vendredi 30 décembre 2011

Bilan 2011

Le 31 décembre s’approchant, il est grand temps de revenir sur l’année écoulée, et de fouiner un peu dans les vieilles chroniques. Pour 2011, le bilan sera avant tout littéraire, j’avoue avoir trop peu regardé de films ou de séries pour être capable de sortir un podium intéressant.

Par contre, côté bouquins, j’ai été plutôt efficace puisque j’ai publié quelques 91 chroniques, ce qui, en enlevant les retardataires de 2010 et en prenant en compte les livres chroniqués en série, amène à environ une centaine de livres lus et chroniqués (ça fait un chiffre rond, j'aime bien).

Côté évènements, j’ai participé à mon premier Readathon, et à rien de moins que cinq challenges : Adapte-moi si tu peux (2 chroniques), Fins du Monde (8), Middle Earth Challenge (15), Summer Star Wars (5) et Winter Time Travel (4). Je vais essayer d’y aller un peu plus mollo l’an prochain ceci dit, parce que du coup ma PàL ne descend pas du tout, à force d’emprunter des livres pour les challenges au lieu de lire ceux que j’ai.

Vu la masse d’ouvrages, il m’était donc impossible de me limiter à trois ou cinq favoris, j’ai donc préféré en choisir dix. A défaut d’un Top Ten Tuesday, vous aurez donc un Top Ten Friday, présenté par ordre chronologique parce que tous ces livres sont bien trop différents pour être classables entre eux.


1. Chroniques des rivages de l’Ouest (DonsVoixPouvoirs) – Ursula K. Le Guin

Parce que c’est Ursula K. Le Guin, parce que c’est une série jeunesse fantasy d’une intelligence rare, tout particulièrement le tome 2, Voix, qui résonne encore dans ma tête, tant le ton est juste, et l’héroïne touchante dans son évolution et son rapport au livre. Définitivement mon gros coup de cœur de début d’année.

2. La brigade chimérique - Serge Lehman et Fabrice Colin

Je triche un peu, ayant commencé la série l’an dernier, mais en terme de steampunk (ou radiumpunk comme certains préfèrent l’appeler), c’est une excellente série de super-héros à la française, complexe et intelligente, avec tout un travail de référence à une littérature populaire des années 20-30 dont j’ignorais complètement l’existence en France.

3. Les lions d’Al-Rassan – Guy Gavriel Kay

Un auteur que je voulais découvrir, sans en trouver le courage (sa Tapisserie de Fionavar ne m’avait qu’à moitié convaincu). J’ai beaucoup apprécié sa fantasy historique extrêmement fouillée, et les personnages sont tellement adorables qu’on pardonnera à l’auteur de refuser de trop les abîmer.

4. Les Cantos d’Hypérion (HypérionLa Chute d’Hypérion) – Dan Simmons

Un grand classique de la SF découvert cet été, avec un univers foisonnant, une belle puissance narrative, à mi-chemin entre le space-opera et la fantasy, une très bonne série (surtout le premier tome avec ses histoires dans l’histoire, absolument superbe). La suite m’attend, sans doute pour le prochain Summer Star Wars...

5. Sans âme (Le protectorat de l'ombrelle 1) – Gail Carriger

Pas vraiment de la grande littérature, mais une gourmandise rigolote à mi chemin du steampunk et de la bit-lit, avec une héroïne absolument hilarante, non conformiste et cynique en pleine époque victorienne. Un cocktail vraiment détonnant.

6. Un plan sur la comète (Une épatante aventure de Jules 6) – Emile Bravo

Le dernier tome en date des aventures de Jules, comme toujours un excellent numéro, qui parle aux enfants (petits et grands, voire très grands), avec beaucoup d’humour et d’intelligence de la crise économique, de la situation politique actuelle, de l’avenir de la planète. Le tout non sans quelques belles références à Tintin. Difficile de ne pas tomber amoureuse, pour ma part…

7. L’âge de diamant – Neal Stephenson

Il y a une petite fille qui possède un livre-univers à vous faire oublier vos meilleures jeux vidéo, au contact duquel elle apprend et grandit, une société futuriste complètement folle avec des néo-victoriens, des vieux juges chinois, des nanotechnologies en veux-tu en voilà, de l’humour, de l’émotion, des histoires dans l’histoire… bref, en trois mots, c’est génial !

8. Nation – Terry Pratchett

Pour moi qui ne suis pas spécialement accro à Terry Pratchett, ce livre a été une très belle découverte. Des personnages et une histoire ultra émouvante, et surtout une richesse de contenu et une intelligence de propos qui appellent à une (voir plusieurs) relecture. Définitivement le livre que je veux faire lire à tout mon entourage cette année.

9. Des nouvelles du Tibbar – Timothée Rey

Une petite gourmandise de fantasy sous la forme d’une série de nouvelles dans un univers de fantasy étrange et burlesque, à la fois très proche et très éloigné du monde réel. C’est plein d’humour et de bonnes trouvailles. A consommer sans modération, c’est un délice !

10. Ainsi naissent les fantômes – Lisa Tuttle

Un autre recueil de nouvelles, mais dans un tout autre registre, celui du fantastique. Chacune des nouvelles est noire, malsaine, avec une sobriété d’écriture impressionnante d’efficacité. En bonus, la couverture est fort belle.

11. Et les mentions honorables...


A vrai dire il y a trois livres que j’ai écarté, sous peine de me retrouver avec une liste sans fin. Mais ils méritent quand même d'être mentionnés : Le Grand livre de Mars de Leigh Brackett (de la bonne vieille science-fantasy fort chouette), Chien du Heaume de Justine Niogret (une fantasy médiévale qui ne mâche pas ses mots, réaliste et aux personnages attachants), et les Lettres de J.R.R Tolkien (ma lecture Tolkien favorite de l’année, tant on en apprend sur l’auteur).

Voilà pour cette année ! Pardon pour le rythme de publication un peu infernal ces deux dernières semaines, je n’avais pas envie d’attaquer janvier avec du réchauffé. On se retrouve très vite pour de nouvelles aventures (si Dragon Age ne monopolise pas trop mes soirées, cela va sans dire...).

jeudi 29 décembre 2011

There and back again…


Un an et demi après le lancement de ce grand challenge de lecture sur Tolkien par The Bursar et Resmiranda, il est grand temps de faire un petit bilan de mes accomplissements dans le domaine. Reprenons d'abord l’intitulé du challenge Valar dans lequel je m'étais lancée :
Challenge Valar : lecture du Silmarillon, des Contes et légendes inachevés, de Bilbo le Hobbit, du Seigneur des Anneaux, des Enfants de Hurin, la légende de Sigurd et Gudrun, les 5 premiers tomes de l'Histoire de la Terre du Milieu, ainsi que dans la lecture d'un ouvrage sur Tolkien ou son œuvre et d'une de ses sources d'inspirations telles que Beowulf, les Edda, la saga Völsunga, le Kalevala, ou Crist de Cynewulf.
C’est marrant parce que j’avais un peu peur de ne pas en venir à bout au début, mais finalement, j’ai réussi à tout lire, à commencer par la base de la base :
Suivi par l’Histoire de la Terre du Milieu (HoME pour les intimes anglophones), au moins pour ce qui a été traduit en français :
Et quelques autres choses à côté :
Et comme je suis une grande malade, j’ai même lu d’autres choses à côté, histoire de bien faire le tour du sujet :
En fait, je crois que j’ai lu à peu prêt tout ce qui est disponible de vf de Tolkien, sauf celui-là :
 

Mais c’est surtout parce que j’ai un peu de mal avec les essais de Tolkien. Bref, je ne suis pas qu'un peu fière d’avoir fini dans les temps. Du coup j’en veux beaucoup à The Bursar d’avoir annoncé que le challenge était prolongé d’un an
.
Non parce que je pourrais me dire, « j’ai assez bossé, maintenant je regarde les billets des autres en buvant tranquillement du thé ». Et bah non, je suis tentée. Tentée de continuer. Parce que oui, les autres tomes de l’Histoire de la Terre du Milieu me font de l’œil, d’autant plus que c’est la partie consacré au Seigneur des Anneaux et aux projets de suite de Tolkien.

