent se croiser quelques grands héros de la littérature de l’époque (à part peut-être Sherlock Holmes) alors que le père de Mina Harker cherche à l’arracher aux griffes du vampire qui l’a capturé. Entre deux scènes parfois très gores (ou de c.., on se croirait chez HBO !), on croise Dorian Gray, le Docteur Frankenstein, on discute hiéroglyphes, démons et spiritisme… En toute honnêteté, le scénario ne vaut pas grand-chose tant il part dans tous les sens, mais cette série a une certaine aura steampunk, dans son art et sa manière de mettre en scène une sorte de Londres rêvée du XIXe siècle (avec tout ce que cela implique de clichés), et c’est un vrai délice à regarder rien que pour ça.

SORTIES EN TOUT GENRE


Coup de théâtre(s)

Utopiales 2014

EN DECEMBRE

Côté livres, j’entame une période nouvelles ou romans courts (on se demande bien pourquoi, après tous ces pavés !) : anthologie des Utopiales, La volonté du dragon de Lionel Davoust, j’ai aussi un recueil de Sylvie Lainé sur ma table de chevet… et je vais vous parler de La longue terre de Baxter et Pratchett, vu que je l’ai lu le week-end dernier (mais je n’ai pas encore eu le temps de le chroniquer).

Côté films
, j’ai prévu d’aller voir Astérix et le domaine des dieux (Astier oblige), Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées (là pour le coup je me force un peu, le bon côté c’est que comme je prévois une énorme déception, je ne peux qu’être surprise dans le bon sens !) et Le chant de la mer (parce que c'est le même réalisateur que pour le superbe Brendan et le secret de Kells).

Côté séries, je me tiens à jour dans Once Upon a time (très sympa cette nouvelle saison), j’avance dans Game of Thrones saison 3, je rattraperais la dernière saison de Downton Abbey à l’occasion, et j’attends l’épisode de Noël de Doctor Who !

jeudi 4 décembre 2014

Mon prof est un extraterrestre (et ses suites) - Bruce Coville

Cet article est la preuve qu'il n'est jamais trop tard pour accomplir ses souhaits d'enfant. Mon prof est un extraterrestre et ses trois suites est un roman que j'ai toujours voulu lire étant petite (on en faisait un peu la promo dans tous les magazines que je lisais), mais à l'époque, pas moyen de mettre la main dessus en librairie et les librairies en ligne n’existaient pas encore.

Et puis il y a quelques semaines, Lune a lancé une discussion sur le forum Planète SF au sujet des livres qui nous avait fait découvrir la SF. Chacun y est donc allé de sa madeleine de Proust, jusqu'à que Jae_Lou cite ces livres-là. D’un coup, j’avais à nouveau envie de les lire, et elle a accepté de me les prêter et voilà !

Mon prof est un extraterrestre

Le titre du premier tome de la série est un résumé en lui-même. Nous voilà donc aux Etats-Unis, dans une classe de CM2 (enfin l’équivalent local) où la très gentille enseignante, Mme Schwartz a disparu pendant les vacances, et a été remplacé par le très froid Monsieur John Smith.

L’héroïne de l’histoire, Susan découvre un soir que John Smith n’est qu’un faux nom utilisé par un extraterrestre (ça sera pas le premier alien à nous faire le coup…), et que celui-ci a pour mission de kidnapper des enfants. Mais comment l’en empêcher alors que personne ne la croira jamais ? En demandant de l’aide au fan de science-fiction de la classe pardi ! (à une autre époque on l’aurait appelé le geek).

Mon prof est un extraterrestre est un roman simple mais très efficace. L’auteur a parfaitement réussi à reconstituer l’ambiance d’une classe d’école (avec l’intello, la brute, le solitaire…), et offre une histoire tout à fait crédible : même si les enfants se retrouvent à sauver le monde, ils le font avec des moyens à leur niveau. Bref on s’amuse beaucoup, et on vite fait d’enchainer sur la suite.

Ciel, encore un prof extraterrestre !

On prend les mêmes et on recommence avec ce deuxième tome… ou pas tout à fait. L’intrigue de base semble globalement la même (« Oh non, mon prof est un alien ! ») à ceci près qu’elle se déroule au collège. Cependant l’histoire prend un tour nouveau en adoptant comme héros Duncan, la brute du tome précédent. Cela donne l’occasion de plonger dans sa tête et de changer de perspective, un parti-pris plutôt surprenant et très intéressant.

Duncan se retrouve en plus à devenir plus intelligent grâce à une machine alien, et commence du coup à réfléchir à ses actions. La façon dont cette question est traitée peut sembler simpliste aux yeux d’un adulte, mais pour un roman jeunesse ça fait déjà une bonne piste de réflexion. Et à la fin de l’histoire, on part carrément vers d’autres horizons…

Mon prof s’allume dans le noir

Changement de décor radical pour ce tome-ci, qui nous fait suivre les traces de Peter, le jeune fan de science-fiction du premier tome qui avait décidé de partir dans l’espace à la fin du tome 1. C’est donc l’occasion de découvrir la raison de la présence d’aliens sur Terre, et surtout de découvrir l’incroyable civilisation galactique qui les a envoyés sur notre bonne vieille Terre.

Avec ce tome on bascule un peu dans le space-opéra pur : des aliens de toutes sortes, de la technologie ultra-avancée (dont ces géniaux MIG –modules d’interaction galactiques– qui évoquent nos tablettes ou smartphones), des confédérations galactiques. Il ne se passe pas grand-chose mais on se régale à découvrir l’univers.

