Diantre, voilà déjà la fin de l’année qui arrive et j’ai quatre heures-lumière de retard, il va falloir remédier à cela. Je me suis donc lancée dans la lecture d’une novella de David Marusek, l’occasion de découvrir cet auteur tout en donnant l’impression d’avoir des actions au Bélial’ (comment ça c’est le troisième bouquin de chez eux que je chronique ce mois-ci !?).
Avec L’enfance attribuée, nous plongeons dans un futur où l'humanité flirte avec l'immortalité. Dans ce contexte, il est interdit d’avoir des enfants, sauf pour quelques élus qui reçoivent un permis pour, comme le couple improbable formé par Sam Harger, artiste et narrateur de l’histoire, et sa femme Eleanor Starke, étoile montante de la politique.
Moi qui m’attendais à une réflexion sur le contrôle des naissances ou sur la parentalité (menfin, vous avez vu le titre et la couverture ?), j’ai été assez étonnée de voir la novella reléguer cette thématique presque au second plan. C’est un peu déstabilisant mais ce que nous propose David Marussek à la place est tout aussi intéressant.
L’auteur construit son récit sous forme d’une tranche de vie, ce qui nous fournit un excellent prétexte pour visiter son monde et aborder une belle quantité de thématiques sans forcément les montrer du doigt avec insistance. Le texte interroge notamment sur les questions de contrôle social, sur les améliorations génétiques ou sur les IA. Et met en scène sans fioriture une femme qui fait carrière en politique, ce qui n’est pas rien.
Ce qui fait le charme de cette novella, c’est vraiment le côté visionnaire de l’auteur. Si on laisse de côté les sangsues qui font terrible old school (mais qui sait ?), tout ce qui a été imaginé dans ce livre publié pour la première fois en 1995, à quelques détails près, semble pouvoir devenir possible. À titre de comparaison je me rappelle d’un Nancy Kress paru quelques années après qui avait complètement raté le coche du téléphone mobile et d’Internet (ce qui avait aussi son charme mais là n’est pas le propos).
J’ai donc passé un très bon moment avec L’enfance attribué, qui nous offre un sympathique moment de lecture, si on laisse de côté cette intrigue un peu déstabilisante qui ne nous emmène jamais là où on ne s’y attendrait. L’univers proposé par l’auteur est très intéressant, et on aurait envie de l’explorer plus avant (ce qui, si j’ai bien suivi, est possible grâce à un diptyque partiellement traduit en français qui reprend cette novella). Une autre novella de l’auteur est déjà prévue dans la collection UHL, il va sans dire que je serais très contente de la découvrir.
Infos utiles : L’enfance attribuée (We were out of our minds with joy, 1995) est une novella de David Marusek traduite par Patrick Mercadal et publiée dans la collection Une Heure-lumière du Bélial’ en 2019. Couverture d’Aurélien Police. Et figurez-vous que c’est une réédition (la première de la collection si je ne m’abuse).
Intéressant ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerTu finiras par y venir ^^
Pareil que Tigger Lilly: intéressant. Merci de chroniquer encore un livre que je ne lirai certainement jamais. :)
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerMerci de commenter :)
"j’ai quatre heures-lumière de retard" : si on nous avait dit, il y a quelques années, qu'on écrirait/lirait cette phrase et que ça aurait du sens... ^^
RépondreSupprimerJe crois que ça me tente d'autant plus que la thématique n'est pas que celle qu'on pouvait imaginer. Ça sera lu un jour. ^^
@Baroona
SupprimerOn se retrouvera un jour (lumière ?) pour en parler alors :D
J'ai été très surprise aussi de la thématique pour le coup, je ne m'attendais pas à ça !
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerPareillement. C'était pas désagréable ceci dit ^^
Pour ma part, je ne m'attendais trop à rien et j'ai beaucoup apprécié.
RépondreSupprimer@Le chien critique
SupprimerLes lectures sans attentes sont généralement les meilleures de toute façon ^^
Moi aussi j'ai 4heures lumière de retard... dans les coms :p
RépondreSupprimerEn attendant de lire ces HL, je me régale de vos chroniques et des couvertures.
@Itenarasa
SupprimerOui elles sont trop belles ces couvertures <3
J'ai trouvé le titre curieux vu qu'au final ce n'est pas le sujet principal, une lecture sympa mais moins que d'autres dans cette collection
RépondreSupprimer@Elhyandra
SupprimerJ'aime beaucoup le titre original mais je me demande s'il n'était pas trop long pour la charte graphique de la collection xD
Ohhh, je me rends compte que je suis vraiment en retard dans mes lectures d'Heure-Lumière, je n'ai même pas encore acheté celui-là, mais il me le faut déjà (c'est mon problème, j'achète les nouvelles et j'en oublie celles qui attendent leur lecture dans ma bibliothèque :D)
RépondreSupprimer@Oukouloumougnou
RépondreSupprimerPour ma part j'ai tendance à les acheter dès leur sortie et à les laisser prendre la poussière. Là je viens seulement de faire de la place pour les nouvelles de 2020 ^^