Huit mois ont passé depuis le dernier épisode de Doctor Who, et du coup je me retrouve toute bête devant mon écran : j’ai comme perdu la main pour ce qui est des comptes rendus. Il faut dire que ce nouvel épisode n’est pas facile à aborder, puisque j’assiste pour la première à l’arrivée d’un nouveau Doctor en live (sans la possibilité de regarder de suite le reste de la saison pour l’assimiler).
Une expérience nouvelle qui méritait une nouvelle chronique détaillée et bordélique, où comme d’habitude les spoilers sont au rendez-vous !
Et on commence logiquement avec un tyrannosaure rex en plein Londres victorien (non je n’inclurais pas cet épisode dans le Challenge Rupestre Fiction !), au moins on n’est pas dépaysé et ça permet de retrouver le Paternoster Gang. Ça me fait très plaisir, parce que cela permet d’avoir à nouveau des personnes secondaires qui traversent les saisons, et comme ils sont liés au Doctor et non à ses compagnons, on est sûr de les revoir encore et encore… Et puis Strax quoi !
- That's the Doctor.
- Well then, here we go again.
Évidemment le Doctor ne doit pas être loin, et effectivement, il se trouve dans son TARDIS, qui a été gobé par, je vous donne dans le mille, le tyrannosaure. L’occasion d’offrir une entrée en matière très à l’ouest, comme il se doit, avant de s’évanouir (comme David Tennant) et de passer une partie de l’épisode en chemise de nuit (comme David Tennant).
D’ailleurs c’est assez perturbant, je me souviens pas que les épisodes d’introduction de Ten et Eleven aient été aussi riches en références. Dans mon souvenir c’est plutôt des épisodes qui permettent justement de prendre le train en route. Là il y a un jeu d’entrelacement assez savoureux pour qui connaît la série par cœur (mais qui peut être un peu laborieux sur certains points quand on n’est pas le fan ultime).
Comme il se doit, la suite de l’aventure est tout sauf prévisible : le dinosaure se révèle assez vite n’être qu’un prétexte pour mettre en scène un étrange robot qui s’habille de peau humaine (qui renvoie à The girl in the fireplace, l’épisode qui alternait entre la vie de Mme de Pompadour et un vaisseau à l’abandon, oui encore une référence !). Et là-dessus le Doctor se cherche, tandis que ses amis sont à sa recherche.
Évidemment, l’intérêt majeur de cet épisode est l’introduction de ce nouveau Doctor, incarné par Peter Capaldi. Comme je le disais plus haut, c’est la première fois que j’assiste à ce changement en live, et je dois reconnaître que c’est assez perturbant, probablement parce qu’un seul épisode ne suffit pas à donner la mesure de cette nouvelle incarnation.
Cela n’empêche pas ceci dit de se faire une première opinion à chaud. Enfin si on peut dire ça, pour le moment je me sens assez détachée du personnage (contrairement au 11e Doctor dont la micro-apparition m’a valu une bouffée d’émotion). Cependant j’aime ce que j’ai vu.
Contrairement à l’extravagance de son (de ses) prédécesseur(s), ce 12e Doctor m’a semblé beaucoup plus froid et réservé. Bien sûr il est excentrique, mais comparé à ce à quoi on était habitué, on peut dire qu’il fait plutôt dans la sobriété, et c’est un changement qui ne me déplaît pas, je suis curieuse de voir comment la dynamique entre lui et Clara va évoluer en conséquence.
« Why this one ? Why did I choose... this face ? It's like I'm trying to tell myself something, like I'm trying to make a point. But what is so important that I can't just tell myself what I'm thinking ? »
J’aime aussi comment tout l’épisode tourne autour de la question de l’identité, et des masques qu’on porte. La discussion entre Clara et Madame Vastra est fort éloquente sur le sujet, ainsi que la confrontation du Doctor face à son reflet (qui aborde au passage sa ressemblance avec un certain romain de la saison 4, je me demande si la question sera soulevée à nouveau d’ailleurs).
D’habitude la régénération introduit un nouveau Doctor, un peu comme une nouvelle bouture, cet épisode semble partir dans une tendance opposée : ce n’est pas un nouveau Doctor, mais le Doctor qui ayant fait en partie la paix avec lui-même (il a sauvé Gallifrey et avec son nouveau set de régénérations, il attaque un nouveau cycle), aurait rangé ses costumes et son maquillage pour se présenter tel qu’il y est (enfin j’imagine qu’un des épisodes suivants risque de me donner tort sur le sujet).
