vendredi 31 juillet 2009

Harry Potter Reboot (4/8) : C’est la fête à Harry !

Harry Potter et la Coupe de Feu
(spoilers-dragons en vue)

Des fois que vous ne l’ayez pas remarqué, nous sommes le 31 juillet, il faut donc souhaiter un bon anniversaire à Harry Potter qui réussit à atteindre aujourd'hui (ou peut-être pas, pour ceux qui n'ont pas lu le tome 7 ^^) l’âge vénérable de 29 ans !

Juste après le tome 3, le tome 4 est un très bon moment de lecture. Ce sont les deux que je lis d’affilé sans trop m’arrêter, alors que le tome 5, là, j’ai pas encore trouvé le courage de m’y mettre… Que voulez-vous, on est jamais pressé de se payer 900 pages ou presque de crise d’adolescence.

En plus, le tome 4 a toujours une saveur assez spéciale pour moi, vu que c’est le tome que j’ai pu acheté la veille de sa sortie. Si si c’est possible ! Je me rappelle encore ce rendez-vous de stomato pour mes dents de sagesse, et en sortant on est allés manger à la cafétéria des Nouvelles Galeries avec mon père. On a donc traversé le magasin à 19h, et que vois-je ?

Déjà en rayon pour le lendemain, le 4e tome des aventures de mon sorcier bien-aimé ! Je l’achète sur la suggestion de mon père pour éviter la cohue du lendemain (qui n’existait pas à l’époque en fait), et me voilà partie pour une soirée HP… arrêtée à minuit pour laisser dormir mes collègues d’internat. Reprise le matin avant le petit déj, puis après, puis pendant la pause en maths…

Je me rappelle encore de ma prof de maths qui décida de venir me taper la causette sur la fantasy, et que tout ce que je voulais moi, c’était avancer dans l’histoire parce que le chapitre se nommait « le retour de Patmol » ce qui voulait dire qu’on allait voir Sirius (!!!). Bref à midi j’avais déjà fini, quelle aventure !

Oui parce qu'à partir du 4 j’ai toujours plein d’anecdotes d’achat /de lecture débiles, il faudra que je pense à vous parler de HP5 et la randonnée au Môle, HP6 et les framboises, et j’en passe !

Mais revenons à nos moutons. La Coupe de Feu se lit très bien, très vite, et se prête drôlement bien à une aprem chaise longue sous le parasol à dévorer ce 4e tome. Pourquoi ? Et bien il faut reconnaître que l’intrigue fonctionne drôlement bien.

Déjà, on trouve les ingrédients habituels : les incontournables Dursleys qui sont toujours drôles à leur insu, la découverte d’un autre élément du monde fou de la magie (la coupe du monde du Quidditch, aussi épique pour son match que pour son camp de supporters), des mystères irrésolus jusque là qui laisser une angoisse sur l’histoire (qui a mis le nom d’Harry dans la Coupe ? Voldemort est-il en train de revenir ?).

Il y a quand même de très bons moments : la première tâche, notamment, est haletante avec la campagne anti-Potter, la dispute avec Ron, la découverte des dragons, l’angoisse de ne pas savoir comment les vaincre, la solution, et, finalement, la victoire (c’est là où je trouve que le film en rajoute finalement beaucoup : le déroulement de l’épreuve était déjà assez épique sans ajouter une course-poursuite sur les toits du château).

A ça, il faut ajouter un final en fanfare comme on en fait peu : la surprise du portoloin, l’horreur du retour de Voldemort, un duel qui est quand même un des plus horribles et haletants de la série. On frisonne, on pleure, on est horrifié, avant d’être ému, soulagé, inquiet, et intrigué par la suite des évènements bref c’est mémorable.

Les 4e de couverture en rajoutent toujours des tonnes, mais pour une fois je suis tout à fait d’accord avec le terme de « pilier central » qui caractérise celui-ci. Entre le début du 4 et sa fin, on bascule littéralement d’un monde à l’autre, en ouvrant un champ de possibilité énorme. Les titres des derniers chapitres, à savoir « La Croisée des Chemins » et « Le Commencement » sont bigrement adaptés à la situation.

Je pense que ce n’est pas par hasard (et pas uniquement parce qu’on a attendu 3 ans pour la suite) que toutes les fanfictions écrites avant la sortie du tome 5 sont si foisonnantes d’idées en tout genre (au moins pour les fausses suites). On avait de solides bases, et des opportunités de faire tout (et n'importe quoi) avec les personnages.

J’avoue avoir toujours trouvé après qu’on perdait en originalité, sans doute parce que la perspective allait en se réduisant pour les possibilités de raconter l’histoire d’Harry Potter à sa sauce. Le comble étant après le tome 6 où la plupart des fics étaient d’une linéarité sans nom (c’est bien là où JKR a réussi à tirer son épingle du jeu en introduisant une autre intrigue dans son 7 à elle).

Et puis, il y a un autre point assez notoire du tome 4, c’est celui où Harry est le plus entouré et soutenu. Bon il a toujours des amis quelque soit le tome, mais dans celui-là les adultes sont également très présents (alors que dans les tomes 1 à 3, il y a clairement une crise de confiance) : lettres à Sirius, échanges avec Maugrey, paroles de McGonagall, discussions avec Dumbledore, présence maternelle de Molly. Cet esprit du « tu n’es pas seul » est assez perceptible pour qu’on en ressente grandement l’absence dans le tome 5.

Il y a donc de l’émotion à foison, du frisson quand il en faut, tout en gardant des bons moments de franche comédie, entre les Dursleys, la coupe du monde, les devoirs de divination ou le bal. La palme revient définitivement à Dobby avec son : « Ils ont fait une erreur dans le magasin, Harry Potter, ils vous ont donné les deux même [chaussettes] ! »

On notera aussi la présence une fois n’est pas coutume de ces plaisanteries-prophéties autoréalisables, notamment les jumeaux qui ont leur propre opinion de ce que sera la 2de tâche vu le cri de l’œuf : « Moi, ça m’a un peu rappelé la façon de chanter de Percy… Tu devras peut-être l’attaquer pendant qu’il prend sa douche ». Et oui, la salle de bains des préfets…

Bref, un très bon cru Harry Potter, et maintenant que Voldemort est de retour, passons aux choses sérieuses… ou pas. En avant pour l’Ordre du Phénix !

mardi 28 juillet 2009

Tyranaël – Elisabeth Vonarburg


1. Les Rêves de la Mer
2. Le jeu de la perfection
3. Mon frère l’ombre
4. L’Autre Rivage
5. La Mer allée avec le Soleil

Toujours dans mon cycle Vonarburg (encore deux recueils de nouvelles et je devrais avoir épuiser le fonds de la bibliothèque), voici venu le temps (des rires et des chants) d’un gros morceau, un cycle en 5 volumes : Tyranaël.

