mardi 14 novembre 2017

Souvenirs des Utopiales 2017


Il y a une dizaine de jours se terminait l’édition 2017 des Utopiales. Pour ne pas refermer tout de suite la porte jusqu’à l’année prochaine, je vous propose cette semaine une petite balade rétrospective sous forme de dix souvenirs.

1. Cette année, le thème du festival était le temps

Forcément, c’était alléchant pour une fan de Doctor Who comme moi. Si je n’ai pas croisé l’ombre d’un TARDIS pendant ces trois jours, cela ne m’a pas empêché d’apprécier la programmation qui s’attachait autant à parler de voyage dans le temps et de perception du temps qu’à nous faire parfois réellement voyager dans le temps. Ironie oblige, j’ai cependant manqué de temps pour profiter des films ou visiter à fond les expositions. Il faut dire aussi que…

2. Cette année, il y avait beaucoup de monde


Non vraiment, il y a avait foule, 90 000 personnes au compteur au bout de cinq jours ! Le samedi c’est plutôt habituel, mais j’ai été surprise du nombre de personnes présentes le vendredi, si bien qu’il était parfois difficile d’avoir une place assise en conférence. Du coup je me suis souvent réfugiée à l’étage dans un recoin à côté du bar où on trouvait un canapé, un peu de calme et une bonne vue d’ensemble sur le festival !
(Évidemment l’endroit était très couru à midi, on se demande bien pourquoi !)

3. Cette année, j’ai oublié de prendre des photos (mais il y a une raison !)

… Ce qui explique le faible nombre d’illustrations dans cet article d’ailleurs. En fait cette année je suis arrivée aux Utopiales avec un nouvel outil, Twitter, et je dois dire que je me suis beaucoup amusée à faire du live-tweet (même si j’ai encore des progrès à faire dans le domaine). J’espère que ceux qui m’ont suivi ont apprécié l’expérience également !

4. Cette année, j’ai assisté à cinq conférences et un cours du soir

Et elles étaient toutes très intéressantes !

Une expérience originale où deux auteurs morts s’incarnent dans les intervenants de la conférence qui parlent pour eux. L’occasion de découvrir la vie de deux grands auteurs dans une présentation un peu surréaliste. Seul défaut de cette conférence : la localisation. Si j’ai apprécié que l’agora Hal soit enfin séparée du bar (c’est plus calme), on y est toujours aussi mal assis !

Oui oui c'est bien Robert Heinlein et Poul Anderson à gauche et à droite d'Ugo Bellagamba, je vous jure !
  • Quantified Yourself
Une conférence qui aborde la question de la mesure individuelle des données personnelles et de leur exploitation. Qu’est-ce que cela dit de notre société et quelles inquiétudes cette nouvelle pratique soulève ? Le sujet était intéressant et son traitement a été très dynamique grâce aux deux intervenants (Jean-Claude Dunyach et Alex Jestaire) qui avaient des avis diamétralement opposés sur la question.

  • Les relativités d’Einstein dans la science-fiction (cours du soir)
Comme je rate chaque année la conférence inaugurale de Roland Lehoucq, j’essaye de me rattraper avec son cours du soir qui cette année traitait d’un sujet très proche. Le cours était assez costaud à suivre (j’étais donc contente d’avoir un peu révisé le sujet avec Science étonnante) mais comme toujours très ludique et avec d’excellents exemples, entre l’analyse d’une planche de Calvin & Hobbes et l’extrait d’un film français de 1942 (Croisières sidérales, ça a l’air bien drôle !).

  • La femme est-elle l’avenir du space opera ?
Un sujet intéressant qui a vite dévié sur le fait qu’il serait bon un jour qu’on n’ait plus besoin de réunir les femmes en table-ronde pour rappeler qu’elles aussi peuvent écrire de la SF. Les interventions étaient très intéressantes en tout cas, j’ai noté quelques références de livres à lire du coup !

  • Vaccins et antibiotiques : histoire et aléas de deux sauveurs de l’humanité
Un sujet polémique au possible en ce moment, forcément je ne pouvais pas rater cela ! J’ai beaucoup tweeter pendant cette conférence car les intervenants ont soulevé de nombreux points intéressants (notamment sur la façon dont les gens ont perdu confiance dans la vaccination), et les craintes que cela laisse envisager pour l’avenir de la médecine.

  • Le personnage non blanc : sa représentation dans la SF
La conférence où j’ai oublié de prendre des notes (c’était le dernier jour), du coup mes souvenirs sont assez flous même si je garde le souvenir d’interventions très intéressantes, avec un sujet qui s’est très vite élargi à des questions plus larges de racisme.

