
Occurrence assez rare pour être remarqué, ce titre de la collection Une heure-lumière a été lu sur une journée, au gré de trop nombreux trajets dans les transports. C’est un plaisir rare en dehors des vacances (et même pendant les vacances), alors ne le boudons pas. D’ailleurs, en parlant de vacances…
L’inversion de Polyphème met en scène un groupe d’adolescents vivant en banlieue parisienne, passionnés de science-fiction, qui assistent à un phénomène extraordinaire durant leurs vacances. Il y a un petit côté Stranger Things par certains côtés (franchement je m’attendais presque à voir des vélos sur la couverture à côté des silhouettes!), à ceci près que cette novella a été publiée en 1997, bien avant la série.Je pense qu’on m’a un peu survendu ce texte ici et là, et l’introduction le présente comme le prototype de la collection Une heure-lumière n’a pas aidé : je m’attendais à du wahouh et je ne l’ai pas trouvé.
Cependant j’ai quand même bien aimé cette lecture qui exploite bien le schéma narratif du souvenir d’enfance qu’on se remémore, dévoilant petit à petit toute une époque et une ambiance. On s’attache petit à petit à ces sales gosses, tous un peu (ou beaucoup) cabossés.
C’est sans doute parce qu’on partage avec eux cette passion dévorante pour la SF, et même si leurs références ne sont pas forcément les miennes (il faudrait remplacer les Fleuve noir par des Pocket roses et bleus avec les premières lignes de l’histoire en couverture pour ma part), il y a un petit effet Morwenna qui fonctionne bien.
C’est d’autant plus plaisant que cela permet d’avoir des personnages qui, confrontés à un phénomène surnaturel, ne se contentent pas de dire « c’est de la science-fiction » mais se servent de leurs lectures pour comprendre et analyser le phénomène, très finement d’ailleurs. Les lecteurs de SFFF sauveront le monde, mais ça on le savait déjà !
Je me rends compte que je suis bien bavarde concernant un texte qui m’avait laissé une impression mitigée à la lecture. Au final je garde plutôt un bon souvenir de cette lecture, même si je ne pense pas être son meilleur public de destination (oui des fois même les textes de 1997 ont un petit côté old school !).
Infos utiles : L’inversion de Polyphème est une novella de Serge Lehman parue pour la première fois en 1997, et réédité dans la collection Une heure-lumière aux éditions du Bélial’ en 2025. Couverture d’Aurélien Police. 105 p.
D’autres avis : Au pays des Cave Trolls, Le Bibliocosme, Les critiques de Yuyine, L’épaule d’Orion, Les lectures du Maki
C'est marrant parce qu'en 2025 il sonne totalement dans l'air du temps (et de la nostalgie), avec presque trop de comparaisons possibles pour son propre bien, alors qu'en 1997 il devait être presque avant-gardiste.
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