mardi 29 septembre 2009

Merlin is back !



A ne pas confondre avec le Retour de Merlin, qui est un film dont j’ai aperçu un passage un jour à la télé où l’on voyait des types en armure prendre d’assaut un semi-remorque. J’ai pas voulu savoir la suite !

L’an dernier je m’étais fendue d’une présentation assez acide sur la série Merlin, production de la BBC qui pourrait se présenter simplement en un « Smallville médiéval ». C’est une série un peu ridicule et bourrée de défauts, je vous renvoie à mon précédent article, mais malgré tout, ça se regarde bien, et j’avoue avoir finalement regardé la saison 1 d’un bout à l’autre avec plaisir (même que j'attendais chaque épisode avec impatience, c'est dire).

C’est assez rigolo comme série, on se retrouve vite à aimer les personnages (sauf Gwen, je veux bien faire des efforts mais non), et il y a quelques bons moments où la série dépasse son niveau de base de « un méchant veut anéantir le monde et tuer Arthur et Merlin finit par le vaincre » pour aller vers des problématiques plus intéressantes (le cas du dragon, Arthur et sa relation houleuse avec son père, et même l’épisode où Merlin ne sert à rien !).

Bref du coup vu que la saison 2 commence, je me suis replongée dans la série… et c’est marrant comme toujours. Merlin a toujours autant les oreilles décollées et Arthur les dents en avant (oui je sais je suis méchante mais c’est plus fort que moi !), mais comme ils n’ont pas été choisis pour être des sex-symbols, ça n'est pas un problème, c'est même tout aussi bien. Quoique pour Arthur j’ai un doute sur la question vu le nombre de fois où on est supposé reluquer ses muscles dans le premier épisode.

Les échanges entre les deux sont assez marrants, Merlin étant toujours un imbécile et Arthur autant un crétin arrogant. Ca vous laisse imaginer les réjouissances quand les deux sont dans la même pièce. A part ça Gaius est toujours le sage de service, Uther le roi borné, Morgana promet d’avoir des développements intéressants si je me fie au teaser de l’épisode 3, et Gwen… insistez pas je l’aime pas !

Bref, si les teasers tiennent leurs promesses et qu’on a quelques beaux épisodes bien sérieux en plus des traditionnels « Merlin sauve Arthur » et des passages séries B (« If you join me, together we can rule over this land » dans l’épisode 1, à quand le « I am your father » ?), cette saison devrait être fort sympathique dans le genre fantasy série B pas prise de tête mais pas trop nulle quand même (pas comme Legend of the Seeker quoi...).

Affaire à suivre, on verra l'avis définitif à la fin de cette saison.

Addendum : Rien à voir ou presque, mais il semblerait que la saison VI de Kaamelott soit enfin diffusée le 17 octobre. Ca, c'est une très bonne nouvelle !

dimanche 27 septembre 2009

A la poursuite des Slans – A.E. Van Vogt

Celui-là, je l’ai noté sur ma liste des bouquins à lire que je m’étais faite il y a bien 9 ans, basée sur des sélections des sélections de la Cartographie du Merveilleux et du Passeport pour les Etoiles. Mais je l’avais pas lu, jusqu’à qu’une évocation d’Arutha sur le forum du Cercle d’Atuan me donne envie d’y jeter un œil.

Le lecteur suit les traces de Jommy et Kathleen. Tous les deux sont des Slans, une race d’êtres humains plus évolués dotés de capacités psychiques (ils lisent dans les pensées) et intellectuelles plus que supérieures, qui se reconnaissent à leurs fines cornes dorées.

On ne peut pas dire que le genre humain les apprécie. Bien au contraire, ils sont chassés et tués à vue, d’autant plus qu’à une époque ils ont pris le pouvoir et tenter d’asservir l'humanité.

Jommy a ainsi perdu sa mère à l’âge de 9 ans, et doit se cacher pour survivre. Kathleen, de son coté, est gardée en vie par Kier Gray (le grand chef qui gouverne le monde), uniquement dans un but d’étude scientifique, et doit être exécutée une fois majeure.

Ce petit livre pas bien épais, 200 pages à peine, est une jolie surprise. Il y a deux types de SF : celle qui vieillit et celle qui est intemporelle. Ce roman rentre définitivement dans la deuxième catégorie. Pour un ouvrage écrit en 1940 (ça lui fait dans les 70 ans !), il ne fait vraiment pas son âge.

C’est sans doute parce qu’il joue sur la question universelle de la Différence et de l’Autre, et il traite la question avec brio : on parle de respect de l’autre, de manipulation des foules, de ce qu'est la vérité, de la solitude créée par la différence, et de la compréhension (ou de l'incompréhension) mutuelle.

Ici la différence réside principalement dans l’intelligence, et on peut difficilement ne pas compatir avec le problème (je me rappelle trop bien la période où j'étais contente de ne pas avoir de bonne note pour faire "comme tout le monde").

A la poursuite des Slans se lit facilement, et rapidement. Cependant je l’ai trouvé un peu inégal. J’ai adoré la première partie. Elle pose la situation, mais aussi les problématiques, et les personnages. Elle est sinistre, mais poignante, d’autant plus que s’y ajoutent quelques révélations assez perturbantes.

La suite m’a moins plus. Elle est moins forte, et l’intrigue n’est pas toujours très claire (ou logique - Mars ?). Il y a pas mal d’action, du vocabulaire bizarre (c’est les seuls moments où le roman fait son âge), et une conclusion assez prévisible et qui manque de sel (ou de poivre, ou de sucre, enfin de quelque chose !).

Cependant je ne me demande si cette inégalité dans la longueur ne provient pas du format du roman, qui à l’origine a été publié en plusieurs nouvelles dans un magazine de SF si je me fie à Wikipedia.

Ceci dit, ça n’enlève rien à ses qualités, et c’est quand même un bon roman pour commencer la SF vu qu’il est court et agréable à lire. Et j’avoue avoir beaucoup aimé le fait que finalement, ce soit une guerre avec trois adversaires en lice, et non deux ! Ca donne une complexité à l’intrigue qu’on aurait pas forcément prévu.

mercredi 23 septembre 2009

Le Musée des arts et métiers




(Spéciale dédicace à Marmotte, compagne de visite)

Histoire de nourrir un peu la section « visite guidée » de ce blog, et pour prouver au monde que les geeks peuvent sortir de chez eux (c’est pourquoi il faut leur payer un abonnement à Nolife pour éviter ça… pardon je m’égare), voici le compte-rendu de ma sortie culturelle de début septembre : le Musée des arts et métiers.

Cela faisait longtemps qu’il nous tendait les bras, ce musée planqué pas loin du centre Pompidou, avec son nom pas très explicite sur son contenu (oui je sais le Louvre vu comme ça c’est pas très clair, mais sa réputation le précède en général). Comme les musées nationaux sont désormais gratuits pour les moins de 26 ans, pourquoi se priver ?

Le petit prospectus remis à l’accueil donne quelques pistes pour la compréhension de l'origine de l'endroit :
« Vous voici sur les traces des inventeurs et des aventuriers du progrès, à la découverte d’un patrimoine scientifique et technique unique au monde »
(Cette intro a d'ailleurs un petit côté vieux documentaire des années 80-90 comme Il était une fois l’homme fort sympathique)
« Créé en 1794 par l’abbé Grégoire, le Conservatoire national des arts et métiers, « dépôt des inventions neuves et utiles », est le musée de l’innovation technologique. »


Progrès et innovation technologique sont les maitres mots en fait. Dans ce musée s’accumulent un grand nombre d’objets, maquettes et reconstitutions diverses qui nous racontent une histoire de l’évolution des techniques, de la Renaissance à nos jours.

