dimanche 30 septembre 2012

Des fleurs pour Algernon (au théâtre)


Quand je suis tombée sur l’affiche dans le métro, je n’ai pas pu résister. Vous pensez bien, l’adaptation d’un de mes romans favoris, je n’allais pas passer à côté (et j’ai même embarqué la famille dans l’affaire), d’autant plus que la première semaine les places étaient à moitié prix.

Je ne vous refais pas le résumé de l’histoire de cet idiot qui devient intelligent, j’en ai déjà assez souvent parlé, je vais plutôt m’intéresser à l’adaptation en elle-même.

Des fleurs pour Algernon prend ici la forme d’un monologue d’une petite heure et demi. C’est assez marrant parce que la pièce est montée dans la petite salle de la Comédie des Champs-Elysées, toute petite et donc très intimiste. On est très proche de Charlie du coup.

L’adaptation a été réalisée par Gérald Sibleyras, et si vous vous attendiez à entendre le livre lu, vous risquez d’être déçu. Si la trame reste la même (et avant que vous ne paniquiez, oui, la fin aussi reste la même), il y a de nombreuses coupes (notamment toute la famille de Charlie remplacée par une tante bien plus sympathique) et des changements (Charlie travaille dans une usine de plastique et non dans une boulangerie).

Au premier abord, ça m’a un peu perturbé, parce que je connais le texte sur le bout des doigts. Et puis finalement, j’ai apprécié cette relecture qui permet de voir le livre sous une autre lumière que celle que j’aborde actuellement.

Personnellement j’ai toujours été marqué dans le livre par tous les souvenirs oubliés de Charlie qui remontent après son opération. Dans cette pièce, ces souvenirs sont complètement passés sous silence. Par contre à la place, on insiste bien plus sur la relation entre Charlie et Algernon (et tout ce que ça dit sur l’expérimentation scientifique).

Le décor, assez aseptisé, évoque un laboratoire (avec deux caméras qui épient Charlie en permanence), avec une chaise qui se déplace ici et là, et très peu d’objets (un balai, un cartable, un carnet et un stylo). Tout se joue par l’utilisation des lumières (et des sons dans une moindre mesure) pour rendre les différentes atmosphères.

Et puis il y a Charlie. Vous vous doutez bien que dans un monologue, tout dépend du seul acteur sur scène, et dans le cas présent, Grégory Gadebois, l’interprète de Charlie, est juste brillant. Sa métamorphose au cours de la pièce, de l’idiot au génie, est sacrément impressionnante. Il y a la voix bien sûr, mais ce qui m’a frappé, c’est tout le langage corporel qui va avec.

Et puis il n’en fait pas trop. Le Charlie idiot n’est pas caricatural (d’ailleurs ça m’a perturbé de voir les gens rire aux histoires de Charlie, moi le texte m’a tellement marqué que j’ai du mal à rire de lui désormais), et le génie mêle habilement suffisance et froideur (qui fait de la peine quand on réalise que quoi qu’il soit, Charlie est toujours seul).

Bref c’est une chouette adaptation, avec une sacrée performance d’acteur, qui permet de voir une autre lecture de l’œuvre. La pièce est montée jusqu’à fin décembre, et les places ne sont pas excessivement chères (autour de 30 euros), alors si vous êtes en région parisienne, et que vous avez adoré le livre, n’hésitez pas !

(en plus de la SF au théâtre, ça ne se voit pas si souvent !)


vendredi 28 septembre 2012

Seuls (premier cycle) - Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti



1. La disparition
2. Le maître des couteaux
3. Le clan du requin
4. Les cairns rouges
5. Au coeur du maëlström

L’an dernier, lors de mes vacances, ma tante m’a sorti une pile de BD à lire assez impressionnante, dans laquelle se trouvait notamment les premiers tomes de Seuls. Sauf qu’elle n’avait que les tomes 1 à 3, ce qui m’a légèrement frustré, vu que j’avais trouvé un potentiel très intéressant à l’histoire. J’ai fini par rattraper ce manque à la bibliothèque.

Seuls, c’est l’histoire de quelques enfants qui du jour au lendemain se retrouvent seuls au monde, ou presque, les adultes et les autres enfants ayant disparu. A force d’errer dans la ville, ils finissent par se réunir, et vont tenter de survivre et de découvrir ce qu’il s’est passé.

C’est un concept assez alléchant (et délicieusement post-apocalyptique), et dans le domaine, on en a pour notre argent. C’est assez marrant de voir cette bande de gamins tenter de survivre, en défonçant les distributeurs de nourriture et en se réfugiant dans des bureaux pour commencer.

Et puis petit à petit ils mettent en place des solutions pour assurer le ravitaillement, et échapper aux animaux (dont certains évadés d’un cirque) qui ont repris leurs droits sur la ville maintenant que toute la population ou presque en a disparu.

Seuls est une série jeunesse, et ça se sent un peu au niveau des personnages, qui sont cumulent un peu les stéréotypes (le gros dur un peu mystérieux, la fille mécano, le geek, l’intello, la peste…) et qui sont parfois un peu trop doués pour leur âge je trouve (Leïla, la plus vieille, n’a que douze ans et ferait honte à McGyver).

Mais en même temps, y’a plein de réflexions pertinentes qui font qu’on est loin d’un Le Club des cinq est seul au monde ! Dodji, notamment, se révèle très intéressant notamment au fur et à mesure qu’on en apprend plus sur lui.

Le tome qui m’a le plus frappé est le tome 3, Le clan du requin, qui est légèrement glauque sur les bords malgré son décor « de conte de fées ». Il m’a carrément fait penser à Sa Majesté des Mouches par certains côtés, c’est dire à quel point on s’éloigne de l’histoire gentillette.

Les cinq premiers tomes de la série forment un cycle complet, j’ai donc arrêté ma lecture au cinquième volume, qui fournit quelques réponses, qui vont de pair avec au moins autant de questions.

Malgré quelques défauts, j’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu jusque-là, et c’est plutôt chouette de voir les enfants prendre possession de la ville à leur manière.

Par contre je ne sais pas si je continuerais, ça sent un peu la série qui n’aura jamais de fin tout de même. J’attendrais sûrement que le deuxième cycle soit terminé avant de l’emprunter à la bibliothèque.

A priori, Seuls n'est pas vraiment une série post-ap au sens propre du terme, mais les visions d'une ville désertée de tous ses habitants, exception faite des animaux et de quelques enfants, on aurait du mal à faire plus post-ap, non ?

CITRIQ

mercredi 26 septembre 2012

Ombline - Stéphane Cazes


Au cinéma, ça m’arrive souvent d’aller voir tout et son contraire. Typiquement, après la bonne dose de guimauve des Enfants loups, je suis allée voir Ombline, qui aborde le sujet fort méconnu des mères en prison.

Je ne savais même pas que ça existait d’ailleurs, ces femmes enceintes en prison, qui ont le droit de garder leur enfant avec elles jusqu’à ses 18 mois, avant qu’on ne leur retire jusqu’à qu’elles aient terminé de purger leur peine. Pour Ombline, l'héroïne, c’est une condamnation à trois ans de prison pour agression, et un enfant qu’elle se bat pour pouvoir le garder jusqu’à ses dix-huit mois, et le revoir une fois sortie de prison.