Sur un site, on qualifiait l’histoire de planet-opera, et y’a sûrement un peu de ça. De même qu’un space-opéra, parfois, c’est un peu de la fantasy avec des pistolasers (non je ne pense pas du tout à une hexalogie avec des types qui se battent avec des épées lumineuses), bah le planet-opera, c’est parfois un peu le roman historique du futur. En tout cas Tyranaël y ressemble, en un peu plus confus.

Explication : Tyranaël est une planète habitable assez semblable à la Terre, dans le système Altaïr. Dans un futur possible, les Terriens s’installent pour la coloniser, la Terre étant dans un état plus que désastreux. A la surface, on trouve des traces de vies indigène, et même pas que : des villes entières abandonnées, comme si les anciens habitants avaient déménagé. Et personne ne sait ce qu’ils sont devenus.

Accessoirement, la planète fait l’objet d’un étrange phénomène. Pendant la moitié de son année (qui dure 4 ans, de même que les journées font 35h et les semaines 14 jours), quelque chose recouvre les océans et les terres jusqu’à mille mètres d’altitude, annihilant toute forme de vie qu’elle touche, et empêchant accessoirement le fonctionnement des appareils électriques. Faute de savoir de quoi il s’agit, on l’appelle la Mer.

Voilà donc nos colons qui s’installent, qui sont en partie décimés par la première arrivée de la Mer, puis qui s’adaptent : on développe des techniques basées sur le gaz et la vapeur pour pallier à l’absence d’électricité, on s’installe au-delà de la limite de la Mer, etc.

Et nous voila partis pour une sacré tranche d’histoire de Tyranaël, sur une période plus que longue (au moins 500 ans terrestres si je ne m’abuse, c’est toujours dur à dire avec le fait qu’ils comptent en saisons).

A ce niveau-là, ça relève pratiquement de chroniques qui retracent toute l’histoire, en se penchant sur les différentes évolutions des colons. Majoritairement, on va parler un peu de culture, un peu de politique, et le nœud de l’histoire tourne autour de l’apparition de « pouvoirs psychiques », de « talents » parmi la population au cours des générations : télépathes, télékinésistes...

Pour apprécier ce cycle, il faut passer le premier tome qui est une véritable plaie à la lecture. Pas que ce soit mal fichu, bien au contraire, c’est un bel exercice de style, et il contient des masses d’informations, mais dans un bordel tel qu’on a du mal à s’y retrouver.

Les Rêves de la Mer correspond en fait à l’histoire d’une des habitantes originels de la planète, une Rani, qui a un talent spécial. C’est une Rêveuse, elle a sans cesse des visions d’autres gens, d’autres univers, et Rêve notamment l’arrivée des Terriens (les Etrangers), qui va bouleverser son peuple (le Rêve, hein, pas leur arrivée).

Du coup, on a en parallèle l’histoire de Elaï et les Rêves qu’elle fait. Rêves pour le moins décousu, par bien que globalement chronologiques, ils ne concernent pas tous la même personne, loin de là. En fait, avec ses Rêves, elle couvre le début de l’installation des terriens, en sautant parfois du coq à l’âne et en laissant en suspens pas mal d’histoires. Sa propre vie, en parallèle, est tout aussi décousue.

Difficile à lire donc, d’autant plus que la partie sur Elaï est riche en vocabulaire qui n’est bien évidemment jamais traduit (et pas de lexique à la fin bien évidemment, comme si E. Vonarburg allait nous faciliter le travail). Néanmoins, on perçoit les germes d’une histoire passionnante : qu’est-ce que la Mer ? Où ont disparu les Anciens (comme les appellent les terriens) ? Pourquoi les animaux de Virginia (ainsi qu’a été renommée la planète) ne s’habituent pas aux humains ?

Sans en dire plus sur la suite de l’histoire, j’avoue que les 4 tomes qui suivent, après une mise en bouche difficile, sont passionnants. Plus que l’histoire d’une planète par fragments, on suit l’histoire de personnes, qui ne sont pas juste des témoins ou des acteurs des évènements à venir, mais des êtres avec des sentiments, des histoires.

Il est difficile de ne pas plonger dans les histoires de Simon, Mathieu, Lian, dont certains passages prennent parfois sacrément aux tripes. Surtout la première partie de Mon frère l’Ombre si vous voulez mon avis.

A part ça, il faut relever un background assez fascinant. La civilisation Rani est passionnante à découvrir, avec ses différences et ses ressemblances avec les terriens, que ce soit en terme de biologie ou de culture. Ca parle d’évolution, de rencontre, de différence (beaucoup de différence, les héros sont quasiment tous des « différents »).

Et il faut reconnaître que comme dans la plupart des grandes histoires, on s’attache plus au voyage qu’à la destination. Si avoir les réponses à la plupart de ses questions est agréable, une fois le dernier livre fermé (parce que c’est là que se trouvent 90% des réponses, les autres tomes se contentent d’indices), c’est surtout de suivre les différentes destinées des personnages qui est fascinant. On plonge à chaque fois dans une époque différente, un monde différent, avec peu de fils conducteurs sinon la présence récurrente de familles qui traversent les siècles.

Je pense que c’est en partie dû au style de l’auteur, qui accroche au moins autant que dans les Chroniques du Pays des Mères. Elle s’amuse souvent notamment à raconter deux histoires en parallèle, en alternant par exemple passé/présent, ou réalité et fiction, ce qui est extrêmement sympathique et rend le récit dynamique (quand ce n’est pas aussi complexe que le tome 1) puisque les deux lignes d’histoire se répondent souvent.

Bref, tout cela vaut bien la peine de s’accrocher pendant le tome 1, que je relirais bien à l’occasion pour y voir plus clair d’ailleurs. Tyranaël est en effet un cycle fascinant pour ceux qui sont passionnés d’histoire avec un grand H. Dans le fond, c’est un peu de la fantasy dans le futur avec des vaisseaux spatiaux, ce qui prouve bien une fois n’est pas coutume que les étiquettes des littératures de l’imaginaire restent uniquement des étiquettes.

(et accessoirement je viens de comprendre que finalement, je m’en fiche un peu qu’ils utilisent la magie ou la science, pourvu que ce soit épique ^^).

lundi 27 juillet 2009

Harry Potter reboot (3/8) : Sirius Black s’est échappé !


Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban
(spoiler compris dans le prix)

Bon ca y’est les enfants, la fête est finie, on attaque avec du lourd, du dur, du sanglant (ah non pardon je me plante de tome). Fini les petites aventures, nous voilà au troisième tome.

Avant que vous ne courriez racheté les nouvelles éditions, je tiens à préciser que je n’ai pas constaté de changements ce coup-ci… Aux dernières nouvelles, il manque toujours l’histoire de Snape et du Kappa (cf les Animaux fantastiques), ainsi que la rencontre entre Hermione et un épouvantard (entre autres). Ceci dit je n’ai pas non plus vérifié les plus récentes éditions (les nouveaux poches notamment). Y’a pas à dire, pour lire bien, il faut lire anglais et puis c’est tout !

