vendredi 30 juillet 2010

La vie, l'univers et le reste - Douglas Adams


Le deuxième tome du Guide Galactique m’avait un peu déçu, mais cette petite baisse de régime est compensée par un troisième tome toujours aussi absurde, mais avec un peu plus d’histoire, ce qui maintient l’intérêt du lecteur nettement mieux.

A la fin du tome 2, excusez du spoiler, mais Arthur et Ford étaient échoués sur la planète Terre deux millions d’années avant sa destruction, sans vaisseau spatial et juste une bande de coiffeurs, de publicitaires et de désinfecteurs de téléphone. Rien de bien réjouissant ?

Rassurez-vous, ça ne va pas durer, pas plus de cinq ans qui sont complètement éclipsés avant le début de La vie, l'univers et le reste, et grâce à l’intervention inopiné de… je ne vous dirais ni qui ni quoi, nos deux héros reviennent à une époque plus civilisée, juste avant la destruction de la Terre, et avant d’avoir ne serait-ce que le temps de boire un thé, les voilà recrutés par Saloprilopette (alias Slartibartfast en VO) pour sauver l’univers des terrifiants habitants de Kriquète, rien que ça.

(ne me demandez pas ce que font Zaphod et Trillian pendant ce temps, sans parler de Marvin, ils n’ont droit qu’à de micro-apparitions et à la scène final…)

Pour une fois, il y a un semblant de trame narrative, et c’est très agréable. J’ai même été surprise de voir à quel point les différents éléments absurdes de l’histoire finissent par s’emboiter les uns dans les autres quand on s’y attend le moins. Il y a également pas mal de comique de répétition qui fonctionne particulièrement bien.

Une fois encore, le livre est riche en théories philosophico-débiles, sans parler de technologies particulièrement délirantes, à commencer par la navigation bistromathique qui repose sur un principe infaillible :

« Les chiffres des aditions écrites sur les calepins dans l’enceinte des restaurants ne suivaient pas les même lois mathématiques que les chiffres écrits sur n’importe quel autre bout de papier dans n’importe quel autre endroit de l’univers »

Par ailleurs, j’ai enfin fait le lien entre le CLEP (C’est LEur Problème) de Douglas Adams, qui permet d’être invisible aux regards, et un sortilège au nom similaire trouvé dans une fanfiction Harry Potter qui date de Mathusalem (qui traite de voyage dans le temps mais je m’égare). On en apprend tous les jours !

Mais le plus beau, ça reste encore la méthode pour apprendre à voler :
« Il existe un art, ou plutôt un truc, pour voler.
Le truc, c’est d’apprendre à se flanquer par terre en ratant le sol »

Je n’ai pas encore testé, mais vu mon incroyable capacité à m’emmêler les pieds, ça ne devrait tarder, je vous tiendrais au courant de mes progrès !

A part ça, Arthur a un rôle un peu plus prépondérant, et je trouve que c’est beaucoup plus agréable dans la mesure où c’est un peu la manifestation du lecteur. Cela change agréablement de le voir condamné à réclamer du thé et à se faire traiter de singe à longueur de page…

Bref, un très bon moment de lecture qui détend les neurones. D’ailleurs je n’essaye même pas de lire le Seigneur des Anneaux en VO en parallèle, ce n’est même pas imaginable. Par contre, croiser les théories temporelles de Douglas Adams avec Sans parler du chien de Connie Willis… et bien en fait ça fonctionne parfaitement !


CITRIQ

mercredi 28 juillet 2010

Le Dernier restaurant avant la Fin du Monde - Douglas Adams


Histoire de continuer nos péripéties galactiques (et parfois temporelles), le 2e tome du Guide Galactique nous emmène cette fois-ci vers le dernier restaurant avant la fin du monde, bien que ce ne soit pas le but ultime de l’aventure (qui reste à éclaircir encore).

Commençant là où le premier tome de H2G2 finissait, le Dernier restaurant avant la fin du monde démarre sur les chapeaux de roues sur une attaque d’un vaisseau vogon, alors qu’Arthur essaye, encore et toujours, d’obtenir une vraie tasse de thé et pas un vague substitut qui ressemble à tout sauf du thé.

Construit comme son prédécesseur en une série de péripéties sans queue ni tête, et avec une très vague ligne directrice (et encore, uniquement pour Zaphod/Zappy), ce deuxième tome se passera une fois de plus d’un résumé plus détaillé.

On aura cependant l’occasion de visiter les bureaux du Guide Galactique, de contempler la fin du monde, de rencontrer une rock-star galactique, de voyager à travers le temps et l’espace en toute simplicité, et de lire maintes grandes théories sur l’univers, ma préférée étant encore celle-ci :

« L’univers, quelques informations pour vous sauver la vie

(…)

4. Population : néant.
(on sait qu’il existe un nombre infini de mondes, tout simplement parce qu’il existe une quantité d’espace infinie pour les loger. Tous, toutefois, ne sont pas habités. Par conséquent, il doit exister un nombre fini de mondes habités. Un nombre fini divisé par l’infini est si près de zéro que ça compte pour du beurre, si bien que la population moyenne de toutes les planètes peut donc être considérée comme égale à zéro. D’où il découle que la population totale de l’Univers est aussi égale à zéro, et donc que tout individu que vous seriez susceptibles de croiser de temps à autre ne saurait être que le fruit d’une imagination dérangée.) »

Qu’est ce que j’aurais adoré lire ça en passant mon Bac, franchement on devrait s’en inspirer pour les maths au lycée, qui sont parfois tout aussi absurdes, mais beaucoup moins drôles !