5. Cette année, il y avait de chouettes expositions (comme toujours)


Et elles étaient légion, entre celle sur l’adaptation en BD de la Horde du Contrevent, celle de l’Inserm sur le corps augmenté et le Cabinet mirifique du Professeur Berlupin (qui ne désemplissait jamais si bien que je n’ai jamais pu tout voir).

Mes deux favorites resteront les suivantes :
  • L’exposition Laurent Durieux, auteur de l’affiche des Utopiales de cette année et accessoirement grand créateur d’affiches de films alternatives ;

  • Galactik Bricks 2 : Legonization, une exposition collaborative où des structures ont peu à peu colonisé une planète durant toute la durée du festival.

6. Cette année, je suis retournée sur Mars et j’ai aussi fait de la musique en pédalant

A côté des expositions « à voir », il y avait aussi celles à expérimenter. Comme toutes les années, je n’ai pas pu résister à une nouvelle visite sur la planète Mars grâce à VR2Planets. Je n’ai pas testé le casque de réalité virtuelle (trop de monde) mais la visite virtuelle en 3D est comme toujours un délice qui n’a pas son pareil pour mettre des étoiles plein les yeux.

Avec Shaya, j’ai également testé cette année Le manège à rythmes, une étrange installation interactive de Gaëtan Cieplicki où l’on créé des rythmes en pédalant. J’ai bien failli avoir des courbatures à cause du sprint que j’ai dû faire pour démarrer la machine, mais le résultat était juste magique !

7. Cette année, j’ai beaucoup fréquenté la librairie mais j’ai été raisonnable

Une fois n’est pas coutume, la librairie était bien achalandée et il était difficile de ne pas faire chauffer la carte bleue, tant cela faisait plaisir de voir des tables qui débordent de livres de SF, y compris de maisons d’éditions qu’on ne croise pas si souvent que cela.

J’ai néanmoins été très sage en n’achetant que deux ouvrages :
  • L’anthologie du festival (bien sûr)
  • L’intégrale du Baron noir d’Olivier Gechter (il était temps)


En fait j’avais bien en tête d’autres achats, mais j’ai trouvé une excellente solution pour ne pas les faire : j’ai attendu le dimanche, et comme la librairie avait été dévalisée, je ne les ai pas retrouvés !!

8. Cette année, j’ai chassé la dédicace

Car qui dit anthologie des Utopiales dit chasse à l’auteur pour faire signer toutes les nouvelles. Cette année j’ai été terriblement efficace, puisque j’ai bouclé ma mission en deux jours seulement, et je n’ai raté que deux auteurs : Hao Jingfang qui n’était plus là lorsque je suis arrivée et Michael Moorcock qui a dû annuler sa venue.

Je n’avais pas toujours grand-chose à dire aux auteurs (surtout lorsqu’il s’agit d’auteurs dont je n’ai rien lu), mais c’était toujours sympa de papoter avec certains !

9. Cette année, j’ai aussi visité le château des ducs de Bretagne

D’habitude la visite aux Utopiales s’accompagne d’un petit détour par les Machines de l’île, mais cette année j’ai décidé d’innover en allant visiter le Château des ducs de Bretagne, situé à deux pas de la Cité des congrès.


Je pensais en faire vite le tour mais le lieu est immense, et les collections fort riches, si bien qu’au bout de deux heures on tournait encore dans les collections permanentes avec Monsieur (le parcours complet fait trois heures d’après le guide).


En fait le Château n’est pas juste un monument historique mais abrite également le musée d’histoire de Nantes, et il y en a à dire sur le sujet d’Anne de Bretagne à l’époque moderne en passant l’activité portuaire à travers le temps et les biscuiteries. Vraiment chouette à visiter, je regrette d’ailleurs de ne pas avoir eu le temps de voir les expositions temporaires.

10. Cette année, j’ai croisé plein de gens

Et puis les Utopiales, c’est un lieu où on peut voir et faire plein de choses, mais c’est aussi (et peut-être bien avant tout) un lieu de rencontre où l’on est bien content de retrouver une fois par an les camarades blogueurs avec qui on échange d’habitude uniquement dans le monde virtuel.

Je ne vais pas me lancer dans une liste (c’est encore un coup à oublier la moitié des gens), mais j’étais ravie de tous vous croiser, même si c’était parfois uniquement pour échanger très brièvement en plein milieu d’une conférence. Et j’espère bien qu’on se recroisera l’année prochaine (ou sur un autre festival !)

Et voilà, les Utopiales 2017, c’est terminé ! Il est temps de ranger les souvenirs dans la boîte qui leur est consacrée… et de noter les dates de l’édition de 2018 (dont le thème sera le corps) !

D’autres comptes rendus : Anudar, Gromovar, Lorhkan, Tigger Lilly, Xapur

19 commentaires:

  1. Superbe CR!
    Nous y étions ensemble et nous avons même assisté à 2 conférences communes.
    Heinlein & Anderson + Einstein!!!
    Dommage que nous nous connaissions pas!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @lutin82
      Dommage en effet ! Il faudra qu'on s'organise mieux à une autre occasion ^^.

