
C’était presque devenu un running gag : Octavia Butler était sur ma wish-list depuis longtemps sans que je ne trouve jamais l’occasion de me plonger dans un de ses romans (en 2022 je disais même « Octavia Butler, je ne t’oublie pas » dans le bilan du tag sur les autrices et auteurices incontournables en SFFF). Et bien voilà, j’ai lu mon premier roman d’Octavia Butler, et ce ne sera probablement pas le dernier !
Liens de sang met en scène Dana, une jeune femme noire de notre époque (enfin de celle de l’écriture du roman, mine de rien ça commence à faire loin les années 1970 !) qui se retrouve projetée au XIXe siècle dans une plantation où elle va rencontrer ses ancêtres et vivre l’horreur de l’esclavage.
Évacuons tout de suite l’aspect qui m’a le moins convaincue : j’ai trouvé la mécanique de voyage dans le temps un peu artificiel. Je vois parfaitement ses raisons et son utilité (notamment le fait que Dana ne voyage pas seule à certains moments mais soit accompagnée de son mari, un homme blanc, ce qui permet de faire passer certains messages) mais j’ai eu du mal à passer outre au début.
Pour le reste, Liens de sang est un récit qui m’a complètement happé parce qu’il est diablement intelligent et efficace dans son propos. Il amène ses idées petit à petit et tout à coup cela nous percute. Ça m’a marqué notamment lorsque Dana évoque le fait qu’on conditionne les gens à accepter l’esclavage, et ce peu importe la couleur de peau de la personne.
Le livre nous confronte en effet à l’esclavage dans toute son horreur, et si on assiste effectivement à de la violence physique, il montre aussi et surtout la violence mentale que vivent les esclaves, qui même lorsqu’ils sont « bien traités » ne sont jamais à l’abri de rien (notamment d’être vendus pour des raisons qui ne peuvent que rendre furieux) car ils restent des biens de leurs maîtres qui sont libres de faire ce qu’ils veulent d’eux.
Liens de sang est donc un livre très réussi dont je ne peux que vous recommander la lecture, et qui m’a donné très envie d’explorer le reste de la bibliographie d’Octavia Butler.
Infos utiles : Liens de sang (Kindred) paru en 1979 en VO et en 2000 en français. J’ai lu l’édition du Diable Vauvert sortie en 2021.Traduction de Nadine Gassie révisée par Jessica Shapiro. Couverture de Olivier Fontvieille. 467 p.
D’autres avis : Les critiques de Yuyine, L’épaule d’Orion, La Geekosophe, Le nocher des livres, Un papillon dans la Lune, Quoi de neuf sur ma pile
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