Le tome 3 est un pur plaisir à lire, relire et rerelire. Rien à faire, je crois bien que c’est mon favori, avec le 4 et le 6 juste derrière. Sans doute parce que c’est celui qui cumule le mieux les différents aspects de l’univers Harry Potter sans être ni trop ennuyeux, ni trop lassant, ni trop long, ni trop léger. C’est un tome complet en quelque sorte.

Il y a du quidditch à foison dans le genre épique et des cours de magie marrants et/ou intéressants. Ca peut paraître anecdotique vu comme ça mais la dimension « scolaire » est très vite oubliée quand on parle d’Harry Potter, et ça se voit bien dans les films où plus ça va, moins ils mettent les pieds en cours. Il ne faut pas oublier quand même que nos héros sont des héros parce qu’ils trouvent le temps de résoudre des mystères millénaires tout en faisant leurs devoirs !

(remarquez je connais bien des cinglés qui font des études ET en parallèle rédigent des devoirs/préparent des cours/écrivent des articles/chassent les boulets pour une école de magie virtuelle, mais ça ne compte pas)

Les nouveaux personnages sont fascinants, parfois attachants comme Lupin (dont je ne cache pas être complètement accro, j’adore tous les passages où il apparaît) ou parfois justes complètement fous comme Trelawney. Avec les habitués des livres, cela donne lieu à des dialogues parfois particulièrement savoureux, déjantés, drôles, ou émouvants.

L’histoire est foisonnante, avec des multiples fils qui finissent tous par se rassembler à la fin, ce qui ne semble pas à priori évident comme ça. Une fois qu’on connaît le dénouement, tout semble logique, mais il faut reconnaître que JK Rowling nous égare allègrement : allez donc vous amusez à faire le lien entre un voyage en Egypte, un rat malade et un prisonnier qui fait des mots fléchés ! Et pourtant tous ces éléments s’imbriquent les uns dans les autres.

Et même si on devait s’habituer au jeu des suspects-qui-n’en-sont-pas-et-vice-versa, rien à faire, les révélations finales font toujours leur petit effet ! Dans un des tomes de Sandman (Fables et Réflexions, pour ceux que ça intéresse), on trouve la phrase « Toute proposition qui n’est pas étrange est fausse ». Ca s’applique relativement bien à la série Harry Potter où ce que tout le monde dit ou pense n’est en aucun cas la vérité.

Le tome 3 est le premier tome à être vraiment « sombre ». Harry quitte définitivement l’enfance après deux tomes presque bucoliques en comparaison. Certes ce n’est rien comparé aux suivants, mais mettez vous à la place d’Harry Potter : un gamin de treize ans dont le seul souvenir de sa famille est le meurtre de ses parents, souvenir horrible, mais extrêmement important pour lui vu que c’est le seul qu’il a. Et que le seul moyen de l’entendre, c’est les Détraqueurs.

On a quand même un Harry qui renonce à son passé, à son histoire personnelle, à ses parents donc pour apprendre le sortilège du Patronus, afin de gagner le prochain match de Quidditch (à priori un enjeu mineur, c’est pas comme il était poursuivi par les Détraqueurs par exemple). Plus que tous les actes héroïques qu’on peut le voir accomplir dans les tomes, je trouve que ce passage est particulièrement fort. Avec un bon renversement de situation quand il découvre la forme de son patronus, n’est-ce pas Albus ?

« C’est donc bien ton père que tu a vu la nuit dernière Harry… Et c’est en toi que tu l’as découvert. »

A part ça, il faut relever la spécificité du Prisonnier d’Azkaban, à savoir que c’est le seul livre de toute la série dont Voldemort est complètement absent. Vous me direz, on l’entend dans le souvenir d’Harry, mais c’est l’unique apparition, et sa présence reste anecdotique. Même dans le six où il n’apparaît pas en chair et en os, sa présence plane comme un mauvais présage (plus même) sur l’histoire, et pour cause.

C’est sans doute ce qui fait le charme de ce tome-ci, puisqu’on laisse de coté le grand méchant assez unilatéral qu’est l’oncle Voldie pour se pencher sur des âmes bien plus complexes (normal, ils n’ont pas tronçonner les leurs, eux !). Ce n’est pas le pays des bisounours où tout est rose. Non, on a même pas le droit à la dichotomie noir/blanc. Ici, tout est en nuances de gris, de Remus à Sirius, en passant par Harry qui passe lui-même par un sacré spectre coloré (il suffit de voir comment il est prêt à tuer Sirius un instant pour finalement épargner Peter peu après).

Ca explique grandement l’intérêt du tome, ça et le fait que l’histoire soit principalement axé autour d’Harry, sa famille, son passé…

Et accessoirement le passage avec le retourneur de temps vaut aussi le détour. Au passage, on peut penser ce qu’on veut de l’adaptation de Alfonso Cuaron, mais quand même, la façon dont il a géré le passage avec le retourneur de temps est drôlement chouette au point de rendre la version livre un poil ennuyeuse (excepté le passage avec le loup-garou qui doit vraiment être là pour rentabiliser les « effets spéciaux »)

D’ailleurs je me faisais la réflexion en regardant le 4e film cet aprem, mais pourquoi donc les adaptations se sentent toujours obligées d’en rajouter des tonnes. Il y a des fois où effectivement les scènes en ressortent d’autant plus, mais bon franchement la 1ère tâche du tournoi n’avait pas besoin de ça, elle est déjà épique en soit !

Comme vous pouvez le constater, je suis parée pour le tome 4, affaire à suivre donc !

samedi 25 juillet 2009

Harry Potter reboot (2/8) : Mais où est donc la Chambre des Secrets ?


Harry Potter et la Chambre des Secrets

Et nous voilà repartis pour un tour d’Harry Potter, avec la confirmation de quelque chose que je soupçonnais déjà au sujet de la traduction.

Ma tante qui m’a offert mes trois premiers tomes pour mon anniversaire avait acheté le coffret des trois poches, qui correspond en fait à la toute première édition française. Elle est facile à reconnaître, c’est la seule qui n’a pas le « Harry Potter » écrit en police de caractère HP.

Je savais qu’il y avait des coupes dans la version française, dont certaines avaient ensuite été corrigées dans des éditions ultérieures. Comme ma sœur m’a égaré mon tome 1, il a fallu que j’en rachète un autre (toujours poche, ce coup-ci avec la police de caractère HP), et c’est là que j’ai eu un gros doute sur l’ampleur du phénomène, vu que dans de nombreux passages j’avais l’impression de ne pas lire le même bouquin.

