samedi 25 janvier 2014

Utopiales 2013 (anthologie)


Cette année, comme j’étais partie sans un sou aux Utopiales, j’ai opté pour un achat ultra-rentable en matière de dédicaces : l’anthologie du festival, que je me suis bien amusée à faire dédicacer par tous les auteurs présents (un seul a échappé à ma traque impitoyable).

J’ai un peu fait traîner sa lecture par contre, picorant une nouvelle de temps en temps. Il faut dire que l’absence de réel fil conducteur n’invite pas spécialement à enchaîner les textes. Par ailleurs j’ai été un peu déçue en réalisant que pour les auteurs étrangers, la plupart des textes n’avaient rien d’inédit et dataient quelque peu.

Je comprends les raisons qui poussent à ce choix, mais pour une anthologie qui pour moi devrait ressembler à une photographie de la SF récente, il y a quelque chose qui cloche un peu.

Ceci dit la plupart des nouvelles se lisent avec plaisir. Comme l’an dernier je n’ai pas eu de gros coup de cœur, mais ça m’a donné l’occasion de (re)faire connaissance avec plein d’auteurs, et même de me réconcilier avec certains. Voyons un peu ça en détail :

Dougal désincarné de William Gibson a été une excellente surprise : alors que je n’avais jamais pu dépasser les premières pages de Neuromancien, j’ai lu avec plaisir cette histoire de fantôme des temps modernes. Maintenant je pourrais dire que j’ai lu du Williams Gibson !

Trois relations de la fin de l’écrivain de Jean-Louis Trudel est une histoire étrange mettant en scène un futur où l’écrit disparaît. Je suis loin d’avoir été complètement happée par l’histoire, mais l’écriture de cet auteur a un charme certain. Il faudra que je lise d’autres textes de lui.

Les fleurs de ma mère de Andreas Eschbach offre une variation très originale sur la fin du monde, en la présentant du point de vue d’un handicapé mental. Le sujet reste classique, mais le résultat très touchant, il faut définitivement que je me replonge dans Eschbach (même si ses romans récents ne m’inspirent pas plus que ça, je suis preneuse de suggestions dans le domaine en fait).

Noël en Enfer de Orson Scott Card est un conte de Noël certes très orienté valeurs chrétiennes, mais qui m’a happé d’un bout à l’autre. On a beau être fâché avec les opinions de l’auteur, il faut reconnaître qu’il s’y entend pour conter une histoire.

La main tendue de Norman Spinrad m’a réconcilié avec un auteur avec lequel j’avais toujours eu du mal. J’ai beaucoup aimé cette histoire de premier contact alien, histoire optimiste et en même temps pleine de cynisme.

Grenade au bord du ciel de Sylvie Lainé prouve une fois encore que cette auteure est une voix à part dans le monde de la SF. C’est un récit très doux qui nous emmène visiter un bien mystérieux astéroïde en orbite autour d’une planète primitive.

Vert dur de Stéphane Beauverger s’amuse à renverser les rôles avec un univers où les hommes souffrent de discrimination. C’est délicieux et piquant à lire, et ô combien parlant.

Comment je suis devenu un biotech de Lucas Moreno est un texte qui nous parle intelligence artificielle et évolution de l’humanité. Il y a presque trop de matière pour cette nouvelle qu’on imaginerait facilement en roman. Cela m’a donné bien envie de découvrir un peu plus cet auteur en tout cas.

Dans les mines de Mars de Jean-Pierre Andrevon offre une vision bien noire du futur via une variation sur la colonisation de Mars. La nouvelle date des années 70 à l’origine, et cela se ressent un peu trop, si bien qu’on se demande pourquoi elle a atterrit dans cette anthologie.

J’ai eu trente ans de Thierry Di Rollo est une nouvelle glaçante, comme toujours avec l’auteur. Moi qui peine habituellement sur ses textes, je suis bien contente d’avoir apprécié la balade pour une fois.

Trois futurs de Ian McDonald est de loin la nouvelle à retenir du recueil. Parlant révolution arabe et réseaux sociaux, ce texte sonne vraiment comme actuel (j’aurais aimé que toutes les nouvelles aient la même qualité), et résonnait d’autant plus drôlement bien avec les conférences auxquelles j’avais assisté aux Utopiales.

La femme aux abeilles de Thomas Day est un texte un peu à part, pas vraiment de SF d’ailleurs. J’ai bien aimé l’atmosphère de cette Grande Bretagne du début de notre ère. J’ai eu plus de mal avec la violence du texte.

Nimbus de Peter Watts nous parle d’un étrange futur où les nuages ont accédé à la conscience, et ce qui en découle pour l’espèce humaine. L’ambiance est vraiment bizarre, mais le propos sur l’évolution des mentalités sonne juste.

La fontaine aux serpents de Jeanne-A Debats nous fait enquêter sur un meurtre sur une station spatiale avec un vampire (qui provient d’un de ses romans) en guise de détective. Le mélange des genres est assez succulent, certains passages flamboyants… voilà qui donne envie de se replonger dans les écrits de cette auteure.

Bref comme je disais, pas de gros coup de cœur (à part peut-être pour le texte de Ian McDonald), cette anthologie est surtout une porte ouverte vers plein d'auteurs à découvrir. Je devrais en faire mon challenge personnel de cette année tiens, explorer plus avant l'oeuvre des auteurs de cette anthologie !

CITRIQ

7 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Tiens j'ai ma chronique qui traîne depuis un moment en backoffice, je la publierai peut être dimanche.

Sinon un peu pareil que toi, sentiment de sympa mais sans plus et certaines nouvelles ne m'ont pas du tout plues.

BlackWolf a dit…

Pareil de mon côté l'ensemble est sympa mais mis à part un ou deux textes rien d'exceptionnel. Par contre je suis plus critique sur certains texte comme par exemple la nouvelle de Card que j'ai pas accroché du tout et rien à voir avec les opinions de l'auteur.

Escrocgriffe a dit…

C’est marrant, j’ai le même problème avec Gibson, je n’ai jamais pu dépasser les premières pages à cause de ce style froid, aride… Il faut que je lui redonne sa chance un jour cela dit, mais bon...

Endea a dit…

Ah ah j'allais dire que vous vous étiez donné le mot avec Lilly pour publier en même temps, mais même pas, lol
Dommage que cette anthologie soit plutôt moyenne, espérons que le cru 2014 sera meilleur.

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Copieuse :p

@BlackWolf
Oui je crois me souvenir que tu ne l'avais pas aimé dans ta chronique, ça m'a surpris d'ailleurs ces réactions négatives moi elle est passée toute seule... enfin des goûts et des couleurs comme on dit xD

@Escrocgriffe
Plus ça va moins je donne de deuxième chance, y'a tellement de choses à lire ^^

@Endea
J'espère aussi ^^

Raven a dit…

bon, j'ai (presque) rien loupé quoi... (chuuut ne remuez pas le couteau dans la plaie!)

Vert a dit…

@Raven
Côté antho non tu n'as pas raté grand chose, faut te consoler avec ça ;)