Je n’avais pas vraiment besoin qu’on me pousse à aller voir la Source des femmes, j’aime beaucoup le travail de Radu Mihaileanu en règle générale : Vas, vis et deviens reste un de mes films favoris (je vous en ferais bien l’éloge, mais je viens de prêter le DVD à ma sœur), et le Concert, sorti l’an dernier, était un chouette film, drôle et émouvant.
Mais les critiques n’étaient pas forcément très enthousiastes, alors j’hésitais un peu. Elysio m’a convaincu avec sa critique (plus la peine de lire les programmes, fréquentez plutôt son blog), et comme je ne suis pas la seule membre du club des forcées d'aller au ciné à cause d'Ely (statuts de l’association en cours de rédaction), j’ai donc retrouvé Tigger Lilly dans le cinéma pour une séance commune.
La source des femmes, ainsi que l'annonce son introduction, est un conte qui se déroule dans un Maghreb imaginaire jamais clairement identifié, bien qu’on y croise des téléphones portables (et aucun djinn). Dans un village perdu dans la montagne, frappé par la sécheresse depuis de nombreuses années, les femmes doivent chaque jour aller chercher l’eau à une source très éloignée.
Le chemin est dangereux, épuisant, et les accidents sont fréquents. Lorsqu’une femme perd son bébé en allant chercher de l’eau, Leïla, révoltée par la situation, propose d’agir pour obliger les hommes à amener l’eau au village. Les femmes feront donc grève. La grève de l’amour.
Je suis restée un peu sur ma faim tout au long de ce film, déçue de ne pas immédiatement accrocher à l’histoire comme lors des précédents films de Radu Mihaileanu. Les images sont pourtant de toute beauté, et les personnages particulièrement délicieux et tout en subtilité (Leïla est un personnage tout en nuances, et Vieux fusil reste ma favorite pour ses répliques particulièrement cinglantes).
L’histoire en elle-même est très intéressante, mais j’ai trouvé que le scénario avait légèrement tendance à s’éparpiller entre tous les habitants du village, si bien qu’on s’y perd un peu, d’autant plus que le rythme est assez lent.
Ceci dit, sous ses faux airs de comédie (et certaines scènes sont purement hilarantes), La source des femmes cache une facette assez sombre : le refus des femmes de faire l’amour est accepté par certains (le mari de Leïla), source de ridicule pour d’autres, tandis que chez d’autres retentissent les bruits de coups et de hurlements.
Et c’est là la grande qualité du film, qui fait qu’en revenant dessus, je ne le trouve pas si raté que ça, car ses idées restent en tête. Le propos sous les images est drôlement intelligent et plein de nuances. La Source des femmes parle de la condition féminine, et de la difficulté de la faire évoluer mais on peut même y voir une parabole plus large sur l'art de mener une révolution (ce qui est plutôt intéressant dans le contexte actuel).
On ne change pas les mentalités en un jour, on ne peut pas convaincre toute une population de nous suivre (au final, les femmes grévistes du village ne sont pas si nombreuses que cela), et il est difficile de mener une guerre contre les siens, parce que tous les hommes ne sont pas forcément les « méchants » (le mari de Leïla la soutient et l'aide, son beau-père l’aime trop pour s’opposer à son combat).
Même s’il joue parfois du cliché pour nous faire rire, ce film se révèle tout en nuances, notamment lorsqu’il s’agit de montrer que Islam et intégrisme ne marchent pas toujours de concert, bien au contraire. Alors finalement, même si le résultat à l’écran n’est pas parfait, ce n’est pas grave, ça reste un film bien intéressant. Et puis j'ai envie de lire les Mille et unes nuits maintenant, c'est malin.
Ha pareil pour la lecture des 1001 nuits XD
RépondreSupprimerTu fais bien de dénoncer publiquement Ely, car c'est vraiment scandaleux.
( et sinon lundi ou mardi j'irai voir la couleur des sentiments, si ça te tente)
Hum je sais pas trop, lundi j'ai piscine et je commence à caler un peu à force d'être dehors tous les soirs (si si la semaine dernière j'ai eu qu'un soir "tranquille" xD), je t'en reparle dans le week-end ^^
RépondreSupprimer