vendredi 3 juin 2011

Manet : l’inventeur du moderne


Laissons de côté un petit moment les lectures et Doctor Who pour parler d’art, de peinture même, via une très belle rétrospective au musée d’Orsay consacrée à Edouard Manet, éminente figure de la fin du XIXe siècle.

Ma maman étant complètement accro à ce peintre, on ne pouvait pas laisser passer cette exposition, surtout que je souffre de la même affliction (l'art est parfois familialement transmissible). J’ai encore plus développé cette passion pour Manet quand je faisais mes études d’histoire de l’art (et surtout grâce à son tableau Un bar aux folies bergères, seule pièce manquante de l’exposition d’ailleurs).

Manet est un personnage complexe, avec une œuvre qui l’est tout autant, et cette rétrospective au musée d’Orsay en rend bien compte. Bien évidemment, on y trouve les incontournables Déjeuner sur l’herbe et Olympia qui sont ses œuvres les plus connues, mais pas que.

J’avais complètement oublié qu’il s’était essayé à la peinture religieuse notamment :


Le Christ aux anges

Je ne trouve pas le tableau magnifique en soit, mais j’ai complètement flashé sur les anges en arrière blanc, les ailes bleues, c’est la grande classe ! Et c’est une facette qu’on ignore complètement du peintre. De même qu’il a toujours cherché à se faire un nom dans la peinture d’histoire, même si ce n’est pas ce qu’on retient de lui à première vue.

On se souvient bien plus de l’influence de la peinture espagnole sur son œuvre (ses tableaux sont souvent d’un sombre d’ailleurs), et de ses portraits.


La chanteuse des rues


Le Balcon

J’ai toujours un peu de mal à expliquer ce que j’aime précisément chez Manet, c’est un mélange de beaucoup d’éléments : son travail sur la matière picturale, le choix des couleurs (il fait des merveilles avec le noir et le blanc, mais aussi avec les couleurs vives), la touche qui à vue de nez peut sembler grossière, mais qui saisir des détails très précis, ou encore les visages avec des expressions très justes (mais souvent assez tristes).

Il faut ajouter à ça des constructions d’images souvent assez complexes, et une très grande variété dans ses créations : portrait, grande peinture religieuse ou d’histoire, il a tout essayé, y compris les natures mortes (et il en fait de très belles).


Vase de pivoines sur piédouche

Et pour quelqu’un qui était considéré comme le chef de file des impressionnistes à l’époque (alors qu’il ne l’était pas du tout, menfin on a tendance à ranger avec les impressionnistes tout ce qui faisait scandale aux Salons de l’époque), il a aussi peint quelques toiles qui ne feraient pas tâche à côté des Monet, Renoir et cie.


La Seine à Argenteuil

Je n’ai pas retrouvé d’illustration, mais l’exposition présente notamment une superbe vue nocturne d’un port de toute beauté, et des plages étonnamment lumineuses (Sur la plage à Boulogne).

En plus, ce type est très doué avec les pastels :


Portrait d’Irma Brunner

Ça ne saute sûrement pas aux yeux sur cette image, mais j’ai trouvé qu’il y avait une certaine virtuosité dans le rendu des cheveux / du chapeau de la femme.

C’est donc une très belle rétrospective de l’œuvre du peintre, avec juste ce qu’il faut : ni trop de tableaux, ni pas assez, des œuvres majeures mais pas que, et un peu de mise en perspective avec quelques œuvres des collègues.

Sans se presser, on fait le tour en une grosse heure, ce qui est pour moi un temps idéal (au-delà, je finis par avoir le cerveau en compote). Il y a en plus des tableaux qu’on a peu voir pas l’occasion de voir en France (notamment tous ceux qui se trouvent des collections américaines, sans parler des fonds non exposés du musée d’Orsay).

Bref, c’est une chouette exposition à voir. Evidemment, elle attire un monde fou, mais sachez qu’à l’ouverture du musée (à 9h30) un jour férié, on ne fait pas trop la queue (on était dans l’expo avant 10h15, le temps de prendre les billets et sans avoir vraiment piétiné), et ça reste tout à fait tolérable comme foule (on est bien loin du Grand Palais).

Et comme j'étais d'humeur dépensière, je suis revenue avec quelques souvenirs :


Deux marque-pages de tableaux de l'exposition, Le Balcon et Sur la plage de Boulogne, un magnet du chat noir de l'Olympia que je trouve trop mignon, et un livre sur les photos de Lewis Caroll (aucun rapport avec Manet, c'est juste que je le cherche depuis longtemps celui-là, j'y reviendrais peut-être d'ailleurs...).

6 commentaires:

Elysio a dit…

Très jolie petite sélection que tu as fait ça donne envie !
On se retrouve en septembre avec l'expo Munch à Pompidou ? Ils sont à la mode les modernistes :D (et comme ça tu peux collectionner les Edwards)

Tigger Lilly a dit…

Sympa cette petite expo. C'est jusque quand ?

Vert a dit…

Je sais pas, je suis un peu terrorisée par Munch depuis que j'ai découvert que le Cri avait servi d'inspiration au Silence de DW (bon remarque comme il a été volé, sûrement par eux d'ailleurs, on ne craint rien xD).

Vert a dit…

@TG qui poste presque en même temps que moi xD
Elle dure jusqu'au 3 juillet

A Stranger In The Sky a dit…

Ah, tu me donnes envie de refaire un tour à Paris, cet été... Quand j'étais au Quai d'Orsay, il manquait justement pas mal de ses toiles qui avaient été déplacées, il me semble, au Grand Palais. Mais qu'importe, car j'ai pu voir grandeur réelle "La danse à la ville" de Renoir :).

J'espère que tu vas bien, aussi.

Vert a dit…

Mais n'hésite pas à venir faire une petite visite (en plus l'expo est prolongée jusqu'au 17 juillet ^^), ça me ferait bien plaisir de te voir :D