Voilà, après en avoir fini avec mes épreuves de concours, je peux enfin prendre le temps de me poser pour trier photos et souvenirs d’Epinal. Il y aurait de quoi remplir des pages et des pages (je compte bien soigner mon récit de voyage dans mon moleskine), mais je m’en tiendrais plutôt à une version courte (et déjà trop longue) en ce lieu.
Les Imaginales, c’est une manifestation consacrée aux littératures de l’imaginaire qui se déroule à Epinal pendant quatre jours, dans un cadre très bucolique, au bord de la Moselle. Je tiens d’ailleurs à remercier Ayerdhal qui alors que je débarquais à ma première conférence le vendredi matin, a éclairé ma lanterne sur l’identité de la rivière voisine (en l’occurrence il nous expliquait qu’il avait jeté dedans les cadavres des auteurs absents à la conférence sur les assassins).
L’endroit le plus important des Imaginales, c’est la Bulle aux Livres, gigantesque structure susceptible de vous faire avoir de sérieux problèmes avec votre banquier. On y trouve en effet des livres, des livres, des livres, et si vous calculez bien votre coup (il faut être là au bon moment pour certains), vous pouvez même trouver leurs auteurs juste derrière les piles pour papoter ou faire des dédicaces.
On y trouve aussi entre autres des vendeurs de livres d’occasion, des stands de petits éditeurs et d’associations (dont celui du Club Présence d’Esprit, avec sa loterie qui m’a valu la chance de faire la une de Vosges Matin avec un Harlequin dans les mains, merci Lhisbei !) et une fresque réalisée en live.
Il y a aussi une buvette à des tarifs défiant toute concurrence. Ça n’a l’air de rien mais l’entrée aux Imaginales est gratuite, et on peut facilement manger sur place pour moins de cinq euros (avec des sandwichs, des salades et des assiettes de charcuterie…). Sans parler de l'assortiment de sirops disponibles fort sympathique (à 30 cts le verre, sachant que vu la dose de sirop dans le verre, je le rallongeais ensuite, c’est très rentable le sirop à la violette). Bref non seulement on mange bien, mais du coup c’est autant d’économies à investir sur les livres !
Pour la petite anecdote, ayant oublié ma bouteille d’eau en partant de Paris, j’ai dû en racheté une à la gare de l’est, je n’ai toujours pas digéré les 2,50 euros qu’elle m’a coûté, ce qui explique sûrement que le prix des boissons ait été au centre de mes préoccupations tout le week-end !
En plus cette année ils proposaient un gobelet réutilisable à un euro qu’il était difficile de ne pas adopter (comme quoi les fans de SF ne font pas que piquer les verres, des fois, ils les achètent !), ça vaut bien une affiche ou des marque-pages en guise de souvenir !
Autour de la Bulle des Livres, on trouve les espaces de conférence. Un dans un bâtiment en dur, et les deux autres dans des édifices temporaires au décor fort délicieux, les Magic Mirrors.
C’est le côté amusant des Imaginales, le programme des conférences est tellement riche qu’on passe son temps à courir d’un Magic Mirror à l’autre, et à faire des choix drastiques lorsque deux conférences nous intéressent à la même heure (heureusement on peut retrouver celles qu'on a manquées sur
le site d’ActuSF).
Pour ma part j’en ai suivi sept en deux jours, ce qui représente déjà un sacré programme (j’ai même allègrement séché celles du samedi matin pour cause de saturation). Toutes ne sont pas égales en intérêt, tout dépend des intervenants, du thème aussi (pas toujours facile), et aussi du degré de fatigue des auteurs. Par contre elles donnent en général toutes envie de lire les textes des auteurs présents, ce qui est très mauvais pour le compte en banque.
J’ai beaucoup apprécié l’entretien avec Elisabeth Vonarburg (pas toujours évident à suivre, mais apportant un autre éclairage sur ses ouvrages, et j’admire comment elle arrive à tout faire tourner autour d’elle sans paraitre trop nombriliste pour autant !) et celui avec Naomi Novik (pile au moment de la démonstration de canon, pour une auteure qui écrit à l’époque napoléonienne, c’était bien marrant –même si tout le monde a frôlé la crise cardiaque-).
Côté conférences thématiques, j’ai beaucoup apprécié celles qui ne se contentaient pas de confronter des auteurs sur un thème, mais ajoutaient un peu de « fond », comme celle sur les Dragons (où on retrouvait Pierre Pevel, Naomi Novik mais aussi Marie-Charlotte Delmas qui a écrit une étude sur le dragon), ou celle sur la Fin du Monde (avec d’un côté un journaliste ayant écrit un livre sur cette histoire de 2012, et de l’autre Pierre Bordage).
