vendredi 30 septembre 2016

Club Uranium (Origines 3) – Stéphane Przybylski


Après Le château des millions d’années et Le marteau de Thor, je continue à suivre les aventures de Friedrich Saxhäuser avec Club Uranium, troisième volet de la tétralogie Origines qui s’amuse à revisiter la Seconde Guerre mondiale sous le prisme de l’histoire secrète à la sauce extra-terrestre. La recette fonctionne toujours aussi bien, malgré quelques longueurs.

Si Le marteau de Thor se terminait avec des protagonistes éparpillés aux quatre coins du globe (d’autant plus que les Américains entraient dans la danse), Club Uranium joue plutôt la carte de la convergence avec une intrigue très simple : une course-poursuite pour récupérer l’épave du vaisseau extra-terrestre abattu dans le tome 1.

Tout le monde envoie donc son équipe au Proche-Orient (sauf les Français, mais ils viennent un peu de se prendre une sacrée mandale, on les comprend), sauf qu’en période de guerre les déplacements ne sont pas toujours simples et qu’on n’est jamais à l’abri d’un retournement de veste…

L’histoire se déroule selon le procédé habituel avec un éclatement des points de vue et une alternance de flash-back et de flash forward. Et une fois encore on se régale d’un récit aussi distrayant qu’érudit, qui arrive à mêler un arrière-plan historique très dense et un bon esprit d’aventure, avec des retournements parfois un peu faciles et un certain goût du cliffhanger.

Je suis assez admirative de cette construction très maîtrisée, la forme montre cependant quelques faiblesses compte tenu de la longueur du roman (582 pages hors annexes, du coup il ne comptera même pas pour le pavé de l’été !).

En effet ayant tendance à pratiquer la lecture en pointillé au gré des transports en commun, je me suis souvent égarée entre les protagonistes et les différents pans de l’intrigue. Les chapitres courts et fragmentés et le fait de jongler d’un point de vue à un autre et d’une année à une autre n’aident pas forcément à trouver ses repères ou à développer l’empathie qui permettrait d’accrocher un peu avec les personnages (même si compte tenu des personnages ce n’est pas forcément un mal !).

Si c’était à refaire je lirais ce tome-ci pendant mes vacances par grandes séquences, avec un schéma pour mieux situer tous les personnages (pour la petite anecdote j’ai réalisé vers la fin du livre que je me mélangeais notamment les pinceaux entre Heinrich Himmler et Reinhard Heydrich !).

Cela ne m’a pas empêché d’apprécier l’aventure car Club Uranium, à l’image des deux livres précédents est un excellent livre de divertissement très documenté. Et contrairement au Marteau de Thor qui semblait faire un peu de sur place, Club Uranium contient son lot d’avancées qui promet un joli feu d’artifice final (avec l’entrée en scène de l’URSS peut-être ? Pour le moment je m’étonne presque de son absence).

J’ai donc fort hâte de lire la suite pour connaître le fin mot de l’histoire, mais je ne dirais pas non à un résumé des forces en présence ou à une présentation des principaux personnages en annexe pour aider mon pauvre cerveau à s’y retrouver !

CITRIQ

lundi 26 septembre 2016

Kubo et l'armure magique – Travis Knight


C’est presque à l’aveugle que je suis allée voir ce film d’animation, dont j’avais à peine vu une bande-annonce… et quelle claque ! Il est déjà fort agréable de voir un film sans avoir l’impression d’avoir vu tous les moments importants dans le trailer, mais on apprécie encore plus la séance quand le film en question se révèle un petit bijou sur tous les plans.


Kubo et l’armure magique est un film d’animation qui nous raconte le voyage de Kubo, un jeune garçon qui vit seul avec sa mère et qui gagne sa vie en racontant des histoires sur la place du village, grâce à des origami qu’il anime en jouant du shamisen.

Un jour, il commet l’erreur de ne pas rentrer avant la nuit, ce qui lui attire forcément des ennuis. Aidé par une statue de singe animée par la magie et par un guerrier changé en scarabée, il va devoir retrouver les trois pièces d’une armure magique pour sauver sa vie.


L’histoire peut vous sembler un peu bateau sur le papier : le jeune héros qui part en quête d’un objet magique, on a déjà vu ça mille fois. Mais sur ce cadre classique, c’est une superbe histoire qui se tisse, qui exploite certes à fond le schéma de la quête (compagnons d’aventure et défis mortels inclus) mais avec quelques originalités bienvenues.