Et j’avais de toute façon un projet de revisionnage des films, autant pour le challenge Adapte-moi si tu peux que pour la sortie de la première partie du Hobbit à la fin de l’année (dont la première bande-annonce est une tuerie). Et de lire le Kalevala. Autant dire que vous n’avez pas fini de m’entendre parler de Tolkien.

Mais là je m’accorde une petite pause là, cinq ouvrages de ou sur Tolkien en décembre, ça fait tout de même beaucoup !

mercredi 28 décembre 2011

Les Enfants de Húrin - J.R.R. Tolkien

Et me voilà enfin rendue à la fin de l’aventure, avec un des derniers ouvrages de Tolkien parus, Les Enfants de Húrin, publié en 2007 en VO. Après tous ces textes fragmentaires, c’est un peu étrange de revenir à une forme de récit « normale ».

Les Enfants de Húrin est en effet un récit complet, sans manques, avec un début, un milieu et une fin, et très peu de notes de l’éditeur (Christopher Tolkien comme toujours) si ce n’est une préface qui redonne le contexte et des appendices explicitant son matériel de travail.

C’est une orientation radicalement différente par rapport à ses choix précédents (alors que l’Histoire de la Terre du Milieu, Christopher Tolkien remet justement en question son propre travail sur le Silmarillion visant à créer un récit complet), je me demande un peu ce qui l’a motivé d’ailleurs.

Les Enfants de Húrin est une histoire qui occupe dans la mythologie de Tolkien une place assez prépondérante. J’ai d’ailleurs perdu le compte des versions différentes existantes, en vers, en prose, en abrégé… Entre les différentes publications j’ai dû lire quatre ou cinq versions plus ou moins complètes.

C’est certainement l’histoire la plus tragique de tout son univers, celle mettant en scène Húrin, qui refusant de céder à Morgoth, voit toute sa famille (sa femme Morwen, et ses deux enfants Túrin et Nienor) frappée par la malédiction du Valar. Le récit suit principalement les pas de Túrin, dont la vie va de désastre en désespoir, non sans une cruelle ironie du destin.

Il y a une force mythique dans ce récit assez impressionnante qui me fascine toujours autant, relecture après relecture, et j’aimerais vraiment savoir où Tolkien est allé chercher tout ça (il me semble qu’il a pas mal puisé dans le Kalevala, mais je n’ai pas eu l’occasion de vérifier).

J’avoue cependant que pour moi qui ait lu les Contes et légendes inachevés, le Livre des Contes perdus et les autres tomes de l’Histoire de la Terre du Milieu, cette nouvelle itération des Enfants de Húrin n’a que peu d’intérêt, car elle cette version « définitive » s’appuie sur les différents textes de Tolkien, et tout particulièrement le Narn I Hîm Húrin des Contes et légendes inachevés que je connaissais déjà.

Par contre, pour un lecteur plus ponctuel de l’œuvre de Tolkien (comprenez, qui n’est pas monomaniaque de l’auteur au point de lire tout ce qu’il a écrit), et qui voudrait rentrer un peu plus en détail dans l’univers du Silmarillion, Les Enfants de Húrin est à mon avis un très bon texte, très agréable à lire avec sa forme archaïque sans être lourde, qui sonne très bien en vf (y’a pas à dire, la qualité des traductions de Tolkien s’est nettement améliorée comparé aux premiers textes).

Pour une fois, c’est donc un ouvrage que je recommanderais avant tout au « grand public », et nettement moins aux monomaniaques dans mon genre qui risqueraient d’y trouver un air de redite.

Petit plus cependant, même en poche, les Enfants de Húrin est un très bel ouvrage : en-têtes de chapitres illustrées, carnet d’illustrations couleur d’Alan Lee au milieu (auquel il manque juste une légende pour certaines), belle carte lisible… le résultat est fort beau et agréable à lire.

Et avec cet ouvrage, je conclus mon Middle Earth Challenge, je vous ferais un petit bilan demain !


CITRIQ

mardi 27 décembre 2011

Petite revue béophile trimestrielle (3)

Comment ça, cinq mois ont passé depuis la dernière occurrence ? C’est un grand trimestre voilà tout, et puis de toute façon j’ai rien acheté aux mois d’août et de septembre, du coup j’ai quand même raison. Et na ! Et cette fois-ci, comme j’ai trouvé tous les albums sur Deezer (ô miracle), je me suis contentée de mettre directement les liens vers les albums complets.

Avant de commencer, je ne sais pas si vous êtes au courant que France Musique a désormais son émission sur la musique de film, Cinéma Song (qu’on peut réécouter sur le site, à défaut de pouvoir la podcaster). C’est diablement intéressant à écouter, par contre, elle a un gros défaut, elle vous fait acheter encore plus de BO. La preuve.




Celle-là par exemple, je n’avais pas spécialement prévu de l’acheter, sauf que leur première émission portait sur Alberto Iglesias, et voilà que sans crier gare, ils passent un morceau de la BO. Coup de foudre immédiat et direct dans le panier. Ce n’est pas bien dur en même temps, j’aime bien ce que fait Alberto Iglesias sur les films d’Almodovar, et il fait des choses magnifiques avec juste quelques violons et autres instruments à cordes.



Ce que j’aime bien dans ce film hommage au muet, c’est que même la BO est un bel hommage, dans sa façon de coller à l’image à la note près, si bien qu’on revoit sans peine les images du film rien qu’en l’écoutant. Un peu dans le même genre que ce qu’avait fait Joe Hisaishi sur le Mécano de la Générale, c'est plutôt agréable à écouter.



Certainement une des BO que j’attendais le plus, en grande fan de John Williams. D’autant plus que cela faisait des années que je n’avais pas acheté une BO de lui. Je me demande si la dernière n’était pas celle de l’épisode 3 de Star Wars, c’est dire…

On aurait pu s’attendre à une grosse partition bourrine comme il sait les faire, mais que nenni ! John Williams a priviligié une approche très jazzy (qui rappelle un peu ses compositions pour Le Terminal ou Attrape-moi si tu peux) absolument délicieuse, légère et dynamique, avec quelques thèmes un peu plus sombres (tout ce qui touche à la Licorne, qui m’a un peu rappelé son travail sur Harry Potter).



Certainement la BO que j’ai attendue toute l’année, mais je vais tâcher de faire court. Au début de la saison 6, je trouvais qu’il y avait beaucoup de redites, mais finalement si on laisse de côté le tonitruant I am the Doctor qui tend à faire oublier les autres musiques, on se rend compte qu’il y a pas mal de nouveaux.

Le double CD n’est donc pas de trop pour rendre compte de cette richesse musicale, avec des compositions qui partent dans tous les sens que je vous détaillerais avec bonheur, si je ne pensais pas soûler tout le monde avec.

Je retiendrais en tout cas bien peu de morceaux tonitruants (à part The Majestic Tale (Of a Madman In a Box), qui reprend I am the Doctor à sa sauce), et de très belles compositions, même dans des épisodes plus que mitigés (comme The Curse of the Black Spot ou The Almost People / The Rebel Flesh), tout particulièrement sur les derniers épisodes (The Wedding of River Song est de toute beauté).