L’organisation des collections a été entièrement revue en 2000, et il faut reconnaitre que le parti-pris est intelligent, à la fois simple et efficace : on évolue dans les collections par thématique, chacune étant ensuite présentée de façon chronologique. Voici les sept thèmes présentés : instrument scientifique, matériaux, construction, communication, énergie, mécanique et transports.

En déambulant librement, on peut assez vite reconnaitre quelques objets incontournables que tout le monde a connaissance (plus ou moins), et pour lesquels il est amusant de mettre une représentation en 3D dessus, loin des livres d’histoire : dites bonjour à la lunette de Galilée, au laboratoire de Lavoisier ou encore au télégraphe de Chappe.

Moi qui ai toujours à regarder l’histoire par la fenêtre de l’Art, c’est assez plaisant pour une fois d’avoir une autre approche plus « pragmatique », plus « archéologique » en quelque sorte, puisque finalement on va trouver en vitrine des choses assez banales comme une horloge, une paire de ski ou un téléphone. Pas vraiment des œuvres d’art, hein ?

Et en tout honnêteté, je me suis dit que si un jour j’écrivais un roman steampunk, j’irais passer une journée là-bas à y observer les vieux instruments scientifiques et autres machines pour inspirer mes descriptions. Il y a vraiment de quoi nourrir une atmosphère XVIIIe-XIXe, entre les machines à vapeur, les fioles à vide, les presses à imprimer et les diverses mécaniques.

Par contre, hormis quelques panneaux d’information et quelques cartels plus détaillés quand il s’agit d’œuvres majeures (notez la déformation professionnelle qui me pousse à parler d’œuvre d’art même pour un métier à tisser), le visiteur est un peu livré à lui-même s’il n’a pas de guide ou d’audioguide.

Je regrette de ne pas avoir suivi la visite guidée pour une première approche, parce qu’à force d’errer et de se sentir perdu, on passe très vite les dernières salles. Il faut reconnaitre que quand vous vous êtes payé une histoire des sciences et de l’industrie assez complexe, les sections énergie et mécanique c’est la goutte de trop ! Et quelle goutte d’ailleurs, voyez la photo plus bas.

Du coup je pense que c’est un musée qui est sympa à visiter avec un guide, ou alors en se limitant un peu. Toutes les sections ne sont pas forcément aussi attirantes pour tous les visiteurs et finalement il faut faire son choix.

J’ai bien aimé le début des instruments scientifiques (en plus l’environnement de combles est très sympathique), mais j’ai décroché assez vite après Lavoisier. Les matériaux sont intéressants (c’est un peu une mini-histoire de l’industrie). La construction est assez ludique dans sa présentation.

Et surtout, j’ai adoré la section communication. C’est normal, c’est l'endroit où chaque objet a un sens pour moi, et est replaçable dans un contexte. Parce que oui l’imprimerie, la photo, la gravure, j’en ai bouffé dans mes études. Et l’informatique et les télécoms ont un côté presque émouvant (ah, le minitel) pour la bonne grosse geek que je suis.

Ca m’a fait très plaisir de voir plein d’appareils photo dont on avait parlé en cours, de voir l’évolution du phonographe au lecteur de minidisc (et encore ils n’ont pas encore mis de lecteur mp3), de contempler la taille des caractères sur une presse à imprimer. Bref j’ai beaucoup aimé cette partie, qui en fait a un réel côté musée des antiquités.

Oui parce que quand vous faites l’inventaire des objets que vous avez possédé/utilisé et qui sont complètement dépassés aujourd’hui, ça colle un peu le bourdon. Je parlais du minitel mais j’ai aussi vu un magnétoscope, un walkman (oui ceux avec des cassettes), un téléphone filaire (ceux que France Telecom louait)… et les premiers micro-ordinateurs aussi.

Du coup je me dis que dans quelques années ce musée va prendre une importance capitale. Globalement les générations précédentes gardaient longtemps leurs objets : j’ai vu des anciens postes de télé, j’ai trouvé un phonographe portable chez ma tante (qui fonctionnait à manivelle !!).

Aujourd’hui on est vite dépassés par la technologie, du coup bientôt il faudra emmener nos enfants voir dans des musées la vie qu’on menait avant (et pas juste la vie de péquenot que menaient nos grands-parents paysans à monter en alpage l’été et tout le tralala qui va avec).

C’est donc un musée pour emmener des enfants, et pas que pour leur montrer avant. Il y a quand même un côté assez ludique à découvrir tous ces étranges appareils et comment ils fonctionnent (par contre l’accompagnant a intérêt à être calé !). Accessoirement il y a un théâtre des automates qui propose des démonstrations plusieurs fois par mois, ce qui m’a l’air très intéressant.

Bref, le musée des Arts et métiers est une visite agréable, mais il vaut mieux sélectionner ce qu’on va visiter (ou opter pour une visite guidée). La visite se termine par l’église Saint Martin des Champs, adossée au bâtiment, qui abrite le pendule de Foucault (le fameux… en même temps je dis ça, je ne savais même pas le pourquoi du comment de sa célébrité), et sert de lieu d’exposition temporaire.

En ce moment, il y a une exposition sur les débuts de l’aviation, et il faut reconnaitre que ça a son petit effet scénographique, de voir des maquettes d’avions sous la voûte d’une église de style gothique. J’ai pas regarder le contenu plus que ça, mais le lieu est chouette.

Pour finir je vous mets deux photos pour vous faire une idée. J’ai eu la bonne idée de ne sortir mon appareil que dans les dernières sections, c’est assez limité pour l’aspect représentatif ! Ceci dit elles montrent bien l'étrange synergie entre ce vieux bâtiment et les inventions qu'il abrite.



lundi 21 septembre 2009

La malédiction des sept boules vertes – Laurent Parcelier

Ce que j’aime avec ce blog, c’est que le tenir à jour relève du supplice des Danaïdes. Je tiens une liste des articles à écrire dans un fichier word, et à chaque fois que j’en biffe un après l’avoir publié, un voir deux nouveaux viennent s’y ajouter.

Typiquement j’aurais dû m’occuper de A la poursuite des Slans, mais j’ai rencontré quelques embûches en chemin. Déjà je pensais conclure le Soldat Chamane mais je me suis rendue compte que ce que je prenais pour le dernier tome n’était « que » le premier du troisième tome VO (scrogneugneu d’édition française).

Et ensuite pendant que Jamère monologuait sur la Route au milieu de la forêt, j’ai soudain repensé à une vieille BD que j’ai lu dans ma jeunesse où l’on parlait justement d’une route dans une forêt (c’est même le propos du premier tome). Je suis donc partie à sa recherche, et j’ai retrouvé là quelque chose de très chouette.

Mesdames, messieurs, dans la série « BD introuvable mais à découvrir quand même », je vous présente la Malédiction des sept boules vertes, de Laurent Parcelier. Cette série éditée à la fin des années 80 début 90 a comme qu’ils disent sur Elbakin un peu raté le coche de la mode de la fantasy, ce qui explique qu’elle soit si peu connue et introuvable dans le commerce (mais que vous lisiez patiemment ma prose ou que vous sautiez directement à la fin, vous verrez qu’il y a un moyen de se la procurer).