On appréciera déjà que le héros ait un pouvoir atypique, l’animation d’origami (ce qui est en même moins courant que le lancer de boule de feu ou la télékinésie !), mais aussi que le film ne tourne pas en simple histoire de vengeance. Kubo et l’armure magique n’a pas peur d’être triste et ose offrir une autre définition du courage (qui n’équivaut pas forcément à affronter un gros monstre avec une épée).

Le tout est porté par des personnages très attachants et une jolie narration qui ne cesse de jouer sur les motifs récurrents et n’hésite pas à interpeller le spectateur, et ce dès le début du film :
« If you must blink, do it now. Pay careful attention to everything you see no matter how unusual it may seem. If you look away, even for an instant, then our hero will surely perish. »
(on passera sur le fait que cette phrase fera rire –ou frémir- intérieurement tout fan de Doctor Who)



Si l’histoire en elle-même s’élève au niveau du film jeunesse lambda (bien plus que le récent Comme des bêtes par exemple), ce qui rend Kubo et l’armoire magique exceptionnel, c’est la qualité de l’animation et la beauté des images.

Les premières images sont à couper le souffle, et le reste du film l’est tout autant : jolis décors, personnages magnifiques et chaque animation d’origami est un régal pour les yeux. L’esthétique japonisante qui se ressent à chaque image ne gâche rien non plus.

Comme je suis allée voir ce film sans me renseigner, je ne savais pas qu’il était l’œuvre des studios Laika, qui ont produit le film Coraline. Quelle n’a pas été ma surprise du coup de découvrir durant le générique de fin qu’il s’agissait de stop-motion. Les marionnettes et les images de synthèse se marient tellement bien qu'on n’y voit que du feu (même si la qualité des animations aurait dû m’interroger, mais j’étais trop occupée à baver devant les images).


Si vous avez envie de voir une belle histoire qui vous en mettra plein les yeux tout en faisant chavirer votre cœur, n’hésitez pas à courir voir ce petit bijou d’animation qui a de fortes chances de finir dans mes coups de cœur de l’année.

mardi 20 septembre 2016

Pottermore présente… (3 mini-guides sur Harry Potter) - J. K. Rowling


Après quelques années de disette, l’univers d’Harry Potter se réveille en cette fin d’année. Entre la pièce de théâtre et le premier film des Animaux fantastiques, c’est trois petits ebooks qui ont discrètement été publiés ce mois-ci, avec des titres plutôt sympathiques (surtout en VO) :
  • Poudlard Le Guide Pas complet et Pas fiable du tout (Hogwarts: An Incomplete and Unreliable Guide)
  • Pouvoir, Politique et Esprits frappeurs Enquiquinants (Short Stories from Hogwarts of Power, Politics and Pesky Poltergeists)
  • Héroïsme, Tribulations et Passe-temps Dangereux (Short Stories from Hogwarts of Heroism, Hardship and Dangerous Hobbies)
Il ne s’agit ni de romans ni de nouvelles mais de compilations de textes écrits par J.K. Rowling sur l’univers Harry Potter : on y évoque l’histoire de l’école, la vie de certains personnages ou le fonctionnement certaines choses dans le monde magique.

Quand on aime les livres et qu’on est avide de détails, c’est très agréable à lire, on retrouve bien l’humour léger caractéristique de tout l’univers et on apprend plein de choses. Après la pièce de théâtre, cette lecture a réveillé ma passion pour cet univers, et m’a donné envie de relire les livres.

J’ai beaucoup apprécié d’en savoir plus sur le Poudlard Express, de connaître en détail la vie de Minerva McGonagall (qui a eu une vie bien plus remplie qu’on pourrait le croire) et d’avoir enfin la réponse à une question capitale, à savoir Salazar Serpentard était-il un pervers pour planter l’entrée de sa Chambre des Secrets dans les toilettes des filles ?!

Ce qu’il faut savoir cependant, c’est que la plupart de ces textes ont déjà été publiés sur Pottermore. Si vous avez déjà lu tout ce qui se trouvait sur le site en question, vous risquez donc de vous sentir floué.

Pour ma part, ayant fréquenté le site assez rarement, j’ai trouvé plutôt agréable de découvrir ces textes, et surtout de pouvoir les embarquer sur sa liseuse pour les parcourir dans mon lit ou dans les transports en commun.