      Supprimer
  2. Sympa le CR sous forme de liste ! (et moi aussi, je trouve que faire de la musique en pédalant c'était vraiment cool XD)

    RépondreSupprimer
  3. Pourquoi se coltiner la foule lorsque de gentils blogueurs nous permettent d'y assister depuis son confort quotidien !
    Bref, grâce à toi, j'y étais virtuellement, quoi de mieux pour un amateur de SF.

    Trois déceptions tout de même.
    1 - pas de Tardis, je m'en vais faire une lettre d'insulte au prof Lehoucq

    2 - C'est bien beau de nous dire que tu as prise des références de lecture lors de la conférence La femme est-elle l’avenir du space opera ? Tu ne veux pas en faire profiter les autres. Car comme le dit Arthur dans Kaamelott, "quand on est gentil on prête !"

    3 - Ta photo sur le corps augmenté, je croyais que c'était un Docteur Maboul géant. Déception

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Le chien critique
      De mémoire Emma Newman a parlé du Moineau de Dieu et Sylvie Lainé a parlé de Spinrad, Priest et Silverberg sans donner de titres précis mais parce que c'était les premiers auteurs qui lui avaient proposé des personnages féminins auxquels elle pouvait s'identifier. Je pense que la conférence est en ligne si tu veux le détail ^^

      Supprimer
  4. Une excellente édition, une des meilleures de ces dernières années pour moi. Les conférences étaient particulièrement intéressantes, ce qui se confirme encore plus avec celles que j'ai déjà pu rattraper grâce à ActuSF.
    Les expos étaient tops, les gens rencontrés étaient tops, mes achats étaient tops ! :D
    Je veux y retourner ! ;)

    PS: je plussoie le chien sur Docteur Maboul, j'ai eu exactement la même réaction devant cette expo. :P

    RépondreSupprimer
  5. Héhé, bien trouvé le petite endroit surplombant un morceau du festival ! Pour ceux qui ne peuvent s'y rendre, c'est chouette de découvrir les live-twittos !
    Je vois que les conférences sont toujours le nerf de la guerre à cet événement. L'exposition Legonization était vraiment intéressante à suivre sur les réseaux sociaux car j'ai vu des photos de l'installation puis de la progression de la "planète".
    Le post-Utopiales n'a pas été trop triste ? Achats très raisonnables, je valide.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Acr0
      Il vaut mieux que je sois raisonnable, avec mon anniversaire juste derrière ça peut faire des dégâts xD

      Supprimer
  6. Ca avait l'air top ! Bien que j'aurais difficilement supporté le monde. Déjà l'an dernier ça m'avait parfois énervé, donc je serais peut-être devenu fou cette année ^^.
    "La femme est-elle l’avenir du space opera ?" J'ai l'impression que chaque année il y a une ou deux conférences qui sont explicitement ou non dédiées au problème du machisme en littérature et dans l'édition. On sent le passage obligé pour Roland Lehoucq ^^. Mais malheureusement, je pense que c'est une bonne chose qu'il y ait du matraquage sur le sujet, car les sujets abordés ne constituent pas encore une évidence pour l'ensemble du public.
    Bien que... comme souvent ce sont les convaincus qui se déplacent aux conférences traitant de ce sujet. Ceux à convertir fuyant le débat.
    Merci de ton retour en tout cas !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Miroirs SF
      Effectivement y'en avait eu l'année dernière également. Ceci dit à entendre les intervenantes la situation s'améliore dans la mesure où on invite des femmes à ces conférences (apparemment ça n'a pas toujours été le cas xD)

      Supprimer
    2. Oui j'ai entendu parlé de ce scandale. Mais ce n'était pas aux utopiales. Il y avait une seule femme invitée, et elle avait du coup refusé de venir, ne voulant pas être la "caution".
      C'est un sacré acte manqué machiste de faire une telle chose.

      Supprimer
  7. Chouette CR ! Vivement l'an prochain.

    RépondreSupprimer
  8. @Tigger Lilly
    Merci, vivement la prochaine édition en effet ^^

    RépondreSupprimer
  9. Les titres que tu as noté sur les femmes dans la science fiction m'intéressent ! Les aurais-tu encore à portée de main ? ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Boo
      Je te remets ma réponse au Chien critique sur le sujet ^^ :
      De mémoire Emma Newman a parlé du Moineau de Dieu et Sylvie Lainé a parlé de Spinrad, Priest et Silverberg sans donner de titres précis mais parce que c'était les premiers auteurs qui lui avaient proposé des personnages féminins auxquels elle pouvait s'identifier. Je pense que la conférence est en ligne si tu veux le détail ^^

      Supprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.