J’imagine que tous les films qui se passent en prison sont comme ça, mais Ombline est juste éprouvant. On est en permanence enfermé avec l’héroïne (c’est à vous filer des angoisses), et la caméra la colle sans cesse sans jamais donner à voir une quelconque perspective.

On ne peut que constater toute la dureté de sa vie, la difficulté de sa situation avec laquelle elle se débat, toute la violence qui est aussi bien extérieure (les codétenues) qu’intérieure (quand on la voit dépassée par les pleurs de son enfant, hurlant et prête à distribuer les coups…).

J’ai trouvé le ton très juste, avec des personnages tous en nuances de gris (que ce soit les détenues ou les surveillantes), une caméra qui ne juge pas forcément mais qui fait réfléchir, et beaucoup d’émotion sans tomber dans le pathos.

Et l’histoire, même si on s’attend à que tout tourne mal à chaque instant, sait ménager quelques lueurs d’espoir. Du coup on sort complètement lessivé de la séance, mais pas complètement déprimé. Une chose est sûre, je vous recommande vivement ce très beau film sur un sujet atypique.

lundi 24 septembre 2012

Les Enfants Loups : Ame & Yuki - Mamoru Hosoda


En 2010 (deux ans déjà !), j’avais découvert les films d’animation de Mamoru Hosoda avec Summer Wars, qui avait été un gros coup de cœur. Dans la foulée, j’en ai profité pour regarder son premier film, La traversée du temps.

Je n’en ai pas parlé sur mon blog (parce que si je devais m’occuper de tous les films que je regarde en dehors du cinéma, il me faudrait un retourneur de temps pour m’en sortir, un qui retourne les jours et non les heures !), mais c’était un film plutôt sympa qui mélangeait très bien voyages dans le temps et affaires de lycéens.

Du coup c’était assez naturel que j’aille voir sa dernière réalisation, Les enfants loups : Ame et Yuki, au cinéma. Point de voyage dans le temps ou d’univers informatique cette fois-ci, juste une histoire assez intimiste d’une famille pas comme les autres (dont le titre résume assez bien la situation mais pour le principe on va faire comme si ce n’était pas le cas).

Lors d’un cours à l’université, Hana rencontre un mystérieux garçon qui cache un secret, c’est un homme-loup (c’est comme un loup-garou mais en beaucoup plus classe et beaucoup moins contraignant niveau transformations). Cela ne fait pas fuir Hana, qui est follement amoureuse de lui, et très vite, ils ont un enfant, puis deux… et l’homme-loup meurt.

(et non il n’a pas de nom, j’ai réalisé ça au générique de fin, c’est presque effrayant en fait)

Hana se retrouve donc toute seule, sans travail avec deux très jeunes enfants sur les bras (Yuki n’a guère qu’une année et un caractère bien trempé, et Ame vient de naitre et est un peu fragile) qui se changent en loup sans prévenir, autant dire que ce n’est pas facile tous les jours.

Si vous n’aimez pas les belles histoires pleines de bons sentiments, passez votre chemin, parce que c’est Les enfants loups résumé en moins d’une ligne. Du coup j’ai passé tout le film à attendre le pire, tellement ça me semblait improbable une histoire aussi gentille.

Entre la mère courage qui fait face à tout (à tel point que j’ai bien cru qu’elle allait mourir d’épuisement durant le premier tiers du film), et la gentillesse de l’entourage (à l’exception de quelques citadins crétins au début), on ne passe pas loin de « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».

Cependant le film sait être poignant, à voir la pauvre Hana trimer pour élever ses enfants, qui eux ont du mal à choisir ce qu’ils veulent être plus tard, hommes ou loups. Je regrette juste que le film s’arrête finalement aussi tôt dans leur histoire, et qu’on n’ait jamais l’occasion de voir ce qu’ils deviennent après.

J’aurais largement préféré que l’histoire aille un peu plus loin, quitte à tailler dans la belle histoire de « cultivons notre jardin » (oui pardon y’a que des citations de Candide qui me viennent ce soir !), qui est certes une jolie fable sur le retour à la nature et la vie à la campagne, mais n’apporte pas forcément grand-chose à l’intrigue.

Côté animation, c’est assez étrange, puisque les décors sont plutôt fouillés (avec quelques très beaux passages comme cette course dans la neige où j’aurais presque cru que mon fauteuil bougeait), mais les personnages très stylisés, ce qui créé un contraste étrange (et surprenant, les films précédents de Mamoru Hosoda étaient bien moins stylisés dans mon souvenir).

Je l’avoue, après Summer Wars, je m’attends à un autre petit chef d’œuvre, et je me retrouve avec un film tout gentil à la place. Du coup j’ai passé un bon moment, mais je suis sortie un petit peu frustrée de la séance (ça semble être une constante ces temps-ci ma parole !).

samedi 22 septembre 2012

Star Wars : The Jedi Path

 

J’étais un peu déçue de terminer mon Summer Star Wars sur une mauvaise expérience de lecture, du coup j’ai cherché un petit bouquin que je pourrais lire et chroniquer dans la journée pour améliorer ça.

Il me restait bien Fondation dans ma PàL, mais je me voyais pas trop m’enfiler ça en une après-midi. Du coup j’ai été bien contente de retrouver The Jedi Path dans mon carton de PàL, que j’avais acheté à Forbidden Planet l’année dernière.

Après tout, quoi de mieux pour terminer ce challenge qu’un petit Star Wars, d’autant plus qu’il n’est pas bien épais (150 pages), illustré, et que Lhisbei m’en avait réclamé la chronique il y a bien longtemps (non je n’oublie jamais rien :D). Certes il est en anglais, mais ne nous arrêtons pas à des détails aussi triviaux.


Il faut quand même que je vous fasse un peu l’histoire du livre avant de parler de son contenu. Lors de sa sortie en 2010, The Jedi Path (ou le Manuel du Jedi, tel qu’il a été traduit en français) était un super coffret qui s’ouvrait tout seul et qui faisait du bruit quand on appuyait sur un bouton, avec plein de bonus à l’intérieur (dont la tresse de padawan en faux cheveux d’Obi-Wan, ou un plan de sabrolaser dessiné sur une serviette en papier), et le tout pour la modique somme de… je pense que ça avoisinait les 100 dollars à l’époque.

Je ne l’ai pas acheté sous cette forme, mais un de mes amis a succombé au côté obscur du merchandising. Du coup j’ai pu examiner l’objet, et je peux vous dire que ça fait quand même baver ce genre de beau livre. Mais comme les geeks ne touchent toujours pas d’allocation d’aide à l’investissement dans l’industrie culturelle, je me suis contentée de la version light (sans les bonus et le coffret), sortie un an plus tard.


Voilà pour le petit historique, parlons un peu du contenu. D’après la petite note rédigée par Luke Skywalker et collée sur la première page, The Jedi Path est un authentique manuel du parfait Jedi (tel qu’on les éditait dans l’Ancienne République), qui a été retrouvé miraculeusement après la grande purge Jedi par des Squib (qui ne sont en aucun cas des enfants de sorciers dénués de pouvoirs magiques !).