Du coup pour le tome 2, je me suis payée le luxe de racheter un exemplaire à trois francs six sous pour vérifier mon hypothèse… Qui s’est confirmée très vite. La quantité de détails qui ont été rajoutés entre les deux versions est faramineuse. Je n’ai pas comparé mot pour mot, mais j’ai perdu le compte des paragraphes tronqués, des petits trucs escamotés, etc.

Parfois c’est du ultra anecdotique, comme le professeur McGonagall qui donne une punition à un élève qui a changé son camarade en blaireau pendant qu’Harry passe dans le couloir. Parfois ça pourrait jouer dans l'intrigue. Par exemple si Ron connait si bien le fameux écusson de Tom Jedusor, c’est qu’il mentionne deux fois qu’il l’a astiqué 40 fois, la première fois en revenant de sa punition et la deuxième quand ils ont le journal. C'est ce genre de détail qui est plaisant à la deuxième lecture.

Et accessoirement le nom du patelin où vivent les Weasley avait été coupé à la base, ce qui explique sans doute pourquoi je me demandais sans cesse d’où les gens connaissaient ce nom à une époque. Pareil pour le tome 1, je suis persuadée que dans mon ancienne version, il n’y avait pas le récit de Neville sur sa première manifestation de magie.

Si on laisse de coté ces questions de traduction foireuse, que retenir d’autre ?

J’ai beau le lire et le relire, je trouve que c’est le tome qui a le plus de mal à démarrer. J’ai lu l'Ecole des sorciers facilement, actuellement je suis en train de descendre le prisonnier d'Azkaban à la vitesse de l’éclair, mais la Chambre des Secrets… il traîne. Disons plutôt qu’il est lent à se mettre en place, malgré tous les évènements. Et il est assez inégal dans ton ton, oscillant entre le modèle du 1, plutôt léger, et celui du 3, bien plus sérieux sans trouver le bon équilibre entre les deux.

Il faut tout de même attendre 150 pages (sur 350) avant la première agression (donc avant de rentrer dans le vif du sujet). On a quelques micro-évènements sur les premiers chapitres, mais rien qui n’a vraiment de sens. Heureusement, il y a Lockhart pour se distraire.

Après, heureusement, ça change, et on plonge à nouveau dans l’univers, avec le jeu habituel où les plus louches ne sont pas coupables et où les moins suspects cachent bien leur jeu. De manière générale, il ne faut jamais au grand jamais se fier aux apparences dans Harry Potter.

Encore plus que dans le premier tome, il est assez marrant de constater à la relecture que les héros ont tous les éléments pour résoudre l’énigme dans leurs mains ou sous leur nez, sans s’en rendre compte avant les derniers chapitres.

D’ailleurs, dans ce tome là (et quelques fois dans les tomes 3 et 4 au moins, de mémoire), de nombreuses réparties loufoques et voulues comme complètement improbables par leurs auteurs se révèlent vrais à la fin. Mention spécial à Ron (grand habitué du genre, à croire qu’il a un très bon troisième œil) avec celle-ci :

« Ou alors c’est peut-être lui qui a assassiné Mimi Geignarde. C’était un grand service à rendre à la communauté »

A part ça, il est intéressant de noter le lien assez fort entre ce tome-ci et le tome 6, qui se complètent en quelque sorte, ne serait-ce qu’autour de l’histoire de Voldemort. Il y a dans la Chambre des Secrets beaucoup d’informations qui ne prendront du sens que dans le Prince de sang-mêlé, et pas avant. On a là, même si on ne le sait pas encore, le premier horcruxe à être détruit, et on peut remarquer d’office qu’il a un comportement plus qu’étrange (il a un comportement tout court même, ce qui en soit n’est pas banal pour un objet !).

On a donc un tome avec des informations intéressantes, mais pas forcément toujours très attrayant. Il y a quand même de beaux moments. Encore une fois j’aime beaucoup la discussion avec Dumbledore sur la fin, avec cette phrase-clé qui résume une bonne partie de la série :

« Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes, beaucoup plus que nos aptitudes »

Et pour les amateurs d’énigmes et de théories foireuses, je viens de passer un bon moment à méditer sur l’épée de Gryffondor en passant. Parce que bon, finalement, on a jamais su si elle était réellement dans le Choixpeau (ce qui n’est pas complètement illogique, si on se fie à une de ses chansons il coiffait la tête de Godric avant) ou s’il l’avait tiré d’ailleurs. D’ailleurs, si Harry n’avais pas été à Gryffondor, qu’est-ce qu’il aurait bien pu récupéré, je vous le demande ?

Le casse noix de Helga par exemple ? Ah non c’est vrai c’est que dans mes fanfictions celui-là !

A suivre...

jeudi 23 juillet 2009

Harry Potter reboot (1/8) : à l’école des sorciers


C’est pas comme si je n’avais pas mieux à lire, mais comme on est dans l’ambiance, rien de mieux que des vacances pour relire Harry Potter. Ca rend beaucoup plus facile la lecture des derniers tomes qu’on a tendance à dévorer. Et c'est utile quand on se rend compte qu’on se rappelle à peine des différents horcruxes et de leurs cachettes (c'est que j'ai une réputation d'encyclopédie à tenir, moi!).

Ca sera donc en 8 épisodes. Non je n’ai pas inventé un 8e tome, je me réserve le huitième épisode pour les livres annexes comme le Quidditch à travers les âges et les Animaux fantastiques… et ptêtre les fanfictions, je verrais.

Harry Potter à l’école des sorciers

Ou Harry Potter et la Pierre Philosophale, pour les puristes anglophones.

J’aime bien ce tome. Ce n’est pas le meilleur de la série, ni mon préféré, mais on comprend vite pourquoi il est l’origine du phénomène. C’est le tome d’introduction, ça pourrait être chiant. Bien au contraire, c’est drôle et léger.

« Mr et Mrs Dursley, qui habitaient au 4, Privet Drive, avaient toujours affirmé avec la plus grande fierté qu’ils étaient parfaitement normaux, merci pour eux. »

Je me rappelle d’une copine qui avait tiqué sur cette phrase d’introduction complètement insensée… Ca donne juste le ton d’une promenade dans le monde fou et absurde d’Harry Potter, où l’on trouve notamment des bonbons à la menthe à un festin (et un peu partout dans les bouquins si ma mémoire est bonne).

Plus que les sorts, les créatures fantastiques ou le quidditch, c’est LE détail qui m’a toujours frappé. C’est incroyable de faire apparaître complètement anormaux des trucs qui sont fondamentalement normaux (et voilà que je parle comme les Dursleys).

Et puis les sorciers, quand on regarde, sont franchement ridicules. Si on s’amuse à comparer livres et films, on voit vite que l’univers version cinéma est très policé. L’exemple le plus flagrant, c’est les robes. Tous les sorciers portent des robes. Pas des espèces de grands manteaux comme dans les films, mais bien des robes ! C’est quand même sérieusement incongru, et difficile à visualiser sans pouffer de rire. Et c’est tout le charme de l’histoire, qui se passe à deux pas de chez nous, mais un « deux pas de chez nous » un peu foireux et de guingois.

