jeudi 29 octobre 2015

Le livre d’or de la science-fiction : John Brunner – John Brunner


Cela faisait un petit moment que j’avais laissé en plan mes lectures des livres d’or de la SF, jusqu’à qu’une envie de nouvelles me décide à m’y remettre. Après maintes hésitations, j’ai opté pour celui sur John Brunner, complément idéal à la lecture du génial Tous à Zanzibar faite en début d’année.

Comme ses collègues, ce livre d’or commence par une excellente présentation de l’auteur signée par George W. Barlow, qui en évoquant tout ce qu’a écrit John Brunner jusqu’à la sortie de ce recueil, n’a aucun mal à nous donner l’eau à la bouche. Et comme souvent dans cette collection, la qualité de la préface présage de la qualité des nouvelles qui suivent.

On démarre avec D'un autre œil, très classique récit de SF où l’être humain rencontre l’Autre. La chute est plutôt prévisible, mais l’histoire parallèle entre le Peintre, très « sophistiqué » et le groupe d’humains qui ne l’est pas du tout est fort sympathique et témoigne d’un bel effort d’écriture.

Coelacanthe est une novella consacrée aux vaisseaux générationnels, et sur la façon dont pourrait évoluer une génération entière d’êtres humains nés à bord d’un vaisseau dans le cadre d’un trajet qui dure plusieurs décennies. Là encore, la thématique est classique (du moins aujourd’hui), mais la querelle des Anciens et des Modernes mise en scène est fort bien rendue, avec une belle conclusion. C’est une de mes nouvelles préférées.

Dans Puissance quatre, des scientifiques font des expériences sur les possibilités de multiplier les connexions entre les neurones. Lorsqu’un volontaire humain joue au cobaye, les résultats sont plutôt inattendus. Ici point d’étude intérieure façon Daniel Keyes, mais une observation plutôt froide accompagnée d’une réflexion sur ce qui fait l’être humain et d’une conclusion presque loufoque.

Faute de temps est une histoire à mystère : un médecin trouve sur le pas de sa porte un vagabond atteint d’une maladie rare qu’il est presque le seul à pouvoir identifier. En cherchant à remonter le cours de l’histoire pour savoir comment il est arrivé là, le médecin va peu à peu plonger dans le domaine de l’impossible (sauf en SF bien sûr !).

Un élixir pour l'empereur n’a pas grand-chose de science-fictif (un air de fantastique, oui par contre) mais permet de se frotter au volet historique de l’œuvre de John Brunner. On y suit le parcours d’un général qui devient empereur à la manière de l’époque (je ne vous fais pas un dessin). Classique mais ça se lit bien.

On continue dans le registre historique avec Une passion pour les clous, où l’on revisite un évènement fort connu du point de vue du bourreau. Là encore, un récit qui se lit également bien, même s’il ne laisse pas un souvenir impérissable.

Le Frère d'Orphée s’intéresse aux mythes modernes, et tout particulièrement à ces stars qui deviennent des dieux en ayant la bonne idée de mourir jeune, en jouant ici sur les parallèles avec la figure d’Orphée. Je vous avoue être passée un peu à côté.

Avec La Parole est d'argent, on revient à la SF. On y suit les pas d’un homme qui « perd sa voix » le jour où il passe un casting pour servir de modèle pour un étrange appareil. Il n’y a pas vraiment de débauche de technologie, juste une étonnante capacité à se projeter qui fait que cette nouvelle reste étonnement actuelle.

Chances égales tisse d’étranges parallèles autour d’une histoire qui joue avec la crainte du nucléaire à après la Seconde guerre mondiale. Si j’ai assez vite vu vers quoi la nouvelle se dirigeait, j’ai été surprise de la conclusion.

Dans Cinquième commandement, un retraité sans enfants qui passe sa retraite dans un lieu idyllique n’arrive pas à trouver la paix. Cette nouvelle est étrange, à la fois elle est assez prévisible, mais pourtant la fin est plutôt surprenante (bien que le titre soit un indice).

Enfin le recueil se termine sur L'Age des artères, une intéressante interprétation de la notion de ville (que n’aurait pas renié Neil Gaiman).

Comme toujours avec les recueils de nouvelles, je n’ai pas forcément accroché à tout. Certaines choses me sont restées en tête, d’autre moins. Mais globalement j’ai eu grand plaisir à lire ce livre d’or car tous les textes sont extrêmement bien écrits (à l’image de Tous à Zanzibar) et soulèvent des idées intéressantes.

Je mettrais juste un bémol sur les thématiques, qui avec un regard de lecteur actuel peuvent sembler très classiques (ce qui explique sans doute la prévisibilité de certaines chutes), mais ces nouvelles ont été publiées entre 1957 et 1974, époque où elles devaient sans aucun doute sembler plus « fraiches ».

En tout cas ce recueil confirme tout le bien que je pensais de John Brunner, et me donne envie de lire d’autres titres de lui. Il ne reste qu’à faire mon choix dans son immense bibliographie présentée à la fin du livre d’or (qui n’est même pas complète vu qu’elle s’arrête en 1978 !).