D’ailleurs j’ai trouvé que l’auteur s’était donné du mal pour faire fourmiller de détails son texte. A un moment notre jeune héros se retrouve équipé d’un traducteur universel, qui traduit certes la langue mais aussi la gestuelle (impliquant donc que toute communication n’est pas verbale). Tout le monde n’aurait pas pensé à inclure cette fonctionnalité !

Mon prof a bousillé la planète

Ce dernier tome permet aux intrigues des premiers tomes de se rejoindre enfin (de même que Susan, Duncan et Peter qui se retrouvent enfin). Les trois enfants sont renvoyés sur Terre avec leurs profs extraterrestres en mission d’observation. C’est une mission de la dernière chance, car s’ils n’arrivent pas à prouver que l’humanité n’est pas irrécupérable, leur planète sera détruite.

L’intrigue m’a d’ailleurs un peu fait penser à Un plan sur la comète de Emile Bravo, et c’est peut-être à cause de ce dernier tome que les romans sont conseillés « dès onze ans ». Jusqu’au tome 3, on est globalement dans du divertissement pur, mais cette ultime histoire fait beaucoup réfléchir.

On y voit en effet les enfants visiter la planète et assister à des scènes de guerre, visiter des camps de réfugiés, constater que la misère n’est pas réservée aux pays pauvres mais se trouve aussi pas loin de chez eux. Rassurez-vous il n’y a pas que du noir dans cette histoire (et le final est tout ce qu’il y a de plus heureux), mais j’ai trouvé le texte un peu plus rude que ses précédents.

En tout cas même avec vingt ans de retard, je ne suis pas mécontente d’avoir découvert cette série. Si elle peut sembler un peu désuète aujourd’hui (l’absence d’ordinateurs ou de téléphones portables saute aux yeux), c’est vraiment une série de SF sympathique, facile à lire et bien écrite, le genre que je ferais bien lire à mes neveux/filleuls/petits-cousins/etc. Dommage qu’elle ne soit plus éditée !

CITRIQ

mardi 2 décembre 2014

Top Ten Tuesday (16) : Wish-list de Noël


Cela faisait des lustres que je n’avais pas fait un petit Top Ten Tuesday, mais comme je pense que cette liste pourrait être utile, je me lance donc dans :

Les 10 livres que vous aimeriez recevoir pour Noël
(par désordre d’apparition)


1. La lisière de Bohême – Jacques Baudou

Parce qu’on l’a comparé à La forêt des Mythmagos et à L’épouse de bois, on ne peut rêver meilleur argumentaire. Et qu’il est très difficile à trouver en librairie accessoirement, alors autant faire bosser les autres ! J’ai une chance sur deux de l’avoir à Noël, puisqu’il fait partie des deux suggestions que j’ai donné à Maman Vert (qui tient sa langue sur ce qu’elle a acheté).


2. L’épée brisée – Poul Anderson

Parce que Poul Anderson, tout simplement (et je suis curieuse de découvrir ce qu'il a écrit comme fantasy, au delà des nouvelles glanées ici et là). J’ai également une chance sur deux de l’avoir à Noël, mais encore une fois, Maman Vert n’a pas voulu craché le morceau (mais des applaudissements sont de rigueur pour sa librairie qui avait les deux titres en rayon !)



3. Sandman intégrale 5 – Neil Gaiman

C’est la suggestion pas originale pour deux sous, mais il y a très peu de chances que je sois déçue par ma lecture (vu que je l’ai déjà dans une autre édition, mais chut !).



4 & 5. Omale – Laurent Genefort

Parce que j’en ai entendu beaucoup de bien, parce que je craque complètement sur les couvertures super belles, et accessoirement un jour je vais céder à la tentation, les acheter les deux d’un coup et culpabiliser ensuite pendant des mois…


6. Fables 23 : Camelot – Bill Willingham et Marc Buckingham

Une série que je suis depuis tellement longtemps que je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin, surtout maintenant que je sais qu’elle va avoir une fin !



7. Légendes de la Garde: La Hache Noire – David Petersen

J’adore les dessins et le ton très rude de cette sublime BD de fantasy animalière (c’est un peu Redwall pour les grands !). Et celui-là manque à ma collection



8. Hansel & Gretel – Neil Gaiman et Lorenzo Mattotti

Je fais confiance à Neil Gaiman pour produire une superbe réécriture de ce conte déjà bien glauque. d’ailleurs à ce sujet…



9. The Sleeper and the Spindle – Neil Gaiman & Chris Riddell

Encore une réécriture de conte à laquelle je ne peux pas résister ! Chris Riddell a déjà travaillé avec Gaiman sur Fortunately, the milk… et c’était délicieux, même si je me doute que le résultat de leur collaboration sera ici moins drôle et délirant.


10. The Truth Is a Cave in the Black Mountains – Neil Gaiman & Eddie Campbell

Oui encore une histoire illustrée signée Gaiman, j’ai vraiment été une mauvaise groupie cette année, je les ai tous laissées passer les unes après les autres. Du coup quoi de mieux que la fin de l’année pour rattraper ça ?

Du coup ça nous fait 4 Neil Gaiman, 4 romans, 3 romans illustrés, 3 BD… c’est plutôt équilibré tout ça… sauf au niveau du prix peut-être, mais c’est Noël, on a le droit de rêver un peu !

Le Top Ten Tuesday est une initiative de The Broke and the Bookish, reprise en version française par Iani.