Les ebooks sont vendus à petit prix (2,99 € chacun), et il y a tout de même un peu de travail éditorial : les textes sont classés et présentés par thématique et chaque ebook est doté d’une sympathique couverture.A vous de voir s’il est nécessaire de les acheter ou non, selon votre niveau de pottermania et l’usage que vous comptez en faire (c’est une mine d’or pour les auteurs de fanfiction je pense).

Je regrette presque qu’ils n’existent pas en version papier, car si je me fie aux couvertures et aux titres, il y avait moyen de faire de très jolis livres… et tant qu’à faire, autant en profiter pour enfin concrétiser l’encyclopédie HP que projetait d’écrire J.K. Rowling à une époque.

samedi 17 septembre 2016

Danny, le champion du monde – Roald Dahl


Danny, le champion du monde a toujours été présent dans la bibliothèque familiale, aussi loin que je me souvienne, mais je n’avais jamais lu ce roman de Roald Dahl jusqu’à maintenant, la faute à une couverture moins attrayante (Quentin Blake n’est pas au rendez-vous) et à une thématique moins fantastique que ce à quoi j’étais habituée. Le HS de Lire sur Roald Dahl m’a donné envie de lui donner sa chance, et maintenant je regrette presque d’avoir attendu aussi longtemps pour le découvrir !

Danny, le champion du monde raconte l’histoire de Danny, un jeune garçon qui vit seul avec son père garagiste dans une roulotte. Un cadre qui peut sembler un peu triste au premier abord, mais il n’en est rien car, pour citer Danny, « mon père était, sans l’ombre d’un doute, le plus merveilleux et le plus épatant des pères dont un petit garçon pût rêver ».

Le père de Danny est en effet entièrement dévoué à son fils : il prend soin de lui, lui apprend la mécanique automobile et lui raconte des merveilleuses histoires (dont une sur un Grand Gentil Géant chasseur de rêves qui finira par avoir son propre roman…). Mais il a également une passion secrète que Danny découvrira un soir de ses neuf ans : le braconnage.

La découverte de ce secret va entraîner Danny et son père dans une aventure rocambolesque impliquant des faisans, des raisins secs, des chapeaux, des chandails noirs et même un landau !

Ce qui frappe à la lecture de ce roman, c’est la force de cette relation père-fils : ils sont seuls (la mère de Danny est morte) et vivent presque dans le dénuement (dans une roulotte sans eau ni électricité), mais ils sont heureux grâce à tous les moments qu’ils partagent ensemble, les bons comme les mauvais.

J’ai aimé le fait qu’ils soient presque sur un pied d’égalité : Danny a son lot de bonnes idées, et il va se retrouver à sauver son père à un moment (dans une aventure extrêmement simple mais ô combien épique pour un enfant de son âge), mais lorsqu’ils montent leur grand coup, son père mène l’affaire parce qu’il maîtrise le sujet. Bref ce n’est ni l’histoire de Danny, ni celle de son père mais bien des deux ensemble.

Tout cela est sans doute un peu idéaliste, de même que la connivence entre les habitants du village sur la fin, mais il est bon des fois de lire des romans qui font chaud au cœur et qui rappellent qu’on n’est pas obligé de cracher en permanence sur ses voisins, qu’on peut aussi comploter contre un méchant homme de pouvoir imbu de lui-même et s’en sortir indemne !

Bref si comme moi vous avez jadis écarté ce Roald Dahl (ou si vous ignoreriez son existence, ce qui est possible vu qu’il est édité au Livre de poche jeunesse contrairement à la majorité des textes de l’auteur), n’hésitez pas à le rattraper, c’est un bon petit moment de lecture qui fait chaud au cœur.
« Message aux enfants qui ont lu ce livre : quand vous serez grands et qu'à votre tour vous aurez des enfants, n'oubliez surtout pas cette chose capitale : ce n'est pas du tout rigolo d'avoir des parents trop sérieux. Ce que les enfants veulent –ce qu'ils méritent– ce sont des parents plein de vie. »

CITRIQ

mercredi 14 septembre 2016

L’homme qui mit fin à l’histoire – Ken Liu


Des fois, il y a des livres qui nous laissent sans voix. Non pas parce qu’ils sont affreusement mauvais mais parce que leur lecture entraîne un tel torrent d’émotions et d’interrogations qu’on est juste incapable d’en faire la synthèse.

