lundi 26 octobre 2009

La Magnificence des oiseaux – Barry Hughart




« Je joins à présent les mains, et je m’incline devant les quatre coins du monde
Mon nom de famille est Lou et mon prénom You, mais il ne faut pas me confondre avec l’éminent auteur du Classique du thé. Ma famille est parfaitement banale et, comme je suis le dixième fils de mon père et plutôt robuste de ma personne, on s’adresse d’ordinaire à moi en m’appelant Bœuf Numéro Dix. »

Ainsi se présente le narrateur de la Magnificence des Oiseaux, avant de commencer le récit de son aventure. Kou-fou, son village, a été frappé d’une étrange épidémie en pleine époque de sériciculture. Tous les enfants de 8 à 13 ans sont tombés dans une sorte de coma.

L’abbé du village envoie donc Bœuf Numéro Dix à Pékin pour y trouver un sage susceptible de résoudre cette énigme. Ce sera le vénérable Li Kao, qui souffre « d'un léger défaut de personnalité ». Très vite, le mystère de l’épidémie est éclairci par le brillant cerveau du sage, néanmoins, le remède pour sauver les enfants ne sera pas facile à trouver, puisqu’il s’agit de la Grande Racine de Puissance.

Bœuf Numéro Dix et Li Kao vont donc partir en quête de cette mystérieuse racine, ce qui ne manquera pas de les brinqueballer aux quatre coins de la Chine dans des péripéties plus ubuesques les unes que les autres.

L’univers dans lequel se passe l’aventure est la Chine, mais une espèce de Chine antique rêvée et parodiée à la fois, ce qui ne manque pas de piquant. Je n’ai pas les connaissances nécessaires mais je soupçonne une inspiration réelle dissimulée dans à peu près tous les éléments, mais réécrite en une véritable comédie.

L’écriture même joue sur ce coté référence/parodie, avec des phrases bien ampoulés, des salutations travaillées et des termes bien alambiqués.

L’histoire est un peu construite à la façon d’une vieille série télé : on va de rebondissements en rebondissements, la moitié des chapitres se terminent en cliffhanger avec le duo en situation de mort imminente, les personnages récurrents font, sinon une apparition par chapitre, une apparition par partie (en fait l’histoire tourne autour des dix même gens), et ont tous leur propre réplique culte.

(la Grande Ancêtre par exemple ne jure que par le « Qu’on lui coupe la tête », ce qui n’est pas sans rappeler une certaine Reine…)

Le résultat est drôle et divertissant. Bœuf et Li Kao ressemblent à un duo de détectives, Li Kao résolvant les énigmes (façon Sherlock Holmes, un sérieux grain de folie en plus) pendant que Bœuf porte le sage trop fatigué pour marcher, joue des rôles de composition, tape sur les gens et participe à des expériences assez uniques dont je préfère vous laisser la surprise.

Bref c’est un pur plaisir à lire, et c’est d’une légèreté sans pareil… à la rigueur il y a certains passages ennuyeux bourrés de termes tarabiscotés, mais rien n’empêche de les sauter s’ils vous ennuient. Alors si vous aimez les cocktails d’énigmes, de légende, d’action, d’amour, avec des méchants maléfiques qui ricanent, des femmes qui vous donnent des petits noms d’amour et un sage avec un léger défaut de personnalité, n’hésitez pas, c’est du bonheur.

Le pire c’est qu’il y a encore deux tomes, qui ont l’air aussi barrés que celui-ci.

2 commentaires:

Leia Tortoise a dit…

J'avais bien aimé moi aussi, même si j'avais trouvé quelques petites longueurs, mais ça a le mérite d'être complètement original et dépaysant ^^
Le 2° m'avait encore mieux plu, et je dois toujours lire le dernier...

Vert a dit…

Ah bah si le 2 est encore mieux, je le lirais dès que j'aurais descendu les pavés de ma pile...