mercredi 31 décembre 2008

Bilan 2008

Il parait que ça fait chouette, de faire un bilan à la fin d’une année, comme pour une entreprise, afin de voir où on en est et si l’année a été productive ou pas… Je vois ça comme une opportunité de voir ce qu’il y a eu de sympa cette année dans mes programmes de lecture et de ciné, et merci mon blog de me servir d’aide-mémoire…

Voilà donc mes tiercés gagnants (quand c’est possible). Il n’y a pas d’ordre de préférence dans la présentation, le premier ne l’est pas forcément dans mon cœur, et parfois c’est juste le hasard de la chronologie (m’étonnerait qu’à moitié que si on me pose la question demain, j’ai encore changé d’avis…)



ROMANS


Bon ok, il est sorti en 2008 celui-là, mais ça a été vraiment mon coup de cœur du début d’année : sobriété de l’écriture, véritable plongée dans un esprit malade, histoire vraie qui plus est… un autre grand roman de l’auteur des Fleurs pour Algernon, avec en prime la suite qui arrive en janvier : Les 1001 guerres de Billy Milligan.

Lui non plus ne date pas de cette année, mais sur toutes mes lectures fantasy de l’année, c’est de loin la plus belle découverte, plus de 2000 pages dévorées comme de rien, des personnages incroyables, un langage cru et technique qui détonne, un mélange de genre excellent entre Histoire, fantasy et flirt avec la SF. En plus il est réédité en poche… je vais pas tarder à l’installer en place d’honneur dans ma bibliothèque…

Pas très original comme choix, j’avoue avoir eu du mal à choisir, mais finalement, c’est Gaiman qui gagne, et pour un seul et unique détail de la première page :

There was a hand in the darkness, and it held a knife

Le tout sur fond noir, avec une main qui tient un couteau. Des fois, ce sont les choses les plus simples qui marquent…


BD & COMICS


Ma plus belle découverte de l’année, une des rares séries de comics qui pourrait concurrence Sandman dans mon cœur (bien que ça reste hautement improbable). Le concept est original, le traitement excellent : personnages bien typés et attachants, histoires bien ficelées bourrées de références aux codes de différents genres, chouettes dessins…

Je n’achète pas souvent des BD, mais celle-là… je savais qu’Emile Bravo savait faire de belles choses, comme la série Jules, mais ce Spirou-là, quand ça a été le héros de notre enfance, ne laisse pas indifférent. On y retrouve tout ce qui faisait les premiers albums de Franquin, avec d’autres thématiques plus sérieuses qui touchent quand bien qu’adulte, on ait gardé un cœur d’enfant…

Pas de troisième vous noterez, j’avoue avoir eu du mal à en sélectionner un en particulier…


CINEMA


Difficile de faire l’impasse sur le film qui a même réussi à séduire Télérama (si si, jvous jure), un « vrai » Batman tout en nuances de gris où les méchants ont la vedette, avec un très bon scénario, des acteurs déchaînés, et je reviendrais sur la BO après… en plus, vendre un film de super-héros sans donner son nom dans le titre, il fallait oser !

Finalement, et c’est sans doute lié au fait que je suis abreuvée par sa BO, de tous les films divertissants que j’ai vu cette année, celui-là me reste en tête. Autre film de super héros atypique, avec un super héros inventé de toutes pièces pour l’occasion, une histoire étrange, une 2de partie inattendue qui touche…

Encore une fois, une 3e place bien disputée… même si globalement j’attendais peu de films cette année (il m’est arrivé de me pointer au ciné sans même avoir vu une bande annonce…), il y a eu de très bonnes surprises. J’ai choisi celui-là parce que ce western presque sorti d’une autre ère, avec de très bons acteurs est vraiment chouette. Et bon y’a Viggo quoi ^^


MUSIQUES



Prend garde au loup - Belyscendre

Ma plus belle découverte de l’année. J’étais tombée sur leur charme en écoutant leurs concerts, le CD, c’est encore mieux (déjà pour la sono ^^). Des chansons traditionnelles aux textes épatants, à découvrir ou redécouvrir avec plaisir, avec de très belles voix et une partie instrumentale pas négligée pour autant. Le prochain concert, je veux y être :D !


Hancock – John Powell

Coté musique de film, la plus belle à mes yeux pour toute l’année, c’est celle-là. Pas originale pour deux sous, mais l’alternance de thèmes héroïques ou plus intimistes fait toute sa saveur, d’autant plus que tous sont très chouettes à écouter. Une piste résume très bien tout ça :



The Dark Knight – Hans Zimmer & James Newton-Howard

Sans doute la BO la plus expérimentale de l’année, puisqu’il s’agit d’une musique impossible à « écouter ». Tout au plus, on peut la mettre en fond sonore. Angoissante avec ses sonorités électroniques, elle contribue grandement au film… dommage qu’ils aient peu de nominations pour leur travail…

Voilà pour mon petit bilan hautement subjectif et incomplet (d’ici là que la mémoire me revienne ^^). D'ailleurs j'aurais pu faire les jeux vidéo en passant...

A part ça, j’en profite pour vous souhaiter (en avance parce que comme d’hab ça je vais oublier après) une très bonne année 2009 riche en livres, musiques, cinés, séries télé, rencontres PI et je ne sais quoi d’autre…

On se revoit en 2009 pour de nouvelles aventures ^^.

lundi 29 décembre 2008

La Leçon de Piano – Jane Campion


Bien que mes goûts soient assez carrés en général, en terme de livres comme de bouquins, il m’arrive d’avoir le coup de foudre pour des trucs complètement atypiques… comme ce film par exemple. La musique y est pour beaucoup, j’admet, d’ailleurs le CD a longtemps tourné en boucle sur mon PC… et tourne encore régulièrement, au moins pour le plus beau des thèmes, à savoir celui-là :



Si ce petit morceau ne vous affecte pas, même un petit peu, vous n’avez pas de cœur ^^

La Leçon de Piano, ou The Piano (le titre original étant bien plus représentatif que le titre français in my humble opinion) raconte une histoire d’amour et de drame, de paroles et de silences, de musique et de désir. C’est l’histoire d’Ada, pianiste muette, mariée à un homme à l’autre bout du monde, en Nouvelle Zélande. Elle y emmène sa fille et son piano… pauvre piano abandonné sur la plage parce que son mari refuse (ou ne peut pas ?) le transporter. C’est donc le voisin, pas qu’un poil amoureux, qui le récupère, et propose à Ada de le récupérer en échange de « leçons ».

L’histoire est étrange, jouant sur des registres opposés (calmes/tempêtes -à l’image de la météo-, jeux d’enfants/jeux d’adulte) et des symboles forts. Le piano, bien sûr, est au centre de l’histoire : voix d’Ada, relique d’une histoire d’amour passée, objet d’un « marché » entre Ada et Baines, on se rend bien compte au cours du film qu’il est autant une prison qu’un moyen d’évasion pour l’héroïne. Et c’est loin d’être le seul objet à avoir rôle de symbole. Le spectacle monté par le prêtre est loin d’être anodin…

Le film a un coté assez brut qui marque : rien n’y est atténué, rien n’y est dissimulé, que ce soit dans les passages les plus chauds (et y’en a un ou deux*siffle*) ou dans les déchaînements de colère, et l’atmosphère est plus que prenante… difficile, au bout d’une heure de film, de ne pas sentir l’humidité ambiante et la boue notamment.

Les acteurs sont excellents, dans la mesure où ils parlent finalement très peu, mais font transparaître littéralement leur personnage néanmoins, qui frappent tous par leur très grande humanité (Vous savez tous ces films où on se dit « Ce type est un connard », bah là ça n’arrive jamais vraiment, parce qu’on les comprend, finalement, chacun avec ses problèmes).

Accessoirement, les décors et les costumes sont drôlement bien rendus, ce qui fait qu’on se perd parfois dans leurs contemplation (ah les costumes d’Ada)… Bref, c’est un très beau film, qui mérita bien sa palme d’or à l’époque…

mercredi 24 décembre 2008

Téméraire (1-4) – Naomi Novik



1. Les Dragons de sa Majesté
2. Le Trône de Jade
3. Par les chemins de la soie
4. L’Empire d’ivoire

Je me rends compte que je n’ai jamais parlé de Téméraire ou presque sur mon blog, ou du moins jamais de la série entière… en fait c’est parce que l’article qui aurait pu en parler m’a servi pour le Serdaigle Match… mais qu’à cela ne tienne, à l’occasion de ma lecture du 4e tome, retour sur ce cycle.


Téméraire est une de ces séries de fantasy, qui sans qu’on l’attende au tournant à chaque sortie (personnellement je les achète plutôt d’occasion à Gibert 2 mois après…), est assez agréable et divertissante pour qu’on aborde chaque nouveau tome avec plaisir. Un peu comme la Symphonie des Siècles, de la bonne vieille fantasy bien écrite idéal pour se détendre et voir du pays… quoique le « bonne vieille fantasy » ne soit guère approprié ici.