C’est le cas de L’homme qui mit fin à l’histoire, une novella de Ken Liu (dont j’avais déjà fort apprécié le recueil La ménagerie de papier), qui raconte sous forme d’un faux-documentaire (comme la nouvelle Aimer ce que l'on voit de Ted Chiang) comment un historien et une physicienne du futur inventent un moyen de voyager dans le temps pour voir l'histoire s’écrire en direct.

L’historien choisit d’aller observer l'Unité 731, un camp installé en Chine par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale pour y réaliser d'horribles expériences. Une période sensible de l’histoire donc, dont l’existence a très souvent été niée, si bien que les expériences de l’historien déclenchent toutes sortes de réaction en Chine et au Japon, chez les familles des victimes et chez les anciens bourreaux, dans le monde scientifique et du côté du commun des mortels.

Il ne m’est pas facile de parler de ce texte qui m’a littéralement prise aux tripes, de par son sujet, certes très dur, mais aussi par toutes les interrogations qu’il aborde. A la fin de la lecture, j’avais les yeux franchement humides et j’avais bien de la peine à trier toutes mes impressions.

L’homme qui mit fin à l’histoire est une novella brillante sur le fond comme sur la forme. Elle ne néglige ni l’émotion ni la réflexion et réussit à poser bien plus de questions en une centaine de pages que bien des pavés, avec une volonté de multiplier les points de vue qui force le respect.

C’est d’ailleurs ce qui m’a parlé dans ce texte : il donne à voir mais laisse le lecteur seul juge face à la complexité des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, tout en lui rappelant que rien n’est jamais complètement noir ou complètement blanc.

Où commence et où s'arrête le devoir de mémoire ? Doit-on porter le poids des horreurs de nos ancêtres ? Qu'est-ce que la vérité ? Qu'est-ce que l'Histoire ? Il n'y a pas de réponse simple à toutes ces questions, mais l'important c'est de continuer à se les poser, à étudier les différentes possibilités.

Et c’est ce que fait brillamment cette novella dont je vous recommande vivement la lecture, d’autant que son argument SF reste au final assez léger (un peu de physique vite expédié) pour la rendre accessible au commun des mortels et qu’elle permet de découvrir le versant asiatique de la Seconde Guerre Mondiale, une partie de notre histoire qu’on connaît généralement assez mal.

CITRIQ


106 p.

lundi 12 septembre 2016

Audience captive – Ann Warren Griffith


Comme je traversais en ce moment une petite période panne de lecture, j’ai opté pour le meilleur des remèdes : le format court. Et ça marche, comme en témoigne Audience captive, petit ouvrage découvert grâce à Lune et à Efelle. Une lecture courte par la taille mais grande par ses idées !

Audience captive nous emmène dans un monde où la publicité est devenue tellement omniprésente que ce sont les produits eux-mêmes qui assurent leur propre promotion. Imaginez un peu des sodas qui vous invitent à vous désaltérer ou un produit de nettoyage qui vous incite à récurer encore et encore votre maison.

Dans ce monde où tout le monde est heureux de faire partie de cette société d’ultra-consommation, un personnage détonne : la grand-mère de Mavis, une dangereuse criminelle qui s’oppose au système… en portant des bouchons d’oreille ! Et sa famille craint qu’elle ne récidive lors de sa sortie de prison !

Le postulat de base est donc à la fois délirant et extrêmement juste, et si ce n’est la présence d’une ménagère américaine typique des années 50, ce texte aurait presque pu avoir été écrit hier tant il est encore d’actualité.

Le texte est court (40 pages) mais il se savoure comme une gourmandise grâce à son humour très piquant. Je vous en recommande donc vivement la lecture entre deux pavés. On aurait de toute façon tort de se priver de ce petit plaisir, d’autant plus qu’il s’agit de la seule (ou de l’une des deux) nouvelle de SF écrite par l’auteur, quelle classe de faire aussi bien avec un seul texte !

Cela justifie d’autant plus de l’éditer comme un livre à part pour en garder la trace, avec comme toujours quelques éléments de contexte intéressants apportés par l’éditeur. Et puis ça devient beaucoup plus facile de la faire circuler dans son entourage, d’ailleurs j’en ai déjà imposé à la lecture à M. Vert !

CITRIQ

vendredi 9 septembre 2016

Recueil factice - Août 2016

Huitième mois de l’année, huit livres lus et 8 films et séries évoqués, on dirait bien que je continue les suites de chiffres régulières !



