mercredi 5 janvier 2011

The Silmarillion - J.R.R. Tolkien


Quand je me suis intéressée au Seigneur des Anneaux au collège, c’était uniquement parce qu’on m'en avait parlé comme d’un pavé de 1000 pages (c’était l’époque où mon objectif était de lire des livres les plus gros possibles). Le cherchant à la bibliothèque, je ne le trouvais point au rayon jeunesse, par contre j’y trouvais le Silmarillion et les Contes et légendes inachevés.

Aujourd’hui encore, la raison de ce classement reste un mystère, mais toujours est-il qu’avant de me mettre à Tolkien, je butais d’abord sur les Contes et légendes inachevés (j’ai dû en lire une page), puis sur le Silmarillion (je ne suis pas sûr d’avoir fini la première histoire). Après quoi j’ai consulté le catalogue, trouvé où était rangé le Seigneur des Anneaux coté adultes, et… vous connaissez la suite non ?

J’ai fini par revenir au Silmarillion ceci dit, après ce faux départ, et je l’ai adoré. Du coup le relire à nouveau pour le Middle Earth Challenge a été un vrai plaisir.

Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, le Silmarillion c’est l’avant Seigneur des Anneaux, mais pas le « juste avant » façon le Hobbit, non. C’est le « il y a bien longtemps », puisque l’ouvrage raconte la création de la Terre (Arda), tout le Premier Age avec les guerres contre Morgoth, avant d’effleurer l’histoire de Numenor et des Anneaux de Pouvoir.

Pour continuer sur ma lancée, je l’ai lu en VO, et ce n’est pas si dur que ça. Certes le style est extrêmement ampoulé, et les discours des Valar avec les thee et autres pronoms antiques m’ont parfois donné envie de m’arracher les cheveux, mais une fois rentré dedans, on savoure les pages une par une.


Le premier texte, Ainulindalë, donne un peu l’impression de lire la Bible. Ceci dit, ça n’a rien de surprenant vu que Tolkien traite ici de la Genèse de son univers. Eru, figure divine locale créé l’univers par la musique, image qui m’avait marqué à la première lecture et que je trouve aujourd’hui toujours aussi belle. On y fait connaissance avec les Valar, et le Vala rebelle, Lucifer local en la personne de Melkor/Morgoth.

C’est assez marrant, autant le reste de l’univers de Tolkien puise dans toute la mythologie scandinave, autant ce premier texte est beaucoup plus biblique d’inspiration. Il s’accompagne d’un second texte, Valaquenta, qui décrit les différents Valar et leurs attributs.

C’est le troisième texte qui fait toute la saveur du livre, le fameux Quenta Silmarillion, véritable condensé de mythologie absolument fascinant pour qui aime ça. C’est l’histoire d’un monde qui s’éveille, et il évoque à merveille ces histoires des temps passés, pleines de grandeur et de décadence, de destins avec un D majuscules (le terme anglais doom est tout à fait approprié).

Le Quenta Silmarillion, c’est toute l’histoire de la lutte entre les Valar et Melkor pendant le premier âge, d’abord plutôt directe, puis par des intermédiaires elfes et humains. C’est l’histoire de l’éveil des elfes et de leur venue à Valinor. C’est l’histoire de la création des Silmarils, de leur vol par Morgoth, et de toutes les conséquences que cela engendre à travers les âges et les différentes générations.

C’est un texte complexe à lire, qui nécessite de garder en permanence sous le coude les cartes (pour se repérer, celles de l’édition VO sont très pratiques) et l’index avec les arbres généalogiques, pour ne pas se mélanger les pinceaux entre Finrod, Finarfin, Fingolfin et autres noms similaires.

Mais qu’est-ce que c’est passionnant ! Je sais que Tolkien a beaucoup puisé dans les textes anciens pour écrire son Silmarillion (certains motifs sont terriblement familiers), mais la synthèse qu’il en fait est fascinante. Il a vraiment su en tirer une mythologie captivante, avec une histoire qui s’étale sur des millénaires.