Ce livre-là est ceci dit un exemplaire très particulier, puisqu’il s’agit d’un manuel qui a suivi toute une « lignée » de Jedi bien connus, de Yoda à Anakin en passant par Obi-Wan, Qui-Gon, Dooku, Ahsoka (la padawan d’Anakin) et le très inconnu Thame Cerulian (maitre de Dooku), qui ont tous ajouté leur petite contribution au livre.

Darth Sidious a ensuite rajouté ses propres remarques sarcastiques sur la stupidité des Jedi en s’accaparant le livre, et Luke lui-même a décidé d’y aller de son petit commentaire lorsqu’il a récupéré ce petit trésor. Suite à quoi une entreprise maléfique l’a volé et l’a fait reproduire en de multiples exemplaires pour causer la ruine de pauvres petits fans de Star Wars, quel monde cruel…


Mais je m’égare. Je ne m’y attendais pas spécialement, l’ayant acheté plus pour l’objet que pour le contenu, mais The Jedi Path est un livre plutôt marrant à lire, car il se prend vraiment au jeu. Il commence par une petite introduction sur l’Ordre Jedi, enchaine sur les années à passer en tant qu’initié, puis en tant que padawan, et enfin, le passage au statut (rêvé) de chevalier Jedi.

Le tout sur un ton très professoral (on en entend presque le maitre Jedi qui fait la morale derrière, surtout dans les premières pages où il explique que la tenue d’un Jedi doit toujours être impeccable), avec plein d’illustrations fort jolies (mais qui collent bien avec le côté manuel pour enfant, les Sith y ont presque l’air gentil).

Les différents chapitres reprennent tout un tas d’éléments sur l’ordre Jedi : comment se déroule l’apprentissage, les formes pour le combat au sabrolaser, les différents types de chevaliers Jedi (comme dans les jeux vidéo), quelques éléments succincts de l’histoire de l’Ordre. J’ai beaucoup aimé pour ma part voir développer le devenir des initiés qui ne deviennent padawans.

Bref, le livre fait la synthèse de tout ce qui se dit à droite et à gauche dans l’univers de Star Wars, c’est un peu comme une encyclopédie, mais une encyclopédie in-universe sur un ton faussement pédagogique.

Les commentaires des différents propriétaires là-dessus sont sympathiques. Sans être franchement hilarants, il y a quelques bons morceaux. J’ai surtout aimé les notes vantardes ou sarcastiques de Thame Cerulian (après vérification sur Internet, c’est un corellien –comme Han Solo-, ça explique beaucoup de chose) et quelques remarques d’Obi-wan qui fleurent bon les mauvais pressentiments (quand il espère ne jamais avoir à se battre contre un adversaire tenant plus de deux sabres à la main).

Yoda fait son Yoda, Dooku et Qui-Gon affirment leur statut de Jedi à la marge de l’ordre, Anakin fait son petit rebelle à peine imbu de lui-même, et Ahsoka, quand elle ne mentionne pas que c’est la guerre, envoie quelques vents à son maitre. Sidious démonte l’ordre Jedi comme il se doit (et se permet de noircir tout le passage sur l’Elu), et Luke est de loin le plus sérieux de tous, évoquant beaucoup de ses déconvenues lors de la reconstruction de l’Ordre Jedi.

Le tout s’intègre bien dans l’univers étendu, les connaisseurs reconnaitront pas mal d’allusions à des films, romans, comics, séries animées… selon qui écrit dans la marge.

Et puis, le livre en lui-même est un bel objet, même sans les bonus : relié, avec une couverture cartonnée dure toute en sobriété, un beau papier, une tranche volontairement mal découpée (pour faire ancien j’imagine ?), et de très belles illustrations…

D’habitude, je m’en tiens plutôt aux romans et comics, mais je suis contente d’avoir acheté ce « beau livre », parce que c’est vraiment une belle réalisation très plaisante à parcourir, qui peut faire plaisir aux fans hardcore mais pas que.

Le concept a très bien fonctionné d’ailleurs, puisque qu’un Book of the Sith est sorti depuis, mais je suis pas sûre de vouloir me lancer dedans, après tout, comme le dis si bien Maitre Yoda, si tu t’engages sur le chemin du côté obscur, à jamais il dominera ton destin… 

L'éveil d'Endymion - Dan Simmons


C’est assez marrant comme parfois un deuxième tome peut doucher votre enthousiasme. J’avais adoré Hypérion, j’avais littéralement dévoré Endymion, mais j’ai buté sur l’Eveil d’Endymion. J’en suis venue à bout, mais le plaisir que j’avais à lire cette série s’est quelque peu refroidi.

Pourtant il n’y a rien sur le papier qui pourrait expliquer cela : L’éveil d’Endymion s’inscrit dans la continuité d’Endymion, quatre années après très exactement, et nous emmène toujours sur les traces de Raul et d’Enée (et mon résumé s’arrêtera là, ne lisez surtout pas la 4e des poches qui en dit trop !)

Même univers, mêmes personnages, même écriture (avec ces alternances entre le « Je » de Raul, et des « Il » qui se démultiplient cette fois), et pourtant, j’ai eu du mal à avancer. La faute, je pense, à un roman extrêmement bavard, où les héros passent la majeure partie de leur temps à parler ou à réfléchir.

Je ne suis pas forcément une fanatique des romans qui s’enchainent à une telle vitesse qu’on a du mal à reprendre son souffle, mais un juste milieu m’aurait certainement plus convenu.

Pourtant ça commençait bien. Le roman se divise en trois parties, et j’ai lu la première, la reprise du périple, avec plaisir (même si je m’inquiétais d’arriver à tout suivre avec la multiplication des points de vue). C’est la deuxième qui m’a un peu achevé.

Nos héros se retrouvent sur la planète T’ien Shan, une planète colonisée par des Tibétains, entre autre (on y trouve le Dalaï-Lama), et dont la particularité est d’être recouverte de mers d’acide. Seules ses immenses montagnes sont donc habitables, si bien qu’on y pratique abondamment l’escalade, la luge et le deltaplane pour se déplacer.

Bref c’est un peu comme vivre sur un sommet, entouré d’une mer de brouillards, à ceci près que le brouillard est mortel. J’étais fascinée mais c’est là que Dan Simmons m’a noyé. En effet, tout à coup, il part dans de longues descriptions de montagnes, de lieux, de temples, de personnages qu’on ne reverra pas forcément.

On sent toute sa fascination pour les cultures de l’Himalaya (et il y a sans doute un travail de recherche derrière en plus). Je n’ai rien contre les gens qui expriment leurs passions, mais vu le peu d’impact qu’ont la moitié de ces informations sur le reste de l’histoire, je n’ai pas trop compris pourquoi une telle divergence.

Là-dessus, s’ajoutent toutes les « leçons » d’Enée, qui ont également commencé à m’ennuyer. Le propos est intéressant, et s’inscrit très bien dans la lignée des autres romans, mais c’est dense et surtout, cela donne trop de réponses.