LIVRES


Véridienne (Récits du Demi-Loup 1) – Chloé Chevalier

Les Terres de l’Est (Récits du Demi-Loup 2) – Chloé Chevalier

Omale 1 – Laurent Genefort

Le chevalier errant suivi de l’épée lige – George R. R. Martin
J’avais lu une première fois ce livre sans aucune connaissance du Trône de fer, il était plus que temps d’y replonger avec une meilleure connaissance de l’univers. Ces deux histoires de chevalerie à Westeros sont fort chouettes à suivre, très simples comparées aux romans, mais l'auteur en profite pour donner un aperçu du passé très dense et complexe de son monde… ce qui est un bien et un mal puisqu'on s'égare à la lecture, mais en même temps cela donne envie d'en savoir plus (et en avant pour le site de la Garde de nuit !).

L’œuf de dragon – George R. R. Martin

La danse des étoiles – Spider et Jeanne Robinson

Harry Potter and the cursed child – J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany

Le bal des sorcières – Alain Surget



FILMS


Comme des bêtes - Yarrow Cheney et Chris Renaud
Je suis un peu déçue de ce film où les meilleurs moments étaient pour beaucoup dans les bandes-annonces. Cette idée de se pencher sur les animaux de compagnie lorsqu’on n’est pas là est chouette, mais l'histoire est finalement très classique et si je ne doute pas qu'un enfant se régale, il manque quelques références et double-sens cachées pour conquérir un public plus âgé. A noter qu'un court métrage avec les Minions précède le film, et c'est tout juste s'il ne vole pas la vedette au film !

Jason Bourne – Paul Greengrass
Le (enfin un des nombreux) film d'action du mois d'août, où l'on retrouve notre cher Jason Bourne qui sort encore de sa retraite pour se confronter une fois de plus à la CIA. Jason Bourne, c'est un peu comme James Bond, chaque film semble fonctionner avec le même cahier des charges (une course-poursuite, un directeur de la CIA véreux, une jolie fille ou deux, quelques voyages et quelques séquences de piratage informatique un peu surréalistes), si bien que c'est extrêmement confortable à regarder, on sait à quoi s'attendre et on en a pour son argent. On appréciera en passant l'incroyable pouvoir de zoom des caméras de surveillance et la présence de Vincent Cassel en homme de main bien brutal.

Moi, moche et méchant 2 – Chris Renaud et Pierre Coffin
Je ne sais pas comment je m'étais débrouillée mais j'avais raté cet épisode de l’univers de Gru et de ses minions. C'est désormais réparé, et cette suite est fort amusante avec ce grand méchant pas vraiment méchant qui se retrouve entraînée dans une aventure très « Jamesbondienne » jusque dans la musique. Etant donné que j'ai tout oublié du premier film ou presque, je ne sais pas ce qu'il me restera de celui-ci d'ici quelques mois, mais c'est un excellent moment de détente.

Le parrain - Francis Ford Coppola
Et un rattrapage de classique, un ! C'est toujours intéressant de se plonger dans ce genre de film : comparé aux standards actuels, le Parrain est un film long (3h) et qui prend son temps (la scène du mariage en guise d'exposition donne le ton), et pourtant on ne s'y ennuie pas une seconde, on a envie de savoir quelle direction l'intrigue va prendre. Il y a un sacré casting, une très belle ambiance (je ne pense pas qu'aujourd'hui on prendrait autant la peine de faire autant de scènes bilingues) et je comprends mieux désormais certaines références culturelles !

S.O.S. Fantômes (2016) – Paul Feig
En inconditionnelle des deux premiers films, je ne pouvais pas laisser passer ce remake, d'autant plus lorsque j'ai vu qu'il mettait en scène un quatuor exclusivement féminin (une excellente idée, on devrait plus souvent voir des bandes de copines sauver le monde au lieu de se soucier de leurs histoires d'amour et de shopping !). L'intrigue reprend globalement celle du premier film, avec quelques belles trouvailles et une bonne dose d'actualisation. J'ai aimé l'ambiance, la réécriture plutôt intelligente, les bonnes vannes, les effets spéciaux bien mieux réussis et l'incroyable Kevin (je ne pourrais plus jamais regarder Thor de la même façon !). A noter que le film exploite vraiment bien la 3D et que la VF est tout à fait honorable (je n’avais pas trop le choix en vacances), autant dire que c'est une excellente comédie estivale où l'on s'amuse bien.