L’histoire qui se greffe dessus n’est pas hyper originale en elle-même (surtout quand on la relit pour la 10e fois !), mais bien construite, et laissant la place à du suspense, et à pas mal de retournements de situation (j’imagine que y’a des génies qui devinent avant la fin mais moi ça m’avait drôlement surpris à l'époque).

Et puis il y a de très bons passages. Le miroir du Riséd est quand même sacrément émouvant. J’ai un faible pour les passages dans le genre (ce qui doit sûrement expliquer ma préférence pour le tome trois), et ceux avec Dumbledore en général, qui a un caractère tellement particulier (qui s’efface un peu ensuite). Il est toujours difficile de déterminer s’il est juste complètement fou ou au contraire la sagesse incarnée.

Pour le reste, on peut s’amuser à compter les allusions probables aux évènements à venir dans certaines phrases, je ne me suis pas amusée à tout relever. Et accessoirement, aller chercher son tome 2, car même si la fin appelle moins à une suite immédiate que les autres, on a tout de même très envie de lire la suite.

A suivre…

vendredi 17 juillet 2009

Uglies – Scott Westerfeld



Bizarrerie du moment, je suis dans une période SF ces temps-ci, tous les livres empruntés à la bibliothèque portent la petite étiquette jaune associée. Merci Elisabeth Vonarburg et Ursula Le Guin. Entre deux gros pavés je m’offre une petite pause plus calme avec une série jeunesse, Uglies, qui parait-il marchait très bien en librairie l’an dernier. On comprend vite pourquoi quand on se plonge dedans.

1.Uglies
2.Pretties
3.Specials

Uglies, c’est une histoire qui se passe dans notre futur, où, pour abolir les différences, tout le monde subit à 16 ans une opération de chirurgie esthétique destinée à devenir beau (on parle de "pretty"). Du coup, on a plus de moches, tout le monde s’aime, personne ne se fait la guerre, et on laisse la terre respirer, tralalalalère.

Sauf que.
Parce qu’il faut toujours un « sauf que » dans les romans.

L’héroïne s’appelle Tally Youngblood, elle a 16 ans et c’est une Ugly attendant avec impatience de devenir Pretty. Un jour, elle fait la connaissance de Shay, fille de son âge qui cherche elle à échapper à l’opération et à rester Ugly. Tout en apprenant à voler avec elle sur des planches magnétiques à travers les ruines des Rouillés (nous quoi), commence à s’insinuer des doutes sur l’opération qui l’attend…

Et c’est parti pour trois tomes d’exploration d’une Terre bien différente de celle qu’on connaît, avec une société futuriste qui n’est pas si jolie que ça si on gratte le vernis.

Les mauvaises langues (comme Silvère) feront remarquer qu’on sait ce qui attend Tally à la fin de chaque tome à cause du titre de la suivante, mais il faut savoir que comme dans tout voyage, c’est le chemin qui compte, pas la destination. Et le cheminement est en effet intéressant ici.

J’avoue que la série m’a bluffé. Pour un roman de SF pour ado, c’est du très bon.

Toute la partie réflexion est drôlement bien menée. Elle porte sur la question du physique bien sûr, et sur l’influence qu’une société peut avoir sur un individu en fonction de son apparence physique. Dans cet univers, on rend tout le monde beau pour que personne ne se sente exclu, ou ne cherche à se détruire en voulant être conforme à la norme (on y parle d’anorexie entre autres). Mais finalement, laisser la société vous rendre beau, n’est-ce pas aussi une manière de la laisser vous dicter une fois de plus votre apparence ?

Et puis il y a toute l’exploration du revers de la médaille d’une société qui se sert du prétexte de l’opération chirurgicale pour contrôler complètement ses membres, pour en principe éviter qu’ils ne ramènent la Terre au bord de la destruction une nouvelle fois, et accessoirement contrôler leur vie. Préservation de la vie et liberté de l’individu ne vont pas forcément ensemble.

Sur les trois tomes, l’auteur a largement le temps de développer ces axes, qui contiennent une bonne dose d’aventure (ah les longs trajets en pleine nature sur les planches magnétiques), la découverte des différentes « castes » (Pretties, Uglies, Specials, Fumants), un petit travail sur les personnages (Tally qui est un vrai petit catalyseur à elle-seule, mais qui reste à la base fondamentalement humaine quand même, ce qui la confronte à pas mal de dilemnes) et leurs interactions.

Bref ça se lit franchement bien. Je ne sais pas si ça vieillira ultra bien (ça frappe parce que le thème est ultra actuel), mais en tout cas, c’est intense.

4.Extras

Après Uglies, la série continue avec un tome de plus, Extras, un peu à part parce que la narratrice n’est pas Tally (bien qu’elle y apparaisse) mais Aya. Cette jeune fille vit dans une cité fondée sur le mérite et la célébrité. C’est le rang facial (sorte de cote de popularité), qui détermine votre lieu et vos moyens de vie. Pour cela, tout le monde a son site personnel où il peut notamment publier des reportages (sur sa vie ou celle des autres), et il convient d’être brancher en permanence sur le réseau pour suivre sa progression.

Un peu de deçà des trois tomes précédents, Extras reste fort sympathique à lire. Il est assez difficile de ne pas reconnaître là dedans une magnifique évocation de l’univers des blogs sur internet, et plus généralement la course à la première place sur google. Sans parler de la pertinence d’une société où la 2e personne la plus célèbre ne fait que parler de la couleur de ses prochaines chaussures, et où le but est de se rendre intéressant, quitte à blesser les gens au passage.

5.Secrets

Le dernier tome de la série est plutôt une sorte de bonus, puisqu’il s’agit en gros d’une mini-encyclopédie qui n’est pas sans rappeler par exemple le Dossier Artemis Fowl. C’est sympa, ça permet de voir l’auteur s’expliquer sur l’origine de certaines de ses idées, et aller plus en profondeur dans certaines explications pseudo scientifiques. Ca fait donc une jolie conclusion à la série même si la lecture reste hautement facultative (si ce n'est pour l'anecdote qui explique l'origine de la série).

En tout cas, pour une fois qu'on a de la SF bien fichue pour les jeunes, on ne va pas se priver !

jeudi 16 juillet 2009

Harry Potter et le prince de sang-mêlé – David Yates


Attention, article à haut potentiel spoilerique, vous êtes prévenus !

S’il y a bien un sujet qui fâche dans le monde fou d’Harry Potter, ce sont bien les adaptations en film. En fait j’ai rarement vu les gens s’engueuler plus à propos de quelque chose que pour déterminer lequel est un bon ou mauvais film (à l’exception peut-être de la question « Harry horcruxe ou non ? » dans le temps). Il faut dire qu’en 6 films, on a vu défiler 4 réalisateurs, tous très différents et donc tous très susceptibles de déclencher des réactions radicales.