C’est à peu près à ce stade que je me suis rendue compte qu’à choisir entre les questions et les réponses, surtout dans le domaine de la science-fiction, je préfère mille fois les questions.

Le message d’Enée porte sur… tout ou presque : le Technocentre, la destinée de l’Ancienne Terre, l’avenir de l’humanité… Même si en théorie elle ne prêche pas et incite les gens à chercher leur propre voie, on n’est pas loin de la réponse ultime à l’Univers, la Vie et le Reste.

Et c’est cet aspect que je n’ai pas aimé, j’ai toujours l’impression qu’on ne me laisse aucune marge de manœuvre quand on me met les questions ET les réponses dans ce domaine. Cela ne veut pas dire que je refuse toutes les réponses (j’ai même apprécié les éclaircissements sur les destinées de certains personnages d’Hypérion), mais dans le domaine philosophico-mystico- religieux, je préfère autant qu’on me laisse penser tranquillement !

C’est sans doute ce qui explique que je n’ai que moyennement apprécié ma lecture. D’autant plus que si on laisse de côté le bla-bla, j’ai trouvé les personnages toujours aussi froids, ce qui rend difficile de compatir à toutes leurs péripéties (y compris le final qui m’a pratiquement laissé de marbre).

Bref, même si je me suis pas particulièrement forcée pour le finir (j’ai juste accéléré le rythme pour le terminer avant la fin du SSW), je suis passée à côté de ce bouquin. Ce n’est pas un mauvais livre, loin de là, mais certaines choses à l’intérieur me dérangent, et du coup, ça ne passe pas (sans aller jusqu'à m'exaspérer comme Flashback, y'a quelque chose qui ne passe pas). Mais peut-être que vous n’y ferez même pas attention de votre côté.

Une chose est sûre, si Hypérion reste pour moi une référence à lire, que je recommanderai toujours avec plaisir, je ne suis pas sûre d’encourager à lire la suite, qui prend une direction différente qui me plait moins.

 

CITRIQ

vendredi 21 septembre 2012

David et Madame Hansen - Alexandre Astier


En attendant de retrouver Kaamelott (au cinéma, à la télé, en bouquin, peu importe !), je suis quand même allée voir la dernière création d’Alexandre Astier, un petit film nommé David et Madame Hansen.

Celui-ci nous raconte la rencontre entre une patiente d’un hôpital psychiatrique, Madame Hansen (Isabelle Adjani), clairement à côté de ses pompes suite à un accident, et un ergothérapeute, David (Alexandre Astier), pour qui la simple sortie en ville avec la patiente (pour acheter des chaussures, c’est thérapeutique il parait) va vite prendre un tour inattendu.

David et Madame Hansen est un film un peu étrange, ce qui explique sans doute que j’ai fait trainé aussi longtemps sa chronique (alors que je l’ai vu la semaine de sa sortie). Il faut dire aussi que Alexandre Astier est tellement associé à Kaamelott dans ma tête (je n’ai pas eu l’occasion de voir sa dernière pièce de théâtre sur Bach) qu’on se sent un peu perdu loin des histoires de chevaliers et de Graal.

C’est un film presque intimiste avec une toute petite histoire (celle de Madame Hansen), très peu de protagonistes principaux (deux, auxquels on peut ajouter la famille de David), et sans doute un tout petit budget (sauf pour les voitures !).

Néanmoins, sa patte se reconnait dans les dialogues (définitivement la meilleure partie du film) qui sont absolument délicieux, rythmés et qui volent dans tous les sens (avec des vents assez magnifiques je dois dire). A partir du moment où David et Madame Hansen commencent à discuter, on se sent bien plus en terrain connu, et rien que pour ça, le film vaut le détour.

(d’ailleurs en parlant de terrain connu, Sébastien Lalanne –alias Doug dans Hero Corp- joue dans ce film, j’ai tellement été traumatisée par son précédent rôle que je m’attends à le voir se figer à chaque fois qu’il racontait un bobard !)

A part ça, j’ai apprécié les décors, mais c’est purement personnel : entre la Suisse et la Savoie, je me sentais comme chez moi (et je me marrais bien à les voir s’inquiéter de passer la douane aussi !). Et la musique (forcément composée par Alexandre Astier) mais fort sympathique également, très atmosphérique, elle m’évoque un peu le style de Philippe Glass.

Je n’ai donc pas passé un mauvais moment devant l’écran (on s’offre de bons fous rires, et il a y quelques détails qu’il ne faut pas perdre de vue pour tout comprendre), mais j’ai trouvé l’histoire presque trop facile et irréaliste, ce qui explique que je sois restée sur ma faim. C’est un film intéressant mais un peu insatisfaisant.

mercredi 19 septembre 2012

Doctor Who 7x03 - A town called Mercy


Les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas dans cette saison, mais s’il y a un mot d’ordre derrière tout ça, je dirais qu’il s’agit de plaisir. Pas d’intrigue extraordinaire cette semaine, tout juste quelques pistes intéressantes, mais visuellement, ça claque.

Du coup même si l’épisode est loin d’être complètement satisfaisant, je passe un bon moment, parce que c’est aussi ça, l’intérêt de Doctor Who, nous montrer des merveilles à chaque épisode !


Cette semaine, c’est donc le western. Après les dinosaures on continue dans une veine assez enfantine, mais comme il ne m’est jamais dur de revenir à sept ans d’âge mental devant cette série, ce n’est pas bien grave !

Difficile à illustrer par des images, mais j’aime beaucoup la musique de l’entrée dans la ville, délicieusement évocatrice. Murray Gold aussi se fait plaisir, à n’en point douter. Et ne parlons même pas du Doctor !
« Anachronistic electricity, keep-out signs, aggressive stares... Has someone been peeking at my Christmas list ?  »
D’ailleurs ça nous fait trois épisodes qu’il nous parle de Noël, ça commence à devenir franchement suspect. On a vu des fils rouges plus discrets…


« Tea. But the strong stuff. Leave the bag in. »

La visite du saloon dégouline tellement de clichés (avec un croque-mort digne de Lucky Luke notamment) que ça en devient hilarant, surtout que le Doctor se prend vraiment au jeu tout au long de l’épisode, à se déplacer façon cow-boy avec un stetson.

(Accessoirement je me gondolais toute seule parce que dans ma tête ça a fait « Baggins ? Bilbo Baggins ? », mais c’est parce que je suis un cas désespéré…).


Et on enchaine très vite sur un bon vieux lynchage, tout ça parce que le Doctor est un docteur alien, et c’est exactement ce que recherche le mystérieux pistolero (Roland ? Pardon je ne me suis trompée d’univers) qui a décidé de ne laisser personne sortir de la ville tant qu’on ne lui livre pas sa proie.


Heureusement, il est secouru par le bon shériff (shame on me je n’ai même pas reconnu Ben Browder), et très vite la vérité éclate au grand jour : le docteur alien recherché par le Pistolero n’est pas le Doctor, mais un autre alien, Kahler-Jex, qui s’est crashé là et qui a choisi d’aider la petite ville.

