samedi 8 octobre 2011

Roverandom - J.R.R. Tolkien


Histoire de varier les plaisirs, et de quitter temporairement les rivages de la Terre du Milieu, j’ai plongé dans un autre ouvrage jeunesse de Sieur Tolkien, Roverandom.

Cette histoire a été inventée par Tolkien pour consoler son fils Michael qui avait égaré son précieux jouet chien pendant les vacances. Il imagina donc toute une série de péripéties qui arrivèrent au jouet (qui était en fait un chien changé en jouet).

Et nous voilà donc partis dans un univers fou où l’on trouve un magicien perse, un sablesorcier, un royaume aquatique, un lunehomme qui vit dans sa tour sur la face éclairée de la Lune, un jardin sur la face cachée du même astre, où les enfants viennent jouer dans leurs rêves, et même un dragon !

On se retrouve en fait avec un conte de fées typique : un jeune chiot est changé en jouet par un magicien après l’avoir impunément mordu, et il se retrouve embarqué dans un périple, bon gré mal gré, qui l’amènera à la fin à retrouver sa forme originelle.

On trouve cependant quelques obsessions propres à Tolkien, et certains passages peuvent assez facilement évoquer ses autres œuvres (le Lunehomme m’évoque beaucoup Tom Bombadil par exemple). Mais ce n’est pas une lecture aussi plaisante que ses autres contes publiés dans Faerie.

Le problème, c’est que Roverandom est publié à partir de différents manuscrits de Tolkien, qui n’a jamais donné de forme finale au conte, et cela se ressent. L’ensemble manque un peu de fignolage, et l’éditeur a préféré laisser certaines contradictions plutôt que de les corriger.

Tout cela est expliqué dans des renvois en fin d’ouvrage qui pollueraient presque la lecture tant ils sont nombreux (86 pour un ouvrage de 100 pages !) et coupent la lecture : ces renvois vont souvent au-devant de l’intrigue, ou dérivent en hors sujet. Mieux vaut ne pas les lire à première lecture.

C’est là où je me rends compte que je préfère nettement le travail éditorial de Christopher Tolkien, qui dans son Histoire de la Terre du Milieu réserve les notes essentiellement aux différences orthographiques des noms, et réalise ensuite un commentaire du texte pour les éléments concernant la création, la rédaction, les évolutions et les références… C'est tout de suite plus agréable à lire.

Dans le cas de Roverandom, on se retrouve finalement avec un conte assez classique, un peu bancal sur les bords, et noyé sous les renvois. Même si l’histoire a son charme (d’autant plus que le livre contient quatre aquarelles et dessins de Tolkien), et que certains passages m’ont fait sourire, ce n’est pas un titre indispensable à lire, à part pour les malades dans mon genre qui veulent TOUT lire de lui.

Une petite citation pour finir, parce qu’elle m’a bien fait rire :
« Stupide chien toi-même. Qui as-dit que tu pouvais t’appeler Rover, toi qui a l’allure d’un chat ou d’une chauve-souris plutôt que d’un chien ? »
Cette déclaration vous laisse comprendre qu’ils se préparent à devenir très vite de très bons amis. C’est ainsi en effet que les petits chiens s’adressent habituellement aux inconnus de leur race.

CITRIQ

2 commentaires:

  1. Je n'arrive toujours pas à me décider si oui ou non j'ai apprécié cette lecture. L'univers dans lequel on s'embarque est vraiment trop étrange et le rythme inégal. L'ambiance aussi m'a dérangée, et pourtant je ne dirais pas que je n'ai pas aimé.

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  2. @Boo
    Je pense qu'il y a de meilleurs textes de Tolkien en fait ^^

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