Alors que je commençais à travailler sur cette chronique du dernier film d’Almodóvar, je suis allée relire ce que j’avais écrit sur son précédent (Etreintes brisées). Grand bien m’en fit, j’allais commencer, sans même m’en rendre compte, par exactement la même introduction.
En même temps, comment voulez-vous parler d’Almodóvar en laissant de côté son style assez unique, cette marque de fabrique difficile à définir qu’on retrouve dans la plupart de ses films. Les sujets sont horribles, certains passages devraient être choquants, mais il y a un côté coloré, tapageur, un humour dans les pires moments qui fait que tout passe comme une lettre à la poste.
C’est ce qui fait que La piel que habito tient plus de la fantaisie colorée que du film d’horreur, en dépit de son scénario : l’histoire d’un homme qui a perdu sa femme suite à un accident de voiture où elle a été gravement brûlé, et qui travaille à une peau artificielle qu’il teste sur une femme séquestrée chez lui.
Le film parle pourtant de secrets de famille, de viol, de dépression, de suicide, d’enlèvement, d’opérations chirurgicales douteuses et de relations amoureuses plus que glauques et pourtant… il y a presque un côté guilleret qui fait qu’on rigole plus que de raison.
Pour le reste, on reste dans les thématiques très almodovariennes, La piel que habito est adapté d’une nouvelle de Thierry Jonquet, Mygale (que je n’ai pas lu), mais je suis à peu près sûr qu’Almodóvar se l’est approprié complètement avec sa manière bien à lui.
Mention spéciale pour les acteurs qui sont tous particulièrement bons. Je ne m’éterniserais pas sur Antonio Banderas, mais Elena Anaya (Vera), Blanca Suárez (Norma) et Jan Cornet (Vincente) m’ont particulièrement marquée.
Bref c’est toujours un plaisir de voir un film d’Almodóvar au cinéma. Je ne pense pas que ce soit un de ses grands films, mais cette incursion dans le domaine du film de genre est très plaisante à regarder. Si vous n’aimez pas Almodóvar, je ne suis pas sûre qu’elle vous plaise, mais pour les habitués, n’hésitez pas.
Mon premier Almodovar, que j'ai tout comme toi adoré. A vrai dire je ne m'attendais pas à ça en voyant la bande annonce. Bon du coup je me fais un devoir de mater les autres.
RépondreSupprimerJ'ai regardé la bande-annonce après coup, elle ne ressemble à rien xD
RépondreSupprimerCertains de ses films sont très bizarres, mais les premiers sont faciles à aborder (du moins ceux dont je me souviens), sinon Tout sur ma mère est un chef d'oeuvre, et Volver dans les récents est assez drôle (toujours dans ce côté trucs glauques qui passent comme une lettre à la poste)