Globalement le Dernier restaurant… est une lecture plaisante pleine de bon humour absurde à la Monty Python, mais l’histoire est un poil trop chaotique, à tel point qu’à peine le livre refermé, on se rappelle à peine ce qu’il s’y passe. Il y a de très bons moments (la fabrication du thé, le plat du jour au restaurant, le vaisseau des désinfecteurs de téléphone), mais tout ça manque un peu de structure et les personnages semblent juste là pour balader le lecteur…

Heureusement, la suite, la Vie, l’Univers et le Reste, s’en sort nettement mieux.


CITRIQ

lundi 26 juillet 2010

Le Guide du Voyageur galactique - Douglas Adams


Bon cette fois-ci je m’y mets, j’en viendrais à bout, de ce fameux Guide du Voyageur Galactique (ou guide galactique, ou guide du routard galactique, ou H2G2 pour faire plus simple). Cela fait trois fois que je le commence, et je n’arrive jamais à la fin de cette trilogie en cinq volumes, la faute à la bibliothèque qui n’a jamais les bons volumes quand il faut. Cette fois-ci, j’ai tout prévu, j’ai emprunté les cinq d’un coup !

Pour ce premier tome, je suis vraiment en terrain connu, l’ayant lu deux fois, et vu autant de fois en version film (qui n’est pas mauvaise du tout d’ailleurs), mais ça reste un plaisir à relire tellement c’est loufoque et sans queue ni tête, et plein de bonnes idées qui valent bien la philosophie shadock en terme d’absurdités…

Arthur Dent (prenons la VO) est un terrien dont la maison va être détruite pour construire une déviation, mais ce n’est pas son principal problème. En effet, sous peu, c’est la Terre qui va être détruite pour permettre le passage d’une voie hyperspatiale, et il échappe à l’apocalypse de justesse grâce à son ami Ford Prefect qui se révèle être natif de Beltégeuse et rédacteur pour le compte du Guide du Voyageur Galactique.

(ouvrage qui, on le saura, a surpassé l’encyclopaedia galactica comme dépositaire classique de la sagesse et de la connaissance en dépit de son caractère apocryphe, parce qu’il est légèrement moins cher, et parce que sur sa couverture sont inscrits en caractères rouges amicaux « Pas de panique »)

Résumer la suite du livre serait un gâchis, vu que celui-ci repose sur un rythme feuilletonnant avec des retournements de situation et des cliffhangers à tout bout de champ, ce qui est normal compte tenu du fait qu’H2G2 a d’abord été un feuilleton radio.

A cet instant, je me sens obligée d’avouer que si je connais aussi bien le sujet, c’est parce que Neil Gaiman a rédigé une biographie de l’auteur sous le titre Pas de panique, ouvrage que j’ai acheté en pensant tomber sur un roman du maitre alors que je ne connaissais rien à Douglas Adams. Après avoir lu l’intégralité de cette biographie, je suis quand même allée emprunter H2G2, histoire d’y comprendre quelque chose. Ah les fans…

Bref pour en revenir à notre Guide, c’est un vrai plaisir à lire. Ce roman est court, mais franchement, difficile de ne pas rire (ou au moins sourire) devant les parallèles débiles (destruction de la maison de Arthur / destruction de la Terre), les différentes explications du guide, le générateur d’improbabilités, Marvin l’androide paranoïde… Bon bien sûr, si vous êtes allergiques à l’humour style Monty-Python très absurde, cela vous laissera de marbre, mais quand même…

« Bien des gens ont estimé que si nous savions pourquoi exactement le pot de pétunias avait pensé ça, nous en saurions bien plus sur la nature profonde de l’univers que ce n’est le cas actuellement. »

La seule chose qui est un peu paradoxale, dans ce livre, c’est que finalement les personnages passent complètement au second plan. On retiendra les différentes planètes, droides, évènements historiques, coutumes locales et autres joyeusetés, mais à part demander du thé, je suis fichtrement incapable de me rappeler ce que peut bien y faire Arthur.

Ce roman porte bien son titre, vu que finalement, le héros, c’est un peu ce guide galactique qui s’amuse à décrire petit bout par petit bout un univers galactique complètement déjanté… C’est donc avec un vrai plaisir que je continue ma voyage en sa compagnie vers le Dernier restaurant avant la fin du Monde


CITRIQ

samedi 24 juillet 2010

Batman : Whatever happens to the caped crusader ? - Neil Gaiman


C’est par un total hasard que j’ai enfin pu lire cet épisode de Batman signé Neil Gaiman, en fait je ne savais même pas qu’il avait été traduit en français, avant qu’Alana m’en parle (merci à toi, je t’en serais éternellement reconnaissante).

En fait il est sortie en France non pas édité en livre mais en magazine, sous le titre de Batman Universe, dont le premier volume comprend les 2 numéros signés Gaiman, et le premier numéro de Battle for the Cowl dont je ne parlerais pas vu que je n’ai pas encore lu la fin.

Whatever happens to the caped crusader ? (ou Qu’est-il arrive au justicier masqué pour les vf-istes, mais ça a moins de panache) raconte plus ou moins les évènements qui suivent la mort de Batman. Oui c’est du Gaiman, donc le plus ou moins est de rigueur. Et oui Batman est mort, mais comme la plupart des morts dans l’univers des super-héros, il ne le restera pas indéfiniment (on comprend mieux pourquoi Kevin est toujours en vie dans la Flander’s Company).