C’est en effet une série qui relève de genres bien particulier des littératures de l’imaginaire : une uchronie steampunk avec un soupçon de fantasy historique. Oui là tout de suite ça vous parle beaucoup j’imagine (et accessoirement ça montre bien que faire rentrer des romans dans des petites cases est un exercice assez fastidieux, même pour une documentaliste dans l’âme).

Pour situer les genres, l’uchronie, c’est quand on réécrit l’histoire à sa façon (Chroniques des Années Noires de Kim Stanley Robinson sont ma référence dans le domaine), le steampunk est un courant SF/fantasy où l’on se situe dans une ère de révolution industrielle (La Lune seule le sait de Johan Héliot vous en donne un bon aperçu pour le coté SF de la chose… pour la fantasy les auteurs français s’y essaient souvent), et la fantasy historique, comme son nom l’indique, s’inscrit dans l’histoire (les mythes arthuriens sont l’occurrence la plus fréquente de ce genre).

Mais bon à la rigueur, la classification, on peut s’en passer… En fait Téméraire réécrit l’histoire des campagnes napoléoniennes (du point de vue des anglais) du début du XIXe siècle avec une divergence majeure : l’existence d’une « armée de l’air », sous la forme de dragons, chevauchés par tout un équipage, notamment de fusiliers et autres…


Pour aller plus dans le détail, c’est l’histoire d’un capitaine de navire, Will Laurence, qui lors d’une escarmouche avec un navire français, met la main sur un œuf de dragon chinois. Et se retrouve bien malgré lui à devenir le « maître » de ce dragon nommé Téméraire. Voilà donc qu’il quitte la marine pour les Aerial Corps, tout en s’occupant de ce dragon plein de surprises.

Les dragons « apprivoisés » ne sont pas vraiment une nouveauté dans le domaine de la fantasy, c’était un sujet largement traité par les Dragons de Pern d’Anne McCaffrey (que de souvenirs…) sans qu’on en arrive à citer Eragon (no comment). Néanmoins Naomi Novik arrive à ne pas tomber dans le cliché, en créant une véritable relation d’amitié entre Téméraire et Laurence (sans aucun lien psychique qui soit), et en donnant des caractères très intéressants à ses deux personnages.

Laurence est en effet la pure incarnation du gentleman anglais du XIXe siècle, bourré de principes des doigts de pieds à la pointe de ses cheveux, ce qui en fait un personnage assez rigide… parfois insupportable à cause de cela, mais c’est tout le charme d’avoir un homme ancré correctement dans son époque et complètement lié par ses obligations. Sa morale et son honneur sont clairement au centre de ses conflits intérieurs, et il faut reconnaître que dans le tome 4 il devient très intéressant grâce à ça…

Téméraire, son dragon, est beaucoup plus libre dans ses pensées et ses choix, et raisonne plus avec ses émotions qu’avec des codes de conduite. Il a une origine particulière (nœud de l’intrigue des 2 premiers tomes), qui le sépare des autres dragons, ce qu’il fait qu’il est curieux et réfléchit énormément. Par ailleurs, c’est parfois celui qui a les réactions les plus humaines dans ce duo, bien qu’il garde un vrai caractère de dragon. L’auteur ne l’a pas complètement humanisé, et a su lui attribuer quelques traits de caractères draconides qui lui donne un certain charme.

La relation entre Téméraire et Laurence ne constitue pas la seule intrigue, et passe d’ailleurs assez vite au second plan dès le deuxième tome. En effet, la Grande Bretagne étant en guerre avec la France, Téméraire est très vite mis à contribution dans le domaine. Les amateurs de grandes batailles seront donc servis avec des passages particulièrement épiques dans ce domaine, bien qu’un peu confus parfois pour moi…

Et comme la guerre ne se joue pas qu’entre soldats, l’action, c’est aussi du voyage et de la diplomatie. L’origine de Téméraire oblige à un voyage en Chine dans le tome 2, entre dépaysement et manigances politiques. Il est suivi par un retour épique dans le tome 3 par la route de la Soie (enfin…), jusqu’à Constantinople, avant de remonter par la Prusse en train de se faire écraser par Napoléon. Une fois de plus, c’est manigances politiques, batailles, et voyage, avec en prime une magnifique rencontre avec les bottes d’une célébrité (vous verrez, vous verrez…). Quand au tome 4, il s’offre l’Afrique, rien que ça, du Cap jusqu’aux Chutes Victoria (enfin j’imagine que c’était elles).



Bref, avec Téméraire, on en prend plein la vue, coté décors, cultures, ambiances, et batailles. Un très bon cocktail qui est complété par quelques bonnes réflexions sur le statut des dragons, et même des hommes (et oui, on est encore en pleine période d’esclavage…), qui donne lieu à tout plein d’échanges intéressants entre Laurence et Téméraire.

Ajoutez à ça un rendu de l’époque précis et exact (enfin fantasy-ment parlant), Téméraire est une très bonne lecture assez originale, avec une écriture assez efficace qui fait que ça se dévore comme de rien. Et c’est toujours plaisant de voir Napoléon mis en scène coté anglais (en terme de steampunk, c’est toujours LE méchant de l’époque, y’a de quoi être fier ^^), d’ailleurs je l’ai trouvé assez fidèle au personnage historique dans son apparition à la fin du tome 4…

Ses seuls défauts, c’est la froideur de la narration (induite par le caractère de Laurence, mais qui peut lasser quand même), l’impression de tourner en rond par moments au niveau des personnages (ça va mieux dans le tome 4 de ce coté là), et le risque de lassitude à enchaîner les tomes (il existe déjà un 5e tome en anglais, et nul doute que ça va continuer…).

Mais bon, il faut quand même savoir que les droits d’adaptation ont été achetés par Peter Jackson, et ça, ça fait rêver… parce que les batailles napoléoniennes revisitées avec des dragons, sur grand écran… *bave sur son clavier et décide de s’arrêter là*

dimanche 21 décembre 2008

La Symphonie des Siècles – Elizabeth Haydon

« Les Trois viendront, partant tôt arrivant tard »
Prophétie des Trois



Comme tout ouvrage de Fantasy qui se respecte, ça commence par une prophétie, une série de cartes, un complot, une auberge, et une équipe d’aventuriers hétéroclites (magicienne, voleur, guerrier). Et puis, prophétie oblige, on a une belle histoire de lutte contre le mal, de royaumes à unifier, avec des elfes (pardon des Lirins), des nains, des immortels et des mortels…

Vu comme ça, on s’attend à un énième remake du Seigneur des Anneaux, ce qui n’est pas complètement faux. La Symphonie des Siècles est un cycle de fantasy (heroic fantasy même) on ne peut plus classique, mais dans le bon sens du terme. Comprenez par là qu’aussi bourré de clichés qu’il soit, ses idées et son écriture en font une lecture très agréable, dont les 3 (ou 6) tomes que sont Rhapsody, Prophecy et Destiny, se dévorent très vite.

Au menu, on a donc des personnages attachants, petite présentation pour voir. Rhapsody, l’héroïne, est une barde douée, avec du caractère et une touche de fragilité -juste ce qu’il faut-, une épée magique parce que c’est classe, des pouvoirs étranges, une belle absence de préjugés et un certain don pour s’attirer les ennuis. J’admets qu’elle m’exaspère parfois, avec son coté presque Mary Sue, mais on l’aime bien quand même. Et heureusement, elle partage le haut de l’affiche avec ses deux acolytes.

Grunthor est le profil type de la brute au grand cœur, du genre à plaisanter sur les géants qui mangent les princesses avec les petites filles, tout en montrant ses dents. C’est un peu le Fezzik (The Princess Bride) du roman, donc ô combien attachant. Il est difficile de ne pas l’aimer, d’autant plus que ses répliques sont souvent très drôles (c’est un side-kick, mais un bon side-kick).

L’autre compère, sorte d’opposé à Rhapsody, c’est Achmed, un genre d’assassin (du moins au début), dans le genre tueur furtif, toujours acerbe et sarcastique. Accessoirement, c’est un stratège de génie, son passé est assez sombre, il n’est pas dépourvu d’ambitions, et c’est sûrement le personnage le plus complexe du cycle, qui laisse à voir des multiples facettes de son caractère, de façon parfois assez surprenante. C’est accessoirement celui qui évolue le plus, et sur la fin il en devient presque poignant.

Autour d’eux gravitent une sacrée galerie de personnages, des récurrents et d’autres moins, des archétypes mais jamais clichés. Ils sont tous suffisamment nuancés pour offrir une bonne lecture, d’autant plus que certains auraient parfaitement pu être les héros de l’histoire (Ashe typiquement, le héros secondaire dont l’histoire rapportée aurait rempli 3 romans… mais ça serait sûrement moins intéressant à mon avis).



L’univers où se déroule l’histoire brasse allègrement pas mal de paysages de fantasy, décrits suffisamment biens pour déclencher un émerveillement fréquent, avec une mention spéciale pour les cavernes, tunnels et autres souterrains, surtout le périple du premier tome, qui est vraiment épatant dans le genre. Le voyage est au rendez-vous, pas de doute là-dessus.

