Contrairement à ce que certains mauvais esprits pourraient penser, je n’ai pas acheté ce roman uniquement pour la préface de Neil Gaiman (bien qu’il vende très bien le livre). Je suis partie visiter Lud-en-Brume parce que j’étais curieuse de découvrir ce texte méconnu présenté dans un très joli écrin illustré. Et je dois dire que le voyage a été plus qu’à la hauteur de mes attentes.
Lud-en-Brume nous emmène visiter le pays de Dorimare, une contrée imaginaire plutôt paisible qui a la particularité de partager une de ses frontières avec la Fäerie. Il n’est donc pas rare que cela suscite des troubles, notamment sous forme de dangereux fruits féériques. Le Maire de Lud-en-Brume, Nathaniel Chanteclerc, va le découvrir à ses dépens lors que son fils en consomme un.
Le ton est un peu suranné dans les premières lignes, mais on a vite fait de tomber sous le charme de ce récit un peu décousu où le personnage principal met un sacré bout de temps à sortir de sa torpeur. Sans doute parce qu’il n’est pas le vrai héros de l’histoire.
Ce rôle, c’est cette contrée dont Lud-en-Brume est la capitale qui le tient. Au travers d’une intrigue qui mêle quelques complots, des belles descriptions de paysages, un peu d’histoire et une touche de droit, on s’offre une belle visite guidée de cet étrange pays et de sa galerie de personnages très colorés.
C’est vraiment ce qui fait le charme de cette lecture : Dorimare vous rappellera parfois la Comté pour son côté campagne anglaise, mais l’endroit aura tôt fait de vous enchanter grâce à la légère touche de féérie qui plane sur le pays sans que personne ne veuille jamais l’admettre.
Publié en 1926, Lud-en-Brume s’inscrit clairement dans la lignée de ces textes précurseurs de la fantasy qui n’ont pas leur pareil pour jouer avec le merveilleux. Ceci dit contrairement aux récits d’un Lord Dunsany que je trouve certes historiquement intéressants mais pas toujours passionnants à lire (ah La fille du roi des elfes...), Lud-en-Brume étonne par la facilité qu’on a à le lire.
Pour ma part je suis tombée sous le charme de Lud-en-Brume dès les premières pages, et j’ai vite lâché mes autres lectures en cours pour me focaliser sur ce roman, tant il était agréable à lire, autant dans son écriture que dans l’atmosphère qu’il dégage.
Belle (re)découverte donc que ce roman, qui est de plus édité en français dans une très jolie édition avec des illustrations intérieures qui ne viennent rien gâcher à l’affaire, bien au contraire. Voilà qui donne envie de surveiller de plus près les prochaines publications de cette petite maison d’édition toute récente.
Amateurs de merveilleux et de fantasy à l’ancienne, n’hésitez pas à vous jeter sur ce Lud-en-Brume. C’est une superbe occasion de découvrir un texte précurseur qui n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son merveilleux. En plus vous aurez l’occasion de faire rentrer un très bel ouvrage dans votre bibliothèque. Que demandez de plus ?
Note de fin : Pour la petite anecdote, Neil Gaiman cite cet ouvrage en 2e position dans son top 10 des romans à emporter sur une île déserte. Ca ne me surprend pas, j’ai du mal à croire qu’il n’ait pas eu ce livre-là en tête lorsqu’il a écrit Stardust tant l’influence est flagrante.
Depuis, le temps que je me dis que je dois lire sur roman AVEC cette préface!!!
RépondreSupprimerC'est vrai que j'ai toujours pensé à Stardust - ou l'inverse d'ailleurs.
Merci pour cette piqure de rappel!
@lutin82
SupprimerJe t'en prie, et j'espère qu'il te plaira ^^
Jamais entendu parler de ce bouquin! :) Merci pour la découverte.
RépondreSupprimerJe redécouvre du même coup que tu as lu La Fille du roi des elfes, je ne crois pas que j'avais lu ta chronique quand tu m'en avais parlé suite à mon billet.
@Alys
SupprimerIl était complètement tombé dans l'oubli en VO jusqu'à qu'il soit réédité au début des années 2000 en fait (y'avait juste eu une édition américaine plus ou moins pirate dans les années 70)
Allez, avoue : tu n'as acheté ce roman qu'à cause de la préface de Neil Gaiman, non ? =P
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout, mais j'ai pensé à "Stardust" en lisant ta chronique (et avant que tu ne le dises ^^), donc je le place dans un coin de ma tête.
@Baroona
SupprimerCa m'est arrivé de faire ça mais pour une fois non, même si savoir qu'il avait aimé le livre a sans doute un peu joué sur mon achat ^^
Étonnant ^^
RépondreSupprimer@Tigger Lilly
SupprimerN'est-ce pas ^^
Ça m'intéresse fortement ça !
RépondreSupprimerLes éditions Callidor ont édité quelques perles oubliées, et la prochaine sur ma liste c'est "Le serpent Ourobores" de E.R. Eddison, qui avait énormément plu à Tolkien. Je suis sûr qu'en disant cela, tu vas t'intéresser à cette parution... ;)
Le volume 1 sort le 1er décembre.
@Lorhkan
SupprimerJ'ai vu ça, je vais y jeter un œil à Sèvres vu que la maison d'édition aura un stand je crois.