En fait, ce comic est un peu à Batman ce que Veillée funéraire est à Sandman, une étrange réunion de famille qui rattache tous les fils ensemble. De façon complètement improbable, on voit en effet tout le casting de Batman (de Jim Gordon au Joker en passant par Robin, Superman, Clayface, Catwoman, le Sphinx et j’en passe des meilleurs) se réunir dans le cadre de la veillée funéraire de Batman, où chacun va prendre tour à tout la parole pour évoquer la mort de Batman.

Je peux difficilement en dire plus, mais évidemment cela se fait sous la forme d’une structure narrative décalée, et ne parlons même pas des propos différents protagonistes, parfois sous forme d’un comic dans le comic pour Catwoman et Alfred.

Quant on aime Gaiman, cette lecture est un pur moment de bonheur, d’autant plus si aime aussi Batman. Une fois n’est pas coutume, il a parfaitement assimilé l’univers et réussit à en sortir quelque chose de très particulier qui ne laisse vraiment pas indifférent. Comme pour son remake de Blanche-Neige (Neige, Verre et Pommes pour ceux qui ne connaissent pas ce bijou), je pense que je ne verrais plus jamais l’univers de Batman de la même façon, et surtout pas le Joker.

Evidemment ce n’est pas un comic de super-héros habituel. Très peu d’action, beaucoup de blabla, mais on se sent en terrain familier, et il est marrant de s’amuser à identifier tous les personnages présents (je suis loin de les connaitre tous), qui sont tous très bien dessinés.

Le final est spécial, dira-t-on, mais… non mais rien à faire, j’en reviens toujours à Sandman, comme s’il avait réutilisé toutes ses ficelles pour Batman. J’ai presque été déçue de ne pas croiser Death au coin d’une case de cette histoire finalement assez courte, mais très chouette. Y’a pas à dire un Batman à la sauce Sandman, c’est un peu Noël en avance ! En prime, ça m’a bien donner envie de me plonger dans les comics Batman. A suivre avec Battle for the Cowl normalement…

CITRIQ

jeudi 22 juillet 2010

Twilight Chapitre 3 : Hésitation - David Slade


Et oui ça faisait très longtemps (ou pas) que je n’étais pas revenue avec un article sur Twilight. Ennemis des vampires végétariens et des loup-garou en bermuda, fuyez, j’ai bien peur une fois de plus, d'être obligée d’avouer que j’ai honteusement apprécié le film.

Pourtant, avec un scénario pareil, il n’y a vraiment pas de quoi tenir 2h de film. Imaginez un peu le but de l’histoire de Hesitation aka Eclipse : Bella doit choisir entre Edward et Jacob, pendant que la très méchante Victoria s’amuse à créer une armée de vampires pour se venger de la mort de son chérie à elle.

Ah pardon je vous ai révélé un truc qu'on est sensé comprendre à la fin du film ? En même temps il est difficile d’être plus long à la détente que nos héros qui passent pour ainsi dire les 3/4 du film à se demander qui s’amuse à créer une armée de vampire tout en sachant très bien que Victoria est dans les parages. L’immortalité ne rend pas intelligent, hélas…

Bref je m’égare, après tout l’essentiel c’est quand même la très belle histoire d’amour entre Edward et Bella pleine de guimauve et ponctuée d’une quinzaine de demandes en mariage et d’interventions pas toujours très pertinentes de Jacob (quoique si j’étais Bella, je serais partie avec lui, ou mieux encore avec le geek du lycée tant qu’à faire, c’est encore le plus normal de tous même s’il ne dort pas la nuit lui non plus).

En fait, j’ai presque été déçue parce que le film n’est pas si mauvais que ça. Autant je me rappelle avoir passer une bonne partie du premier film à ricaner bêtement, et presque la totalité du 2e à pouffer avec un ami, autant là je suis restée plutôt calme.

En fait, j’ai l’impression qu’il y a un boulot de réalisateur pour une fois, et question maquillage les vampires sont nettement plus crédibles (en tout cas on ne dirait plus qu’ils se sont maquillés comme des clowns blancs). J’ai même feuilleté le livre vite fait pour me rafraichir la mémoire, et les scènes clés sont même mieux traitées sur pellicule que sur le papier.

Bon soyons quand même honnêtes, le scénario est absolument creux, les acteurs pas très crédibles, les combats ressemblent à une mêlée de rugby (et encore c’est méchant pour les rugbymen), et certains dialogues sont juste abominables. Sans parler du triangle Edward/Bella/Jacob à se taper la tête contre les murs, dire qu’on aurait tout pu résoudre avec un plan à trois.

(et visiblement y’a pas que moi qui ait eu cette idée, je viens de découvrir ce web-comic et j’aime déjà beaucoup !)

Mais c’est drôle. Sincèrement, on s’amuse quand même à regarder ça, et au moins on ne risque pas d’être déçu vu qu’on va voir un film nul (même s’il n’est pas si mal fichu que ça comme je le disais). Et bon franchement toute l’histoire de Jacob qui essaie d’embrasser Bella (en deux actes) vaut le détour tellement c’est bête. Mais drôle. Mais bête. Mais drôle.

Et ne parlons pas des vampires inflammables, de Bella qui résiste au froid uniquement de jour, de Charlie qui fait son père vieux jeu… Bref je suis obligée de l'avouer, oui j'irais voir l'adaptation du dernier livre aussi. Quand on sait ce qu'il y a dedans, comment voulez-vous ne pas vous promettre d’aller également le voir, même en deux parties, tellement ça promet d’être délicieusement nul ?

mardi 20 juillet 2010

Splice - Vincenzo Natali


Définitivement le film le plus étrange qu’il ai été donné de voir depuis le début de l’année, Splice est un film délicieusement glauque qui contrairement à ce qu’on pourrait croire en voyant le synopsis ou la bande-annonce, ne tombe pas dans le bête film d’horreur façon Frankenstein.