Et l’intrigue ? Elle est dense : au début centrée sur les trois héros, elle se ramifie ensuite en une multitudes de branches, tissant une toile complexe d’évènements qui tirent sur tous les registres : politique, guerre, amour, aventure… il y en a pour tous les goûts. Certes les batailles ne sont pas extrêmement épiques (enfin pour avoir lu le Livre de Cendres et les Monarchies Divines, toutes les batailles me paraissent atrocement banales), et les amourettes un poil trop fleur bleue (imaginez du Harlequin en bien mieux écrit, ça y ressemble… pas désagréable pour autant ^^), mais l’histoire est prenante, réserve pas mal de rebondissements, et une fois remis dans le bain, les tomes se dévorent comme de rien.

Bref, c’est un chouette cycle de fantasy pour se distraire, classique mais original, qui bénéficie en plus d’une très bonne qualité d’écriture, dans un registre musical, ça ne vous surprendra pas. Le découpage, se fait en mouvements, avec une ouverture et un final… de ce coté là, l’auteur ne joue pas sur les mots quand elle qualifie son œuvre de symphonie.

La version française, par contre, est tout à fait susceptible de fâcher les esprits : Pygmalion est aux commandes, alors inutile de vous faire un dessins, au lieu de 3 tomes, on en a 6, découpés complètement arbitrairement, ce qui rend la lecture complètement saccadée. Pour être honnête, j’ai pataugé un moment dans la 2e partie du tome 3 pour rattraper le fil, et encore, y’a une histoire d’amnésie qui m’a donné un coup de main…

A part ça, les couvertures, certes, elles sont jolies (enfin elles m’ont bien convaincu pour le tome 1-1 et le 2-1), mais de toute évidence l’illustrateur n’a même pas ouvert le bouquin, parce que bonjour le rapport avec les personnage et les évènements : la fille sur le tome 1-2, c’est Jo, bon elle est blonde dans le bouquin mais vous avez rien lu… Et pour les tome 3-& et 3-2, je cherche encore ce que ça représente. Ah oui et on change accessoirement de traducteur en plein milieu… aie aie coté style… parait que la première était une catastrophe, mais on perd quand même quelque chose avec le deuxième…

Menfin J’ai Lu vient de sortir les 2 premiers tomes (enfin le tome 1 quoi) en poche, donc vous pouvez vous lancer plus facilement sans souffrir de la séparation entre les deux… Il existe une suite en anglais, composée de Requiem for the Sun, Elegy for a Lost Star et quelques autres… y’a encore de la lecture à faire… en VO histoire d’économiser des sous et de la place sur les étagères !



Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, au prochain épisode bouquins, vous aurez le droit au tome 4 de Téméraire, en principe.

lundi 15 décembre 2008

Les Contes de Beedle le Barde – J.K. Rowling



Aka The Tales of Beedle the Bard pour les Anglophones… personnellement je fais un mix des 2, genre « Contes de Beedle the Bard ». Il faut dire aussi que le temps que j’ai mis à l’acheter est principalement dû à mon incapacité à choisir entre vo et vf… La librairie a tranché pour moi, y’avait que de la vf ! Faut toujours s’en remettre au destin, c’est comme ça d’ailleurs qu’on trouve d’occas dans la même journée à Gibert tous les bouquins dont on rêvait depuis 2 mois et qu'on ruine en 1/4 d'h ses économies…

Bref, Beedle the Bard. Non, ce n’est point un tome 8 d’Harry Potter, mais une annexe aux romans, à l’image des Animaux Fantastiques et du Quidditch à travers les âges, sauf que cette fois-ci, elle est spécifique au tome 7 d’Harry Potter.

Il s’agit en effet du fameux recueil de contes cité dans le tome 7, dans sa version commenté par Dumbledore (pas comme s'il n'avait pas préfacé les Animaux fantastiques et le Quidditch), et dont les runes originales ont été traduites par Hermione (en toute honnêteté je me demande l’intérêt de cette précision sur la page de titre, pour rester poli, je dirais que ça me fait une belle jambe). A l’intérieur, une préface et cinq contes, et quelques dessins de ci de là.

L’objet est assez joli : la vf est rangée dans un étui (pas là pour protéger pour 2 sous, je suis prête à parier qu’on abîme plus le bouquin en le sortant/rentrant qu’en le laissant dehors) illustré par Jean-Claude Götting (on aime ou on aime pas, moi je lui dois mes plus lectures Je Bouquine alors j’y suis attachée), ce qui permet de le repérer facilement en rayon, et accessoirement d’harmoniser un peu la bibliothèque (quoique chez moi ce soit une cause perdue entre les vo et vf, grands et petits formats, anciennes et nouvelles éditions, pour ceux qui cherchent une idée de cadeau, le coffret des 7 sorti récemment, je ne cracherais pas dessus ^^).

Dans l’étui, un bouquin d’une centaine de pages en bleu et blanc, couverture en relief (enfin en creux plus exactement), un papier épais, et un coté vieux bouquin soigné avec ses grandes marges et ses petits symboles sous le titre de chapitre, repris à chaque page… je reviendrais sur le contenu après mais en terme d’objet-livre c’est un chouette ouvrage, vous savez un peu le genre où on passe autant de temps à caresser le papier qu’à lire…

Quand au contenu, il est variable je dirais, c’est pour ça que je préfère séparer chaque conte… vous pouvez lire tranquille, je ne révèle rien du contenu en lui-même.

Le Sorcier et la marmite sauteuse

J’avoue que j’ai du mal avec ce conte, il reprend assez la figure traditionnelle de l’Avare, plus l’objet magique, mais utilisé un peu à contre-sens en fait : à titre d’exemple je me rappelle de l’histoire d’un moulin magique pouvant moudre ce qu’on voulait, et dont un sot avait oublié la formule pour l’arrêter, si bien qu’à la fin le moulin finissait au fond de l’eau à moudre éternellement, d’où la mer salée… Bref là l’objet magique a un rôle très différent, même si la morale est assez conte, bien que presque trop morale. Autant dire que ça ne m’a pas trop inspiré…

La Fontaine de la Bonne Fortune

Ce qui est bien, c’est que finalement chaque conte est d’un genre assez différent. Celui-là se raccroche définitivement à la Quête, et se lit fort sympathiquement. Il y a un espèce de décalage dû à la transposition dans un univers Harrypotterien, ce qui donne son charme à l’histoire. Pour le reste, si vous aimez les quêtes, ça vous plaira.

Le Sorcier au cœur velu

C’est définitivement la plus belle découverte à la lecture, un conte à l’ancienne mode, dans tout ce que ça implique dans le caractère cruel et noir, comme on ne sait plus les faire. C’est de loin le plus original de tous, qui se raccroche parfaitement à l’univers d’HP avec cette histoire de cœur (ceux qui l’ont lu feront le même parallèle que moi, pas besoin des commentaires de Dumbledore pour le remarquer).

Babbitty Lapina et la souche qui gloussait

Le titre est peu attracteur, j’avoue que ça rebute même franchement. Ce coup-ci, on est assez proche des Habits Neufs de l’Empereur dans le concept, tout en mettant ça en parallèle avec un peu d’histoire sorcière. Ca se lit bien, mais on reste un peu sur sa faim…

Le Conte des Trois Frères

Celui qu’on connaît tous pour l’avoir lu dans le tome 7, il est toujours aussi sympathique, et il a ma préférence avec le Sorcier au cœur velu, pour son coté conte à l’ancienne. Il me fait toujours pensé à la Mort Marraine celui-là, que j’ai toujours beaucoup aimé comme conte, avec la valeur ajoutée par l’univers d’Harry Potter (il ne faut pas avoir peur de la mort qui n’est qu’une grande aventure de plus –enfin ça c’est du Peter Pan à la base).

Au final, les contes en eux-même ne sont pas extrêmes marquants, sans doute parce qu’ils sont trop contes de fées à mon goût à l’exception de deux. L’intérêt relève plutôt de leur origine « sorcière », et de cet aperçu de littérature enfantine sorcière qu’ils donnent. Il y a quand même quelques éléments intéressants en terme d’histoire du monde de la magie qui passent par ces écrits.

Concernant les commentaires de Dumbledore, ils me laissent assez sceptiques… intéressants certes, mais souvent trop longs ou trop courts, et surtout ils volent un peu au lecteur la possibilité de se faire sa propre interprétation de l’histoire. Surtout que combiné aux notes de bas de page de Rowling pour expliquer certains éléments (ce qui est à proprement parlé ridicule, ne pas savoir ce qu’est un cracmol –ce que peu de gens ont oublié- ne nuit pas à la lecture), on a l’impression d’avoir affaire à une édition spécial lycée de Candide !

