mercredi 10 juillet 2013

Notre-Dame-aux-écailles - Mélanie Fazi


Lorsque j'ai lu le premier recueil de Mélanie Fazi, Serpentine, il y a quelques années, je n'avais absolument pas prêté attention au fait qu'il était dédié à Lisa Tuttle (qui aurait bien pu être le nom de son arrière grand-tante ou de sa tortue apprivoisée pour moi à l'époque).

Entre temps, Ainsi naissent les fantômes est passé par là, et en lisant ce deuxième recueil de nouvelles, la filiation m'a vraiment sauté aux yeux. Comme Lisa Tuttle, Mélanie Fazi a vraiment le don d'écrire des histoires fantastiques très intimistes, délicieusement horribles, qui subjuguent sans qu'on puisse en détacher le regard.

Ceci dit, si Lisa Tuttle a tendance à tourner toujours autour des mêmes thématiques et types de personnages si je me fie à ce que j'ai lu d'elle (sans que ce soit négatif), Mélanie Fazi a une œuvre bien plus diversifiée, dans ses personnages et ses thématiques.

Au travers de ces douze textes très variés, l'auteure nous emmène à Venise (une ville vivante que n'aurait pas renié Neil Gaiman), dans un train de nuit fantôme où l'on fuit la réalité, au bord d'un fleuve à se découvrir soi-même, dans une maison de famille dont les membres ne sont jamais vraiment partis... autant de lieux et d'époques différents, parfois anciens, parfois touchant de près à l'actualité ; autant de réalités qui dévient juste assez pour nous montrer les monstres que nous avons à l'intérieur de nous.

C'est donc du très beau fantastique qui continue à nous hanter bien après la lecture, sans que je puisse expliquer exactement pourquoi. Est-ce que cela vient des ambiances ou des idées ? Est-ce parce que chaque nouvelle est construite comme une mélodie, qui nous emmène ailleurs avant de nous abandonner au silence une fois ses dernières notes jouées ?

J'ai beau chroniquer mes lectures depuis pas mal d'années maintenant, il y a des fois où je suis incapable de mettre des mots sur les raisons qui me font aimer un texte. C'est d'autant plus frustrant quand on voudrait partager nos trésors et trouvailles, et Notre-Dame-aux-écailles en fait partie.

Alors à défaut de vous fournir une longue et belle chronique en hommage à ce très joli recueil (qui doit être un peu magique à sa façon), je ne peux vous inviter à découvrir par vous même l'univers et l'écriture de Mélanie Fazi (si ce n'est pas déjà fait bien sûr).


CITRIQ

4 commentaires:

Raven a dit…

Je n'ai encore jamais relu une deuxième fois de Fazi mais je suis déjà persuadée que la magie opérera aussi bien qu'à la découverte ! Faudrait que je me programme une relecture de Serpentine pour cet automne tient !

Vert a dit…

J'ai lu Serpentine deux fois, ça se relit bien (surtout qu'on se rappelle pas toujours de tout, donc on redécouvre avec plaisir !)

Karine:) a dit…

J'ai beaucoup aimé Serpentine. Celui-ci est noté, of course!

Vert a dit…

Il faut ^^