dimanche 29 juin 2014

La Décade de l'imaginaire - édition 2014


Comme l'année dernière, les éditions de l'Atalante ont relancé en juin leur décade de l'imaginaire, dix jours avec des promotions sur leurs ouvrages numériques, ainsi que des nouvelles gratuites, que vous pouvez encore récupérer pendant quelques temps si ce n'est pas déjà fait (et la plupart sont des inédites il me semble, alors ne vous privez pas !)

Cette année, un fil rouge unit toutes ces nouvelles, puisqu'il s'agit uniquement de textes écrits par des auteures. De là à penser que Tigger Lilly tire les ficelles derrière pour alimenter son challenge, il n'y a qu'un pas que nous franchirons allègrement, car où irait le monde sans complots et manigances ?

Mais trêve de blabla, rentrons plutôt dans le vif du sujet !

Quand arriva la fin du monde, en fin de matinée de Anne Larue ouvre magnifiquement le bal, puisqu'il s'agit de mon meilleur souvenir de lecture. J'ai adoré suivre les pas d'une vieille dame qui se retrouve seule sur Terre après la fin du monde, et qui s'en accommode à merveille. Il y a dans ce texte un petit air de Neil Gaiman dans cette façon de rendre presque magique le train-train tranquille du quotidien, mais aussi de l'humour et une incroyable douceur qui m'ont marqué durablement.

Le miroir d’Électre de Jeanne-A Debats est un texte plus alambiqué qui se penche sur une jeune femme dotée d'un étrange pouvoir qui passe sa vie entre le cabinet de son psy et le domicile familial. Je suis loin d'avoir capté toute la richesse de cette nouvelle à priori truffée de références mythologiques et/ou littéraires, mais j'ai néanmoins bien apprécié cette lecture avec une impression étrange de toucher du doigt quelque chose de fondamental sans savoir exactement quoi.

Burgundia Remanence de Danielle Martinigol traite d'un sujet rarement évoqué en science-fiction : le vin. Je ne suis pourtant pas portée sur la chose, mais cela ne m'a pas empêché de trouver très touchante cette nouvelle qui parle du passé à sa façon.

Homéostasie de Laurence Suhner est un texte bien moins joyeux, où une jeune femme capable de communiquer avec son esprit doit sur une Terre à l'agonie communiquer avec un bien étrange organisme. Belle ambiance, mais j'ai trouvé le dénouement assez prévisible.

Vers les airs de Camille Brissot est encore une nouvelle post-apocalyptique, qui nous raconte le voyage d'un homme pour retrouver la femme qu'il aime après le désastre. L'histoire est jolie mais tellement expédiée qu'on aimerait mieux la lire à l'échelle d'un roman.

Du rififi entre les oreilles de Anne Fakhouri est mon deuxième texte favori de l'ensemble. Dans un Chicago des années 30 où l'on trouve des créatures féeriques, une bande de tueurs de la mafia se retrouve obligée de se coltiner un personnage un peu particulier pour leur prochaine mission. Le mélange des genres semble complètement improbable, et pourtant la magie s'exerce s'en peine, rendant la lecture aussi drôle que délicieuse.

Horizon de Carina Rozenfeld nous emmène loin, très loin dans le futur et dans l'espace, à bord d'un moyen de transport assez improbable par rapport à ce qu'on nous propose traditionnellement en guise de véhicule interstellaire. Je suis donc vite tombée sous le charme de cette nouvelle très optimiste (voilà qui change agréablement) et qui merveilleusement en scène ce que pourrait être la richesse de la vie dans l'univers.

Aknaktak de Sylvie Denis a le même problème que la nouvelle de l'auteure proposée l'année dernière. L'histoire se déroule dans l'univers de Haute École, et comme j'ai eu l'impression de débouler en pleine action sans aucune explication, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire.

Voilà donc pour ma petite revue de cette Décade de l'imaginaire édition 2014, qui offre encore une fois un chouette panorama. Avec deux gros coups de cœur (Anne Larue et Anne Fakhouri) et trois chouettes moments de lecture (Jeanne A. Debats, Danielle Martinigol et Carina Rozenfeld), ça vaut la peine d'y jeter un œil, d'autant plus que ça ne coûte pas un sou !

(et ça permet de superbes combos de challenge grâce à la nouvelle space-op de Carina Rozenfeld, il ne manquait qu'un mammouth ou un dinosaure pour faire la totale !)

4 commentaires:

Baroona a dit…

Les mêmes coups de coeur et la même bonne surprise pour la nouvelle viticole !
Je suis par contre moins intransigeant pour le reste, je me rends compte que je suis un méchant en fait. =O

Vert a dit…

@Baroona
Et moi je suis généralement trop gentille, ça fait une bonne moyenne ^^

Lorhkan a dit…

Je n'ai rien lu mais j'ai bien sûr récupéré tous les fichiers... ;)
A suivre ! Et je note pour le combo de challenges, bien pratique ! :D

Vert a dit…

@Lorhkan
Je ne désespère pas de trouver une anthologie de 600 pages avec du space-op, des auteurs féminins, des hommes préhistoires (et que Morwenna ait lu :D)