Voilà, c’est tout pour cette année. Je ne sais pas encore si je continuerais cette série d’articles l’an prochain, je ne suis pas hyper satisfait du format, mais je n’ai pas de meilleure idée en même temps. Bref, on verra bien…

lundi 26 décembre 2011

La morsure de la passion - Michele Hauf


Il y a quelque chose que j’aime beaucoup dans le monde des blogs, c’est qu’on y trouve une émulation propre à vous faire lire des choses très inattendues, y compris du Harlequin bit-lit. La faute à Lhisbei, qui dans sa grande question du lundi, s’interrogeait sur le livre numérique, et proposait pour s’amuser de lire un Harlequin gratuit sur liseuse.

Sauf que n’ayant personnellement pas de liseuse, je me suis contentée de l’écran de mon ordinateur, mais c’est du pareil au même. Ca m’a bien occupé pendant mon trajet de train jeudi dernier, en plus à sept heures du matin c’est pas grave de lire un truc susceptible de faire fondre votre cerveau (par contre j’étais contente que ma voisine dorme au lieu de zieuter mon écran dans certains passages).

La couverture être effrayante, le pitch l’est tout autant. Je vous recopie pour l’occasion le résumé de la 4e de couverture, parce que je ne ferais jamais aussi bien :
Depuis qu’un combat sans fin les oppose, le sang des sorcières est fatal aux vampires. Pourtant, l’un d’entre eux, Nikolaus Drake, a survécu à ce poison mortel. Devenu invincible, il n’a plus qu’une idée en tête : se venger de Ravin Crosse, la sorcière qui a failli le tuer. Mais il est loin de se douter qu’il va se retrouver lié malgré lui à celle qu’il hait le plus au monde. Car, s’étant introduit chez Ravin, il absorbe par mégarde un philtre d’amour qui ne lui était pas destiné… et tombe en quelques secondes amoureux de celle qu’il s’apprêtait à abattre. Pure sorcellerie, simple hasard, ou manœuvre diabolique, il ne connaît pas la cause de l’étrange état dans lequel il est plongé. Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’aimer une sorcière est un crime chez les vampires …
C’est toujours rigolo de lire un Harlequin. Oui parce que je n’en suis pas à ma première lecture dans le domaine, j’ai déjà emprunté un Historique et un Royal (ou un truc comme ça, les histoires de princes, ducs et cie quoi) à une copine, et ça valait déjà son pesant de cacahouètes. Et j’ai acheté un Luna (la collection de fantasy d’ Harlequin) un jour, mais c’était un recueil de nouvelles dont une de Tanith Lee, j’ai des excuses…

Ce genre de texte n’est pas à lire tous les jours, mais une fois de temps en temps, c’est incroyablement divertissant car ce sont des intrigues complètement téléphonés, des personnages plus archétypes ce n’est pas possible, et des textes généralement tellement mauvais que ça en devient drôle. On se regarde bien des films nuls juste pour le plaisir, alors pourquoi ne pas faire pareil avec certains livres ?

Bref, que puis-je bien vous dire de ma lecture de la morsure de la passion donc ? Il s’agit d’un roman de la collection Nocturne (bit-lit donc), dont les couvertures font passer les pires horreurs de chez Milady pour des œuvres d’art, et dont les romans en eux-mêmes essayent de conjuguer les stéréotypes du roman sentimental avec ceux de la bit-lit (non ce n’est pas la même chose, je vous jure).

Ce qui explique sans doute que le mâle de cette histoire, Nikolaus, soit un vampire (dont forcément la créature la plus sexy de l’univers), mais aussi neurochirurgien dans son ancienne vie (fantasme de la blouse blanche quand tu nous tiens).

De la même manière, si on regarde d’un peu plus près l’intrigue (ô combien prévisible, à part l’arrivée des loups-garous à la fin, un pur Deus Ex Machina pour conclure au plus vite), on démarre sur la femme indépendante (le modèle de l’héroïne de bit-lit) qui se transforme vite en une petite chose mièvre qui veut fonder une famille (avec un vampire, à croire qu’elle n’a pas lu les histoires d'accouchement dans Twilight cette pauvre fille).

En lisant, je me suis amusée à surligner (c’est l’avantage du numérique) les meilleurs morceaux, et je ne suis pas passée loin de recouvrir des pages entières de jaune, tant certains passages sont hilarants, tous dégoulinants de clichés qu’ils sont, comme par exemple ceci :
Oh oui, il était musclé ! Ses cuisses puissantes étaient enveloppées de cuir noir et sa veste en cuir se tendait sur ses épaules.
Menfin ça c’est les Harlequin, je suis sûre que les auteurs de ce roman ont un cahier des charges très précis à respecter, qui inclut des vêtements en cuir moulant donc, mais aussi les traditionnelles comparaisons angéliques :
C’était un ange aux cheveux noirs et au visage de chérubin qui n’avait sans doute jamais heurté quelqu’un qui tenait à elle.
Je ne commenterai pas la traduction (je présume lourdement ce heurter d’être un « to hurt » en VO), mais rappelons que la demoiselle parle d’un vampire. Ceci dit il faut voir le niveau de l’héroïne quand elle finit par « céder » aux avances de Nikolaus :
Mais il y avait des choses qu’une femme sensée ne refusait jamais : les bouquets de roses, les bijoux hors de prix et les aventures érotiques exceptionnelles.
Ou ma préférée :
Ravin sortit de la salle de bains encore humide et se plongea dans son placard. Elle en tira un jean, puis enfila un slip et un soutien-gorge rose. Le rose n’était pas sa couleur préférée, mais elle avait tiré l’ensemble du tas sans trop savoir pourquoi. C’était… féminin. Et cela lui faisait plaisir.
En fait on pourrait écrire une thèse sur ce paragraphe, mais je préfère encore ne rien dire et que vous vous fassiez votre propre opinion. Et puis sinon cet article va atteindre les deux pages Word et ça serait presque criminel.

Bon en même temps, il ne faut pas trop en demander d’une femme qui s’appelle Ravin. J’ai beau me creuser la cervelle, même prononcé à l’anglais, ça évoque toujours un ravin. Pourquoi pas falaise, faille ou gouffre béant tant qu’on y est ?

Mais il y a quand même un bon point dans cette histoire, c’est tout simplement le personnage du Diable, certainement le personnage le plus travaillé de l’ensemble :
Il en allait toujours ainsi avec le diable : il apparaissait aux créatures sous la forme de leur plus grande tentation. Un homme voyait en lui une femme sublime, une femme un homme irrésistible. Les dernières fois qu’il lui était apparu, il avait pris l’apparence de l’acteur Johnny Depp.
Oui parce que quitte à fantasmer, autant fantasmer grand. Je me suis donc amusée à imaginer la même scène avec David Tennant, c’était fameux (mais je m’égare).

Le plus drôle dans l’affaire c’est que le Diable étant le personnage le plus intelligent de l’histoire, même si l’auteur essaye de faire croire qu’il n’a pas complètement gagné, ne nous leurrons pas, c’est quand même le grand vainqueur de l’histoire, et certainement pas l’Amour !

Que puis-je ajouter d’autre ? Je crois avoir fait le tour du sujet, la Morsure de la passion est un Harlequin, en fait cela suffit en soit à définir l’ouvrage sans partir dans deux pages de critique. En même temps, comment voulez-vous décemment résister à la tentation de le faire ?

Les avis des copains de lecture : Angua, Cédric, Gromovar, Lhisbei, Val

CITRIQ

vendredi 23 décembre 2011

J.R.R. Tolkien : une biographie - Humphrey Carpenter


Je ne publie pas cette chronique à la suite de celles des Lettres au hasard, ces deux textes fonctionnent en effet très bien de concert. Les Lettres laissent en effet flotter une part d’ombre sur une bonne partie de la vie de Tolkien, si bien qu’on ne peut que vouloir y faire de la lumière, et c’est ce que permet cette biographie.