Chris Colombus pour les deux premiers nous a donné une adaptation fidèle mais lisse (limite ennuyeuse). Alfonso Cuaron est ensuite passé par là, chamboulant tout pour nous sortir un film qui dépasse de loin la simple adaptation, mais dont les parti-pris ont tendance à en fâcher certains (mais pour mon plus grand bonheur). Puis il y a eu Mike Newell et sa Coupe de feu qu’il vaut mieux regarder comme un best-of des scènes les plus spectaculaires du 4 que comme un vrai film. Et puis il y a David Yates pour l’Ordre du Phénix, sympa, bien fichu mais, franchement, il lui manque un petit quelque chose.

Bref il y a en a pour tous les goûts, chacun ayant son chouchou. Je fais personnellement partie de la branche (pas forcément ultra répandue) des fans de Cuaron, le troisième film ayant pour moi la particularité d’avoir un esprit plus Harry Potter avec un humour léger à l’image du livre, une atmosphère magique, et le fait d’avoir donné un vrai axe de rélfexion… Accessoirement c’est également super bien filmé par rapport aux autres (plus simplement on en prend plein la tronche).

Et bon forcément David Yates à coté fait un peu pâle figure. Foncièrement je n’ai rien contre lui mais le 5e film ne m’a pas marqué plus que ça, et le revoir avant d’aller voir le 6 m’a fait relevé deux ou trois scènes bien fichues (Ombrage, le ministère, les échanges Harry/Sirius), mais définitivement un coté « sympa mais sans plus ».

Pour le Prince de sang-mêlé, c’est exactement la même chose.

A la base, on a un roman, et pas des moindres à mon avis. Mieux construit que le 5, il est relativement sombre, époque oblige, avec de très bons morceaux de bravoure (histoire de Voldemort, relations entre les différents protagonistes), des fous rires… bref un bon cocktail. Je crois que c’est dans ce genre de tome « de transition » (oui parce que le 6 c’est l’antichambre du 7 surtout) que JKR est la plus forte, y’a qu’à voir le tome 3.

L’adaptation tient la route, et reprend à peu près tous ces éléments, à l’exception de quelques fantaisies qui m’ont laissé assez perplexes (la conclusion du Noël au Terrier notamment). Certes, il y a beaucoup de coupes, des éléments passés sous silence qu’on ne comprend qu’avec une lecture du livre, ceci dit je me rassure en me disant qu’un tome 7 coupé en deux permettra de réintégrer pas mal d’éléments (ou Harry va vraiment suer pour les horcruxes). Accessoirement c'est tout à fait accessible pour le non-lecteur.

Comme d’habitude dans Harry Potter, les seconds rôles sont super bien fichus alors que les héros ont tendance à faire pâle figure. Luna est excellentissime bien que peu présente, Slughorn est fidèle à son personnage, idem pour Snape et McGonagall. Draco s’en sort pas trop mal, et Lavande a l’air complètement shootée au sucre mais c’est marrant.
A l’opposé, les prestations des héros ne sont pas hyper convaincantes : Harry ou Hermione… j’accroche toujours pas, même s’ils ont de bons moments. Harry est un peu inconstant je trouve, et Hermione est plus sympa quand elle a ses vrais cheveux (cf le premier cours de potions !). Ron, lui, joue très bien son rôle, pas de problème, il fait presque trop crétin par rapport au 5. Michael Gambon a décidé de calquer son jeu sur celui de Ian McKellen dans le Seigneur des Anneaux, ce qui donne un air de déjà vu assez perturbant pour Dumbledore.

Le ton est bizarrement plus à la comédie qu’à la tragédie. Pour citer Elysio, « j’ai jamais autant ri devant un Harry Potter ». Ah ça oui. Il faut dire que par moment, on se croirait dans un teen-movie tant les histoires d’amour du trio prennent le devant de la scène. Marrant mais du coup ça enlève un peu de la force du film. C’est pas vraiment un film qu’on regarde avec une boule d’angoisse à l’estomac, ou scotché à l’écran. Un peu à l'opposé du livre quoi.

Il y a de très bons moments : toutes les scènes avec Slughorn en général, le duel avec Drago dans les toilettes, le passage de la grotte avec la potion et les inferi, ce qui suit en haut de la tour d’Astronomie (qui est rendu presque plus dur par le fait qu’Harry n’est pas immobilisé dans cette version-là). J’ai bien aimé aussi le fait de suivre les progrès de Drago plus concrètement si bien que le spectateur en sait plus qu’Harry, et ça fait monter la tension. Et puis il faut reconnaître que les scènes de comédie (Harry et Ginny, Hermione et Ron et Lavande) sont parfois un peu lourdes, mais quand même très drôles. Ca fait plaisir aussi de revoir du Quidditch, même si leur façon de jouer m’a laissé assez sceptique (je vois pas l’intérêt de voler en formation de 5 avec les batteurs).

Par contre, je n’ai toujours pas compris pourquoi Bella est passée cramer le Terrier à Noël (sinon pour prouver que Harry est un peu comme un chien qui joue à la baballe, il court après sans réfléchir), ni pourquoi cette première bataille à Poudlard ressemblait à une fuite. On a quand même quelque chose comme cinq mangemorts surpuissants qui arrivent à Poudlard, tuent Dumbledore, lancent la marque des ténèbres… et se tirent en courant avec juste le pauvre Harry à leurs trousses. On me dit dans l’oreillette qu’ils manquaient peut-être de sous pour faire un grosse bataille, n’empêche, ça fait un peu pauvre et vide du coup.

Ah oui et Remus et Tonks, c’est vraiment pauvre et mal-fichu. Fenice, je pense bien à toi et à tous ceux qui ont écrit des fics sur leur sujet, voir leur relation tortueuse et complexe résumée à un « Chéri il vit mal le début de la pleine lune, il faut qu’on rentre », ça tue le mythe.

Coté technique, les effets spéciaux en mettent plein la gueule, les décors sont chouettes, mais je m'interroge encore sur les duels. J'avoue que le transplanage quasi continu des mangemorts, original et flippant, commence à me laisser perplexe, plus encore quand la moitié du monde semble lancer des sorts informulés, de préférence sans baguette, qui balancent au loin et c'est tout. Plus d'éclairs de couleurs et de formules louches, que diable !

Et il manque un bon compositeur. C’était déjà perceptible dans le 5 (le 4 avait heureusement un Patrick Doyle assez bourrin). Là c’est flagrant, il manque définitivement un John Williams pour accompagner l’histoire, une musique vraiment présente, ce qui aiderait sans doute grandement à l’immersion dans le film. Quand on a connu les grands éléments symphoniques de JW, on ne perçoit que trop ici la faiblesse de la musique, et ne parlons même pas des moments de pur silence où on se demande « mais où qu'elle est la belle musique ? ».

