mardi 19 juillet 2011

Scott Pilgrim finest hour - Bryan Lee O’Malley


Et voilà enfin arrivé le sixième et dernier volume de Scott Pilgrim en version française. Je l’attendais avec une certaine impatience, et le résultat est tout à fait à la hauteur de mes espérances. Pour bien faire, il faudrait que je relise la série d’une traite pour mieux apprécier cette conclusion, mais ça attendra les vacances.

Ce dernier tome reprend l’histoire après le départ de Ramona, et nous emmène logiquement vers la confrontation finale avec Gidéon, bien que celle-ci prenne son temps pour arriver, et qu’elle ne ressemble en rien à celle du film.

Si vous avez vu l’adaptation, ne croyez donc pas déjà tout savoir, si on retrouve pas mal d’éléments, ils ne sont jamais là où on les attend. A part peut-être la vie supplémentaire, bien évidemment, et encore.

A l’image des tomes précédents, c’est extrêmement agréable à lire, et si on a toujours l’impression d’être un peu égaré dans l’histoire, à force de suivre les pérégrinations de Scott qui est dans le brouillard 24h/24, on commence à mieux connaitre le casting et retrouver ses marques.

Comme d’habitude, on retrouve les dialogues qui fusent et les retournements de situation absurdes et très vidéoludiques, voir un mélange des deux qui est toujours très savoureux :
Désolé Maman, fausse alerte. Je t’avais bien dit que Scott avait gagné une vie dans le volume trois.
Oui, l’auteur aime briser le 4e mur, je devrais presque lui reprocher, mais c’est tellement assumé que ça passe très bien.

La grande qualité de ce tome (qu’on trouvait déjà dans les autres, même si ce n’était pas toujours aussi flagrant), c’est que l’histoire ne s’arrête pas à des combats façon jeux vidéo d’ex maléfiques, au contraire, elle aborde des choses très terre à terre.

Sous ses délires, toute l’histoire de Scott est un peu celle du passage à l’âge adulte, et sa relation compliquée avec Ramona lui donne l’occasion de mûrir (tous les deux mûrissent d’ailleurs), d’apprendre à s’accepter et à accepter que l’autre ne soit pas non plus parfait(e).

On ne s’attend pas du tout à trouver ça dans ce genre de texte (moi je ne m’y attendais pas du tout), et c’est une chouette réussite d’arriver à parler de choses banales au travers d’un univers très geek, en tout cas moi ça m’a tout de suite parlé.

C’est une opinion très personnelle, mais j’ai l’impression qu’à sa manière, Bryan Lee O’Malley fait comprendre que toute la culture geek parfois regardée avec dédain (super-héros, jeux vidéo et autres), ce n’est (certainement) pas, et même jamais au grand jamais, un retour en enfance (le premier qui me parle d’adulescent se prend une baffe), c’est aussi une façon de parler de soi, de manière assez obscure pour ceux qui n’ont pas les codes, mais n’empêche.

Bien sûr que déclarer son amour à qui ce soit ne permet pas de se sortir une épée du cœur, et que personne n’a jamais gagné des vies supplémentaires en dégommant les ex de sa petite copine, mais finalement c’est juste une autre manière de parler de la vie, d’une façon un peu folle ce qui la rend nettement attirante qu’une histoire plus terre à terre.

Bref, je trouve que la série Scott Pilgrim est une très belle réussite à ce titre, et si on pourra lui reprocher un côté parfois un peu confus, et des personnages pas évidents à situer au début, c’est drôle, parfois émouvant, et très agréable à lire.

Un vrai délice de geek, alors maintenant que la série est complète, n’hésitez pas (et si vous êtes pas geek, c’est bien aussi pour vous !).

CITRIQ

4 commentaires:

Grishka a dit…

C'est dingue mais autant le pitch m'attire beaucoup, autant l’univers visuel du comics me fait un peu peur... C'est pas trop mon style de dessin, qui me fait quasiment plus penser à un manga en fait ! Un jour peut être

Vert a dit…

Ca vaut la peine de faire un effort (c'est comme Sandman, à un niveau moindre), surtout que je n'ai pas trouvé ça forcément très manga, à part le format bien sûr (ceci dit j'ai pas lu des masses de manga non plus xD).

Elysio a dit…

Si on l'appelle comics parce que ça sort des US alors oui on se trompe, ça ressemble plus à un manga. Les dessins ne sont pas du même style (et ça se lit de droite à gauche) mais ça y ressemble grandement. Mais ça devrait pas te freiner, c'est un gros délire et c'est super plaisant à lire.
Faudra que je te l'emprunte o/

Vert a dit…

Bah dépêche toi avant de partir en vacances :D