mercredi 17 novembre 2010

The Two Towers - J.R.R. Tolkien


J’ai honte. Il n’y a pas d’autre mot, j’ai juste très honte. Ca fait bien deux mois que j’ai fini ce tome-ci du Seigneur des Anneaux, et bien qu’ayant un paquet de choses à en dire (j’ai même pris des notes !), je n’ai fait que repousser aux calendes grecques le moment où j’écrirais ma chronique.

Ce n’est pas par manque d’enthousiasme, croyez-moi, The Two Towers (aka Les Deux Tours pour ceux qui préfèrent la vf) est et demeure mon tome favori. Comme souvent dans les trilogies, le tome 2 est le meilleur, parce qu’il ne nécessite ni introduction, ni conclusion, et se contente de continuer l’histoire en prenant son temps.

Assez étrangement, des trois films de Peter Jackson, j’ai toujours préféré le 2e (version longue bien sûre) parce que c’est celui que je trouvais le plus complet et riche, et finalement, il semblerait que ce soit aussi parce que c’est mon livre favori.

Nous avions laissé nos héros en bien mauvaise posture à la fin de la Communauté de l’Anneau. La Communauté, justement, se sépare. Voilà que Frodo et Sam partent seuls vers le Mordor, pendant que les autres… que font-ils les autres ? Bonne question, heureusement on les retrouve d’office dès le premier chapitre ou presque.

On y apprend ainsi la mort de Boromir, l’enlèvement de Merry et Pippin par des orcs, et très vite, voilà Aragorn, Legolas et Gimli lancés à leur poursuite à travers le Rohan, où ils vont avoir l’occasion de se mêler de la politique locale. Quant à Frodo et Sam, on ne les retrouvera que dans le deuxième livre, mais bien évidemment ils progressent doucement vers Mordor…

Autant le premier tome m’avait posé des problèmes à la lecture en anglais, autant The Two Towers a filé comme une lettre à la poste. Je n’arrive pas à savoir si c’est le style de Tolkien qui devient soudainement plus clair, ou moi qui ai gagné soudainement un niveau dans ma compétence vo, mais en tout cas, cette lecture a été un vrai plaisir. Il va sans dire que la suite contient des spoilers.


Ce qui m’a vraiment plus dans ce tome-ci, c’est que les personnages gagnent vraiment en épaisseur. Globalement dans le premier tome tous les membres de la Communauté étaient un peu comme des fragments d’une même entité, mais tout à coup, on les voit s’affirmer, et on leur découvre des caractères bien plus nuancés que dans les films.

Il y a Aragorn bien évidemment, dont on soupçonne de plus en plus le roi en lui. J’ai beaucoup aimé qu’on le découvre aussi plein de petites manies, parfois il est presque pire que Gandalf notamment lorsqu’il tient tout son discours sur pourquoi il refuse de laisser son épée à la porte du palais d’Edoras. Gandalf, d’ailleurs, se révèle nettement plus doux que sa version cinématographique.

Coté nouveaux personnages, je suis retombée sous le charme d’Eowyn. On a beau dire que Tolkien a tendance à oublier les femmes dans ses histoires (ou à leur laisser le rôle de la belle princesse qu’on épouse en récompense), Eowyn a un vrai rôle à jouer. Ca me surprend d’ailleurs toujours, ce passage où Théoden cherche à nommer quelqu’un pour veiller sur le royaume, et que c’est plus ou moins son peuple qui lui suggère sa nièce.

Quant à Eomer, je l’aime beaucoup via les amitiés qu’il entretient avec Aragorn et Gimli. C’est des choses que j’avais complètement oublié (elles sont inexistantes dans les films), mais toute l’histoire du débat sur Galadriel, où ils échangent leurs arguments sur un ton plutôt respectueux finalement, me fait toujours sourire.

D’ailleurs en parlant d’amitiés, tous les épisodes avec les Ents et les hobbits sont également incroyables : ils sont drôles et émouvants, très riches, et question amitié improbable, on attend le sommet, que dis-je, la cime !

Je ne sais plus quel imbécile a un jour prétendu que Tolkien était un raciste, mais il n’avait visiblement jamais pris la peine d’ouvrir ce livre où des gens de tous horizons arrivent à s’entendre aussi facilement malgré leurs nombreuses différences et leurs préjugés mutuels.

Cela se voit aussi dans le livre 2 d’ailleurs qui suit les traces de Frodo et Sam. Si le début est un peu dur à avaler (se résumant à deux hobbits qui marchent, puis deux hobbits et un Gollum qui marche), à partir de leur rencontre avec Faramir, c’est un vrai délice. Et définitivement mon passage favori. Et mon personnage favori également.

En fait il y a une scène qui m’a vraiment marqué à la relecture, c’est lorsque Faramir conduit Frodo et Sam à sa base cachée. Les deux hobbits se reposent, et sont ensuite réveillés pour un repas, ce qui conduit à des échanges inattendus sur les manières à table :
Before they ate, Faramir and all his men turned and faced west in a moment of silence. Faramir signed to Frodo and Sam that they should do likewise.
- So we always do, he said as they sat down. We look towards Numenor that was, and beyond to Elvenhome that is, and to that which is beyond Elvenhome and will ever be. Have you no such custom at meat ?
- No, said Frodo, feeling strangely rustic and untutored. But if we are guest, we bow to our host, and after we have eaten, we rise and thank him ?
- That, we do also, said Faramir.
Ils sont à l’autre bout du monde, en pleine guerre, et les voilà qui parlent coutumes… c’est tellement fou que ça semble improbable ! Définitivement, plus que des histoires de guerres, de lutte du bien contre de le mal et de quêtes, les Deux Tours, c’est finalement surtout des histoires d’amitiés qui se créent au hasard des rencontres.

Ce qui explique sans doute pourquoi j’ai réussi à écrire cette chronique sans jamais parler de la beauté des lieux traversés (le Rohan et l’Ithilien), l’Histoire qu’on traverse en route (les Marais des Morts, Minas Morgul), les différentes batailles (Helm, Isengard uniquement rapportée par Merry et Pippin), le souffle épique qui porte le roman, ou même de la trame générale où l’on voit peu à peu les pions se mettre en place pour la partie finale…

Bon en même temps, si vous avez lu jusqu’ici, vous savez sûrement tout ça… Je conclus sur ma citation favorite que je n’ai pu caser nulle part. De Hama, lors de l’arrivée de Aragorn et cie à Edoras :
It seems that you are come on the wings of song out of the forgotten days
Tout à fait ce qu’on ressent à la lecture, vous ne pensez pas ?


CITRIQ

2 commentaires:

Marion a dit…

J'ai aussi beaucoup aimé ce tome 2, mais je crois que je préfère le premier tome, parce que tous les personnages sont encore ensemble.

Moi j'ai adoré le personnage d'Eomer.

En tout cas, j'ai vraiment hâte de lire la suite.

Vert a dit…

Bah là ils sont presque tous ensemble (excepté Frodo & Sam), mais ils ont vraiment du mal à le rester :P