Tous les chapitres ne sont pas égaux. J’avoue avoir été tentée de passer le chapitre des descriptions du Beleriand notamment. Et on sent bien que sur certains points l’auteur a considérablement condensé son propos, notamment la conclusion avec Tuor et Eärendil qui expédie toute l’histoire à une vitesse folle.

Mais il y a d’incroyables morceaux de bravoure au milieu, l’histoire de Beren et Luthien en tête (la plus belle histoire d’amour de Tolkien), suivie par celle des enfants de Hurin (une tragédie sur toute sa longueur, ce qui n’empêche pas de la dévorer jusqu’à la dernière ligne).

Et puis, le grand intérêt du Silmarillion, c’est qu’il permet de mettre des histoires sur tous les noms évoqués dans le Seigneur des Anneaux : le Lai de Luthien que chante Aragorn, la chanson que compose Bilbo sur Eärendil, et autres figures héroïques et lieux anciens évoqués dans la trilogie.

L’avant dernier texte, Akallabêth, qui raconte l’histoire de Numenor, fournit aussi pas mal d’éclaircissements historiques forts intéressants sur l’histoire des lignes des rois de Terre du Milieu. Quant au dernier, Of the Rings of Power, il se penche sur le 3e âge et la Guerre de l’Anneau. Plus anedoctique, il se contente d'apporter quelques éclaircissements à des évènements déjà connus.

Les annexes, comme toujours, sont passionnantes, avec des arbres généalogiques très utiles, ainsi qu’un index des noms et un lexique de sindarin/quenya des plus utiles. Avec quoi vous croyiez que j’ai créé mon pseudonyme « Calenwen », sinon avec le Silmarillion ?

Vous l’aurez compris, le Silmarillion est pour moi un incontournable pour qui s’intéresse à l’œuvre de Tolkien. Les premières pages sont un peu dures, mais c’est le complément indispensable au Seigneur des Anneaux qui donne toute sa dimension à l’univers créé à Tolkien, à tel point que quand on relit le Seigneur des Anneaux après le Simarillion, on redécouvre complètement l’ouvrage.


CITRIQ

9 commentaires:

Marion a dit…

J'ai hâte de le lire :D

Endea a dit…

Lecture en VO ? Je suis admirative surtout s'il s'agit d'un livre un peu complexe :)
Bon pour ma part, je m'en tiendrai à re tenter le Seigneur des Anneaux, on verra par la suite ^^
Néanmoins ce Tolkien était quand même un Grand Homme !

Elysio a dit…

Awiii ! Il faut que je le lise, dis-donc ! *ne sait plus où donnez des nyeux*

Vert a dit…

@Olya et Ely
Vi, il faut le lire :D

@Endea
C'est pas si dur que ça en fait (enfin j'avais déjà lu en VF ceci dit), et à lire la vf des Contes&Légendes inachevés, je crois que Tolkien est définitivement plus agréable en VO.

Julien le Naufragé a dit…

Je l'ai essayé en français... mais je réessayerai quand mon cerveau sera disponible. Actuellement je lis Bilbo le Hobbit d'ailleurs. Autant Le Silmarillion est clairement ampoulé, autant Bilbo est très jeunesse même s'il est plein de petit détails...

Endea a dit…

Ah mon niveau d'anglais n'est pas assez bon pour aborder une telle lecture, après c'est sûr que c'est à découvrir en VO car après tout les traductions ne peuvent pas rendre compte de tout.

Vert a dit…

Bah disons que le style ampoulé m'a moins dérangé en VO qu'en VF en fait, sans doute parce que l'anglais n'est pas une langue "ampoulée" à la base, du coup ça donne une saveur un peu particulière... en français ça fait juste lourd xD
Mais effectivement Bilbo est très simple en comparaison.

Unknown a dit…

personellement, je l'ai lu il y a quelques années et la complexité des généalogies et le passage du temps m'a fait tout oublié.

Mais le texte de la genèse de l'univers restera à jamais gravé dans mon esprit

Vert a dit…

Ca ne s'oublie pas hein ? ^^