Toujours dans le rayon « Printemps du cinéma », je me suis laissée tenter par le dernier film de Sam Raimi, que je suis même allée voir en 3D de mon plein gré, fait assez rare pour être signalé !
Oz: The Great and Powerful (ou Le monde fantastique d’Oz si vous préférez le titre vf tout pourri) se présente comme un prequel du célèbre roman de Frank L. Baum, Le magicien d’Oz, mais visuellement, il est difficile de ne pas le considérer comme une prequel du célèbre film de 1939 (ce qui a apparemment donné lieu à une belle guéguerre autour du droit d’auteur et du copyright).
On y apprend donc comment Oz, prestidigitateur accumulant les conquêtes féminines, prétendument couard et cupide, se retrouve dans le mystérieux pays d’Oz, à diriger le pays depuis la Cité d’Emeraude, lorsque la jeune Dorothy Gale s’y trouve transportée au début du roman.
Visuellement, ce film est une véritable tuerie. Le générique est un petit bijou (qui exploite merveilleusement la 3D), l’introduction du film en noir et blanc est un délice (c’est typiquement là qu’on se rend compte qu’il est bien plus fait référence au film de 1939 qu’au livre originel), et lorsque Oz arrive en Oz, les paysages sont à couper le souffle.
En plus, chose assez rare pour être mentionnée, il y a une vraie impression de relief dans ce film : objets placés judicieusement au premier plan, créatures qui sortent de l’écran, paysages avec une vraie profondeur, ce qui fait que pour une fois, on n’a pas l’impression de porter ses lunettes 3D pour rien, il y a du spectacle.
Ce n’est pas surprenant pour un film qui est sans doute constitué à 99% d’images de synthèse (il est beaucoup plus facile d’y intégrer du relief), mais c’est de la belle image de synthèse, et en plus on sent qu’un réel effort a été fait pour la 3D, ce qui fait passer plus facilement le supplément de 2 euros sur la place (plus un euro si vous oubliez vos lunettes, vous comprendrez pourquoi je râle régulièrement contre le procédé).
Hélas, aussi beau qu’il soit visuellement, ce film est complètement desservi par son scénario affreusement calibré et prévisible. Clairement voulu comme le film familial où l’on emmène toute la petite famille voir un beau spectacle, il manque cruellement de subtilité ou de surprise.
On se retrouve en effet avec les stéréotypes du héros soit disant vaurien mais qui finalement se révèle avoir un bon fond (qu’il découvre grâce à l’intervention d’une enfant toute mignonne et orpheline, forcément) et du side-kick comique qui reste ami avec le héros envers et contre tout.
Et ne parlons même pas du fait que la gentille sorcière est blonde (mais plutôt maligne, en cela ce n’est pas un stéréotype), et les méchantes brunes, avec une prédisposition aux pantalons de cuir noir moulant ou aux robes fourreaux à paillette (tout un programme !).
Je ne m’étendrais pas plus (même si on pourrait écrire des pages sur les codes couleurs de ce film, si si je vous jure), mais pour faire simple, c’est le genre de film un peu navet qu’on a surtout envie de voir entre amis pour rire de ses défauts, mais manque de chance, je suis allée le voir toute seule !
Bref si j’ai apprécié l’esthétique (je me répète, mais de ce côté-là c’est vraiment un sans-faute) qui vaut le coup d’œil, ne vous attendez pas à des miracles côté scénario. A part quelques petits clins sympathiques à l’œuvre de Frank L. Baum, l’ensemble ne vole vraiment pas haut !
Je suis assez d'accord avec toi, même si je te trouve un peu dur sur le scénario.
RépondreSupprimerIl est classique, certes, mais il s'agit d'un film Disney familial. De plus, par rapport au film de 1939 (qui a très mal vieilli avec des chanson souvent longues et pénibles, une héroïne niaise et insupportable,un manichéisme extrême) une fin foutage de gueule..., c'est un chef-d’œuvre de rythme et de subtilité !
C'est sûr que je n'ai pas été surprise par le scénario, mais je ne pensais pas l'être, donc ça ne m'a pas gêné.
Mais je trouve aussi que l'esthétique et la musique sont les deux points forts du film, pour un scénario un peu plus développé (et des chansons sympa !), il faudra attendre l'éventuelle adaptation de Wicked (la comédie musicale, pas le livre trop sombre et bizarre) !
tout pareil. Sauf que j'ai trouvé la gentille sorcière plutôt cruche. Je me demande si le livre est comme ça aussi. Auquel cas je ne suis pas sûre d'adhérer : trop égocentrique, tourné vers ce personnage détestable qu'est Oz.
RépondreSupprimer@Jaina
RépondreSupprimerBah le film de 1939, je l'ai bien aimé moi, et il a une excellente excuse, il date de 1939 :P
La musique personnellement m'a un peu tapé sur le système (joli thème mais tellement rabâché qu'il a tourné en boucle dans ma tête après la séance jusqu'à l'overdose xD)
@Tigger Lilly
Le "vrai" Magicien d'Oz se déroule après ce film, et Oz y apparait plus comme ridicule qu'autre chose. Après le roman en lui-même... bah c'est un classique qui a plus d'un siècle, donc faut le lire en s'en souvenant ^^
(moi je l'ai acheté en librio à 2 euros à l'époque, donc j'ai pas pris grand risque, et j'ai une version libre de droits sur ma liseuse sinon -mais en anglais)
Il y a de vieux films que j'ai adoré (Singin' in the rain, It's a wonderful life, The Ghost and Mrs Muir), ce n'est pas une question d'âge...
RépondreSupprimerMais c'est peut-être parce que je l'ai vu trop tard (à 17 ans) pour avoir l'innocence nécessaire, ou parce que le dessin animé et les pièces de théâtre vues enfant m'ont influencée inconsciemment...Et puis, les personnages passifs et/ou geignards m'énervent très vite !
Je serai incapable de retrouver le thème principal, je ne dois vraiment pas avoir l'oreille très musicale ! ;-)