Jusque-là Fondation était un de ces classiques que je regardais d’en bas, inquiète de me lancer dans l’ascension d’un tel monument. Je n’avais plus trop d’excuses depuis que Isil me l’avait offert lors du swap Star Wars, et pourtant, il m’a fallu deux ans pour me lancer à l’assaut (grâce au Cercle d’Atuan).
Fondation, c’est l’histoire d’une humanité qui s’est éparpillée à travers toute la galaxie sous la forme d’un vaste Empire. Celui-ci est cependant au bord de l’effondrement, et selon Seldon, un spécialiste en psychohistoire, s’en suivra trente mille ans de ténèbres avant que n’émerge une nouvelle civilisation. A moins qu’une fondation collecte le savoir en une gigantesque encyclopédie, auquel cas cette période sera réduite à mille ans.
Ce premier volume du cycle nous raconte donc, en cinq récits indépendants, la création de la Fondation, et ses premiers siècles d’existence.
En commençant à lire Fondation, j’ai eu l’impression de mettre la main sur un chaînon manquant de l’évolution. Il est difficile de ne pas reconnaitre les archétypes de nombre de cycles de space-opera dans ces pages : l’empire galactique immense, Trantor la capitale ville…
Au bout vingt pages, j’avais l’impression de découvrir la source d’inspiration de Star Wars. Mais aussi de Sucession de Scott Westerfeld. Et un peu Des milliards de tapis de cheveux de Andreas Eschbach également. J’ignore où Asimov est allé chercher ses idées, mais une chose est sûre, son cycle en a inspiré plus d’un, au moins pour son univers !
L’intrigue est un peu étrange, reposant sur le concept de la psychohistoire qui permettrait de prédire l’avenir. C’est un postulat bizarre, de transformer en science dure (charabia mathématique inclus pour la première partie) la psychologie et l’histoire, qui ne sont pas franchement connues pour obéir à des lois figées.
« Ceci, dit-il, représente la situation actuelle de l’Empire. »Il attendit un moment.« Il ne s’agit pas d’une représentation complète, fit enfin Gaal.- Non, pas complète, concéda Seldon. Je suis heureux de constater que vous ne prenez pas tout ce que je dis pour parole d’évangile. Toutefois, c’est une approximation qui suffira aux besoins de la démonstration. Vous êtes d’accord ?- Sous réserve que je vérifie plus tard la dérivation de la fonction, oui. »
Du coup, le récit en devient presque drôle, à voir tous ces protagonistes se demander si leurs actions sont bien celles prévues par Seldon, ou si au contraire ils risquent de tout faire capoter (vu que Seldon a prévu les évolutions des masses, et non de l’individu). On se retrouve finalement avec le schéma de la prophétie auto-réalisatrice (qui est plutôt un argument de fantasy ou de mythologie), ici appliqué à la SF !
Cela fait de Fondation un texte captivant, car tout en se demandant où l’auteur va nous emmener, on peut également observer toute l’évolution de la situation, et apprécier toutes les idées qu’il brasse sur l’humanité et les forces susceptibles de la gouverner, qui restent plutôt vraies encore aujourd’hui.
J’ai également beaucoup apprécié les « héros » qui se détachent se révèlent de bien étranges larrons : tous de fieffés manipulateurs, souvent en quête de pouvoir, on pourrait s’attendre au pire, alors qu’ils font au final tout pour préserver la civilisation, de préférence de manière non-violente.
Et puis, texte ancien oblige, j’ai adoré le complet décalage induit par cette civilisation pangalactique qui lorsqu’elle perd la connaissance de l’énergie atomique (ici présentée presque comme miraculeuse), revient au pétrole et au charbon, y compris pour les voyages interstellaires !
En fait, le seul reproche que je ferais à ce texte, c’est qu’il est extrêmement froid. On s’attache peu aux personnages, et tout le roman est comme dénué d’émotions. J’avais déjà lu du Asimov, le premier tome du cycle des Robots, et je ne rappelle bizarrement pas une telle froideur.
Ceci dit, cela contribue sans doute à l’efficacité du récit, et toute façon, cela ne m’empêchera pas de continuer à avancer dans le cycle ! Affaire à suivre donc…
Sans aucune doute l'un de mes maitre-livre ne matière de SF ! Je suis bien content de te voir t'y lancer.
RépondreSupprimerPour la froideur du texte, j'avoue que ça ne m'avait pas choqué à l'époque. Mais il est vrai que Asimov s'intéresse ici plus à la Fondation, au destin des masses, qu'aux individus qui vont y contribuer. Pour le moment.
Et n'oublie pas de continuer le cycle des Robots en parallèle (ou après), il s'agit d'un univers partagé après-tout :-)
Ah bon, les deux univers communiquent ?
SupprimerEt oui ! Il y a un lien entre les deux, dont je ne peux ni dévoiler la nature ni le moment ^^
SupprimerD'ailleurs tu as commencé le cycle par Fondation, mais tu as deux volumes existant auparavant : Prélude à Fondation, et l'Aube de Fondation. Bon le cycle principal commence avec Fondation, mais les deux autres apportent des trucs sympas ^^
(Avoue que ça t'amuse de savoir que je lance Firefox pour te répondre...)
Loin de moi une idée aussi vile voyons... ;D
SupprimerEn effet s'eut été dommage de ne pas l'avoir lu avant la fin du monde !
RépondreSupprimerDamned, c'était mon dernier classique avant la fin du monde. Ca fait tout bizarre :D
SupprimerTu me donnes envie de me forcer à m'y mettre avec ton billet. Je sens qu'il va venir avec moi dans le train, et on verra si ça passe ou ça casse !
RépondreSupprimerC'est pas un gros livre en plus, tu devrais le caser facilement dans ton sac ^^
SupprimerJe comprends tout à fait ton sentiment d'inquiétude face à ce cycle, ça fait quelques temps que j'hésite à me lancer dans ces "grands" cycles de la science-fiction, mais apparemment il t'a plu c'est déjà ça, il faudra que j'envisage de le lire :-).
RépondreSupprimerPar contre le détail sur la froideur du récit me rend un peu réticent ... on verra bien :)
Je pense que ça sert aussi le récit, mais je suis dans une période où c'est un peu trop froid pour moi je crois ^^
Supprimerça me donne envie de le relire, les livres prennent la poussière depuis au moins une dizaine d'années dans les étagères.
RépondreSupprimerC'est pas trop grave si tu les as déjà là ceci dit ^^
SupprimerC'est qui faut que je meuble 2 heures de trajet / lecture par jour maintenant.
RépondreSupprimerMais tu proposes suffisamment d'autres livres pour que je sois tenté par autres chose.
Si tu veux des gros pavés je peux te donner des titres en effet :D
SupprimerJe viens justement de finir ce premier tome. Je suis pas très fan de la SF, mais là j'ai été séduite.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi sur la froideur du texte et des personnages peu attachants.
Le tome 2 est dans ma biblie...
Joyeux Noël!!
Joyeux Noël !
SupprimerEt c'est bon de savoir que ça peut plaire même à des gens qui ne sont pas forcément des gros fans de SF ^^
Bah moi, ça ne sera pas affaire à suivre :D Je lache l'affaire justement ^^
RépondreSupprimerBon, j'ai été au bout du premier alors que c'était pas couru d'avance. Je me sens plutôt fière pour le coup :P
Tout à fait, tu as lu un classique de chez classique, tu vas pouvoir frimer :D
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