La malédiction des sept boules vertes
1. Le voyageur imprudent
2. Le magicien
3. La poursuite
4. La chasse au dragon
6. Le rire de la sorcière
HS. Le lutin farceur

Il y a bien longtemps, Hori, un mystérieux personnage réputé immortel et puissant, créa, avant de mourir, sept boules vertes dans lesquelles il enferma ses pouvoirs. Il les dispersa à travers le monde et disparut. La légende raconte que si quelqu’un parvenait à rassembler trois des sept boules vertes, il hériterait de tous les pouvoirs qu’il détenait jadis.

Voilà la base légendaire qui soutient la série, se situant dans un monde médiéval. Vous noterez d’office la présence de beaux stéréotypes : les objets de pouvoir, la quête d’immortalité… et encore, je vous ai épargné Kréorn, le méchant sorcier qui a trahi le conseil des sages, les magiciens qui sont généralement vieux, barbus et/ou portant un chapeau pointu !

Oublions un moment les boules vertes pour nous pencher sur le premier tome, où leur rôle est assez mineur. Guilio est un jeune garçon insouciant et en quête d’aventure (encore un poncif), qui vit dans un étrange pays qui se limite à une gigantesque clairière au milieu d’une forêt impénétrable.

Complètement impénétrable ? Non, un petit village résiste encore et toujours… Pardon, un étrange chemin blanc et rectiligne s’y engage, mais personne n’en a jamais vu le bout. Guilio, curieux de savoir ce qui se trouve à l’autre bout, décide de se lancer dans l’aventure, en compagnie d’Ozgur le bûcheron, un grand type barbu qui passe son temps à fumer la pipe.

Et les voilà donc partis à philisopher et à vivre d'étranges aventures sur ce chemin rectiligne qui court à travers bois. Celui-ci les mènera d'ailleurs bien plus loin que cette mystérieuse forêt. Plus tard, Guilio découvrira l’importance de la boule verte qu’il trimballe dans sa poche depuis son point de départ, et pourquoi Kréorn ne doit absolument pas la récupérer. Encore plus tard, il visitera une étrange cité au bord de la révolte, puis l’antre d’un dragon, et puis vous verrez bien.

Effectivement, les poncifs sont nombreux, mais ils sont très bien exploités dans l’histoire. Du coup, cette histoire a un charme fou : elle ne fait ni trop rébarbative, ni trop clichée, sans doute parce que l’auteur sait rester simple. Du coup, c’est aussi très rafraichissant à lire, d’autant plus que le dosage quête/humour/émotion/poésie/évasion/réflexion est juste comme il faut.

Je ne vous commente pas le dessin, je suis vraiment pas experte dans le domaine, mais à l’image de l’histoire, je le trouve simple et rafraichissant, dans un style ligne claire à la Tintin très agréable quand on a grandit avec.

Guilio est un héros très attachant par sa jeunesse et son enthousiasme, et il est entouré d’une belle galerie de compagnons forts sympathiques également. Leurs différentes aventures leur font voir du pays, et s’il y a bien une chose qui m’a marqué plus que tout, c’est l’histoire.

Le dernier tome, le Rire de la sorcière, m’a vraiment marqué pour cela. Le scénario récupère tous les fils laissés en suspens et boucle en quelque sorte la boucle. Cela fonctionne très bien et offre une très belle conclusion (ouverte) à la série. Paradoxalement je crois que c’est le premier que j’ai lu, ça doit expliquer mon affection (c’était ma spécialité de l’époque, j’ai aussi commencé Star Wars par la fin).

Après le Rire de la sorcière, il existe un tome « hors série », le Lutin farceur, qui est une sorte de 2e conclusion à l’histoire. Il est surtout intéressant pour sa particularité scénaristique : Guilio veut changer son destin et remonte dans le temps pour revivre ses aventures et les modifier. Il dispose de deux chances, la ligne temporelle de la deuxième étant très légèrement altérée. Les deux histoires ne sont pas racontées chacune leur tour mais en parallèle, chacune sur une page, et c’est très chouette à lire…

Les aventures de Guilio ne s'arrêtent pas là, puisqu’il existe encore un autre cycle, Guilio et le drôle de monde, qui raconte ses déboires avec un étrange personnage qui visite auberge sur auberge pour en subtiliser les clés de certaines chambres. Ca se lit aussi très bien, et c'est la dernière histoire de Guilio qu'on peut lire, puisque son auteur se consacre désormais à la peinture.

Guilio et le drôle de monde
1. L’auberge du bossu
2. L’auberge de la tarasque

Bref je ne suis pas mécontente d’être retombée sur cette série et d’avoir enfin pu la lire dans son intégralité. Si je devais ne lui donner qu’un qualificatif, je dirais qu’elle est extrêmement sympathique, tout simplement.

Comme je le disais plus haut, elle rentre dans la catégorie œuvres épuisées qui se bradent entre 50 et 100 euros sur Internet, néanmoins, il est possible de la lire assez facilement. Un fan l’a en effet mis en ligne en pdf (avec l’autorisation de l’auteur bien sûr), et il suffit donc de la télécharger à cette adresse.

Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas y jeter un œil (voire deux).

jeudi 17 septembre 2009

Le goût de l’immortalité – Catherine Dufour


« Quant au fond, je peux déjà vous promettre de l’enfant mort, de la femme étranglée, de l’homme assassiné, de la veuve inconsolable, des cadavres en morceaux, divers poisons, d’horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une… non deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. A défaut de style, j’ai au moins une histoire. »

A défaut de style, à défaut de style… contrairement à ce que laisse entendre la narratrice dans ce court extrait au début du roman (qui vaut bien n’importe quelle 4e de couverture), on ne peut pas dire qu’elle manque de style, Catherine Dufour. J’avais jamais mis les pieds dans aucun de ses textes, mais je n’ai pas été déçue du voyage, bien au contraire.

Faudra que je pense à mettre sa série Quand les dieux buvaient sur ma liste à mon prochain passage en bibliothèque d’ailleurs.

En attendant, le Goût de l’Immortalité (Grand Prix de l’imaginaire 2007 et confrères) est un sacré morceau qui mérite amplement sa réputation. C’est l’histoire d’une fille qui raconte l'histoire d'un autre, des autres même.

Ou, plus simple, dans un futur lointain assez apocalyptique où plantes et animaux ont disparu, et où l’on communique virtuellement via un super réseau internet, quelqu’un souhaite rencontrer en « vrai » son interlocutrice. Celle-ci ne le souhaite guère, et justifie ses raisons au travers d’un long récit (auto)biographique qui raconte sa vie à ha rebin, en manchourie (non je n'ai pas oublié les majuscules).

Au passage, elle trace le portrait d’une civilisation du futur qui dégouline le glauque et le malaise par tous les cotés.

La narration est fascinante, mélangeant les genres, avec un vocabulaire riche, et une petite particularité d'écriture : aucune majuscule aux noms propres et aux lieux, uniquement aux animaux et plantes, à la Nature en général. Ce genre de détail est idéal pour plonger dans l’univers.