Bilan mitigé donc. A l’image du 5, le Prince de sang-mêlé a du potentiel, mais on a l’impression que le réalisateur ne donne pas tout ce qu’il a dans le ventre. Du coup on passe un bon moment, mais ce n’est pas un film qu’on re-regarderait à l’infini, et honnêtement il y a pas beaucoup de scènes frappantes (au sens dramatique, pour le comique ça ne manque pas en effet).

C’est à voir, donc, pour tout fan d’Harry Potter, et pour toute personne qui voudrait connaître la fin, mais en tout cas c’est bien la preuve une fois de plus qu’adapter un roman au cinéma, c’est vraiment pas gagné. C’est typiquement dans ces moments-là qu’on se rend compte que ce qui tient un livre, ce n’est pas juste une histoire avec personnages, c’est aussi une ambiance, un style d’écriture, avec souvent une interprétation très personnelle pour chaque personne. Et ce genre de chose qui est impossible à retranscrire à l’écran.

lundi 13 juillet 2009

La Main gauche de la nuit – Ursula K. Le Guin


Ursula Le Guin fait parti de ces monuments de la Science-Fiction, et bizarrement je n’avais jamais lu que son cycle de fantasy, Terremer. Pendant que je suis en pleine relecture de celui-ci, merci le Cercle d’Atuan, je profite de l’occasion de jeter un œil à ses autres œuvres, parmi lesquelles se trouve un cycle assez dense (5 volumes je crois, et d’autres non traduits peut-être) qui a une nette tendance à accumuler les prix Hugo (ça fait tout drôle quand on lit la quatrième de couv, cet enchaînement de prix).

Bref here’s come le cycle de l’Ekumen (ou Hainish en langue anglaise, ne cherchez pas), et son premier volume, la Main gauche de la nuit, qui a l’air tout à fait indépendant de ses suites, sinon pour l’univers de référence. Pas de cliffhanger à la fin, soyez tranquilles.

Nous voilà donc partis pour la planète Gethen. Les envoyés de l’Ekumen (une sorte de confédération galactique de planètes pour faire simple) l’ont baptisé Nivôse, pour son climat, glacial, vous l’aurez compris. La neige, là-bas, c’est tout le temps, sauf pendant un été boueux. Le peuple qui y vit s’est donc adapté à cette atmosphère plus que rigoureuse.

Mais ce qui est intéressant, c’est que bien humanoïdes, les Getheniens ne sont pas tout à fait comme nous dans la mesure où ils sont asexués. Ils sont de genre « neutre », à l’exception de périodes de rut, où ils deviennent homme ou femme, sans que ce rôle ne soit prédéterminé.

C’est sur cette planète que se rend Genly Aï, l’Envoyé de l’Ekumen, pour convaincre la planète de se joindre à cette alliance. La tâche n’est pas facile, et va lui donner l’occasion de visiter les différents pays et peuples de la planète.

L’histoire est un peu longue à démarrer, comme toujours dans ces romans où l’on doit assimiler trois giga octets d’information dès les premiers chapitres. Il faut donc s’accrocher, malgré le fait qu’on nage dans le brouillard, car cela en vaut la peine.

Les romans où l’on découvre une civilisation qui fonctionne différemment sont courants, mais celui-là est assez marquant, dans le fait que la société qu’on y découvre dégage une vraie impression d’étrangeté. D’être Autre.

La plupart du temps, on a toujours une impression de familiarité qui se dégage d’une civilisation extra-terrestre, peu importe si ses gens ont les yeux à la place des mains, des écailles sur le visage, ou s’ils élèvent le petit déjeuner au rang de repas sacré où l’on ne consomme que du poisson cru. Là, c’est différent, on ressent vraiment cette confrontation à une culture "autre". Le héros insiste d'ailleurs souvent sur l’absence de point de repère à laquelle il est confronté, à commencer par l’absence de différenciation des sexes.

Ce fait en soit implique de nombreuses différents sociologiques fort intéressantes, mais il n’y a pas que ça. Il y a le climat glacial, qui influe également sur les modes de vie, et les différents pays, la Karhaïde, monarchie formée de différentes petites principautés, et l’Orgoreyn, qui tire plutôt sur un communisme totalitaire (il n'est pas possible d'hériter donc tout le monde démarre à égalité, chaque personne est fonctionnaire, et peut vivre pourvu qu'elle travaille un peu, la police effectue des contrôles en permanence...).

Tout cela, on le découvre via le récit de Genly Aï, entrecoupé de rapports, d’extraits de journaux d’un gethenien, et de contes. Le début est un peu compact, et certains passages traînent un peu, mais la lecture vaut tout de même le détour. On découvre le monde au travers des déplacements de l’Envoyé : un peu de sociologie en Karhaïde, un détour par la religion chez les Devins, puis les manipulations politiques et le totalitarisme en Orgoreyn, avant de conclure par un voyage grandiose et épique en pleine nature qui m’a littéralement cloué au livre.

Ce passage qui tiens de Jack London (j’ai jamais lu mais ça l'évoque furieusement), ou pour une référence plus proche, rappelle certains passages de la Horde du Contrevent, est à mon avis le meilleur du bouquin, et offre une merveilleuse confrontation des personnes dans un environnement incroyable (on dirait hostile en bons civilisés que nous sommes, mais ce n'est pas si adapté que ça).

C’est de la belle SF à la fois réfléchie, passionnante et épique, que demander de plus ?
(bon par contre les suites attendront, j’ai toujours Tyranaël à finir moi !)

dimanche 12 juillet 2009

Le Cercle d’Atuan

Je suis tombée sur une initiative fort sympathique sur le blog de Tortoise l’autre jour. Il s’agit d’un cercle de lecture consacré aux littératures de l’imaginaire, où on lit et commente une œuvre par mois, chapitre par chapitre (quand il y en a).

Ce mois-ci, pour bien commencer, on attaque avec Terremer de Ursula Le Guin. Classique que j’ai déjà lu pas mal de fois, mais on ne lasse pas. La difficulté étant (pour moi) de ne lire trop vite, vu qu’on avance au rythme d’un chapitre tous les 3 jours. Au moins, ça m’oblige à lire en détail.

En tout cas cela donne lieu à des échanges fort sympathiques, alors si le cœur vous en dit, pour le mois prochain ce sera sûrement du G. R. R. Martin (deux nouvelles du Trône de Fer, le Chevalier Errant et l'Epée Lige).

samedi 11 juillet 2009

Fables 8 : Les Mille et une nuits (et jours) – Bill Willingham


La dernière fois que nous avions suivi la vie des Fables, Blue Boy était parti dans les Royaumes pour sauver le Petit Chaperon Rouge, récupérant au passage plein d’informations sur l’Adversaire. Les révélations annonçaient des choses intéressantes pour la suite… et bah non !