Le trio se décide donc à l’aider, sauf que le Doctor découvre en fouinant dans le vaisseau de l’alien que Jex cache quelques secrets : le pistolero qui le traque est en fait une de ses créations, un super soldat créé pour gagner une guerre, au prix d’horribles expériences sur ses compatriotes. Et ça ne lui plait pas trop, vous vous en doutez.


Le Doctor, une arme, ça faisait longtemps. C’est presque usé comme thématique dans Doctor Who, mais vu toutes les aventures qu’il vit (et là il parle d’avoir environ 1200 ans, soit 300 de plus qu’au début de la saison 5), ça ne m’étonne pas qu’il passe d’un extrême à l’autre dans le domaine.

Mais c’est marrant, parce qu’en rétrospective, si Nine avait une sacrée part d’ombre qu’il tenait de la Time War, je trouve que ce n’était rien comparé à celles de Ten et de Eleven. A part dans l’épisode Dalek, je n’ai pas de souvenir d’autant de froideur de la part d'Eccleston.
- Today I honour the victims first! His, the Master's, the Daleks', all the people who died because of MY MERCY!
- See, this is what happens when you travel alone for too long. Well, listen to me, Doctor, we can't be like him. We have to be better than him.
Ceci dit je préfère largement Eleven quand il décide de rendre froidement justice que la semaine dernière où il faisait ça avec le sourire. En tout cas la démarche a un peu plus de sens.

Et Amy, comme Donna avant elle, a parfaitement suivi la raison de son évolution. Allez courage Doctor, encore quelques épisodes et on te retrouve une copine avec qui vivre des aventures !


Et voilà donc notre Doctor shériff suite à la mort de son prédécesseur (qui était définitivement plus un gardien de la paix qu’un accro de la gâchette, un exemple à suivre Doctor…). Parce que c’est un as du blabla, il arrive à régler à l’amiable une confrontation avec les habitants de la ville.

La confrontation avec le docteur alien qui suit est moins facile, parce qu’on voit bien que c’est un reflet à peine déformé de notre bon vieux Doctor, à tel point qu’on se demande de qui ils parlent vraiment dans leur échange.

« We all carry our prisons with us. Mine is my past, yours is your morality. »
Y’a vraiment du potentiel dans cette confrontation, mais je trouve le personnage de Jex assez mal fichu au final, oscillant entre le repenti sincère et le vicieux qui se dissimule sous un visage affable. La conclusion de l’épisode me fait un peu le même effet, Toby Whitehouse ne s’est vraiment pas mouillé en faisant en sorte que Jex se sacrifie pour clore l’histoire.

Je ne pense pas qu’il aurait dû pouvoir s’enfuir, mais une solution intermédiaire, j’aurais bien aimé, même le pistolero a l’air dégoûté du coup !


J’ai apprécié quelques petits détails de la conclusion cependant, l’alien mentionné au début qui ne se révèle finalement pas être le Doctor. Eleven continue donc à jouer la carte de la discrétion donc, puisque soit on ne le connait pas, soit la légende s’attache à un autre personnage (ici le Pistolero). Et puis il y a les Pond (assez peu présents dans cet épisode), , qui rappellent encore une fois qu’ils ne peuvent plus suivre le Doctor dans toutes ses aventures…

Mais je vous avoue que si ce n’est pour tout le jeu sur le western, et la musique, particulièrement belle (on sent que Murray Gold s’est fait plaisir à marcher dans les pas de Morricone), je reste un peu sur ma faim côté exploration du personnage du Doctor (Dinosaurs on a spaceship ne volait pas haut non plus dans le domaine, mais ne cherchait aucunement à le faire).

Par contre le trailer de la semaine prochaine promet avec une intrigue sur Terre impliquant un peu plus Rory et Amy (et Brian Pond !), j’espère que l’épisode sera à l’hauteur de cette petite bande-annonce qui me fait saliver à loisir…

lundi 17 septembre 2012

Chroniques martiennes - Ray Bradbury


La première fois que j’ai lu les Chroniques martiennes, je devrais être au lycée. Je me souviens que j’avais découvert ce titre dans Je bouquine (où dans chaque numéro on avait le droit à un extrait en BD de roman, beaucoup de grands classiques, mais aussi de la SF, puisque c’est ainsi que j’ai découvert Asimov).

A l’époque, j’avalais les textes sans vraiment prendre le temps de m’arrêter dessus, plus pour l’histoire que les idées qui pouvaient s’y développer. Et pourtant, Chroniques martiennes m’avait beaucoup marqué.

Du coup j’avais envie de remettre le nez dedans avec un œil un peu plus affûté depuis longtemps, cela m’a donc bien arrangé lorsqu’on s’est lancé dans un mois thématique Bradbury sur le Cercle d’Atuan (j’en ai aussi profité pour relire Fahrenheit 451 dans la foulée d’ailleurs).

Comme son titre l’indique, Chroniques martiennes n’est pas un roman, mais un recueil de nouvelles plus ou moins longues (d’une à trente pages) tournant autour de la planète rouge. Organisées de façon chronologique, elles nous racontent l’arrivée des premiers terriens, les rencontres avec les martiens, la colonisation progressive…

Tous les textes ne se valent pas (j’avoue que les micro-nouvelles d’une page m’ont pratiquement laissé de marbre), mais ils forment ensemble une histoire de la planète Mars, certes complètement fantaisiste, mais assez incroyable à lire.

Je ne vais pas faire l’inventaire détaillé de la petite trentaine de textes, mais sachez qu’on y trouve de tout, et d'abord une certaine poésie dans la Mars qu’évoque Ray Bradbury, surtout dans les premières nouvelles avec les martiens.

Mais il montre vite qu’il sait aussi écrire des textes non dénués d’humour (surtout dans leur chute). En tout cas j’apprécie toujours autant l’ironie de la nouvelle Les hommes de la Terre (ou pourquoi les premières rencontres avec les martiens n’ont pas été facile), ou encore celle des Villes muettes (où la solitude est parfois une bonne chose !).

Tout n’est pas drôle, certains textes sont plutôt tristes (surtout sur la fin, comme Viendront de douces pluies), voir presque noirs, comme Usher II dans lequel Fahrenheit 451 semble en gestation.

Et puis il y a des textes touchants, voire émouvants, comme La rencontre (avec sa petite touche de fantastique), Les ballons de feu (un texte assez unique sur la religion), ou le Pique-nique dans un million d’années qui conclut le recueil.

Même si certaines nouvelles semblent désuètes, certaines, plus de soixante ans après, semblent encore tout à fait actuelles. Du coup, Chroniques martiennes reste un ouvrage qui me touche beaucoup, sans doute grâce à son mélange étrange des genres, et le portrait par petites touches de Mars (et de l’humanité finalement), qu’il donne à voir.

Comme tous ces livres qui vous affectent trop, ma chronique est loin d’être à la hauteur, mais pour faire simple, Chroniques martiennes n’est pas juste un de ces classiques parfois rébarbatifs qu’on lit pour connaitre, mais un très beau texte (enfin des très beaux textes) qui se redécouvre à chaque fois avec grand plaisir.

