On est bien loin de la période où j’allais au ciné toutes les semaines, ça faisait bien un mois que je n’y avais pas mis les pieds. En même temps, il n’y avait pas grand-chose à y voir, et tout à coup, c’est l’avalanche (toutes proportions gardées). Du coup je suis sortie de mon lit dimanche matin pour aller voir Summer Wars.
J’ai entendu parler de ce film dans un des derniers J’irais loler sur vos tombes (plus précisément celui où Alexandre Astier était invité *bave*), où il était comparé simultanément à Juliette je t’aime, Yu-Gi-Oh ! et à Matrix dans la même phrase ou presque. De quoi attirer l’attention.
Il est vrai qu’il est difficile de présenter ce film sans partir dans des comparatifs étranges. Le film s’ouvre sur une présentation d’Oz, qu’on pourrait considérer comme un futur d’Internet, à quelque part entre Facebook, World of Warcraft et Ameli.fr. On y dispose d’un avatar, et on peut retrouver ses amis, faire ses achats, se battre en duel, contacter les administrations ou chercher un itinéraire. Bref, on peut y faire un peu n’importe quoi.
Puis on rebascule dans le monde réel pour suivre les pas de Kenji, surdoué en mathématiques mais pas franchement aidé coté relationnel, qui a la chance d’être « embauché » par Natsuki pour assister à la grande fête de famille ayant lieu pour l’anniversaire de sa grand-mère. Il est sensé jouer le rôle de son petit ami, mais ça il l’apprendra plus tard…
Le voilà donc parachuté dans une immense famille avec oncles et tantes, frères et sœurs, petits et grands cousins… la situation est facile à imaginer : ça court dans tous les sens, ça discute très fort, ça cuisine pour cinquante personnes, ça commente tout à tout bout de champ, le tout sous l’œil de la chef de la famille, une grand-mère dont je n’ai pas retenu le nom mais qu’on appellera « Super Mamie ».
(ça lui va comme un gant, quand je suis rentrée du ciné pour voir les dernières nouvelles question foot, je me suis dit qu’ils auraient bien eu besoin d’une grand-mère comme elle ^^)
Bref dans cette ambiance survoltée, Kenji reçoit un étrange message chiffré qu’il ne peut s’empêcher de déchiffrer, et voilà qu’il se retrouve accusé d’avoir lancé dans Oz un étrange virus qui sème la panique (parce qu’il suffit de pirater le compte du chef de l’Etat pour lancer une bombe atomique, c’est bien pensé comme système quand même). La suite se révèle à la fois chaotique et épique.
J’avoue que ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ri au cinéma, presque à en pleurer. Après tout le coté quiproquo du début où Kenji joue tant bien que mal le petit ami dans cette famille de fous (comme toutes les familles, en fait), on bascule dans une histoire complètement déjantée où réel et virtuel se mélange allègrement, avec des péripéties parfois complètement improbables.
Même si je pense que n’importe qui peut apprécier ce film, il a vraiment un petit coté geek dans sa manière de caser ses références (et ses placements marketing aussi !). Il faut imaginer que la contre-attaque contre le virus ressemble un peu à un croisement entre MacGyver et Sailor Moon.
En fait c’est un peu comme si quand vous essayez de commander un billet de train sur le site de la SNCF et que vous n’arrivez pas à avoir vos 50%, vous pouviez défier l’administrateur système. Ensuite, avec votre avatar de pingouin en tongs, vous le cogniez avec des combo de jeux de bastons jusqu’à qu’il s’incline. Et voilà, vous avez vos 50%. Comment ça c’est surréaliste ?
Bref je m’égare, mais voir ça sur écran c’est assez fantastique, et carrément fendard. Et comme il ne suffit pas qu’un film soit juste drôle, Summer Wars est plutôt chouette visuellement, et a un coté assez émouvant dans ce coté repas de famille loin des clichés (en tout cas quand on se nourrit de films américains, c’est un changement plus qu’agréable) qui rappelle de suite des souvenirs.