CITRIQ

mardi 27 octobre 2015

Doctor Who 9x06 - The woman who lived


La semaine dernière, le Doctor avait laissé chez les Vikings une jeune immortelle. On aurait pu attendre quelques épisodes pour revenir à l’histoire d’Ashildr, mais c’est finalement dans l’épisode suivant qu’on a pris de ses nouvelles. Pour elle, 800 ans ont passé. Pour le Doctor, peut-être quelques heures ou quelques jours… autant dire que leurs retrouvailles ne sont pas être faciles ! Comme d’habitude, spoilers…


Avant de commencer, il faut noter que l’épisode de la semaine a été écrit par une femme. Je ne pense pas que ça joue énormément en soit sur l’écriture (qui n’est pas censée avoir de genre après tout), mais cela fait plaisir à voir. Si on croise ponctuellement des femmes réalisatrices (comme Hettie MacDonald qui a réalisé le début de cette saison et l’extraordinaire Blink), c’est le premier scénario écrit par une femme dans Doctor Who depuis… la saison 4, rien que ça !


Nous voilà donc à la fin du XVIIe siècle, et Ashildr a quelque peu changé de profession : elle n’invente plus des histoires mais pratique le banditisme (avec classe, il faut le reconnaître, elle se fait appeler « The Knightmare »). Par le plus grand des hasards (enfin, tout est relatif), sa route croise celle du Doctor alors qu’elle est occupée à délester un couple de nobles de ses biens.

- Ashildr...
- That's not my name. I don't even remember that name.
- Well, what... what do you call yourself ?
- Me.
- Yes, you, there's nobody else here.
- No... I call myself Me. All the other names I chose died with whoever knew me. Me is who I am now. No-one's mother, daughter, wife. My own companion. Singular. Unattached. Alone.
Je vais sûrement le répéter tout au long de cette chronique, mais le personnage d’Ashildr est juste superbe. Son évolution en 800 ans est tout à fait crédible : la façon dont elle perd la mémoire parait logique, plus on vieillit moins on se souvient des détails de son enfance, alors plusieurs siècles plus tard c’est encore pire. Et j’aime beaucoup la façon dont elle se coupe du monde pour se protéger de la souffrance jusqu’à changer son nom.

Maisie Williams arrive vraiment bien à camper ce personnage à l’apparence très jeune, mais pourtant très âgé à l’intérieur. Par moment, dans ses reproches qu’elle adresse au Doctor, elle m’a fait penser à Claudia dans Entretien avec un vampire. À ceci près que le Doctor n’a rien d’un Lestat, et qu’il s’inquiète du sort de sa progéniture.


Du coup autant aller vivre une aventure ensemble, et y’a pas discuter, ils sont trop mignons quand ils cambriolent ensemble une maison, avec tout ce que cela implique de gaffes de la part d’un Doctor qui ne sait pas rester discret !

- Who's this ? Your sidekick ? You've got your dad as a sidekick ?
- I'm not his dad, I'm the Doctor.
D’ailleurs leur parenté est même reconnue par un bandit de grand chemin adepte des plaisanteries (on y reviendra). Et effectivement sous le couvert de l’humour, c’est pure vérité : en un sens, c’est le Doctor qui a créé « Lady Me », et il est normal qu’il se soucie d’elle, comme le montre la discussion suivante :

- You can't wait to get going and find out, I'll wager.
- No. I think I want to stick around and keep an eye on you for a while.
- Get me back on track ?
- Well, why not ? Hey, we're a good team.
- Then take me with you.
- You don't want to get stuck with an old fool like me. You have this whole wonderful planet to play on.
- It takes a day to get to Kent.
- In the future, you'll fly.
- I want to fly right now. I have waited... longer than I should ever have lived. I have lost more than I can even remember. Please, Doctor... just get me out of this. I want more than this. I deserve more than this ! Why not ? Why not ?!
- Because it wouldn't be good.
C’est assez marrant parce que j’ai eu du mal à comprendre son refus (pourtant ça parait logique lorsqu’il l’explique à la fin), je crois que j’étais un peu trop de tout cœur avec Ashildr (qui m’a vraiment fait pensé à Claudia dans cette scène avec sa robe) dont les plaintes ne laissent pas indifférent.


Pour le moment, l’histoire ne va pas plus loin, puisqu’il faut revenir à l’intrigue : l’Œil d’Hadès, le fameux médaillon qu’ils recherchaient tous les deux, était en fait destiné à un homme-lion alien allié de Ashildr, qui en a besoin pour rentrer sur la planète. Petit hic : il faut tuer quelqu’un pour l’alimenter. Une bonne chose que le bandit de grand chemin adepte de plaisanteries soit sur le point d’être pendu !


Un futur pendu qui n’est pas très pressé, et qui repousse l’échéance en organisant un véritable one-man-show sur l’estrade. La scène est hautement improbable (encore plus quand le Doctor débarque et s’invite dans le jeu), et en même temps, qu’est-ce que Doctor Who sinon une série où les victoires se font souvent par la parole ?


