Harry Potter et la Coupe de Feu
(spoilers-dragons en vue)
(spoilers-dragons en vue)
Des fois que vous ne l’ayez pas remarqué, nous sommes le 31 juillet, il faut donc souhaiter un bon anniversaire à Harry Potter qui réussit à atteindre aujourd'hui (ou peut-être pas, pour ceux qui n'ont pas lu le tome 7 ^^) l’âge vénérable de 29 ans !
Juste après le tome 3, le tome 4 est un très bon moment de lecture. Ce sont les deux que je lis d’affilé sans trop m’arrêter, alors que le tome 5, là, j’ai pas encore trouvé le courage de m’y mettre… Que voulez-vous, on est jamais pressé de se payer 900 pages ou presque de crise d’adolescence.
En plus, le tome 4 a toujours une saveur assez spéciale pour moi, vu que c’est le tome que j’ai pu acheté la veille de sa sortie. Si si c’est possible ! Je me rappelle encore ce rendez-vous de stomato pour mes dents de sagesse, et en sortant on est allés manger à la cafétéria des Nouvelles Galeries avec mon père. On a donc traversé le magasin à 19h, et que vois-je ?
Déjà en rayon pour le lendemain, le 4e tome des aventures de mon sorcier bien-aimé ! Je l’achète sur la suggestion de mon père pour éviter la cohue du lendemain (qui n’existait pas à l’époque en fait), et me voilà partie pour une soirée HP… arrêtée à minuit pour laisser dormir mes collègues d’internat. Reprise le matin avant le petit déj, puis après, puis pendant la pause en maths…
Je me rappelle encore de ma prof de maths qui décida de venir me taper la causette sur la fantasy, et que tout ce que je voulais moi, c’était avancer dans l’histoire parce que le chapitre se nommait « le retour de Patmol » ce qui voulait dire qu’on allait voir Sirius (!!!). Bref à midi j’avais déjà fini, quelle aventure !
Oui parce qu'à partir du 4 j’ai toujours plein d’anecdotes d’achat /de lecture débiles, il faudra que je pense à vous parler de HP5 et la randonnée au Môle, HP6 et les framboises, et j’en passe !
Mais revenons à nos moutons. La Coupe de Feu se lit très bien, très vite, et se prête drôlement bien à une aprem chaise longue sous le parasol à dévorer ce 4e tome. Pourquoi ? Et bien il faut reconnaître que l’intrigue fonctionne drôlement bien.
Déjà, on trouve les ingrédients habituels : les incontournables Dursleys qui sont toujours drôles à leur insu, la découverte d’un autre élément du monde fou de la magie (la coupe du monde du Quidditch, aussi épique pour son match que pour son camp de supporters), des mystères irrésolus jusque là qui laisser une angoisse sur l’histoire (qui a mis le nom d’Harry dans la Coupe ? Voldemort est-il en train de revenir ?).
Il y a quand même de très bons moments : la première tâche, notamment, est haletante avec la campagne anti-Potter, la dispute avec Ron, la découverte des dragons, l’angoisse de ne pas savoir comment les vaincre, la solution, et, finalement, la victoire (c’est là où je trouve que le film en rajoute finalement beaucoup : le déroulement de l’épreuve était déjà assez épique sans ajouter une course-poursuite sur les toits du château).
A ça, il faut ajouter un final en fanfare comme on en fait peu : la surprise du portoloin, l’horreur du retour de Voldemort, un duel qui est quand même un des plus horribles et haletants de la série. On frisonne, on pleure, on est horrifié, avant d’être ému, soulagé, inquiet, et intrigué par la suite des évènements bref c’est mémorable.
Les 4e de couverture en rajoutent toujours des tonnes, mais pour une fois je suis tout à fait d’accord avec le terme de « pilier central » qui caractérise celui-ci. Entre le début du 4 et sa fin, on bascule littéralement d’un monde à l’autre, en ouvrant un champ de possibilité énorme. Les titres des derniers chapitres, à savoir « La Croisée des Chemins » et « Le Commencement » sont bigrement adaptés à la situation.
Je pense que ce n’est pas par hasard (et pas uniquement parce qu’on a attendu 3 ans pour la suite) que toutes les fanfictions écrites avant la sortie du tome 5 sont si foisonnantes d’idées en tout genre (au moins pour les fausses suites). On avait de solides bases, et des opportunités de faire tout (et n'importe quoi) avec les personnages.
J’avoue avoir toujours trouvé après qu’on perdait en originalité, sans doute parce que la perspective allait en se réduisant pour les possibilités de raconter l’histoire d’Harry Potter à sa sauce. Le comble étant après le tome 6 où la plupart des fics étaient d’une linéarité sans nom (c’est bien là où JKR a réussi à tirer son épingle du jeu en introduisant une autre intrigue dans son 7 à elle).
Et puis, il y a un autre point assez notoire du tome 4, c’est celui où Harry est le plus entouré et soutenu. Bon il a toujours des amis quelque soit le tome, mais dans celui-là les adultes sont également très présents (alors que dans les tomes 1 à 3, il y a clairement une crise de confiance) : lettres à Sirius, échanges avec Maugrey, paroles de McGonagall, discussions avec Dumbledore, présence maternelle de Molly. Cet esprit du « tu n’es pas seul » est assez perceptible pour qu’on en ressente grandement l’absence dans le tome 5.
Il y a donc de l’émotion à foison, du frisson quand il en faut, tout en gardant des bons moments de franche comédie, entre les Dursleys, la coupe du monde, les devoirs de divination ou le bal. La palme revient définitivement à Dobby avec son : « Ils ont fait une erreur dans le magasin, Harry Potter, ils vous ont donné les deux même [chaussettes] ! »
On notera aussi la présence une fois n’est pas coutume de ces plaisanteries-prophéties autoréalisables, notamment les jumeaux qui ont leur propre opinion de ce que sera la 2de tâche vu le cri de l’œuf : « Moi, ça m’a un peu rappelé la façon de chanter de Percy… Tu devras peut-être l’attaquer pendant qu’il prend sa douche ». Et oui, la salle de bains des préfets…
Bref, un très bon cru Harry Potter, et maintenant que Voldemort est de retour, passons aux choses sérieuses… ou pas. En avant pour l’Ordre du Phénix !