Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais prêté attention aux textes de Graham Joyce, jusqu’à que des chroniques élogieuses de Lignes de vie piquent ma curiosité. L’affaire a été rondement menée, je venais à peine d’acheter l’ouvrage qu’une lecture commune s’est organisée du côté du Cercle d’Atuan (et c’est presque pas de ma faute), voilà donc un livre qui n’aura pas eu le temps de prendre la poussière !
Lignes de vie se déroule à Coventry, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Cassie, dernière sœur d’une fratrie de sept filles, s’apprête à abandonner son enfant car sa famille ne la juge pas capable de l’élever. Elle change cependant soudainement d’avis et revient à la maison avec lui. Sa mère, Martha, décide donc qu’il sera élevé à tour de rôle par ses différentes sœurs.
Avec un tel résumé, on pourrait classer ce roman en littérature générale, mais une légère touche de surnaturel qui plane sur l’intrigue : Martha a l’habitude de recevoir d’étranges visiteurs, Cassie a parfois des comportements inexpliqués, et son fils Frank semble lui aussi avoir parfois des dons un peu étranges.
On se retrouve donc face à un récit doté d’un fantastique tellement léger qu’on peut l’accepter comme tel, ou lui trouver des justifications réalistes (Cassie a peut-être juste un grain). Peu importe l’approche que l’on prend, cela ne gâche pas l’histoire.
Enfin, je ne sais pas si on peut vraiment parler d’histoire pour Lignes de vie. Après tout le roman suit le parcours de Frank à travers ses différents foyers, et la vie d’un petit garçon est loin de déborder de rebondissements. Et pourtant on ne s’ennuie pas une minute à la lecture.
Lignes de vie est un titre ô combien adapté (Facts of life en VO est fort chouette également) pour un roman qui dresse le portrait d’une multitude de personnages tous très différents (les sept sœurs ont chacun leur caractère, leurs qualités et leurs défauts) et extraordinairement vivants. Ils auraient pratiquement pu sortir des pages tant ils semblaient réels. On a d'ailleurs parfois l’impression que ce sont des membres de notre propre famille.
A travers eux, l’auteur en profite pour dresser le portrait de l’Angleterre d’après-guerre : il parle de la reconstruction, des soldats revenus hantés des combats, de politique… et mine de rien on a l’occasion de visiter un peu toutes les classes sociales (de Una et Tom à la campagne à Aida et Gordon qui tirent bien plus du côté de la bourgeoisie) sans que ça ressemble pour autant à une enquête de l’INSEE !
Certes on ne peut pas dire que le roman déborde de rebondissements, mais on se laisse pourtant sans peine emporter par cette histoire toute simple car elle est touchante et pleine de vie. D'ailleurs si je devais résumer ce roman à un seul adjectif, je choisirais « vivant ».
Si vous préférez les grandes histoires pleines d'action, de magie et de destinée, ce roman n'est certainement pas fait pour vous. Mais si l'idée d'un roman tranquille à peine touché par le surnaturel ne vous effraie pas, n'hésitez pas un instant, jetez-vous sur Lignes de vie, vous passerez un très bon moment !
Avis des autres participants : Lelf, Lorhkan, MqlSz, Nathalie, Rose
Avis des autres participants : Lelf, Lorhkan, MqlSz, Nathalie, Rose
Huhu, une enquête de l'INSEE :D C'est très parlant ! Tu me rends curieuse, en tout cas :)
RépondreSupprimer@Acr0
RépondreSupprimerJ'espère bien !
Complètement d'accord, c'est un roman tranquille, d'ambiance, mais qui est superbe !
RépondreSupprimerJ'ai raté la LC, mais je l'ai lu quand même. Et je plussoie tout ce que tu dis, c'est un roman tranquille, sans "vraie" histoire mais qui se lit avec grand plaisir. Une petite douceur dans ce monde de brutes. ;)
RépondreSupprimer@Shaya
RépondreSupprimerN'est-ce pas !
@Lorhkan
Tout à fait, ça fait du bien de temps en temps.