jeudi 8 juin 2017

Doctor Who 10x08 – The Lie of the Land


Voilà déjà deux semaines que le Doctor doit affronter ces ennemis bien coriaces que sont les Monks. Il est grand temps de leur régler leur compte, même si la situation dans laquelle se trouvaient nos héros à la fin de l’épisode précédent ne promet pas une solution de facilité. Ce troisième épisode va-t-il se révéler une conclusion épique ou nous fera-t-il l’effet d’un ballon qui se dégonfle ? Il va falloir user de spoilers pour le savoir.

« Two species, sharing a history as happily as they share a planet, humanity and the Monks are a blissful and perfect partnership. »
A la fin de l’épisode précédent, nous avions donc laissé Nardole évanoui à bord du TARDIS et Bill à la merci des Monks, après leur avoir cédé la Terre pour sauver la vie du Doctor. La situation n’a rien d’idyllique, mais cette charmante introduction narrée par le Doctor aimerait nous faire croire le contraire.


La situation dans la réalité n’a cependant rien de joyeuse : arrestations arbitraires, camps de travail et de manière générale un manque de couleur et un sentiment d’oppression qui n’a aucun mal à convaincre que les Monks sont tout sauf des monarques éclairés. Et le Doctor semble acquis à leur cause, ce qui n’a rien de rassurant pour la pauvre Bill qui lutte pour garder intact ses souvenirs de l’époque où les Monks ne gouvernaient pas la planète.


J’aime d’ailleurs la façon dont elle résiste, en projetant une image mentale de sa défunte mère à qui elle fait la conversation. J’aime également la façon dont on passe à une Bill jusque-là plutôt exubérante à une Bill plus sérieuse, effrayée mais qui résiste néanmoins, au moins mentalement.

- Come to think of it, who were you talking to?
- Um... My... Um... my mum.
- I thought your mum... died... You know, when you were... little.
- I made up a version of her. Yeah, I talk to her all the time.
- Oh... Well, that's not that weird. I used to have an imaginary friend. Until he left me for someone else. I know, charming !
And Nardole is back ! Yes !

J’adore ce personnage, intelligent et badass bien qu’il couine régulièrement dans les situations effrayantes. J’espère qu’on va le garder un moment, j’aime beaucoup la façon dont il renouvelle les dynamiques, ça lui donne un petit côté K-9 avec plus d’humour et d’humanité.


Après les retrouvailles avec Nardole, les deux larrons s’en vont libérer le Doctor, l’occasion d’assister à une séquence dense et très chargée émotionnellement. C’est pour moi LA scène centrale de l’épisode, bien avant la conclusion.
- What about free will ? You believe in free will. Your whole thing is... You made me write a 3,000-word essay on free will.
- Yes, well, I mean, you had free will, and look at what you did with it ! Worse than that, you had history. History was saying to you, "Look, I've got some examples of fascism here for you to look at ! No ? Fundamentalism ? No ? Oh, ok, you carry on". I had to stop you, or at least not stand in the way
of someone else who wanted to, because the guns were getting bigger, the stakes were getting higher, and any minute now it was going to be goodnight, Vienna.
Je ne savais vraiment pas quoi penser du Doctor qui pousse ici Bill dans ses derniers retranchements, alors que celle-ci penser se battre pour lui et pour les valeurs qu’il lui a inculquées. Sa réaction, lorsqu’elle prend un flingue, est carrément surprenante. Si on a déjà vu des compagnons pointer une arme sur le Doctor (il me semble), je crois bien que c’est la première fois qu’on en voit un tirer, et aussi rapidement.


Je vous avoue que j’étais bien sous le choc (la fausse régénération n’aide pas). Découvrir quelques secondes après que tout cela n’était qu’une vaste fumisterie pour vérifier que Bill n’était pas sous l’emprise des Monks… Pfiou c’est un peu les montagnes russes émotionnelles ce passage, surtout que les performances de Peter Capaldi comme de Pearl Mackie sont excellentes.

Quel dommage que le soufflé retombe dans la deuxième partie de l’épisode.


Les retrouvailles avec Missy font cependant plaisir. J’aime le côté gênant de la réunion (y’a un petit côté Sherlock définitivement), et j’avoue que la nouvelle Missy, à mi-chemin entre le psychopathe mégalo et le génie du mal en quête de rédemption (est-ce une illusion ou non ?), est intéressante à suivre.

La séquence où le Doctor cherche la clé du contrôle des Monks peut potentiellement susciter des ricanements intérieurs, d’autant plus qu’on a déjà vu le Master utiliser lien psychique et réseau télépathique pour contrôler une planète entière (mais moi je dis ça, je dis rien…).

L’épisode entier semble tirer son influence de plein d’épisodes clés : The Last of the Time Lords (pour le côté dictature), Turn Left (pour la réécriture sombre de l’histoire), The Wedding of River Song (pour l’intro et la pyramide)…

Bref, le fait qu’il faille au final supprimer Bill pour résoudre la situation n’a rien de surprenant (Turn Left jouait dessus d’ailleurs). J’aime bien que Bill n’hésite pas à aller la confronter. Je pense qu’elle y va parce qu’elle n’a aucune idée à qui elle a affaire. Néanmoins je ne peux qu’admirer son courage, elle n’a pas froid aux yeux.