Splice (coller en anglais), c’est le nom donné à une technique de manipulation génétique qui consiste à créer de nouveaux êtres vivants à partir d’ADN de bestioles normales telle la salamandre, la souris ou le moineau. Une forme d’OGM améliorée qui s’amuserait presque à pouvoir recréer des chimères de la Grèce antique, à ceci près qu’ils s’en tiennent aux limaces informes qui produisent des médicaments pour le moment.

Cependant, les deux chercheurs phares du projet, Clive et Elsa, aimeraient aller plus loin et commencer à travailler avec de l’ADN humain. Bien que cela leur soit interdit, ils vont dans le plus grand secret créer un étrange être, partiellement humain, partiellement… autre chose. C’est une étrange et très malsaine relation qui va se mettre en place entre ces deux chercheurs qui n’ont pas d’enfant, et cet « enfant » créé de toutes pièces.

C’est vraiment très surprenant, mais hormis quelques passages qui empruntent au film d’horreur de série B, le reste du film met mal à l’aise en jouant non pas sur la terreur mais plutôt sur des questions morales.

Outre tout ce qui a trait à la déontologie (peut-on jouer avec l’ADN humain, et surtout une créature avec de l’ADN humain doit-elle être traitée comme un cobaye ou un être pensant ?), Splice joue avec la notion de famille dans tout ce qu’il y a de plus sinistre.

Cela se retrouve surtout dans le personnage d’Elsa (qui met plus que mal à l’aise tout au long du film), une femme qui ne veut pas porter d’enfant (à moitié à cause d’un passé avec sa mère qui ne sera jamais clairement expliqué), mais qui se créé un enfant de toute pièce et finit par reporter son enfance sur celle qu’elle s’amuse à élever comme sa fille, comme on jouerait à la poupée. Clive n’est pas non plus n’est pas très net dans l’histoire.

Pendant une bonne partie du film, la tension et l’ambiance malsaine reposent uniquement sur l’interaction entre ces trois personnages, et c’est tout simplement délicieux. Cependant, la fin qui vire pour le coup franchement à la série B gâche quelque peu l’effet, bien qu’il conduise à une fin on ne peut plus malsaine (c’est vraiment le maitre mot du film).

Ce genre de film ne plaira pas à tout le monde vu les thèmes qu’il aborde, mais il vaut le détour parce qu’il y a quelque chose d’assez ironique à réaliser pratiquement un drame familiale par un remake de Frankenstein. Petit plus, coté technique, entre maquillages et effets spéciaux, la créature est extrêmement bien réalisé.

dimanche 18 juillet 2010

Séries en folie

Bon ça fait juste depuis des lustres que je dois faire ma critique de Merlin, et voilà que Stargate Universe prend fin. Et Noob. Et la Flander’s Company. Et le Visiteur du Futur pour sa diffusion sur Nolife. Plein de prétextes, mais pas vraiment le temps de tout voir en détail, alors j’ai opté pour un petit bilan bref par série.

Flander’s Company – Saison 3


Synopsis :
Après avoir éjecté les sbires de Chantal Conasse qui avaient pris le contrôle de l’entreprise via une OPA hostile, la Flander’s Company reprend les choses en main, tant bien que mal entre les pannes de réseaux et les supers en vadrouille. Pendant ce temps, les survivants de Chantal Conasse sont attaqués par de mystérieux individus.

Avis :
Après un début de saison aux petits oignons à vous faire rire jusqu’à en mettre vos neurones en rade, il y a une petite perte de rythme en milieu de saison à force de multiplier les intrigues (entre la Flander’s, la CC et l’autre groupe), mais cela n’empêche pas de très bons fous rires, des crossovers de folie, un final tout simplement épique qui ne cesse jamais de surprendre. Bref, encore une très bonne saison et j’attends la suite avec impatience.

Merlin – Saison 2



Synopsis :
Merlin continue à vivre sa petite vie tranquille de serviteur d’Arthur (futur roi de Bretagne), qui consiste à lui sauver la vie une fois par semaine sans pour autant dissimuler ses pouvoirs. Pour mettre un peu de piquant, ajoutez quelques histoires d’amour, Morganna qui découvre peu à peu ses pouvoirs, et voilà votre saison 2 !

Avis :
Le problème de Merlin est que c’est une comédie familiale (diffusée le samedi après-midi c’est clairement le créneau), ce qui fait que les épisodes sont souvent trop indépendants, des personnages qui évoluent peu, et un ton un peu trop comique (ah ces abominables fins d’épisode où Gaius et Merlin se sentent obligés de rire). Ceci dit quelques épisodes s’affranchissent bien de ces contraintes, notamment sur les derniers qui vous tireraient presque une petite larme d’émotion (The Sins of the Father, The last Dragonlord). Et au second degré ça reste très drôle, surtout avec un esprit pervers de fanfictionneuse qui traque la moindre allusion au slash…


Noob – Saison 2



Synopsis :
Après être venu à bout du premier étage de la tour Galamadriabuyak, la guilde Noob s’avance vers de nouveaux horizons, ceux du niveau 20, mais un bâton cheaté et un ancien membre de la guilde sur le retour sont là pour leur mettre des bâtons dans les roues.