Et puis, pour ceux qui ne souffrent pas de Tolkien-addiction au dernier degré, cette biographie, qui reprend bon nombres d’extraits de la correspondance de Tolkien (ce qui n’a rien d’anormal, c’est Humphrey Carpenter qui a compilé les Lettres), est un excellent moyen d’en apprendre un peu plus sur cet écrivain. A sa façon, elle fait aussi le lien entre les différents textes.

Il faut savoir, comme l’explique si bien l’avant-propos, que Tolkien désapprouvait grandement l’idée d’une biographie : « Je tiens fermement », écrivit-il un jour, « que retracer la vie d’un écrivain est une manière fausse et entièrement vaine d’approcher son œuvre ».

Ceci dit, Humphrey Carpenter explique bien ensuite que par respect pour ses opinions, qu’il a voulu raconter l’histoire de la vie de Tolkien en évitant toute évaluation critique de son œuvre d’imagination. Et c’est effectivement ce que fait ce texte : il s’en tient à une pure biographie, qui se lit finalement comme un roman.

Comme je le disais pour les Lettres, la vie de Tolkien n’a rien de palpitant en elle-même, mais il est tout de même intéressant de s’y plonger. Je comprends mieux maintenant d’où lui vient ce côté archi-religieux, et comment il en est arrivé à écrire le Silmarillion puis les autres textes.

Si vous voulez comprendre un peu mieux son œuvre, c’est très intéressant de voir toute l’histoire de ses œuvres (leurs écritures successives, les déboires de la publication), le contexte de chacune (notamment Feuille de Niggle qui a été écrit d’un seul jet, en pleine écriture du Seigneur des Anneaux). En fait, c’est un peu comme si on prenait l’Histoire de la Terre du Milieu, en gardant uniquement les explications et sans les textes de Tolkien.

Synthétique, presque trop concis quand on a lu le reste, mais pour quelqu’un qui voudrait en savoir plus sans se prendre la tête, c’est vraiment une bonne lecture.

J’ai beaucoup aimé en apprendre un peu plus sur sa femme, Edith, qu’il considérait comme sa Luthien, ce qui n’est pas rien. C’est assez marrant parce qu’à lire sa biographie, on a l’impression que c’était un peu la mésentente entre les deux (ils vivaient chacun de leur côté, faisaient même chambre à part, et Edith a clairement beaucoup sacrifié en épousant Tolkien, devant même se convertir au catholicisme). Mais en même temps, ils s’aimaient beaucoup, ça se sent aussi.

On trouve également quelques éléments fort intéressants sur la façon dont Tolkien perçoit son univers :
De ces légendes qui composent le livre, il a dit une fois : « Elles me sont venues à l’esprit comme un don, et à mesure qu’elles me venaient, les maillons s’enchainaient. Un travail absorbant, bien qu’il fût sans cesse interrompu […], mais j’ai toujours eu l’impression de noter ce qui était “déjà là”, quelque part, non d’inventer. »

Pourtant, il ne se pressait pas de finir. Au contraire, il se mit à réécrire. C’était presque comme s’il ne voulait pas le terminer. […] Alors qu’est ce qui le retenait ? D’abord, son désir de perfection, et peut-être aussi quelque chose que Christophe Wiseman avait dit un jour de ses premiers poèmes : « Pour toi, ces créatures sont vivantes parce que tu es en train de les créer. Quand tu les auras terminées, elles seront à tes yeux aussi mortes que les atomes qui composent notre nourriture. » En d’autres termes, Tolkien ne voulait pas finir parce qu’il ne voulait pas contempler en face l’idée qu’il n’aurait plus rien à créer dans son monde inventé, à « sous-créer » dira-t-il plus tard.

(Si vous voulez d’autres extraits, n’hésitez pas à aller faire un tour chez Isil qui aurait cité tout le bouquin si elle avait !)

Bon par contre, cette biographie a un gros défaut, elle donne envie de relire tous les écrits de Tolkien. Pire encore, à évoquer la construction progressive du Seigneur des Anneaux, elle m’a donné envie de m’attaquer aux derniers tomes de l’Histoire de la Terre du Milieu (non traduits en plus). Je ne craquerais pas, je ne craquerais pas…


CITRIQ

jeudi 22 décembre 2011

Lettres - J.R.R. Tolkien


Comme son nom l’indique, ce gros pavé, à ne pas confondre avec ses Lettres du Père Noël, est recueil de la correspondance de J.R.R Tolkien. Cela en fait un ouvrage des plus précieux pour toute personne voulant se plonger dans son œuvre, car bien qu’il ait finalement peu publié de son vivant, l’auteur du Seigneur des Anneaux entretenait une correspondance plutôt prolifique avec son entourage, ses éditeurs et ses lecteurs, correspondance dans laquelle il parlait beaucoup de son œuvre.

Par le biais de cette sélection de quelques 350 lettres et extraits de lettres, on a le droit à une formidable plongée dans ses écrits et dans la façon dont il les perçoit, tout en faisant plus ample connaissance avec l’auteur lui-même.

Un peu comme avec l’essai de Vincent Ferré, je trainais ce livre dans ma PàL depuis des lustres, sans avoir le courage de m’y mettre. Il faut dire que seule et sans contexte, c’est une lecture assez aride, d’autant plus que les premières lettres ne parlent pas ni du Seigneur des Anneaux ni du Hobbit.

Par contre, avec une relecture relativement fraîche de tous les écrits de Tolkien, et notamment de ses écrits fragmentaires qui ont donné l’Histoire de la Terre du Milieu, la lecture est bien plus aisée. Mieux encore, cela se dévore pratiquement comme un roman qui fait le lien entre les multiples œuvres de Tolkien.

Pas que la vie de Tolkien soit particulièrement palpitante (elle est aussi banale que celle d’un hobbit qui ne s’appelle ni Bilbo, ni Frodo et cie), mais il y a presque un côté feuilletonesque dans l’histoire de ses publications.

Il y a d’abord celle de Bilbo, relativement sans encombre toutes proportions gardées, puis ses tentatives de publier le Silmarillion, puis la longue écriture du Seigneur des Anneaux (sans parler des aventures de sa publication, parce qu’il voulait le publier avec le Silmarillion, quitte à changer d’éditeur, sans parler des problèmes de correction et de la pénurie de papier de l’après-guerre).

A cela, il faut ajouter des échanges parfois très pointus avec ses lecteurs, sur des détails de la Terre du Milieu ou sur sa vision de son œuvre, ce qui apporte souvent un éclairage très intéressant sur ses écrits (notamment toute son interprétation du Seigneur des Anneaux, mais aussi pour qui voudrait en savoir plus sur les coutumes d’anniversaire des Hobbits par exemple).

Et puis, ces lettres sont aussi l’occasion de faire connaissance avec le « vrai » Tolkien. Il est assez souvent grincheux quand les choses ne vont pas dans son sens (et c’est souvent le cas), mais aussi très touchant dans ses lettres à ses enfants (notamment à Christopher pendant la Seconde Guerre Mondiale), parfois très drôle, et surtout, il est capable de partir sur des pages et des pages d’explications absolument passionnantes

J’ai beaucoup apprécié de découvrir ses opinions (religieuses, politiques, etc.), toujours très discrètes dans ses œuvres. J’ai été surprise de découvrir à quel point c’était un homme religieux (du genre à aller à la messe tous les matins), ce qui transparait peu voir pas du tout dans son œuvre (à part peut-être dans le Silmarillion, et encore on pourrait retrouver ça chez n’importe qui ayant été élevé dans un environnement chrétien).

