Quand j’étais petite, comme nombre d’entre vous probablement, j’ai grandi avec les bibliothèques roses et vertes et leurs nombreuses séries mettant en scène des groupes d’enfants ou d’adolescents qui n’avaient pas leur pareil pour résoudre des énigmes qui laissaient les adultes perplexes.
Entre Fantômette, Les six compagnons et Les trois jeunes détectives, j’ai assez logiquement eu une période Club des Cinq, une série on ne peut plus transgénérationnelle : j’ai en effet lu des livres hérités de ma maman ou de ma tante, que j’ai fini par donner à une cousine plus jeune que moi !
J’étais donc assez curieuse de voir ce que pouvait donner Le Club, un court roman de Michel Pagel qui s’intéresse aux membres du Club des Cinq désormais adultes, qui se retrouvent trente ans après leur dernière aventure. Comme vous l’imaginez, le petit groupe a bien changé et l’ambiance ne semble pas à la fête.
Si vous avez déjà lu des textes de Michel Pagel (notamment toute sa série de la Comédie inhumaine), cela ne vous surprendra pas si je vous annonce d’officie qu’il règne une ambiance assez malsaine sur ce roman.
L’âge n’a en effet pas épargné les héros de notre enfance. De nombreuses dissensions existent désormais entre eux, ce qui fait que toute la sympathie qu’on pouvait avoir à l’égard de la version enfantine des héros a vite fait de prendre la poudre d’escampette, d’autant plus lorsque le roman semble basculer dans un huis-clos façon Dix petits nègres.
Cela donne un roman assez particulier, mais néanmoins fascinant parce que l’auteur y dévoile des trésors d’érudition sur l’univers du Club des Cinq (ah tous ces personnages que j’avais oublié), jouant au passage sur les différences entre la version originale anglaise (qui se déroule dans le Dorset) et la traduction française (qui se déroule en Bretagne).
Il y a également une réflexion intéressante sur le devenir des héros littéraires, notamment via des évènements surnaturels que vivent certains des personnages. Cela permet de sortir le roman du statut de simple « fanfiction » (sans que ce terme soit dévalorisant) pour le faire évoluer vers quelque chose d’un peu plus complexe, avec une réelle valeur ajoutée.
Le Club est donc un roman fort intéressant à lire, qui détruira probablement à jamais la vision idyllique que vous avez du Club des Cinq, tout en vous offrant un délicieux huis-clos bien glauque à savourer entre deux références littéraires. Une chouette expérience qui mériterait d’être étendue à d’autres héros de la littérature jeunesse… quoique je ne suis pas sûre d’avoir envie de découvrir ce que sont devenues Fantômette, Ficelle et Boulotte à l’âge adulte !
D’autres avis : Daily Mars, Mauvais genres 68, Tesrathilde, Ys_Melmoth
Mais c'est trop fort ça. J'adorais le Club des Cinq. Je ne sais pas si j'aurais vraiment envie de lire une vision plus adulte de leurs aventures mais c'est une super idée.
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerC'est très bien trouvé (et le devenir des personnages également)
Oh misère, ce dilemme : vais-je découvrir ce roman tentant au risque de détruire un de mes souvenirs d'enfance les plus tenaces ? :D
RépondreSupprimer@Nathalie
SupprimerC'est à toi de voir, après ça ne m'a pas empêché de dormir je te rassure ^^.
L'idée a l'air top, mais est-ce que j'ai vraiment envie de démolir ce souvenir d'enfance ? A méditer !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerC'est un court texte, tu peux vite te faire ton opinion ^^
Je suis du même avis que les commentaires précédents, et l'idée de détruire des souvenirs d'enfance ne m'enchante guère.
RépondreSupprimerDéjà que je considère que c'est ce qu'on fait les films du hobbit (surtout les 2 et 3), ainsi que Star Wars 7.
On est très loin de l'effet Star Wars, là on sent que l'auteur connaît son sujet et n'a pas la volonté d'en faire trop.
SupprimerJe vais conserver ma nostalgie telle qu'elle est. J'ai vécu de belles aventures avec le club des cinq et je ne vais pas faire la même bourde qu'avec Albator...
RépondreSupprimerMerci quand même d'avoir satsifait ma curiosité.
A ton service ^^
SupprimerPerso je trouve ça intriguant. Je ne vois mal comment un livre, de fiction qui plus est, peut détruire des souvenirs d'enfance. A la limite il est plus probable que lire Le club des 5 maintenant n'ait un effet négatif sur les souvenirs, en mode "comment j'ai pu aimer CA??!!". XD
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerTiens ça mériterait presque une relecture (mais je n'en ai plus en stock). J'ai feuilleté un Fantômette une fois comme ça, quel choc !