Les Imaginales, c’est aussi une Bulle de Jeux (qui faisait bien envie, mais je n’ai pas eu le temps d’y mettre les pieds), des animations le soir (Murder Party, concert du Naheulband), des (petits-) déjeuners avec des auteurs, un stand où l’on peut échanger son vieux téléphone contre un livre neuf…
Bref on ne risque pas de s’y ennuyer, et en fait, on n’a jamais le temps de tout faire vu qu’on est aussi là pour voir des gens ! Ca parait un peu trivial, mais c’est aussi le grand plaisir des Imaginales, si bien que j’ai abandonné certaines conférences pour passer plus de temps à papoter.
Il y avait
Shaya et
Olya, avec qui je partageais chambre d’hôtel (le formule 1 était une bonne affaire, mais la prochaine fois on vise la salle de bains dans la chambre !) et demi-tours sur la route (on ne s’est perdues que trois fois en trois jours, ce qui est plutôt un bon score quand on sait qu’on n’avait qu’un itinéraire mappy pour tout guide !).
J’ai retrouvé avec plaisir
Lhisbei (et sa loterie qui peut vite devenir addictive),
Tigger Lilly (toujours là pour twitter la moindre bêtise qui sort de votre bouche),
Endea (à qui je ne céderai pas mon badge de monstre vert !),
Tortoise (et son sherpa). J’ai aussi pu faire connaissance de
Snow (GPS non-officiel des Imaginales),
Cedric (dont l’accent m’a donné l’impression de rentrer un peu chez moi, merci !),
Julien et son ami-qui-n’a-pas-de-blog (même que ça fait plaisir de se voir enfin), et sûrement d’autres que j’ai oublié…
On se croisait au fil des conférences et au hasard dans la Bulle des Livres, au déjeuner ou au dîner (il y avait un repas de blogueurs samedi soir, mais ne me demandez pas combien on était, je ne connaissais pas la moitié des personnes de toute façon !).
C’était fort chouette de pouvoir papoter avec tout le monde, de se refiler des idées de lecture, et plus généralement de partager notre passion autrement que par l’intermédiaire des forums et des blogs. Ce n’est pas parce que nous sommes des geeks irrécupérables (surtout dans mon cas) que nous sommes forcément associables !
Terminons par le sujet brûlant, les achats.
Je n’avais pas prévu d’en acheter autant, mais je me suis fait plaisir, c’est d’autant plus facile quand on a les auteurs sous la main (et encore, j’aurais pu faire pire). J’ai acheté onze livres en tout, mais dans le tas il y a deux cadeaux, ça ne compte donc pas. Pour le reste, voilà le détail, avec d’abord les occasions :
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La trace des rêves de Jean-Pierre Andrevon (en fait gagné à la loterie de Présence d'Esprit, où il était très dur de choisir son lot, c’est l’occasion de découvrir Andrevon, et il parait que ça ressemble au
Monde vert)
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La chasse au mirage de Gary Russell (un livre
Doctor Who, et j’avais bien aimé le style de l’auteur sur
un autre roman DW)
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La vie secrète et remarquable de Tink Puddah de Nick DiChario (en prévision de la lecture de juillet
du Cercle, si tout va bien)
- La Dame de la haute tour, une anthologie de Anne McCaffrey (pour le challenge Anne McCaffrey –non ne me demandez pas comment je vais lire tout ça-)
Et puis du côté des livres neufs et dédicacés par leurs auteurs :
- Téméraire 5 : la victoire des aigles de Naomi Novik (je l’ai pris en grand format pour garder l’unité de ma série, ma maniaquerie me perdra !)
- La Brume des jours de Anne Fakhouri (qui n’avait encore jamais dédicacé son livre à une Clara)
- A comme association : la pâle lumière des ténèbres de Erik L'Homme (on va dire que c'est la faute d'Olya, et aussi un peu de l’auteur qui a bien vendu la série lors d’une conférence)
- Le jeu des sabliers de Jean-Claude Dunyach (tout ça c’est de la faute de M. Lhisbei qui est passé devant moi avec deux livres du monsieur !)
- Chroniques du pays des mères de Elisabeth Vonarburg (pour remplacer mon exemplaire tout abîmé et avoir un peu d’unité avec mon édition du Silence de la Cité)
Bref, je suis ruinée ! Mais c’est agréable de se faire plaisir de temps en temps, et tous ces titres ne devraient pas rester trop longtemps dans ma PàL normalement. En tout cas je suis bien contente de m’être lancée dans l’aventure cette année, et je n’hésiterais pas à y retourner. Et si mon emploi du temps (et mon banquier) me le permet, j’irais aux Utopiales à la fin de l’année.