Toute sa correspondance pendant et après la guerre (où il écrit des phrases en ancien anglais presque juste pour embêter la censure) permet de voir comment il perçoit la situation mondiale (il n’aimait notamment pas trop les américains). C’est même assez intéressant historiquement parlant, parce que je trouve assez représentatif de cette « masse » dont on parle peu dans les livres, qui subit la guerre sans l’approuver ni la dénigrer complètement.

Bref, ces Lettres sont un ouvrage indispensable à parcourir pour qui s’intéresse à l’œuvre de Tolkien. D’ailleurs, de nombreux passages m’ont semblé familiers, ce qui est tout à fait normal : que ce soit Christopher Tolkien dans son Histoire de la Terre du Milieu, Vincent Ferré dans son essai ou Humphrey Carpenter (qui a compilé et sélectionné les lettres de cet ouvrage) dans sa biographie, tous s’appuient abondamment sur ses lettres dans leurs explications.

D’ailleurs, il n’y a qu’à voir la tranche de mon livre pour comprendre à quel point cet ouvrage m’a passionné !


Je vous rassure, je ne vais pas vous ressortir tous les passages, de toute façon ses lettres sont bien plus intéressantes dans leur globalité qu’en en sortant deux ou trois lignes. Mais voilà une petite sélection pour vous mettre l’eau à la bouche :
Je regrette, mais je ne vois pas bien ce que vous entendez par arisch. Je ne suis pas d’extraction aryenne, c'est-à-dire indo-iranienne : pour autant que je sache, aucun de mes ancêtres ne parlait l’hindoustani, le perse, le tsigane et autres dialectes associés. Mais si je suis supposé comprendre que vous voulez savoir si je suis d’origine juive, je ne peux répondre que je regrette de ne pouvoir compter parmi mes ancêtres personne de ce peuple si doué.
[Lettre 30, ébauche de réponse à un éditeur allemand qui s’enquérait de ses origines en 1938]

[…] nous avons dans les Allemands des ennemis dont les vertus (et ce sont bien des vertus) d’obéissance et de patriotisme sont plus grandes que les nôtres dans l’ensemble. […] Et qui sont, par une malédiction divine, maintenant dirigés par un homme inspiré par un démon fou et tournoyant.
[Lettre 45, 1941, et vu le reste de la lettre je m’étonne qu’on puisse voir Tolkien comme quelqu’un de manichéen]

[…] ai donné un cours médiocre, ai vu les Lewis et C.W. (au White House), ai tondu trois pelouses, ai écrit à John, et me suis débattu avec un passage récalcitrant de l’Anneau. A ce stade, il faut que je sache quel retard prend la Lune chaque nuit quand elle se lève, et comment faire un ragoût de lapin !
[Lettre 63, 1944, où l’on peut qu’admirer sa méticulosité, vu que Marmiton n'existait pas à l'époque pour l'aider]

Car nous essayons de vaincre Sauron avec l’Anneau. Et nous réussirons, semble-t-il. Mais le prix à payer est, comme tu le sais, de faire de nouveaux Sauron, et de lentement transformer en Orques les Hommes et les Elfes.
[Lettre 66, 1944, il n'aime pas les allégories, mais il parle souvent des évènements contemporains avec des métaphores bien à lui]

Par conséquent, n’écrivez pas de manière adaptée aux Enfants ou à qui que ce soit. Pas même dans la langue. […] On n’acquiert pas un vocabulaire convenable en lisant des livres écrits en fonction de l’idée préconçue du vocabulaire que doit posséder une telle classe d’âge. Il vient en lisant des livres qui dépassent celui-ci.
[Lettre 215, 1959, sur les livres pour enfants (avec un passage très intéressant sur la définition d'un public d'enfants)]

Je ne crois pas que l’échec de Frodo ait été un échec moral. Au dernier moment, la pression exercée par l’Anneau devait atteindre son paroxysme – impossible, aurais-je dû dire, pour quiconque de résister […]. Son humilité […] et ses souffrances ont été récompensées avec justice par les plus grands honneurs ; et son exercice de la patience et de la miséricorde avec Gollum lui a valu la Miséricorde ; son échec a été corrigé.
[Lettre 246, 1963, qui se poursuit par une analyse complète de la destinée de Frodo]

Je pourrais continuer des pages durant, mais je vous recommande plutôt d’aller lire directement les Lettres à la source, vous apprécierez bien plus les explorer par vous-même, d'autant plus qu'un index colossale permet une approche thématique de cette matière. 

Par contre j’espère que comme moi, vous ne tomberez pas sur un exemplaire défectueux. En effet, je me suis rendue compte d’une erreur bien ennuyeuse de façonnage en fin d’ouvrage, puisque je me suis retrouvée avec deux fois les pages 481-528, et que j’ai perdu dans l’affaire les pages 529-576. Du coup je me sens un peu flouée, et évidemment, aucune bibliothèque ne l’a dans ses collections pour me permettre de compléter ma lecture !


CITRIQ

mercredi 21 décembre 2011

Le Songe d’une nuit d’été (théâtre)


La semaine dernière, je suis allée au théâtre voir une pièce (ce qui explique sûrement la tempête qui a suivi pendant la nuit pour célébrer ce fait exceptionnel), et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, monté en ce moment au théâtre de la Porte Saint Martin.

En fait ma cousine de passage à Paris voulait avoir un spectacle, et avait des vues sur Cabaret, sauf que les places qui restaient étaient un peu trop chères. Assez ironiquement, entre la scénographie et les costumes de certains acteurs du Songe d'une nuit d'été, on s’y serait parfois cru, dans un cabaret…

Le Songe d’une nuit d’été est une pièce que j’avais toujours rêvé de voir, sans doute parce qu’on trouve tellement de références à elles dans le domaine de la fantasy qu’on finit par avoir l’impression de la connaître sans l’avoir vu (merci notamment à Neil Gaiman et Garry Kilworth).

Et puis, la première vraie pièce de théâtre que j’ai eu l’occasion de voir au lycée était la Tempête (du même auteur, pour ceux qui ne suivraient pas), que nous avions étudié en long, en large et en travers (en français, en théâtre, en histoire de l’art…) et ça a été un pur moment d’éblouissement que j'avais bien envie de retenter l'expérience.

Bref, le Songe d’une nuit d’été nous conte l’histoire de quatre jeunes gens : Lysandre aime Hermia (et réciproquement), mais Hermia doit se marier à Demetrius, qui ignore complètement Helena, folle amoureuse de lui. Lorsque les deux premiers s’enfuient ensemble, Helena révèle leur fuite à Demetrius, et tout ce joyeux monde se retrouve dans les bois où rôdent Obéron, Titiana et leurs cohortes, si bien que les quatre jeunes gens vont vite se retrouver mêlés à des histoires de fées.

C’est évidemment l’argument qui attire tout bon fan de fantasy qui se respecte, et dans la première partie de la pièce, entre deux querelles d’amoureux, on a le droit à une bonne dose de magie : transformation en âne, filtre d’amour, et querelles de fées en veux-tu en voilà, avec un Puck dont on a du mal à savoir s’il écoute réellement son roi ou s’il n’en fait qu’à sa tête.

Je ne m’attendais par contre pas du tout à cette deuxième partie complètement différente (pour citer ma cousine, « on dirait du Molière »), bien plus axée comédie, avec toute une mise en abîme sur le théâtre particulièrement bien orchestrée. Je suis même allée vérifier en rentrant si ça faisait bien partie de la pièce, c’est dire.

En tout cas c’est une très belle pièce, facile à suivre (il y a une vingtaine d’acteurs sur scène sans qu’on s’y perde), légère sans être frivole (Helena m’a même beaucoup émue dans certaines de ses répliques), avec tout ce jeu sur le théâtre que je trouve absolument merveilleux.