A la rigueur j’aurais préféré quelques notes de bas de pages humoristiques, ou juste une préface de Dumbledore (sur le modèle des précédents, ce qui était savoureux à souhait), là il y a un peu surcharge d’information (un peu comme l’histoire des Runes d’Hermione). Bref ce livre n’est pas indispensable à lire, même pour un fan d'HP, mais c’est une distraction sympathique, comme les deux annexes précédentes en rouge et en vert. Nul doute que cela nourrira les fanfictions, et pour le reste, c’est tout de même un chouette objet, surtout quand on pense à la version collector anglaise vendue par Amazon

(oui parce que pour ceux qui ont raté l’histoire, en fait ce petit livre n’aurait pas du être vendu. Mais des 5 exemplaires à la main créés, un a été vendu aux enchères, acheté par Amazon, puis finalement édité, les bénéfices allant à une association caritative…)

Le dit collector ci-dessous fait effectivement rêver, menfin à 65 euros, ça fait cher le rêve si vous voulez mon avis, surtout que pour le même prix on peut se payer le coffret collector des 7 HP, nettement plus intéressant question contenu... et maintenant, on attend toujours la fameuse encyclopédie tant promise ^^.

samedi 13 décembre 2008

Indiana Jones and the Fate of Atlantis



Ce qui est bien dans le monde des jeux vidéo, c’est que bien qu’on aille vers le domaine du « encore plus » (beau, cher, exigeant en matériel, intelligent, long, casse-tête, etc.), c’est parfois les vieux jeux qui amènent les plus belles surprises. En témoigne ce Indiana Jones and The Fate of Atlantis que je suis allée piocher dans mes réserves récemment.

Certes, avec Lucas Arts on ne prend jamais vraiment de risque, vu que leurs vieux jeux point’n’click sont une référence dans le monde des jeux vidéo, surtout dans le domaine du jeu d’aventure à caractère burlesque (faudrait que j’écrive un truc à ce sujet un jour). Il faut dire que leurs jeux combinent toujours les ingrédients idéals d’un bon divertissement : bon scénario, personnages loufoques, énigmes tordues, humour, et l’impossibilité de mourir (c’est important, parce que les jeux d’aventure où l’on meurt à chaque coin de rue, c’est chiant, tout simplement).

Ce Indiana Jones ne fait pas exception, et peut se targuer en plus d’être un véritable Indiana Jones en terme d’énigmes, de scénario et de personnages… pas besoin d’expliquer pourquoi on accroche vite.

L’histoire est on ne peut plus classique : en guise de Graal et d’Arche Perdue, Indiana Jones part à la recherche de l’Atlantide, accompagné de la charmante Sophia (encore une de ses ex-conquêtes), avec les Nazis comme adversaires. Leurs aventures les baladent aux Etats-Unis, en France, en Islande, en Algérie, sur les îles de la Grèce et j’en passe… Les personnages sont incroyablement in-character : Indy comme le baroudeur-archéologue blasé et cynique, Sophia rappelle beaucoup Marion, coté mystique en plus, et les deux méchants Nazis, un savant fou et un officier, ne sortent pas du casting habituel.

Je pourrais vous citer tous les détails qui font qu’on se croirait dans un énième opus filmographique de la série, mais je me contenterai juste de citer le doublage présent dans la version CD : le doubleur d’Indiana Jones mimétise tellement bien Harrison Ford qu’on s’y croirait. En fait entre la qualité du scénario et le soin apporté aux personnages et aux dialogues, il ne faut pas s’étonner que certaines personnes considèrent le jeu comme un 4e volet des aventures de Indy et auraient bien aimé qu’on s’en inspire pour le dernier film…

Les énigmes sont de niveau tout à fait acceptables : pas aussi déjantées que celle d’un Monkey Island, donc plus logiques, mais tout de même corsées (surtout sur la fin). On peut comme toujours se retrouver bloqué pour pas grand-chose (genre ne pas arriver à vidanger un réservoir juste parce que vous utilisez le récipient avec le tuyau et pas le bout du tuyau, c’est vache). Des scènes plus « d’action » viennent parfois émailler la progression, ce qui ne fait pas de mal pour aérer un peu les neurones.

Le jeu dure une dizaine d’heures, mais il faut savoir qu’il offre trois voies d’accès : mode énigmes (celui que j’ai testé), mode en duo (où on fait équipe avec Sophia et qu’on alterne entre les deux persos) et mode action. Par ailleurs sur la fin certains choix peuvent modifier la fin… y’a de quoi rejouer donc ^^

Ah oui et deux choses à retenir : sur la fin du jeu, pensez à faire plein de sauvegardes, parce que vous pouvez quand même mourir par mégarde (sans compter le fait que j’ai dû recharger la fin 15 fois avant de trouver la bonne), et essayez toujours de récupérer les objets que vous avez utilisé (pareil, sur la fin) si vous ne voulez pas vous retrouver à retraverser tout le pays 150 fois….

Bref, c’est un jeu éminemment sympathique, et comme tous les vieux jeux LucasArts, il est possible d’y jouer avec l’émulateur ScumVM (infiniment plus simple à faire marcher que la DOS box), ce qui fait qu’il passe sous Vista et XP les doigts dans le nez (mais pas en plein écran par contre à priori). Donc si vous tombez par hasard sur une copie, lancez-vous, rien que le générique de début vaut le détour en terme de générique émaillé de scènes à tendance cartoon qui plus est interactives (à coté le générique de Day of the Tentacle c’était un petit joueur).

vendredi 5 décembre 2008

Fables 6 : Cruelles Saisons – Bill Willingham


Pour ceux qui n’ont jamais entendu parlé de cette merveilleuse (c’est le cas de le dire) série de comics, je vous renvoie sur à cet article. Après avoir patienté avec difficulté, ça y’est, je l’ai enfin, ce tome 6 tant attendu, surtout que le suspens était à son comble à la fin du tome précédent, bien que la bataille ait pris fin : Fille ou garçon ? Jumeaux ou triplés ?

Je ne vous donnerai pas la réponse, rassurez-vous, rien ne vaut une bonne vieille surprise ^^.


Cruelles Saisons est un recueil qui rassemble trois histoires : Cendrillon Libertine (tout un programme, quoique…), qui met en scène l’héroïne éponyme à Paris, Récits de Guerre (en 2 parties), nous racontant les aventures de Bigdy pendant la 2d guerre mondiale, et enfin Cruelles Saisons (en 4 parties, comme c’est étrange), qui reprend le fil de l’histoire là où nous l’avions laissé. Chaque récit a un ton étonnement différent.


Le premier, assez anecdotique (quoique aucun « hors-série » ne l’est jamais longtemps) offre une belle tranche de fou rire sur le début et un coté très film noir pour la suite (no spoiler d’où ce terme vague). Certes, la chute est prévisible à 30 km, mais ça se lit avec plaisir, ne serait-ce que pour la remarque de Bigby sur les français à la fin, assez fun parce que ça semble plus être l’avis du personnage que de l’auteur, et surtout c’est dit à la façon Bigby quoi : « Ils sont moins une nation qu'une population soudée par la surabondance de fromage ».

Le second rappelle plutôt les vieux comics de l’âge d’or, quand Superman & cie avaient pour ennemi les Nazis qui testaient tout plein d’armes fantastiques pour conquérir le monde, avec un petit coté film de guerre à coté. On échappe bien entendu pas au bon vieux château allemand où les méchants mènent leurs sinistres expériences… belle ambiance, bonne intrigue à la Bigby (avec toujours ce coté angoissant du tueur –mais du bon coté), quelques chouettes répliques, chouette morceau.

Quand au troisième, c’est le plus attendu, et il ne déçoit pas. C’est plus un épisode de transition qu’autre chose, une sorte de calme après la tempête, très plaisant. Bon certes, il y a quelques évènements, mais l’intérêt de l’histoire tient surtout à qu’elle s’attache vraiment aux personnages et à leurs relations, les habitués du premier plan comme Blanche Neige et Bigby, mais aussi d’autres qui passent au premier plan comme la Belle&la Bête. Et il y a des passages, franchement, ça sert le cœur.

Inutile de préciser que la suite fait baver… Pour le reste, le dessin est agréable, les couvertures magnifiques (à consulter ici pour se faire une idée)… à ce sujet je viens de découvrir qu’il y a un recueil de ces couvertures qui existe, c’est fort tentant, je le verrais bien à coté de mon recueil de couv de Sandman *siffle*).

Une fois n’est pas coutume, toujours la même question, mais à quand la suite ?
(et accessoirement, combien de temps vais-je tenir avant de décider d’investir dans la VO…)

jeudi 4 décembre 2008

Le petit guide des fanfictions Stargate (version light)


(je vous épargne la version longue, celle-ci ne fait *que* 4 pages)
Pour ceux qui ont raté le coche, je suis en pleine période Stargate en ce moment, et qui dit Stargate dit également fanfictions, pas comme si ce n’était pas l’univers pour lequel j’ai lu mes premières fics (ex-aecquo avec Starwars, me rappelle plus lequel a commencé). Bref c’est un petit topo sur le sujet, sorte de mini-annexe spécifique à mon ancien guide sur les fanfictions.

C’est quoi Stargate ?

Stargate-SG1, de son nom complet, est une série de science-fiction tirant sur le coté space-opéra/science-fantasy de la SF, ce qui explique sans doute une bonne part de sa popularité. Elle raconte les aventures d’une équipe, SG1, qui explore les différentes planètes de la galaxie via un appareil extraterrestre, la porte des étoiles, découvert en Egypte (près des grandes pyramides qui non ne sont pas des tombeaux mais des pistes d’atterrissage pour des vaisseaux aliens), qui vous fait voyager à travers un vortex et vous amène quasi instantanément à l’autre bout de la galaxie.