Avis des autres atuaniens : Julien, Lune, Olya, Spocky, Yume

CITRIQ

dimanche 16 septembre 2012

H2G2 : Le guide du voyageur galactique - Garth Jennings


Pour le premier Summer Star Wars, j’avais (re)lu avec grand plaisir la trilogie en cinq volumes du Guide du voyageur galactique (aka H2G2). Comme cette année le SSW est ouvert aux films, je me suis dit que c’était une bonne occasion de parler de son adaptation au cinéma, pour laquelle j’ai une certaine affection.

Sorti en 2005, le film a assez peu fait parler de lui, ce que je trouve assez dommage, car c’est une bonne adaptation du livre/feuilleton radio, absurde à souhait, qui soigne son esthétique et qui dispose d’un très bon casting.

On y trouve en effet (entre autres) un Martin Freeman complètement à côté de ses pompes en Arthur Dent, tandis qu’Alan Rickman donne sa voix à Marvin l’androïde dépressif (un très bon argument pour le voir en VO) et que Stephen Fry donne la sienne au Guide galactique (autre très bon argument, quoique Michel Elias en VF soit très bon aussi).

Le scénario, conçu par Douglas Adams (et terminé par un autre scénariste après son décès) suit assez fidèlement l’histoire originale du premier volume (avec quelques péripéties supplémentaires en bonus). Certes, on voit bien passer quelques « hollywooderies » en chemin, surtout sur la fin, mais ça reste tout à fait tolérable (et le film en joue parfois).

Et puis visuellement, c’est une vraie réussite. Je ne parle pas spécialement de toute la partie effets spéciaux pour rendre les planètes, vaisseaux, etc., mais surtout pour le rendu du Guide ou certaines improbabilités du Cœur-en Or, comme la version pelote de laine :


A l’image du livre, c’est difficile de parler globalement de ce film qui déborde de purs moments de délice, je vais donc me contenter de vous en montrer quelques-uns (merci à Youtube).



Le générique avec la chanson des dauphins reste pour moi un de mes moments favoris, tellement représentatif de l’univers absurde de Douglas Adams où les histoires démarrent de la façon la plus improbable possible.



Tous les passages impliquant le Guide sont de vrais délices. J’aime beaucoup le stype d’animation, très épuré (qui s’applique même aux menus du DVD), et les textes de Douglas Adams repris quasiment à l’identique par-dessus. A noter que le générique de fin propose un sympathique article bonus, de même que le dvd (qui nous parle de l’existence de Dieu).



Il y a l’inénarrable histoire du cachalot et du pot de pétunia bien sûr.

Et puis, ce qu’il faut signaler à propos de ce film, c’est que même s’il a quelques défauts (la fin limite guimauve me donnerait presque des hauts le cœur, mais c’est Hollywood, que voulez-vous…), il y a un terrain sur lequel il domine tout le monde.

Il a le meilleur trailer du monde. Non sincèrement, si je l’avais vu au cinéma sans connaitre l’univers (ce qui n’a pas hélas été mon cas), j’aurais couru voir ce film directement ! D’ailleurs je vous le mets en VO et en VF, pour le plaisir !





Tout ça pour dire que si le dvd vous passe entre les mains, n’hésitez pas à le regarder, deux heures d’aventures absurdes dans l’espace (avec des citrons, de la poésie vogonne, et bien sûr 42), ça ne se refuse pas !

Je viens de me rendre compte au passage que le premier volume du guide galactique est un bon exemple de space-opera post-apocalyptique. Moi qui cherche depuis l’été dernier un livre qui compterait pour les challenges SSW et Fins du Monde, je regrette un peu de l’avoir lu aussi tôt !

samedi 15 septembre 2012

Endymion - Dan Simmons


Après l’impression quelque peu mitigée laissée par le dernier roman de Dan Simmons, j’hésitais presque à me replonger dans les Cantos d’Hypérion, surtout qu’on m’avait dit que la suite n’était pas à la hauteur du petit chef d’œuvre qu’est le diptyque Hypérion & La chute d’Hypérion.

Mais comme j’étais toujours en période space-opera, et que je me cherchais un roman format poche pour le train, j’ai embarqué Endymion avec moi le week-end, et ça a été pour ainsi dire magique, en moins de cinquante pages j’avais oublié la mauvaise expérience de Flashback !

Troisième tome des Cantos d’Hypérion (pour une raison que j’ignore, en vf Pocket a inventé un sous découpage, les Voyages d’Endymion, pour ce volume et L’éveil d’Endymion), Endymion commence quelques 250 années après la fin de La chute d’Hypérion.

L’univers a bien changé : la destruction des distrans a plongé nombre de mondes dans le chaos, et séparé les populations, jusqu’à qu’un nouvel ordre émerge : celui de l’église catholique, qui offre l’immortalité à ses fidèles grâce à l’utilisation de cruciformes (qui ont le pouvoir de ressusciter une personne, pourvu qu’on ait un petit bout d’ADN pour lui donner le modèle).

Sur Hypérion, désormais contrôlée par la Pax (la force armée de l’église, non il n’y a pas que dans Doctor Who qu’on trouve des pères-capitaines !), Raul Endymion est un ancien soldat de la garde national, qui officie désormais comme guide pour des touristes chasseurs.

Cependant, sa carrière prend un vilain tour lors d’un accrochage plus que violent avec un de ses clients. Condamné à mort, il est exécuté sans espoir de résurrection, puisqu’il a toujours refusé d’accepter le cruciforme.

Mais le voilà qui se réveille bien vivant dans la Cité d’Endymion (dont il tire son patronyme), et que le vieux Martin Silenus (le poète des Cantos qui n’est toujours pas mort) lui confie une mission : il doit récupérer Enée, la fille de Lamia et du cybride de Keats, qui doit ressortir d’un des Tombeaux du Temps après y avoir disparu il y a 250 ans. Il doit l’aider à échapper à la Pax (qui cherche à se débarrasser d’elle) et à accomplir son destin (pour faire simple).

Les premières pages sont bien denses (je viens de vous résumer à peine quarante pages, pour un total d’environ 700), et j’ai eu un peu peur au début d’être complètement perdue, surtout que mes souvenirs d’Hypérion étaient plus flous.

Mais Endymion est finalement extrêmement bien pensé comme roman. Si j’étais un peu frustrée de ce décalage de 250 ans et de la quasi absence de têtes connues, j’ai vite apprécié le fait que cela permette de réintroduire petit à petit l’univers et les évènements précédents utiles à l’intrigue sans passer par la case résumé lourdingue.

D’ailleurs, le roman est très bien construit de manière générale, ce qui le rend très agréable à lire. L’intrigue est simple finalement : il s’agit du voyage de Raul et d’Enée à travers la galaxie, qui permet de découvrir le devenir de certains mondes déjà visités sur Hypérion, et d’en visiter d’autres tous aussi fascinants.

Mais il ne s’agit pas de simples visites touristiques (qu’on puisse se croire parfois dans un récit ou un guide de voyage), chaque nouvelle planète apportant son lot de péripéties (autant en matière de course poursuite qu'en leçons de survie).

