mercredi 14 juin 2017

Wonder Woman – Patty Jenkins

 

Après avoir bien apprécié le personnage dans le film Batman v. Superman, c’est peu de dire que j’attendais le film Wonder Woman. Allait-il nous réussir à offrir enfin un vrai (et bon) film de super-héroïne ou allait-il définitivement couler l’univers cinématographique DC ? Spoilers : je crois bien qu’il vient justement de le sauver !



Dans mon univers personnel, Wonder Woman était un personnage un peu ridicule. Avec ses origines mythologiques, sa tenue définitivement trop courte et ses accessoires inattendus (un fouet et des bracelets, à quand les boucles d’oreille ?), j’avais juste du mal à suspendre mon incrédulité.

Et puis je l’ai rencontrée dans Batman v. Superman. On peut faire beaucoup de reproches à ce film, mais il faut lui reconnaître une qualité : la présence de Wonder Woman. Avec son mémorable thème, le personnage est comme un courant d’air frais dans une histoire qui étouffe sous le poids d’un scénario trop complexe.



Voyons maintenant comment le personnage se débrouille dans son film solo. Dans le format, c’est du très classique, une sorte de Wonder Woman Begins : on explore les origines mythologiques du personnage (comme dans Thor mais en moins SF) et on découvre comment le personnage s’est construit pendant la Première Guerre Mondiale (ce qui n’est pas sans rappeler le premier Captain America).

On suit la jeune Diana enfant sur une île coupée du monde, jusqu’à qu’elle décide de la quitter en compagnie du capitaine Kirk d’un espion américain pour mettre fin à « la plus grande de toutes les guerres ». Elle débarque donc dans le monde moderne avec une certaine naïveté, et va devoir confronter ses idéaux à la réalité.


Rien de nouveau sous le soleil donc, et même un poil de ridicule dans le concept (la capacité des univers de super-héros à mélanger allègrement fantasy, SF, mythologie et réalité m’épatera toujours), mais pourtant ce film est un délice.

Pourquoi ? Parce que c’est un film de super-héroïne, tout simplement. C’est le personnage central, c’est la plus forte de la bande (la séquence dans le village en milieu de film donne le ton) et il est très plaisant de voir damner le pion à quantité de mâles (même si tout n'est pas parfait).

Contre toutes attentes, j’ai d’ailleurs beaucoup aimé le personnage de Diana (qui ne sera jamais appelé Wonder Woman de tout le film ! ). Elle a un côté très naïf certes (lié à son enfance recluse), mais elle est d’une lucidité parfois étonnante et elle a des capacités d’apprentissage étonnantes. Et si certaines séquences de combat sont parfois un peu WTF, je veux bien passer outre tant il est agréable qu’une femme y tenir le rôle principal (au lieu d’être attachée ou tremblante dans un coin).


Même si le film ne révolutionne rien et n'évite pas certains clichés, il est bien fait. L’introduction est juste de la bonne durée, on ne nous embête pas trop avec des séquences émotion à rallonge et il y a un bon dosage entre les séquences de combat (pas trop nombreuses) et les séquences plus légères. Cerise sur le gâteau, j’ai eu le plaisir d’être surprise dans la dernière partie : j’avais vu venir un twist, mais ce n’était pas le bon !

Visuellement Wonder Woman en met plutôt plein la vue, que ce soit lors des séquences bien kitchs avec les amazones ou lorsque le film revisite la guerre des tranchées (je tique juste sur l’impression tenace que l’Europe est un mouchoir de poche où bien trop de gens parlent anglais mais c'est du détail). Les combats sont impressionnants, et bien que je ne sois pas une méga-fan des ralentis épiques, ils ne sont pas surutilisés (et puis c’est Wonder Woman, elle a la classe).