Les épisodes, qui se suivent et ne se ressemblent pas ont des tons et des genres très variés, du délire au drame, du film d’action à la discussion continue, de l’huis clos au voyage… il y a en a pour tous les goûts. Les personnages sont tous attachants à leur façon, chacun avec ses qualités, ses défauts, ses talents et ses squelettes dans le placard. Par ailleurs, la série joue aussi sur la ligne de la série B dans son esthétique et son univers (tout le monde parle anglais mais écrive en égyptien ancien ou en latin, et les goa’uld utilisent des torches pour éclairer leurs vaisseaux) qui lui donne tout son charme, ainsi que l’emploi de nombreuses références et clichés (ils ont refait ou parodié pas mal de films, à commencer par StarWars)

Bref c’est un univers très large dont je ne donne ici qu’un bref aperçu. La série, aujourd’hui terminée compte dix saisons, plus de deux cents épisodes, et accessoirement deux téléfilms. Par ailleurs, elle dispose également d’un spin-off, Stargate Atlantis (même genre de personnages et d’aventures, mais dans une autre galaxie), qui comptera à sa fin cinq saisons et un téléfilm. Oui, c’est vaste, alors imaginez un peu les fanfictions là dedans.

Et y’a quoi à lire là dedans ?

Il y a un nombre incalculable de fanfictions sur l’univers de Stargate, c’est une des plus grosses catégories sur fanfiction.net (32 000 Atlantis compris) dans le domaine des séries TV, et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg pour ce fandom.

Il y a de tout (et n’importe quoi aussi) et une certaine diversité, mais comme partout, on finit par retrouver quelques poncifs d’écriture, de thème et de scénarii. La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais ça regroupe tout ce qui a pu me marquer au cours de mes lectures comme genre, avec exemple à la clé (en anglais, il y a belle lurette que je ne regarde même plus le français ^^). Je précise en passant que bien que n’ayant donné qu’un titre de fic pour chaque auteur, les autres fic valent en général au moins autant le détour, de même que j'alterne entre page fanfiction.net et site perso/LJ pour chaque cas, connaitre les deux est utile...

Une pause fic : Les tags & missing scenes

Les missing scenes (littéralement « scènes manquantes » pour les anglophobes) – ou tag, les deux termes se recoupent dans ce contexte- sont des fanfictions en général de taille assez courte (500-2000 mots), qui complètent un épisode en présentant au lecteur un passage manquant, dans l’épisode, ou dans le cas le plus courant, juste après. Une sorte d’épilogue se penchant généralement sur les réactions des personnages face à certains évènements clés, souvent omises dans la série.

C’est un genre qui peut sembler affreusement peu original à priori, vu qu’il ne s’agit de que de continuer un épisode, mais c’est un véritable dérivatif aux frustrations de fans, déjà, et accessoirement une bonne missing scene demande à mon avis au moins autant de travail qu’une fic de 50 000 mots, voir plus. Il faut maîtriser le sujet (l’épisode), les personnages (l’OOC ne passera pas) et le reste de la série pour éviter de déborder. Ce sont souvent des textes poignants, justes, précis et efficaces (comme tout OS qui se respecte), qui se dégustent un peu comme une bonne plaque de chocolat noir à 70% de cacao.

Aftershocks de Rachel500 : un projet plus qu’ambitieux, puisque pour chaque épisode, elle écrit un tag… elle en est à la saison 5, imaginez un peu la montagne de boulot. On peut feuilleter, lire la suite des épisodes qu’on préfère au hasard de nos envies, que du bonheur !

A l’aventure compagnons... : la fic épisode

A l’opposé total du tag, on trouve la fic épisode. Il n’y a pas vraiment de nom pour la qualifier officiellement, mais ce terme là me semble bien convenir. Ce sont des histoires de taille variable qui reprennent plus ou moins le format de la série : mission d’exploration d’une planète, retour du méchant ultime, etc. Ce genre est à Stargate ce que les pseudos tome 5/6/7 étaient à Harry Potter (quand la série n’était pas finie), le fond de commerce (avec les histoires de pairing).

Là où le tag tire sa force de son traitement des personnages et de sa petite taille, ce genre de fic repose avant tout sur son caractère divertissant. Il faut une intrigue originale et cohérente, de l’action et des rebondissements, et les trois quarts du travail sont faits. Ajoutez une intégration correcte du canon et un travail sur les personnages, et vous avez la fic parfaite pour vous occuper une soirée !

Egeria Legacy de annerb : accessoirement c’est aussi une AU mais on s’en fiche. C’est une histoire avec un très bon scénario basé sur les Tok’Ra, un très bon travail sur les personnages (sauf Daniel je trouve, pas toujours très cohérent), pas mal de références mélangées, un soupçon de ship SJ (voir plus loin), et pas mal d’introspection de personnage qui fait toute sa valeur ajoutée… Il lui manque juste le coté team fic, parce que c’est quand même du Sam-centric

Un peu d’amour dans ce monde de brut : Pairing & Jack/Sam

Stargate, comme tout fandom qui existe vit pour moitié sur ses histoires de couple. C’est un des grands paradoxes du monde des fanfictions, qui vit sur la frustration des fans de ne rien voir à la télé, mais se supporterait pas de voir cela à la télé, je pense.

C’est encore plus vrai pour le pairing phare de cet univers, canonique qui plus est, le Jack/Sam, sorte d’équivalent moderne de Roméo&Juliette vu qu’ils ne peuvent pas s’aimer à cause des règles de non-fraternisation dans l’armée (ah, les fameuses règles), si bien que leur histoire tient à tout un tas de petits détails comme des regards, des contacts physiques *OMG il lui a effleuré l’épaule *, des flirts *très* légers, et des « concrétisations » qui n’arrivent que dans des cas extrêmes (autre réalité, rêve de rêve, boucle temporelle), scrupuleusement relevés par les shippers (qui ça, moi ?).

On a pas que du J/S, mais c’est quand même le fond de commerce du domaine, qui donne des fanfictions magnifiques, tout particulièrement celles qui privilégient le coté complètement angst (désolé la trad française ne représente pas le tiers du concept) de leur relation sans tomber dans les facilités de scénario. Y’a du très bon fluff aussi quand on en veut, et des sacrés lemons même (oups me suis trahie). On trouve au moins autant d’horreurs et de clichés, même que je pourrais tenir 15 pages sur le sujet sans peine (entre les dérogations du président et le chalet dans le Minnesota, y’a de quoi), mais comme partout, une bonne écriture fait passer le pire des clichés.

Rassurez-vous, on trouve d’autres pairing, des canoniques (certains Sam/Pete sont vraiment mignons), d’autres moins (on pourrait s’attendre au pire en lisant un Sam/Rodney avec un bébé dans l’équation, et bien non, c’était à la fois émouvant et drôle), et d’ailleurs ça se lit plutôt bien pourvu que ce soit bien écrit.

Trinkets de Denise : Une des plus belles réalisations en terme de J/S, ensemble de 9 tags, tous se déroulant à Noël sauf un, sur les 8 premières saisons, plus un épilogue, avec un fil conducteur (les trinkets, babioles échangées à Noël), et faisant bon usage d’épisodes clés pour développer la relation entre les deux personnages. C’est du 50-50 entre fluff et angst, avec une très bonne caractérisation des personnages et un joli concept. De toute façon Denise est une auteur géniale, elle a plus de 200 fics à son actif, et toutes valent le détour.

La derniere fic avant la fin du monde : l’apocafic

Tout est dans le titre, c’est un genre assez fréquent dans Stargate, la fin du monde, la fin de la Terre, détruit finalement par un ennemi récurrent, et nos héros se retrouvent à essayer de réparer ça (pas comme si le voyage temporel n’était pas une habitude), de se venger, ou encore de reconstruire ailleurs, vous avez l’apocafic, qui commence mal et finit… cela dépend des auteurs, mais inutile de dire que tout le spectre des couleurs y passe.

The Way… Series par sbz : Honnêtement le genre des apocafic n’a jamais été ma tasse de thé, mais s’il y en a une qui m’a marqué, c’est bien celle-ci. C’est une série énorme, 7 parties et plus de 500 000 mots, c’est long, mais c’est passionnant. En laissant de coté une bonne partie du casting, en créant des sacrés morceaux d’intrigues avec de nouvelles civilisations, en offrant un aperçu assez inédit de certains personnages… le résultat laisse sans voix. Mais c’est long, soyez prévenus ^^.

Ripple effect : les Univers alternatifs

Un peu comme dans Harry Potter, il faut distinguer les univers parallèles (et dimensions parallèles, attention, ce n’est pas la même chose !) qu’on visite via un procédé, et les univers alternatifs, qui réécrivent l’histoire à partir d’un point donné. J’ai toujours aimé ce genre parce que c’est un peu l’essence de la fanfiction, reprendre l’histoire et se la réapproprier dans le sens qu’on voudrait qu’elle prenne. Stargate est assez riche dans le domaine : personnages qui ne meurent pas, personnages qui prennent la place d’un autre, conclusion qui change… on a vraiment de bonnes opportunités de développer de chouettes fics.