Et puis, le récit est très dynamique grâce à l’utilisation de deux points de vue : celui d’Endymion (raconté à la première personne) et celui du père-capitaine De Soya (raconté lui à la troisième personne), l’antagoniste qui cherche à capturer Enée.

Comme ces deux groupes n’emploient pas les mêmes moyens de transport, ils n’arrivent pas forcément au même endroit en même temps, ce qui créé des décalages qui font monter la tension et rendent l’histoire d’autant plus intéressante.

Autant dire qu’on se retrouve vite à avaler les pages, la faute à Raul Endymion qui « teasee » les évènements à venir par-ci par-là. Dans mon cas, ça n’a pas fait un pli, si j’avais eu l’occasion, j’aurais dévoré les deux parties d’une traite !

En fait, le seul défaut que je reprocherais à ce livre, c’est que finalement les personnages sont assez fades. Je n’y ai guère prêté attention à la lecture, absorbée que j’étais dans l’histoire, mais ça m’a sauté aux yeux après coup.

De tous les protagonistes principaux, c’est encore le Père De Soya, l’antagoniste, qui a le caractère le plus marqué et l'arrière-plan le plus développé. Que ce soit Raul (prototype de héros), Enée (une enfant vive parfois mystérieuse) ou A. Bettik (le parfait majordome), ils m’ont tous laissé une impression de page blanche en ce qui concerne leur personnalité. Cela n’empêche pas quelques passages touchants (leurs aventures les rapprochent), mais on est loin d’égaler les récits des Pélerins d’Hypérion.

Bon ceci dit, si je me fie à la structure du précédent diptyque (et aux premières pages que j’ai lu de L’éveil d’Endymion), c’est peut-être uniquement parce Dan Simmons posait les bases pour préparer le feu d’artifice final. Je vous dirais ça très vite, je doute de mettre longtemps à lire la suite…



CITRIQ

jeudi 13 septembre 2012

Les meilleurs récits de Planet Stories (anthologie)


Maintenant que j’en ai fini avec Pern, je m’occupe de vider ma PàL de space-opera d’ici la fin du Summer Star Wars (même qu’à part Fondation que je me réserve pour un autre été, je devrais venir à bout des autres romans).

Du coup me voilà partie sur cette anthologie de Jaques Sadoul, datant de l’époque où il s’amusait à constituer des anthologies qui, comme leur nom l’indique, regroupent les meilleurs récits publiés dans les revues américaines de la bonne époque des pulps, où pas mal d’auteurs très connus ont fait leur début (voir leur carrière).

J’avais déniché celui-ci chez un bouquiniste l’été dernier en voyant là le sujet idéal pour lire du space-opera, et je ne m’étais pas trompé : les neuf nouvelles qui composent cet ouvrage relèvent toute de cette catégorie, dans une veine carrément old school (à l'image des couvertures des magazines d'ailleurs).

On a le droit à des conflits interstellaires, beaucoup d’histoires se déroulant sur Mars (ou sur les autres planètes et satellites de notre système solaire), quelques ruines de civilisations hyper-évoluées mais disparues, des planètes anodines en réalité dangereuses (où comment se faire attaquer par des cailloux), et quelques cas de possessions par des entités supérieures.

Ça m’a tout l’air d’être le dada de l’époque, la possession. Ca et la question de l’évolution de l’espèce humaine vers un niveau supérieur. Ceci dit côté réflexion ou pertinence scientifique, on repassera, ces nouvelles sont avant tout conçues pour être divertissantes.

A ce titre on est servi, je suis d’ailleurs toujours un peu admirative de ces histoires pleines d’aventures dans l’espace, à bord de vaisseaux spatiaux ou sur d’autres planètes, qui finalement ressemblent plus à des épopées de fantasy avec des lasers qu’autre chose (Star Wars n’a pas le monopole dans le domaine !).

Bon ceci dit il vaut mieux lire ces textes avec un esprit d’archéologue, parce que certains éléments peuvent vous hérisser le poil (la place des femmes dans ces nouvelles est assez risible d’ailleurs). J’avoue adorer lire de temps à autre ces histoires archaïques, mais je comprends que ce ne soit pas du goût de tout le monde.

De toute façon, même si j’ai apprécié ma lecture, peu de textes m’ont marqué dans ce recueil, alors qu’on y trouve en vrac des nouvelles de gens connus comme Van Vogt, Bradbury ou de Philip K. Dick. Il y a quelques bonnes chutes (le dénouement chez P. K. Dick est assez ironique) ou des idées assez originales (le vaisseau morgue de Bradbury), mais ça reste assez alimentaire.

J’ai relu néanmoins avec toujours autant de plaisir la nouvelle de Leigh Brackett (que j’avais déjà lu dans Le Grand Livre de Mars), et j’ai mis pour la première fois les pieds dans un texte de Poul Anderson. Sa nouvelle, Le seigneur des mille soleils, est certainement le texte le plus travaillé du recueil (dans le style comme dans le contenu), et a titillé ma curiosité à propos de cet auteur.

D’ailleurs, à part m’offrir quelques bons fous rires, ce recueil m’a surtout donné envie de me plonger de nouveau dans les vieux textes de SF, si bien que je suis allée sortir quelques recueils de nouvelles qui prenaient la poussière (y compris un Rosny Ainé de 1912). Je vous en reparlerai un peu plus tard…

mardi 11 septembre 2012

Doctor Who 7x02 - Dinosaurs on a spaceship


C’est assez marrant, la semaine dernière, devant l’épisode avec les Daleks, j’ai lutté pour trouver des images pour illustrer ma chronique ou même en faire un compte rendu détaillé. Le problème ne s’est pas posé cette fois-ci, bien au contraire, je n’ai jamais réussi à m’arrêter de faire des captures d’écran ! Excusez donc l’abondance visuelle de cet article, qui comme d’habitude est également riche en spoilers…


C’est l’histoire du Doctor, qui pour une fois, pour sa petite aventure, décide de monter un gang. Il y a donc la reine Néfertiti (après Cléopâtre, on ne l'arrête plus ce tombeur de reines égyptiennes !), qui après une petite aventure, a décidé de s’incruster un peu plus longtemps.


Il y a l’inspecteur Lestrade en vacances dans la savane Riddell, un chasseur de gibiers du début du XXe siècle, avide de sensations fortes (et de femmes).


Et bien évidemment, il y a les Pond ! Sauf que le Doctor les kidnappant sans crier gare, ils amènent avec eux un passager supplémentaire…


Arthur Weasley Brian, le papa de Rory. Youhouh Rory a des parents, on les voit enfin ! Enfin l'un d'entre eux du moins, pour Maman Williams, on repassera. Tout ce petit monde s’embarque en direction d’un mystérieux vaisseau spatial qui s’approche de la Terre…


Ils ont six heures pour lui faire dévier de sa course, sans quoi l’agence spatiale indienne (oui la NASA c’est fini au XXIVe siècle) le fera sauter. Et forcément, ce petit vaisseau, il intrigue le Doctor, et pour cause :



I know ! Dinosaurs ! On a spaceship !