Côté adaptation, cette version au théâtre Saint Martin était vendu pour ses deux têtes d’affiche (Lorànt Deutsch et Mélanie Doutey), mais ce ne sont pas les acteurs qui portent la pièce (le premier interprète Puck, un rôle taillé sur mesure, et la deuxième ne m’a pas marqué plus que ça), j’ai plus apprécié les « vrais » acteurs de théâtre dont le nom est écrit en tout petit sur l’affiche.

La mise en scène est signée Nicolas Briançon, et j’ai trouvé le parti pris esthétique tout à fait intéressante pour les décors, l’ambiance, les costumes… on ne sait jamais trop si on est dans une forêt ou dans un cabaret, et les fées (bien qu’ayant peu de répliques) contribuent à donner une atmosphère assez étrange à l’ensemble quand on les voit se tortiller dans leurs costumes moulants tout en imitant les écureuils.

Bref, j’ai trouvé cette pièce fort chouette sur le fond comme sur la forme, et a réveillé mes envies de théâtre. Elle est présentée jusqu'au 2 janvier, donc si vous êtes en région parisienne, n’hésitez pas, on trouve des places soldées sur Internet avec un placement tout à fait correct même au troisième balcon.

mardi 20 décembre 2011

Le Roi Lion - Roger Allers & Rob Minkoff


Dans ma famille, on n’est pas très portés sur le genre Disney, et je suis passée à côté des trois quarts de ces films dont tout le monde connaît les chansons sur le bout des doigts. Ça ne m’a jamais manqué (à part peut-être au Trivial Pursuit), et à vrai dire j’ai beaucoup de mal avec ces dessins animés mignons et très lisses la plupart du temps.

Mais il y a un Disney qui m’a marqué, assez pour que je tanne ma mère pour aller le voir une deuxième fois au cinéma (alors qu’elle n’aime pas les dessins animés). Assez pour acheter la BO sur cassette (en VO, j'étais déjà bien atteinte à l'époque dans le genre...), pour emprunter la VHS à une copine au lycée pour le re-revoir, et enfin pour se faire offrir le DVD, le re-re-revoir avec les yeux toujours humides (merci Olya pour ce merveilleux cadeau !).

Il s’agit du Roi Lion, et comme je pars du principe que c’est un classique, je raconte toute l’histoire sans vergogne, soyez prévenus !

Ce dessin animé est sorti en 1994, et à l’époque il se démarquait de ses prédécesseurs par son sujet : au placard les adaptations de contes de fées au profit d’une histoire quasiment dénuée de magie (bon ok les animaux parlent, et alors ?), et au ton plutôt dur.

L’histoire est celle de Simba, fils de Mufasa, a.k.a. le roi de la savane, comme vous l’apprendrait n’importe quel documentaire animalier. Sauf qu’ici il gouverne réellement avec sagesse au lieu de bouffer tout ce qui passe, c’est un Disney quand même, restons sérieux. Simba a un oncle, Scar, qui n’a pas beaucoup apprécié d’être écarté du trône et qui ne rêve que de devenir roi lion à la place du roi lion. Il met donc tout en œuvre pour faire le ménage devant lui, en tentant de faire disparaitre Mufasa comme Simba.

Après une première tentative ratée, il arrive à ses fins grâce à ses acolytes hyènes hystériques. Mufasa meurt (sur une sublime musique de Hans Zimmer), et Simba s’en sort de justesse et s’enfuit au loin, persuadé d’être responsable de la mort de son père. Heureusement, il rencontre dans son exil, Timon et Pumbaa, un suricate et un phacochère vivant de leur côté, qui vont lui redonner le goût de la vie (en chanson s’il vous plait), jusqu’à que son passé le rattrape, et qu’il finisse par rentrer dans la savane, expulser le vil oncle, reprendre son trône et boucler la boucle…


Le Roi Lion est une histoire assez classique finalement, et c’est ce qui fait qu’elle fonctionne bien : elle est simple, et surtout elle est parlante. Point de vilaine sorcière ici, juste un oncle jaloux, et encore, au deuxième visionnage on lui trouve un côté un peu prétexte.

Le vrai ennemi de Simba dans ce film, c’est sa culpabilité face à la mort de son père qu’il pense avoir provoqué (mort particulièrement violente soit dit en passant, c’est sans doute ce qui donne sa force à l’histoire aussi). Et c’est en acceptant la mort de son père, en faisant son deuil, qu’il devient définitivement un adulte et trouve la force de rentrer chez lui.

(oui je suis en train de psychanalyser le Roi Lion, et alors ?)

Notez d’ailleurs qu’il le fait en étant toujours persuadé d’être responsable de la mort de son père, ce qui est sacrément courageux de sa part. Heureusement, Scar étant un méchant, et les méchants ne pouvant jamais s’empêcher de révéler leurs plans, Simba finit par apprendre la vérité et boute le vil oncle hors de son trône. Mais finalement, c’est sa propre culpabilité qu’il a fini par vaincre.

Il n’y a pas que le fond dans ce film qui vaut le détour, la forme est pas mal aussi, avec une histoire qui se déroule en Afrique, ce qui nous sort un peu des bons vieux univers occidentaux, visuellement mais aussi auditivement.

Les paysages sont de toute beauté, et le film est porté par une très belle bande-originale. Il y a bien sûr des chansons mémorables. Hakuna Matata est certainement la plus connue, mais j’avoue un faible pour la chanson de Scar, Be prepared !, particulièrement épique. Et ne parlons même pas du reste de la BO, une très belle composition de Hans Zimmer (qui lui a valu un oscar, le seul d’ailleurs !).

Et puis n’oublions pas les facéties de Timon et Pumbaa, les discours de Zazou, Mufasa interprété par James Earl Jones en VO (Dark Vador en papa lion, ça en impose je trouve !). Je m’emballe un peu, mais ce dessin animé le mérite amplement !



A titre de comparaison, je me suis amusée à revoir dans la foulée Aladdin et La Belle et la Bête, qui datent de la même époque, et à part quelques belles trouvailles visuelles (quoique les débuts de la 3D dans La Belle et la Bête ont pris un sacré coup de vieux), l’émotion est bien moindre. Je suis vraiment pas une fille à Disney je crois !

lundi 19 décembre 2011

Doctor Who : The Brilliant Book 2012


Noël approche, et si toi, fan de Doctor Who, tu ne sais pas quoi demander au Papa Noël (qui comme chacun le sait emprunte le TARDIS du Doctor pour faire sa tournée, comment s’en sortirait-il autrement ?), ou du moins quoi demander qui ne soit pas le coffret DVD de la saison 6, sache qu’il y a une alternative : The Brilliant Book 2012.

Je n’avais pas prévu du tout d’investir dedans (merci Yann qui m’a donné son exemplaire défectueux !), mais j’avoue avoir découvert un chouette produit dérivé, sous forme d’un guide de la saison 6 épisode par épisode.

Chaque épisode a droit à son chapitre, introduit par une double page présentant d’un côté un résumé de l’épisode et de l’autre une « affiche » (merci à Elysio qui a qualifié la chose) façon cinéma, avec tous les protagonistes de l’épisode en question. S’en suit une double page qui évoque les scènes clés, les petits détails qu’on n’aurait pas vu, les anecdotes de tournage, les éventuelles scènes coupées, un peu façon Wikipedia, mais avec un peu plus de punch en terme de graphisme.

On trouve parfois ensuite des focus sur des aspects en particulier de la réalisation, des interviews, et des mises en perspective avec le reste des saisons (comme une page récapitulant les différents chapeaux du Doctor !).

Et puis il y a le reste. Maintenant que j’ai fini de lire Sur les rivages de la Terre du Milieu, je peux lui donner un nom, il s’agit de paratexte qui contribuer à donner une réalité à l’œuvre. Ou plus simplement, ce sont des documents qui semblent sortis droit de l’univers de la série, et viennent compléter l’épisode.


