vendredi 5 août 2011

La Formation de la Terre du Milieu - J.R.R. Tolkien


Je crois que je commence à caler un peu sur mon Middle Earth Challenge, ce qui n’a rien d’anormal, c’est tout de même mon 11e Tolkien en un an ! Il faut avouer aussi que ce n’est certainement pas le tome le plus passionnant de l’Histoire de la Terre du Milieu, contrairement aux derniers volumes.

J’ai regardé un peu ce que contiennent les derniers tomes l’autre jour, et j’avoue avoir trouvé les derniers tomes qui abordent le Seigneur des Anneaux bien plus alléchants que celui-ci, qui revient une fois de plus sur la matière du Silmarillion.

En fait, la majeur partie de ce volume est occupé par Le Premier Silmarillion (ou l’esquisse de la mythologie, déjà présenté dans un ancien volume il me semble) et la Quenta (un Silmarillion déjà plus conséquent de quelques centaines de pages), des résumés de sa mythologie qui plus tard deviendront le Silmarillion.

Je vous avoue qu’une certaine lassitude me gagne à relire encore et encore la même mythologie, même s’il est amusant de relever les changements. Par contre j’ai complètement zappé les versions en ancien anglais (oui parce qu’il y a aussi des fragments en ancien anglais), vu que je suis tout simplement incapable de les lire.

Ce qui finit par frapper, ce sont les manques dans ces premiers tomes de l’Histoire de la Terre du Milieu : ces textes ont été écrits bien avant le Seigneur des Anneaux, si bien que toute la matière du Seigneur des Anneaux (donc le 2e et le 3e âges, de Numenor à la chute de Sauron) n’existe pas.

Quand on pense à Tolkien, on pense aux Hobbits, à Aragorn, à Legolas, et tous ces éléments sont complètement absents de ses anciens textes. C’est bien pour ça que je suis bien plus tentée de lire les derniers volumes de l’Histoire de la Terre du Milieu (ceux non traduits), pour savoir comment ces éléments sont arrivés là.

Car pour le moment tout manque. Elrond n’a pas de frère, par exemple (bien qu’il reste tout de même en Terre du Milieu à la fin de l’histoire). Du coup il n’y a pas non plus de Numenor, bien qu’une allusion soit fait à des Hommes autorisés à partir à l’Ouest.

En fait l’histoire se finit sur la dernière bataille contre Morgoth, et la conclusion ne peut vous évoquer que Ragnarök :
Lorsque que le monde sera vieux et que les Puissances seront lasses, alors Morgoth repassera la Porte hors de la Nuit Eternelle , et il détruira le Soleil et la Lune, mais Eärendel s’abattra sur lui comme une flamme blanche et le fera déchoir des airs. Alors la dernière bataille sera livrée sur les champs de Valinor. En, ce jour, Tulkas luttera contre Melko, et à sa droite se tiendra Fionwë, et à sa gauche Túrin Turambar, fils de Húrin, Vainqueur du Destin ; et ce sera la noire épée de Túrin qui portera le coup fatal et l’enverra à sa fin ultime ; ainsi seront vengés les enfants de Húrin et les peuples des hommes.
Et ça continue tout aussi joyeusement en Apocalypse finale :
Puis les Silmarils seront récupérés dans la mer, la terre et l’air ; car Eärendel descendra pour remettre la flamme qu’il avait sous sa garde. Alors Fëanor apportera les Trois et les cédera à Yavanna Palúrien ; et elle les brisera et rallumera de leur feu les Deux Arbres, et une grande lumière jaillira ; et les Montagnes de Valinor seront rasées, de sorte que la lumière s’étendra sur le monde entier. Dans cette lumière les dieux rajeuniront, et les Elfes s’éveilleront et tous leurs morts se relèveront, et le dessein d’Ilúvatar les concernant sera accompli. Mais des Hommes en ce jour, la prophétie ne dit mot, Túrin excepté, lui qu’elle nomme parmi les Dieux.
On est bien loin du « voici venu l’âge des Hommes » du Seigneur des Anneaux !

Outre ces proto-Silmarillion et quelques fragments en prose, La Formation de la Terre du Milieu comprend aussi un chapitre sur les cartes crées par Tolkien. Il permet de voir un peu l’évolution de la géographie d’Arda et de la Terre du Milieu (à travers les âges et dans l’esprit de Tolkien aussi).

Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant, ce sont les schémas en coupe représentant le monde (une terre plate entourée par différentes couches d’air et de mer aux propriétés différentes (il y a des couches d’air différentes, celles où on trouve les oiseaux et celles auxquelles seuls les Valar accèdent), et les Ténèbres autour.

Enfin, l’ouvrage se termine sur les premières annales de Valinor et les premières annales du Beleriand, qui reviennent une fois de plus sur les mêmes événements, mais cette fois-ci sous forme d’une chronologie.

Cela permet de mettre en parallèle les différents événements historiques, mais surtout de se faire une idée de la mesure du temps et des intervalles entre les événements. Ce n’est pas flagrant dans les annales de Valinor qui s’arrêtent au départ des Noldor de Valinor et couvrent 30 000 ans d’histoire, mais on se rend vite compte qu’il y a un petit problème dans les annales du Beleriand.

Les événements s’enchainent tellement vite que ça enlève pratiquement tout caractère mythologique à la chose : de la création du Soleil et de la Lune à la récupération des Silmarils, à peine 250 ans s’écoulent !

Tolkien s’est assez vite rendu compte du décalage car la deuxième version des annales du Beleriand très incomplète, espace bien plus les événements : Beör, un des Pères des hommes, ne naît qu’en l’an 198, alors que dans la première version, les années 200 couvraient plutôt l’histoire de Tuor !

Voilà donc pour cet ouvrage, qui est loin d’être le plus intéressant du lot, sans doute parce qu’il est trop proche du Silmarillion justement. Ceci dit le tome suivant, la Route perdue, devrait aborder les versions primitives de la légende de Numenor, ce qui devrait amener un peu de nouveauté !


CITRIQ

2 commentaires:

Endea a dit…

Joli billet, même si ton avis est mitigé sur ce livre là :)

Vert a dit…

Ouais, la suite est un peu plus intéressante à priori ^^