Avis :
Je suis un peu mitigée sur cette deuxième saison. Il y a de très très bons épisodes (notamment le milieu de saison), des personnages mémorables (Ystos est mon favori), des superbes effets visuels, mais on s’ennuie un peu, la faute à un scénario un peu trop simple. Une fois passé toute la parodie des MMO (et un peu du Seigneur des Anneaux), on s’ennuie un peu, et l’épisode final bien que très beau sonne un peu creux. C’est un peu dommage, mais ça reste une bonne petite série.

Stargate Universe – Saison 1

Synopsis :
Un équipage de terriens se retrouve coincé sur un vaisseau ancien qui se déplace à travers des galaxies lointaines, très lointaines, sans aucun espoir de retour à priori. A bord, l’ambiance est plus que tendu, entre les tensions au sein du groupe (entre militaires et civils) et les problèmes techniques du vaisseau.

Avis :
Après un début de saison pas forcément très convaincant (beaucoup trop basé sur des Deus Ex Machina en fin d’épisode), la deuxième moitié se révèle bien plus intéressante, avec plus de tension, et des fins d’épisodes plus « osées », y compris le final en fanfare où l’on se demande qui sera encore vivant dans la saison 2 (probablement pas mal de monde, mais quand même, ça fait son petit effet). J’ai beaucoup aimé le fait d’avoir une équipe très peu consensuelle, si bien qu’on ne s’attache à personne (à part Eli peut être) tellement  tous les personnages sont ambigus.

Le Visiteur du futur – Saison 1



Synopsis :
Un étrange personnage venu du futur intervient sans cesse dans la vie de Raph pour l’empêcher d’accomplir telle ou telle action sous prétexte qu’elle va déclencher des catastrophes. Mais pourquoi s’acharne-t-il tant sur Raph ?

Avis :
J’ai découvert cette série lors de sa diffusion sur Nolife, et il faut reconnaitre qu’elle est bluffante. Après un début sous forme de sketchs, une vraie intrigue basée sur les paradoxes temporelles se développe (et le thème est vraiment exploitée avec brio). De nouveaux personnages apparaissent, on visite même le futur, et avant de comprendre, on se jette sur le reste de la saison pour tout dévorer. Très très bonne web-série, et une saison 2 est en préparation en plus !

mardi 13 juillet 2010

L'Illusionniste - Sylvain Chomet



Je me rappelle encore de la première fois que j’ai vu le film précédent de Sylvain Chomet, les Triplettes de Belleville. C’était l’aprem après le bac de philo, il faisait une chaleur à crever, et bizarrement, dans la salle de ciné, il régnait un froid polaire à tel point que j’en avais remis ma veste. Si je n’ai pas d’exam à passer cette année, coté contraste climatique c’était pas mal aussi…

J’avais beaucoup aimé les Triplettes de Belleville, un dessin animé complètement inattendu comme on en voit peu. Presque muet (les héros prononcent en tout et pour tous deux phrases de tout le film), drôle et mélancolique, aux décors et aux personnages exagérés à la limite de la parodie, il racontait les aventures assez ubuesques d’une grand-mère à la recherche de son petit-fils cycliste enlevé par la mafia new-yorkaise. Le repas des fameuses triplettes restera pour toujours gravé dans mon cerveau tellement c’était grandiose.

Inutile de préciser que je trépignais à l’idée de découvrir son prochain long-métrage, qu’il a pris son temps pour réaliser. A partir d’un scénario de Jacques Tati himself, l’Illusioniste suit les traces d’un magicien en fin de carrière au début des années 60, dont la route croise celui d’une jeune fille fascinée par sa magie.

Enfin, ça, c’est plus ou moins ce qu’on peut en résumer, après on peut partir comme les vrais critiques sur les métaphores sur le passage à l’âge adulte (tout à fait véridique) mais je préfère les laisser l’expliquer, ils seront plus crédibles que moi qui me demandait encore ce qu’était l’histoire arrivée au générique de fin.


Ce qui n’empêche pas que c’est un film magnifique, notez bien. Moins dans l’extrême que les Triplettes, l’Illusionniste bénéficie d’une animation particulièrement belle. Les décors sont à tomber (ce dessin animé m’a donné envie de visiter l’Ecosse !), et les personnages sont vivants, frais, plein de vie et très émouvants.

Tout est globalement en 2D, sauf quelques passages vers la fin qui sont clairement là pour indiquer un changement d’ère (la fin d’une époque pour le magicien, la fin de l’animation traditionnelle…), et c’est vraiment beau. Un pur moment de délectation.

L’histoire prend son temps pour se déployer, et il est incroyable à quel point il est possible de tenir un film sans aucune parole (sauf « bonjour », « et voilà » et quelques borborygmes incompréhensibles), avec des personnages qui interagissent par des gestes.

Ceci dit, contrairement aux Triplettes, ce n’est pas un film pour enfants (les trois assis derrière mois se sont ennuyés ferme). Pas qu’il soit violent, c’est juste que c’est une histoire qui prend son temps et parlera plus aux grands. Les péripéties sont peu nombreuses, et l’humour est moins présent (même si le lapin hargneux m’a bien fait délirer, il vaut bien le chien Bruno dans son genre…).

L’humour se trouve essentiellement dans les références diverses et variées qui tireront un sourire à ceux qui les reconnaissent, et dans l’hommage à Tati. Je connais assez mal son œuvre (c’est bien le diable si j’ai vu deux de ses films), mais lors d’un passage, le magicien entre dans un cinéma et y voit un extrait de film de Tati. J’ai été bluffé de constater qu’en fait, depuis le début, le magicien avait le même jeu que Jacques Tati en personne.