Univers fascinant, au demeurant. On y voit les pays dominants actuellement s’effondrer au détriment d’autres, les manipulations génétiques devenir monnaie courantes (on vous fait un bébé avec les yeux bleus, allez !), les épidémies décimer des populations (et condamner les survivants à l'enfer ou presque), les réseaux virtuels se développer au point qu'on accumule de l’information sur tout, y compris ce que vous faites dans votre chambre d'hôtel…

C’est cela qui accroche littéralement au livre, tant cette évocation est frappante. Ce à quoi il faut ajouter une histoire étrange qui mélange les genres et une narratrice dont la présence étrange plane sur le bouquin.

Accessoirement il y a tout une thématique sur l’immortalité à observer, , comme le titre l’indique. Cet aspect a été encensé par les critiques, mais étrangement ça m’est passé complètement par-dessus… chacun voit midi à sa porte.

Le tout forme un cocktail efficace, alors pour 250 pages c’est pas la peine de se priver !

PS : Accessoirement la couverture est fort chouette. Enfin celle du grand format bien sûr. La version poche que je vous épargne est typique du Livre de poche SF : c'est au moins aussi sexy que les couvertures de Ailleurs et Demain chez Robert Laffont !

mercredi 16 septembre 2009

District 9 – Neill Blomkamp


Pour le coup, je n’avais pas prévu un 2e ciné cette semaine, mais des fois les inspirations soudaines ont du bon. Et en toute honnêteté je n’avais vraiment pas prévu d’aller voir ce film. Rien que la campagne de promo avec ses « Peter Jackson présente » ça ne m’inspirait pas (bah oui il n’est que producteur et l’argent fait pas le film, même s’il y contribue !).

Mais bon, j’avais envie d’un film pour geek, d’un truc un peu série B, et de ce coté là ça avait l’air de tenir ses promesses. En fait, j’ai passé un franchement bon moment, et découvert un film sacrément intéressant, même.

Ca commence avec un vaisseau extraterrestre au dessus d’une ville, et ce n’est pas une ville américaine. Non, l’histoire se passe à Johannesburg, en Afrique du Sud, et les aliens ne sont pas là pour détruire le monde. Leur vaisseau est en panne, et ces êtres croisés entre insectes et crustacés, incapables de repartir, se retrouvent coincés sur Terre, très vite parqués dans un ghetto dans le District 9.

Une vingtaine d’années plus tard, tout le monde aimerait bien se débarrasser de ces voisins gênants. La société qui gère leur camp, la MNU, envisage de les déménager loin de la ville. Pour cela, il faut leur faire signer un avis d’expulsion, à ces étranges créatures, et c’est donc partie pour une véritable descente armée, menée par un certain Wikus van der Merwe.

Celui-ci va se retrouver par mégarde exposé à un produit alien, et commencer à se changer lui-même en alien, ce qui va beaucoup intéresser l’entreprise qui l’embauche, vu qu’elle cherche à faire fonctionner les armes des extraterrestres qui ne marchent qu’en présence d’ADN alien (oui oui comme les Anciens dans Stargate !).

Inutile de dire que notre héros, assez antipathique au demeurant quand on voit son comportement avec les extraterrestres (bonjour les échos de la colonisation et de l’apartheid), va se retrouver la proie de toutes les convoitises.

Commençons avec la forme. La réalisation du film est assez impressionnante. Dès les premières minutes, on est submergé sous les images de faux reportages, de faux journaux, de faux témoignages, de fausses vidéo de labo, si bien qu’il faut vraiment s’accrocher pour arriver à tout accrocher (et la VO n’aide pas, ceci dit je doute que la VF rende les accents avec autant de subtilité).

Mais du coup, on plonge littéralement dans le film et ça lui donne une tangibilité non négligeable. Sous l’effet de ces multiples médias d’information, on rentre vraiment dans l’histoire, comme si l’évènement arrivait en bas de chez nous et qu’on en suivait la progression dans les journaux et à la télé.

Cette espèce de construction/déconstruction s’atténue par la suite, mais si la deuxième partie est plus classique dans sa facture du fait de son orientation action, elle accroche néanmoins bien le spectateur, on ne lui en demande pas plus.

A cela il faut quand même rajouter de très beaux effets spéciaux. Les aliens sont incroyablement bien rendus, honnêtement, on s’y croirait, et pareil pour la transformation de Wickus. L'impression de réalité est renforcée par le fait qu’à l’exception de quelques technologies extraterrestres, le reste du décor est d’époque.

Pour la petite note de la BO addict, la musique se laisse écouter, avec un petit air de Black Hawk Down. Je vous laisse juger en écoutant ce morceau.

Et sur le fond alors ? Parce que des films de SF il en sort pas mal, mais c’est plus souvent prétexte à de grosses bastons intergalactiques qu’à la réflexion. Et bien en toute honnêteté, District 9, c’est juste une grosse claque dans la gueule

Enfin surtout dans sa première partie. Elle met terriblement mal à l’aise, avec sa tendance à révéler l’homme dans ses plus mauvais cotés. C’est à se demander si on pourra encore se regarder dans une glace à la fin du film.

La peur de l’Autre est un thème récurrent, mais là, il est abordé de manière particulièrement noire : l’Autre qui effraie et qu’on ne comprend pas, l’Autre qu’on exploite et qu’on traine dans la misère, l’Autre avec qui on se permet tout sous prétexte qu’il n’est pas nous.

Tout ça, on le découvre en quelques faux reportages racontant l'arrivée des aliens et comment l'opinion a évolué, ainsi que par la descente armée dans le ghetto des « Crevettes », comme on les appelle.

Ce n’est pas anodin d’ailleurs qu’on apprenne jamais le nom qu’elles se donnent, elles, ces créatures, ou le nom de leur planète, ou quoi que ce soit sur eux d'ailleurs. La seule qui a un nom s’appelle Christopher, et on comprend très vite que c’est un nom donné par les Hommes pour l’identifier. Ils ne veulent pas les connaitre, sinon pour leurs armes.

Et ensuite, on continue à suivre les traces de Wikus, qui du fait de sa transformation se retrouve, lui qui avait un comportement particulièrement puant avec les aliens, dans le même camp qu’eux. Il est devenu un rat de laboratoire, un Autre source de peur et de convoitise. Bien que ce ne soit pas le personnage le plus sympathique au monde (quoique à coté de la bande de connards autour il passe juste pour un crétin), on a vite pitié de sa situation.

La deuxième partie du film est définitivement plus orientée baston/série B, c’est sympa mais finalement ça a moins d’intérêt que le début. Ceci dit, elle allège en quelque sorte l’atmosphère (ce qui évite au spectateur d’aller se jeter sous un pont en sortant, désespéré par l’Homme en général). Et accessoirement, sans cette deuxième partie, le film ne serait pas vendeur (et oui, soyons réalistes).

Du coup, l’ensemble forme un film accessible et divertissant (si si un peu quand ils se font tous dégommer la gueule au rayon alien), tout en restant intelligent. C’est un bon mélange comme on en voit peu au cinéma, alors n’hésitez pas à aller y jeter un œil.

mardi 15 septembre 2009

Là-haut – Pete Docter et Bob Peterson


Le héros de Là-haut s’appelle Carl, et c’est un petit vieux grincheux qui vit seul dans sa maison depuis la mort de sa femme. Il revient sans cesse sur le fait que lui et sa tendre Ellie n’ont jamais réalisé le rêve de leur vie, à savoir aller vivre dans une maison en haut des Chutes du Paradis, en Amérique du Sud.

