mercredi 16 novembre 2011

L’Edda - Snorri Sturluson


Encore un prêt d’Elysio qui prenait la poussière (plus que Phaenomen de Erik L'Homme et je lui rends tous ses bouquins) tandis que la date de fin du Middle Earth Challenge (qui a l’air un peu mort mais je m’amuse toute seule, c’est l’essentiel) approche.

Il me fallait un texte qui a inspiré Tolkien pour mon challenge, je visais ambitieusement le Kalevala, puis Elysio m’a jeté son exemplaire de l’Edda sur mon étagère (si si je vous jure, j’avais rien demandé et tout à coup il était là), et vu que c’est un texte bien plus court… bref la flemme a gagné, et j’ai préféré lire celui-ci.

L’Edda est un recueil de mythologie nordique écrit au XIIIe siècle qui se présente sous la forme d’une histoire où le roi Gylfi déguisé en vieillard part à la recherche des Ases et leur pose toute une série de questions dont les réponses donnent un aperçu de la mythologie nordique, de la création du monde à sa fin.

C’est un mode un peu spécial de narration (d’autant plus que les questions et réponses s’enchainent sous forme de chapitres à des vitesses impressionnantes), mais cela donne un certain dynamisme à ce qui pourrait simplement un grand récit historique façon Silmarillion (pas que le Silmarillion soit ennuyeux hein !).

Je vous avoue avoir lu ce texte en mode service minimum, laissant de côté toutes les notes (qui occupent la moitié de l’ouvrage), et sans trop me poser de questions.

Je regrette un peu qu’un lexique des noms ne soit pas inclus à la fin, car le texte contient une multitude de noms de personnes (certaines les collectionnent même), ce qui fait qu’on est parfois un peu noyé sous les informations.

Mais si on laisse de côté ce problème (facilement résolu quand on a un accès internet sous la main, ce qui n’est pas mon cas dans le métro), c’est une lecture tout à fait sympathique pour tous les férus de mythologie.

J’avoue avoir une connaissance plus que lacunaire du domaine nordique, principalement par le biais des œuvres de Neil Gaiman qui piochent abondamment dans cette matière, du coup j’étais bien contente de réviser les bases.

La mythologie nordique est un peu différente de notre bonne vieille mythologie gréco-romaine. Je trouve les Ases bien plus cruels et joueurs que les Dieux de l’Olympe (ce qui n’est pas peu dire), et toute l’histoire tourne autour d’eux (il n’y a pas vraiment de héros humains dans ces histoires).

J’ai trouvé aussi assez original que la fin du monde soit détaillée à ce point, ce qui donne pratiquement l’impression que toute cette histoire n’est que l’apéritif, le vrai monde ne commencera qu’après tout ça.

Quant au rapport à l’œuvre de Tolkien, j’avoue l’avoir trouvé plus ténu que prévu. Il y a des éléments ici et là qui évoquent le Seigneur des Anneaux et ses autres textes, mais cela reste moins fréquent que je ne l’aurais pensé. A vrai dire on m’a toujours dit qu’il avait surtout pompé le Kalevala, il faudra que je vérifie ça un jour…

J’en ai relevé quelques-uns, comme le soleil féminin et la lune masculine, ou l’histoire de Tyr qui permit son bras dans la gueule d’un loup (ce qui m’évoque un peu Beren)

Deux passages sont bien plus frappants. Tout d’abord dans la partie L’art poétique (ou Skalskaparmal si vous préférez le vrai nom), on trouve toute une histoire autour d’un or maudit que tout le monde désire posséder, ce qui conduit à de beaux massacres.

C’est la base de l’anneau des Nibelungen de Wagner, et difficile de ne pas faire le lien avec Tolkien également (d’ailleurs il me reste à lire sa Légende de Sigurd et Gudrún qui s’inspire de cette partie).

L’autre passage frappant se trouve plus tôt dans l’ouvrage et s’intéresse à la création des nains Visiblement, Tolkien était un peu en panne d’idées pour les noms de ses personnages lorsqu’il a créé le Hobbit, parce que voilà ce que donne la liste de noms de nains donnée dans l’Edda :

[…]
Bifur, Bafur
Bombor, Nori
Ori, Onar,
Oin, Miodvitnir,
Vig et Gandalf,
Fili, Kili,
Fundin, Vali
Thror, Throin
[…]

Y’a comme un air de famille hein ? Ca arrive à d’autres moments dans ce livre, de trouver une sonorité très familière à des noms. C’est assez rigolo du coup comme lecture, de même lorsque on découvre des passages que Gaiman a allègrement repris dans ses textes (je comprends enfin le pourquoi du châtiment de Loki dans le tome 4 de Sandman).

Bref tout cela forme une lecture fort intéressante pour les accros à la mythologie, et nul doute que je comprendrais bien mieux certaines choses à ma prochaine relecture d’American Gods. Mais pour le moment, j’ai un challenge à finir  !


4 commentaires:

Julien le Naufragé a dit…

Je l'avais déjà vu. C'est tentant comme livre!

Vert a dit…

Ca se lit bien, si tu es intéressé par le domaine ça m'a l'air d'être un bon point de départ ^^

Cachou a dit…

J'ai dû le lire pour l'unif, celui-là (il était dans une liste de lecture, je l'ai choisi à cause de Tolkien justement ^_^) et même si j'avais bien aimé à l'époque, je dois dire ne plus en avoir aucun souvenir O_O (je viens de le réaliser en lisant ton billet). Je me demande pourquoi.

Vert a dit…

Parce que c'est assez tordu comme intrigue, j'avoue n'avoir que peu de souvenirs précis(et la légende de Sigurd que je lis en ce moment, je risque de l'oublier aussi vite xD)