On y trouve donc, entre autres, les cartes postales d’Amy et Rory envoyées au Doctor pendant leur lune de miel, le journal de George (Night Terrors) ou encore le dossier de candidature du Doctor pour bosser dans le magasin de Closing Time. Autant dire qu’on s’amuse beaucoup à lire ces petits complétements souvent bien délirants.

The Doctor’s Wife est particulièrement gâté question bonus, puisqu’on n’y trouve rien de moins que la première introduction de l’épisode (refusée car trop chère) sous forme de comic (par Mark Buckingham qui œuvre dans Fables le reste du temps, rien que ça), et onze éléments sur le Corsair révélés par Gaiman himself (à vous donner envie d’avoir un spin-off Corsair Who !)

Bref, je ne suis pas très portée sur les livres dérivés de ce genre (je m’en tiens généralement aux comics et aux romans), mais c’est un compagnon bienvenu et fort sympathique à lire. Des fans se sont même amusés à reproduire le modèle, puisqu’on peut consulter en ligne un Doctor Who : Wonderful Book 1965 qui ressemble comme deux gouttes d’eaux au guide officiel. Pour l'avoir feuilleter, c'est un délice !

vendredi 16 décembre 2011

La légende de Sigurd et Gudrún - J.R.R. Tolkien


Non mais ne prenez pas la fuite, je vous promets, plus qu’un après celui-là et je m’arrête. Enfin je vous dis ça, je lorgne sur la biographie de Tolkien par Humphrey Carpenter qui me parait un bon complément de sa correspondance, mais je m’égare.

La légende de Sigurd et Gudrún est un texte un peu à part dans la bibliographie de Tolkien, puisqu’à première vue, il n’a rien à voir avec la Terre du Milieu. Ceci dit, toute l’œuvre de Tolkien a un lien avec le Seigneur des Anneaux, et celle-ci ne fait pas exception au final.

J’étais rudement contente d’avoir lu l’Edda juste avant, ça m’a permis de suivre l’histoire avec une relative facilité, puis que la légende de Sigurd et Gudrún est une adaptation de J.R.R. Tolkien de la Völsunga saga, justement brièvement évoquée dans l’Edda.

On reconnait bien Tolkien dans le fait que pour adapter cette légende, plutôt que de faire ça comme tout le monde en prose bien moderne, il essaye de respecter la forme d’origine. On se retrouve donc avec un très long poème à la façon de la poésie norroise (donc avec des règles de métrique et de rime différentes de celles auxquelles on est habitué). Quelque chose de très technique, somme toute.

Cette légende est donc une sorte d’OLNI (objet littéraire non identifié pour ceux qui ne suivraient pas), mais qui se lit finalement assez bien, sans doute parce qu’au-delà de l’écriture elle-même, Tolkien a remanié l’histoire à sa sauce dans certains passages, ce qui permet souvent une plus grande clarté, du moins autant que faire se peut dans cette histoire très complexe.

D’ailleurs parlons-en de l’histoire. Je ne me lancerais certainement pas dans un résumé, pour faire simple il s’agit d’une saga familiale de descendants d’Odin et guerriers de renoms dont la vie est très mouvementée par des histoires d’amour qui finissent mal, des trahisons, des meurtres, un dragon et de l’or maudit.

C’est assez marrant, parce qu’en lisant l’Edda (qui évoque assez rapidement cette histoire), j’avais relevé le lien possible entre l’or maudit et l’Anneau. En lisant la légende de Sigurd et Gudrún, c’est la proximité avec les Enfants de Hurin qui m’a sauté aux yeux.

On y retrouve énormément d’éléments, jusque dans le combat de Sigurd contre le dragon Fafnir qui est vraiment très proche de celui de Turin contre Glaurung. Et l’or maudit également, qui joue son rôle aussi dans cette histoire et finit au fond d’une rivière (décidément, c’est une manie).

Mais si on laisse de côté ces rapprochements littéraires, la Légende de Sigurd et Gudrún est une distraction intéressante. Le format demande une phase d’adaptation (et certains passages restent assez obscurs sans les explications de Christopher Tolkien), mais c’est assez plaisant à lire, car concis et bien rythmé.

Je tiens à saluer au passage la traduction française, particulièrement soignée. La traductrice explique d’ailleurs son travail, elle s’est même limité à des vers de six syllabes pour « faire ressortir la nature poétique de l’œuvre en français ». On sent qu’elle s’est donné du mal, et cela paye puisque bien que VO et VF soient fournies, je me suis contentée de la VF pour cette lecture.

J’avais gardé ce texte pour la fin du challenge, un peu effrayée par son contenu mystérieux, mais finalement l’histoire se laisse bien lire, et offre une porte d’entrée intéressante vers les sagas nordiques, qui valent largement nos mythologiques gréco-romaines en matière d’épique, de romance et autres.

C’est un texte à réserver aux fans ultimes de Tolkien ceci dit, ou aux passionnés de mythologie et de poésie nordique, ça reste quand même quelque chose à part !



jeudi 15 décembre 2011

8èmes Rencontres de l’Imaginaire à Sèvres


Le week-end dernier avait lieu à Sèvres ce fort sympathique évènement que sont les Rencontres de l’Imaginaire. Pour faire simple, il s’agit d’une journée où l’on a l’occasion :

- de rencontrer une très belle brochette d’auteurs français (quand ils sont à leur place, ce qui n’est pas toujours garanti, heureusement, un trombinoscope est désormais disponible pour traquer les fuyards) ;

- de rencontrer tout plein de blogueurs (Efelle, Ferocias, Guillaume, Lhisbei, plus tous les copains du Cercle comme Brize, Elysio, Endea, Isil, Martlet, Spocky et Tigger Lilly), notamment lors du traditionnel repas du midi qui pourrait durer toute l’après-midi si on n’y prend garde (et ça a bien failli) ;

- de voir quelques expos : les étranges « décollages » de Philippe Curval, assez surréalistes et dont la photo avec des rats a fait rire moult blogueurs pour des raisons obscures, les très beaux « univers » de Nicolas Fructus et une sympathique présentation autour de l'uchronie ;

- d’assister à quelques conférences (quand on n’est pas occupé à dormir ou à papoter au restaurant) ; du coup je me suis contentée d’aller écouter Etienne Barillier parler du steampunk, qui pour résumer mes quatre pages de note, se caractérise par une époque (le tout début du XXe), des évolutions technologiques arrivées très tôt et un esprit d’aventure. On retiendra surtout qu’il s’agit d’une esthétique qui se retrouve jusque dans les clips de Justin Bieber (!), et d’un genre métatextuel dont le meilleur représentant est la Machine à différences.

[Et il y avait un TARDIS dans ses diapos. Isil et moi avons beaucoup apprécié, même si fanitude oblige, nous aurions préféré voir celui du 11e Doctor, bien plus steampunk]

- de vider son porte-monnaie à la librairie ou sur les stands des petits éditeurs, pour le coup j’ai été très sage puisque je ne suis repartie qu’avec trois bouquins :


Mais je n’en ai acheté que deux (immédiatement dédicacés bien sûrs) : Dans la forêt des astres de Timothée Rey (parce que j’avais beaucoup aimé me balader dans le Tibbar), et les Contes myalgiques II de Nathalie Dau (parce que j’ai lu le tome 1 il y a bien longtemps et que c’était pas mal dans mon souvenir)

Les Monades urbaines est mon lot de consolation pour avoir participé au concours des Rencontres (où j’avais à priori tout juste mais je n’ai pas été tirée au sort, bouhouh monde injuste).

Pour la petite anecdote, obtenir ma dédicace de Timothée Rey a été une vraie aventure. Alors que je prends son livre à la librairie, je vois quelqu’un à sa table, au loin. Le temps de payer, le lascar avait disparu. Me voilà donc à poireauter devant sa table.

