Cela faisait déjà un bon moment que j’avais terminé
Mass Effect 2, mais il me manquait deux choses pour attaquer le dernier volet de la trilogie : du temps libre et surtout un ordinateur ne se prenant pas pour Dark Vador à chaque fois qu’on lance un jeu vidéo ! Une fois ces conditions remplies et quelques 50 heures de jeu plus tard, j’ai enfin pu connaître la conclusion des aventures de Shepard.
A la fin de Mass Effect 2, j’avais laissé ma Shepard (porte-étendard de son état et adepte du « je fonce dans le tas ») sur le point de se rendre sur Terre après les évènements du DLC L’Arrivée. Six mois plus tard, je l’ai retrouvée aux arrêts sur Terre, jusqu’à que les Moissonneurs débarquent en force. A peine le temps de retrouver quelques visages familiers (Coucou Kaidan ! Coucou Liara !), on monte à bord du Normandy et c’est reparti pour une séance de « Sauvons la galaxie ».
On n’a aucun mal à passer du 2 au 3 puisqu’à l’exception de graphismes sont un peu plus fins (il me semble), il n’y a que très peu de changements majeurs à signaler en matière de gameplay. Ce n’est pas un mal, le 2 était déjà plus que satisfaisant dans le domaine. Quelques petits ajouts ont cependant été faits au niveau des combats, du coup la mêlée devient une vraie option plutôt fun (mais dangereuse), et on a de temps en temps l’occasion d’abattre des ennemis dans le dos (je ne me souviens pas avoir eu cette possibilité dans le 2).
Après un deuxième volet où la question avait été oubliée, Mass Effect 3 marque le grand retour des améliorations d’armes, pour le meilleur et pour le pire : les options sont nombreuses, du coup si comme moi on ne sait pas où donner de la tête, on finit par se ruiner ! Ceci dit comme j’ai joué en mode facile pour profiter de l’histoire, les combats n’ont jamais vraiment été un problème, ce n’est donc pas grave si j’ai fait n’importe quoi !
Côté histoire, j’avoue avoir eu un peu de mal avec le début de l’histoire. Le fait que la Terre soit la première planète attaquée et que tout se joue autour d’elle a un petit côté humano-centrique presque agaçant, et on a du mal à aller sauver des chatons dans les arbres des survivants à droite à gauche pendant que les Moissonneurs ravagent des mondes.
Mais après une ou deux missions parfois très impressionnantes dans leur résolution, et à force de visiter une galaxie qui est peu à peu dévastée, on se prend au jeu et on se lance à corps perdu dans l’objectif du jeu : recruter un maximum d’alliés pour aller casser la gueule aux Moissonneurs (et il en faut du monde !).
Cela on peut le faire par le biais de grandes missions (tiens, si on allait demander de l’aide aux Turians ou aux Krogans ?), par des quêtes secondaires (qui ont tendance à avoir une date d’expiration, méfiez-vous), mais aussi grâce à ses actions dans les jeux précédents, qui vont grandement influer sur les personnes qu’on rencontre et leurs réactions.
Si dans le deuxième volet l’import de sauvegarde ajoutait un arrière-plan sympathique sans avoir forcément une influence capitale, c’est tout le contraire dans Mass Effect 3. Nombreuses sont les quêtes ou rencontres dans les jeux précédents qui vous permettront de récupérer quelques alliés supplémentaires (ou non selon la façon dont vous avez géré l’affaire), et petit à petit cela fait gonfler votre force militaire.
Cela donne au jeu un côté très vivant et pas du tout linéaire (alors qu’il l’est en fait). Chaque partie peut ainsi prendre une tournure assez différente en fonction de ses antécédents (déjà rien que le nombre d’équipiers dépend de vos choix et des aléas des jeux précédents), et tout au long de l’histoire, on se demande si on ne va pas relancer une partie depuis le premier jeu juste pour tester les différentes options.
D’ailleurs le jeu ne manque pas de variété dans les missions et leur résolution, et il est parfois difficile de faire son choix (faut-il penser à court terme ou à long terme ?) ou d’obtenir la résolution qui nous plairait. Dans tous les cas il faudra faire des sacrifices, et accepte la défaite de temps à autre (une des missions principales est un énorme fiasco quoi qu’on fasse, et ça accompagne merveilleusement l’histoire).
Je ne vous parle finalement assez peu des combats (même si je soupçonne qu’ils doivent plutôt techniques en dehors du mode facile), sans doute parce que l’aspect qui me plait le plus dans Mass Effect, c’est l’aspect « humain ».
Et de ce côté-là, à l’image des précédents volets, Mass Effect 3 est un régal : on a le droit à une galerie de personnages très travaillés (en même temps vu que la plupart étaient présentés dans les opus précédents, ils ont eu le temps de s’étoffer), et c’est un vrai plaisir d’échanger avec eux, ou de les voir intervenir en mission (d’ailleurs c’est toujours un crève-cœur de sélectionner qui on emmène).
Les dialogues sont souvent très drôles (ah le concours de blagues entre Garrus et Joker…), mais ils savent aussi parfois faire vibrer la corde émotionnelle. La sensation de vie est renforcée par le fait que les équipiers ne sont plus aussi statiques : entre deux missions, ils se déplacent à bord du vaisseau ou dans la Citadelle, et discutent même entre eux !
Côté histoires d’amour, c’est un peu le festival, entre les possibilités de continuer celles déjà en cours ou d’en commencer des nouvelles. Si on ajoute à ça le fait que Shepard flirte avec à peu près tout le monde (ou alors j’ai le don de choisir les mauvaises options de dialogue, allez savoir), parfois on se demande si on est bien en guerre ou dans un nouvel épisode de L’amour est dans le vaisseau spatial ! (mais c’est ce qui est drôle, justement).
Bref vous l’aurez compris, après les deux premiers volets de Mass Effect, on aurait bien tort de se priver d’un dernier tour dans cet univers de space-opera délicieux, même si j’ai cru comprendre qu’il valait mieux installer le DLC gratuit Extended Cut pour vraiment apprécier la fin (en tout cas j’ai joué avec et je n’ai aucun reproche à faire sur le sujet).
En parlant des DLC, si on laisse de côté les armes bonus, ils sont au nombre de quatre, et si c’est un peu énervant qu’ils reviennent actuellement plus cher que le jeu en lui-même, ils sont très bien intégrés à l’histoire, bien peaufinés et fort sympathiques au demeurant.
Surgi des cendres permet de refaire un saut sur Eden Prime (souvenir, souvenir…) pour recruter un personnage supplémentaire bien bourrin et très bien intégré dans le jeu. Léviathan permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire des Reapers dans une quête qui fait voir du pays. Omega offre la possibilité d’aller reconquérir la station spatiale avec Aria, un grand moment de baston (et du coup c’est l’une des plus longues quêtes sans pause Normandy du jeu).
Quant à Citadelle, c’est la parenthèse humoristique à faire avant le grand final, qui développe grandement les interactions avec les personnages (autour de l’organisation d’une grande fiesta) et offre une mission délirante qui m’a parfois donné l’impression de tomber dans un film de Tarantino (et qui offre l’une des très rares occasions de voir l’ensemble de ses équipiers en action).
Maintenant ça me fait tout bizarre de terminer enfin cette série de jeux vidéo (à vrai dire je n’ai qu’une envie, recommencer depuis le début), heureusement, un quatrième volet sortira l’année prochaine, et même si Shepard n’est pas de la partie, je suis sûre qu’on devrait bien s’y amuser !