dimanche 13 août 2017

Le regard – Ken Liu


Après le superbe recueil La ménagerie de papier et l’excellentissime novella L’homme qui mit fin à l’Histoire (allez la lire tout de suite si ce n’est pas déjà fait !), j’attendais avec impatience le prochain texte de Ken Liu à être traduit. Me voilà désormais à jour après ma lecture du Regard, une novella qui contient tout ce qu’on peut aimer chez cet auteur.
Neuvième volume de la collection Une heure-lumière (plus que Dragon de Thomas Day à rattraper et je suis à jour !), Le regard nous plonge dans un futur où les implants divers et variés sont monnaie courante pour améliorer l’être humain.

Dans ce contexte cyberpunk à souhait, Ruth Law, une ancienne policière reconvertie en détective privée se voit confier une nouvelle enquête : la mère d’une call-girl sauvagement assassinée lui demande de faire la lumière sur ce meurtre, et de retrouver son assassin.

Nous voilà donc partis dans une enquête policière, bien loin de L’homme qui mit fin à l’Histoire. Il ne sert d’ailleurs à rien de jouer la comparaison entre les deux textes, qui n’ont rien en commun, sinon les qualités habituelles de tous les textes de Ken Liu : une extrapolation futuriste très bien exploitée et une grande humanité dans le propos.

L’ouverture du Regard n’est pas facile (on commence sur un meurtre après tout) mais je suis très vite tombée sous le charme du texte : on s’attache très vite aux personnages (pourtant à peine esquissés), les questions posées sont pertinentes et l’intrigue joue très bien des parallèles entre l’enquête et les problèmes personnels de Ruth.

Le seul défaut de cette novella, c’est finalement sa taille. On aimerait lire un roman entier sur le sujet. La frustration est d’autant plus amplifiée par une fin on ne peut plus abrupte : j’ai eu une sacrée surprise en tournant la dernière page et en découvrant une page blanche. On dirait presque que l’auteur a été forcé de s’arrêter sans quoi le texte aurait été trop long.

Mais il serait dommage de résumer cette novella à une fin trop brutale. Le regard est un joli texte qui mérite d’être lu pour le traitement de son sujet comme pour l’histoire à la fois prenante et touchante. Une belle lecture donc, qui donne envie de lire toujours plus de textes de Ken Liu !



92 p.

8 commentaires:

  1. Ha! Ha! Comme j'ai dit chez Lorkhan, je peux enfin commenter en connaissance de cause un livre de cette collection puisque j'ai lu cette nouvelle dans The paper Menagerie. :) J'ai bien aimé, je l'ai trouvée très intéressante dans son propos et très humaine (et d'ailleurs, en général, c'est surtout l'aspect humain des nouvelles que je retiendrai, plus que l'aspect science-fictif à proprement parler). Je ne sais pas, en revanche, si je l'aurais autant appréciée seule, peut-être qu'il lui manque un petit quelque chose. J'ai aussi réfléchi au titre français et à cette couverture, qui rappellent beaucoup soit 1984 soit Sauron (lol), et au final je trouve ça assez trompeur. Certes, on cause ici de regard à cause des caméras, mais ça parle surtout d'émotions...

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    1. @Alys
      C'est sans doute plus difficile de représenter une émotion ^^. Elle s'inscrit bien dans la lignée de la collection en tout cas cette couverture !

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    2. Elle est dans la ménagerie de papier cette nouvelle ? Quel intérêt de la publier en solo ? ô_O

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    3. @Tigger Lilly
      Elle est dans la version anglaise du recueil (qui si je me plante pas est sortie après la vf avec un sommaire un peu différent, je me demande si L'homme qui mit fin à l'histoire n'est pas dedans aussi).

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    4. Oui elle est dans The Paper Menagerie. Je n'ai pas comparé le sommaire du recueil anglais et du recueil français avec précision mais ils semblent assez différents. Chronique en ligne bientôt-je-ne-sais-pas-exactement-quand...

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    5. @Alys
      J'ai joué au jeu des comparaisons, tu as cinq nouvelles communes entre les deux recueils. Cinq autres ont été publiées en VF dans des revues ou dans la collection Heure-lumière. Et cinq autres sont encore inédites à priori. Y'a matière à refaire un recueil :D

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  2. Oui, je trouve que le format n'est pas adapté à l'ambition du propos. Du coup, on reste sur notre faim à la fin (sorry, trop facile)! :-)

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    1. @lutin82
      On aura peut-être le droit à un roman qui explore plus avant le sujet un jour (comme le fait parfois Paolo Bacigalupi ^^)

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