dimanche 18 septembre 2011

Doctor Who 6x11 - The God Complex


Et bah purée… je ne sais pas vers quoi on part pour le final de la série, mais à ce rythme-là ma tête va exploser d’ici l’épisode 13 si on continue à enchaîner des épisodes de cette qualité. Pour le moment, il n’y a guère que Night Terrors qui est un peu en retrait dans cette deuxième partie.

The God Complex, sous ses airs d’intrigue classique pseudo-terrifiante se révèle un épisode surprenant, dense et intelligent, avec un impact émotionnel non négligeable qui plus est. Toby Whithouse, son scénariste (et créateur de Being Human accessoirement), confirme qu’il a vraiment une bonne maîtrise de l’univers Doctor Who.


Voilà donc nos héros qui débarquent dans un étrange hôtel vieillot, avec ses corridors et ses cages d’escaliers qui n’en finissent pas…


La particularité de cet endroit est que chacun est susceptible d’y trouver sa chambre, qui contient sa plus grande peur façon épouvantard dans Harry Potter : clown, professeur de sport, gorille…


… marionnettes flippantes, un vrai petit musée des horreurs somme toute. Une fois n’est pas coutume, le décor est de toute beauté, et je pense reconnaître le goût de Toby Whithouse pour les papiers peints/dessus de lits/rideaux des années 80 (Being Human déborde de papiers peints improbables).


Aux murs sont également accrochés les portraits de tous les gens morts dans cet endroit, histoire d’en rajouter une couche. Je regrette qu’on n’ait pas le temps de tous les passer en revue, il y a l’air d’en avoir des marrants. Mais plutôt que de tenir compagnie aux portraits, nos héros préfèrent rencontrer leurs compagnons d’un épisode.


Nous avons donc Rita, une jeune infirmière/docteur qui plaît immédiatement au Doctor (« Oh, you're good. Oh, she's good. Amy, with regret, you're fired. »), Gibbis, un alien de la planète Tivoli (« the most invaded planet in the galaxy. Our anthem is called Glory To Insert Name Here ») et un geek nommé Howie adepte des théories de complots. Et Joe qui est attaché dans la salle à manger, le pauvre délire et n’en a plus pour longtemps.

Le Doctor résume habilement la situation :
- So what have we got ? People snatched from their lives and dropped into an endless, shifting maze that looks like a 1980s hotel with bad dreams in the bedrooms. Well, apart from anything else, that's just rude.
C’est en relisant ce genre de dialogue qu’on se rend compte à quel point cette série est complètement folle. C’est bien pour ça qu’on la regarde d’ailleurs ! Bref, vu que le TARDIS a disparu (une constante ces temps-ci), la petite troupe part explorer l’hôtel, tout en veillant à éviter le monstre et les chambres qui les attendent.

Au détour de l’une d’elle…


Oh des Weeping Angels ! Ironiquement ce n’est ni la peur d’Amy, ni celle du Doctor, mais de l’alien trouillard. Il est vrai que quand on vit sur une planète habituée à être conquise et réduite en esclavage, un monstre qui se contente de vous tuer est flippant.

En parlant de monstre d’ailleurs, celui de l’épisode est un minotaure. Dans un labyrinthe (même s’il a la forme d’un hôtel), quoi de plus logique ?

- Look, it's no more ridiculous than Howie's CIA theory or mi...or mine.
- Which is ?
- This is Jahannam.
- You're a Muslim !
- Don't be frightened.
- Ha !
Le Doctor a un petit échange avec Rita qui est très mignon. Dans la catégorie des « compagnons d’un jour », je trouve que cette fille a un très bon potentiel. Intelligente (il y a un petit quelque chose de Martha en elle), croyante (et on ne parle pas si souvent religion que ça dans Doctor Who)… Bien sûr, à partir du moment où le Doctor insiste tant pour l’emmener avec elle, on se doute que ça va mal finir pour elle, mais quand même.

- Your civilisation is one of the oldest in the galaxy. Now I see why. Your cowardice isn't quaint, it's sly, aggressive. It's how that gene of gutlessness has survived while so many others have perished.
Il s’entend vachement moins bien avec Gibbis par contre…

Alors qu’ils essayent de piéger la créature en rusant un peu, Amy découvre sa chambre de même que le Doctor.


- Of course. Who else ?

J’adore les numéros plus qu’évident. Evidemment, on ne voit pas le contenu de celle du Doctor, mais on entend distinctement la Cloister Bell du TARDIS, ce qui n’est pas bon signe. Au début je pensais qu’il voyait sa mort (Moffat le disait clairement dans un Confidential que c’était sa plus grande peur), mais alors pourquoi « Who else ? ». Mais après tout, la mort est une personne tout à fait fréquentable.

Avant de mourir, Rita a un petit échange tout à fait juste avec le Doctor, histoire de bien rappeler qu’elle aurait fait un bon compagnon :
- Why is it up to you to save us ?
- That's quite a God complex you have there.
- I brought them here. They'd say it was their choice, but offer a child a suitcase full of sweets and they'll take it. Offer someone all of time and space and they'll take that, too. Which is why you shouldn't.
J’aime beaucoup le double-sens du titre de l’épisode, qui fait finalement autant au Doctor qu’au Minotaure, et un peu au lieu en prime. C’est intéressant de voir à quel point le Doctor est conscient de sa propre situation dans cet épisode, et sincère avec elle. Pour une fois, il ne ment pas.