« Strax ! I've told you before, take the stairs. »
Pour ce qui est du reste de l’intrigue, j’ai bien aimé certains aspects : le fait que le tyrannosaure ne soit qu’un prétexte, voir le Paternoster Gang dans sa vie de tous les jours, le côté enquête (même s’il est vite remisé au placard), et le sens du titre assez inattendu (je m’attendais à un « On prend une grande inspiration et on se lance dans cette nouvelle régénération », mais rien du tout !).
Cependant j’ai trouvé la redite avec les robots qui utilisent des morceaux de corps humains en elle-même un peu poussive : là où l’épisode de la Pompadour équilibrait étrangement horreur et grâce avec subtilité (les robots étaient très superbes), là on tombe dans une horreur plus primaire qui fait moins d’effet (enfin à mon goût).
Mais bon ce n’est finalement qu’une intrigue de fond pour donner un aperçu (partiel) de ce nouveau Doctor, et lancer le nouveau fil rouge de l’intrigue.
D’ailleurs ça m’a un peu surpris, moi qui croyait avoir entendu que Moffat arrêtait les grands mystères et revenait à un format plus classique… et bah non ! Remarquez, ça ne serait pas la première fois qu’on nous raconte des salades.
Voilà donc qu’on remet donc sur le tapis la mystérieuse femme qui a permis au Doctor et à Clara de se rencontre pour la « première » fois dans l’épisode The Bells of St John. Et qui visiblement a agi une fois encore dans cet épisode par le biais d’une annonce dans le journal.
A la poubelle donc les théories des fans (qui y voyaient une action de Donna, Rose ou River Song selon les interprétations, personnellement j'avais un faible pour Donna), nous voilà donc avec un ancien-nouveau mystère sur les bras, complété par un deuxième (et sans doute s’agit-il du même mystère).
Celui-ci fait son apparition dans la dernière scène de l’épisode de l’épisode, mystérieuse au possible. Où sommes-nous ? Qui est cette femme ? Voilà ce qui va sans doute faire chauffer nos neurones pendant cette saison. Et en attendant, je me contenterais de lui donner un nom de code : Mary Poppins ! (non mais sérieusement, vous n’y avez pas pensé-vous ?).
Terminons par un petit tour de tout ce que j'ai oublié d'aborder dans cette chronique :
Nouveau Doctor, nouveau générique, et enfin du changement, du vrai ! Pour la musique, j'attends un peu de m'y habituer (en ce moment j'ai encore l'édition 1968 en tête), mais côté visuel j'approuve complètement : des engrenages, des pendules, voilà qui change du sempiternel vortex qui commençait à devenir un peu cheap.
- You've redecorated.- Yes.- I don't like it.- Not completely entirely convinced myself. I think there should be more round things on the walls.
Nouveau Doctor, nouveau TARDIS également. Et là j'adopte d'office le nouveau look, avec la bibliothèque qui me rappelle le gigantesque intérieur du 8e Doctor (oui je suis une bibliothécaire sentimentale, suffit de me mettre des vieux bouquins pour me rendre heureuse !)
Et pour finir, je tiens à revenir sur la dernière scène entre le Doctor et Clara que j'ai beaucoup aimée (un peu comme dans The Time of the Doctor, les dix dernières minutes font oublier les cafouillages de l'épisode).
« I'm the Doctor. I've lived for over 2,000 years and not all of them were good. I've made many mistakes, and it's about time that I did something about that. Clara, I'm not your boyfriend. »
Le Doctor qui se présente tel qu'il est (brut de décoffrage même)... et Clara qui a tellement de mal à accepter que c'est bien la même personne.
« And however scared you are, Clara, the man you are with right now... the man I hope you are with, believe me, he is more scared than anything you can imagine right now. »
Le coup de fil du 11e Doctor, qui m'a fait bien plus d'émotion que je n'aurais cru (je ne l'ai pas encore remplacé dans mon cœur, même si je ne doute pas que Capaldi saura lui piquer sa place !).
Et les voilà qui partent ensemble, comme il se doit (avec une petite référence à Rose et au 9e Doctor en prime). Ça ne se fait pas de dire ça dès le premier épisode, mais lorsque j'ai revisionné l'épisode pour compléter ma chronique, je me suis surprise à être conquise par ce nouveau Doctor. Vivement la suite !
L'avis de JainaXF (pour une fois qu'on est à peu près d'accord :D )