Évidemment il s’avère que notre ami léonin avait menti, et qu’au lieu de rentrer chez lui, il cherchait surtout à inviter ses amis envahisseurs à une petite sauterie sur Terre. Rien de bien novateur dans cette intrigue, mais ce n’est pas nécessaire. Elle accompagne à merveille sans jamais prendre le pas sur la véritable histoire, celle du Doctor qui veut sortir Ashildr de la coquille dans laquelle elle s’est enfermée.

- But I do. Oh, God, I do. I actually do, I... I care.
- It's awful, isn't it ? It's infuriating. You think you don't care and then you fall off the wagon.
- Never mind about me. What are we going to do about them ? We have to help them. They need you. They need us.
- Welcome back !
Et c’est la deuxième puce de guérison que le Doctor avait laissé à Ashildr et qu’elle n’avait jamais utilisé, faute de trouver quelqu’un d’assez bien, qui sauve la situation. Au passage, on va peut-être avoir un deuxième immortel sur les bras (ou peut-être que non, même le Doctor n’en sait rien !).

(et j’aime beaucoup la versatilité des anglais qui à un moment veulent pendre un bandit, puis rient à ses blagues, puis veulent le pendre, et qui finalement applaudissent quand le pauvre bandit assassiné n’est pas mort !)

- You're still not going to take me with you, are you ?
- People like us, we go on too long. We forget what matters. The last thing we need is each other. We need the mayflies. See, the mayflies, they know more than we do. They know how beautiful and precious life is because it's fleeting.
Très joli moment cette scène, où le Doctor explique clairement ses raisons. Et elles sont extrêmement logiques, c’est la raison intrinsèque pour laquelle il s’entoure de compagnons humains, pour l’aider à garder justement son « humanité ». Et on comprend mieux qu’il n’ait pas envie de voyager avec un reflet de lui-même.
- You're not the first, you know. I did travel with another immortal once. Captain Jack Harkness.
- Who ?
- He'll get round to you eventually.
Et cette petite référence a suffi à me faire sauter de joie, je ne désespère pas qu’on recroise le personnage dans la série un jour, même pour un seul épisode, ça serait fort drôle !

- You're an extraordinary woman, Ashildr. But... I think I'm going to have to keep an eye on you.
- No.
- No?
- Someone has to look out for the people you abandon. Who better than me? I'll be the patron saint of the Doctor's leftovers.
- While you're busy protecting this world, I'll get busy protecting it from you.
- So are we enemies now ?
- Of course not. Enemies are never a problem.
- It's your friends you have to watch out for. And, my friend... I'll be watching out for you.
- Ashildr... I think I'm very glad I saved you.
- Oh, I think everyone will be.
Et au terme de cette discussion, il semblerait qu’Ashildr ait trouvé sa vocation : prendre soin de ceux que le Doctor laisse derrière lui. Vaste au programme, qui ouvre (je l’espère) la porte à d’autres apparitions dans la série, c’est toujours chouette d’avoir des personnages récurrents en dehors des compagnons.


C’est donc très bon signe, cette conclusion où on la retrouve dans le secteur de l’école de Clara (qui d’ailleurs était totalement absente de cet épisode, ce qui est sans mieux, elle n’aurait fait que parasiter la confrontation entre Ashildr et le Doctor). Affaire à suivre, je l’espère… enfin pour le moment je crois que c’est surtout des Zygons qui nous attendent la semaine prochaine !

En tout cas The woman who lived est un excellent épisode à tout point de vue : l’histoire est simple mais fonctionne à merveille, la thématique de l’immortalité est très bien exploitée, et les dialogues sont superbes. Peter Capaldi est comme toujours excellent autant lorsqu’il est sérieux que lorsqu’il semble totalement à l’ouest, mais j’ai aussi beaucoup apprécié le personnage d’Ashildr, vraiment bien construit et superbement interprété. Nous voilà arrivés au milieu de la saison 9, et mis à part un premier épisode mitigé, je suis sous le charme !

dimanche 25 octobre 2015

Utopiales me voilà (3)


Une fois n’est pas coutume, je serais d’ici quelques jours à Nantes pour profiter des Utopiales, formidable festival de science-fiction où l’on peut au gré des jours qu’on y passe voir des expositions et des films, assister à des conférences diverses et variées, dévaliser la librairie, chasser la dédicace et papoter avec les amis blogueurs qu’on n’a pas vu depuis l’édition précédente.

Le thème de cette 16ème édition est Réalité(s), décliné autour de quatre axes : Qu’est-ce que la réalité ? (excellente question), Réalités augmentées, Psycho-réalités et Réalités alternatives (voilà qui fleure bon l’uchronie…).

Avec 200 invités, 110 conférences et de nombreuses expositions (dont une consacrée à Manchu qui signe l'affiche de cette année) et séances de film, il va être difficile de savoir où donner de la tête. Comme d’habitude je me livre à un dépouillement préliminaire du programme, à voir si je le respecte ou pas.