Enfin pas que ce ne soit pas toujours un plaisir de lire Fables, mais il faut reconnaître que pour la première fois, on reste un peu sur la faim. Cette fois-ci, on trouve au programme les deux épisodes de « Jack a dit », et l’histoire éponyme du titre en 4 parties.

L’histoire de Jack est sympathique… très Jack quoi, ou comment il monte encore une fois une grosse arnaque pour faire fortune avant de se faire prendre et de finir encore plus misérable qu’auparavant. Cette fois-ci, ça se passe à Hollywood, inutile donc de préciser dans quel domaine il se lance !

L’autre histoire, elle, porte sur la visite d’un délégation de Fables arabes, menée par Sinbad, à Fableville, tandis que le Prince Charmant peine à faire tourner la boutique et que Blue Boy attend son jugement en cellule. Ca sent l’épisode de transition à plein nez, et l’intrigue assez convenue a du mal à surprendre.

Honnêtement sur l’ensemble du comic, à part quelques petits passages sympas (la Belle et son patron, le patron et ses responsabilités, l’art de jouer les interprêtes), c’est quand même pas folichon. L’absence de Blanche-Neige et de Bigdy commence à se faire sentir.

Certes, on a toujours cet univers savoureux de conte de fées revus et corrigés, mais vivement la suite, en espérant que ça bouge un peu !

mercredi 8 juillet 2009

La Planète des Singes - Franklin J. Schaffner


A l’origine il y a un roman de Pierre Boulle, qui raconte l’épopée d’Ulysse Mérou, qui découvre sur une planète un monde à l’envers, où les humains sont des animaux et les singes la tête pensante de la planète. C’est un bon roman de SF, qui brasse des questions sur l’avenir de l’homme, sur l’évolution, sur les traitements auxquels on soumet les animaux…

Et puis il y a le film, la Planète des Singes qui est repassé à la télé l’autre jour. Version années 60 on s’entend, celle de Burton je ne veux même pas en entendre parler. Sans doute parce que j’ai lu le livre bien plus tard, mais je trouve le film bien plus frappant que le livre au final.

Il faut reconnaître que le héros a un peu plus de gueule (Charlton Heston joue un Taylor qu’on à tendance à aimer et détester en même temps, entre le macho de base et le gars paumé loin de chez lui). L’ambiance est plus angoissante (contexte de guerre froide oblige) et un peu moins ennuyeuse, s’attardant moins dans les détails. Et il faut reconnaître que le twist final est excellent (bien plus frappant que celui du livre, d’ailleurs on ne retient généralement du film que cette scène-ci).

Du coup on a un blockbuster grand public et intelligent, ce qui en soit n’est pas courant (les interrogations sur le rapport politique/science/religion, c’est quelque chose d’universel). A cela s’ajoute le fait qu’il vieillisse plutôt bien, car il a très peu d’effets spéciaux si on oublie les costumes de singe, alors que demander de plus ?

samedi 4 juillet 2009

Looking for Eric – Ken Loach


Tiens je l’avais oublié celui-là depuis deux semaines, du coup maintenant que la Fête du Cinéma est terminé, quel moment idéal pour vous vanter les mérites de ce charmant petit film ! J’avoue que le qualificatif de « feel-good movie » trouvé dans les tags d’allocine lui va comme un gant, et honnêtement j’aurais du mal à trouver mieux.

C’est l’histoire d’un facteur de Manchester, cinquantenaire, un peu à coté de la plaque, dépressif même. Entre ses beau-fils qui trempent dans des trafics louches, et sa fille qui l’oblige malgré lui à re-rentrer en contact avec son ex-femme, ça ne va pas fort pour notre ami Eric qui a du mal à prendre la situation en main, malgré sa bande de potes qui fait tout pour lui remonter le moral.

Le soir, il confie ses misères à son idole… à son Eric Cantona en poster. Et c’est bientôt le Cantona, le vrai, qui lui répond et le conseille sur sa vie personnelle, à haute dose de dictons pourris. Nous voilà donc parti pour un film sympathique sur l’art de remonter la pente selon un footballeur.

Pas besoin de connaître quoi que ce soit au foot pour apprécier Looking for Eric, qui nous raconte une jolie histoire classique, avec des personnages qui commencent mal mais finissent bien. C’est plutôt léger, parfois émouvant, avec des moments bien drôles. Bref c’est vraiment un « feel-good movie » qui parle de choses de la vie, et dont on sort avec le sourire.

jeudi 2 juillet 2009

Conan le Cimmérien – Robert E. Howard


Pour continuer et conclure dans mon cycle Conan, j’ai enfin achevé ma lecture du premier tome de l’intégrale de Conan, telle qu’elle est rééditée en ce moment dans de superbes éditions à vous faire baver, annexes et illustrations à l’appui.

Et il faut reconnaître que lire ça sous cette forme contribue grandement à une lecture agréable, si on omet le problème de se trimballer ce genre de pavé dans le sac.

Concrètement Conan, c’est quoi ? Un mythe je dirais, un héros fondateur pour la fantasy. Repris en films, en comics, en dessins animés, et même en livres (puisque ses aventures ont été plus ou moins poursuivies/reprises/ « améliorées » par d’autres).

C’est la figure du barbare, fort à l’épée, brut de décoffrage, vivant au jour le jour et n’ayant pas l’air d’attendre quoi que ce soit de la vie, sinon de l’action, de l’alcool et des filles. Avec dans l’œuvre originelle le message assez récurrent de l’homme sauvage plus fort que la civilisation.

Après ce n’est pas un personnage univoque. Au contraire, il a de multiples facettes qui apparaissant au cours des nouvelles : Conan souverain, Conan rusé, Conan amoureux, Conan pirate, etc. Les nouvelles sont parfois contradictoires de ce fait, mais ça donne vraiment à ce personnage un coté héros mythique.

(A titre de comparaison, je comprends maintenant que le Cyrion de Tanith Lee, c’est une forme de Conan : des petites nouvelles mettant en scène un héros qu’on identifie pas clairement)

Les nouvelles sont sympathiques, le terme le plus adapté étant « fun ». C’est de la littérature de divertissement, avec de l’action (de l’alcool et des femmes), des méchants, des femmes fragiles, des monstres, des civilisations disparues. Classique, mais bien raconté, et il y a des bons morceaux.

Je garde surtout en tête la nouvelle La Reine de la Côte Noire, certainement la plus poignante de toutes (surtout qu’on peut y voir l’inspiration du personnage de Valeria pour le premier film).

Si vous n’avez jamais lu un Conan de votre vie, jetez-y un œil, parce que ça vaut le détour… ces nouvelles ont un coté tellement fondamental qu’on a parfois l’impression d’être en train de lire une plaquette d’argile sumérienne racontant une première version de l’épopée de Gilgamesh.