The Knife Edge of Madness de Strix Varia : J’aurais pu en citer des dizaines, à commencer par toutes celles de Denise, mais pour varier un peu les auteurs, j’ai choisi celle-là parce qu’elle m’a marqué mais ce n’est pas non plus la plus représentative du genre. C’est encore une bonne vieille Sam-centric, sur comment elle s’en est sorti toute seule (mais pas en terrible état parce qu’accessoirement amnésique) dans l’épisode Desesperate Measures (saison 5).

Et pour finir, le mini-dico des termes utiles

UST
Abbréviation de Unresolved Sexual Tension, presque un synonyme de S/J, recouvre toutes ces fics où il n’y a de relation « officielle » (mais ils s’aimmmeuh quand même), et accessoirement ne couchent pas ensemble, comme c’est si bien défini. A opposer aux RST, resolved sexual tension, tout un programme, surtout en ce qui concerne le rating.

Whumping
Terme exclusivement à Stargate, plutôt connu comme le « Danny Whumping », mais on trouve aussi du Sam Whumping… C’est un équivalent du Hurt/Comfort, avec le grand classique de la séance de torture en guise de préliminaire qui revient régulièrement.

Voilà, maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ignorez ce qui vous attend de l'autre coté de la Porte des Etoiles...

samedi 29 novembre 2008

Neferhor ou la quête d'Isis - Isabelle Dethan


Entre deux bouquins de fantasy et trois comics, oui, il m’arrive de lire des BD, des vraies, et françaises avec ça (cocorico). Enfin, pour tout dire, il n’y qu’un seul cycle que je suis avec assiduité depuis son premier tome (pour le reste, il y a la bibliothèque), et qui trône sur mes étagères juste à coté de mes Sandman et autres gaimaneries, c’est celui-ci.

Ah oui mince, je n’ai pas précise dans le titre, il s’agit de Sur les Terres d’Horus, par Isabelle Dethan. Ce cycle raconte les aventures sous le règne de Ramsès II de Khaemouaset, un de ses nombreux fils, accessoirement prêtre de Ptah, et de sa charmante scribe, Meresankh. A eux deux, ils forment une équipe de choc prête à résoudre tous les mystères de l’Egypte : assassinats, complots etc., et pas que d’ailleurs, les tomes 5 et 6 nous ayant baladé jusqu’à Babylone.

Oui parce que la série fonctionne par diptyque, avec un tome de situation initiale/élément perturbateur et un tome de résolution/conclusion, grosso-modo. Bref ne faites pas comme moi, attendez que les deux tomes soient sortis au lieu de baver un an durant en trépignant d’attente.

C’est une série très chouette qui ne laisse pas indifférent. Déjà, ça se passe en Egypte (qui n’est pas fasciné par cette civilisation ?), mais une Egypte sacrément bien documentée (je n’irais pas jusqu’à dire que je me suis servie des pages de croquis du tome 1 pour réviser mon archéo égyptienne mais pas loin).

Par ailleurs, les histoires sont assez bien construites, mêlant allègrement affaires d’Etat et affaires de couples (oui parce que Khaemouaset, il en pince pas qu’un peu pour Meresankh, soit dit en passant), avec des intrigues plutôt bien menés pour arriver à recréer de véritables enquêtes policières. Et quand ils n’enquêtent pas comme dans les tomes 5&6, l’intrigue reste à un bon niveau (d’ailleurs l’intrigue babylonienne est vraiment excellente à ce titre, avec toute la dureté des lois là-bas).

Et enfin, dernier point qui vaut le détour à lui tout seul, c’est la qualité des dessins qui est vraiment excellente, surtout ce rendu aquarelle qui rappelle carrément les dessins et aquarelles des campagnes napoléoniennes. Les personnages sont un vrai plaisir pour les yeux, tous en courbes et en formes, et les décors également, tous en couleurs et en petits détails. Moi qui ait tendance à lire plus qu’à regarder, il m’est arrivé de baver sur des planches cinq minutes durant.

Bref le dernier tome sorti qu’est Neferhor ou la quête d'Isis ne fait pas exception à la règle et s’inscrit dans la droite ligne de ce qui se fait d’habitude, quoique j’ai trouvé le trait un peu moins délicat que d’ordinaire. Pour preuve Meresansh qui est un modèle de sensualité en toutes circonstances, a franchement une sale tronche par moment, et les autres personnages aussi.

Mais l’histoire est intéressante, venant boucler l’intrigue sous-sous-jacente en suspens depuis le tome 2. Après les tomes 5 et 6 qui mettaient au second plan les affaires d’Etat pour se concentrer sur une intrigue plus personnelle, le tome 7 continue dans cette voie, en s’offrant le luxe d’une enquête sur une affaire sérieuse (un assassinat de prêtre) résolue en un seul tome, tandis que les affaires personnelles prennent le pas et ouvrent la conclusion vers… bref encore un an à trépigner pour connaître la conclusion (parce que parfois c’est pire que Dallas cette série ^^).

vendredi 28 novembre 2008

Travaux en cours

Me voilà de retour dans de nouveaux locaux bloggesques chez Blogspot donc, avec un nom très original comme vous pourrez en convenir, mais je me suis dit qu'il serait dommage de tout changer. L'URL m'a été fournie par Ben que je tiens à remercier chaleureusement pour avoir trouvé LE jeu de mots capable de mélanger mon pseudo et du Gaiman...

(pour ceux qui ne saississent pas la référence, il s'agit de Neverwhere, 1er roman solo de Neil Gaiman)

Pour le moment je tâtonnes, je teste, je bidouille, alors la déco risque de changer souvent, d'ailleurs il va aussi falloir que je réfléchisse à un header. En attendant, vous serez heureux d'apprendre qu'il neige à Grenoble (enfin pour être exact "de la neige est en train de fondre à Grenoble"), que je suis en week-end, et que j'ai acheté un gros paquet de bouquins à Paris ce qui promet de nourrir ce nouveau blog entre mes introspections.

mercredi 26 novembre 2008

L’Echange – Clint Eastwood



Parfois quand on va voir un film, ce n’est pas tant le film lui-même que ce qui ce passe avant ou après qui marque. Bah bizarrement la première chose que j’ai remarqué en allant voir l’Echange c’est que j’ai mis le doigt sur ce qui permet au cinéma où je vais –et qui passe même les gros films type blockbuster parfois en VO- de tenir face au multiplexe : les étudiants étrangers. Si si, ça représentait la moitié du public de la salle facilement, et je pense que c’est pas négligeable comme apport.

Bref je m’égare avant même de commencer, revenons à notre film. L’Echange, c’est l’histoire d’une mère célibataire à la fin des années 20, dont le fils disparaît mystérieusement. Et celui que la Police lui ramène n’est pas son enfant, c’est donc le départ d’une lutte pour retrouver son vrai fils.

Un peu longuet (personnellement j’ai plus l’habitude des films de 2h30), l’Echange est un beau film magnifiquement réalisé – il est encore plus magnifique quand la dernière expérience vidéo de la semaine s’appelle Legend of the Seeker d’ailleurs !-, très classique mais très agréable, un peu comme Appaloosa. La reconstitution du Los Angeles des années 30 est vraiment sympa, et rien que l’atmosphère est un délice.

Par ailleurs, l’histoire, si elle semblait assez unilatérale au début et uniquement centrée sur la mère et son (faux)fils, s’élargit très vite à d’autres territoires. Ca m’a un peu surprise au départ, je ne m’attendais pas franchement à que l’histoire parte dans ce sens là, mais c’est ce qui permet de tenir le film aussi longtemps sans tourner en rond. Et les changements de ton entre tous ces éléments sont assez déroutants, quand on passe de cette mère en larmes cherchant son fils à l’enquête banale (mais pas tout à fait) d’un policier.

Bref c’est un bon moment de cinéma, fort en terme d’émotions, et avec une histoire qui accroche. Bon après j’avoue qu’après toutes ces critiques qui l’encensaient, j’en suis revenue un poil déçue, sans doute trop d’attentes quoi… mais que cela ne vous détourne pas d’aller le voir, ça vaut largement le prix d’une place de cinéma.

lundi 24 novembre 2008

Hellboy 2 : Les légions d’or maudites – Guillermo del Toro



Silvère me l’a réclamé, alors j’ai fini par céder, il faut bien satisfaire mon lecteur le plus assidu. Bon accessoirement c’est aussi lui qui m’a traîné au cinéma parce que j’étais la seule à bien vouloir l’accompagner, et il m’a même pas payé ma place, tout ça pour que j’en fasse la critique après, j’ai comme l’impression de me faire avoir là...