Jeudi, je ne serais pas là, je compte donc sur ActuSF pour bien enregistrer Interstellar est-il un film réaliste ? et la Rencontre avec Sylvie Lainé (entre autres, maintenant que je me penche sur ce jour-là y'en a des choses intéressantes).

Vendredi, je suis relativement raisonnable, mais je me réserve le droit de changer d’avis :
12h : Pour une approche rationnelle de la magie : la science-fantasy (Pern forever)
16h : Et si une découverte archéologique modifiait notre interprétation du passé ? (c’est mon rêve) et Les réalités historiques sont-elles solubles dans le merveilleux ? (par contre je n’ai toujours pas retourneur de temps pour pouvoir assister aux deux…)
18h : Anthropologie-fiction : quand les sciences humaines prennent leur revanche (Ursula forever)

Samedi c’est une autre paire de manches :
11h : Remise du prix Planète-SF des blogueurs (inratable, les nominés sont ici) et Quand les réalités biologiques dépassent le bestiaire de l’imaginaire
12h : Et si le futur avait commencé plus tôt, où en serions-nous aujourd’hui ?
13h : Rencontre avec Jean-Philippe Jaworski
15h : Les temps parallèles : quand l’uchronie permet de mieux comprendre l’histoire
17h : Le passé rêvé de l’uchronie
18h : Time Opera : hommage à l’oeuvre de Robert Silverberg

Quant à dimanche, mon train part je crois trop tôt pour assister à Nous avons trouvé une exoplanète semblable à la Terre et accessible. Que faisons-nous ? et je ne serais définitivement pas là pour Les extraterrestres viennent de révéler leur présence, que faisons-nous ?. Pourvu que ça n’arrive pas de sitôt du coup !

Après de longues délibérations intérieures, je n’emmène que deux livres en dédicace : Les monades urbaines de Silverberg (mon texte préféré, enfin du moins celui que j’ai en rayon) et Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski (la toute première édition qui a nettement moins de textes que les autres). J’aurais beaucoup aimé faire signer Le château des millions d’années à Stéphane Przybylski mais c’est toujours compliqué de faire signer un livre numérique !

Voilà le programme est fait, il ne reste plus qu’à faire la valise, à mettre le blog en mode automatique pour quelques jours, et en route !

vendredi 23 octobre 2015

Aux confins de l'étrange - Connie Willis


Connie Willis est une auteure qu’on connaît avant tout pour ses romans gigantesques. Pourtant elle a aussi écrit pas mal de nouvelles, et les quelques unes que j’avais croisé au gré d’anthologies m’ont donné très envie de me plonger dans un de ces recueils, c’est désormais chose faite !

Aux confins de l’étrange regroupe onze nouvelles et novellas écrites en 1986 et 1992, sur des sujets aussi variés que la fin du monde, les trous noirs, les deux guerres mondiales, le changement à l’université, la vie de famille, l’amour et la question du logement, sans parler des chiens ! (oui elle était facile celle-là, je l’admets).

Les sujets sont très variés, mais on reconnaît partout la patte dans l’auteur dans les ambiances assez loufoques, les dialogues qui partent dans tous les sens, et cette capacité incroyable à mélanger réunions tupperware et physique quantique dans un même texte. Du coup pourvu qu’on aime ce genre d’absurdités, on n’a aucun mal à se laisser emporter par la lecture de ce recueil.

Le recueil s’ouvre sur Le Dernier des Winnebago, qui met en scène un journaliste parti photographier le dernier des Winnebago (le camping-cars, pas le peuple indien !). Il croise sur sa route le cadavre d’un chacal, ce qui lui réveille en lui plein de souvenirs sur les derniers des chiens. Comme le présente si bien l’auteure, c’est une fin du monde lente et au jour le jour qui est ainsi mise en scène, étrange et terriblement crédible en même temps.

Même sa Majesté est une réponse aux personnes qui ont reproché à Connie Willis de ne pas assez aborder la question du droit des femmes. Elle s’est donc penché sur LE problème féminin dans cette nouvelle au trait parfois un peu forcé (sans doute volontairement d’ailleurs) mais délicieusement drôle.

Le Rayon de Schwarzschild n’est pas aussi léger, mettant en parallèle théories de physique et guerre des tranchés, une alliance à priori improbable mais qui fonctionne plutôt bien, même si on s’y perd un peu parfois.

J’avais déjà eu l’occasion de croiser Ado dans une anthologie, mais cela ne m’a pas empêché de relire avec plaisir cette histoire de censure où une enseignante se retrouve à sabrer presque tout le texte de Shakespeare pour n’offenser personne. Une nouvelle qui parle avec humour d’un sujet inquiétant.

Pogrom spatial est un hommage aux comédies romantiques de l’âge d’or du cinéma américain, transposé dans une station spatiale où l’espace manque. On y suit les pas d’une femme qui héberge pour son fiancé un alien fou du shopping lors de négociations très importantes. Le rythme est infernal, les répliques volent dans tous les sens, et de manière générale on passe un excellent moment.

Conte d'hiver est la contribution de Connie Willis aux nombreuses théories sur la vie de Shakespeare, du point de vue de sa femme. C’est intéressant à lire, même si je pense que cette nouvelle se savoure plus avec une bonne connaissance de l’écrivain.