Et c’est les cinq minutes pré-génériques ça. Je les soupçonne parfois de jouer une variante du scrabble avec leurs scénarios à la BBC. Ils piochent des éléments dans un sac, et à eux de monter une intrigue avec. Ici je pense que Chris Chibnall (qui jusque-là ne m’avait pas trop convaincu comme scénariste) nous étale un beau scrabble avec tous ces éléments !

L’histoire est en effet un joyeux foutoir (des dinosaures, des vaisseaux spatiaux, de la figure historique, une vague étude de relation père-fils…), et pourtant l’ensemble est extrêmement cohérent et logique, et extrêmement divertissant à regarder.

L’idée de multiplier les compagnons est vraiment à creuser, ça permet de diviser les intrigues de façon beaucoup moins artificielle finalement. Enfin disons qu’on évite l’écueil du « Oh non Amy/Rory a été kidnappé(e), allons la/le sauver ! ».

Donc très vite, notre joyeux gang se divise en deux groupes : le Doctor, Rory et son père sont téléportés sur une plage (qui a dû servir pour un autre épisode d'ailleurs, elle m'est familière), tandis qu’Amy, Néfertiti et Lestrade Riddell (désolé je n’intègre pas son nom) continuent à explorer le vaisseau.


En toute honnêteté, je ne sais pas pourquoi le Doctor s’embête à voyager avec des nanas. Elle est bien gentille Amy, mais ce trio masculin Doctor-Rory-Brian détonne vraiment. C’est juste hilarant, d’autant plus que Brian ne gère pas si mal d’être téléporté à bord d’un vaisseau avec des dinosaures finalement… Et puis il fait des tas de références geek :

Ah, yes, well, thank you, Arthur C Clarke !

Ou encore :


- Did you just have that on you ?
- Of course! What sort of a man doesn't carry a trowel ?

Il n’y a que moi qui remarque qu’à un « r » presque, on se retrouve avec « towel » ?
Brian : Put it on your Christmas list.
Rory : Dad, I'm 31. I don't have a Christmas list any more.
The Doctor : I do !
Tiens on notera au passage que le temps passe drôlement vite pour les Pond, ça fait dix ans qu’ils se sont mariés si je ne m’abuse…


Echappant à des ptérodactyles, notre génial trio est capturé par deux robots qui dans le genre pourraient faire concurrence au duo C3PO/R2D2 dans la veine des robots déments… Si j’ai bien suivi les voix sont celles d’un duo d’humoristes anglais (j'imagine que c'est un peu comme si Eric et Ramzy les doublaient).


Du côté de Amy, on fait connaissance, on s’envoie des vents, et on fait quelques découvertes. J’aime beaucoup comment Amy prend la place du Doctor et tripote les boutons pour arriver à obtenir des informations.


J’aime aussi l’ambiance pseudo-Jurassic Park qui accompagne leurs déplacements, avec le dino endormi, les ombres qui passent, les fusils anesthésiants… Et puis j’aime bien le pourquoi du vaisseau spatial.


Il s’agit d’une arche silurienne, construite pour préserver un certain nombre de dinosaures de l’extinction massive, dans l’objectif d’aller les réimplanter sur une autre planète. Un beau renvoi au double épisode des Silurians écrit par le même scénariste. Et puis c’est cohérent, il n’y a rien à dire.


Même chose pour l’histoire du méchant que finit par rencontrer le Doctor : Rusard Solomon est une sorte de chasseur de primes qui a tué tous les Silurians à bord pour s’emparer des dinosaures et les revendre à bon prix. Ce qui bien évidemment ne plait pas au Doctor…

Petit détail en passant, le scanner de Solomon est incapable d’identifier le Doctor. Pour ce qui est de garder profil bas, on dirait bien que le Doctor réussit son coup pour une fois.


Evidemment, le Doctor s’échappe avec Rory et Brian… à dos de tricératops. Beau moment d’anthologie. Vraiment étonnant cet épisode, il ne s’y passe rien de capital, il n’y a pas scène particulièrement émouvante (les échanges entre Amy et le Doctor sont presque banals), mais on en prend plein les yeux. Y’a même le Doctor qui embrasse Rory à un moment, c’est dire !

Toute la fine équipe finit par se retrouver (un peu par magie, mais ne chipotons pas), Néfertiti accepte de se livrer à Solomon, et le reste du gang rejoint le poste de commande pour tenter de sauver une situation qui devient critique, les missiles approchant du vaisseau.


Comme de par hasard, il faut deux personnes de la même famille pour piloter le vaisseau, ça tombe à pic, Rory et Brian sont là. Oui il y a quelques facilités dans le scénario, mais c’est Doctor Who ! Et puis ils sont mignons les deux Pond à diriger le vaisseau (oui Brian est un Pond aussi, c’est le Doctor qui l’a dit).

Riddell : Doctor? This is a two-man job. What're you doing?
Amy : I'm easily worth two men. You can help too, if you like.
L’autre Pond s’amuse beaucoup avec Riddell à paralyser des dinosaures. Oui c’est vraiment l’épisode « on se fait plaisir ». Et puis le Doctor arrive bien évidemment à sauver la situation en convaincant les missiles de ne pas détruire le vaisseau Silurian mais celui du chasseur de prime… avec Solomon à bord.


Ce qui nous rappelle qu’Eleven n’est pas toujours gentil gentil. Ce qui fait froid dans le dos, c’est qu’il le fait avec le sourire cette fois. C’est peut-être aussi une façon de garantir son anonymat, je me pose la question…

Les dinosaures étant sauvés, le Doctor ramène tout le monde chez lui. Mais Brian avant a le droit à une petite faveur :


Même que je suis un peu jalouse, moi aussi j’aimerais prendre mon goûter en contemplant la Terre !


On notera quand même l’air plus que préoccupé du Doctor derrière les Pond. Malgré toutes les assurances qu’il donne à Amy comme quoi elle n’est pas juste un compagnon de plus, on sent quand même que la séparation définitive s’approche. J’espère juste qu’il n’y aura pas de mort à la clé, ça serait vraiment trop triste.


On notera que Néfertiti disparait des annales égyptiennes pour aller vivre le grand amour avec Riddell, et que le père de Rory a pris goût au voyage et abreuve Amy et Rory de cartes postales de ses escales (on dirait le père dans Amélie Poulain, il ne manque que le nain de jardin !), de même que le Doctor.


Au final on a donc un très bon petit épisode. Pas forcément du genre à vous traumatiser à vie, mais dans la veine divertissement de la série, je pense qu’il laissera sa marque, parce que c’est vraiment un épisode qui se fait plaisir, tout en restant logique et cohérent. Avec en bonus de très bonnes guests (il n’y a guère que Néfertiti qui ne m’a pas trop convaincu, Liz Ten avait plus de caractère), c’est vraiment un pur moment de bonheur devant son écran !

Et inutile de préciser qu’on a là un parfait exemple de space-opera à la Doctor Who (c'est-à-dire mâtiné de voyage dans le temps, ce qui explique qu’on se retrouve avec Néfertiti ET des dinosaures dans des vaisseaux spatiaux avec robots, lasers et chasseur de prime inclus !).

Samedi prochain, il y aura du western au programme, ça promet encore de beaux délires !