Bon d’ailleurs je tiens à préciser que je me suis pointée sans rien savoir de Hellboy, ce qui ne me ressemble guère, quoique c’est toujours marrant d’attaquer par la fin les films de superhéros en fait, c’est même une habitude chez moi.
(j’ai commencé X-Men par le 2 –aucun regret quand on voit le 1-, Batman par le 2e et les suivants avant de voir très tardivement le 1er, Superman on en parle même pas, je ne crois pas avoir vu le 1er en entier un jour (par contre j’ai vu les ¾ des Loïs&Clark *cheers*), etc. Ah si Spiderman j’ai commencé par le début)

Bref voilà l’avis de la paumée de service qui situe très mal les personnages et l’environnement. Et pour ne pas m’aider, Hellboy est assez atypique dans son genre. Bref au menu nous avons un démon et ses collègues (la ligue des Gentlemen extraordinaires en carrément plus bizarres je dirais) là pour combattre le mal, face à un prince Elfe bien décidé à décimer la Terre grâce à une armée de soldats invincibles en or. Ah oui et y’a quelques histoires d’amour et autres relations entre personnages au milieu de tout ça pour relever la sauce.

En tout honnêteté je classe ce film dans la catégorie « divertissement », sous catégorie film de super-héros qui sans détonner coté histoire passe drôlement bien. On a des bons, des méchants et des gens au milieu, de la baston et des scènes plus calmes, de l'humour et un peu de drame, bref la recette classique. Par contre Hellboy et ses collègues ne m'ont pas plus inspiré que ça (enfin disons par là que je n'ai aucune envie de me précipiter sur tout livre/film parlant de lui). En même temps j’ai toujours eu une nette préférence pour Batman coté super héros pour son coté torturé psychologique total, et un démon élevé par les humains ne fait pas le poids à coté, même en cherchant un peu...

Ceci dit il y a un énorme point fort dans ce film, c’est l’esthétique. Les monstres, les décors, et l’atmosphère en général sont tout simplement délicieux… C’est du pur Guillermo del Toro, notamment avec ces yeux jamais là où il faut et ce coté horrifique aussi fascinant qu’effrayant. J’ai adoré le marché des Troll, kiffé les elfes (Legolas rendors toi, Nuala et Nuada ils ont trooooop la classe), et je suis béate d’admiration devant la magnifique créature ailée de vers la fin du film (pour ne spoiler personne).
(et accessoirement je ne me pose plus la question de pourquoi Neil Gaiman aimerait bien un film avec Del Toro, ça saute aux yeux que leurs univers fonctionnent bien ensemble, j’ai pas arrêté de penser à Neverwhere pendant tout le passage du marché)

Bref un bon divertissement, et qui en met plein la vue, ce qui est déjà pas mal ^^.


dimanche 23 novembre 2008

The Graveyard Book – Neil Gaiman



Non, je n’ai pas mis un mois à le lire, j’ai juste guère trouvé le temps d’en écrire la critique. J’e l’ai gardé en réserve jusqu’à mon annif, mais tenter de le faire durer a été un échec… moins d’une semaine pour lui régler son compte, et encore j’ai pris mon temps, parce que Gaiman en anglais c’est pas toujours facile… C’est toujours dur de faire une critique de ses livres, parce que soit j’ai l’impression de raconter toujours la même chose, soit je suis incapable de m’exprimer clairement, mais faisons un effort pour cette fois-ci.

Déjà, deux notes pour commencer. Le livre, en lui-même est un objet magnifique. Ca ne se fait pas trop en France, mais on a affaire à un ouvrage relié, couverture toilée, et avec une magnifique jaquette en relief… bref ça vaut son prix en euros… d’autant plus que toutes les en-têtes (et pas que) de chapitre sont illustrées, et il ne s’agit pas d’un crayonné dans un coin (mais plutôt de 2 lignes de texte dans un coin de dessin selon le chapitre). Bref, on a presque de la peine à l’ouvrir ce livre, de peur de l’abîmer. D’ailleurs, j’espère que la version française, si elle arrive un jour (j’attends toujours la trad de Fragile Things), conservera au moins une partie de cela, y compris les dessins, parce que ça joue énormément sur la lecture.

Et la deuxième note, c’est que j’espère que la VF arrivera un jour, parce qu’à lire sans dico –genre dans le train-, j’ai quand même des passages à vide par moment, l’inconvénient de ces auteurs qui ont trop de vocabulaire et jouent qui plus est sur les mots… menfin ça reste tout à fait compréhensible… je devrais le relire maintenant que je suis abreuvée de fics Stargate au point de penser à moitié en anglais, je suis sûre que ça ira mieux…

(et voilà, une demi-page et toujours pas parlé du bouquin, I’m hopeless)

Bref The Graveyard Book (le livre du cimetière) raconte l’histoire de Nobody Owens, jeune garçon élevé par les morts, dans un cimetière. Les premiers chapitres sont quasiment des histoires indépendantes, au fur et à mesure qu’il grandit, puis Gaiman rassemble les fils dans une conclusion brillante dans les derniers chapitres.

C’est un roman d’apprentissage tout ce qu’il y a de plus classique (l’enfant, les amis, le mentor, etc.) et en même temps un peu revu par la présence même de morts. Bod (l’abréviation de son prénom) apprend à lire sur les pierres tombales, l’histoire auprès de ceux qui l’ont vécu, sait se rendre invisible et autres pouvoirs réservés normalement aux morts. Certains éléments font référence à l’histoire et au folklore anglais, la plupart m’échappent, mais on sent la patte de Gaiman là derrière, comme sa manière d’offrir des fins inattendues (même si j’avais senti venir deux trois passages, je commence à comprendre comment il raisonne le gaillard).

Globalement j’ai beaucoup aimé le concept même de l’ouvrage, et le ton des premiers chapitres, et c’est un très bon livre –parce que c’est un Gaiman, ça suffit comme explication-, mais je ne le trouve pas non plus extrêmement innovateur, et le thème du roman d’apprentissage/conte finit par s’user un peu. Disons que je trouvais Coraline un peu plus sombre et subversif que celui-là, mais comme je le disais avant, des éléments m’ont échappé. Par contre il est plus touchant sur certains passages, notamment avec l’histoire de la pierre tombale de la Sorcière. Bref, on ne peut pas tout avoir ^^.

Un roman sympathique donc, et il me reste à voir ce qu’il me reste encore à lire de anglais de lui en attendant le dernier Sandman en français.

Pour ceux que ça intéresse, cette page vous permettra de jeter un œil aux premières pages (même si j’avoue que ça perd beaucoup quand on a pas la double page) et d’écouter Neil Gaiman en lire une partie, plutôt chouette dans son genre, enjoy !

Ah oui et vous savez que le prochain Fables sort à la fin de cette semaine en France en principe ? *bave*

mercredi 19 novembre 2008

Legend of the Seeker



Non, cette fois-ci, contrairement à Merlin, je ne prendrais pas le temps de faire dans les fioritures. Autant Merlin est –en terme de fantasy- assez primaire, mais fun quand même, même que si on oublie l’histoire de la veste, on s’amuse bien et qu’on attend avec impatience la suite (enfin c’est comme Smallville, faudra pas que ça dure longtemps comme ça non plus…), autant là…

Bon, alors présentons le cas, Legend of Seeker.

Adapté du fameux best-seller de Terry Goodkind, l’Epée de Vérité, 10 ou 12 tomes je sais plus (11 me dit wiki) dont la moitié en français, et accessoirement roman de fantasy qui plane en tête des ventes, limite écrasant Tolkien (j’ai pas osé aller vérifier cette supposition, mon cœur ne s’en remettrait pas je pense.)

L’histoire, du moins pour le premier tome, c’est celle de Kahlan, mère inquisitrice toute de blanc vêtue, Richard, Sourcier adepte des migraines (Seeker en anglais, j’admets que le traducteur a pas eu une mauvaise idée), et Zedd, magicien légèrement siphonné, qui combattent le grand méchant (pas beau) Darken Rahl, ce qui entraîne bien entendu moult aventures.

Voilà, en gros, le propos qui va être celui de la série télé.

Vous me direz, j’ai pas besoin de regarder un truc qui ne va pas me plaire (des fois que vous ayez échappé à mon anti-goodkinisme primaire), mais bon, le tome 1 ne m’a pas laissé de trop mauvais souvenirs (c’est de la Big Commercial Fantasy tout ce qu’il y a de plus cliché quoi, légèrement porté sur le SM mais j’en connais d’autres…), même qu’à l’époque j’avais même acheté le 2, le 3, et ptêtre bien le 4. Puis j’ai emprunté le 5 à la bibli, découvert la chasse au poulet maléfique et que la démocratie c’était le mal, et… voilà.