Star Trek sans limites – Justin Lin



SÉRIES



The Musketeers – Saison 3
Cette troisième saison a peiné à me convaincre, la faute à des intrigues qui tournent un peu en rond (enchaînant complot sur complot) et à des méchants guère convaincants (le demi-frère bâtard du roi et son homme de main avec le capitaine des gardes rouges bien sûr !). On s’amuse toujours de certains personnages hauts en couleur et de la tendance innée de tous ces charmants acteurs à perdre leurs vêtements, mais il manque vraiment un petit quelque chose pour élever le niveau de la série. Quelque part je pense que la disparition du cardinal Richelieu Richelieu, un méchant original et ambigüe a vraiment nui à la série (mais c'était pour la plus noble des causes : Doctor Who !). Je garderais néanmoins un souvenir affectueux (même si c’était moins drôle que Merlin, bien que dans le même esprit).

The Shannara Chronicles – Saison 1
J'aurais certainement été plus dure dans ma brève si je n'avais pas regardé cette série pendant les vacances en faisant des puzzles (on a les occupations qu'on peut quand on n'a pas de réseau !). Les Chroniques de Shannara, qui adapte les romans de Terry Brooks, est en effet très facile à critiquer avec son intrigue ronflante de clichés (des élus, des prophéties, le retour du mal et un vieux sage qui ne convainc plus personne entre autres), ses acteurs à la plastique trop parfaites et son ambiance musicale très ado (normal, c'est une série MTV !)... mais c'est facile à suivre, tellement prévisible que ça en devient drôle et petite originalité quand même, la série est située dans un univers de fantasy post-apocalyptique (comprenez que les elfes ont refait surface après une guerre nucléaire sur Terre) ce qui lui donne une ambiance un peu particulière. A noter qu’on y croise John Rhys-Davies (aka Gimli fils de Gloin) en roi des elfes, rien que sur le papier c’est hilarant !



SORTIES


Paula Modersohn-Becker au Musée d’art moderne de la ville de Paris



JEUX VIDÉO

Peu de grandes avancées ce mois-ci, j’ai alterné entre Fallout Shelter sur la tablette en vacances et un peu de Dragon Age : Origins à la maison sur le PC pour avoir un belle sauvegarde à importer dans sa suite.



AU PROGRAMME EN SEPTEMBRE

  • Finir le Bifrost sur Ursula K. Le Guin ;
  • Lire ma PàL de rentrée ;
  • Essayer de fournir encore quelques participations aux challenges de l’été (si possible)…
  • … et terminer la page de récapitulatif des challenges que j’ai commencé ;
  • Avancer dans House of Cards (saison 3 terminée), Orange is the new black (saison 3 terminée également), Dark Matter (saison 2 en cours) et Mr. Robot (saison 2 mise en pause en attendant que tous les épisodes soient sortis sinon on s’y perd).

mardi 6 septembre 2016

La danse des étoiles – Spider et Jeanne Robinson



La danse des étoiles est un roman qui me faisait très envie depuis sa réédition chez ActuSF à cause de son sujet : la danse. Les romans de science-fiction qui en parlent ne sont pas légions (à ma connaissance) et ceux qui s’amusent à inventer une danse du futur sont à n’en point douter encore plus rare.

C’est pourtant le postulat de base de ce roman qui met en scène une danseuse talentueuse, Shara Drummond, qui n’a pas le bon gabarit pour être acceptée dans une compagnie de danse. Avec l’aide de son opérateur vidéo, Charles Armstead, elle va donc chercher à inventer une nouvelle forme de danse dans l’espace, là où la gravité n’existe pas.
« Comme un enfant apprend à marcher, Shara apprit à voler. »
Assez étrangement, cela donne l’impression que le premier tiers du roman (que je soupçonne d’avoir été un texte isolé avant d’avoir des suites) est plus un roman sur la danse que sur la science-fiction, qui joue un rôle finalement assez faible : on y parle technique, entraînement, répétitions et représentation.

Jeanne Robinson, qui co-écrit ce roman, est danseuse et on sent qu’elle maîtrise son sujet. C’est vraiment un atout pour donner corps à l’idée de la danse dans l’espace, cependant cela a ses limites quand on a parfois du mal à se représenter les choses. Ce qui ne m’a pas empêché d’admirer la démarche du personnage de Shara, qui va jusqu’au bout de sa création.