Dans Hasard, une femme revient sur le campus où elle a fait ses études, et voit resurgir tout un tas de souvenirs… il m’a fait pensé un peu à un texte de Lisa Tuttle (Sans regret), mais en beaucoup plus triste (oui je sais c’est difficile à croire !).

A la fin du Crétacé se déroule aussi dans une université, où le département de paléontologie est sur le point d’être réformé. C’est un récit un peu étrange, mais l’absurdité des juxtapositions et l’ambiance de folie qui monte est plutôt chouette.

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, Temps mort est la seule et unique nouvelle à évoquer le voyage dans le temps (enfin…) au travers d’un professeur de physique un peu foldingue qui recrute une mère de famille et un psychologue qui a passé cinq ans au Tibet pour mener ses expériences. Loufoque et improbable, mais amusant.

Rick nous amène à Londres en pleine Blitz, au sein d’une équipe de la protection civile (un petit air de déjà-vu donc). Un récit qui sonne très vrai sur cette époque, à quelques notes fantastiques près, mais je vous laisse découvrir cela par vous-même.

Enfin le recueil se termine sur Au Rialto, récit d’un congrès de physique quantique à Hollywood qui donne l’impression d’avoir basculé dans le pays des merveilles tant rien n’a de sens, de la réceptionniste qui n’a pas chambre réservé à votre nom aux conférences qui ne sont jamais dans les bonnes salles, en passant par le charmant collègue qui cherche à vous débaucher à tout prix. Autant dire qu’on s’y amuse beaucoup.

Comme vous pouvez le voir, il y a donc de quoi faire dans Aux confins de l’étrange. Je vous avoue pour ma part garder particulièrement en tête Le Dernier des Winnebago, Même sa Majesté et Pogrom spatial, mais à l’exception d’un ou deux textes que je n’ai pas vraiment compris, j’ai passé un excellent moment de lecture grâce au ton très léger et à cette SF (ou ce fantastique) plutôt discrète.

Je ne suis pas sûre que ce recueil soit encore disponible (sauf en occasion), mais trois des nouvelles ont été reprises dans Les veilleurs, un recueil de Connie Willis paru en 2013 (qui contient aussi des nouvelles d’un autre recueil qui date, Les veilleurs de feu, et quelques inédits pour la route).

CITRIQ

mercredi 21 octobre 2015

Doctor Who 9x05 - The girl who died


Cette neuvième saison m’évoque de plus en plus les vieilles saisons des années 60 (et le pantalon de Twelve, qui ressemble beaucoup à ceux de One et Two, n’aide pas !). La multiplication des histoires en deux parties rappelle un peu le format serial de l’époque, et voilà qu’en plus l’alternance futur/passé semble respecté : après avoir visité une base sous-marine dans notre futur proche, nous voilà renvoyés au temps des Vikings ! Comme d’habitude, les spoilers sont au rendez-vous…


Après une introduction spatiale, nos héros atterrissent donc au Moyen-Âge, où ils sont capturés et embarqués (sans TARDIS et avec des sonic glasses en piteux état) par des Vikings. Forcément ceux-ci portent des casques à cornes, mais mis à part cet énorme cliché le reste m’a semblé plutôt correct (après, je ne suis pas experte).


Le Doctor cherche à s’en sortir en se faisant passer pour un dieu (avec un yo-yo !), mais il n’avait pas prévu c’est que quelqu’un ferait de bien meilleures imitations que lui :


(d’ailleurs on se croirait franchement dans Monty Python sacré Graal !)

Le faux dieu fait débarquer ses guerriers aliens en armure, qui embarquent tous les hommes forts du village et… je vous donne dans le mille, Clara qui s’est un peu trop fait remarquée, ainsi que sa copine de trente secondes avant (Ashildr, jouée par une Maisie Williams en grande forme) en essayant de se libérer de ses fers.

Et c’est un peu à cause d’elle que l’épisode ne trouve pas sa conclusion en cinq minutes, puisqu’au lieu de laisser Clara négocier leur libération à elles-deux en jouant sur la menace du Doctor, Ashildr… disons que ce n’est pas l’interprète de Arya Stark pour rien !

« I am a Viking. Ashildr, daughter of Einarr. You have mocked our gods. Killed our warriors. And we will crush you on the field of battle. »
Et voilà le Doctor coincé entre des Vikings trop bornés pour fuir (alors que tous les guerriers du village sont morts) et une armée d’aliens cruels et dévastateurs… c’est le grand classique, et bien qu’il se refuse d’abord à les aider (sous prétexte que ça bouleverserait l’Histoire), il finit par s’y mettre, car il ne supporte pas d’entendre des bébés pleurer (joli renvoi à The Beast Below).


La séance d’entraînement qui suit n’est guère concluante, heureusement le Doctor, encouragé par Clara (qui dans cet épisode retrouve son rôle boussole morale au Doctor) finit par improviser un plan à base d’anguilles électriques et de monstres de bois, après une jolie discussion avec Ashildr.

