jeudi 21 juin 2012

La Dame aux dragons - Anne McCaffrey


Alors que jusqu’à maintenant, ordre de publication et chronologie in-universe correspondaient à peu près, voilà qu’on effectue tout à coup un grand bond dans le passé sans crier gare. Oublions donc pour quelques temps Lessa, F’Lar, Robinton et compagnie pour revenir presque un millénaire en arrière, à l’époque du sixième passage.

Vous apprécierez la précision de mes datations pour une fois, il faut dire que cette deuxième intégrale vient accompagner d’un lexique des personnages et d’une chronologie sommaire, bonus hautement appréciables vu le nombre de gens introduits dans ce volume (et qu’on ne reverra à priori pas, à part dans l’Histoire de Nerilka).

Sorti en VO sous le titre Moreta : dragonlady of Pern, ce roman ne cache pas son contenu. Il s’agit de raconter l’histoire de Moreta, dame de Weyr qui par ses exploits mit fin à une terrible épidémie qui menaçait Pern, ce qui lui valut d’être immortalisée dans une ballade, évoquée dans le Vol du Dragon, puis racontée rapidement dans la Chanteuse-Dragon de Pern.

Il est d’ailleurs assez rigolo d’aller relire la description de la ballade donnée dans la Chanteuse-Dragon (c’est au chapitre 6 pour ceux que cela intéresse), qui s’avère prendre quelques libertés avec la vérité historique racontée dans la Dame aux dragons ! Bon certes la Dame aux dragons a été écrite après les premiers tomes de Pern, mais j'aime bien le côté histoire devenue légende au fil du temps...

Ceci dit, au début, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman qui détonne un peu avec les textes précédents. On change de casting, on change d’époque, et accessoirement même l’écriture change.

Jusqu’ici, les romans étaient plutôt denses et l’intrigue démarrait rapidement. La Dame aux dragons s’étale sur presque cinq cents pages pour une intrigue finalement assez simple, et il faut pratiquement attendre cent pages (de fête !) pour que l’histoire démarre. C’est un peu dommage parce l’idée de base est chouette.

Pern est un univers assez gentillet, les grands méchants sont plutôt rares, et du coup les éléments perturbateurs prennent des formes assez inattendues, comme ici celle d’une épidémie (d’une pandémie même). En plus ça parait presque ridicule au premier abord, n’importe quel lecteur reconnaitrait assez vite qu’il s’agit d’une épidémie de grippe !

Seulement dans un monde comme Pern qui vit avec un niveau de technologie quasiment médiéval (à l’exception des lance-flammes utilisés pour combattre les Fils), ce genre d’épidémie fait des ravages, d’autant plus que les chevaliers-dragons peuvent aussi être touchés (ce qui n’est pas qu’un peu gênant en période de chute de Fils).

Du coup, c’est une véritable situation de crise à laquelle est confrontée la planète, et elle nécessite d’agir très vite (la totalité de l’intrigue ne doit pas s’étaler sur plus d’un mois d’ailleurs à mon avis). Ce qui est assez marrant, c’est que même s’ils n’ont pas les moyens techniques, les protagonistes ont les informations dans leurs archives, et sont donc capables de produire un remède, avec les moyens du bord.

(et non sans quelques énormités au passage, j’espère de tout mon cœur que c’est une erreur de traduction, car je doute fortement qu’on puisse prélever un litre et demi de sang, même à une personne en pleine forme, sans que ça l'affecte sérieusement)

L’époque, également, est intéressante à visiter. On est encore à l’âge d’or des Weyrs dont le rôle est reconnu, et des informations que redécouvrent Lessa et F’Lar à leur époque sont parfaitement connues mille ans auparavant. D’ailleurs j’ai idée que la pandémie qui se déroule durant la Dame aux Dragons est en partie responsable de cette perte d’informations (vu le nombre de morts, et un harpiste a une réflexion dans ce sens).

Du coup même si l’histoire se traine un peu, la Dame aux dragons se lit finalement avec plaisir, parce que ce roman permet de rentrer un peu plus dans la vie d’un Weyr, et parce qu’il décrit avec moult précisions la médecine sur Pern (ce qui se révèle plutôt intéressant).

La « suite », c’est l’Histoire de Nerilka, qui se déroule en parallèle de la Dame aux Dragons.


Cette chronique de livre fait double emploi, puisqu’elle qualifie pour le challenge Anne McCaffrey (of course), mais aussi pour le Summer Star Wars, puisqu’on peut difficilement trouver plus vaste planet-opera que Pern.

CITRIQ

10 commentaires:

Lorhkan a dit…

Décidément, tu l'aimes ce challenge McCaffrey ! ;)
Encore une belle lecture !

Vert a dit…

J'apprécie beaucoup l'opportunité de relire ce cycle en effet, je ne crois pas que je l'aurais fait sinon ^^

Endea a dit…

Aïe, 500 pages pour entrer dans l'histoire ? Ouh làlà je ne sais pas si j'aurais tenu le choc moi, xD, quoique visiblement cela valait le coup ^^
Je commence le cycle en été, j'espère que je serai aussi enthousiaste que toi :)

Vert a dit…

Nan 100 pages, 500 c'est la taille du roman (j'aurais jeté l'éponge aussi sinon :D).
J'ai hâte de voir ton avis sur Pern en tout cas, j'espère que ça te plaira ^^

Efelle a dit…

Celui, j'en garde un bon souvenir, on verra en août ce qu'il en ait. Ton avis me rassure toutefois.

Vert a dit…

J'avoue que je m'attendais au pire en relisant certains romans (notamment Nerilka qui va de paire avec celui-ci), mais finalement ils se relisent tous globalement bien ^^

Guillmot a dit…

Ouf je crois que j'ai fini de lister toutes tes chroniques.

Vert a dit…

Tu m'en veux si je te dis que je prépare un dernier billet ? (mais techniquement il ne comptera pas pour le challenge, c'est pas sur un livre à proprement parlé ^^)

Endea a dit…

Pareil, un peu de mal à entrer dedans et puis ensuite ça a été. Cela dit j'accroche moins à ces personnages que ceux habituels, mais j'ai quand même été peinée de la fin.

Vert a dit…

Bah c'est pas nos petits chouchous, c'est pour ça ^^