Un jour, alors que la maison de la retraite le menace, Carl ressort ballons et hélium qu’il utilisait dans son ancien travail (de vendeur de ballon bien sûr), les gonfle, les accrochent à sa cheminée… et voilà la maison qui décolle sous le nez ébahi des passants, direction les Chutes du Paradis.

Pour naviguer dans les airs, Carl utilise un système composé d’un rideau de douche, d’un rideau tout court, d’une girouette et d’un moulin à café ! La chose est tellement improbable qu’on tombe d’office sous le charme, à la vue de cette maison qui s’élève dans les airs, portée par des milliers de ballons, de ce film plein de poésie et de vie.

Et encore, cela implique qu’on ne sera pas déjà sous le charme dès les premières minutes de Là-haut, qui retracent la vie de Carl de sa tendre enfance d’apprenti explorateur à la mort de sa femme. Difficile de ne pas verser une petite larme d’émotion tellement c’est poignant.

En dépit de la facilité avec laquelle il défit la gravité (et les lois de la physique en général), le voyage de Carl ne sera pas simple, à cause d’un jeune scout enthousiaste embarqué par mégarde, d’un oiseau coloré mystérieux et exaspérant, de chiens parlants, et d’un explorateur aigri, en quête de l’oiseau rare, justement.

Le personnage de Carl, tout en angles droits, est très émouvant –poignant même-, désireux qu’il est de tenir à tout prix la promesse faite à sa femme d’aller habiter aux Chutes du Paradis, alors qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de le faire au cours de leur vie de couple (par manque de temps, d’argent, d’opportunité de manière générale).

Accroché à ses basques, il y a Russell, jeune scout aussi rond que Carl est carré, qui se lance à corps perdu dans ses devoirs « d’explorateur » dans l’espoir que son père vienne lui remettre la médaille d’« assistance aux personnes âgées » qui lui manque. Ce qui lui manque, c’est une vraie figure paternelle dans la vie, qui va bien évidemment trouver corps en Carl.

Les deux forment un duo plutôt comique, le vieux aigri et le jeune naïf, le gamin fou et le grand-père qui grommelle, tout en garde un œil sur lui.

Et puis il y a la faune environnante. L’oiseau « Kevin » rappelle définitivement les cartoons, à commencer par son introduction qui a un petit goût de Bip-bip et le Coyote. C’est un de ces animaux complètement farfelu, coloré, et drôle qu’on aimerait bien avoir chez soi.

Les chiens, eux, gagnent la palme de l’animal parlant le plus réaliste de tous les dessins animés et films d’animation. Chacun porte un collier qui leur permet de s’exprimer, et le résultat est tordant. Ce sont vraiment des chiens : fidèles, un peu stupides, adorant jouer (« Squirell ! »), et tout ce qui va avec. J’y reconnais tout à fait mon chien là dedans.

Là-dessus, les péripéties de nos héros sont assez amusantes et improbables, et en plus de l’émotion que porte l’histoire dans ses thématiques (on parle « juste » de la Vie, tout simplement, et c’est assez rare finalement au cinéma), on rigole beaucoup des situations ubuesques et des dialogues bien fendards.

La fin offre un enchainement d’évènements qui laisserait pratiquement essoufflé le spectateur (paradoxal vu que c’est un petit vieux qui court avec sa canne !), et on ne risque assurément pas de s’ennuyer.

Il y a définitivement quelque chose de Miyazaki, dans ce film des studios Pixar. Pas dans l’animation en elle-même, bien sûr, mais dans l’histoire, les thématiques. On a un héros atypique (un petit vieux tout recroquevillé), une fascination pour l’élément aérien, une étrange créature dont les mimiques sont très drôles, et des scènes complètement improbables, comme une course-poursuite avec une maison flottante accrochée dans le dos grâce à un tuyau d’arrosage.

Un truc est sûr, Là-haut est sûrement un des plus beaux Pixar qu’il m’ait été donné de voir (plus encore que Wall-e d'ailleurs), et je vous le recommande vivement. L’animation en elle-même est très chouette (j’imagine que ça doit donner en 3D), et ça ferait fondre même le pire cœur de pierre, tellement c’est une jolie histoire assez universelle dans sa portée.

samedi 12 septembre 2009

Le Livre de la jungle – Rudyard Kipling


Si je me suis plongée dans le livre de la Jungle, c’est encore de la faute à Neil Gaiman, parce que j’ai lu je sais plus où que son dernier roman, The Graveyard Book (aka l’Etrange vie de Nobody Owens) était inspiré du Livre de la Jungle.

(ah oui après vérification Neil le dit lui-même dans sa postface, au moins c’est clair)

Donc histoire de faire de ma prochaine relecture en français de The Graveyard Book une lecture intelligente, je suis allée jeter un œil au Livre de la Jungle (et puis accessoirement comme il est souvent cité dans les ouvrages sur la fantasy, je fais d’une pierre deux coups).

Ma première pensée a été « Remboursez ! ». Dans le Livre de la Jungle, Mowgli n’occupe même pas la moitié du bouquin. Sur sept nouvelles, seules trois lui sont consacrées. Les autres ne parlent pas de lui, et encore moins de jungle pour certaines. On va donc séparer en deux. Le « mythique » Livre de la Jungle que tout le monde connait, sinon de nom, et le reste.

Les trois nouvelles avec Mowgli sont intéressantes. Alors que la Jungle est souvent l’archétype d’un monde sans pitié et sans règles, ici, la jungle est étonnamment « civilisée ». Il y a des lois, un conseil de clan, un chef plus ou moins élu, et même un système de parrainage : Mowgli reste parce qu’il a été accepté parce que lors du conseil deux membres du clan ont parlé en sa faveur, en plus de ses « parents » loups. Il s’agit bien sûr de Baloo et Bagheera.

Bref c’est pas vraiment la loi de la jungle sans faire de mauvais jeux de mots. D’ailleurs je me demande si l’expression « Loi de la jungle » vient du Livre de la Jungle et a été complètement détournée, ou si c’est le contraire…

Paradoxalement, les moins « civilisés » de tous, ceux qui n’ont aucune culture, pas de chef ni rien, ce sont les singes, que l’on rencontre dans la deuxième nouvelle. En comparaison, il vaut mieux fréquenter les pythons et les vautours, bien plus sympathiques (enfin pour le python, tout est relatif, privilégiez la période de digestion).

Même si le format est court, les nouvelles sont assez dures. Sous l’aspect assez éducatif des nouvelles, il y a une certaine amertume : Mowgli n’est pas vraiment un loup, mais il n’est pas vraiment humain non plus, et la dernière nouvelle (« Au tigre, au tigre ! ») le montre clairement alors qu’il part chez les hommes… avant d’en revenir. Ceci dit l’histoire dit qu’il se maria quelques années plus tard alors…

D’ailleurs il existe un Second Jungle Book avec d’autres histoires de Mowgli apparemment, mais on dirait bien qu’il n’a jamais été traduit –ah si il est sur le site des ebooks gratuits… m’en vais y jeter un œil…

Petit apparté Disney... je n'ai jamais vu l'adaptation dessin animé, mais le hasard a fait que j'ai lu une version livre pour enfants de quatre ans avec joli puzzle... je vous avoue que le ton gentillet choque par rapport à l'original !

Quant aux autres nouvelles, elles sont très diversifiées. On y parle de phoques, d’une mangouste, d’éléphants, et d’animaux sur les champs de bataille.