Bref quand on aime les ambiances désuètes, les belles animations à l’ancienne et les lapins qui sortent des chapeaux, l’Illusionniste est un petit délice qui se déguste avec plaisir.

samedi 10 juillet 2010

The Hobbit - J.R.R. Tolkien


Ca y’est, me voici enfin arrivée en Terre du Milieu pour ce grand pèlerinage littéraire, et quel meilleur moyen de commencer mon voyage que de suivre à nouveau les traces de Bilbo. Et pour être bien dans le ton, j’écris en écoutant la BO des films, tout en sirotant un délicieux thé hobbit envoyé par Tortoise (le Hobbiton Meadow Mint pour être précise…).

Chronologiquement, ça n’est pas forcément logique de commencer par Bilbo, mais je trouve que c’est la meilleure porte d’entrée vu que c’est un roman simple et léger (et le premier publié par Tolkien en prime). Je l’aime beaucoup mais je pense que je trouverais trop décalé après un Silmarillion.

Pour ceux qui auraient un train de retard, Bilbo le Hobbit (ou tout simplement The Hobbit en vo) suit les pas d’un hobbit (tiens donc) nommé Bilbo (quelle surprise !), une sorte de nain mais en plus fin, sans la barbe mais avec des plus grands pieds, qui vit dans une maison creusée dans une colline. Le hobbit aime manger, mais déteste l’aventure.

Cependant, voilà que le magicien Gandalf (longue barbe et chapeau pointu de rigueur) passe chez lui, et voilà notre Bilbo recruté par une bande de treize nains (des hobbits en plus baraqué, avec plus de poils au visage mais beaucoup moins aux pieds) pour les aider à récupérer leur demeure ancestrale (et son majestueux trésor) présentement occupée par un dragon. Autant dire beaucoup d'aventures et peu de nourriture !

Evidemment, le trajet pour se rendre à l’antre du dragon sera épique (trolls, elfes, orages, gobelins, ours, aigles, araignées, encore des elfes, et j’en passe), sans parler de la rencontre avec le dragon. D'ailleurs, si vous n'avez pas lu ce roman, prenez garde, je ne promets pas de ne pas vous révéler quelques passages en passant…


Replonger dans The Hobbit est un véritable plaisir, car c’est un roman pour enfants avec une narration qui évoque tout de suite un (grand-) père racontant une histoire à ses (petits) enfants. On trouve plein de digressions de la part du narrateur qui ne peut presque pas s’empêcher de glisser quelques informations sur la suite des évènements pour rassurer le lecteur.

On a régulièrement des indices sur untel qu’on reverra avant la fin de l’histoire, et des allusions à ce qui va se passer sans qu’on sache exactement ce que cela recouvre. Typiquement, après le passage des aigles, on sait qu’on les reverra à la bataille des Cinq Armées, encore faut-il savoir à quoi cela fait-il allusion. Pareil pour Gandalf, lorsqu’il s’en va, l’auteur précise bien qu’on le reverra avant la fin. Bien sûr, on aurait pu le deviner, mais ça a un petit coté rassurant de savoir qu’on va le revoir.

Les digressions sont aussi d’ordre humoristique, surtout au début dans la présentation des hobbits qui aiment la tranquillité, sauf les Took qui ont un certain penchant pour l’aventure. En témoigne l’arrière-grand-oncle de Bilbo qui était tellement grand qu’il pouvait monter à cheval. Il participa même à une grande bataille contre les Gobelins, et d’un coup de gourdin décapita leur chef et envoya voler sa tête jusque dans un terrier. C’est ainsi que fut inventé le golf, selon l’auteur !

Ce qui n’empêche pas The Hobbit d’avoir un fond sérieux. On ne peut que suivre avec plaisir les pas de Bilbo, d’abord maladroit et peureux, qui va vite devenir le vrai héros de toute la bande, courageux, plein de ressources et prompt à improviser des plans, tout en restant fidèle à ses valeurs et à lui-même (ce qui donne un échanges inattendu avec le roi des elfes de Mirkwood sur la fin).

C’est assez marrant parce que même si Tolkien a inspiré une bonne partie de la production de fantasy pendant pas mal d’années, et encore aujourd’hui, je trouve que Bilbo reste assez atypique comme héros. Pareillement, on croise souvent des nains dans les livres, mais je ne les trouve aussi bien écrits que ceux-ci (très bons camarades mais aussi très portés sur l’or).

Et puis, n’oublions pas que ce roman est un peu comme un prologue du Seigneur des Anneaux, et nombre d’éléments se retrouveront dans la Communauté de l’Anneau : l’Anneau bien évidemment, mais aussi pas mal de parents des protagonistes du Hobbit (Legolas est le fils du roi des elfes de la forêt de Mirkwood, Gimli est le fils de Gloin), sans parler d’allusions à certains faits qui prendront sens que dans le Silmarillion (notamment toute l’histoire des elfes qui ne sont pas allés à Valinor).

Tout ça fait que le Hobbit est un très bon apéritif avant de passer aux choses sérieuses, facile à lire et en même temps truffé de petits détails qui réveillent plein de souvenirs de lecture.

Comme je voulais changer un peu, je l’ai lu en VO (ce qui explique que je vous mette les noms en version originale), et ça a été une expérience plaisante. C’est un texte facile à aborder, hormis peut-être pour tout le vocabulaire botanique (arbres et fleurs) sur lequel je sèche. Ca va être drôle quand je vais en arriver aux Ents !