Je finis par expliquer à mes camarades pourquoi je veux absolument ma dédicace, du coup Endea, très convaincue par ma présentation, file acheter Des Nouvelles du Tibbar (ça c’est de la bonne communication). Et c’est finalement, après avoir visité les expositions et rempli nos questionnaires pour le concours que nous trouvons enfin l’auteur, revenu à sa table. Victoire !


Ma timidité m’empêche comme toujours de vraiment bavarder avec les auteurs, mais ça a été un plaisir de rencontrer ce très jovial écrivain qui insiste pour faire dessins même s’il « ne sait pas dessiner », dixit himself. Dès que je finis mon cycle Tolkien, je m’attaque à ce nouveau recueil !

[Et c’est un renard qui tape la causette à l’oiseau, des fois que vous vous posiez la question]

Bref, comme chaque année, passer un samedi en Décembre à Sèvres est un plaisir, la preuve par les comptes rendus bien plus développés de mes collègues (qui ont pensé à prendre leur appareil photo, eux) : Endea, Efelle, Lhisbei, Spocky, Tigger Lilly
.

mercredi 14 décembre 2011

The Sarah Jane Adventures - Saison 5


En début d’année, j’avais beaucoup apprécié ma découverte de ce spin-off pour enfants de Doctor Who, un peu kitsch mais plutôt bien fichu et intelligent pour de la série jeunesse. Je m’étais aussi beaucoup attachée au personnage de Sarah Jane (qui m’avait déjà marqué lors de son apparition dans la saison 2 de Doctor Who).

Autant dire que l’annonce du décès de son interprète, Elisabeth Sladen, en avril dernier m’a mis un sacré coup au moral (je n’ose imaginer pour les gens qui l’ont connu dans les vieilles saisons de DW), et c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai regardé ces derniers épisodes diffusés au début de l’automne.

Il est difficile de faire un avis sur cette demi-saison (pour laquelle on dispose au final des premiers et derniers épisodes, ainsi qu’un intermédiaire), du coup je me contenterais de commenter chaque épisode séparément (ça ne va pas me changer de la série mère ça…)

Sky


Ce premier épisode commence par un crash de vaisseau à deux pas de chez Sarah Jane (what else ?), et un bébé déposé devant la porte de Sarah Jane (of course). Devinez qui vient remplacer Luke, absent depuis la dernière saison ?

Ce genre d’introduction de personnage est toujours assez téléphoné, surtout dans cette série, mais globalement l’épisode se tient bien et comporte quelques beaux moments de comédie (avec les parents de Rani) et d’émotion (Clyde avec la petite Sky).

Je m’arrêterais juste sur l’apparition du mystérieux gars au perroquet (the Captain), je regrette qu’on n’en sache jamais plus, parce qu’avec un nom comme ça, et les infos que sort Neil Gaiman sur son Corsair (qui ne prend pas de compagnon mais souvent un perroquet), c’est pas dur d’imaginer que c’est un Time Lord. Bah quoi, on a le droit de rêver non ?

The Curse of Clyde Langer


Le prétexte est un peu bidon (comme souvent dans la série) : un totem contient un maléfique alien qui jette un sort à Clyde, si bien que dès que quelqu’un entend son nom, il se retourne forcément contre lui, l’obligeant à fuir.

Mais là-dessus, le scénariste, Phil Ford (un nom à suivre, il se débrouille de mieux en mieux sur cette série et il est largement responsable de Waters of Mars également) en profite pour aborder la question des sans-abris et laissés pour compte de la société. Même si le traitement reste assez gentillet, ce n’est pas un sujet courant pour une série pour enfants.

Là-dessus, il faut ajouter la performance de l’acteur qui joue Clyde (Daniel Anthony), assez extraordinaire lorsque tout le monde le rejette (j’en aurais pleuré quand il allume le feu). Je lui ai aussi trouvé une belle alchimie avec la sans-abri qu’il rencontre, Ellie (qui n’aurait pas détonné dans le rôle de Luna Lovegood).

Bref, c’est un très bel épisode qui m’a laissé toute flagada, ce qui n’est pas peu dire pour une série pour enfants.

The Man Who Never Was


Le dernier épisode aurait pu être sous-titré « La famille Smith mène l’enquête », puisque Luke y fait son grand retour. C’est marrant parce que c’est un personnage que j’ai toujours bien aimé, mais je l’ai trouvé assez fade dans cet épisode, comme si l’acteur n’y mettait plus aucune conviction.

Ce n’est pas bien grave, le reste de l’épisode, qui brode sur un mystérieux ordinateur révolutionnaire (toute allusion à Apple n’est qu’un produit de votre imagination voyons) et son concepteur qui freeze pendant les présentations (avec des aliens là derrière bien sûr), comprend de très bons passages.

Difficile de rester de marbre devant l’entretien que Sarah Jane effectue avec Joseph Serf et son directeur de la communication, tout en menaces voilées et en allusions pas du tout discrètes. Clyde et Rani méritent eux aussi une mention dans leur numéro de faux journalistes. Ces deux-là mériteraient largement quelques cameos dans Doctor Who, avec Eleven ils feraient une équipe de folie !


Cet épisode se conclut sur un montage d’images de la série (et de Doctor Who), et laisse la porte ouverte vers de nouvelles aventures. Bien sûr, la série ne sera pas poursuivie, mais c’est une belle manière de conclure ce très bon spin-off. En tout cas je vais vraiment garder un œil sur Daniel Anthony qui m’a vraiment épaté dans cette saison.

mardi 13 décembre 2011

Fables 14 : La Guerre des Nerfs - Bill Willingham


C’est bizarre, je ne m’attendais pas franchement à voir encore un tome de Fables chez Panini, vu que Vertigo passe chez Dargaud l’an prochain. En même temps, ce n’est pas plus mal que ce volume soit sorti avant, parce que sans être réellement la fin de l’histoire, il offre une conclusion partielle, c'est donc l'idéal pour passer la main.

Mine de rien, ça faisait treize tomes qu’on nous baladait autour de la lutte entre Fableville et l’Empire, il était grand temps de passer franchement à l’action. On a donc le droit à une petite introduction (Terre Promise, très frais, qui m’a rappelé les premiers tomes de la série), une délicieuse aventure de Cendrillon en guise de mise en bouche (Magouilles, bien sympathique), on rentre dans le vif du sujet avec la Guerre des nerfs à proprement parler.

En trois chapitres, voilà donc venu le grand conflit Fableville vs l’Empire. Il y a quelques beaux moments de bravoure, quelques bonnes idées dans la stratégie des Fables, mais j’avoue que tout ça m’a laissé assez indifférente au final, et que je l’ai lu plus pour avoir le fin mot de l’histoire qu’autre chose.

C’est un peu la faute à un côté « trop » : la stratégie de Fableville trop bien rôdée, qui fonctionne trop bien (ce qui fait que même que quand l’ennemi contre-attaque, on se doute bien que ça ne marchera pas) et qui repose trop sur la supériorité de leur armement (celui qui gagne étant clairement celui qui sort les plus grosses armes, bonjour la morale !).

J’ai un peu l’impression qu’on a plié fissa ce pan de l’histoire pour pouvoir passer à autre chose, alors qu’il y aurait eu matière à développement (l’amitié entre le prince Charmant et Sinbad, Blanche-Neige qui quitte un peu son rôle de mère de famille). Je regrette un peu l’esprit des premiers albums de Fables, qui me semblaient plus centrés sur les personnages.

Ceci dit, la fin offre une ouverture intéressante et prometteuse, à défaut de mieux. Reste à savoir si je continue l'aventure ou pas...

CITRIQ