Les trois premières font assez conte, ou en tout cas récit pour enfant : pas de magie mais un phoque qui cherche une terre d’exil pour son peuple, afin que les hommes ne les déciment pas ; une mangouste recueillie par les hommes qui les protègent des méchants serpents (dont une certaine Nagaina...), un éléphant qui s’en va danser, son futur cornac sur le dos.

La dernière nouvelle m’a laissé assez songeuse : imaginez un peu un dialogue entre mulets, chevaux de cavalerie, dromadaire, éléphant, et bœufs sur leur rôle dans la guerre. C’est vraiment bizarre comme truc.

Et à la fin de chacune des sept nouvelles, on trouve une chanson autour des évènements de la nouvelle. Elles sont coriaces en français, mais j’ai l’impression que c’est pas beaucoup mieux en anglais. Bizarre bizarre…

Bref au final je ne sais pas trop quoi penser de ce bouquin. C’est une lecture instructive (c’est un classique tout de même), surtout en ce qui concerne Mowgli (qui apparait dans les Fables de Willingham d’ailleurs... ça devrait donner un nouvel éclairage à ses apparitions aussi).

Les autres nouvelles, elles… bah disons qu’elles témoignent bien de la fantasy animalière, si courante chez les Anglais alors qu’on sait tout juste ce que c’est chez nous (les Fables de La Fontaine, ça compte ?), sauf dans les histoires pour très (très) jeunes. Ceci dit, quitte à taper dans ce genre, je préfère nettement la série Redwall de Brian Jacques.

mardi 8 septembre 2009

Harry Potter Reboot (8/8) : Bonus Track


Excusez le retard pour le dernier volet de cett saga estivale (allez l’été prochain je fais même chose avec le Seigneur des Anneaux, chiche !), j’avais eu la brillante idée de laisser mon exemplaire des Contes de Beedle le Barde à Paris. Et comme il était bien sûr impensable de conclure sans revenir sur ce dernier ouvrage...

Harry Potter ce sont les romans, mais aussi des adaptations ciné qui plaisent ou non, une pléthore de livres dérivés, de jeux dérivés, de produits divers dérivés à l’écharpe aux chaussettes en passant par le cahier de textes et l’assiette pour bébé trouvée dans les placards de la location de vacances (véridique !).

Mais bon, s’il y a incontestablement des produits dérivés qui sont vraiment sympas, ce sont les petits livres écrits par JKR comme des à coté de la saga : les Animaux fantastiques et le Quidditch à travers les âges, sortis en 2001, et les Contes de Beedle le Barde, sorti en décembre 2008.


Les Animaux fantastiques de Newt Scamander
&
Le Quidditch à travers les âges de Kennilworthy Whisp

Honnêtement, je ne sais pas à quoi pensait JKR en écrivant ces petits livres, mais si j’étais d’humeur hérétique je dirais que c’est le meilleur de Harry Potter qui est condensé là, ou presque.

Le premier est le manuel cité sur la liste de livres de Harry dans le tome 1, Fantastic Beasts and where to find them, écrit par Newt Scamander (Norbert Dragonneau, j’admire d’ailleurs les grands écarts du traducteur pour arranger sa sauce à ce sujet). Sur le sujet des animaux magiques, on en apprend les bases, à se demander pourquoi Hagrid a jugé nécessaire d’en demander un autre en troisième année (sinon pour le fait qu’il soit « marrant »).

J’adore ce livre. Il reprend tous les animaux déjà rencontrés dans les livres à l’époque du tome 4, en présente pas mal qu’on verra par la suite (avec presque quelques présages dissimulés), et de manière générale, c’est un essentiel pour qui veut écrire des fanfictions, ou creuser l’univers d’Harry Potter

Certes on y parle faune magique, mais en lisant l’historique, on relève pas mal d’éléments sur l’histoire sorcière. On notera quand même qu’il existait une confédération internationale sorcière très tôt, ce qui semble assez paradoxal pour une société sorcière qui a plutôt toujours l’air d’avoir trois siècles de retard.

En plus, il est très drôle (il est écrit un peu dans le même esprit que le tome 1 quand on découvre le monde sorcier), et les graffitis d’Harry et ses amis lui donnent une sympathique valeur ajoutée. Pour le coup je serais curieuse de voir la version actualisée jusqu’au tome 7 !

Le second est le fameux Quidditch through the ages cité également dans le premier tome, et qui explique en long, en large, et en travers ce sport magique : origines, règles, équipes… En prime on s’offre une bonne tranche d’histoire sorcière, notamment sur l’invention du balai volant.

Comme les animaux fantastiques, c’est un livre assez drôle avec ses extraits de journaux et de correspondance, ses petits dessins, ses anecdotes humoristiques. Jetez un œil aux autres jeux de balai si vous voulez la preuve que les sorciers sont des gens cinglés. Et comme les animaux fantastiques, en prêtant attention aux détails, on trouve quelques infos intéressantes sur le monde sorcier (que je n’ai évidemment pas noté, c’est bien dommage).

Bref ces deux là sont des vrais indispensables, et on regrette qu’il n’y en ai pas plus dans ce genre : imaginez un peu qu’elle nous sorte l’Histoire de Poudlard dans le même format !


Les Contes de Beedle le Barde

Je ne vais pas rentrer dans les détails, j’ai déjà assez déblatéré sur la question jadis. Finalement en le relisant, ce fameux recueil de contes à la base de l’intrigue du tome 7, je l’ai trouvé beaucoup moins frustrant.

Certes, ça ne casse pas trois pattes à un canard, et les contes, sinon bien écrits, sont assez anecdotiques si on omet le Sorcier au cœur velu. Mais une fois encore on trouve quelques informations intéressantes, notamment sur comment Nick Quasi-sans-tête a trouvé la mort. Et l’anecdote sur le théâtre à Poudlard est bien marrante aussi.

Ceci dit, il manque la fraîcheur des deux autres ouvrages, et accessoirement la présence incessante des notes de JKR qui parle de Dumbledore comme d’un grand ami brise le « 4e mur ». Autant pour les Animaux fantastiques et le Quidditch à travers les âges, on s’y croirait (j’ai cherché partout, JKR n’est mentionné que dans le copyright, et le nom du traducteur n’est même pas donné !), autant là, l’effet d’immersion se perd un peu. Ca reste ceci dit un bonus sympathique.


Et donc, Harry Potter…

Ca fait tout bizarre de finir cette relecture. Il me semble que c’est dans le Panorama illustré de la fantasy et du merveilleux qu’il est dit, à la fin de l’article sur le sujet, que ce n’est pas forcément un chef d’œuvre, juste une très bonne série.

Je crois que c’est un peu ça, le secret d’Harry Potter. Certaines personnes le dénigrent parce que c’est devenu une grosse machine marketing. Mais ce serait oublié que si la série a marché, au départ, c’est par le bouche à oreille. Parce que c’est juste un bon livre, susceptible de plaire à un très large public.

C’est drôle et léger, mais sérieux quand même, dur parfois. Ca se lit très facilement de manière générale. Le monde sorcier est fascinant à découvrir, et riche en références en tout genre (les prénoms, les créatures…). Les histoires, à tiroir, happent le lecteur et ne manquent pas de surprise à la première lecture. Les personnages forment une incroyable galerie où chacun se retrouve au moins dans un, à un moment donné. On suit les pas du héros, de l’enfance à l’âge adulte.