La version anglaise permet en plus de lire les nombreuses chansons en version originale, et ça n’est pas du luxe. Même si ça n’est pas ma passion et que j’ai parfois du mal à les comprendre, elles sonnent tout de même mieux en anglais, sans parler de certains passages du texte qui en deviennent carrément chantants…

« I come from under the hill, and under the hills and over the hills my path led. And through the air. I am he that walks unseen. […] I am the clue finder, the web-cutter, the stinging fly. I was chosen for the lucky number. »


CITRIQ

mardi 6 juillet 2010

Riverdream - George R.R. Martin


C’est assez rigolo comme les choses arrivent. Récemment, je cherchais un « vrai » roman de vampires à lire, et j’ai investi dans Le Sang d’Immortalité de Barbara Hambly au salon du livre. Je ne l’ai toujours pas lu, parce que parce qu’un autre roman de vampires a fait son apparition dans mes lectures sous la forme d’une lecture commune du Cercle d’Atuan.

Il s’agit de Riverdream (aka Fever Dream en vo) de George R.R. Martin, que je n’aurais jamais pensé à aller chercher pour de la lecture vampirique au premier abord. Et pourtant, au milieu du XIXe siècle, tout en naviguant le long du Mississippi, ce sont bien des buveurs de sang qu’on va croiser.

L’histoire suit les pas d’Abner Marsh, dirigeant d’une compagnie fluviale à la dérive, qui se voit offrir l’opportunité de la renflouer grâce à un généreux et mystérieux collaborateur, Joshua York. Ensemble, ils construisent le Rêve de Fèvre, un magnifique navire à vapeur destiné à devenir le plus rapide du fleuve.

Mais dès le premier voyage, Abner ne peut s’empêcher de s’interroger sur les cachoteries de son associé, qui par ses disparitions nocturnes régulières retarde sans cesse le Rêve de Fèvre. Évidemment pour le lecteur avisé, le mystère qui entoure Joshua ne fait aucun doute, mais il faut reconnaitre que sa découverte est plutôt bien amenée, avec quelques remises en question grâce à quelques embrouilles…

Il n’en reste pas moins qu’on a affaire à des vrais vampires vils buveurs de sang humain qui crament au soleil au lieu de briller comme des boules de noël, et ça, ça fait du bien. En plus, avec sa visite du Mississippi et de la Nouvelle Orléans, ce roman a comme un petit parfum d’Entretien avec un vampire.

Dans l’ensemble, c’est un roman très agréable à lire qu’on a là. George R.R. Martin a un vrai sens du rythme et s’amuse vraiment à construire un rythme quasi feuilletonant qui fait qu’on a qu’une envie à la fin d’un chapitre : mordre à pleines dents dans celui qui suit (excusez le jeu de mots).

Les personnages sont plutôt attachants, surtout Abner Marsh qui se révèle un héros complètement atypique, mais néanmoins un héros et l’atmosphère est plutôt agréable, d’autant plus qu’elle semble reposer sur un paquet de recherches documentaires pour être crédible.

Le seul reproche qu’on pourrait faire à ce roman est une tendance à faire beaucoup de va-et-vient dans certains passages où on a l’impression de ne pas progresser du tout dans l’histoire, menfin ce n’est pas un défaut grave surtout qu’il apparait surtout quand on découpe sa lecture.

A coté de toute cette bit-lit qui habite les rayons des librairies, c’est donc très agréable de pouvoir lire une vraie histoire de vampires à l’ancienne, avis aux amateurs.

Voilà, c’est plus court que ma moyenne sur les livres, mais après en avoir parlé un mois durant, dur de trouver encore quelque chose à dire. C’est pas grave, allez donc lire les avis des autres atuaniens pour compléter !

Avis des autres Atuaniens : Arutha, boulaxx, El Jc, Julien, Kactusss, Olya, Roxane, Spocky, Tigger Lilly, Tortoise, Zahlya

CITRIQ

samedi 3 juillet 2010

Luke Skywalker and the Shadows of Mindor - Matthew Stover


J’ai montré sa couverture mega-top-chouette à tout le monde, j’en ai vanté les mérites dès que je trouvais quelqu’un de compréhensif, et maintenant je peux enfin le crier au monde, ce bouquin est un petit bijou.

Oh bien sûr il ne révolutionnera pas la vie, l’univers et le reste, mais ça faisait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman de la licence Star Wars avec autant de plaisir, un sourire débile plaqué sur le visage pendant la moitié des pages, sans parler des pouffements pas discrets dans le métro. Venant de la part d’un roman Star Wars en anglais (croyez-moi, entre les abréviations non explicités et les combats spatiaux parfois confus riches en théories ésotériques sur la gravité, ce n’est pas facile de s’accrocher), c’est pas banal.

En même temps, rien qu’à le voir, c’est prometteur. Une couverture un peu vintage, limite kitsch. Un titre qui fait un peu nanard sur les bords. Une histoire qui se déroule peu de temps après le Retour du Jedi, une des périodes les plus sympathiques de la chronologie. Et Matthew Stover aux commandes. Le Matthew Stover.

Pour ceux qui auraient raté mon précédent laïus à son sujet, ce monsieur a écrit trois romans SW sans compter celui dont je vais vous parler, et ils sont tous des incontournables. Outre Point de Rupture (où Mace Windu, vous ferait presque passer Yoda pour un bouffon), il a signé la novélisation de l’épisode III (qui réussit l’exploit d’être plus intéressante que le film), et Le Traitre, un des romans les plus déjantés du Nouvel Ordre Jedi dont on ne sort vraiment pas indemne (comment ça le coté obscur n’existe pas ?).