« I've always been different. All my life, I've known that. The girls all thought I was a boy, the boys all said I was "just a girl". My head is always full of stories. I know I'm strange. Everyone knows I'm strange. But, here, I am loved. You tell me to run to save my life. I tell you that leaving this
place would be death itself. »
Un personnage féminin drôlement mis en avant et un titre d’épisode qui pointe vers la mort d’une jeune fille, à ce stade on ne doute plus vraiment qu’elle ne va pas faire long feu…


Bref la « bataille » est rapide. En jouant des illusions et de l’électricité, le Doctor n’a aucun mal à maîtriser les méchants. Même la résolution est à l’ancienne mode, sauf qu’en prime il joue sur la réputation des guerriers et menace de balancer des vidéos sur le Youtube galactique. Ça c’est moderne !

Sauf qu’on est loin de la fin (d’un épisode en deux parties), du coup on se doute bien que l’histoire ne va pas finir aussi bien que cela.


Le décès d’Ashildr pèse en effet lourdement sur la conscience du Doctor, qui voit son plan où tout le monde survit sérieusement entaché, ce qui l’amène à une bonne séance d’introspection fort intéressante et fort référencée.
« I'm so sick of losing. You didn't lose. You saved the town. I don't mean the war. I'll lose any war you like. I'm sick of losing people. Look at you, with your eyes, and your never-giving-up, and your anger, and your... kindness. One day... the memory of that will hurt so much that I won't be able to breathe, and I'll do what I always do. I'll get in my box and I'll run and I'll run, in case all the pain ever catches up -- and every place I go, it will be there. »
Voilà qui évoque des souvenirs des anciens Doctors, cette difficulté à accepter la mort, et justement, c’est l’occasion d’un flash-back bienvenu qui vient éclairer pourquoi Twelve a adopté le visage d’un romain de Pompéi de la saison 4.

« I know where I got this face, and I know what it's for. […] To remind me. To hold me to the mark. I'm the Doctor, and I save people. And if anyone happens to be listening, and you've got any kind of a problem with that, to hell with you ! »
A la fin de la saison précédente, j’avais lu une analyse qui mettait en avant le fait que ce nouveau Doctor ne mette pas juste un ou deux épisodes à se « trouver », mais une saison entière. Mais c’est assez marrant de voir qu’en fait il se cherche encore, et qu’il avait encore bien besoin d’élucider le mystère de son visage.

Je trouve plutôt chouette le fait d’avoir gardé pour plus tard cet élément, d’autant plus qu’il s’intègre vraiment dans la problématique de l’épisode (et à n’en point douter dans celle du suivant).


En effet il décide de ramener à la vie Ashildr par le biais d’une sorte de puce de soin. Belle initiative, à ceci près qu’il la rend ainsi immortelle. Après avoir passé l’épisode précédent à condamner le Roi Pêcheur qui volait aux gens leur mort, voilà qu’il se met à faire exactement la même chose.

Pour le coup le flask-back avec Ten tombe vraiment à pic, parce qu’on retrouve un peu avec Ashildr la problématique de Waters of Mars. D’ailleurs j'ai même trouvé un petit air de ressemblance dans la musique quand le Doctor prononce ses dernières paroles.
« But Ashildr isn't just human any more. There's a little piece of alien inside her, so in a way, she's... In a way... she's a hybrid. »
(fil rouge de la saison, nous revoilà !)


Ceci dit je ne m’inquiète pas trop pour Ashildr, il suffit qu’elle croise la route de Captain Jack Harkness et ils feront un duo d’enfer ! (ou alors elle va plus simplement revenir casser les pieds au Doctor comme le laisse à penser le To be continued…).

Plutôt classique dans son intrigue (mais encore une fois, cela fait du bien), The girl who died se révèle un épisode fort intéressant. C’est un des rares épisodes en deux parties dont la première partie pourrait tenir lieu de stand-alone, et il soulève des problématiques intéressantes autour du personnage du Doctor. Certes rien de révolutionnaire, mais cela fait toujours plaisir de le voir confronté à une crise existentielle !

dimanche 18 octobre 2015

La rançon du temps – Poul Anderson


Je continue à m’aventurer à travers le temps grâce à La rançon du temps, troisième volume de La Patrouille du temps de Poul Anderson, où l’on retrouve une fois encore Manse Everard fort occupé à assurer la préservation du continuum spatio-temporel à travers deux longues novellas (ou deux courts romans, à vous de voir comment les classer).

Le premier, Stella Maris, s’intéresse à la révolte de Civilis, un barbare « romanisé » du 1er siècle de notre ère. Ce récit est en partie connu par les Histoires de Tacite (je fais comme si j’étais au courant mais en fait je me suis instruite durant la lecture), sauf qu’une divergence dans l’un des chapitres pousse Manse Everard à aller enquêter sur la situation en compagnie d’une spécialiste de l’époque.

Très vite, ils se rendent compte que tout tourne autour de la figure de Veleda, qui n’est pas une marque de feutres mais une prophétesse de talent qui parle pour la déesse Niaerdh, et ils mènent l’enquête à travers le temps pour comprendre à qui ils ont affaire.