Certes ça ne révolutionnera pas la littérature, tout ça. En même temps, les livres révolutionnaires, précurseurs etc., c’est souvent aussi très chiant à lire, alors tant qu’à se faire plaisir…

Il y a plein de raisons d’aimer Harry Potter. Si je ne devais retenir que deux images pour résumer toute la série, ou plutôt, ce qu’elle représente pour moi, ce serait les suivantes, qui assez bizarrement, proviennent toutes deux du tome 1 :

- Dumbledore proposant un esquimau au citron au Professeur McGonagall en pleine nuit, dans une banlieue de Londres et au mois de novembre

- Harry devant le miroir de Riséd, découvrant sa famille.

Le premier résume très bien la folie douce qui règne dans le monde sorcier où on aime faire fondre les chaudrons, où l’on fabrique des bonbons au goût « crotte de nez » et où on considère comme extraordinaire un jeu où on peut se faire fracasser le crâne par des grosses balles en métal.

Le deuxième représente plutôt l’aspect affectif de la série. Toute l’histoire d’Harry est marquée par cette recherche de la famille, celle qui a disparu mais celle qu’il peut se construire aussi. Ca va être sa raison principale de se battre et d’aller de l’avant. Ce n’est pas pour rien que le tome 3 est un des plus poignants de la saga… et que « l’Amour » se révèle être la plus grande force de Harry.

Voilà donc pour la séance de relecture harrypotterienne de l’été. Ca me fait tout bizarre de conclure, après un mois et demi de lecture intensive de romans et de fanfictions. Je suis bien contente que la Stratégie d’Ender (lecture du mois du Cercle d’Atuan) soit un roman prenant, parce que mes autres lectures me semblent un peu fades après tant d’Harry Potter.

On n’a pas fini de parler d’Harry Potter ceci dit. Deux films sont encore à sortir (quoique j’en attende pas grand-chose). Il semblerait que JKR travaille toujours sur son projet d’encyclopédie, et accessoirement les Moutons électriques préparent pour novembre un Bibliothèque rouge sur notre sorcier préféré : les nombreuses vies d’Harry Potter. Celui-là, je l’achète, même si je dois manger des pâtes pendant trois mois pour le payer !

Et comme je pense qu’Harry Potter doit son incroyable pouvoir aussi bien aux livres d’origine qu’à toute la communauté qui gravite autour, en guise de bonus, voilà trois sites internet fort sympathiques à consulter pour aller plus loin, et trois coups de cœur fanfiction du moment (même si je pourrais vous faire une liste des 50 fanfictions essentielles sans aucun problème !).


Petite sitographie sorcière

Le site est ultra connu, ça n’en reste pas moins une référence quand vous cherchez une info sur la série. Tout y est rentré, jusqu’au moindre détail donné dans une interview, ce qui est quand même très pratique quand on vérifie un détail pour une fanfiction. Une traduction française existe, mais elle a l’air d’avoir pris des vacances ces temps-ci.

Un très vieux site que je connais depuis mes débuts de fans. La dernière mise à jour remonte à Mathusalem, et le site est envahi par les pubs, mais son contenu reste très intéressant, avec notamment une très bonne analyse de la série qui n’a pas pris une ride, et des dossiers sur les noms des personnages ou les animaux fantastiques qui sont superbement illustrés. C’est un peu l’ancêtre de la Pensine, site dans le même genre mais sans les dessins.

Ma dernière trouvaille, par un ancien du Lexicon, il s’agit d’une mini analyse chapitre par chapitre des livres Harry Potter, en relevant les détails, en mettant en lumière certains passages, en pointant du doigt les incohérences (je ne verrais plus jamais le Quidditch de la même façon). Chaque chapitre est présenté avec une sélection de fan arts, que du bonheur pour les yeux !


Bibliographie fanfictionnaire


Sur le poncif du frère jumeau d’Harry Potter que tout le monde prend pour le Survivant, ksomm814 écrit un récit prenant avec quelques particularités (Harry ne sait pas qu’il est Harry), qui n’est pas, pour citer l’auteur, ni un « Potter bashing » ni un « twin vs twin », mais juste une histoire de mauvais choix et des conséquences qui en découlent. Les trois premiers livres sont couverts, et pour le moment, c’est une très bonne réécriture avec un twist bien maitrisé.

Les Survivants (et les Bâtisseurs) de Alixe

Si après avoir fermé le tome 7, vous ressentez l’envie compulsive de continuer l’histoire, la longue fanfiction d’Alixe est là pour vous. A partir des éléments donnés par JKR, reprenant le fil de l’histoire, elle comble le vide entre le dernier chapitre et l’épilogue du tome 7. C’est bien écrit, c’est riche, et bourré de réflexions pertinentes sur le monde sorcier. Ajoutez à cela des enquêtes chez les aurors dignes de romans policiers… y’a de quoi se faire (très) plaisir !

Azkaban Break et ses suites de Colibri Vert

Inspiré de la série Prison Break (qu’il n’est pas la peine de connaitre pour apprécier la fic), Azkaban Break est un UA où Regulus Black, ayant échappé à la mort, se fait enfermé à Azkaban sous une fausse identité pour faire échapper son frère, avec l'aide (un peu contrariée) de Rogue… C’est prenant, haletant, et les suites (qui parlent de Harry et de Horcruxes, entre autres) sont toutes aussi juteuses, surtout quand Rita Skeeter rentre en scène. A lire, c’est du très bon.

vendredi 4 septembre 2009

Le voleur d’éternité – Clive Barker


Je crois que si je voulais être un auteur de romans jeunesse, j’aimerais bien être Clive Barker. Ou Roald Dahl, dans un autre registre. Mais en tout cas, Clive Barker, dont j’ignorais pratiquement l’existence avant d’ouvrir Abarat, me plait de plus en plus.

Ses romans jeunesse sont des vrais romans jeunesse : ils sont merveilleux et terrifiants à la fois, et ne prennent pas les enfants pour des petites choses fragiles et stupides qu’il faut choyer, bien au contraire. En tout cas, c’est vrai pour le voleur d’éternité.

Harvey Swick est un enfant qui trouve sa vie morne et ennuyeuse, jusqu’au jour où un être étrange, Rictus, vient lui proposer de séjourner dans la merveilleuse maison de Mr Hood, sorte de pays des vacances.

C’est un univers magique fait de jeux à longueur de journée, où chaque journée commence au printemps, continue en été le midi, poursuit avec l’automne et Halloween en début de soirée, et enfin l’hiver et Noël le soir (avec des cadeaux !).

Bref, un monde de rêve, où tous ses vœux ou presque sont exaucés. Mais comme toujours (surtout quand le livre est édité dans la collection « Pocket junior frissons », les apparences sont bien évidemment trompeuses.

C’est un roman qui se lit très vite, car une fois passé les deux premiers chapitres d’introduction, l’univers de la Maison des rêves nous happe littéralement. Il y a la magie du lieu, le malaise qui s’installe peu à peu (le personnage de Lulu, les étranges cadeaux, les soirées d’Halloween qui ne sont pas que des jeux), et comment Harvey va arriver de se sortir de là.