Une fois passé le premier tiers, le roman devient plus « science-fictionnesque » (avec l’apparition de quelques aliens). J’ai bien apprécié qu’il reste à échelle humaine en quelque sorte : le récit s’en tient à des éléments relativement réalistes, à savoir des stations orbitales et des voyages dans le système solaire.

La danse continue à jouer un rôle primordial (notamment avec le côté très « terre à terre » de la création d’une compagnie de danseurs en chute libre), avec toute une problématique fort intéressante d’adapter l’être humain à une vie sans point de repère.

J’ai un peu moins accroché à cette deuxième partie, une fois passé l’émerveillement des danses de Shara dans la première partie. L’intrigue est bien menée et les idées fort intéressantes, mais j’ai trouvé que l’ensemble était de facture très classique au final. Cependant je pense que c’est plutôt moi qui fait la fine bouche qu’un réel défaut du roman

La danse des étoiles offre en tout cas une aventure spatiale plaisante et originale avec une thématique peu courante et utilisée avec originalité. Et qui offre quelques jolis passages à citation avec ça :
« Et la danse nouvelle disait : Voici ce que c’est d’être humain : voir la futilité essentielle et existentielle de toute action, de toute lutte – et agir, lutter. Voici ce que c’est d’être humain : se tendre toujours vers ce qui est hors d’atteinte. Voici ce que c’est d’être humain : vivre toujours ou mourir en essayant. Voici ce que c’est d’être humain : poser perpétuellement les questions sans réponse possible, dans l’espérance que les poser hâtera la venue du jour où il y sera répondu. Voici ce que c’est d’être humain : lutter face à la certitude de l’échec. »

CITRIQ

vendredi 2 septembre 2016

Star Trek sans limites – Justin Lin


Après le Star Trek Into Darkness qui m’avait plutôt laissé un mauvais souvenir (ironiquement assez mal retranscrit dans ma chronique, c’est marrant de voir ce qu’il reste trois ans après !), j’étais assez circonspecte à l’idée d’un nouveau film Star Trek, d’autant plus que l’argument « par le réalisateur de Fast&Furious » ne jouait pas forcément en sa faveur (comme ils n’allaient pas assez vite dans le film précédent). Mais finalement contre toute attente, ce troisième film Star Trek s’est révélé une bonne surprise.


Quelques années après le film précédent, Kirk est toujours capitaine de l’Entreprise, vaisseau qui explore l’espace infini et tout le tralala. Son équipage n’a pas changé, mais lui si. En son for intérieur, il commence à se faire vieux : voilà qu’il atteint l’âge qu’avait son père lorsqu’il est mort. Heureusement qu’il y a toujours une mission de sauvetage à mener pour se changer les idées !

Star Trek sans limites (pour une raison que j’ignore celui-là a été traduit alors que de mémoire Into Darkness avait été vendu tel quel, allez comprendre pourquoi) met donc en scène la « crise de la quarantaine » de nos héros, mais rassurez-vous cela n’occupe pas tout le film : on a le droit à son quota de scènes d’action et de batailles spatiales.


Mais tout de même cela marque un tournant dans le personnage de Kirk, et qu’est-ce que ça fait du bien de le voir enfin perdre un peu de son côté « tête brûlée qui fonce droit dans le tas » ! C’est un des plus bels apports de ce film : calmer un peu le personnage pour pouvoir l’inscrire dans (on l’espère) la durée.

Dans la même lignée, j’ai également apprécié que l’intrigue s’appuie un peu plus sur l’ensemble de l’équipe, au lieu que la plupart d’entre eux fassent de la figuration pendant que le capitaine sauve l’univers. Tous n’ont pas un rôle capital mais j’ai bien aimé que certaines situations se résolvent en faisant un peu plus appel aux forces de chacun.


L’intrigue est somme toute assez classique (et un peu prévisible avec cela) mais pour un blockbuster estival, c’est acceptable malgré quelques grosses ficelles. La bonne ambiance et la beauté de certaines images (notamment la station spatiale) permettent de passer outre, ainsi que le fait que l’esprit Star Trek soit un peu plus au rendez-vous (en tout cas c’est l’impression que la novice que je suis a eu) avec une résolution pas si bourrine que ça.

Un seul regret à signaler néanmoins : certaines scènes d’action sont ultra-confuses (je n’ose imaginer ce que cela donne en 3D). Mais si on laisse de côté ce défaut (presque inattendu), on passe néanmoins un bon moment. Ce film m’a largement réconcilié avec l’univers du coup !