Mais revenons à nos moutons galactiques, à savoir Luke Skywalker & the Shadows of Mindor. Nous sommes un an après le Retour du Jedi. L’Alliance Rebelle est devenue la Nouvelle République, et elle entreprend peu à peu de regagner du terrain sur l’Empire, qui lui décide de jouer le jeu de la Rebéllion : attaque de convois, bases secrètes, piratage… 

Dans ce contexte étrange où les rôles sont comme inversés, le Général Luke Skywalker (qui vient de prendre du galon), est envoyé avec une belle flotte de combat sur la planète Mindor pour mettre fin aux agissements d’un de ces impériaux reconvertis, le mystérieux Lord Shadowspawn.

L’affaire n’est pas simple car la planète est entourée par un champ d’astéroïdes hautement instable, qui ne facilite pas la navigation. Et que le mystérieux Lord Shadowspawn a plus d’un tour dans son sac. Inutile de dire qu’au bout de quelques pages, la situation bascule dans le chaos le plus absolu, et c’est toute la bande de vétérans (Han, Leia, Chewie, Lando, les droides et l’escadron Rogue) qui vont se précipiter pour essayer de sauver une situation plus que catastrophique.

Dès les premières pages, on a l’impression d’être de retour à l’époque des vieux Star Wars : combats perdus d’avance bourrés de retournements inattendus, vaisseaux branlants, traversée de champs d’astéroïdes, répliques qui fusent dans tous les sens, stratégies complètement barrées, et même un duel au sabrolaser…

Quoique pour un roman mettant Luke en scène, l’arme emblématique de Star Wars est sérieusement sous-utilisée. Il n’y a rien d’hérétique là-dedans, Luke est devenu un Jedi, un vrai de vrai (vous vous souvenez de la différence entre l’épisode V et le VI ? Imaginez la même chose entre le VI et ce livre), il n’a donc plus besoin de faire le mariole avec son épée lumineuse pour le prouver.

A quelque part entre Obi-Wan Kenobi et Anakin Skywalker période Clone Wars dans sa manière d’agir, il a vraiment la classe. Bien qu’en permanence tourmenté par sa place à jouer dans l’univers, la frontière entre lumière et obscurité et tout le tralala, quand il commence à agir, il est juste excellent. Et terrifiant aussi. Efficace, et avec un sens de la réplique qui vaut bien celui de Han. Et tout le monde l’écoute parce que c’est un Jedi. Bref, il est génial !

Les autres personnages ne sont pas en reste. Han est excellent (dans l’introspection comme dans l’action et les répliques mordantes), Lando mémorable (on comprend mieux son grade de général, ce type a un don pour ça), Leia s’en sort pas mal quand elle s’y met même si elle n’a pas forcément un rôle de premier plan. Même R2-D2 et C3PO ont leurs heures de gloire. Pour R2, on a le droit à un point de vue interne, imaginez un peu la chose (très réaliste, aussi fou que cela puisse paraitre).

Contrairement à la plupart des romans Star Wars, l’action n’est pas explosée à travers la galaxie mais se déroule uniquement autour de Mindor, et c’est un plus indéniable. Au lieu de disperser les intrigues, on a ici le temps de bien faire le tour de l’histoire, et on ne s’y ennuie jamais. Un des passages du début où ils partent l’un après l’autre à la rescousse de Luke est juste mémorable. A en pleurer de rire ou presque.

On rigole en effet beaucoup dans ce livre, un peu comme dans un Star Wars. Outre des dialogues bien peaufinés et des situations parfois un peu folles, Matthew Stover s’est amusé à glisser pas mal de clins d’œil à l’univers étendu (on croise quelques personnages qu’il avait utilisé auparavant) et aux films, à commencer par la présence d’un holothriller (un film quoi) nommé Luke Skywalker and the Jedi’s Revenge, une belle allusion au premier titre du Retour du Jedi (laissé de coté parce qu’un Jedi ne se venge pas, pour citer George himself).

L’auteur s’offre aussi quelques délires bien dans son genre avec une belle mise en abîme entre lui et les auteurs d’holothriller dans Star Wars. C’est tourné de telle façon que selon si on lit ou non le prologue et la conclusion, on peut interpréter complètement différemment le bouquin.

En fait le seul point négatif à relever est le méchant de l’histoire qui ne m’a pas botté plus que ça. Une espèce de sith différentiel toujours plus fort toujours plus vil, il n’est pas très convaincant et je trouve que ça ne colle pas trop à l’époque en plus (plutôt marquée par des gens géniaux mais « normaux », comme Thrawn ou Isard…). Il se repose beaucoup sur l’« alchimie sith », ce qui est un terme assez ridicule (imaginez le professeur Rogue avec un sabrolaser !).

Menfin comme il est plus ou moins recyclé d’ailleurs d’après ce que j’ai compris, Stover n’avait peut-être pas beaucoup de marge de manœuvre non plus.

Bref vous l’aurez compris, pour qui aime l’univers de Star Wars, ce livre est un petit délice, et il a l’avantage d’être accessible à tous, pourvu qu’on ait vu les films. Le casting est connu, à l’exception de quelques personnages mais on peut faire complètement abstraction (il m’a fallut Wookieepedia pour les replacer personnellement…). Et l’intrigue est purement indépendante du reste de l’univers étendu.

Bon bien sûr c’est un roman Star Wars, ça ne changera pas la face du monde ni de la science-fiction, mais c’est extrêmement divertissant, comme un film Star Wars somme toute. Alors si un jour vous viens l’idée débile de voir à quoi ressemble un livre Star Wars, optez pour celui-ci.