A cela, il faut ajouter (un poncif Barkerien ?) des illustrations intérieures pour chaque chapitre, qui sont souvent délicieusement glauques. Bref, dans le genre bouquin trouvé à 80 centimes chez un bouquiniste, c’est une bonne affaire !

mardi 1 septembre 2009

L’opéra de Sang – Tanith Lee


1. La danse des ombres
2. Le festin des ténèbres
3. Cain l’obscur

Dans les bizarreries qui ponctuent ce blog, je crois que je n’ai jamais écrit un seul article sur Tanith Lee. C’est une vraie honte parce que c’est celle qui se dispute la place d’auteur favori avec Gaiman (j’ai d’ailleurs réglé la question en décrétant que Gaiman était mon auteur favori et Tanith Lee mon autrice favorite, et toc !).

Tanith Lee a écrit beaucoup, des œuvres assez inégales ceci dit. Il y a des purs chefs d’œuvres, il y a de bons romans et/ou nouvelles et puis des qui pourraient passer à la trappe. Elle a écrit de la SF, de la fantasy, du fantastique, et des trucs mélangeant complètement les genres ou ne ressemblant à aucun d’entre eux.

Et accessoirement elle est très peu traduite en France. Pour quelqu’un qui a écrit quelques 70 romans (sans parler des nouvelles), je ne suis pas sûre que la moitié est été traduit, et la plupart remontent à Mathusalem (les années 80-90). En fait on a rien de neuf en Tanith Lee depuis Thenser en 2004, sinon une nouvelle dans un recueil de la collection Luna (Harlequin pour les intimes, je viens d’en découvrir un 2e d’ailleurs, il faut que j’enquête).

Bref quand on aime Tanith Lee, il faut aimer les bouquinistes, les vieux bouquins mâchouillés (ou livré avec un truc illisible parlant de Conan, rédigé à l’encre violette sur deux en-tête de chapitre, véridique !), et courir après la perle rare sur tous les sites internet. Ou éventuellement il faut aimer l’anglais, pour ceux qui préfèrent la méthode simple.

Dans sa biblio, il y a deux œuvres incontournables (je rajouterais bien Aradia en 3e choix, mais c’est purement subjectif). D’abord le Dit de la Terre Plate, épopée de fantasy, vaste méli-mélo de mythes réécrits, auquel je ne connais pas d’équivalent. J’y reviendrais sûrement un jour après une relecture (retenez juste que s’il n’y en a qu’un à lire, c’est celui là – par contre bonjour la galère pour trouver les cinq tomes).

Et il y a l’Opéra de Sang.

Ici, on entre purement dans le registre fantastique, avec une très belle réécriture de la thématique des vampires. J’allais dire une « énième », mais ce serait dévaloriser le contenu. Anne Rice avec ses Chroniques des Vampires a donné un sérieux coup de jeune à la question, en y ajoutant moult détails (avec une précision quasi scientifique parfois).

Tanith Lee prend le problème à l’envers, dira-t-on, et ne répond clairement à aucune question. Arrivée à la fin du 3e tome, on ne sait toujours pas si ses vampires craignent réellement ou pas le soleil, s’ils ont besoin de sang ou non, s’ils vivent délibérément la nuit ou pas, s’ils sont immortels ou mortels…

Bref on ne sait pas grand-chose, et honnêtement je ne suis pas sûre d’avoir tout saisi. Par contre, ce qu’on retient, c’est l’ambiance des trois ouvrages. Le premier roman est étouffant, angoissant, malsain comme rarement dans ce genre d’histoire.

Quel genre d’histoire d’ailleurs ? Et bien au début de la Danse des Ombres (Dark Dance en VO), on suit les pas de Rachaela, une jeune femme solitaire, renfermée sur elle-même. Elle est contactée par des mystérieux membres de sa famille paternelle, les Scarabae, qui souhaitent qu’elle leur rende visite dans leur Demeure. Elle refuse au début, mais une série de coïncidences finissent par l’y amener quand même.

Sa famille se révèle être composée de vieillards qui vivent dans une ancienne demeure au bord de la mer. Entre autres bizarreries, ils ne sortent d’ailleurs que la nuit. Et c’est dans cette atmosphère étrange que Rachaela s’installe, sans savoir ce qu’ils ont prévu pour elle…

Des trois tomes, celui-ci est mon favori, parce qu’en dépit de la passivité de Rachaela qui est un personnage assez mou et froid, on suit son histoire avec passion, et angoisse, surtout. Rien n’est jamais clairement expliqué, les mystères planent, les ambiances ont quelque chose de malsain… et la métaphore de la souris prise au piège est assez parlante, tant Rachaela n’arrive pas à se sortir des rets de sa famille.

Les tomes suivants sont différents. Déjà, ils se payent le luxe d’alterner les points de vue (de deux au début du tome 2 à un nombre impressionnant dans le tome 3), ce qui multiplie les intrigues. Par ailleurs l’action se situe non plus dans la Demeure au bord de la falaise, mais en ville. Ces tomes-là sont plus « peuplés », plus « vivants », et accessoirement un poil moins angoissants… et beaucoup plus fascinants.


Le festin des ténèbres (alias Personal Darkness en VO) suit essentiellement les pas de Rachaela, finalement acclimatée aux Scarabae dans la nouvelle Demeure, près de Londres, alors que Ruth est partie dans une croisade meurtrière à travers le pays (je ne vous dis pas qui est Ruth, vous verrez bien ^^). C’est alors que débarquent d’autres Scarabae venus du continent pour l’arrêter (ou pas).


Quand au dernier tome, Cain l’obscur (alias Darkness I), je vous épargne un résumé qui vous gâcherait probablement la lecture des tomes précédents. Disons juste qu’on visite du pays et qu’on remonte dans le temps, ce qui apporte quelques éclaircissements mais aussi beaucoup de complications.

Un quatrième volume serait en cours d’écriture, d’ailleurs.

Dans tous les tomes, outre ces ambiances particulières, l’écriture de Tanithe Lee est particulièrement marquante. Ce n’est pas tant ses histoires, que la façon dont elle les raconte. Il y a la poésie dans sa prose, une maitrise de la langue (ce qui explique que je ne m’amuse pas à la lire en anglais), un je-ne-sais-quoi qui fait qu’on plonge littéralement.

Et puis, le rythme est souvent lent, mais reste incroyablement porteur. On se laisse bercer par l’histoire, et on profite d’une multitude de détails (couleur de la moquette, menu du soir, robe de midi, détail d’un vitrail…). On s’égare parfois, et on a des chapitres entiers consacrés à des personnages secondaires. Pas forcément utile de savoir leur couleur préférée ou le nom de leur chien, mais pourtant, ces petits portraits sont aussi passionnants à découvrir que le reste des ouvrages.

Bref si je ne devais retenir que trois éléments pour vendre ce cycle ce serait :
- Des vampires qui sortent de l’ordinaire
- Une ambiance malsaine entre angoisse et fascination, surtout pour le premier tome
- Une très belle écriture.

Bon par contre, autant prévenir, ils ne sont pas faciles à dénicher. Le tome 1 a été réédité chez feu les éditions de l'Oxymore en 2005, avec traduction révisée, mais les autres non. On trouve ponctuellement leurs éditions Pocket Terreur ou Presse de la Cité, en cherchant bien un peu partout.

Bien évidemment dans mon cas, une fois que j’ai eu les trois en main – et dépareillés bien sûr, un de chaque- je les ai vu genre les trois alignés sur une étagère à Gibert. Pour un peu je croirais à une manipulation des Scarabae…