dimanche 18 janvier 2015

Dernières nouvelles d'Oesthrénie - Anne-Sylvie Salzman



La grande particularité des livres des éditions Dystopia, outre leurs superbes couvertures est l’absence totale de résumé en quatrième de couverture (ou ailleurs, pas la peine de déplier les rabats dans tous les sens !). Du coup on se retrouve un peu obligé à plonger sans savoir à quelle température est l’eau.

C’est une démarche originale, mais un peu perturbante quand on est du genre frileux. Du coup je triche un peu lorsque je lorgne sur un nouveau bouquin Dystopia : je glane des infos ici et là, je regarde les blogs, et parfois je vais carrément demander des informations à l’auteur, comme je l’ai fait à Sèvres pour ces Dernières nouvelles d'Oesthrénie. Et je plonge.

Maintenant que je l’ai lu, je peux vous le présenter un peu plus en détail. Dernières nouvelles d'Oesthrénie s’inscrit dans la veine de ces romans-mondes, de ces romans-pays imaginaires où le héros n’est pas une personne mais un lieu construit de toute pièce et mis en scène au gré de différentes nouvelles.

C’est le même concept que Les soldats de la mer de Yves et Ada Rémy, ou que certains textes d’Ursula Le Guin comme La vallée de l’éternel retour (ok je n’ai pas accroché mais j’ai apprécié le concept) ou les Chroniques orsiniennes (du coup celui-là est en attente à cause de La vallée de l'éternel retour, justement).

Comme son titre l’indique, les Dernières nouvelles d'Oesthrénie nous emmènent visiter, à travers six textes, l’Oesthrénie, contrée imaginaire coincée entre l’Autriche et la Roumanie, avec ses habitants des vallées et ses habitants des Hauts, sa grande ville sans cesse reconstruite au gré des (r)évolutions politiques, ses traditions, ses particularités religieuses…

Sur le papier, ce livre avait tout pour me plaire, mais j’ai trouvé très difficile de rentrer dedans. La faute, principalement, à la première nouvelle, où la narratrice se fait la spécialiste des descriptions à outrance entre deux minuscules éléments de l’histoire. Sur une courte durée, je n’ai rien contre ce style qui donne tout de suite une patine au texte, mais quand rendue à la cinquantième page, j’ai réalisé que je n’étais qu’à mi-chemin de la nouvelle, j’ai bien failli jeter l’éponge.

Heureusement, je me suis accrochée, et je m’en félicite parce que le reste du livre est bien plus agréable à lire. Les autres nouvelles sont plus aisées à lire, la dimension « guide touristique » s’effaçant peu à peu au profit de l’intrigue, et les liens qui se tissent entre les histoires forment un fil rouge qui donne envie d’avancer encore.

On peut alors profiter de la visite tranquillement, tout en suivant les différents protagonistes. L'Oesthrénie est un pays très évocateur, qui m'a notamment fait penser aux paysages du Château ambulant de Miyazaki. Et peu à la Razkavie de Philip Pullmann. Anne-Sylvie Salzman, lorsqu'elle a dédicacé mon exemplaire, a parlé aussi du Sceptre d'Ottokar, il y a un peu de ça.

Ce voyage en Oesthrénie m'a plu, en partie. Si la rencontre ne s'est pas faite, c'est plutôt que je n'étais pas très en phase avec l'ambiance. J'ai trouvé que trop de mystères planaient parfois sur la résolution des histoires (oui j'étais d'humeur cartésienne lors de ma lecture, je voulais des explications !), et que l'ensemble était un peu triste : que des personnages pas à leur place, perdus, au bord de la mort... On ne commence pas par un texte très joyeux, et on ne peut pas vraiment dire que le soleil revient avant la fin.

Du coup malgré une très belle écriture (même si parfois un peu frustrante) et un imaginaire débordant, je suis passée un peu à côté de ce recueil de nouvelles. Ca n'enlève rien à ses qualités, objectivement c'est un livre intéressant, très travaillé, mais il n'était pas complètement à mon goût.

CITRIQ

5 commentaires:

Gromovar a dit…

D'accord avec toi sur le problème du texte.

BlackWolf a dit…

Ah contrairement à toi je suis directement rentré dans l’histoire et l'aspect extrêmement détaillé ne m'a pas dérangé.

Vert a dit…

@Gromovar
Ouf je ne suis pas seule ^^

@BlackWolf
Tu as bien de la chance, j'aurais aimé éviter cet écueil (mais bon on ne peut pas tout aimer...)

Tigger Lilly a dit…

Je l'achèterai quand même. Parce que dystopia et parce que la couverture.

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Ca pour sûr, il est joli ^^