mercredi 25 mai 2011

The Tree of Life - Terrence Malick


Il existe sur cette Terre des films très bizarres, dont il est pratiquement impossible de parler, et Tree of Life rentre définitivement dans cette catégorie. C’est un film de Terrence Malick me direz-vous, il fallait s’y attendre.

Je n’ai pas eu l’occasion de voir ses premières réalisations, mais entre la Ligne rouge (3h de film de guerre contemplatif avec des voix off, portée par une des plus belles compositions de Hans Zimmer) et le Nouveau Monde (Pocahontas mais pas en version Disney, avec pas mal de contemplation aussi), je savais à peu près ce que j'allais trouver à l'écran.

Un film de Terrence Malick, c’est avant tout de très belles images et une incroyable atmosphère, si bien qu’on a tendance à en oublier le scénario (s’il existe), et The Tree of Life s’inscrit dans cette lignée.

Il va même encore plus loin, car ce film est avant tout un enchainement de très belles images, que ce soit les gens, la ville, les paysages immenses et désertiques, ou simplement la vie d’une famille. Je ne sais pas comment ce gars manie sa caméra, mais même ses champs de tournesol sont de toute beauté, et on se retrouve vite à contempler l’écran.

C’est même l’atmosphère en général qui frappe. On a rarement les « vrais » bruits, mais des choses étranges : sons de cloches aériens (ça me rappelle la Ligne rouge tiens), bruits de vagues, silences, voix-off, et tout un amalgame de musiques classiques qui collent parfaitement à l’image (des compositions d’Alexandre Desplat se sont dissimulées entre, je ne les ai pas trouvées encore !).

Tout cela créé une atmosphère étrange, surnaturelle, et on n’est jamais loin de l’expérience mystique.

Je ne vous parlerais pas de l’histoire, il n’y en a pas vraiment (ou du moins elle est loin d'être le centre de nos préoccupations). A travers ces images, ces sons, ces petites scènes de vie et ses délires visuels avec les étoiles et les planètes, Terrence Malick parle de la vie et de la mort, du deuil, de la vie de famille, des fratries, des parents…

Je vous avoue ne pas avoir vraiment cherché un quelconque sens là-dedans (même s’il y a des pistes, bien sûr), je me suis contentée de me laisser emporter par les images, et le résultat est une expérience très relaxante.

On se laisse porter par l’atmosphère, on admire, on met son cerveau en veilleuse… même si le film est un longuet, c’est un bon moyen de détente, surtout qu’il déclenche de nombreux fous rires nerveux.

Pas qu’il soit drôle, bien au contraire, mais les images qui s’enchainent parfois sans progression logique apparente et créent une sorte de tension qu’il est nécessaire d’évacuer. Personnellement il m’est souvent arrivé pendant la séance de pleurer de rire à cause de ça. Y compris à la fin, et je n’étais pas la seule dans la salle, c'est vraiment curieux.

Le film est un peu long du coup (on sent les 2h20 passer, et l’arrivée de la fin est presque un soulagement), mais ça reste une expérience très intéressante qui reste en tête. A la sortie du film, on se retrouve étrangement vidé, avec une impression de tout voir sous un autre jour, au ralenti (ce qui en plein Paris n’est pas banal).

On peut se demander en effet ce qu’il a mis dans son film, parce que je vous l’avoue, à l’instant où j’écris ces lignes, quelques heures après la séance, je plane encore à moitié. J’ai même préféré repousser mon visionnage de mon épisode hebdomadaire de Doctor Who parce que ça me semblait un enchainement bizarre.

Autant ce n’est pas le genre de film qu’on regardera une deuxième fois, autant je dois avouer qu’en dépit de sa longueur, c’est une création très intéressante, qui sort des sentiers battus, et qui rappelle accessoirement que pour faire un beau film qui en met plein la vue, on n’a pas forcément de mettre des lunettes 3D sur le nez…

Vous pouvez comparer mon avis avec celui de mon voisin de siège, Elysio, avec qui j'ai partagé un de mes plus gros fous rires quand en regardant l'heure, on s'est rendu compte qu'on avait aucune idée de la durée du film, et qu'on était peut-être parti pour 5h de vues contemplatives !

Je vous laisse consulter la bande annonce, si vous voulez vous faire une idée de cette étrange chose. Et pour ceux que ça intéresse, Elysio a aussi créé un playlist de toutes les musiques qu'on entend dans le film : c'est par ici.

3 commentaires:

Tana a dit…

Perso c'est le passage sur la création de l'univers, des planètes, des premières cellules et des dinosaures qui m'aura le plus perturbé dans ce film...
D’ailleurs avec Brad qui nous fait "Toccata et fugue en ré mineur" à l'orgue ont se serait cru dans "Il était une fois l'homme"
Sans parler des monologues sans queue ni tête "Mon fils" "menteur" "Mon espoir" et le fameux "Mon dieu" qui doit détenir la palme du mot le plus utilisé.

J'ai laissé tomber la symbolique mystique à la fin quand ils se retrouvent tous sur la plage comme dans les dessins de la Tour de Garde des Témoins de Jéhovah...

J'avoue que malgré les belles images et ça c'est clair qu'on ne pourra pas les lui enlever, ça manquait un chouillat d'explications.

J'en suis ressortie crevée mais pas indifférente. C'est déjà pas mal^^

Anonyme a dit…

Ce film est une vaste escoquerie.
un "copier-coller" d'images qu'il a piqué dans une banque de données et sur lesquelles il y colle des musiques,connues de tous, quelle performance!!!!
Attiré le challand ave Brad Pitt et Sean Penn, pour un si leger sénario, quelle arnaque!!

Vert a dit…

@Tana
Les dinosaures ça a été mon plus gros fou rire, à un moment je me suis demandée quand on allait retrouver Sean Penn et Brad Pitt xD
(et ça me rassure de pas être la seule à être ressortie vidée, je me dis que ce film serait très bon comme méthode de relaxation...)

@Anonyme
Toutes les images ne sont pas du repiquage quand même, et tant bien même, il faut reconnaitre que la musique est en parfaite adéquation avec les images, ce qui en soit demande un minimum de travail. Je n'ai pas tout compris au film (voir rien du tout en fait), mais c'est du beau travail quand même ^^