Et c’est un peu grâce à sa mort qu’il finit par comprendre ce qui se passe :
It's not fear. It's faith. Not just religious faith, faith in something.
Jusque-là j’étais persuadée qu’on était sur un épisode classique sur la peur, et en fait non. C’est très malin, d’autant plus que ce n’est pas un thème courant (la dernière occurrence remonte à The Satan Pit… et peut-être un peu Gridlock).

J’aime beaucoup Rory qui s’affirme une fois de plus comme un badass. Il n’a peur de rien, il lui dit lui-même (« Well, after all the time I spent with you in the TARDIS, what was left to be scared of ? »), et le monstre ne veut même pas de lui :
It doesn't want you. That's why it kept showing you a way out. You're not religious or superstitious, so there's no faith for you to fall back on.
Ceci dit c’est assez triste quand on y repense, ça montre que lui aussi a été amoché par sa rencontre avec le Doctor, il a tellement l’habitude de se sortir seul des situations qu’il n’a foi en rien à priori. Ce qui n’est pas le cas d’Amy :
- It wants her.
- Me? Why?
- Your faith in me.
- That's what brought us here.
Ce qui forcément, attire le minotaure. Et le seul moyen qu’a le Doctor pour la sauver…

- I can't save you from this, there's nothing I can do to stop this.
- What ?
- I stole your childhood and now I've led you by the hand to your death. But the worst thing is, I knew. I knew this would happen. This is what always happens. Forget your faith in me. I took you with me because I was vain, because I wanted to be adored. Look at you. Glorious Pond. The girl who waited for me. I'm not a hero. I really am just a mad man in a box. And it's time we saw each other as we really are. Amy Williams. It's time to stop waiting.
C’est dur quand même. Déjà la semaine dernière, ça faisait mal, mais là c’est le Doctor lui-même qui détruit les rêves d’Amy. Pour la sauver, mais ça fait terriblement mal parce que chaque mot est juste. Il est temps pour Amy de grandir, et donc d’affronter la dure réalité.

Je suis assez épatée parce que cela boucle magnifiquement la boucle avec le premier épisode de la saison 5. Le traitement des personnages est vraiment soigné dans cette saison. Et tout le propos sur le passage à l’âge adulte qui implique de perdre ses illusions enfantines… c’est diablement intelligent.



Le minotaure est donc vaincu, et le décor disparait. J’aime beaucoup que le panneau de la porte du Doctor soit le dernier à disparaitre, ce n’est pas anodin. Et évidemment, ce petit détail est renforcé par les dernières paroles du monstre, ironiquement prononcées par le Doctor.

- An ancient creature, drenched in the blood of the innocent, drifting in space through an endless, shifting maze. For such a creature, death would be a gift.
On revient donc sur le sujet de la mort du Doctor, mais l’approche est assez différente cette fois-ci. Quand on pense que dans The Impossible Astronaut, il semblait presque accepter sa mort, cela amène une tonne de questions supplémentaires. Et il ne reste que deux épisodes pour les résoudre…

En attendant, en dépit de tous ces signaux qui ne manquaient pas, je n’avais pas vu venir la conclusion.

- So... You're leaving, aren't you ?
- You haven't seen the last of me. Bad Penny is my middle name! Seriously, the looks I get when I fill in a form...
- Why now ?
- Because you're still breathing.
[…]
- You can't just drop me off at my house and say goodbye like we shared a cab.
- And what's the alternative ? Me standing over your grave ? Over your broken body ? Over Rory's body ?
Mais c’est quoi ça !? Ca se fait pas de larguer ses compagnons deux épisodes avant la fin de la saison !? Et en plus il fait ça dans les règles : pas d’accident fâcheux, pas de prétexte bidon, pas d’effacement de mémoire… non, il est sincère. Du moins je crois.

Ca m’a drôlement surprise, qu’il prenne le temps de dire au revoir (même s’il oublie Rory). Et Amy montre qu’elle a grandi en acceptant sa décision. Et puis une petite allusion à River ne fait pas de mal.
- If you bump into my daughter, tell her to visit her old mum sometime.
Et voilà, Amy et Rory se lancent dans la grande aventure de la vraie vie…


Et le Doctor est tout seul dans son TARDIS…


Pfiou, quelle fin, j'étais toute flagada sur mon canapé du coup. Décidément, on n’est pas au bout de nos surprises dans cette saison, et je préfère ne pas imaginer ce qui nous attend pour les deux derniers.

D’autant plus qu’il y a toujours ces deux-trois détails bizarres qui attirent l’œil : dans cet épisode, on voit notamment le Doctor manger une pomme (alors qu’il disait les détester au début de la saison 5) et résoudre un Rubik’s Cube (alors qu’il l’avait jeté de frustration dans Night Terrors). Ca ne serait pas Doctor Who, j’aurais pris ça pour une erreur, mais là je me dis que c’est sans doute un indice (mais de quoi ?).