Stella Maris n’est pas forcément le roman dans lequel il est facile de rentrer, car il parle d’un sujet et d’une époque pas forcément très mise en avant (Manse Everard lui-même reconnaît que les problèmes en Palestine à l’époque éclipsent le conflit en Gaule), et qu’il faut du temps pour trouver ses marques.

Cependant comme tout le reste du cycle, ce récit offre une belle reconstitution de l’époque (qui donne envie d’y revenir), tout en jouant joyeusement avec les paradoxes temporels dans sa résolution, on est donc bien servi de ce côté-là. Et dans le ton et dans l’ambiance, il y a parfois un petit quelque chose du Chagrin d’Odin le Goth.

Chose marrante, j’ai pesté plusieurs fois pendant le récit contre le personnage féminin un peu cliché et laissé en retrait, comme souvent chez Poul Anderson… sauf que la fin change complètement la perspective à ce sujet, mais je ne peux pas vous en dire plus (si ce n’est que la conclusion est peut-être la plus féministe que je n’ai jamais pu lire chez Poul Anderson).

Le deuxième texte, L’année de la rançon, est très différent dans son ton et dans son sujet. Il met en scène le sauvetage d’un agent de la Patrouille du temps qui a disparu en pleine conquête espagnole de l’Amérique du Sud.

On quitte donc les cultures nordiques et germaniques pour quelque chose de très différent… quoique très européen car on finalement assez peu le point de vue des Incas. Le rythme n’est pas non plus le même, puisqu’on n’est pas vraiment dans l’enquête ou le lent déroulement des âges, mais dans un concentré d’action où l’on passe sans cesse d’une époque à l’autre (avec un excellent usage du voyage dans le temps et de la narration un peu décousue qui va avec).

Ce récit a été publié à l’origine dans une collection plutôt orientée jeunesse, ce qui explique qu’il ne soit pas aussi riche historiquement parlant, même s’il y a déjà de quoi faire. J’ai un peu tiqué sur certaines interprétations au sujet de la conquête espagnole (qui auraient fait bondir mon prof d'Art des Amériques), mais comme l’auteur sait aussi jouer des mystères archéologiques du continent sud-américain avec son habituelle érudition, y’a pas de quoi en faire un fromage !

Ce troisième tome de La Patrouille du temps est donc une fois de plus un excellent moment de lecture quand on aime l’Histoire et les voyages dans le temps. Le seul problème, c’est que c'est l'avant dernier volume...

CITRIQ

jeudi 15 octobre 2015

Doctor Who 9x04 - Before the flood


Après un Under the lake qui mettait la barre très haut à tous les niveaux, il est temps de se pencher sur sa suite directe, Before the flood, qui a la lourde tâche de faire aussi bien que sa première partie. L’objectif n’est peut-être pas complètement atteint au final, mais cela n’empêche pas d’avoir droit à un épisode bien construit avec quelques très bons moments (et des spoilers !)

« […] This is called "The Bootstrap Paradox". Google it. The time traveller panics, he can't bear the thought of a world without the music of Beethoven. Luckily he'd brought all his Beethoven sheet music for Ludwig to sign. So he copies out all the concertos and the symphonies... and he gets them published. He becomes Beethoven. And history continues with barely a feather ruffled. »
Rien que l’introduction pré-générique est fort chouette, dans cette façon de s’adresser au téléspectateur et de donner tout de suite les éléments de compréhension, à savoir le fameux « bootstrap paradox », qu’on connaît en France sous le nom de paradoxe de l’écrivain selon Wikipedia. Une bonne vieille boucle de causalité, un grand classique de Doctor Who !

Techniquement il donne également la clé de l’épisode, ce qui pourrait sembler un peu grossier, mais j’aime cette façon de le mettre en avant dès le départ, c’est un peu une manière d’assumer une résolution scénaristique un peu facile, parfois bancale, mais qui néanmoins fonctionne fort bien dans le monde des voyages dans le temps.

« But my question is this. "Who put those notes and phrases together ?" Who really composed Beethoven's 5th ? »
Et puis comment résister à un peu de guitare électrique jouée par le Doctor himself, y compris pendant le générique ? (d’ailleurs à ce sujet, si on pouvait garder cette version qui est très chouette…)


Le décor où va se dérouler la majorité de l’épisode, c’est du Toby Whitehouse (Being Human) tout craché. Cette fois-ci le spécialiste des papiers peints déjantés a déniché un terrain d’entraînement sous la forme d’une fausse ville soviétique en pleine guerre froide. Délicieux !