Le dialogue qui suit entre le Doctor et Missy est également intéressant :
- Even if that was the truth, the fact that you're suggesting it shows there's been no change, no hope, no point. We don't sacrifice people. It's wrong... because it's easy.
- Back in the day, I'd burn an entire city to the ground just to see the pretty shapes the smoke made. I'm sorry your plus one doesn't get a happy ending, but, like it or not, I just saved this world because I want to change. Your version of good is not absolute. It's vain, arrogant and sentimental. If you're waiting for me to become all that... I'm going to be here for a long time yet.
Ce qui est dommage à mon avis, c’est qu’il se noie un peu dans le reste de l’épisode. A la fin d’Extremis on pensait que Missy allait revenir sur le devant de la scène mais elle n’est même pas mentionnée dans l’épisode suivant. Et dans cet épisode où on l’attendait d’autant plus au tournant, son rôle reste infime. L’histoire de sa rédemption (potentielle) mériterait mieux que le second plan.


Missy n’est pas la seule à souffrir d’une sous-exposition dans cet épisode. Les Monks aussi se révèlent un peu décevants. Après deux épisodes où on sent qu’on a affaire à des méchants extraordinaires, là encore le soufflé semble retomber à peine sorti du four.

Ils me font beaucoup penser aux Silence de la saison 6 (dans l’apparence et dans cette façon de s’incruster dans l’histoire humaine), mais ils semblent finalement être bien moins impressionnants du fait qu’ils sont peu nombreux et que leur expulsion de la planète est relativement « facile ». Je me doute bien qu’ils sont plus doués pour tirer les ficelles que pour faire de grosses explosions, mais ils manquent sérieusement de répondant sur la fin (il y a juste deux gars qui se prennent pour des seigneurs Sith quoi !)


Bref une fois à l’intérieur de la pyramide, le Doctor préfère tenter de pirater mentalement les Monks plutôt que de tuer Bill et échoue. C’est donc Bill qui décide de tenter sa chance et de se sacrifier pour sauver l’humanité (comme River Song dans Forest of the Dead, oui la pluie de références continue).

Et elle réussit son coup grâce au souvenir fictif de sa mère, sur lequel les Monks n’ont pas de prise. Exactement comme Clara dans The Rings of Akhaten pour continuer dans la lignée des références. Je pensais ce triptyque de milieu de saison moins ancré dans la révision des classiques que les premiers épisodes, mais il n’en est rien. Après le condensé de la méthode Moffat dans Extremis et la classique invasion de la Terre au présent dans The Pyramid at the End of the World, on conclut avec ce pêle-mêle assez improbable qui renvoie à plein de bons souvenirs.

Quel dommage donc qu’il manque un souffle épique au combat contre les moines pour donner une vraie personnalité à l’épisode. Même le visionnage de The Lie of the Land n’a rien de désagréable (et que Bill a toute mon admiration), je reste un peu sur ma faim.


- You see ? The Monks have erased themselves. Humanity is doomed to never learn from its mistakes.
- Well, I guess that's part of our charm.
- No, it's really quite annoying. Anyway, I mustn't keep you. 3,000 words. The Mechanics of Free Will. Now six months overdue.
- Why do you put up with us, then?
- In amongst seven billion... there's someone like you. That's why I put up with the rest of them.
Mais la conclusion se révèle néanmoins fort intéressante, avec le retour de la belle synergie enseignant-élève entre le Doctor et Bill.


Je ne peux m’empêcher de vous mettre une petite capture d’écran supplémentaire parce que j’adore le sourire de Capaldi ici. Son incarnation du Doctor n’est pas la plus souriante, mais dans cette saison il se lâche un peu, et encore plus dans cet épisode. Il y a le sourire flippant du début (celui du type qu’on n’aimerait pas croiser dans une ruelle tard le soir), et il y a aussi celui-ci, juste délicieux (et sans aucune tension amoureuse, ouf !)


On termine ensuite sur une petite discussion entre le Doctor et Missy, cette dernière semblant avoir des sincères regrets. Je vous avoue avoir du mal à y croire (bientôt les Daleks présenteront des excuses !), mais sa performance est tout à fait crédible néanmoins.

Voilà pour cet épisode, pas désagréable à regarder mais un peu décevant dans sa conclusion, la faute à des méchants manquants d’envergure et à une tendance à multiplier les références aux anciens épisodes qui ne permet pas à l’épisode de se créer une vraie identité. Il y a quelques belles scènes néanmoins et je suis ravie de voir Bill se défendre toujours aussi bien. J’espère bien qu’elle sera toujours autant en forme pour le prochain épisode !

D’autres avis : Elisi (VO mais excellente analyse une fois encore), Zakath Nath

4 commentaires:

  1. Il y a combien d'épisode dans une saison?

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    1. @lutin82
      12 ou 13 selon les saisons, plus un épisode spécial à Noël (qui se situe en début, en fin ou en milieu de saison selon les dates de diffusion). Ca se regarde plus vite qu'une série en 22 épisodes ^^.

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  2. Pour le coup on est d'accord sur la conclusion décevante des Moines... si l'intro avec Twelve est génial, tout le reste de la dystopie est bâclé : 12 moines stupides, pas de système de sécurité, on ne voit pas assez d'éléments de la dystopie...
    Et les Moines présentés comme effrayants perdent vraiment toute crédibilité ici !


    Et si la scène où Bill tire sur le Docteur est assez cool (même si j'ai trouvé le Docteur à la limite du sadisme sur ce coup-là ! ;-) ), elle a ENCORE attendu quelqu'un pour agir (ici Nardole), pendant des mois elle n'a fait que résister mentalement sans même tenter de convaincre les gens de la vérité voire même de tenter de les sauver face aux moines ! C'est quand même en grande partie sa faute cette situation (comme le souligne assez justement le Docteur dans son monologue d'ailleurs !).

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    1. @JainaXF
      Moi ça me choque pas qu'elle attente, au contraire je trouve que ça lui confère une certaine crédibilité. Tout le monde n'est pas un aventurier badass capable de hauts faits héroïques du jour au lendemain. Je trouve que ça la rend plus proche du péquin moyen que d'autres compagnons (c'est pour ça que je l'aime bien d'ailleurs).

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