En tout cas, le prochain épisode a l’air fort prometteur (et peut-être un peu plus léger, ce qui ne fera pas de mal).

7 commentaires:

popoyo a dit…

J'avoue que c'est un épisode assez subtil qui demande plusieurs relectures, je pense. Moi j'ai beaucoup aimé les personnages présentés. D'habitude, on n'a pas le temps de s'attacher aux autres personnages, là il y en a peu, et du coup on s'intéresse plus à eux, à leur peur et à leur foi.

J'ai bien aimé que la porte du Docteur porte le numéro 11. J'aurais adoré savoir ce qui était de l'autre côté. Mettre Do Not Disturb sur une porte... Saurait-ce quelque chose d'intime qui se passerait dans cette pièce ?

Amy avait foi dans le Docteur. Et pour moi, le Docteur a foi dans l'humanité (comme il nous l'a montré à plusieurs reprises). Mais on se rend compte à la fin de l'épisode qu'il laisse s'en aller Rory et Amy. Pourquoi maintenant ? Qu'a-t-il vu dans sa chambre des horreurs pour s'affranchir de ses compagnons ?

Dire qu'il faut attendre encore un long moment avant la fin de la saison qui dénouera plusieurs de ses mystères...

Vert a dit…

Sur Livejournal j'ai lu quantité de délires sur le contenu possible de cette pièce d'après le "Do not disturb". Menfin je pense qu'il le met parce qu'il n'a pas envie que les gens le sachent, c'est un détail très intime tout de même, surtout pour lui.
(et effectivement, pour moi il a foi en l'humanité, ou dans les gens de manière plus générale ^^)

Marion a dit…

Fiou ... Episode vraiment complexe pour le coup.

Bon, le début est juste creepy, (pis les Weeping Angels quoi ...), mais plus l'épisode avance et plus il prend en profondeur et en réflexion.

La fin m'a laissée toute baba, mais en même temps, j'avais comme l'impression que c'étati la chose la plus juste à faire de la part du Docteur.

Je trouve que la seconde partie de cette saison est vraiment superbe par rapport au début (excepté le tout premier).

Je me demande vraiment ce que le Docteur a pu voir dans sa chambre. Moi j'ai pensé qu'il voyait soiit lui tout seul dans son TARDIS avec plus de compagnon, soit la mort d'Amy ou de Rory. Mais avec son Who else, peut être River.
J'ai bien aimé que le numéro de sa chambre soit le 11 :)

Boooon, en attendant je me demande fortement comment va se terminer la saison, est ce que la boucle va être bouclée avec The impossible astronaute ou quoi.
Et moi aussi j'ai remarqué pour le Rubik's cub :)

Bref, voilà, j'ai commencé l'épisode en flippant ma mère, et je l'ai terminée avec les larmes aux yeux. J'ai vraiment peur pour les deux derniers épisodes ...

Marion a dit…

En fait, cet épisode m'a chamboulé parce que ça fait quelques heures que je l'ai vu maintenant et je suis toujours en train d'y penser x)

Et à force d'y réfléchir, je crois qu'en fait le Docteur s'est vu lui même dans sa chambre. Qui d'autre aurait il pu voir en fait ? Pour moi il a peur de lui même, pour ce qu'il peut faire subir aux autres notamment, parce qu'il a aussi détruit son peuple. Bref, donc j'suis presque sure que c'est lui qu'il a vu dans la chambre.

Vert a dit…

Ca serait assez cohérent qu'il se soit vu lui-même, mais sous quelle forme ? Dans son humeur Oncoming Storm qui fait que des conneries peut-être ?
(c'est marrant parce que pour une fois j'ai pas trop flippé moi sur cet épisode ^^)

Balt a dit…

Mince je vais encore commenter ici...
1) je réfléchis pas qd je regarde un episode... je me suis mm pas demandé ce que le dr avait vu ds sa chambre.. J'y réfléchirais, mais... lui même pourquoi pas, ca parait pas mal... Ou, pour être cohérent, il est probable que ce soit qqe ch qui date d avant le 9eme dr et que ce soit la raison pour le cacher: Moffat est parti du même a priori que moi et n'a pas voulu s'embeter a chercher... Pareil pr les numeros de porte... En lisant ta remarque j ai calculé pr le 11, mais le 7 de Amy ca vient de quoi??

2) juste une remarque, pour en rajouter sur le coté "les coincidences n'existent pas dans dr who"... Le fait que Rory parle au passé et que le dr le souligne, quand il parle du fait de voyager avec lui... Rory a compris que leur voyage s'arrêterait à la fin de cette aventure? Si oui, pourquoi, comment, quand, quoi, hein, heu.. oO?... Bref "Wot?"

Vert a dit…

1) Elle avait 7 ans quand elle a rencontré le Doctor, tout simplement ^^
2) Non, je pense surtout que Rory envisageait son départ (après les évènements de The girl who waited), d'où son emploi du "past tense"