Et on retrouve la navette avec un cadavre à l’intérieur, celui d’un tyran conquérant, le Roi Pêcheur. Il n’y a pas encore d’inscriptions, et le tivolien qui n’est pas encore passé à l’état de fantôme. Les éléments sont en place, il ne reste plus qu’à combler les trous…



… et à résoudre le problème de la mort à venir du Doctor, dont le fantôme égrène une liste de noms dans le futur. L’évènement en lui-même est peu crédible au possible (surtout qu’on l’a déjà vu falsifié son décès), mais c’est toujours intéressant d’observer les réactions de l’entourage. Dans le cas présent on peut dire que Clara pète tout simplement un câble.
« Doctor, I don't care about your rules or your bloody survivor's guilt. If you love me in any way, you'll come back. »
C’est assez marrant parce qu’elle devient un peu voire carrément irritante dans cette saison la miss Clara.  Trop autoritaire, trop centrée autour d’elle-même, elle n’apporte plus forcément toute la compassion qu’elle avait auparavant.

Mais en même temps on aurait un peu de mal à lui en vouloir, c’est évident qu’après avoir accompagné le Doctor à travers une régénération, et avoir perdu (deux fois techniquement !) son amoureux, il y a de quoi être un peu à fleur de peau... En tout cas je l’imagine mal quitter le TARDIS de son plein gré (ou ça serait une vraie surprise pour le coup !).


Et le pauvre Doctor ne voit aucune issue possible, du moins pour le moment. Il met donc Clara en sécurité et repart mener l’enquête avec ses deux compagnons improvisés. Et se retrouve pourchassé par le Roi Pêcheur à travers la ville fictive. Évidemment ils se séparent (comme dans tout film d'horreur qui se respecte)…


Et forcément, la fangirl du Doctor, celle que le Doctor voulait garder en sécurité (sans doute parce qu’il avait compris que la liste donnait l’ordre des morts), part de son côté et est assassinée. On ne peut pas s’empêcher de penser que s’il n’avait pas voulu tester sa théorie, il aurait peut-être plus insisté pour qu’elle reste en sécurité. C'est là toute l'ambiguïté du personnage.


En tout cas ça le motive à résoudre cette affaire au plus vite (sans pour autant croiser son double !), d’autant plus que Clara est la prochaine sur la liste. Est-ce qu’il est vraiment prêt à tout uniquement pour sauver son amie ? On l’a déjà vu faire mais ça ne lui ressemble pas forcément de se soucier si peu des autres, à ce stade il doit surtout soupçonner la vérité (après tout Clara n’a pas vu son fantôme, et elle est avant lui sur la liste !).

D’ailleurs Clara de son côté est un peu en mode Doctor, et réussit à convaincre ses petits camarades de quitter leur refuge pour récupérer son téléphone portable, et la séquence où Cass est toute seule dans le couloir, poursuivie par un fantôme qui laisse traîner une hache est terriblement flippant. Joli moment ! (d’autant plus que je lisais cette semaine un article sur la diversité dans les médias, et la part des handicapés dans la fiction en France, c’est juste rien du tout, alors ça fait plaisir d’avoir un tel personnage ici)


Pendant ce temps le Doctor se confronte au Roi Pêcheur. Sacré échange verbale où l’on voit petit à petit le Doctor passer du faible terrifié au héros qui a le dessus, avec une sacrée maîtrise. J’aime beaucoup cette scène (qui alterne avec les séquences dans la base sous-marine), ce sous-sol à demi-éclairé, ce duel de mots, et un méchant fort classe :


Pour la petite anecdote sa voix me semblait familière et accessoirement terriblement adaptée à un rôle de grand méchant. Après vérification, c’est tout à fait normal, son doubleur, Peter Serafinowicz, a déjà donné dans le domaine du côté obscur (bon ok il n’avait que trois répliques dans le film, mais tout de même !).


Et on retrouve sans grande surprise le Doctor planqué dans le sarcophage que personne n’arrivait à ouvrir depuis le début de Under the lake, qui a ainsi échappé à l’inondation et sort de là juste à temps pour se débarrasser des fantômes restants avec son propre fantôme qui n’était rien d’un autre qu’un hologramme (autant dire que tous les éléments étaient en place depuis le début).


L’histoire se conclue quand même sur une petite note de tristesse, puisque O’Donell est toujours morte, au désespoir de son amoureux que Clara essaye de consoler (pour le coup elle sait de quoi elle parle !). Mais aussi une petite note de bonheur avec une histoire d’amour qui elle se termine bien (c’est un peu gratuit mais ça réchauffe le cœur !).

- When did I first have those ideas, Clara ?
- Well, it must have been... Wow.
- Exactly. Who composed Beethoven's 5th ?
Après quoi il ne reste plus qu’à faire un petit point sur la résolution, afin de boucler avec l’introduction de l’épisode, et terminer sur une nouvelle dose de guitare électrique !


(et j’aime beaucoup le petit haussement d’épaule à l’attention du téléspectateur, il veut tout dire !)

Before the flood est au final un épisode tout à fait honorable. Il n’est pas aussi frappant que sa première partie, mais l’ensemble est fort solide et se défend très bien dans la gamme épisode déconnecté de tout fil rouge

J’ai pour ma part apprécié les ficelles un peu faciles de la boucle de causalité volontairement assumées, le Doctor en grande forme à la guitare électrique, le méchant à la voix terriblement bad ass, les personnages secondaires forts attachants, les décors étonnants et la très chouette réalisation. Un bel épisode donc !