Quant à la musique (signée Rupert Gregson-Williams, petit frère de Harry), même si elle reste très classique (ça sonne vraiment comme du Zimmer du bon vieux temps), elle fonctionne plutôt bien à l’écran, et difficile de ne pas jubiler à chaque fois que le thème bien électrique de Wonder Woman est de la partie (il a été réalisé au violoncelle électrique figurez-vous, j’ai creusé le sujet entre temps).



Bref alors que je ne nourrissais plus beaucoup d’espoirs pour les films DC, Wonder Woman vient changer la donne en nous proposant une histoire classique mais soignée, et féministe avec ça (le film est réalisé par une femme, ça mérite d’être signalé). J’ignore si Justice League arrivera à être aussi convaincant, mais à défaut on pourra toujours se consoler en se disant que Wonder Woman peut coller sans peine des tatanes au reste de la bande si nécessaire !

12 commentaires:

  1. Ah! Chouette, j'attendais un point de vue féminin, ayant pas d'émormes attentes. On dirait bien que je vais aller le voir celui-ci.

    Merci pour ce retour qui permet de savoir à quoi s'attendre.

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    1. @lutin82
      Sans trop d'attentes on ne peut que passer un bon moment je pense ^^

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  2. Ouiiiii c'était bien! :)
    Les défauts sont les défauts habituels des films du genre. Ces incohérences absolues et faux raccords divers. Le carnet de notes qui prend un bon bain d'eau de mer mais est absolument nickel par exemple. :p
    Rapport à l'Europe mouchoir de poche: oui, tout à fait. En plus j'ai été déçue qu'il y ait encore de méchants Allemands, limites nazis avant l'heure.
    Moi j'ai tellement vu venir le twist, je l'avais prédit dès que je **l'**ai vu parce qu'il a cette ambivalence géniale et que pour moi il restera toujours le méchant prince d'un certain film de 1996 (je crois) que je ne citerai pas pour ne pas divulgâcher le tout aux lecteurs de ce commentaire.

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    1. @Alys
      C'est vrai qu'on aurait pu décaler l'action 20 ans plus tard et garder les mêmes méchants on n'aurait pas vu la différence xD

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  3. Je suis assez d'accord avec ton avis il n'y a qu'un personnage qui m'a déçu. Ça reste un film de super héros, mais avec une super héroïne ça fait du bien !

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  4. Il est très honorable. Il n'échappe pas aux travers des films de super héros mais je revendique le droit aux films de super héroïnes de n'être que des films de super héroïnes.

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  5. Beaucoup aimé aussi, même si je me demande à quel point ce film est vraiment féministe ou pas.
    Par exemple, passé l'intro sur l'île, il ne passe plus du tout le test de test de bechel.
    Dans tous les cas, c'est clair que c'est déjà mieux que dans la plupart des supers productions américaines !

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    1. @Aude
      C'est déjà bien qu'il le passe ^^. Après ça reste du féminisme de marketing mais l'effort mérite d'être signalé.

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  6. Oui, je l'ai vu hier et on a passé un bon moment ! C'est clair que c'est agréable d'avoir enfin une super-héroïne en vedette, et je trouve que le changement d'époque offre un décalage bienvenu qui se marie très bien avec les facilités et les incohérences du genre super-héroïque !

    Le féminisme du film est facile, mais il a le mérite d'exister... Tiens, je suis la seule à avoir penser à une histoire de père pour les twists ?

    Bref, une bonne surprise qui me réconcilie un peu avec DC après des années de déception ! Pas sûre d'aller voire Justice League, par contre, les films de groupe ont souvent un scénario encore plus limité que les films solo (n'est-ce pas Avengers !) et je n'aime pas trop le personnage de Superman...

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    1. @JainaXF
      Disons que Justice League a intérêt à opter pour une intrigue plus simple que celle de Batman v. Superman... la bonne nouvelle c'est qu'en théorie Superman ne sera pas de la partie (après c'est un peu comme le Master, il est difficile de s'en débarasser :D)

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