Bref jetons un œil à la série télé et voyons les conclusions qu’on peut en tirer :
- Les ralentis au combat, ça sert à rien, mais à rien DU TOUT.
- Les incrustations faut les soigner un peu parce sinon on a l’impression d’un théâtre de marionnettes.
- A 1 contre 2, la femmelette armée de 2 dagues gagne, et à 1 contre 30, le héros gagne aussi, sans doute l’IA des méchants qui était pourri, saleté de jeu vidéo !
- Oh oui poursuivons le méchant, on ne le rattrapera jamais, à force de tous tourner dans un km² autour du point de départ (au moins dans le bouquin ils allaient tout droit au sud et basta xD)
- Rien de tel qu’un bon grognement pour exprimer sa rage ou sa douleur
- Sinon, franchement, les muscles faciaux ne servent à rien

Et non, je ne continuerai pas, ça n’en vaut même pas la peine. Je n’ose même pas vous parler des dialogues. Si je regarde le trois, ce sera uniquement par excès de désespoir entre deux partiels… parce que là ça me donne surtout envie de revoir Donjons&Dragons. Et le pire, c’est qu’il me semble qu’il y a un certain budget derrière… je ne comprendrais jamais.

Bref je retourne à Merlin, c’est nettement mieux léché et drôle avec ça, et pas que par désespoir…

samedi 15 novembre 2008

Stargate SG1 : Ark of Truth et Continuum



Chose promise, chose due, après les dernières saisons de Stargate, petit billet sur les deux films. Conçus comme une sorte de conclusion à 10 ans de série télé, le premier, Ark of Truth, achève le cycle des Ori, tandis que le deuxième, Continuum, offre une sorte d’épisode type de Stargate, avec bon nombre d’hommages et de références, histoire de boucler la boucle quoi. De manière assez surprenante, alors que le premier ne m’attirait guère et que le deuxième promettait beaucoup plus, j’ai préféré le premier au deuxième… menfin personne n’est parfait, et l’essentiel est chacun y trouve son compte.

Ark of Truth

Comme je le disais, ce film a été conçu pour conclure l’affaire des Ori, laissée fort en suspens par la fin de la saison 10 : Ont-ils été détruits par l’arme de Merlin ? Qu’est-il advenu d’Adria ? Leurs armées vont-elles continuer à dévaster la Voie Lactée ? Tant de questions qui trouveront leur réponse dans ce film de 1h30.

Le scénario est assez simple, afin d’en finir une bonne fois pour toute, SG1 recherche l’arche de vérité, arme ultime (une fois n’est pas coutume) conçue par les Anciens pour se débarrasser des Oris, mais dont ils n’avaient pas osé se servir. Il s’avère très vite que l’arme en question se trouve dans la galaxie des Oris, et nous voilà embarqué dans une quête à bord de l’Odysseus, avec tout SG1 et un Tomin (vous savez, le mari de Vala) décidé finalement à les aider.

Après quoi l’histoire se divise entre deux intrigues, celle de Daniel, Vala, Teal’c et Tomin en train de chercher l’Arche d’un coté, pendant que Sam et Cameron affrontent un vieil ennemi à bord du vaisseau de l’autre coté (ce sont même « des vieux ennemis » techniquement).

Globalement, ce téléfilm est à l’image des dernières saisons, reprenant à la fois toutes ses qualités et ses défauts : bonne intrigue de fond pas toujours exploitée comme il faut ; sauvetages in-extremis usants à la longue ; personnages trop en avant (hein Cam le héros qui part affronter tout seul les vilains*siffle*) pendant que d’autres font un peu papier-peint (Sam et son établi spatio-bricolo *siffle*) ; pose des questions pertinentes mais propose aussi des réponses un peu creuses parfois, etc.

Il vaut mieux l’aborder comme une sorte d’épisode géant qu’un vrai film, même si certains éléments démentent cela : on sent qu’ils s’émancipent du format court de l’épisode pour introduire quelques scènes d’interactions sympas entre les personnages, et pas juste deux lignes entre deux combats (notamment l’échange Teal’c / Tomin, qui rend Teal’c étonnamment loquace), mais aussi des passages pour le plaisir des yeux : survol des montagne (grande mode depuis le Seigneur des Anneaux décidément), passage de porte qui prend son temps, etc.

Et puis un très bon point (du moins pour moi), la musique est vraiment chouette, genre grande musique de film héroïque. Aussi « gros » que soit le passage où Teal’c, gravement blessé, traverse les montagnes en s’appuyant sur son bâton, la musique Journey to Celestis qui l’accompagne le rend magnifique, et aussi fort en terme d’émotions. (vous pouvez l'écouter ici en version piano, mais imaginez qu'à la base c'est des choeurs...)

Après, pour ce qui est d’un élément qui apparemment en perturbe plus d’un, à savoir le retour éternel des réplicateurs, j’ai trouvé que c’était plutôt un joli clin d’œil, qui rappelle beaucoup la bonne vieille époque de Stargate où 1) les organisations gouvernementales qui mettent leur nez dans la technologie Stargate finissent toujours par le regretter et 2) quand la situation est mauvaise, les réplicateurs la rendent pire.

Et puis ils sont sous forme « bestiole », ce qui rappelle un peu leur première apparition à la fin de la saison 4, à la bonne époque où on mettait plus en scène leur infiltration dans les vaisseaux et le bordel que c’est pour les éliminer, plutôt que quand ils partent à la conquête de leur galaxie dans leurs propres vaisseaux (c’est un peu comme si dans Alien, au lieu du coup du monstre planqué dans le vaisseau, on avait un monstre qui débarque avec une armada, beaucoup moins flippant ^^).

Bref une bonne conclusion d’histoire qui brasse tous les standards Stargate, y compris l’éternel paradoxe des gens qui parlent anglais même dans une autre galaxie et des technologies de pointe qu’on trouve enterrées dans le sol avec un vague parfum d’Indiana Jones. Et n’oublions pas le changement majeur : la coupe de cheveux de Carter (c’est un peu comme la veste d’Arthur dans le Merlin de la BBC, j’ai bloqué dessus pendant tout le film xD)

Continuum

Autre film, autre genre, Continuum est une sorte de conclusion ouverte qui reprend le plus grand scénario classique de Stargate (et le plus populaire je pense), à savoir le voyage temporel. La Tok’ra s’apprête à exécuter Baal (du moins son dernier clone) et donc à conclure 10 ans d’histoire et de chasse au Goa’uld, sauf que tout ne se passe pas comme prévu… en fait, un autre Baal a réussi à remonter dans le temps et à empêcher (une fois n’est pas coutume) le programme Stargate d’être créé.

Par un coup de chance –nommé Stargate- (et accessoirement un vaste abus scénaristique sur les bords), Mitchell, Sam et Daniel ont réussi à éviter les effets de cette réécriture de l’histoire, et se souviennent de la ligne temporelle originelle. Mais réparer les dégâts ne va pas être simple.

Pour deux films d’une même franchise et d’une même durée, avec les mêmes acteurs, Continuum diffère sérieusement de Ark of Truth : beaucoup moins d’action, une vague impression de piétiner tout en ayant l’impression de passer trop vite sur certains points, et une volonté de se détacher des dernières saisons pour revenir aux vieilles références (voyage dans le temps, goa’uld, etc.).

Le film est d’ailleurs bourré de clins d’œil aux fans : 1969 et Moebius, bien sûr, mais aussi des caméos de tous les anciens goa’uld qu’on avait oublié (Apophis le premier, mais aussi Cronos, Yu et cie), des réminiscences de l’histoire avec les Russes, une version adaptée de la conquête de la Terre, et j’en passe des meilleurs.

Mais bon j’avoue que je n’ai pas tellement accroché. Ca se regarde comme un épisode normal, avec une impression de rester sur sa faim, surtout à la conclusion. Le scénario a beau faire appel à une intrigue qui marche toujours bien avec Stargate (le voyage temporel et la réécriture de l’histoire), il se contente de reprendre les grandes idées du genre (pas de programme Stargate, mais il suffit d’arranger ça en retournant dans le passé pour tout remettre dans l’ordre) sans vraiment chercher à innover, et exploite même assez peu l’idée même de la réécriture de l’histoire.

C’est un peu un comble qu’un film de 1h30 ne profite pas de cette opportunité. On apprend vaguement ce que sont nos héros dans cette ligne temporelle-ci, on croise quelques guest-stars comme O’Neill (là juste pour la forme, je le trouvais meilleur dans l’épisode The Shroud), mais finalement le traitement est assez superficiel, tout particulièrement pour la grosse ellipse de un an au milieu du film, où on ne voit presque pas ce que deviennent les personnages, ce qu’ils font vraiment, etc. Seul le passage de confrontation Daniel/Daniel est sympa dans ce domaine.

Du coup, pour quelqu’un qui n’a jamais vu 1969, 2010, et/ou Moebius voir les épisodes des autres réalités, cela peut être un bon film, mais personnellement je me sens un peu frustrée, surtout qu’une fois n’est pas coutume, Cameron sauve la situation. Je ne m’y ferais jamais, même O’Neill –qui en tant que producteur de la série pouvait se le permettre- passait moins de temps à sauver le monde en solo.

Au final, une nette préférence pour Ark of Truth, qui a su faire bon usage de son format, alors que Continuum stagne un peu. Bref, regardez le premier pour voir la fin de Stargate, et le deuxième, c’est surtout pour revoir ce cher Apophis…

Et puis je vais peut-être me remettre à Atlantis maintenant, le temps que je me bouffe les 5 saisons je suis sûre que le film qui conclue ce spin-off sera sorti ^^.